Yesterday a Weekling, Today all Mighty [Kadoria Uriô]

Depuis mon arrivé, les habitants du village des nuages parlent un peu plus de moi. Eh oui, à mon grand malheur, je me suis fait une renommée sans précédente. Moi qui voulait passer inaperçu aux yeux de tous, me voilà suivit par une dizaine de regards lorsque je passe sur une rue. C’est chiant. L’avantage à tout cela est de rire des propos que les villageois ou bien les collègues disent sur toi. Comment ils te voient, contre qui ils aimeraient me voir combattre et à quel point je suis dangereux, autant au corps à corps qu’à distance. C’est toujours comique d’entendre qu’ils ne voudraient pas être seul contre moi dans une bataille, haha. Enfin, c’est le seul point avantageux. Sinon, j’ai constaté que personne n’a encore connaissance de mon nouveau pouvoir que j’ai reçu par un lien de sang, la maîtrise de l’émeraude. Bien, c’est bien. Je compte garder ça secret encore pendant quelques temps. Du moins, à la vue des gens normaux. Les hauts dirigeants peuvent en avoir connaissance à condition qu’ils n’aient pas le crier sur tous les toits, j’en ai rien à faire. Je souhaite garder un peu d’intimité. C’est rageant de savoir que le monde à l’extérieur, en grande majorité des inconnus, ont connaissance de toutes tes capacités en combat. D’un autre côté, peut-être que je suis seulement trop paranoïaque sur ce point…

Revenons à la raison de ma présence aujourd’hui devant ce majestueux palais, probablement l’un des plus gros bâtiments de Kumo. Et ironiquement, comme la dernière fois que je me suis payé une visite dans le bureau du Shôdaime, il pleut ! Fort, une énorme tempête. Quelle coïncidence. Est-ce un signe que le Créateur m’envoie pour me dire « si tu fou ton pied à nouveau là-dedans, tu ne pourras plus en ressortir » ? Ouais, il faudrait commencer par croire que l’Auteur l’histoire de l’humanité existe bel et bien. Non, c’est un pur hasard que la nature se déchaîne à nouveau en ce jour d’hivers. Et personnellement, j’aime mieux un bon orage qu’une tempête glaciale, je dois avouer avoir eu mon quota de neige à Yuki no Kuni il y a peu. Vêtu d’une veste noire sans fermeture éclair pour contrer le froid sur un chandail de couleur blanc pur et d’un jean de la même couleur que la veste. Pour ce qui des pieds, de simples baskets. Vous l’aurez sans doute compris, je suis parfaitement en civil, comme toujours. Le Raikage me demande et je vais le voir là-bas, sans mon identité de Shinobi de Kumo. Idiot, vous direz ? Je suis plutôt du genre insouciant, en effet. Sinon, en réalité, je ne crois pas que le Kadoria en ait quelque chose à cirer. C’est probablement l’une des dernières choses dont il s’occupe. Mmh ? Je n’ai précisé au début qu’il m’avait convoqué ? Ah, ma faute alors.

Rentrant en vitesse à l’intérieur tentant d’échapper l’impitoyable orage, je traversai à haute vitesse le hall d’entrée, laissant derrière moi après chaque pas une certaine quantité d’eau de pluie. Les yeux détournés sur le nouveau protagoniste encapuchonné que je suis qui se dirige vers le haut de la tour, le monde présent s’est pris un bon coup de vent dans la salle. Arrivé devant la porte du bureau, je cognai trois coups pour recevoir l’ordre de pénétrer dans l’espace personnel d’Uriô. Le signal donné, j’abaissai ma capuche avant d’ouvrir la porte et de la refermer doucement une fois à l’intérieur. Mes yeux d’émeraude se posèrent sur l’homme reconnu comme étant le plus puissant être vivant habitant le pays de la foudre. Assis dans sa chaise habituelle, les bras croisés sur son bureau parsemé de feuilles de tout genre, il me regardait. Après plusieurs mois sans nouvelles, me revoilà à nouveau à Kumo. Bien sûr, j’ai eu une autorisation de sa part, mais j’ai aussi été surveillé. Maintenant, me fait-il réellement confiance ? Et est-ce que cette confiance est réciproque. Impossible à dire, même pour moi. C’est le brouillard complet dans ma tête. Je me ferai une idée nette sous peu. Pour le moment, je me contente de suivre les ordres qui me semblent juste.

