Citation :

Dans les montagnes de Tsuchi no Kuni, il y a une ancienne plante capable de soigner un dignitaire de Hi no Kuni (pas le Village, le pays) et poussant au sommet de la montagne nommé Pic-du-Haut. Le messager venu à Konoha demander l’aide des Konohajins a été intercepté au retour. Suna à un peu de retard, mais ils savent que Konoha va chercher cette plante rare et quasiment unique. Récupérez-la avant qu’il ne vous en empêche.

Une fois encore, il avait fallu deux jours et demi de marche à On' pour atteindre sa destination. Après avoir traversé Kusa no kuni, il dût s'habituer à l'ambiance froide du pays de la terre. La végétation n'était luxuriante que de manière très localisée, les paysages restaient globalement bien rocailleux si on les comparait à ceux du pays du feu. Quant au ciel, l'ancien villageois de Ta no kuni put sentir qu'il était bel et bien remonté au Nord: le temps était mitigé et toujours changeant, soleil ou pluie, rien ne durait. Enfin, l'ordre de mission avait bien spécifié que la plante tant recherchée avait pour habitude de pousser sur le sommet de la montagne nommée "Pic-du-haut"; en revanche, ce qui n'était pas précisé, c'est qu'il s'agissait là d'un volcan.

Carte postale du Pic-du-Haut:

Cela dit, il aurait pu être envisageable de le deviner. Tsuchi était connu pour son activité volcanique, qui n'était pas sans lien avec la variété et l'abondance de la flore locale: les roches magmatiques étant très riches en certains minéraux, il était normal que certaines espèces rares daignent y planter racine plus fréquemment qu'ailleurs. La plante dont il était question était connue sous le nom de "fleur d'Agano", bien qu'elle possédât un autre nom plus scientifique et moitié moins facile à retenir. Onpu ne s'y connaissait pas suffisamment pour savoir en quoi elle pourrait sauver une vie, mais ses maigres connaissances en botanique lui suffiraient pour la repérer. Il fallait dire que la fleur était d'un orange vif difficile à louper dans ces étendues verdâtres; il avait également été indiqué qu'il en faudrait au moins trois pour pouvoir en extraire un élixir suffisamment concentré afin de guérir l'aristocrate du pays du Feu. C'était une charmante chasse à la fleur en territoire exotique... à quelques sunajins près. Rester prudent n'était pas optionnel.

Onpu était au pied du Pic-du-Haut. Un étroit chemin en zig-zag montait droit vers l'obscurité changeante crée par les épais nuages gris qui vagabondaient le long des crêtes. Le sol était essentiellement composé de graviers, voire de sable à quelques endroits. A partir d'une certaine altitude, du vert se profilait. Avant de se lancer, le chûnin vérifia une dernière fois dans son sac à dos qu'il lui restait assez d'eau et de vivres, puis entama sa randonnée. Il gravit lentement les 100 premiers mètres de dénivelé avant de trouver son rythme... tout en prenant de la hauteur, il pouvait voir le paysage prendre une autre dimension, profiter de l'horizon qui se dévoilait au delà des chaînes de montagnes et des hauts plateaux rocheux. Drôle de pays.
Une pause. Quelques gorgées d'eau. Un petit scan du territoire. Mudra de la chèvre, mains et genoux au sol. Oreilles tendues. En amont, en aval... sur les côtés...
Ah. Ça n'avait pas traîné.

Technique:

Sa ponctualité non plus, d'ailleurs.
Tous deux employaient des chemins bien distincts, à quelques kilomètres l'un de l'autre: même si dans l'absolu Onpu était plus haut qu'elle, un pan de la montagne les séparait, les empêchant de se voir mutuellement.
Cela dit, de son côté, On' n'avait pas tardé à repérer le son de la présence, même si pour lui elle s'apparentait moins à une entité humaine qu'à un golem de poussière. Chacun de ses pas sur le sol raide et accidenté du chemin qu'elle empruntait engendrait un étrange bruit de compression, comme si son corps était amorti par quelque chose. Sans doute Suna était-elle déjà en marche, mais il n'y avait aucune confirmation évidente; en tous cas, quelques secondes d'attente suffirent à Onpu pour se rendre compte que cette "chose" se dirigeait également vers le sommet, et qu'elle n'avait manifestement pas détecté sa présence, en apparence.

Deux possibilités. Jouer la sûreté en la laissant prendre de l'altitude de son côté puis se débrouiller pour rester loin d'elle quitte à perdre son avance, ou alors tracer et arriver avant elle en se camouflant dans le cas où ils viendraient à se croiser. La présence suspecte était seule, il n'était probablement pas dangereux de trop s'en rapprocher à moins qu'il s'agisse d'un rang A ou plus, mais même si dans son extrême prudence Onpu préférait ne pas écarter cette éventualité, il savait qu'il pouvait compter sur son éventail de techniques de camouflage. C'était donc la deuxième option... Il décida d'y ajouter un petit bonus, juste au cas où.

