Et un rapport de rang mission rang B, un ! Je signais tout et n'importe quoi ; Il y avait sur mon bureau en chêne tellement de paperasse que cela en était presque traumatisant. À peine avais-je terminé un dossier qu'un second – encore plus gros – pointait le bout de son nez. Vous l'aurez compris, je ne voyais pas le bout du tunnel. Cela faisait bien deux trois jours maintenant que j'étais « Overbooké » comme le dise les jeunes de nos jours. Toujours est-il que je continuais mon devoir de Kage. Certes cela m'ennuyait au plus haut point, certes j'aurai très bien pu envoyer Katsuo travailler à ma place néanmoins je devais montrer l'exemple. Par ailleurs, j'avais déjà accumulé pas mal de retard, entre autre, à cause de mes petites escapades. De ce fait, il fallait que je me rattrape. C'est ainsi que moi, Kitase Shinichi, me mis à accomplir mon devoir... Qu'est-ce qu'il ne fallait pas faire pour son pays tout de même. Si vous m'auriez dit, il y avait de cela deux ans, que je serai dans un bureau à lire et à signer des papiers dit « important » à longueur de journée, je ne vous aurez pas cru. Enfin bref, toujours est-il qu'il n'y avait pas de temps à perdre ; L'heure était au sérieux que cela me plaise ou non.

Quelques minutes passèrent quand soudainement un bruit vint me tirer de ce travail éprouvant. Quelqu'un frappait à la porte. Sûrement un de ces gars envoyés par les vieux sages histoire de vérifier que je sois bien en train de m'occuper des affaires du pays pensais-je avec ironie. À ma grande, il ne s'agissait pas de cela. L'homme qui venait de frapper à ma porte était tout simplement un des shinobis du palais. Celui-ci avait, semble-t-il, reçu un message d'un des gardiens des longs tunnels lui disant qu'une délégation était en route. Mon visage pâle se raffermit soudainement, l'homme continua de parler, m'informant ainsi de la situation et de ses détails. Toujours assis, j'adoptai la fameuse posture du penseur de Rodin puis déclarai simplement :

« Un arrivant ? Et vous dites qu'il est Konohajin ?... Et bien soit, laissez-le venir jusqu'au palais. »

Tels étaient mes mots alors que le messager venait tout juste de me prévenir de l'arrivée d'un shinobi de la feuille à Kiri. Aujourd'hui devait être une journée sans embrouilles, sans histoires où je devais uniquement me concentrer sur quelques papiers en retard et voilà qu'un gradé du pays du feu arrive pour s'entretenir avec moi. Enfin bon ! Laissons-la paperasse pour plus tard, pensai-je alors que je fis entrer une de mes secrétaires. Cette dernière s'occupa de débarrasser les documents administratifs présent sur mon magnifique bureau de bois. Moi dans cette histoire ? Et bien je ne fis rien de spécial. Je m'étais levé de mon siège puis m'étais dirigé vers la grande vitre. J'avais là une vue d'ensemble sur tout le village, y compris sur le fameux Konohjin qui, d'après le garde venu précédemment, allait arriver sous peu.

Maintenant que j'y pense, que me voulaient-ils encore, ces Konohajins ? C'est vrai, après tout ; Je pensais avoir réglé les problèmes concernant les tensions avec eux en leur envoyant le corps de l'Inuzuka ainsi que de son clebs'. En outre, j'avais plus ou moins traité avec le Shodaime Hokage, Hayashi Miyu alors je doutais fortement que cet rencontre ait pour but de parler de cela alors à quoi bon me rencontrer ? Était-il possible que la situation ait changé ? Sûrement. Dans tout les cas, j'avais hâte de connaître la raison qui avait poussé Konoha à m'envoyer un des leurs. En espérant bien entendu que ce petit tête à tête ne soit ni trop long ni trop ennuyeux. Car oui, je n'étais pas vraiment du genre à parler des heures durant de ma vie ou de je ne sais trop quoi encore. Par conséquent le Konohajin avait tout intérêt à aller droit au but sans quoi je risquais fortement de m'endormir en plein milieu de la conversation. D'ailleurs en parlant de Konohajin, le voilà qui arrive. Effectivement, de ma position je le vis entrer dans le palais. Normalement à l'heure qu'il était, deux de mes gardes devaient l'accompagner jusqu'au sommet du bâtiment, là où se trouvait mon bureau. Ce cher Nikkou – puisque parait-il qu'il s'appelait ainsi – allait donc devoir marcher à travers plusieurs grand couloirs et gravir des escaliers avant de me retrouver. Le tout sous l'œil inquisiteur de mes deux shinobis bien entendu. Le sourire aux lèvres, je me retournai puis pris place à mon bureau étrangement vide. Cet entretien pourtant imprévu avait presque quelques chose de solennel. Du moins c'était ainsi que je le ressentais. Ce sentiment fut d'ailleurs accentué lorsque pour la seconde fois en un laps de temps très court j'entendis quelqu'un frapper à la porte et que je répondis de ma voix la plus sereine possible par un :

