J'adore les jours de beau temps ! C'est pour ça qu'aujourd'hui s'annonçait être une journée agréable. Suna me lassera facilement de cette immense étoile qui me brûle la peau à chaque fois qu'elle tape un peu trop fort. En fait, ce qu'il manque ici, c'est de l'eau. C'est vrai quoi, moi j'aimerais bien voir un oasis, ou même un petit lac. Mais on ne la fait pas à dame nature, elle n'a pas de boite à idée malheureusement. Je me suis levée tôt ce matin, et j'ai sorti une carte que l'on m'avait assignée à mon arrivée ici. J'y marquai à l'aide d'une croix tous les endroits que j'avais visité, et j'entretenais un petit carnet qui contenait la synthèse de mes périples. Au moins, je suis sure de ne pas être surprise par le paysage si il me prend d'y retourner. Je m'étais déjà rendue dans les quartiers commerciaux, les résidences chics, le désert aride à deux reprises... Il me semble avoir visité le plus important. Aaaah... J'ai beau chercher autre chose, je crois que je vais devoir aller m'entrainer pour de bon. Je me suis douchée, et j'ai mis un short court et un débardeur, pour se battre c'est parfait. Enfin, c'est ma vision des choses après tout. Je suis sortie de la maison, d'un pas joyeux, mais quelque chose, ou plutôt quelqu'un, m'a appeler. C'était Serah qui me faisait de grands signes depuis la porte d'entrée. J'avais oublié ma sacoche. Elle contenait le repas qu'elle m'avait préparé ainsi que de l’eau aromatisée à la fraise, comme elle faisait toujours. Ce sac, c’est Serah qui me l’avait offert pour mon anniversaire il y a 4 ans, il est rose avec des petites étoiles multicolores. Je passe pour une gamine, mais ça m’est complètement égal. Je suis revenue sur mes pas, me suis emparée de la bandoulière et l’ai embrassé sur la joue. Qu’est-ce que je ferais sans elle ? Elle est tout pour moi, l’unique raison dans ma vie pour laquelle je me bats.

En arrivant sur les terrains aménagés pour s’entrainer de Suna, j’ai remarqué la présence d’un jeune homme à peine plus âgé que moi. C’était le seul ici, et je ne le connaissais pas de vue. Il était assis, il n’était même pas essoufflé à vrai dire. C’est un étonnant de voir quelqu’un faire bronzette sur un terrain d’entrainement… J’ai posé ma sacoche, puis je me suis dirigée vers les pantins de paille qui faisait office de cible immobile. Mais alors que j’avais à peine eu le temps de donner quelques coups de poing, l’homme s’est levé et a marché tranquillement vers moi. Non, en fait, il a dérivé de cette trajectoire et s’est mis à courir légèrement plus à droite. Sur le moment je n’ai pas tout saisi, et je l’ai regardé d’un air hébété. Ce connard était en train de me voler mon sac. Je n’ai pas bougé, j’ai juste attendu que mon cerveau comprenne la situation qui s’exécutait devant moi. J’ai ensuite crié pour qu’il revienne, tsss, comme s’il allait le faire.

C’est alors qu’on long périple s’est engagé. J’ai voyagé plus de cinq jours… Certes avec des pauses, mais sincèrement je ne dormais pas assez. Vous me direz, tout ça pour un sac. Certains objets peuvent avoir une valeur sentimentale très importante finalement. J’ai finis par arriver à Ame no Kuni. Ce pays ne possédait pas de pancarte à son entrée, mais la simple pluie gelée que je pouvais sentir sur mes bras nus m’avait suffi pour le reconnaitre. Je ne m’attendais pas vraiment à ce genre de voyage, alors je n’avais pas prévu ma petite laine. Raah, je suis vraiment pas douée. Il y avait la plupart des habitants dehors, je suppose que s’ils attendaient que la pluie s’arrête pour sortir ils ne le feraient jamais. Je n’ai pas osé demander abris, ça ne se faisait pas. Je n’étais même pas d’ici et je n’avais pas de quoi payer. Fort heureusement, j’ai finis par apercevoir un épais dôme d’arbres. De loin on aurait pu croire à un gigantesque arbuste, de près, on distinguait une jungle. Parfait, ici la pluie ne devait pas trop passer. Je vais attendre une accalmie pour reprendre mes recherches. Je suis restée quelques temps assise, mais je n’aimais pas ce silence pesant, alors j’ai visité les lieux. C’était plutôt joli, et coloré. Mais alors que le seul bruit audible était celui de mes pas, je distinguai un autre de feuillage. Un sourire narquois se dessina sur mes lèvres, et je partis dans cette même direction. Je fus quelque peu surprise de voir qu’il y avait déjà quelqu’un. Il m’adressa la parole, me demandant qui j’étais. Plutôt normal, je devais être sa première rencontre ici. Je lui souris franchement, penchant légèrement la tête sur le côté.