Le garçon regarda en aval. Juste à côté du chemin qu'il gravissait, il y avait un pierrier, le genre d'endroit où les cailloux se mettent à dévaler la pente par dizaines dés qu'on vient poser le pied dedans. La moindre perturbation d'ampleur conséquente entraînerait une petite avalanche. Il attrapa une pierre, se concentra quelques secondes et y insuffla son chakra, avant de la reposer délicatement au niveau du pierrier. Puis il reprit son chemin, presque au pas de course: ses récentes compétences en futon lui permettaient d'avoir le vent dans le dos. La pente devenait de plus en plus raide, mais au loin une étendue verte s'approchait à vitesse grand V: la cueillette allait pouvoir commencer.
Près d'un quart d'heure plus tard, quand Il atteignit le premier brin d'herbe, il se retourna. Un petit coup de Dai Kinchou pour vérifier... Malédiction. La présence potentiellement hostile était près de 150 mètres plus bas, visible. Elle était arrivée là où il était passé... C'était finalement une humaine normale en apparence, mais le bruit de compression de matière à chacun de ses pas était toujours là, ce n'en était que plus inquiétant.
Onpu était-il repéré? En tous les cas, il était visible, et c'était très mauvais pour lui.
Plus le temps de réfléchir: tao de la chèvre. Juusei.
Une détonation sonore de grande ampleur partit de la pierre dans laquelle il avait confié son énergie. Le son, semblable à un coup de fusil, ne tarda pas à être suivi de celui d'une avalanche de pierre. Cet éboulement retarderait peut-être sa poursuivante, voilà qui lui permettrait de reprendre un peu d'avance. Mais désormais les hostilités étaient lancées, et le temps compté.

Techniques:

En pressant le pas, On' avait atteint l'espace végétal en un rien de temps. Il ne s'était pas vraiment donné le choix, ayant tenté une attaque indirecte dans la panique. Il s'était suffisamment éloigné de son adversaire pour être caché par une barre de rochers, mais en gardant l'oreille tendue et la technique de sensorialité active, lors de son éboulement il avait pu entendre certains rochers se heurter à une épaisse couche de la même matière qui constituait l'exosquelette de la personne, probablement de la terre meuble ou quelque chose comme ça. Elle avait continué son ascension comme si aucun glissement de terrain n'était jamais arrivé, et elle poursuivait dans sa direction comme pour le rattraper. Raté.
Vite, un plan. La priorité était d'échapper à cette fille, mais il ne fallait pas négliger les recherches.
Quelques mudras... Misory lui avait apprit cette technique, mais il l'avait améliorée de son côté. Des amas de chakra se détachèrent de chacun de ses bras et se matérialisèrent sous la forme de deux clones consistant de rang D, de simples leurres. Ceux-ci ne pourrait pas utiliser de techniques, mais ils étaient assez humanoïdes pour tromper l'adversaire, et assez indépendants pour faire semblant de chercher une fleur. Dés qu'ils furent complets, les deux doubles partirent chacun de leur côté, avec pour instruction de scruter le sol en restant dans les environs. Si l'un d'entre eux venait à rencontrer la sunajin (et c'était probablement ce qui allait finir par arriver), ils ne pourraient pas engager de combat avec elle, ni même un dialogue, et le moindre contact physique perturbant les feraient partir en fumée. Cela ne la retarderait peut être pas longtemps, mais ça valait le coup d'essayer.

Au dessus, un nuage sombre était toujours accroché à la crête, il allait devoir s'y enfoncer. Il s'engagea à nouveau au pas de course, montant la pente grouillante de végétaux en tous genre, sans oublier d'ouvrir grand les yeux. Mais au fur et à mesure qu'il gagnait en altitude, le brouillard se faisait de plus en plus opaque. Ah, son audition hypersensible lui faisait une belle jambe pour trouver une fleur! C'était plutôt d'une paire de Byakugans dont il aurait eu besoin. Rien de semblable à la fleur d'Agano sur les côtés du chemin, qui d'ailleurs devenait de moins en moins balisé. Il ne fallait pas s'arrêter, pas s'arrêter... Un col se profilait. Peut-être qu'il aurait plus de chance dans l'autre versant.
Il atteignit le col.
De l'autre côté, le chemin qui était sensé descendre avait totalement disparu.
Et alors... un miracle.

