Hotel California [Zanshi]

Log 65 : Losing Count

C’était l’hiver dans le fond de mon coeur.

Depuis le mort de Kusanagi, je fréquentais cet endroit. Un petit bar hors du village de Suna, proche des lignes entre le pays du feu et celui du vent. Au début, j’avais essayé de rester dans Suna, mais la vue des décombres et de la suie laissée par l’attaque de Makka restait pour moi insoutenable. Alors je venais ici, lointain coin paumé peuplé par les voyageurs venant de Konoha et de Kumo. Parfois, des gens des îles , mais c’était plus rare. Depuis la mort de Kusanagi je venais ici pour essayer de noyer cet enfoiré de Tsura avec de l’alcool. Ce démon, que j’avais pu tenir en respect si longtemps depuis l’attaque des villages sur le pays de la Cendre, me riait maintenant à la figure. Les temps heureux de la création de Suna semblaient bien loin à présent, si loin.

Même avec deux âmes dans un seul corps, je me sentais terriblement vide. Inacceptable, imprenable. Mon œil blessé criait de douleur à la moindre lumière alors j’avais ajusté mon bandana pour le couvrir en plus de mes cheveux blonds. Serais-je borgne pour toujours, désormais ? Mais j’aurais donné mes deux yeux pour éviter la mort de celle que j’aimais…

Kenji fit un signe au tavernier de lui amener un autre verre, puis réfléchit un instant et tout compte fait en demanda deux. Il ne manquait pas d’argent et le barman n’allait pas se plaindre de faire de si bonnes affaires. Le blond savait qu’on avait besoin de lui pour régler un million de détails à Suna. N’était-il pas le seul haut gradé encore en vie ? Et tout ça parce qu’il était arrivé tout juste après le dernier combat du Triumvirat ? Aurait-il seulement fait une différence contre un shinobi aussi suprêmement puissant que Makka ? C’était une question qui allait le hanter de longues années, et il le savait pertinemment. L’alcool rendait ça un peu plus facile. Au réveil, il se sentait trop mal pour penser à tout ce qu’il avait perdu dans cette attaque. Des amis, des souvenirs, et surtout celle qui lui permettait d’être enfin lui-même, et non le pathétique être devant coexister avec un Furyou. Les choses ne seraient plus jamais comme avant, et il avait peur du futur. Au moins, désormais il n’avait plus rien à perdre. Makka aurait pu entrer dans ce bar et lui poser une lame sur le cou qu’il n’aurait pas tremblé.

La porte du bar s’ouvrit et se ferma, il ne tourna pas la tête. Les nouveaux n’étaient pas rares ici, malgré la petitesse de l’établissement. Du bois crissa sur le vieux plancher alors que quelqu’un s’installait à côté de lui. Normal vu qu’il y avait que deux ou trois tables et elles étaient occupées, restaient que les bancs du bar. Son œil gris acier, son unique encore fonctionnant, jeta un regard sur le côté. C’était une femme, partiellement habillée avec des bandages qui accentuaient sa silhouette fine mais très proportionnée. De longs cheveux rouges. Si elle voulait passer inaperçu, c’était raté. Des cheveux un peu comme ceux de Kusanagi, la même douceur sans doute. La pensée lui arracha une plainte silencieuse de la part de son cœur déjà meurtri. Puis une sensation qu’il connaissait bien le traversa et il fronça les sourcils, tournant la tête vers la femme.

« Tavernier, un truc rose que seule des femmes peuvent boire, pour celle-là sur mon compte. Elle va pouvoir m’expliquer pourquoi un Kunoichi sans bandeau traîne librement à côté du chef Us de Suna…D’un autre côté, peut-être que j’ai trop bu. »

Au même moment, une boule du plume entra par la fenêtre et alla se percher sur l’épaule du shinobi borgne. C’était un hibou de taille moyenne au plumage gris et brun.

« Kenji, on m’envoie te demander de retourner à Suna toute suite »
« Tu vois pas que je suis occupé ? Je discutais avec cette dame. Peut-être que je me suis trompé. Peut-être que le look fille de joie, c’est la mode ces derniers temps. Peut-être, T. Peut-être.

Je ne sus comment l'expliquer, mais j'étais attiré par ce pays, j'y avais vécu pas mal de choses, bonnes comme mauvaises, mes proches restés à Kusa me qualifiaient de sado-masochiste, peut être n'avais je plus grand chose en commun avec eux, je voulais changer d'horizon, me changer les idées, et franchement le désert était un endroit plus qu’approprié. Entre les Enzo, Hayato et bien d'autres personnes, j'avais appris beaucoup et surtout comment ne pas tomber dans les pièges de cette contrée qui pour une multitude s'avérait hostile. Mais je ne pouvais pas pour autant dire que je connaissais ce pays comme ma poche, moi non par contre j'en connaissais qui devait en savoir bien plus long que moi. Les pieds dans le sable je fis une suite de signe qui fit apparaître un gros rouleau, j'en déroulai un mètre écorcha mon pouce ; quand on parle de sadomasochisme ; et appliqua mon sang sur le papier marqué de sceaux ; apparut alors dans une fumée blanchâtre, un petit lézard tacheté portant une veste laissant passer ses pattes et sa tête, Kiridomitoueï le gardien du temple, ou du moins des ruines abritant les secrets de ces êtres. Il me regarda en sifflotant, je m'attendais à une réplique cinglante...

« Ha la femellesssss, Zanshi. Que veux tussss ? »

« Bien, je m'attendais à pire.. Uhm, dis moi, tu connais ce désert non ? »

« Bien sssssur ! »

« Alors dis moi où je peux trouver une forme de vie, à part au campement des Enzo.. »

« C'est simple, d'icissss tu dois te rendre vers le nord ouessssst sans te détourner de ta voix. »

« Ok, merci Kirido... Tu peux retourner à tes occupations. »

« Non, passss avant que tu m'es payé ! »

« Hein ? »

« Ouisss d'où crois tu que vienssss le trésor du temple ? »

« haha... »

Je pris une pièce dans ma poche et la lui donna, il l'a rangea dans une poche et ajouta un dernier mot avant de disparaître ;

« Radine ».

Puis il disparut comme il était apparut. Je devais donc suivre la direction qu'il m'avait indiqué, j'observais le soleil, enfin, le ciel quoi.. Il faisait vraiment chaud, le lézard n'avait pas eut intérêt à se tromper, je supposai que je pouvais lui faire confiance. J'entamais donc ma route. Deux ou trois heures de voyage et enfin se dessina dans au milieu du sable comme un village se résumant à quelques battisses en pierre de sable, l'architecture changeait de celles que je connaissais, que j'avais déjà vu. Je m'y rendis, quelques hommes couverts de cape et de turban vaquaient à leurs occupations, ne se soucièrent même pas de moi, tant mieux ! La vue de ce qui ressemblait à un bar attisa ma soif, je m'y rendis, cette contrée était en plein développement, j'avais appris qu'un village comme ceux de konoha ou kiri avait vu le jour, peut être cela apporterait il son lot d'aventures ? C'est d'ailleurs bien pour ça que j'étais là. Le dit bar, sombre, était bondé, seules deux places étaient libres au comptoir et chacune d'un côté ou de l'autre d'un individu, un homme vraisemblablement. À peine fus je installée qu'il parla, à moi en plus... Et l'arrivée d'un hiboux parlant me fit deviner que ce personnage appartenait au fameux village.. Ses paroles me firent froncer les sourcils. Look de fille de joie..

« Kenji donc... La fille de joie t'emmerde. »

Dis je sans le regarder alors que je faisais signe au barman de garder son verre, d'un simple geste d'opposition. Puis je repris.