« A toi, rien. »

Je tournis la tête vers l’arbre qui se trouvait à environ cinq mètres de nous. J’ai longuement soupiré puis j’ai marché doucement vers la direction vers laquelle j’avais jeté un regard précédemment. Je donnai coup de pied retourné plutôt violent, qui fit trembler le tronc, et tomber comme une crêpe un homme. Je vous laisse deviner, c’était le chapardeur de l’autre jour. Enfant je le retrouvais, il n’était pas très malin tout compte fait. J’ai placé un pied de chaque côté de son buste, murmurant le nom d’une technique. Une grande faux apparue, je la saisis de la main droite, l’abaissant aussitôt sous la gorge du voleur. Je gardais mon sourire et ne le lâchais pas du regard.

« Je crois que tu as quelque chose qui m’appartiens, pourrais-tu me le rendre s’il te plait ? Il balança le sac plus loin, je repris la parole ; Tu aurais pu le poser simplement. »

J’ai alors lancé ma faux dans le ciel, si je puis dire le ciel, et elle disparue laissant une nuée de poussière derrière elle. Je me suis alors reculée, laissant s’échapper en courant le jeune homme. Je m’empressa de m’emparer de mon sac que je serra fort dans mes bras. Je l’accrocha, puis me tourna de nouveau vers l’inconnu. Il avait des piercings sur le visage, je trouvais ça plutôt beau chez un homme. Je continuai de sourire, puis je m’approcha de lui d’un air réjouis.

« Pardon, mais cet individu détenait quelque chose de précieux à mes yeux. Je me présente, je suis Ayamatsu Snow, enchantée de vous rencontrer. Vous êtes perdu ? »

Hé, ce type est super sympa! Il ne porte pas un immense sourire sur ses lèvres, mais il dégage une aura positive qui me plait bien. Alors que je lui avais adressé la parole pour savoir ce qu'une personne comme lui faisait ici, il m'a répondu aussitôt, sans trop de craintes apparente. Enfin quelqu'un qui en marre de se méfier de n'importe quelle personne venue... Je suis d'accord sur le fait qu'il ne faut pas donner sa confiance à n'importe qui, mais ça sert à rien non plus d'agresser tout le monde sans raison. Sa première phrase me fit faire la moue. Lui aussi était à la recherche de quelque chose ? En effet, il me semble évident qu'Ame no Kuni était le pays détenteur d'un clan de mafieux. Je suis vraiment trop bête... Maintenant que j'y pense, ce gars que je venais de laisser partir devait savoir où son clan se planquait. En même temps je ne pouvais pas savoir, mais les choses auraient été plus simples pour Atasuke. D'ailleurs, il a un joli nom, compliqué mais beau. Dans ma tête j'essayais de trouver un moyen mémo-technique pour ne pas oublier. Je ne reverrais probablement pas ce jeune homme, mais personne ne peut réellement prévoir le destin.

Après qu'il eût fini de parler, il prit une gourde qui contenait apparemment de l'eau. Le clapotis du liquide à l'intérieur résonna à cause du creux du récipient. Je le regardai, boire lentement, sa glotte faisait des vas et viens à rythme régulier, je regardai ce phénomène banal avec une attention particulière, pour quelle raison, je l'ignore. Je fus surprise quand il me tendit la gourde en me proposant d'en boire. Waow, il est vachement généreux. Il sait qu'il a encore de la route à faire, mais il n'hésite pas à partager le peu qu'il a. Décidément, ce mec est surprenant. Quand il prononça la fin de sa phrase j'ai explosé de rire. J'ai trouvé ça drôle moi, et puis un peu d'humour ne tue personne. Je ne suis pas douée pour faire des blagues, par contre je suis amatrice de la moindre vanne pourrie! J'ai saisi d'une main ce qu'il me tendait, puis j'ai pris un peu d'eau à mon tour. Elle était fraiche, et après la traversée titanesque que je venais de faire, c'était plutôt une bonne idée.J'ai apprécié ces quelques gorgées, puis je l'ai écouté parler. Je me suis remise à rire, ce type à une façon de parler juste géniale. Je lui ai rendu sa gourde, puis lui ai adressé un grand sourire.

