REPOS
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Il était maintenant de retour à Ame no Kuni. Le Monarque était globalement satisfait de ce qu’il s’était passé avec l’Araakoa. Sa première cible était bien comme il l’avait imaginé, et c’était une très bonne chose de l’avoir recruté. Cependant, il y avait encore plusieurs choses à faire avant de passer à la suite du plan, et ça le Kyoshi en était conscient. Anami et lui devaient donc rapidement se remettre au travail, mais tout d’abord, une pause s’imposait. Pourtant, la jeune brune ne semblait pas de cet avis.

─ Anami, repose-toi un peu.
─ Non, ça ira. Il faut se dépêcher de le trouver.

S’il y avait bien une chose face à laquelle Rei ne pouvait rien faire, c’était bien la détermination de sa coéquipière. Elle voulait tout faire du mieux qu’elle pouvait, elle se ménageait rarement. Le Kyoshi aurait donc bien insisté pour qu’elle prenne du repos, mais il savait que ça serait vain. Il soupira donc, lâchant la jeune femme du regard.

─ Bon, si tu veux. Mais j’irai moi-même le chercher.

Anami esquissa un sourire, avant de fermer les rideaux de toute la pièce, et de sortir de leur chambre. Ils étaient obligés d’y rester le temps des recrutements, mais bientôt, ils pourraient enfin s’installer ailleurs. C’est une des raisons pour laquelle elle devait se dépêcher de glaner des informations récentes sur la seconde cible.

Elle revint le lendemain matin, prenant toutes les précautions nécessaires et habituelles afin de ne pas trahir sa présence. En entrant dans la pièce toujours aussi sombre, elle demanda avant d’ouvrir les rideaux, puis le fit une fois l’accord de Rei donné. Elle prenait toujours autant de plaisir de le voir. Il semblait avoir dormi, pour une fois, mais elle n’avait pas le temps de s’y attarder. Elle avait un rapport à faire, et elle le fit avec un sérieux sans égal.

─ Il n’est plus à Taki no Kuni, mais dans une ville toute proche d’Ame no Kuni : Seto. On a de la chance.

Sur cette bonne nouvelle, le Monarque se leva, et alla dans la salle de bain sans répondre. La jeune femme attendit un peu surprise et bouche bée, jusqu’à voir le Kyoshi sortir quelques minutes plus tard, d’une propreté impeccable.

─ Merci Anami. Maintenant, tu vas rester là, interdiction de bouger d’ici.

La kunoïchi esquissa un sourire, il est vrai que du repos lui ferait du bien. Elle se contenta donc de regarder Rei partir.

Même si la ville de Seto n’était pas petite, il avait été plutôt facile de remonter jusqu’à la fameuse cible grâce à la photo que Rei possédait d’elle. Cela lui avait cependant pris un certain temps. Mais il le retrouva dans un casino, près du bar plus exactement. C’était lui sans aucun doute. Cette fois-ci, le Monarque n’avait pas mis de masque, mais avait changé son apparence grâce à un simple Henge. Il put donc s’approcher du fameux déserteur et l’aborder d’un manière courte mais pleine de force.

─ J’ai à te parler, Samui Kaoru.

L’appeler par le nom qu’il voulait faire oublier devrait être suffisant. Du regard, Rei montra une pièce vide au fond du casino. L’endroit idéal pour l’entrevue.

Spoiler:

CHOIX
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Sans attendre une quelconque réponse de la part du Nukenin de Kiri, le Kyoshi partit « réserver » la salle privée du casino, et s’assura que sa cible le suive. Une fois à l’intérieur, il s’assit sur l’un des deux canapés, tandis que l’autre fit de même avec le meuble qui faisait face au sien. Les deux hommes étaient face à face, et nul doute qu’ils s’épiaient l’un l’autre. La question que posa le Samui fut d’une logique implacable. Il voulait et il devait savoir qui était cet inconnu, et ce qu’il avait en tête. A cet instant, il était difficile de savoir ce qu’il devait ressentir, même si Rei en avait une petite idée. Sans répondre, il leva sa main droite et exécuta un unique signe incantatoire qui rompit son Henge. Mais son visage était caché par le même masque blanc qu’il avait utilisé avec Saï. Ce dernier ne comportait aucun motif, il y avait juste deux trous à la place des yeux. Mais sa chevelure blanche était réapparue, et ses beaux habits aussi. Sur cette action, il prit enfin la parole.

─ Je suis le Monarque. Et tu n’apprendras pas mon nom pour le moment. Ne t’en fais pas, il n’y a aucune chance pour que tu retrouves ma piste avec ce simple surnom. Pour toi, j’étais un inconnu, je le suis toujours, et il est possible que je le sois à jamais. Tout dépend de ta réponse.

Rei marqua une petite pause, prenant le temps de choisir ses futurs mots. Puis il reprit, avec toujours sa voix neutre qui n’exprimait aucun sentiment.

─ Je souhaite que tu me rejoignes, que tu te battes pour moi. Non je ne suis pas un shinobi de Kiri, non je ne suis pas un traqueur de primes. Tu n’as rien à craindre de moi, du moment que tu marches avec moi.