« Aisaka Kira au rapport comme demandé, commençais-je sur un ton neutre et clair. Cela fait un bail, Uriô-san. Avant qu’on puisse rentrer dans le vif du sujet, je tiens absolument à m’excuser pour le séjour prolongé. Cela a pris plus de temps que prévu. Néanmoins, je suis content d’être revenu comme prévu sans encombre. »

Les questions sur mon voyage au pays de la neige seront certainement de mise dans cette conversation à moins que ce sujet n'est aucunement sa place en ce moment. Je ne saurais le dire. Je me tenais droit, bien que je me permis de garder mes mains refroidies dans mes poches de mon jean. Sérieux, comme à notre habitude, j’attendais patiemment une quelconque réponse de la part du Kadoria. Un bref silence s’installa dans la salle, accompagné de la douce mélodie de la forte pluie qui percute la baie vitré derrière l’ombre de la foudre.

─ Maître Raïkage, Aisaka Kira est de retour.

─ Bien, faites le venir ici immédiatement.

Il était donc de retour, enfin. Combien de temps s’était-il réellement écoulé depuis son départ pour le Pays de la Neige ? Plusieurs mois. Même s’il avait été surveillé, j’étais heureux qu’il n’ait rien tenté. Il fallait avouer qu’avec la liste des déserteurs qu’avait connus le village, le doute pouvait aisément planer au-dessus de ma tête. Mais Kira n’était pas un de ceux-là, non, et il allait encore me le prouver.

J’attendais son rapport, mais pas seulement. Un autre détail était intéressant, mais lui-même n’en avait probablement pas conscience. Yuki no Kuni, un lieu important. Mais pour l’heure, il fallait patienter et remplir la paperasse habituelle. Chose que je fis, tout en repensant à la réunion avec le Conseil qui m’attendait en fin de journée. De toute façon, que pouvais-je bien faire d’autre par un temps pareil ? Je n’avais pas besoin de me retourner pour savoir que la pluie continuait de tomber, tant cette dernière frappait sur ma grande baie vitrée.

Puis il arriva après avoir donné plusieurs coups à ma porte. Il n’avait pas changé. Lorsqu’il prit la parole, je crus tout d’abord qu’il allait me décrire ce qu’il avait fait, mais il en décida autrement. En effet, il préféra s’excuser pour la durée de son absence avant tout.

─ Ce n’est pas grave, tu as respecté mes conditions et te voilà de retour à un moment propice.

J’ordonnai quelques-uns de mes papiers, tout en reprenant la parole après une brève respiration.

─ Tu n’as pas besoin de faire ton rapport. Vu que c’était un voyage plutôt personnel, je ne vais pas te forcer. Cependant, ton voyage peut m’apprendre des choses.

Après avoir trié des documents sensibles, je me levai et me retournai. La pluie tombait toujours, rendant la vue du village moins appréciable que d’habitude. Cela collait peut-être au contexte, finalement.

─ Kiri a tout fait pour que nous rentrions en guerre. D’ici quelques semaines, l’heure sonnera et nous devrons nous battre. Il est hors de question d’attendre qu’ils viennent nous combattre dans notre pays.

Je me retournai rapidement pour jeter un coup d’œil à Kira, avait-il compris où je voulais en venir ?

─ Nos ennemis feront sûrement de même, alors je crois que tu vois où la première bataille nous mènera.

Mon regard, qui s’était replongé dans les rues pluvieuses, se perdait à regarder au loin. La guerre allait se dérouler là-bas, sur le sol froid du pays qui était à mi-chemin entre Mizu et Kaminari no Kuni.

─ Parle-moi de Yuki no Kuni.

Il avait sûrement des informations intéressantes, les différentes stratégies pour la guerre qui s'annonçait allaient bientôt être mises sur pied.

Comment voit un dirigeant un de ses soldats lorsqu’il part plusieurs mois, sans donner le moindre signe de vie pendant ce laps de temps aucunes nouvelles ? Selon moi, ça ne doit pas être beau à savoir. Quoique cela dépend de la situation. Dans mon cas, ce fut lui qui autorisa ce départ tout en ayant connaissance de mon absence qui dura plusieurs mois. Dans une autre situation, je serais probablement considéré comme étant un déserteur de haut niveau, dangereux. Mais oublions cela. Je suis à présent rentré au bercail sans problème, là est l’important. Un silence s’était installé dans le bureau du Shodaime. Seule la pluie venait perturber cette sérénité religieuse. Sa voix claire retentit dans cette minuscule pièce. Moi qui s’était excusé pour l’escapade prolongée, lui annonça que cela n’avait aucune importance vu que je suis à présent de retour. À un moment propice, comme l’a si bien dit le Kadoria. Je n’eus pas le temps de pousser la question « cela veut dire ? » plus loin dans mon esprit alors qu’Uriô enchaîna une nouvelle tirade après avoir ordonné la paperasse sur son bureau. Apparemment, je n’aurais aucun rapport à faire sur mon voyage vu que c’était personnel. Un soulagement. Cependant, sa dernière phrase me fit froncer légèrement mes sourcils. Mon voyage peut lui apprendre quelque chose d’intéressant ?