« Bah écoute, maintenant que je suis ici... C'est avec grand plaisir que je t'aiderai. Je ne supporte pas les voleurs, et puis tu m'as l'air plutôt sympa! »

Puis, une idée m'a traversée l'esprit. Je me suis tapoté la tête doucement, comme pour me dire "Hé Snow, t'aurais pu y penser avant". Je me suis mise à genoux, posant mon sac girly sur le sol. J'ai tiré d'un coup sec sur la fermeture, et j'ai soupiré en adressant quelques murmures à Serah pour la remercier. Elle avait rajouté une deuxième ration. Cette fille est vraiment une déesse, elle prévoit tout. J'ai tapé dans mes mains, invitant Atasuke de s'assoir avec moi. Je n'ai pas à lui demander, je suis persuadée qu'il a faim. J'ai tourné la tête de droite à gauche, et puis j'ai fini par trouver une grosse pierre qui pouvait faire office de table passagère. Je l'ai déplacée avec un peu de mal, puis je l'ai placé en face de moi. J'ai posé dessus les deux bentôs et puis j'ai souri au jeune homme. Je lui devais bien ça, et puis de toute façon il y en avait trop pour moi. J'ai ouvert la boite, dedans il y avait des plats froids, tant mieux, je me serais mal vu manger des nouilles gelées. J'ai alors été embêtée par un simple détail : comment allions nous manger ? Il n'y avait que deux baguettes. Ne trouvant pas de solution, j'ai préféré changer de sujet, m'adressant à Atasuke une fois encore.

« Dis, je suis motivée pour t'aider, mais ce serait cool que tu me dises de quoi il s'agit au juste. J'ai compris l'essentiel, mais c'est trop vague pour que je te vienne en aide. »

J'en étais sure! J'étais persuadée qu'Akatsuke avait faim, en même temps, je dois avouer que ce n'était pas très dur à deviner. Il s'est assis à mes côtés, prenant volontiers le repas que je lui avais proposé. Rien ne pouvait me faire plus plaisir que d'avoir quelqu'un avec moi pour partager un repas. Cette expédition était vraiment bien tombée au final. De plus, ce garçon m'a remercié à deux reprises, il semblait vraiment reconnaissant. Moi je trouvais ça normal, mais peut être que ça ne l'était pas pour tout le monde. Je ne peux pas savoir ce qu'il a traversé, ni dans quelles conditions il a vécu. Quand je pense à ça, je ne peux m'empêcher de penser à Kyô, mon voisin. Il n'a plus de famille et doit assumer son petit frère alors qu'il est tellement jeune. La vie est mal faites, ce sont toujours les plus pauvres qui versent des larmes.

Ensuite, il prit la parole à propos de la question que j'avais posé précédemment. J'ai écouté attentivement tous ses propos, hochant la tête de temps à autres pour faire remarquer que je suivais. Il a souri, je l'ai trouvé beau. C'était agréable de voir quelqu'un répondre sincèrement à mes sourires, le sien était d'autant plus charmant. J'observais ses piercings, détaillant son visage de part en part, ses cheveux blond cendrés lui retombaient sur le visage, j'avais envie de les lui remettre sur le côté, mais j'essayais de me retenir. J'ai souvent ce genre de pulsions que je nommerais d'étranges, et j'ai conscience que les assouvir serait mal vu par les personnes avec moi. Pour en venir à ce qu'il me disait, lui aussi avait été victime de vol, enfin, plus exactement une personne de son village. Peut-être venait-il également de Suna? Puis je finis par avoir l'intelligence, certes cachée, de diriger mon regard vers le bras d'Atasuke. Je remarquai enfin l'insigne de son bandeau dit "frontal". A vrai dire, on pouvait le mettre là où on voulait. Pour ma part, il était attaché à ma jambe droite. Alors il était de Konoha? Dommage, c'est maintenant plutôt certain que je ne le recroiserai plus. Vous me direz, c'est la vie.