« Enfin, je ne suis pas là pour me faire des copains. Je me fiche de qui tu es, mais le fait que tu sois handicapé n'est pas une excuse pour être...; Kirido m'a vraiment mal conseillé. »

Finalement, je ne prenais pas sa remarque pour moi, même si cela ne m'enchantait qu'on insinue que je suis une catin, mais bon, sous l'effet de l'alcool, et peut être d'autres choses, on pouvait en dire des choses.

Log 66 : Eye for Eye

Elle m'emmerde...Elle m'emmerde. ELLE M'EMMERDE. Blague du siècle, réponse mordante qui aurait soulevé les applaudissements. Comme quoi on pouvait avoir de la répartie. Mais n'avait-elle pas confirmé ? C'était donc bel et bien un catin ? Ah je vois - mais non, je n'ai pas pu me tromper sur cette sensation. Oui, celle que j'ai eu et j'ai réussi à oublier. Mais je m'en souviens maintenant. Je me souviens de ce courant bleuté qui a traversé mon incandescent cerveau pendant un instant. Ce chakra qui ne faisait aucun doute. Ne lui avais-je pas posé une question ? OU bien elle n'écoutait pas ? Je n'étais pas si saoûl que ça. J'étais encore un survivant, un battant. Un Chef US. Un survivant de L'incendie de cendre, qui a ravi la vie à tout ceux que j'aimais. Tous sauf moi. Comme si je n'étais même pas assez bien pour mourir. Je n'ai jamais été un bon combattant, jamais été un grand détective, ni un meneur d'homme. Pourquoi me laisser en vie et prendre à la place les meilleurs d'entre-nous ? Personne ne pourrait jamais gérer ce village comme Kusanagi, comme tout fondateur sur sa propre œuvre.

Kenji fit un petit sourire en regardant le fond de son frère lorsque la rougette le traita handicapé. Il est vrai que sauf avoir l'air d'un vétéran bad ass, être borgne n'avait pas grand avantage. Sauf qu'il ne l'était pas encore. Kenji avait l'espoir secret d'être capable de l'utiliser la nuit, quand la lumière est basse. Mais pour l'instant c'était seulement ça, un espoir secret. Pour l'instant c'était avant tout une horrible douleur à chaque fois qu'il ne faisait que toucher sa paupière. Le hibou sur épaule s'impatientait, enfonçait ses serres dans son épaule, menaçant de trancher à travers son manteau gris. S'il avait voulu, le volatile aurait pu lui broyer l'épaule en fait. Ouais, ces bêtes sont fortes à ce point. Elles sont les meilleures dans ce qu'elles font. Pourquoi Kenji n'arrivait-il pas à sauver ceux qu'il aime, à les aider au moins ? C'était ce qu'un shinobi doit faire. Mais le blond n'était pas un hibou. Il n'était pas assez fort. Pour le moment. Elle parla d'un Kirido, mais le blond ne connaissait personne de ce nom. Étais-ce important ? Sans doute pas. Mais qui pouvait l'avoir conseillé de se rendre à la ville frontière ? Que voulais t-elle de Suna, au juste. Mais la goutte déborda du vase lorsqu'elle refusa le verre rose que le patron lui apportait. La voyant faire ça, Kenji leva son propre verre et le lança vers le mur en face de lui, le faisant éclater en morceaux. La demi-douzaine de personne qui parlait dans le reste du bar se tut tout à coup. Le chef US posa ses coudes sur le comptoir du bar.

"Sortez, tous. Toi aussi , Miko - en point le barman qui acquiesça gravement et sortit par la porte arrière. -"

La fille devait avoir compris que cet ordre ne s'adressait pas à elle car elle ne bougea pas d'un poil. Assis lui aussi, Kenji tourna la tête vers le Hibou sur son épaule qui regardait toujours le bar vide avec un certain amusement.

" T. , retourne à Suna. Dis leur que je serai là d'ici demain. D'ici à fermer mes affaires en cour ici. "

Le volatile aux grands yeux hocha de la tête légèrement et prit son vol, ressortant de la fenêtre par lequel il était entré. Kenji garda ensuite le silence pendant plusieurs secondes, regrettant un peu d'avoir brisé son verre, surtout qu'il n'en voyait pas de propre de là où il était. Sans doute dans son angle mort, mais il avait rien à foutre de son angle mort pour le moment.

" Je ne viens pas d'ici. Je n'aime pas la chaleur du sable. Ce n'est pas un beau pays. Ce qui fait sa beauté. C'est les gens qui y vivent. Peut-importe d'où ils viennent. "

Un frisson lui hérissa à la base du crâne, il sentit les contrecoups, les étaus qui serraient son coeur toujours plus. Mais ce n'était pas le moment. Ce ne le serait jamais plus. Ce n'était pas une vie, que de vivre ce qu'on ressent. On est que des pantins qui doivent continuer à avancer. Ne devait-il pas, finalement, que continuer à faire ce qu'il avait toujours fait, explorer, traverser. Survivre. À défaut de sauver les autres, n'avait-il pas le don extraordinaire de survivre en dépit des chances ? De posséder un pouvoir qui refaçonne la matière ? D'être un chef Us ? La chaleur l'avait quittée pour toujours aux mains de la princesse de glace.

"Je vais te reposer la question, Kunoichi aux cheveux rouges. Une seule fois. Ensuite, je te tuerai, parce que c'est ce que je dois faire, et que je le ferai, crois-moi. Parce que c'est le sort qu'on me réservait quand j'étais comme toi, sans chez-moi."

Le shinobi tourna sur son tabouret pour la regarder directement de son seul oeil gris acier. Il n'avait plus envie de rire. Il n'y avait pas à rire lorsque le sang pouvait verser, même à travers les brumes de l'alcool qui lui tournait l'estomac, même si un instant auparavant il riait de bon coeur.

"J'ai été sympa avec toi, bien plus que je ne devrais l'être avec un nukenin. Tu ne veux pas de ma gentillesse ? D'accord. Alors je vais être simple avec toi, comme avec les autres. Catin ou pas, tu ferais mieux de m'expliquer ce que tu viens faire par ici, et pourquoi. Aussi simple que ça."

Il se détourna à nouveau pour regarder devant lui, appuyé sur le bar, croisant les bras, d'un air un peu perdu..

"Sinon, bah, tu peux me faire découvrir comment une femme habillée en bandages cache des Kunaïs et ce genre de chose."

Des réactions comme celles ci, j'en avais déjà vu et cela ne me faisait plus sourciller. Crise passagère, colère, pulsion peut être ? Tant d'éléments n'escomptant qu'un effet : l'impression. Sans doute la vie de shinobi n'était que ça, une suite de réactions sans sens, démesurées ; et au final : sans importances.. Du moins, c'est ainsi que je considérais et définissais le ninja, moi même qui n'eut pas d'autres choix que d'en devenir un, plutôt qu'une marchande profitant de la vie paisible d'une famille de financiers. C'est dans ces moments qu'on se dit ''j'aurai mieux fait de rester chez moi'', enfin, je n'allais pas me plaindre, je venais pour vivre autre chose que la monotonie de Kusa ; puis pour prendre un bon bol d'air frais ; y a pas mieux que le pays du vent, non ? En revanche, si il y a bien une chose pour la quelle je n'étais pas venu, c'était bien ça, me faire insulter par le premier pilier de bar que je croise, me faire insulter oui, et menacer aussi. Cette situation me rappelait étrangement une rencontre hasardeuse avec un fou furieux dans les montagnes de tetsu, encore une fois je me baladai tranquillement, je m'arrêtai dans une taverne, et paf... Un guignol. Là c'était à peu prés pareil, si ce n'était qu'aucun de nous deux ne semblaient vouloir s'en prendre aux pauvres habitués peuplant la salle, et à vrai dire je n'avais pas non plus envie de me battre dans l'instant, cependant je me devais de lui répondre, quelque chose clochait, il me manquait de respect, peut être sans le vouloir, on a pas tous le même degrés d'humour ; je lui rendais la pareille ; et maintenant il me menaçait.. Haha, j'y repensais, le verre que j'avais refusé l'avait il à ce point ''offusqué'' ? Je gardais mon calme, valait mieux pour l'intégrité des lieux, et répondais finalement.