Les fleurs d'Agano:

Sept, comme dans la légende, mais toutes les unes à la suite des autres... non, six si l'on ne comptait pas la première qui était fanée. Le coeur d'Onpu fit un bon. Tout serait bientôt terminé.
Simplement, il fallait récupérer la plante en entier, racines comprises: quelques coups de canifs ne suffiraient pas, il lui fallait du temps. Et Sunajin ou pas, il s'agissait de sécuriser la zone. En se rappelant la suite de mudras, On' se mordit le pouce jusqu'à en saigner. "Buffle, rat, oiseau, lapin et dragon", se souvint-il. Il posa la main au sol et invoqua son alliée.

Il m'invoqua, moi, Monad.

Monad:

Malgré le brouillard ambiant, c'était en plein jour: Onpu allait m'entendre... mais il ne me laissa pas le temps de lui demander ce que je faisais là.

"Salut Monad. Monte la garde, s'il te plaît. Ne laisse personne s'approcher de cet endroit, c'est tout ce que je te demande. Une ennemie en a après moi."

Je n'eus pas besoin de lui demander la raison de cette requête, je la compris bien assez tôt en le voyant s'agiter. Cueillir des fleurs... franchement c'était un motif assez ridicule, mais il n'était pas question de discuter: vu son ton stressé, mieux valait lui faire confiance. Aveuglé par la lumière ambiante, je tendis mes oreilles dans les quatre directions et pris mon envol.
Quelqu'un approchait, effectivement. Une femme. Elle ne savait pas à qui elle allait avoir à faire. Un sale quart d'heure s'annonçait pour elle.

HRP:

La situation avait prit une tournure paradoxale: la sunajin le menaçait de lui faire exploser ce kunai à la figure tout en s'autoproclamant pacifiste, quelque chose ne tournait pas rond. Essoufflée elle aussi, elle devait penser maîtriser la situation. Onpu, quant à lui, ne s'était pas contenté de m'invoquer à la rescousse, il s'était offert le luxe de maintenir sa technique d'audition en activité; cela lui coûtait en concentration, voilà pourquoi il avait prit si longtemps à déterrer la première plante. Au moment où m'avait entendue émettre un cri de douleur au delà du spectre audible par l'humain standard et sa poursuivante se diriger vers lui, il avait jugé bon d'arrêter de creuser autour de la fleur et de malaxer une dose conséquente de chakra.
Quand ses traînées de sable volant lui saisirent les poignets, il se laissa faire, jouant toutefois le rôle du prisonnier prit au dépourvu. Il écouta ses aboiements... bizarrement, il fut un peu touché. Il ne fallait pas qu'il se laisse avoir: j'émis quelques ultrasons pour bien lui faire comprendre que je n'étais pas totalement hors-service. Elle m'avait bien eue, la catin. En plein dans le mille avec son suiton de merde. Je saignais des côtes. Je pouvais quand même voler.
Il répondit à la fille, probablement pour gagner du temps, mais non sans la plus pure des sincérités.

"J'ignorais que je m'apprêtait à sauver la vie d'un meurtrier. Même indirectement... Mais en nuisant à ma tâche, quelque part tu m'empêches de gagner mon pain. Et si j'y parviens, ça sera toi qui rentrera bredouille... si on part de là, une quantité phénoménale de vies sont mises en jeu. Et aussi malveillant qu'il soit, je ne pense pas que celle de cet "assassin" ne mérite moins que les autres.
Mon nom est On', et je ne veux pas me battre non plus, Sunajin. Je veux juste vivre."

Je m'avançais lentement, dans le dos de la demoiselle, sans faire de bruit. Onpu me vit sans me regarder, il fixait toujours son adversaire. Il n'eût pas besoin de bouger le pied pour diffuser le chakra qu'il y avait préparé dans le sol meuble... en moins d'un quart de seconde, il fit jaillir un pilier de terre à l'endroit précis où le kunai explosif s'était planté. Toujours planté dans l'herbe, celui-ci fut emporté par la colonne à une dizaine de mètres de hauteur. De là où il était à présent, l'explosif pouvait sauter, rien ne serait détruit: au pire il y aurait quelques projections de terre. La plante n'avait pas été emportée par la technique.
Pendant qu'il effectuait sa technique, j'avais chargé sur la sunajin avant de lui laisser le temps de former un mudra. Je lui attrapai les deux mains, et de mes crocs je la mordis à la gorge, qui avait une texture anormalement poussiéreuse. Emportées toutes les deux par mon élan, nous terminâmes contre un rocher, sur lequel elle aurait dû s'exploser la tête si son corps avait été normal. Cela dit, son armure de sable commençait à s’effriter, elle atteignait ses limites.
Je l'avais éloignée d'Onpu, mais cela ne l'aiderait pas à continuer sa cueillette bien longtemps. Heureusement, Onpu ne tarda pas à me rejoindre. Après son doton, en quelques mudras et un rien de temps, il avait matérialisé trois clones de rang D pour continuer la cueillette à sa place, et il lui restait assez de chakra dans le bras pour un dôton. Il plaça sa main au sol.