Il s'adressa à moi une fois de plus, me posant une question à son tour. Elle me fit d'ailleurs rire : moi, balèze? Haha! Quelle blague. C'est peut-être la démonstration de tout à l'heure qui lui a donné cette impression, mais je ne suis vraiment pas impressionnante. La fin de sa phrase me fit sourire en coin, c'était à la fois mignon et macho. C'est vrai que les filles sont faibles après tout, mais ce n'est pas une raison pour le faire remarquer. Je ne le pris pas mal, je ne prends pas grand chose mal de toute façon. Avant que je ne réponde à ses propos, il émit une thèse d'auto réponse, plutôt logique.

Hahaha! Oui c'est vrai que, moi non plus je n'aime pas ça. Surtout à Suna, le paysage est toujours le même, on est vite lassé, même si la nuit c'est tout simplement magnifique. Puis je posa un coude sur ce qui servait de table avant de reprendre la parole, tiens...Je serai curieuse de savoir quel est ton nindô!?

Après que nous eûmes fini de manger, je rangeai tout dans mon sac je n'aime pas polluer la nature. Il avait commencé à marcher, et je m’avançai vers lui rapidement, époussetant rapidement mes vêtements poussiéreux. Il ne tarda pas à reprendre la parole, pour me poser à nouveau une question. Il m'a demandé si je voyageais régulièrement. La question était plutôt intéressante, et je n'eus pas immédiatement la réponse. C'est vrai que je n'aime pas rester dans le même village, mais avec Serah je ne m'éloigne pas souvent. Ce n'est pas sa faute, et puis je m'en fiche tant qu'elle est avec moi.

Eh bien, c'est à dire que, j'aime beaucoup découvrir de nouveaux horizons, mais je n'en ai pas trop l'occasion. Et puis comme tu dis, on sait jamais ce qu'il peut arriver, je n'ai pas encore le niveau de me balader sans crainte.

Tout en continuant d'avancer, je levai la tête : la touffe d'arbre était moins épaisse qu'avant, et la pluie recommença de tomber. Elle était vraiment fine et ce n'était pas tellement gênant. Puis après quelques secondes de constatation, je tournai de nouveau la tête vers Atasuke, un grand sourire aux lèvres.

Et toi, tu aimes jouer les héros quotidiennement ou bien l'ennui pousse à faire des choses inattendues ?

Il parlait beaucoup, j'essayais de tout retenir sans faute. La tâche n'était pas simple pour moi, je n'ai pas vraiment l'habitude de discuter aussi longuement, surtout avec une personne que je ne connais pas. A sa première prise de parole, il commença par dire que nous étions "pareils". Intéressant. Je ne considérais pas ça comme étant vrai, mais comme étant pensé. Ma vision des choses est un peu plus compliquée que ça, mais il était indéniable que nous avions certains points en commun. Ensuite, il ajouta qu'il avait des obligations envers son village. Je devais comprendre qu'il était fidèle à sa patrie? C'est un bon credo, et c'est un choix respectable que de vouloir répondre aux attentes du village dans lequel il réside. De plus, il avait sans doute raison, avec un peu de patience on pourrait voyager plus qu'à présent. Les risques sont pour l'instant trop importants pour qu'on laisse de simples genins traverser les frontières.

Il me répondit à propos de ma description du ciel. Lui aussi était amateur des constellations apparemment, chouette! Ca me donna envie de lui donner des détails, juste pour le faire râler un peu.

« Si un jour tu parviens à voir le ciel magnifique du grand désert de Suna la nuit, tu auras l'impression de vivre un rêve. L'étendue sablonneuse sur laquelle tu marcheras sera une mer de poussière d'étoile en constant mouvement, où le ciel connait un parfait contraste entre le sombre du ciel et la luminescence de petites lueurs qui se comptent par millier. »

En disant ces paroles, un frisson parcouru mon échine. Je me souvenais de la soirée passée en la compagnie de Kenshin, ça avait vraiment été un moment merveilleux. J'avais envie que le monde entier puisse voir cette merveille, mais seule une poignée de chanceux en avait l'opportunité. Il me parla ensuite de son nindô, qui me sembla, pour être honnête, quelque peu flou. D'après ce que j'avais compris, il n'en avait pas de fixe, si ce n'est celui de vivre au jour le jour. Il s'adaptait à chaque situation, un peu comme un caméléon change de couleur.