Le suspens tournait dans cette pièce. Rien de concret ne me venait en tête pour pouvoir répondre à l’avance à ce sous-entendu. Le Raikage se leva et se retourna, comme à sa bonne habitude, pour regarder à l’extérieur. En temps normal, une belle vu s’offre à tous ceux qui se tiennent à cette hauteur. Présentement, avec la misérable température, nous avons plus affaire à un spectacle ennuyant, déplorable. Voir une telle vue m’attristait au fond. Le silence se brisa à nouveau par la voix du Kadoria. Selon ses dires, Kiri a tout fait pour que nous rentrions en guerre. Oui, j’en ai entendu parler, mais seulement brièvement. Une Genin a trouvé la mort lors de la mission diplomatique. Seki Rikku a fui et… Kurayami Raiko est retenu prisonnier dans les cachots de la brume. Un ami, en effet. J’avais réussi à retenir ce fameux faciès neutre que je porte toujours jusqu’à ce que l’ombre de la foudre s’exclama qu’il était hors de question que Kiri envahisse notre territoire. Bien entendu, j’étais du même accord que lui. Pourtant, derrières ses paroles, il y avait réponse à ma plus grande question. À mi-chemin entre le pays de l’eau et de la foudre, il n’y a qu’un seul territoire… Yuki no Kuni. Mes joyaux d’émeraude frôlèrent le sol. Ma tête était légèrement inclinée vers le bas, assez juste pour cacher mon regard à l’aide de mes franges brunâtre.

Est-ce donc inévitable ? Pouvons-nous changer le court du destin ? À ce rythme, plus rien ne pourra arrêter l’éclat entre ces deux grandes puissance mondial. C’est extrêmement affligeant. Qu’est-ce qui a autant mal tourné dans cette mission diplomatique pour que la guerre soit officiellement annoncée ? Tant d’interrogations me parcouraient l’esprit. Mais la plus importante à mes yeux étaient en rapport avec mon chez-moi ; le pays de la neige. Un territoire à l’écart du reste du monde ou presque. Aucune armée pour la défendre. Et pourtant, c’est elle qui va tout manger… Je mords ma lèvre inférieure. Uriô se décida de parler à nouveau, et l’ordre était clair comme de l’eau et de la roche. Lui parler de Yuki no kuni… Non, il ne s’intéresse pas aux points positifs du pays pour passer quelques temps de vacances là-bas. Tout ce qui serait utile pour la guerre est de mise pour en sortir victorieux. Et j’allais évidemment aider Kumo pour que nous nous en sortions vainqueurs. J’espère seulement que nous combattrons dans un lieu isolé du pays, loin des villages paisibles où les citoyens dorment sur leurs deux oreilles sans danger. Je relevai la tête avec de nouveau, un faciès neutre. Avant d’entamer mon long et pénible discours, je me raclai la gorge.

« Le pays de la neige. Nous sommes malchanceux de tomber en guerre en plein hiver. Les tempêtes sont cruelles ; Mère nature ne nous fait pas de cadeau. N’importe qui n’étant aucunement habitué aux températures extrêmes pourront mourir de froid. Ce qui est le plus inquiétant, c’est la visibilité lors de ces blizzards. Notre vue est considérablement réduite, voir même au point zéro. C’est un désavantage à ne pas négliger qui est valable pour les deux camps. Pour ce qui est de la nature, le plus intéressant reste les hautes montagnes, parfait pour tendre une embuscade. Sur les chemins, il est facile de cacher quelque chose sous les deux mètres d’épaisseur de gel et de neige. »

Je pris une courte pause pour laisser le temps au Kadoria d’assimiler ses nombreuses informations, quoique je doute qu’il n’y ait pas pensé.

« Si je peux me permettre, j’aimerais parler de mes inquiétudes. En premier lieu, nous combattrons des manipulateurs de glace qui seront dans leur milieu de prédilection. Je ne serai pas étonné de voir Kiri déployé dans leurs lignes de front des Samui. Secondement, j’ai bien peur que nous aurons affaire à un blizzard lors du jour fatidique. Il sera important d’employer des senseurs de première catégorie sur-le-champ. Kiri fera certainement de même. C’est aussi le cas si jamais vous décidez de faire une embuscade. »

La plupart de mes idées principales avaient été partagé. J’espérais tout de moins qu’Uriô me fasse part d’une quelconque idée qu’il aurait depuis un moment déjà. Je pourrais voir à mon tour ce qui serait possible de faire à partir de ça. Pour le moment, j’attendais patiemment l’évolution de notre rencontre et le ressentit du Raikage sur mes différents points.

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