« Tu es encore plus bouillant que moi à ce que j'entends ; ce que je fais par ici ?? C'est simple, je prends l'air ; je viens rendre visite à des amis... Enfin, la seule chose que je vois, c'est que les villages sont tous les mêmes, aussi récents soient ils, aussi anciens soient ils.. Les konohajin, kirijin et autres n'ont que ce mot à la bouche, nukenin, déserteur, ''sans chez soi''... »

Répondis je dans un premiers temps d'une voix douce et posée. Il avait connu ça, d'être prit en tenaille entre des factions, des villages, je savais aussi ce que c'était, j'avais pensé les blessures de mon âme sœur après qu'il ait fait mauvaise rencontre, souvent on se protégea des autres.. Seulement, je ne comprenais pas ce ninja à côté de moi, comment pouvait il infliger pareil châtiment à des personnes auxquelles il a un jour ressemblé ? Et même s'il n'avait pas été un jour ''sans chez soi'', ces quelques mots me blessaient, je ne sus même dire pourquoi en fait. Ce fut pour cette raison que je ne désirais pas attiser les braises entre nous, au delà du fait que je finissais seulement un voyage de plusieurs jours pour échouer ici. Enfin, j'avais un code, inculqué par mon père ; ne jamais renoncer et d'accepter l'inévitable.. S'il devait me tuer, c'est que je le méritais quelque part, et je savais pertinemment qu'en ce monde les guerriers ne vivaient pas souvent très vieux. Maintenant, il me faisait de la peine, dans le fond j'arrivais à percevoir un je ne sais quoi.. Il y avait forcément quelque chose, pour qu'un homme passe de la victime au bourreau. D'ailleurs, même si je ne le connaissais pas et qu'il paraissait peu enclin à m'épargner, si encore parvenait il à tenir sur ses jambes ; j'allais lui dire le fond de ma pensée, après tout, j'avais un ''Sunajin'' sous la main, un ''villageois'', peut être pourrait il m'expliquer pourquoi...

« Mais qu'est ce que cela peut ''Vous'' faire que je sois une nukenin ? On croirait que ''Vous'' en avez peur.. N'avons nous donc droit à aucune liberté ?! Non.. J'ai compris ; les shinobis qui décident de vivre pour leurs proches, pour ceux qu'ils aiment sans avoir à rendre de compte, dérangent... Ce sont les bouc émissaires, ce sont des martyrs ? Si c'est ça... »

Ajoutais je, la voix perdant en régularité, tréssaillante. Comme je le disais, je ne buvais pas d'alcool, et je refusais toutes boissons dont je connaissais pas la composition, certes, j'aurais pu poser une question quant au liquide que me portait le chef de la taverne, mais cela ne me ressemblait pas donc. Je comprenais qu'il prenne ça pour une attaque.. Non pas par crainte d'être saoule, d'être abusée ou autre mais j'avais besoin d'avoir sur moi, sur mes émotions, sur mon corps ; un contrôle total ; je devais une parfaite maîtrise de mes capacités, et je ne parlais pas des capacités à voir clair, à rester debout ; mais de ma capacité à moduler la chaleur. Je n'avais pas détourné le regard une seule fois, même lorsque je l'entendis bouger sur son siège. Parler ainsi des nukenin fit remonter quelques tristes souvenirs me mettant à rude épreuve, je ne pouvais faire ça, et le regarder en même temps, un mélange de tristesse, et de colère ne déclencherai rien d'autre qu'une tempête solaire. Puis après quelques respirations qui me permirent de me calmer un peu, je terminais :

« je suis une kunoichi.. Une nukenin.. Penses tu vraiment que j'ai besoin de kunai pour ... ? »

Log 68 : Smiling matters

Quelque part, il s'était attendu à plus de réaction de la part de la femme. Sans avoir pourtant la moindre envie d'en découdre avec elle, nukenin ou pas, il avait cherché cette étincelle qui l'avait quitté depuis la mort de Kusanagi. Il avait cherché un peu de vie pour raviver la sienne. Mais la rougette ne lui avait pas donné ça, tout comme personne ne lui avait jamais directement et gratuitement remis quoi que ce soit. Tout avait un prix. Mais Kenji n'avait-il pas déjà assez payé. Que lui restait-il, sinon son devoir de chef US, de main armée du village qu'il avait élevé au beau milieu du désert. Lui qui avait toujours été le moins fervant du Kakumeigin. Lui qui se retrouvait à présent le dernier membre fondateur. Manzô avait disparu, probablement tué dans une joute inégale contre la maitresse des cendres. Son remplaçant n'avait pas long feu. Karas , son ami de beuverie, avait lui aussi succombé aux brûlures de Makka. Et Kusanagi ? Elle avait sauvé Suna. Au prix de sa propre vie. Toute glace, aussi gelée soit elle, finit par fondre. Et désormais, son âme avait rejoint le grand océan qu'on lui refusait toujours. Non, lui, il était le pauvre tas de viande à demi aveugle, forcé de vivre avec une cité à moitié brûlée, et la certitude que son âme soeur git au fond d'une tombe désormais. Maintenant, il était le shinobi qui vivait en secret avec une créature presque identique à Makka. Il était seul. Terriblement. Seul.

" Voir des amis... ?...Toi ?.. Tu me prends vraiment pour un crétin..."

Cela dit, Kenji se demanda et réalisa au même instant que si quelqu'un dans cette salle n'avait bel et bien plus d'amis, c'était lui. Manzô , Karas, Mia. Tous morts. Il lui restait son sang. Les Kadoria. Le village de Foudre dont il s'était lui-même exilé, qui l'avait poussé sur les routes que la femme foulait encore de ses pieds. Lui s'était installé. Avait accroché son coeur dans le sable et ne pouvait plus l'en détacher, autant par besoin que par honneur.

" D'abord, il n'y a que Konoha qui te traque. Je ne me suis jamais soucié de retenir ton nom, mais on a ta photo quelques parts dans nos databook. Je suppose que tu n'es plus de rang C, par contre... Les nukenins sont de loin les plus dangereux justement à cause de cette liberté, de cette possibilité de choisir qui nous oblige, kumojins,sunajins, konohajins, kirijins à les considérer inévitablement comme une menace potentielle. C'est la logique la plus simple

Et la plus simple preuve de la jalousie humaine. Kenji avait aimé cette époque de liberté. Mais ne l'avait jamais regretté jusqu'à aujourd'hui, du moins pas réellement. Car avant il y avait Kusanagi. Avant il y avait les amis, le Kaku, le vrai Kaku. Avant tout était si simple, même lorsqu'il avait grandit au milieu de la guerre. Car avant il n'était qu'un pion, et aujourd'hui c'était un cavalier, qui se déplace maladroitement à travers l'échiquier en espérant prendre des pièces ennemies avant d'être lui même pris. Qu'aurait-il donné pour pouvoir tout lâcher et retourner sur les routes, libre de toute contrainte ? Qu'aurait-il fait ? Qui aurait-il abandonné par la même occasion. Mais la réponse à ces questions lui venaient tout aussi facilement que ses doutes.

" Pour leurs proches ? Un nukenin ne pourra jamais dire cela. Tu n'as personne qui compte sur toi à cet instant, pas de vraie responsabilité auquel tu ne peux pas échapper. Si tu es martyr, c'est un choix que tu as fait depuis déjà longtemps. C'est la différence entre toi et moi. J'ai quitté les routes pour porter sur mon dos une partie du fardeau qu'es Suna. Que ce soit un vieillard que je ne connaitrai jamais ou un enfant sunajin que je ne verrai jamais de mon oeil gauche. Je ne sais pas pourquoi je le fais, car ce poids augmente de jour en jour. Je ne sais pourquoi, parce que tout ceux que j'ai aimé sont morts. Mais je sais que je ne peux pas faire semblant. Semblant de ne pas voir la misère, l'injustice, les faibles ou la guerre. Aujourd'hui tu es assise là , calmement. Mais comment saurais-je si demain, tu ne vas pas lever l'arme vers ceux que je protège ? C'est pour ça que les villages veulent ta mort, et moi aussi, indirectement."