« Ça peut paraitre idiot, mais moi, je veux rester positive. Je rougis un peu et me mit à rire, dans n'importe quelle condition. »

Je lui souriais de temps à autres, profitant de chacune de ses réponses. Il avait une voix agréable, et un sourire qui l'était tout autant. Il me demanda si je pouvais me défendre seule, ou s'il valait mieux pour moi assurer ma défense. La réponse à donner était pour moi mitigée. Je pense que je peux, mais je n'en sais rien au final. Je soupirai brièvement, mais heureusement pour moi je n'eus pas à dire de réponse. Il me déroula son plan, qui me semblait plutôt judicieux. Un traquenard ? Pourquoi pas, je ne cherche pas à tuer tout le monde moi. Je ne cherche pas non plus à ce que tout le monde me tue. J'ai poussé ma réflexion un peu plus, loin tentant de comprendre toutes les informations qu'il m'avait donné.

« Bon, en gros, on se planque dans un arbre, on leur fait leur fête puis on rentre dans le village à leur place ? Bonne idée, faut juste trouver les pigeons. »

Nous attendîmes près de 1 heure dans les arbres, mais le temps ne fut pas long. Nous parlions, de tout et de rien, et je ne m'ennuyais pas avec lui. Je dois avouer que je trouve ça dommage qu'il ne soit pas à Konoha, j'ai le pressentiment que si l'on vient à se rencontrer de nouveau ça ne sera pas dans le plus beau des cadres. A cette pensée, j'eus un petit pincement au cœur, même s'il n'en paraissait rien. Puis, deux ninjas de sexe opposés sortirent du village, parfait pour nous ça! Quelle chance, pour une fois. Nous avons sauté sur eux, pas de technique nécessaire pour de simples civils. Ils ne s'étaient même pas défendus, du moins presque pas, ça me semblait plutôt étrange, mais je laissai cette idée dans un coin de ma tête. Une fois qu'on a pris leur apparence, nous sommes rentrés dans le village avec un peu la même attitude qu'ils avaient en marchant. Elle était plus simple qu'eux, ils se tenaient par la main. En s'avançant un peu on croisa des gens sympathiques aux premiers abords, jusqu'à tomber sur un homme qui avait surement la quarantaine, un peu rondouillard, qui avait un grand sourire aux lèvres. Il tapa sur l'épaule d'Atasuke amicalement.

« Alors les amoureux, revenus de balade ? »

J'entre-ouvris la bouche, laissant s'échapper un petit bruit sans doute inaudible, et devint toute rouge. Bah oui, forcément, fallait s'y attendre. Mais je n'arrivais pas à faire baisser mon battement cardiaque, ce qui n'arrangeait pas le rouge écarlate qui recouvrait mon visage.

« Haha! Toujours aussi gênée Layanie, et toujours aussi mignonne! Hikaru ne te fait rien de mal au moins? Sinon tu viens me voir hein! »

Je regardais cet homme avec incrédulité. Mais il ne me fallut pas bien longtemps pour comprendre que j'étais Layanie, et qu'il était Hikaru. Haaa, il faut vraiment que j'apprenne à contrôler mes sentiments, sinon je ne réussirai jamais à être calme en mission.

« J-j-je, non. Puis la tête du bonhomme me fit réfléchir sur ma réponse ; ENFIN JE VEUX DIRE OUI! »

Haaaa, je me suis foirée. Je compte sur toi Hikar...Euh Atasuke!

