Des mois que je n'étais pas revenu, des mois que je n'avais plus revu mon élève Rikku. Une cape légère recouvrait l'ensemble de mon corps, une capuche cachait même mon visage, elle était tachées de terre et de poussière, oui j'avais longtemps voyagé. C'était comme si je redécouvrais mon village, celui que j'avais quitté 6 mois plus tôt pour me ressourcer. Avec mon accoutrement je n'éveillais pas de regards sur moi, et c'était tant, je n'avais pas envie que des gêneurs viennent déjà me faire chier pour me demander pourquoi l'As s'était absenté si longtemps. Cela m'évitait donc des questions et des ennuis car ce que j'avais fais n'était ni plus ni moins que de la désertion. Mais j'avais de quoi me justifier, Urio devait m'en vouloir, ou peut être m'avait il m'oublier, ce qui d'ailleurs serait préférable, mais j'en doutais. Ma première destination n'était donc même pas le quartier des Hakushi mais bien le palais du Raikage ou il fallait que je me fraye un passage pour entrer. Lunettes de soleil en main je les calais sur mes oreilles pour qu'elles me cache les yeux correctement. Je sortais alors quelques cartes de mon paquet et en disposais quelques unes entres mes doigts, mieux vaut être prudent.

La traversée du village se déroula sans encombre, personne ne fit attention à moi comme je m'y attendait, après tout, aux yeux de tous je n'étais qu'un simple voyageur en visite. Je croisais d'ailleurs plusieurs têtes connues qui ne firent même pas attention à moi tant on regard perçant était caché par mes lunettes de soleil, car oui, j'étais non seulement connu pour mes talents aux jeux mais aussi pour mon regard. Il me sembla même croiser un instant mon ancien élève Rikku que j'avais bien l'intention d'aller voir si la permission de rester m'était accordée.

Les hauts murs du palais se dressaient enfin devant moi et je sentais déjà le parfum d'un périple achevé. Deux hommes gardaient la porte principale, des chunins surement, ce n'était pas un réel obstacle, la difficulté était surtout de passer sans blesser personne ce qui en y réfléchissant était plus dur. J'avançais donc d'un pas assuré, et une main se mit en travers de mon chemin lorsque je voulus traverser la porte. Bien sur j'avais oublié combien il était aisé d'entrer avant, un étranger n'avais pas les mêmes droits. Je regardais les deux gardes qui me faisaient face, ils étaient déterminés, de bons petits soldats. Urio les avait bien choisis.

"Laissez moi passer s'il vous plait j'aimerais entrer pour parler à votre Kage."

"Décline ton identité, on ne peut accéder à un entretien privé avec le Raikage si facilement voyageur !"

"Comme tu viens de le dire si justement je suis un simple voyageur, maintenant laisse moi passer."

Je forçais légèrement le passage et pris même l'audace de repousser l'homme pour faciliter mon passage. Son collègue réagit au quart de tour et tenta à son tour de me barrer la route, d'une esquive bien fait et d'un mouvement fluide je le contournait et me retrouvais déjà à l'intérieur sans qu'ils aient eu le temps de comprendre comment. J'étais plus rapide et ils venait de le comprendre, mais par la même il venaient de comprendre que je n'étais pas n'importe qui. L'un des deux derrière moi me cria dessus:

"Qui es tu donc ?!"

Question à laquelle je ne répondis pas, je me mis donc à courir en direction du bureau d'Urio, seul lui pourrait calmer le jeu maintenant. En effet les deux imbécile de l'entrée me couraient après et avaient surement appelés leur petits copains. Assez vite je rencontrais d'autres ninja dans le palais qui me sautaient dessus en me voyant, je lançais alors de nombreuses cartes vers eux pour leur faire peur tout d'abord, puis visant les vêtement je pu les scotcher contre les murs. Un à un les hommes commençaient à recouvrir les murs des salles du bâtiment. Mais aucunes blessures ne leur étaient infligées. Un des hommes qui sans doute connaissait mes techniques de combat et me reconnu et commença à beugler mon nom dans tous les sens. Inutile donc de ma cacher d'avantage, j'enlevais cette cape qui de toute façon me ralentissait et continuais ma course. Derrière moi j'entendais quelques cris.