Le Kyoshi se redressa, et croisa ses mains devant son visage masqué. Ses yeux ne quittaient pas la capuche de son interlocuteur, sur qui il savait beaucoup de choses.

─ Comme tu t’en es rendu compte, je connais ton vrai nom. Mais il y a pleins d’autres choses que je sais. Alors tu as trois choix, simples mais importants. Le premier, c’est de refuser poliment ma proposition. Dans ce cas-là je m’en irai en un instant, et tu pourras reprendre ta vie de joueur tranquillement, jusqu’à ce qu’un Kirijin te trouve et que tu sois à nouveau obligé de fuir.

Ses mains se délièrent, puis il se toucha les doigts pendant quelques courts instants de silence.

─ Deuxième option. Tu refuses, et sachant que j’en connais beaucoup sur toi, tu tentes de me tuer, ou de me capturer. En plus d’un échec cuisant que tu essuieras, nul doute que je te tuerai. Pire encore je pourrai te livrer à ton ancien village, pour que tu y savoures un traitement qui, à mon avis, te fera supplier la mort.

Le Monarque claqua des mains, puis il se laissa retomber dans le canapé, avant de parler de la dernière option.

─ Sinon, tu acceptes ma proposition, et tu me suis. Avec moi, et mes autres compagnons d’armes, tu pourras alors te dire que certains de tes désirs que tu considérais autrefois comme des rêves pourront devenir réalité. Ensemble, tu n’auras plus à te cacher, ni à fuir. Tu progresseras comme jamais tu n’as progressé à Kiri. Tu seras fier comme tu ne l’as jamais été.

Sa voix s’arrêta un bref instant. Puis le Kyoshi écarta les bras, avant de finir.

─ Et, sous mes ordres, nous changerons le Monde.

Une fin digne des contes et des rêves. Mais il y avait dans la voix du Monarque un sentiment fort, qui annonçait qu’il ne plaisantait pas.

JOUER
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En venant ici, Rei ne s’attendait vraiment pas à une telle réponse de la part de l’ex-Kirijin. Il semblait plein de confiance, plein d’assurance. Ne se rendait-il pas compte de ce que lui proposait le Monarque ? C’était assez amusant, en fin de compte. Il y avait un mélange de curiosité et de provocation dans les paroles du Samui, mais le Kyoshi resta de marbre comme à son habitude. Il le laissa parler jusqu’au bout, sans bouger d’un poil. De toute façon, il savait déjà dans quel sens diriger sa réponse.

─ Samui Kaoru. Tu as vécu une enfance relativement paisible, jusqu’à ce que tes parents soient assassinés. Tu as fait alors tes premiers pas dans le monde réel. Un monde de sang, de guerres, où les plus puissants se permettent de détruire les plus faibles par simple caprice.

Derrière son masque, Rei esquissait un léger sourire. Son interlocuteur croyait vraiment qu’il ne connaissait rien de lui, mais il se trompait totalement.

─ Ce sont apparemment les changements politiques qui t’ont fait quitter Kiri. Je ne dis pas que tu es un fuyard, mais tu dois faire un minimum attention en ce qui concerne ton ancien village. Quant à ce que tu as vu, je pense avoir ma petite idée.

Voilà longtemps que le Monarque s’était attardé sur le cas du surnommé Tama no Aisu. Anami s’était chargé de le suivre depuis des semaines, et c’est la cause des futures paroles que prononça le Nukenin masqué.

─ Tu es allé à Taki no Kuni avant de revenir ici. J’ai appris que Gobi, le démon à cinq queues avait apparemment été aperçu là-bas et que plusieurs Nukenins l’auraient combattu. Bien entendu, je ne sais rien de plus à ce sujet mais si c’est de ça que tu parles, alors laisse-moi te dire que ça ne me surprend pas. J’ai moi-même vu Sanbi avant la création de ton ancien village. Et pleins d’autres choses…

De nombreuses images revinrent assaillir la mémoire du Kyoshi, qui les chassa rapidement afin d’en revenir à Kaoru.

─ Je te connais bien assez. Et tu sais tout comme moi que tu ne pourras rien faire seul, quels que soient tes objectifs. Si tu me rejoignais, alors là, tout deviendrait réalisable.

Rei croisa les bras, laissant le silence revenir dans la salle pendant quelques secondes. Puis sous son masque, il reprit la parole, pour conclure.

─ Tu ne sauras mes plans que si tu le mérites. Mais sache que si je veux changer le monde, c’est justement pour éviter à d’autres ce qui est arrivé à tes parents. Les villages shinobis devaient ramener la paix, ils ont juste crée de nouvelles guerres. Plus grandes, faisant encore plus de victimes chez de pauvres innocents. Et ce n’est pas que je veux changer tout ça, mais que je vais y arriver. Je vais changer le monde, avec ou sans toi. Alors toi, vas-tu me rejoindre, ou préfères-tu rester ici à jouer ?

Le Monarque était très curieux de connaître la réponse finale du Samui. De toute façon, s’il refusait, il avait d’autres noms en tête. Oui, de toute façon, tout était déjà décidé.