J'étais vraiment maladroite. C'est vrai quoi, je comptais sur Atasuke pour rattraper mes conneries, pourtant l'affaire ne semblait pas évidente. Dans le stress, j'ai saisi plus fort la main de mon coéquipier, sans même le réaliser d'ailleurs. Pas maintenant, pas déjà. On approchait du but, il ne fallait pas perdre la partie à cause d'une simple fausse note de ma part. Je m'étais engagée auprès d'Atasuke pour l'aider, pas pour lui faire foirer sa mission bon sang. Il y a eu un petit temps de blanc, le silence me faisait mal à la tête, mais heureusement mon partenaire finit par le briser de sa belle voix. Je ne pus m'empêcher de rougir à nouveau en entendant ses propos. Il lâcha alors ma main, je l'ai suivi du regard, un peu surprise par cette initiative. Il m'a enlacée, et est venu coller ses lèvres contre les miennes avec une douceur infinie. Mon cœur se mit à battre la chamade, je ne devais pas ressentir ça, non, surtout pas. Nous étions en mission, je le sais bien. Mais, rien ne m'empêche d'apporter une touche de réalisme n'est-ce pas? J'ai alors glissé mes mains sur son dos, fermant lentement les yeux. Il finit par se décoller, à ma grande déception je dois l'avouer. Je ne connaissais ce garçon que depuis aujourd'hui, mais l'effet qu'il produisait sur moi était inévitable. Malgrè nos apparences factices, je savais au fond de moi que les sentiments que j'éprouvais eux, ne l'étaient pas.

En tout cas, le petit tour de passe-passe avait fait son effet, et l'homme qui nous avait accostés un peu plus tôt ne semblait plus présentés aucun doute envers nous. Avant que nous repartions, il nous indiqua notre prochaine étape. Alors, ces deux là devaient se marier? Ha ha, c'est un peu gênant, mais au point où j'en suis plus rien ne m'étonnera. Sur le chemin jusqu'à la joaillerie, nous n'avons pas dit mot. Comme si de rien n'était, j'ai saisi une fois encore sa main, tournant la tête pour ne pas avoir à confronter mon regard au sien. Pour lui ça devait sembler évident, mais moi je me demandais, si il y a quelques minutes, les personnes qui s'étaient embrassées étaient Hikaru et Layanie, ou bien Atasuke et moi. Je ferais mieux d'oublier ça et me concentrer sur le collier non?

Nous finîmes par arriver devant une bâtisse quelque peu délabrée, à l'entretiens douteux si je puis dire. Nous sommes entrés, et Atasuke à prit les devants cette fois, pas étonnant après la bourde de tout à l'heure. Le vendeur nous approcha en premier, annonçant directement le prix à payer pour être unis par les liens du mariage. 5 000 Ryos? Non mais il est fou lui ! Jamais, même en faisant argent commun, on ne réunira cet argent dans l'immédiat. Je ne comptais pas rester ici dans ce corps indéfiniment, on devait absolument trouver la roue de secours. Mon partenaire ne s'occupa donc pas de la bague en premier, et tenta un assaut direct pour le collier. Mais la tête du tenancier me fit reculer, instinctivement. L'homme s'adressant alors à mon coéquipier par son nom réel. Hein?? Qu'est-ce que...? Un deuxième homme nous rejoints alors, il prit la parole à son tour. C'était donc ça... Un piège, évidement, trop bon trop con. A cette idée, la colère se dessina rapidement sur mon visage. Atasuke a repris son apparence, et j'ai fait de même à quelques secondes d'intervalle. Putain... C'était trop facile aussi. Emporté par la haine d'être dupé sans doute, mon équipier se lança au combat. Moi je ne servais pas à grand chose là. Je restai un court instant, observant la pièce attentivement, réfléchissant intensément. Mais bien sur! Je me mit à courir dans la direction des dix ninjas qui étaient là pour nous affronter. Alors que je me rapprochai du but, un s'approcha de moi et m'assena un très douloureux coup de poing, pour être franche. La puissance du coup m'envoya valdinguer contre le mur. Une immense armoire de verre se brisa sous le choc, m'ouvrant une partie su bras et de la tête, mais superficiellement. Atasuke avait déjà buter 7 d'entre eux, impressionnant pour un genin! Mais le fracas que j'avais engendré lui fit probablement perdre l'attention et il se fit maitriser par deux des gardes. Il se débattait autant qu'il pouvait, mais en vain malheureusement. Moi, étant une fille considérée comme plus faible, un seul des adversaires me retenait. Il avait fait passer mes bras derrière mon dos, et porter ce sourire sadique que je détestais voir. La seule différence, c'est que moi je ne bronchais pas, on m'aurait cru morte.

« Vous me faites vraiment pitié, bande d'abrutis. »

Un sourire narquois prit place sur mes lèvres humectées de sang, et tandis que mon partenaire essyait de nous sortir de là, moi je rigolais. Tous les regards se tournèrent vers moi, je riais de plus en plus fort, ne pouvant m'arrêter. La "victime" me regarda avec mépris, les sourcils froncés. Ils tentaient tous de comprendre mon comportement, assez complexe je l'avoue.