Aurait-il crû être celui à proférer ce genre de propos il y a un an et demi ? Probablement pas. Les choses changent peu en fait, mais les gens eux, beaucoup. Pouvait-il vraiment se tenir au dessus de l'eau avec cette naïveté qui crevait les yeux ? Pouvait-on vivre à travers les autres ? Il baissa les yeux.

" Nous sommes des interférences, Femme. Nos vies s'entrechoquent, se repoussent, s'atténuent et s'amplifient. Et un jour, nous fanons jusqu'à disparaître. Et ce jour là, que ceux que nous avons sauvés soient des amis ou de parfaits inconnus, cela ne fera plus de différence. À la fin, nous allons tous ensemble au même endroit. Les sunajins l'apellent le dernier oasis. Les konohajins appelent ça l'ultime forêt. Les Kadorias, la nouvelle terre. Peut-importe, car le réel mot pour tout cela est son "chez-toi". C'est le seul avantage auquel je puisse prétendre à la fin de mes journées. À la fin, je retourne chez moi, retrouver ces gens que je ne connais pas et qui sont pourtant ma nouvelle et seule famille. N'aimerais-tu donc pas aussi connaitre ce qu'est cette sensation ? D'appartenir et de mériter les couleurs d'une bannière ? Les petits clans d'avant la guerre n'ont jamais été que ça, des familles liées par le sang et parfois rien d'autre. J'envie ton sort parfois, Kunoichi. Puis je me rappelle que je dois autant à ceux que je protège que le contraire. Ils me gardent en vie. Et toi, qu'es-ce qui te garde en vie ?

Il parlait trop et le savait très bien. Mais il n'avait jamais eu la chance de parler de ce genre de chose, même avec Kusanagi. Puis, ces paroles lui faisait du bien, d'une façon ou d'une autre. Il pouvait essayer d'y croire. D'avoir de l'espoir. De sourire. Ce qu'il fit en entendant la dernière remarque de la femme.

" Tu as pas mal de pudeur, pour une fille de joie. Certes,je ne faisais que lancer une perche. Mais la curiosité tient toujours. "

Le grand blond s'appuya le menton dans le creux de ses mains, prenant un air réfléchi. En vérité, il faisait le vide, essayait de rester...Serein.

"Pourquoi ne pas faire comme si tu croyais mes conneries, et revenir avec moi à Suna en tant que Sunajine ? Tu aurais tout le temps de te venger de quelque insulte j'aurais pu te faire. La nourriture n'est pas mauvaise non plus. Et l'eau chaude est gratuite. Et je n'aurais pas à te tuer.

Il eut un petit rire. Le genre de rire que fait un homme résigné à suivre le cours des choses. Refuserait-elle une nouvelle vie aussi facilement qu'un liquide rose et alcoolisé ?

J'écoutais l’intégralité de ce qu'il disait, mes opinions divergeaient assez souvent des siennes, mais, en quelques sortes, je respectais ; chacun pouvait penser ce que bon lui semblait, dire ce qu'il voulait, comme j'étais libre de lui répondre, et de contester. Je voulais lui clouer le bec sur certain point, il avait été sans village, mais d'une manière bien différente de moi, je ne pouvais admettre qu'on me considère comme une personne vivant au jour le jour tous les jours, je connaissais d'autres personnes ne se souciant guère des problèmes qui encombrent ma vie, souvent solitaires, nomades ils n'avaient eux vraiment aucunes responsabilités ; mais moi ? Je devais accomplir des contrats pour subvenir aux besoins du temple, je devais intervenir dans mon pays, protéger les villages lorsqu'ils en avaient besoin.. Je n'avais qu'une chose à dire, amalgame, cet homme faisait soit un amalgame, soit il s'en foutait complètement, dans un cas comme dans l'autre, je me devais d'intervenir, de le contre dire.

« Tu penses que je blague quand je te dis que je viens voir des amis ?.. Non, en fait, je viens voir une personne précisément. Aujourd'hui je suis une nukenin, mais pas une criminelle ; la nuance est là, je n'ai jamais servi de causes injustes, j'ai toujours protégé les miens, et ceux ne pouvant se défendre seuls. Alors je peux dire que j'ai des responsabilités. Peut être qu'elles s’avéreraient dérisoires à tes yeux, mais pas aux miens. En suite, les kirijin ne me pourchassent pas en effet, mais en avaient après la personne que je tiens à rencontrer ici, et les konohajin s'en prennent à un autre... Vos archives sont vraiment pitoyables, et le manque d'informations ; avec plus de précision.. Bref. »

Je tournais la tête pour l'observer quand j'entendis ses quelques dernière phrases, sa proposition. J'avais du mal à le cerner, un coup il voulait me la peau parce que j'étais une nukenin, parce qu'il ne savait pas s'il pouvait me faire confiance, et maintenant il me proposait de le suivre ; de devenir une shinobi servant un village.. Et là je me dis dans un premier temps : plutôt crever, j'en souffrirai moins, comment pouvais je abandonner les miens pour ''ça'' ? Et franchement, je doutais que mes objectifs personnels coïncident avec ceux d'un village, quel qu'il soit ! En effet, mon était ni plus ni moins, tout simplement, d'éliminer tous les shinobis n'ayant d'yeux que pour la cause de leurs villages.. En fait, cette rencontre fortuite avec un ninja du nouveau village dont j'avais entendu parler n'était qu'un enchevêtrement de paradoxes plus poussifs les uns que les autres. Puis je reposai mes yeux sur les étagères face à moi, devais je répondre ? Il me faisait penser à cette bonne femme nommée Makka qui m'avait abusé, embrouillé l'esprit avec une de ses techniques.

« Ton offre est.. généreuse. Mais je doute que ce soit une bonne idée, pour plusieurs raisons.. Tu me demandes ce qui me garde en vie, et bien, ça peut te paraître stupide ; mais l'amour je crois. Je ne peux pas l'abandonner. Et, tu voulais me tuer il y a quelques minutes, je ne vois pas pourquoi, ni comment tu en arrives à me proposer ça.. Puis je ne vois pas non plus ce que je pourrais bien faire dans un village. Je ne sais pas.. »

J'étais impulsive, et pas vraiment patiente en général, mais là, je devais être prudente. Puis je repensais à ce qu'il m'avait dit, c'était vrai que la dernière fois que j'étais venu dans ce désert j'avais été témoin de la gentillesse des gens l'habitant, ce fut même grâce à ces derniers, des nomades ; que je ne succombai pas à mes blessures. Suna était peut être à l'image de ceux que j'avais rencontré, acceptant la différence et... Je ne pouvais me décider aussi rapidement, sur un simple échange, il n'y avait que ma personne qui pesait dans balance, et je n'avais toujours pas retrouvé Hayato.

« Je ne veux pas refuser.. Mais je ne peux pas non plus accepter. »

Finis je en soupirant.