« Entrez. »

La porte s'ouvrit me laissant ainsi voir de plus près le fameux Masao Nikkou.

Nikkou et Akari allèrent vers le Palais du mizukage avec leur « escorte ». C'était seulement la deuxième fois en presque un an et la première depuis les tensions que les kirijins accueillaient des konohajin. Cette fameuse tension était d'ailleurs bien palpable. Ils n'étaient clairement pas la bienvenue, mais cela pouvait bien se comprendre après tout. Une guerre avait bien failli éclaté, et puis avec les différents problèmes, c'était normal que les gens soient à cran.
Leur petite escorte avait aussi pris possession des bagages au cas où il y aurait un problème, laissant aux voyageurs du moment les mains libres. Le jeune homme réfléchissait déjà à ce qu'il allait bien dire au Kage. Sans doute allait-il broder un truc ou alors la jouer direct. Au pire il la jouerai à pile ou face. Pile, grand discours diplomatique, face il allait devoir broder un truc.
*Ah ben tiens pourquoi pas ? *
Fouillant ses poches puis son porte monnaie, il ne trouva rien. Akari le regarda du coin de l'oeil tout comme les chunins de Kiri qui les escortait. L'air embêté, Nikkou se tourna vers sa coéquipière.

_ T'aurais pas de la monnaie ? Une pièce c'est tout.

Levant un sourcil, la jeune femme aux cheveux pourpres ne saisissais pas.

_ On est là pour une mission diplomatique, pas pour faire les magasins...
_ T'as de la monnaie oui ou non ?

Lâchant un profond soupir, Akari fouilla l'une de ses poches et en sortit une petite pièce de pas très grande valeur. Le jeune homme le lui arracha des mains.

_ De rien surtout...

Le jônin jeta un rapide coup d'oeil à la pièce. Rien de particulier un côté face et un côté pile, tout ce dont il avait besoin.
*Laissons le sort en décider. *
Tirant la pièce avec ses doigts, il la rattrapa avec peu de dextérité. En effet, la pièce avait failli lui échapper. Juste après ça, il cru déceler un petit sourire en coin sur l'un des kirijin qui les emmenaient au palais. Il devait sûrement le prendre pour un empoter à présent. Ce n'était pas plus mal. Ayant plaqué la pièce contre le dos de sa main, le jeune homme la releva et y découvrit le côté pile.
*Va pour le direct. *
Gardant la pièce en poche, Akari le foudroya du regard, chose que Nikkou ignora tranquillement avec un sourire moqueur.

Après quelques minutes de marche, ils arrivèrent enfin au Palais. Il n'avait pas vraiment changé depuis la dernière fois. Seulement, il espérait que son souvenir lui soit meilleur lorsqu'il sera ressorti de là. Une fois à l'intérieur, ils ne mirent pas longtemps à arriver aux bureaux du Kage. Après une revérification de la malle, ils frappèrent à la porte. Lorsque la permission fut donné, le kirijin ouvrit la porte présentant les deux konohajin. Nikkou et Akari entrèrent et y amenèrent la malle.
Le jeune homme s'avança et se présenta.

_ Mes respects Mizukage. Je m'appelle Masao Nikkou et voici mon lieutenant Momoiro Akari. Nous venons spécialement de Konoha pour vous offrir ceci, mais également pour vous donnez une invitation à un tournoi qui aura lieu d'ici peu.

Le shinobi désigna la malle et montra la bague avec le saphir fixé dessus.

_ Cette malle contient de la soie de notre production. C'est un cadeau de remerciement pour nous avoir ramener la dépouille de notre camarade.