"Désolé, je ne te veux pas de mal."

Un nouveau pilier, oblique cette fois-ci, jaillit d'une vitesse encore plus phénoménale que le premier, et cette fois-ci le sommet du pilier emporta la sunajin. En apparaissant, la colonne la frappa au dos, et la propulsa dans les airs. Onpu espérait la faire valser le plus loin possible des fleurs pour laisser le temps à ses clones de les arracher, il avait dépensé beaucoup de chakra pour cet enchainement. Mais moi, je savais que ça n'allait pas la retenir longtemps. Je repris mon envol, et m'apprêtai à la retarder une fois encore. On' n'en aurait plus pour bien longtemps.

HRP:

Onpu n'avait rien. Ses clones non plus. Quand ces derniers assistèrent à l'effusion de sable dont la Sunajin était responsable, ils se regardèrent, haussèrent les épaules, et commencèrent à creuser tous les trois autour de la dernière plante, la fanée, la seule qui avait péri de mort naturelle, la seule qui n'avait pas été assassinée.
Quant à moi, j'étais encore capable de voler, mais plus de me battre. J'avais encaissé le souffle d'un kunai explosif en plein vol. Je fus projeté vers le sol, un battement d'aile in extremis me permit de ne pas me fracasser la tête contre une roche comme mon assaillante... Celle-ci semblait s'en tirer correctement, sur son fauteuil de sable, mais en réalité elle était à bout. Elle trouvait à peine le souffle pour décocher ses phrases incohérentes. Cette gosse avait une détermination de fer, mais elle se croyait un peu au dessus de certaines choses. Onpu la regarda, serrant les poings après avoir remarqué le scandale écologique dont elle était à l'origine. Puis, étrangement, le sourire lui revint lentement. Pendant que ses clones lui apportèrent la fleur fanée avant de disparaître dans une petite détonation et un peu de vapeur, il parla.

"Je ne crois pas aux légendes. Ces fleurs ont poussé ici, elles repousseront peut-être. Ce n'est pas le cycle de la nature, mais bel et bien celui de la rancœur que tu as perturbé, car tu viens de tuer un homme.
Pourtant, je n'arrive toujours pas à t'en vouloir. Et pour cette raison, je refuserai de citer ton nom, que tu ne m'as d'ailleurs toujours pas donné... Ils n'auront qu'à mettre ça sur le compte d'un malheureux sanglier ou d'une troupe de randonneurs irrespectueux."

Jusqu'ici, la chauve-souris que j'étais se trouvait en arrière-plan. Il me regarda, comme pour me demander si ça allait. Sans lui répondre d'une quelconque manière, je le rejoignis sans me presser. Tout le monde savait que continuer les hostilités aurait été d'une absurde bêtise. Je le laissai ranger la fleur fanée dans un étui spécial qu'il rangea dans son sac à dos, et s'accrocher à mes épaules.

"Ah et encore une chose. Je ne peux pas me vanter d'être issu d'un clan puissant, car cela reviendrait à cultiver de l'orgueil, et ça n'est bon qu'à nous guider droit dans les ravins. Tu en feras la dure expérience, Sunajin, même si j'espère que le meurtre indirect que tu viens de commettre saura t'apporter quelque chose de plus constructif que de la fierté.
Adieu."

Je pris mon envol, portant Onpu sur mon dos. La Sunajin, puis bientôt le Pic-du-Haut rétrécissaient à vue d’œil, avant de disparaître complètement, voilés par l'épais nuage gris qui avait englobé la totalité du combat. Battant des ailes comme je pouvais, j'éloignais On', le ramenant au pied de la montagne. Hors de question d'aller plus loin pour moi. Il soigna mes blessures à l'aide d'un produit humain fort désagréable, ça piquait.

"A quoi bon avoir insisté pour ramener cette plante morte? lui demandai-je. L'argent? Ou peut-être cette fierté que tu crains tant?"

"Peut-être, je ne suis qu'un humain après tout. Mais qui sait, peut-être qu'un Hayashi ou un médecin pourra travailler dessus. A défaut de terminer en élixir, cette fleur servirait à la science. Ça serait un beau compromis, n'est-ce pas?"

"Tss... tu te veux pragmatique, mais tu n'es qu'un humain rêveur. Tu finiras dans le même ravin que les orgueilleux."

Il ne répondit pas.