"Arrêtez le c'est un déserteur !"

"Un traître oui !"

"Il veut assassiner le Raïkage, arrêtez le !"

Et bien, voila autre chose, je savais bien que j'aurais du passer par la fenêtre. J'arrivais en vue de la porte du bureau d'Urio, l'ouvrais sans ménagement et entrais à tout va dans la pièce. je me retrouvais alors nez à nez avec le chef du village qui était tranquillement assis derrière son bureau. Pendant deux secondes je restais sans bouger à le regarder, je ne vis même pas le sabre derrière moi qui se dirigeait vers mon cou. Sans réfléchir je m'agenouillais ce qui me permit entre autre d'éviter l'attaque sur moi.

"Raïkage-sama, je suis rentré."

Ne restait plus qu'à voir sa réaction, et celle des gardes qui voulaient toujours m'arrêter.

Le Raïkage me reconnu immédiatement et m'avait lancé un regard difficilement compréhensible même pour moi, en effet c'était un mélange de surprise, d'énervement et de rancœur, mais bizarrement aussi, de soulagement. C'était peut être du au fait qu'en tant qu'ancien élève d'Urio cela lui faisait plaisir que je revienne et que ma loyauté lui était toujours accordée. Pourtant il se plaça devant moi après avoir fait partir ses hommes du bureau nous laissant donc seuls, me toisant de haut il pointa la lame de son arme sur moi. Je comprenais alors ce qu'était le statut de déserteur et je l'avais été bien malgré moi, j'étais juste parti du village, sans prévenir personne certes, mais cela avait été tout. Des questions fusaient à toute vitesse maintenant dans mon esprit, fallait il que je lui raconte tout ? J'avais tellement à dire mais c'était surtout des affaires de vengeance qui m'avait fait partir, ainsi qu'une lassitude de Kumo et j'avais peu que ce n'était pas ce qu'il voulait entendre. Mais il désirait une réponse, et j'avais le devoir de lui en fournir une. Je e relevais donc ignorant tout simplement la menace de son arme, je rangeais les cartes que je tenais dans leur paquet respectifs, enfin je pris une grande inspiration avant de parler.

"Du temps s'est écoulé depuis notre dernière entrevue, cela remonte à la réunion qui nous avait opposé avec Yugata Yugure, j'espère que tu t'en souviens comme moi. La guerre est ensuite vite arrivée et j'ai pendant cette bataille affronté Hakushi Ozuka, un membre de ma famille mais aussi l'un des plus grands déserteur du village. Le combat n'a tourné à l'avantage de personne et s'est soldé par une sorte d'égalité, et de cela je regrette encore de ne pas avoir pu traîner sa tête jusqu'ici."

C'était un bon préambule, puisque c'était à partir d'ici que mon envie de partir avait commencé. Je repérais alors la grande fenêtre du bureau qui était ouverte, je m'approchais de celle-ci pour y sortir ma tête et admirer le magnifique panorama qu'offrait le village. Il faisait aujourd'hui très chaud et un ciel bleu produisait un magnifique contraste avec les couleur brillantes du village. Je sortais une cigarette et l'allumait sans demander l'autorisation, bien sur je le tenait par la fenêtre pour éviter que la fumée ne pénètre. Après avoir recraché une bonne bouffée de fumée je reprenais la parole.

"Après la bataille je suis revenu au village comme tout le monde, j'entendis les paroles dures de certains membres du clan m'accusant d'avoir laissé filer la traîtresse. C'était le premier coup de massue puisque mon propre clan ne me faisait plus confiance et je pouvais plus accéder au titre de chef de clan. vint alors la terrible nouvelle de la mort de Yugure, un de mes plus fervents amis, une personne en qui j'avais toute confiance. C'était le deuxième coup de massue. Ensuite Plus le temps avançait et plus je comprenais que Kumo ne ferait rien pour le venger et retomberait dans un nouvel élan de neutralité. Mais le dernier coup de massue n'avait pas été cela, c'était surtout d'apprendre quelques jours plus tard l'identité du meurtrier de Yugure. Hakushi Ozuka elle même !"