Log 68 : What if

Après tout ce qu'il venait de dire, Kenji prenait une pause bien méritée de silence, prenant le temps d'écouter chaque mot de la femme, d'essayer de la comprendre. Mais tout ce qui lui venait, c'est ce petit sourire qu'il avait au coin des lèvres. Cette petite moue moqueuse qui lui avait causé tant d'ennuis pendant son existence. Les gens pensaient qu'il se moquait d'eux. C'était partiellement vrai, parfois. Mais Kenji n'avait jamais été ce type de personne. Il aimait sentir l'avantage lorsqu'il trouvait des failles chez les gens, mais n'allait pas jusqu'à les exposer directement...La plupart du temps. Toujours est-il qu'il trouvait cette nukenin de plus en plus intrigante. Il y avait plus à découvrir chez elle que son air de fille de joie, finalement. Et davantage qu'une simple mercenaire que Kenji aurait décapité simplement en touchant la table. D'abord, elle s'en prenait aux services de renseignements de Suna. Le Chef US eut un petit rictus. Il était un shinobi. Mentir était presque son métier. Aurait-il vraiment avoué à une nukenin l'étendue des connaissances de son village sur les shinobis présentement en exil ? Cela aurait été stupide. Non , plutôt, autant les faire croire que Suna ne sait presque rien d'eux. Ainsi, le moment venu, ils prennent un risque qui sera fatal, croyant que leur couverture tient toujours.

*Non, non, Zanshi, je te connais davantage que tu ne le penses. Mais pour le moment, rit donc. J'aimerais entendre ton rire. J'aimerais qu'il ressemble un peu à celui de Kusanagi, qu'il me rappelle celle que j'aimais *

Elle considérait l'offre mais n'était pas certaine. Évidemment qu'elle n'allait pas accepter si rapidement. Qu'avait-elle crû, que Kenji la croirait capable de prendre une décision si radicale si rapidement ? Il avait beau être maladroit, sarcastique, sans tact et surtout très malheureux, il n'en était pas un idiot pour autant. Tout comme il comprenait les raisons, ou plutôt les réticences qu'elle lui présentait. Il les comprenait parce que c'est sans doute ce que lui-même dirait si les rôles étaient inversés. Le blond considéra de lâcher l'affaire, et de la tuer. En finir avec cette conversation, reprendre le chemin de Suna, où l'on avait besoin de lui. Mais l'intrigue le poussait à continuer la jeu, la joute verbale. Le poussait à savoir s'il pouvait faire quelque chose de...de...Bien ? Les meneurs d'hommes avaient cette habileté de rassembler les gens dans une cause. Kenji ne serait jamais un grand chef mais pouvait-il au moins faire le bon choix dans cette affaire ? Tout d'abord, il regarda la femme et eut un petit rire.

" Veut mais ne peut pas ? Et les gens disent que je suis difficile à suivre et imprévisible ! "

Il détourna les yeux pour regarder devant lui, dans la glace un peu embrouillée du bar. Qu'y voyait-il à cet instant, sinon les débris de ce qui fut un jour Raiu no Kenji, "L'hâvre de la tempête", le nukenin qui ne vivait que pour se marrer ? Celui qui fut né Kadoria pour devenir Tempête ?

" Au dirait que pour toi, tes causes et celles d'un village sont incompatibles. Peut-être parce qu'on ne peut pas éprouver de patriotisme envers ces amis, alors qu'on peut y succomber devant une organisation comme Suna. Es-ce ça qui te fait peur, Zanshi ? - Réalisant trop tard qu'elle ne lui avait jamais donné son nom - Tout les villages ont leurs extrémistes, qui sont prêts à faire n'importe quoi pour leur village. Tuer, brûler, massacrer. N'importe quoi pour le village qu'ils servent. Je ne peux pas te dire qui sert Suna et ses convictions. Mais je peux te dire bien mieux que ça."

Le blond tourna son unique oeil gris vers la femme pour la fixer, un sourire honnête aux lèvres. Car il savait que sur ce coup, il n'avait ni à mentir ni à prétendre y croire. Il savait. Savait qu'il s'agissait là d'une vérité fondée.

" Je peux ce que TU sers. Et ce n'est pas une muraille, ni une patrie, ni une fierté. Tu défends une population. Une grande famille. Elle ne te mérite peut-être pas. Toi non plus d'ailleurs. Mais tu peux vivre en sachant qu'à chaque jour, tu fais ce qui est bien. Et lorsque ta famille ne te ressemble plus, et bien tu pars. Tu fuis. C'est ce que j'ai fait jadis. C'est ce que je ferais n'importe quel jour si je perdais foi en Suna. Je les aide parce qu'ils m'aident, et cela ne fait pas de moi un ingrat pour autant. Juste un humain qui n'irait pas jusqu'à partir en croisade insensée pour un bandeau marqué d'une pierre."

Il espérait avoir martelé son point suffisamment. Espérait qu,elle comprenne que servir Suna ne la forçait pas à renoncer à qui elle était mais plutôt l'utiliser pour faire ce qui est juste. Si lui avait la force de protéger un peuple, il n'y avait nul doute qu'elle aussi. Et Suna avait besoin en ces temps de chaos de gens comme lui, mais surtout, comme elle. Forte, déterminée, aimée et aimante jusqu'à un certain point. Mais pas naîve, pas égocentrique non plus.

" Tu souhaites savoir pourquoi j'offre un bandeau à une Kunoichi que je viens de rencontrer ? Je le fais car je l'ai choisi. C'est mon nindô, vois-tu : 'Je le fais en dépit du sens, de la logique, de la morale ou du destin. Je le fais, car je le dois. À jamais.' - Déserter Kumo était insensée. Rejoindre le Kakumeigun, illogique. Faire du mercenariat, immoral. Et être chef US de Suna n'était certainement pas mon destin. Mais désormais, me voici. Je dois te tuer parce que tu es un danger pour ceux que je protège, mais je choisis en tant que simple homme que tu vaux mieux que ça. Et je décide que tu vaux la confiance nécessaire à faire de toi un membre à part entière de ma famille. Je ne te force pas à choisir entre tes amis et Suna. Chacun suit sa propre voie. Tout ce qu'es Suna, en fait, c'est d'autres gens à défendre car ils ne peuvent y arriver eux-même. "

Il baissa encore une fois les yeux, regardant les multiples cicatrices parcourant ses avant-bras. Elles étaient assez nombreuses pour qu'il ne soit plus capables de reconnaître leur origine à chacune. Tout comme il n'aurait pas pu garder en mémoire chacun des sunajins sous sa protection. Mais elles étaient là, et ils étaient là , eux aussi. Toujours là, à rester dans sa peau et dans son coeur. Zanshi pouvait-elle ressentir cela ? Kenji ne pouvait pas dire qu'il y avait encore des gens hors Suna en qui il avait de l'amour. Il y avait eut son père, mais maintenant lui aussi était mort.

" Je pense, femme, que tu veux non seulement accepter, mais que surtout, tu peux accepter. Et si tu crois que le temps est trop bref, alors moi je pense que le temps n'amène que le doute, même dans le cœur des plus braves. Et je crois que pour s'engager dans une tâche sans peur, sans regret, et peut-être insensée, il faut avant tout choisir sans regarder en arrière. Suna ne sera jamais parfaite. Mais si elle l'était, nous n'aurions pas cette conversation. Suna est comme toute les autres familles, elle vit par les valeurs qu'on y transmet entre tous, et non par les traits de chaque personne. Et il n'y a pas de meilleurs endroits pour grandir qu'en famille, ne penses-tu pas ? Tes amis t'attendent, cherchent ta présence. Suna est pratiquement identique. Mais pas égoïste. Tu n'as pas à abandonner qui que ce soit. C'est ainsi, c'est comme Kusanagi l'avait toujours voulu, c'est comment elle l'avait imaginé. Et si aujourd'hui, elle était là, elle-

Un hoquet lui secoua la gorge et il se leva brusquement, faisant dos à la femme et plaquant son avant-bras contre ses yeux. Le contact contre son oeil invalide fut douloureux mais ce n'était rien comparé à l'évocation de celle qu'il avait en ces circonstances. Il ne pleura pas. Il n'avait même pas le courage de vivre son chagrin.

" Je n'aurais jamais dû rejoindre Suna mais je l'ai fait. Et aujourd'hui, c'est tout ce qu'il me reste. Je t'offre de découvrir pourquoi je suis encore là à défendre ce bac à sable...