Le jeune homme arborait une expression neutre. Il avait été direct et avait fait ce qu'on lui avait demandé. Cependant, est ce que l'entrevue allait s'achever de suite ? Seul l'avenir proche pouvait le dire...

Voilà, désolé pour mon temps de réponse, mais entre l'acte et mes activités IRL j'ai pas eu trop l'occasion de répondre.

Deux Konohajins hauts gradés étaient arrivés. Ces derniers introduisirent leur présence de la manière la plus aimable qui soit quand enfin, un d'entre-eux, un certain Masao Nikkou. Il me montra une petite mallette ainsi qu'un anneau où trônait une magnifique pierre bleue. D'après ses dires, la malle contenait des tissus précieux venant tout droit du village de la feuille. Cette soie était soit disant un moyen de me remercier pour ce que j'avais fais. Ah ah ! Jamais je n'aurai cru gagner autant en rendant un simple corps. À croire que cette personne, ce Inuzuka Ryoken était vraiment important pour Konoha. Je me souvenais de l'expression du visage de l'Hokage, Hayashi Miyu lorsque je lui avais rendu. Sur sa figure s'était dessinée des traits emplies de reconnaissance et de gratitude. Et comme si cela ne suffisait pas, voilà qu'on m'offre de la soie. Bwah ! C'est le jack pot je vous dis ! On devrait faire la guerre plus souvent comme ça, hop ! Dès que je vois un mort ayant le bandeau frontal de Konoha, je le refile à sa patrie. Enfin bref, trêve de plaisanteries stupide et revenons-en aux faits. Ce jeune homme m'avait offert un bien beau cadeau. Du moins, s'il disait vrai. Car oui, sans vouloir faire le paranoïaque – ce que je n'étais absolument pas hein – la malle pouvait bien contenir une bombe où je ne sais trop quoi encore.

Ainsi, sécurité oblige, quelques uns de mes gardes emmenèrent le présent de Konoha pour une expertise. Bon, je ne sais pas vous cependant moi si j'avais voulu tuer un Kage je m'y serai pris autrement mais le protocole, c'est le protocole ! Un sourire aux lèvres, je réfléchis quelques instants à ce que j'allais bien pouvoir faire de ce fabuleux cadeau. Hum...De la soie. On en fait quoi déjà de ce truc ? Des lits ? Des vêtements peut-être ? Bah ! J'ai déjà suffisamment de vêtement et de couverture comme ça. Faisons en quelque chose d'utile, faisons en du papier hygiénique ! Si si je vous jure, j'allais faire de ce truc du papier toilette. Après tout, on ne manque jamais assez de PQ dans ce bas monde. Qui plus est, me torcher l'arrière train avec de la soie avait quelque chose de noble et de classieux ne pensez-vous pas ? En tout cas, jamais je n'aurai cru il y avait de cela quinze ans qu'un jour je pourrai me permettre ce genre de folie. Bref, cessons les gamineries et intéressons-nous un peu à ce fameux Masao Nikkou. En effet, je doutais fortement qu'il soit venu ici seulement pour me délivrer une invitation à un tournoi ainsi que pour m'offrir ce tissu ô combien couteux. Évitons cependant d'être trop direct et tâchons d'amener le poisson de manière subtil au rivage.

« Oh, magnifique ! De la soie ! Je suis comblé. Que c'est généreux de votre part ! »

Je disais cela avec un tel entrain, c'en était presque burlesque pourtant croyez-moi, il n'y avait dans ma voix pas une once d'ironie. On aurait juste cru que le Konohajin venait d'offrir le dernier jouet à la mode à un gamin de sept ans. Bien évidemment tout cela était un peu sur joué mais bon. On a rien sans rien comme on dit chez nous. Continuant sur ma lancée, je tentais via cette déclaration de rendre la conversation un peu plus sérieuse et intéressante.

« Je vous remercie mais il ne fallait pas vous donner la peine de venir en personne pour cela. À moins que vous soyez ici pour une raison autre que celles-ci ? Avez vous quelque chose d'autre de prévu à Kiri ? »

Allez hop. S'il avait quelque chose à dire, qu'il lâche le morceau. Dans le cas contraire, ce fut un plaisir de le rencontrer, ce fut un plaisir de recevoir l'invitation et ce fut un plaisir de recevoir du papier toilette gratuit ! La porte est à gauche, les petits biscuits à droite, vous connaissez le chemin, c'est le même que celui qui avait permit d'arriver ici mais à l'envers !