Des souvenirs difficiles qui refaisaient surface mais contre lesquels j'avais appris à lutter et à passer outre.

"J'ai donc pris la simple décision de partir, pour ces multiples raisons. Mon but principal était de trouver Ozuka et de la tuer, dans le même temps j'avais l'intention de m’infiltrer dans différents villages pour essayer de comprendre leur pensée et cerner les différences entre eux et nous. Aujourd'hui je reviens sans rien. La tête d'Ozuka n'est pas en ma possession et je ne possède que peu d'informations sur les différents villages."

Mais j'avais en revanche fais quelque chose qui risquerait d'intéresser le Raïkage.

"J'ai retracé la piste d'Ozuka le plus loin possible et celle-ci m'a mené à Hai no Kuni. Je n'ai pas décidé d'y entrer et c'est à cette période que je me suis dit qu'il était temps de rentrer."

J'espérais au moins que cette information avait de la valeur, car si j'avais vu juste Hakushi Ozuka était une partisante.

Comme je le pensais, le jugement du Raïkage tomba et il n'était pas aussi mauvais que je m'y attendais. En effet je n'avais qu'à passer de simples examens, ne pas discuter de mon éviction du Satoru et je pouvais être réintégré. Mais je comprenais toutes ces mesures médicales, les hommes en charges de mes examens devront essayer de déceler le moindre changement en moi, la peur d'un espion était trop grande. Et avec une si longue absence je comprenais la méfiance d'Urio. Je jetais alors ma cigarette par la fenêtre tout en gardant un oeil sur ce village, celui qui m'avait fait revenir et qui maintenant me punissait. J'entendis alors la simple et efficace menace de mon supérieur, il m'avait destitué de ma position d'unité d'élite et allait surement vérifié l'information que je lui avait apporté, je n'osais même pas imaginer l'étendu de sa colère, c'est pourquoi j'avais toujours pris soin de ne jamais lui mentir. Mais j'avais l'impression que lui ne me disait pas tout, comme s'il était déjà au courant, mais ce n'était qu'une simple intuition.Je me décalais enfin de la fenêtre pour venir à nouveau m'agenouiller devant le Raïkage. Un simple mot devait suffire.

"Merci."

Cela effectué, je me relevais mais contrairement aux instructions d'Urio je restais. Je n'en avais en effet pas encore terminé avec lui, son ordre me passa donc au dessus de l'épaule et je prenais la parole d'un ton toujours assuré bien qu'avec une pointe de timidité.

"J'aimerais avant de partir te parler à toi Urio. Et non au Raïkage."

J'attendais un vague signe de lui comme quoi j'avais l'autorisation de prendre à nouveau la parole. J'obtenais alors le signe dit puis tou en plongeant mon regard dans le sien je reprenais.

"Sache que j'aurais pu ne jamais revenir et continuer ma quête jusqu'au bout, quitte à en mourir. Mais mon devoir envers ce village, envers les gens que j'apprécie ici, et envers toi, je me devais de revenir. Et c'est pourquoi je suis revenu, et j'espère un jour me racheter dignement même si je sais ne pas avoir causé d'affront si grand que cela."

Je laissais un temps de battement, inspirais une bonne bouffée d'air avant de dire ce qui me turlupinait depuis quelques minutes.

"J'en viens alors à te poser une dernière question mon vieil ami. Ais-je toujours ta confiance ?"

Nous étions seuls dans ce bureau, il n'avait donc aucune raison de me mentir. Et j'espérais vraiment avoir gardé sa confiance, c'était en effet une des choses qui m'avait faire revenir. Le fait de retrouver un bon ami qui autrefois avait été mon mentor.