Je l'écoutais parler et parler et parler, mais étrangement il ne me saoulait, franchement, c'était extraordinaire que je puisse rester en place à écouter quelqu'un causer, en fait et en plus étrangement, peut être aurais je plutôt souhaité au final qu'il essaye de me tuer, au moins là on ne fait pas que parler, mais bon, il ne me saoulait pas ! Il avait raison sur pas mal de points le bougre, chef US ou pas, il ne racontait pas que de la connerie, au moins marquait il un point pour le coup. Je repensais à cette histoire de me tuer parce que blabla... Non mais, c'était propre à tous les mecs un complexe ne portant pas encore de nom ? Ah si le complexe de ''je sous estime au risque de me faire latter par une femelle'', sérieusement, un homme, même ninja, un peu conscient de ses dires auraient quand même prit la peine de réfléchir un instant à ''Pourquoi elle est fringuée comme ça celle là'', parce qu'en fait, j'avais jamais de prostituée ''habillée'' avec des bandages, ce qui en soit s'avérerait vraiment suspect, je devais l'avouer.

Un chef US ? À un certain moment on est pas censé savoir à peu prés ce que vaut une personne ? Je répondais seule à ma question bien sûr, et encore que la réponse, même provenant de mon petit cerveau s'avérait complexe... Je soupirai et la solution la plus probable arriva à ma bouche, que je prononçais à voix très basse quand même, histoire qu'il ne m'entende pas : ''non, en fait il est un peu comme moi quoi''. Puis finalement le Kenji fini par se taire de lui même en évoquant ce qui devait être un nom, ou un prénom ; qui d'ailleurs ne me disait absolument rien, comme le sien. Je ne me re-retournai que lorsque que je l'entendis se lever, puis le vis. Ah oué ? Je connaissais ça.. Pas cool la vie quand même, on s'en était tous prit plein la face à un moment ou un autre à cause d'une personne, ou d'une autre. Cependant, je ne connaissais pas son histoire, je ne pouvais donc compatir, et puis.. Avec tout le respect que je me devais, j'avais mes problèmes aussi.

« Oué... c'est soit je viens, soit tu me buttes en gros, bien qu'il faudrait encore y arriver. Franchement, j'ai entendu parler de ''votre'' village par ci par là, ça m'a l'air bien cool et tout ; mais j'ai vraiment des affaires à régler. Et je ne suis pas là pour tuer, pour voler, ou espionner.. Aujourd'hui, je m'en tamponne sérieusement des affaires shinobis, rejoindre un village, ça veut dire étendre mon champ d'action, c'est super, mais ça veut aussi dire un paquet de.. d'emmerdes sur les bras. Oui, jsuis une shinobi aussi mais contrairement aux affiliés, bah je cherche pas la petite bête, moi. T'inquiètes, c'est pas la chaleur qui me fait peur, d'ailleurs rien ne me fait peur, peut être à part que mon âme sœur disparaisse une seconde fois ; tu sais de quoi je veux parler. »

Oué, j'avais perdu ma prudence, j'en avais un peu marre de suivre mon père et de toujours faire dans le tact et la diplomatie, c'était décidé, à partir d'aujourd'hui je parlerais sans détour et toucherais toujours en plein centre ! Parce que ça commençait à bien faire de devoir utiliser des mots que visiblement beaucoup peinaient à comprendre, à l'exception de celui-là, j'en étais sûre! À mon tour je me levais, je n'osais pas le toucher, ça se trouver au moindre contact il m’exploserait le bras, je n'avais pas peur, mais je savais quand même faire la différence entre suicide et compassion. Je soupirai, l'heure de vérité se profilait.

« Bon, soit tu me laisses continuer mes recherches dans ce pays, soit tu me tues... Ce qui en soit est parfaitement légitime. Au pire, ça ne fera qu'un autre Amour disparu; le monde n'en a pas besoin, c'est superflu, hein.»

Je pris la direction de la sortie, je poussai la porte, dehors tous ceux ayant quittés le bar sur ordre du ninja du vent me regardèrent relativement stupéfaits, quelques chuchotements s'élevèrent, ne pensaient il pas que je les entendais ? Ou me croyaient ils peut être atteintes de surdité ?Je souris un instant sans prêter attention à celui resté dans la taverne, ça se trouve il s'apprêtait à me trancher la tête. En tout cas j'eus largement le temps de poser mon ultime question, et oui, y en avait bien un qui saurait me renseigner tout de même, ils habitaient dans le désert oui ou non ?

« Hey ! Est ce quelqu'un connaît un Shinmei Hayato ? Si oui, on pourrait me dire où je dois aller pour le trouver ? Je vous remercie d'avance ! »

J'observais les badauds, aucun ne semblait vouloir m'informer, genre ils savaient pas... Je plissais les yeux en mode suspicieux me disant ''on me cache des trucs''.

Log 70 : That 70's Show

Parler de Kusanagi à une parfaite inconnu qu'il aurait peut-être à tuer dans les prochaines minutes l'avait un peu déstabilisé. Il avait vraiment des plombs en train de sauter. Le "Breakdown" comme les eiseinin disent. Choc post-traumatique. C'était bien Kenji ça, cacher sa faiblesse, derrière une condition médicale. Cela dit d'un autre côté, en parler lui faisait du bien. C'était peut-être pour ça qu'il n'avait pas étendu la main pour toucher le bras de la nukenin. Et à ce moment là ? Et bien son corps pèserait tout à coups une dizaine de tonnes, causant la rupture de tout ses os, artères, organes. Pouvait-on tuer plus facilement que ça ? Mais il n'avait rien fait. Même ses mains restaient terriblement de ses poches d'armes. Et pourquoi ? Parce que... Pas trop de raison. Peut-être parce que ça faisait déjà une bonne semaine qu'il n'avait parlé à personne plus de trente secondes. Peut-être parce que sa grande beauté lui rappelait Kusanagi. Peut-être parce que le blond n'avait pas envie de tuer. En avait-il eu déjà envie ?

La fille aux cheveux rouge profita de son silence pour lui expliquer en long et en large les passionnantes raisons qui selon elle ne faisait pas d'elle un bon candidat pour un poste dans la glorieuse armée du bac à sable. Kenji ne fut pas convaincu, du moins pas avant qu'elle ne mentionne la présence d'un âme soeur dans son cas à elle aussi. Ça , il pouvait comprendre...Partiellement. C'est que même en comprenant le motif, il ne voyait pas pourquoi l'un empêchait l'autre. Être affilié à un village ne voulait pas dire en être prisonnier. Il était le premier à considérer la liberté comme un droit fondamental, même. Reprenant place sur le tabouret, le Chef US un peu ivre se contenta d'un simple "Certes" à voix basse.

Elle se leva et Kenji tressaillit. Donc, c'était la fin ? Elle n'était pas loin. Suffisait de la toucher pour en finir. Mais il ne fit rien. Les derniers mots de la femme l'avait momentanément paralysé. C'est qu'il n'avait jamais pensé à ça. Toujours à s'inquiéter de son bonheur jamais vécu dans sa jeunesse, il en avait oublié celui des autres. Quelque part, un homme aimait cette femme comme lui avait aimé Kusanagi de son vivant. Sauf que tout n'était pas perdu pour elle. Son type, lui vivait toujours. Et lui, Kenji, à faire des plans pour causer une rupture aussi violente que celle qu'avait perpétré Makka à son endroit. Cela ne ferait-il pas de lui un homme aussi monstrueux que le Furyou ?