« Nous? Des imbéciles. Hahaha, faites-moi rire. Je dirais plutôt que c'est vous à qui il manque une case. Vous croyez sincèrement que des hommes à la tête de villages importants comme Suna ou Konoha s'amuseraient à échanger leur monnaie contre de simples genins sans valeur ? C'est vous qui faites pitié. D'ailleurs, je préfère me donner la mort ici et maintenant plutôt que de servir d'objet de chantage pour mon pays. Je marquai un court temps d'arrêt, fixant les uns après les autres mes adversaires puis reprit ; Si mon coéquipier n'est pas prêt à faire ce sacrifice, je vais l'aider!!! »

En synchronisation avec la fin de ma phrase, je basculai violemment ma tête en arrière, faisant lâcher l'emprise qu'avait un des ninjas sur moi, puis fonçait sur Atasuke. Je sortis un kunaï de ma poche, lui plantant au niveau de la poitrine, du côté droit bien évidemment. La plaie était profonde en apparence, ridicule en pratique. Les deux ninjas qui le tenaient lui reculèrent à cause de la surprise, et je m'emparai d'Atasuke, le collant contre moi, le menaçant de mon kunaï sous sa gorge. L'assemblée complète était sous le choc. En effet, il y a de quoi. Je fixai désormais la fausse victime d'un air de défi.

« Alors, vous pensez que Kazekage voudra sortir son portefeuille pour un genin mort? »

Je resserrai mon étreinte sur Atasuke, comme pour essayer de le rassurer, comme pour lui faire comprendre que je ne voulais pas lui faire de mal. Je suis un Eisen nin, je pourrais donc le soigner sans problème, mais ça... Il n'était pas sensé le savoir!

Il ne nous manquait plus qu'à sortir d'ici, sain et sauf. J'avais déjà prévu la sortie de scène des artistes, mais un unique petit imprévu me perturba l'espace de quelques secondes : Atasuke s'était évanouï... Je ne pouvais pas lui en vouloir, alors que c'était moi qui avais provoqué l'hémorragie non? J'ai donc fait comme s'il fermait simplement les yeux, transportant son corps de mes petits muscles. Je me rapprochais très lentement de la porte d'entrée, tout en leur parlant pour ne pas qu'ils nous sautent dessus.

« Je vois... Vous abandonnez déjà, vous êtes en train de vous rendre compte pas vrai? Si votre plan échoue, et que vous nous récupérez morts, les armées de Suna et Konoha risquent fortement de venir vous exterminés avant que vous ne deveniez trop gênants... »

Ca y est ! J'étais enfin arrivée juste devant la porte, mon petit manège avait fonctionné à merveille, maintenant il me restait une dernière chose à faire pour nous sortir de là. En fait, pour vous expliquer, revenons en arrière. Tout à l'heure, avant de me lancer comme une bourrine vers les ninjas, j'ai observé la pièce, oui? Et par grande chance, j'ai eu le temps de remarquer ou étaient situées les clés de la boutique. Et devinez où elles se trouvaient? Exact! Sur la serrure qui fermait l'armoire de verre. Comme ça, d'une pierre deux coups : j'attirais l'attention d'Atasuke qui allait sans doute se faire prendre, et moi je pouvais récupérer les clés qui seraient au sol. Vous me direz, quel intérêt de faire tant de chichis ? Il suffit de bousiller la porte avec un bon coup de pied et c'est tout non? A cela, je vais vous répondre deux choses : premièrement, en défonçant la porte d'entrée, je risquais de créer une émeute du voisinage, et à deux (toute seule en l'occurrence) contre 20 je sais pas si on aurait tenu le coup. Deuxièmement, si mon plan fonctionne je vais pouvoir gagner du temps. Bref, revenons dans la boutique, j'ai enfoncé la clé dans la serrure, la tournant avec le plus de discrétion possible, puis j'ai attendu quelques instants pour chasser le moindre doute. Un des bandits brisa le silence qui s'était alors installé.