Pas un monstre. Un shinobi. Ne venait-elle pas d'essayer de jouer sur ses sentiments. C'était une phrase piège, visant à l'abuser. Le plus con, c'est que ça fonctionnait. La porte s'ouvrit alors que la femme sortait. Elle aurait sans doute un accueil mitigé de la part des anciens occupants qui attendaient à l'extérieur. Le blond prit une grande inspiration. N'avait-il pas essayé ? C'était pas du tout son genre d'insister auprès des gens sur ce genre de truc. Il avait tué des nukenins dans le passé pour bien moins que ça. N'avait-elle pas eu un traitement de faveur ? Non seulement il lui avait donné une chance de s'expliquer. Avait essayé de la raisonner, de la recruter même, en faisant fi de son possible et presque certain passé criminel. Et qu'avait-il en retour ? Une invitation à essayer de la tuer, et une boutade sensée le déstabilisé - avec succès -. Comment avait-il fait pour tenir tout ce temps. Le jounin se leva avec l'intention d'en terminer. On pouvait pas l'envoyer paître comme ça si facilement.

Il passa donc les portes au même moment que la femme demandait quelques choses. Tout les yeux s'étaient portés sur elle, puis se portèrent sur lui. Avaient-ils crû que Zanshi l'avait tué ? Homme de peu de foi ! Bon d'accord, ils ne savait pas grand chose de lui, à part une réputation d'ivrogne agressif. Mais quand même, elle avait l'air d'une fille de joie ! Il avait pas l'air si faible que ça quand même. Toujours est-il que le nom que Zanshi utilisa fit clic dans sa tête. Le shinobi s'appuya contre le rebord de la porte .

" Bon vous pouvez rentrer, vous tous. Allez, allez... "

Confinée à l'extérieur , les gens ne se firent pas prié, et ceux qui voulaient partir en furent dissuadé par les yeux méchants du grand blond. Évidemment, la rouge resta là. C'était la seule dans ce village à avoir une colonne vertébrale, au dirait. On aurait pu dire des couilles aussi, mais ça aurait un peu enlaidi le portrait.

" Bon, je te propose d'aller dans un coin plus tranquille. J'ai pas envie d'endommager mon lieu de détente ou de blesser des civils pour rien...

Il s'étira longuement, un peu maladroit à cause de l'alcool. Il parla un peu pour lui même.

" Je veux pas tuer, pas faire des trucs méchants, chercher la petite bête, qu'elle dit. J'ai d'autres trucs à régler, qu'elle dit. "

Il reprit sa pose initiale, baillant longuement.

" Elle cherche son copain Shinmei Hayato qu'elle dit. Pourquoi elle chercherait un rouquin aux yeux verts ? Un parano notaire. Aucune idée. Qu'es-ce que j'en ai à foutre ? Je lui dirai bonjour de ta part. On y va ? "

Revanche bien méritée après son coup bas tout à l'heure...

Leur silence n'était qu'à une chose : la peur. Oui parce que derrière moi venait de refaire apparition ''le chef''. Un homme ici craint et respecté de tous, ou presque. Moué, je n'y prêtais pas d'attention particulière jusqu'à ce qu'il ouvre la bouche. Au début je cru qu'il voulait me tuer, enfin, entamer un combat avec moi, puis rapidement, alors que les clients et autres ivrognes retournaient dans le bar pour leur plus grand soulagement, ses mots virèrent, me percutèrent, je ne saisis pas tout de suite son manège, mais cela ne dura quand il en fit la description. Finalement je lui accordai un peu plus d'attention, il connaissait d'une manière ou d'une autre le jeune homme, je pensais déjà au pire, à l'époque il était un nukenin lui aussi, cet individu, kenji, aurait il put le tuer ? Uhm... Non, je ne pensais pas, enfin, j'espérais. Je pris une profonde inspiration avant de lui répondre. Je soupirai, les yeux clos et pris enfin la parole.

« Je te présente mes excuses pour le verre ainsi que pour... Kusanagi. »

À cet instant celui que j'avais rembarré, envoyé paître ou tout ce que vous voulez était le seul à pouvoir m'aider. Finalement sa proposition de rejoindre le Suna se faisait bien plus réelle, cette offre que j'avais refusé une première prenait tout son sens, mais je supposai, peut être à tort, qu'il refuserait ma demande, cependant : qui ne tente rien, n'a rien ; je l'observai un instant encore, tournant sept fois ma langue dans ma bouche pour m'assurer de ne débiter aucune ânerie, je lui adressai de nouveau la parole. Le fait de m'être excusé n'était pas suffisant, mais je ne pouvais pas faire mieux pour l'instant, je savais que je m'étais montré cruelle et blessante, j'avais bien compris qui était ce prénom pour lui, j'avais connu les mêmes maux, à peu de chose prés bien évidemment. Maintenant j'espérais qu'il ne me prenne pas pour une arriviste, car beaucoup de nukenin saisissait des occasions pour leur propre profit.

« Hayato.. Il est à Suna ? S'il y est, je viens ; sinon je pars, ou tu me tues. »

La dernière solution n'était pas la meilleure, mais dans son cas, je ferai avec, au moins l'environnement était il avec moi.. La chaleur, facteur clé de mon pouvoir, m'avantageait énormément dans cette contrée. Enfin, peut être qu'encore une fois je me trompais, je devais reconnaître que je faisais souvent des erreurs dans les relations humaines et qu'encore plus souvent cela me retombait dessus.. Je faisais aussi avec.

Log 79 : New Banners

Le poisson, ou plutôt la poissonne, avait mordu à l'hameçon, non sans une certaine satisfaction de la part de Kenji. Il avait d'un côté découvert la faiblesse de cette femme pourtant irascible, et de l'autre s'était évité un bain de sang qui aurait très bien coûter sa propre vie. Mais il aurait essayé, aussi fort que son état d'ivresse l'aurait permis. Il aurait été fort pour Kusa, jusqu'à la fin. Mais désormais d'autres choix s'offraient à lui et la solution semblait résider dans la communication. D'abord, la rouge se tourna vers lui et sembla hésiter avant de prendre la parole, s'excusant finalement pour ses mots ainsi que le verre qu'elle avait refusé. Si le deuxième cas n'était plus rien pour lui, le premier le toucha certainement. Évidemment, la raison de ses excuses se présenta très vite alors qu'après quelques secondes elle voulut en savoir plus sur Hayato ainsi que sur sa localisation. Elle le suivrait , dit-elle. C'était un début, mais Kenji n'était pas certain qu'elle ait bien compris les enjeux qui se profilent devant elle. Le grand blond replaça le bandeau qui cachait son oeil faible et croisa ensuite ses larges bras. Il n'était pas trop tard pour étirer la main et en finir.

" T'as pas à t'excuser. Enfin pour Kusa' . Parce que le verre, ouais , ça c'était un crime ! "

Il eut un petit rire pour rendre la situation un peu moins sérieuse. Il en avait assez de la rancoeur et de la colère pour le moment. Si on lui demandait, le chef US avait surtout besoin de dormir et se reposer. Tout ce qu'on lui interdisait surtout maintenant, avec l'attaque de Makka et un village fumant. Mais c'était son boulot, il fallait honorer ses responsabilités. Qu'en ferait-elle ? C'était une inconnue après tout, pour Kenji lui faisait-il aussi confiance ? Pas de raison, juste une sorte de pressentiment. Son nindô lui dictait de suivre les voix les plus improbables, et embaucher une effeuilleuse nukenin , n'étais-ce pas un exemple parfait pour ça ? La chance d'une vie.

" Hayato ? Ouais, à Suna. Enfin, quelque part près... On ne garde pas les restes des traîtres, creuser une tombe au soleil est un assez abrutissant. "

De longues secondes passèrent et Kenji finit par éclater de rire.

" Tu aurais dû voir ta tête, Femme. Elle a presque viré bleu, presque. "

Il lui avait dit qu'elle n'avait pas à s'excuser, mais ce n'était pas vrai. Kenji lui en voulait réellement d'avoir essayé de manipuler ses sentiments et son devoir de shinobi. Ce genre de coup aurait bien porté il y a quelques années, quand il était lui-même nukenin - il serait probablement tombé dans le panneau d'ailleurs - mais plus aujourd'hui. Mais ça, elle ne le saurait jamais. Son visage redevint neutre et sérieux.