« Peut-être, mais vous ne comptez quand même pas sur le fait que nous allons vous laisser filer ? Quel tour allez-vous encore tenter pour vous sortir de là? »

« Eh bien... Je sortis la clé de la serrure, plongeait ma main dans ma poche et en sortais des petites boules oranges. Je les balançai sur la petite troupe et appuya sur la poignée de la porte pour l'ouvrir ; ça ! »

Les petites boules en question étaient des fumigènes qu'on nous avait remis en début d'année à l'école des shinobis, toujours pratique de garder des souvenirs dans le genre. J'ai alors trainé Atasuke et refermé la porte, avant de tourner la clé dans l'autre sens. Voilà mon gain de temps, il fallait qu'ils se repèrent dans le gaz, puis qu'il trouve la porte pour la défoncer... J'avais largement le temps de sortir de ce village. Je mis Atasuke sur mon dos, et grimpa sur le toit, c'était l'issue la moins dangereuse, pour moi du moins. En ayant passé les frontières, j'aperçus les deux tourtereaux ligotés en train de se remuer tel des asticots. Cette vision me fit d'abord rire, puis je posai mon coéquipier à terre, et alla les détacher. Avant de repartir, je leur ai souhaité un bon mariage, et les ai informés que pour la bague, s'ils voulaient une ristourne, ils n'avaient qu'à dire qu'ils nous connaissaient.

Un peu plus tard, j'étais enfin dans la jungle. Il fallait que je soigne mon partenaire, et ceux sans plus tarder si je voulais éviter une anémie inutile. Je me suis attaché les cheveux, et j'ai déchiré son t-shirt avec un de mes kunaïs, son torse était plein de sang. Je crois qu'il n'y avait pas à s'inquiétait, il ne courait aucun danger. Je me suis attelée à nettoyer sa plaie, puis à éponger son visage en sueur, il ne me restait plus qu'à commencer la cicatrisation. Une fois cela fait, je m'assis à côté de lui, passant ma main dans ses beaux cheveux qui avec les derniers rayons du soleil paraissait couleur or, et je me suis penchée pour poser délicatement mes lèvres sur son front. Il ne présentait pas de fièvre apparente, cela dit il ne fallait pas non plus qu'il reste trop longtemps sans être couvert. Il a fini par ouvrir les yeux, un peu déboussolé d'être là, et se releva un peu pour voir l'état de sa blessure. Il m'a parlé un bon moment, j'écoutais avec attention ce qu'il avait à me dire, sans lui couper la parole. Il s'excusa maintes fois, et je voyais dans son regard que c'était sincère. Il parla ensuite de ce qu'il s'était passé avant, mon sourire chaleureux disparu pour laisser place à la surprise. Moi, je pensais qu'il avait déjà tout oublié, et que cette rencontre ne serait qu'une parmi tant d'autres... Mais ce qu'il me dit à cet instant me fit un pincement au cœur, lui aussi avait ressenti la même chose que moi? Je repensais à la scène, me remettant à rougir instantanément. Aaaah, j'ai pas l'air d'une cruche moi maintenant! En même temps, on ne m'a jamais avoué des choses pareilles, alors je ne sais pas comment il faut réagir. Il recommença à parler, présentant ses excuses une nouvelle fois. Il me proposa de rentrer, ça veut dire qu'il ne veut plus me voir? Je ne sais pas vraiment, moi et le social ça fait deux. Je posa mon index sur sa bouche pour le couper, et le ramena délicatement sur le sol.

« Chut, si tu continues à parler, tu ne guériras jamais! Et puis, je n'aimerais pas que tu gardes à vie une cicatrice que je t'ai faites-moi. J'ai repris un air sérieux, et j'ai détourné le regard ; Je ne t'en veux pas, pas une seconde. La seule haine que je porte en moi est celle envers les dupeurs qui brise quelqu'un de généreux. »

J'hésitai à reparler du baiser, après tout... Je savais très bien que même si nos sentiments étaient réciproques, on ne ferait qu'en souffrir encore plus. Combien de temps avant qu'on ne se revoit? Et surtout, quelles seraient les circonstances de notre prochaine rencontre ? Mais le cœur ne se commande pas, et il y a certaines choses contre lesquelles on ne peut rien faire.

« Je... Je me sens un peu ridicule en fait. Je me mis à rire ; Mais ce qui est sûr, c'est que tu ne pourras pas te débarrasser de moi comme ça. »