" Hayato, comme tout shinobi de Suna, est sous mes ordres. Je pourrais donc te mener à lui. Mais pourquoi le ferais-je , Femme ? Non , tu ne peux pas simplement venir avec moi. Pas en tant que Nukenin. Et ne songe même pas à partir. Tu serais écrasée par l'air qui t'entoure avant de pouvoir la réchauffer. Oui, je suis au courant de ça, aussi.

Le shinobi leva la main et l'un des Kunaïs à sa ceinture se souleva pour venir s'y loger. Kenji pointa la lame directement contre le cou de la femme d'un geste fin et rapide. Mais tout deux savait qu'il n'y avait pas de malignité dans le geste ; leurs jours de Genin étaient loin derrière eux. La lame piqua le cou de la jeune fille, créant une petite bulle de sang écarlate. Il baissa le couteau, traçant une courte ligne sanglante sur la peau de la fille. D'autres aurait gémis, mais pas elle. Il baissa le couteau

" Tu as de l'expérience, tu en as vu d'autre. Tu n'as même pas cette impression de délicatesse que la femme moyenne propage autour d'elle . Tu ne me crains pas. J'aime bien. Je t'ai donné les raisons du coeur, je t'ai donné les raisons de l'âme. J'ai été honnête avec toi. Maintenant je t'offre un marché qui l'est tout autant. Mais au delà de mon air d'ivrogne blessé, je peux tout aussi bien te faire comprendre le don qui m'a permis de monter jusqu'où je suis désormais . Je protège mon peuple sans conditions, mais je tue mon ennemi sans davantage de remords. "

Il attira le regarda de la fille sur son épaule droite, où se trouvait attachée, l'une au dessus de l'autre , deux bandeau de shinobi. Le premier représentait l'insigne du Kakumeigun, une spirale rectangulaire représentant l'infini. En dessous, celui de Suna.

" Une place s'est libérée dans mon unité spéciale depuis l'attaque de Makka et je te laisse devenir pourquoi. Avant d'être Sunajin, je serai toujours un membre du Kakumeigun, la seule famille qui ait jamais voulue de moi sans honte aucune. Je t'offre cette place. Si tu l'acceptes, tu auras davantage de liberté que tout autre Shinobi ne puisse s'en vanter dans le monde ninja. Mais avec ces privilèges viennent les responsabilités de servir un village sans condition, en utilisant tes codes moraux et ton expérience comme un tremplin plutôt qu'un mur. Ne te méprend pas. Tu auras à tuer. À poser des actes qui seront pour toi inacceptables, indignes de toi. Et personne ne t'en félicitera jamais. Tu ne seras qu'un nom sur une liste. Tu n'auras de chef que moi et le Kazekage en personne. Et tu n'auras plus à te déshabiller pour vivre, un avantage non négociable, je me trompe, Zanshi ? "

Sans autre cérémonie , il lui présenta une main nue. On pouvait y voir les multiples cicatrices de son passé, les brûlures d'hier et quelque part, les bleus de demain.

" Je suis Raiu no Kenji, connu sous le nom de Meteora en ce pays et les autres. Je t'offre la révolution du Kakumeigun, avec ses ailes et son fardeau. "

D'un coup sec, Kenji arracha de son autre main le bandeau à l'effigie de l'unité spéciale et lui tendit. Si celle-ci lui serrait la main et prenait le bandeau, le marché serait conclu. Autrement, il en finirait avec cette histoire qui lui avait fait perdre déjà trop de temps.

Je le laissai faire, comme toujours, rares étaient ceux à pouvoir me menacer d'une arme et me comparer à une prostituée sans en payer le prix, je faisais un exception. Je senti le liquide parcourant mon corps couler lentement sur ma peau sous la pression de l'objet métallique. Il allait devoir apprendre à me connaître comme tous les autres ; mes capacités ne s'arrêtaient pas au réchauffement de l'air haha, bon je m'en fichais pas mal en même temps. Suite à ce, il fit un geste et me proposa une chose à laquelle je ne m'attendais pas, à laquelle je n'avais pas même songé ! Me tendant un bandeau, et sa main, je devinai ce que j'avais à faire et ne mis pas bien longtemps à réagir, malgré la douce stupeur qui s'était en emparée de moi. D'une main presque hésitante je serrai la sienne, et de l'autre j'agrippai la plaque, le bandeau qui n'était pas symbole du village mais du ''Kakumeigun'', une unité spéciale.. Je ne savais pas si je devais le remercier, en fait, je ne pouvais faire que ça ; je ravalais ma fierté, non pas que ce soit un déshonneur que d'accepter mais plutôt parce qu'il me proposait quelque chose que je cherchais depuis longtemps et que j'avais essayé de rejeter, inconsciemment peut être.

« Merci.. »

Un merci pour plusieurs raisons, que ce soit de me faire confiance, de m'aider ou de me permettre de retrouver Hayato. Peut être, finalement, m'étais je faite de fausses idées sur les shinobi, ou plutôt, le sunajin faisaient exception à la règle, j'allais voir ça !

« Je serai à la hauteur.. Je crois que c'est ce qu'il aurait voulut, on m'a connu sous le nom de Shinku Zanshi; maintenant, ce sera Habashi Zanshi, dit écralate. »

Cependant je me devais d'éclaircir quelques points, et des plus importants !

« Tu te trompes à mon sujet par contre, je n'ai jamais eu à me déshabiller, du moins; pas pour vivre. Je ne suis ni pute, ni soumise. »

Finis je en fronçant les sourcils, serrant fermement et sa main, et le bandeau qui signait pour moi un nouveau départ. Des choses allaient changer dans peu de temps.

Log 88 : New Dawn

La rouge prit son vieux bandeau et lui serra la main de façon hésitante, ce qui le fit sourire brièvement. Enfin une bonne nouvelle. Contre toute attente, ce séjour prolongé dans le village avait au moins un aspect positif. Il allait ramener à Suna un nouveau membre du Kakumeigun, et somme toute potentiellement plus loyal et compétant que d’autres. De plus, on pouvait facilement deviner que l’Écarlate possédait l’expérience et la puissance d’un Jônin, voir davantage. Une telle force serait essentielle à garder la population en sécurité face aux partisans et autres villages. Zanshi le remercia, un peu maladroitement, et Kenji salua le geste qui lui semblait très difficile. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas penché la tête en face de qui que ce soit, et le Raiu ne pouvait lui en vouloir, lui-même ne se considérant jamais comme un bon meneur d’homme. C’était une des raisons qui le poussait à systématiquement refuser le poste de Kazekage…

Le Blond donna à la femme une petite tape sur l’épaule après sa dernière remarque.

« Pas de secrets entre nous, femme ! Je suis certains que tes atouts nous seront utiles, d’une façon ou d’une autre… conclut-il avec un clin d’œil.

Après quelques minutes de discussion, Kenji demanda à la femme de rejoindre Suna. Avec le bandeau, elle pourrait facilement accomplir quelque tâche administrative requise à son intégration dans le village : logis, salaire, affectations, missions. Quoiqu’avec le chaos engendré par l’incendie de cendre, se déguiser en shinobi et aller à habiter à Suna maintenant était plus aisé qu’on aurait pu le croire. Et maintenant ? Maintenant, reprendre son souffle, et traverser les routes, lui aussi. Suna l’appelait. Et maintenant, il répondrait, une fois de plus…

**Contenu sponsorisé** Informations

» La rencontre [PV Zanshi]
» This is Farewell [Zanshi]
» On your marks [Zanshi]
» Recommandation [Pv Zanshi]
» Galerie Zanshi

Hotel California [Zanshi]

Hotel California [Zanshi]

Sujets similaires

Sujets similaires