Les Toshihide avaient reçu un nouvel ordre de mission. Apparemment, les stocks d’eau du village s’épuisaient et en plus de cela, on soupçonnait quelqu’un de subtiliser dans les réserves du village. Renzaburo et Fuusaichiro devaient donc le retrouver au plus vite. ils avaient décidés de d’abord se rendre au poste de garde. Les hommes chargés de surveiller les réserves pourraient leur en apprendre un peu plus. Ils arrivèrent à destination en début d’après-midi. Le soleil était déjà arrivé à son acmé et la chaleur n’en finissait pas de grimper. Les jumeaux furent reçus dans le petit bureau d’un bâtiment placé près des réserves. On aurait plus dit un local qu’autre chose mais les deux frères ne s’arrêtèrent pas sur ses détails.

Le chef de la garde les reçut donc à ce qui semblait être son bureau. Il invita les deux jeunes gens à s’asseoir sur deux chaises postées face à sa table, décorée pauvrement. Un simple pot à crayons et quelques feuilles se disputaient la place en duel sur la maigre surface de bois que représentait le meuble. Les frères prirent place et ils écoutèrent le récit du chef de la garde. Ils ne disposaient pas de beaucoup d’indices. Certains des hommes s’étaient aperçus que les stocks avaient diminués anormalement alors qu’aucune personne n’avait été autorisée à s’approcher des réservoirs. Cela n’aidait pas du tout les Toshihide. Ils demandèrent donc à leur interlocuteur de le mener aux réservoirs pour s’assurer qu’aucun indice n’avait pu échapper à ses hommes. Le chef de la garde se renfrogna qu’on ose remettre en question la fiabilité de ses hommes mais il obtempéra à leur servir de guide. Arrivés sur les lieux, le chef prit congé d’eux en leur assurant que s’ils avaient besoin d’aide, il serait à leur disposition. Puis il retourna à son bureau. Renzaburo regarda l’homme partir puis il regarda ensuite son frère :

-Drôle de type, non ?

Il avait plus dit ça pour faire la conversation que pour lancer un début de soupçon contre le chef des gardes. Cependant Renzaburo surprit son frère à jeter un coup d’œil vers la direction que leur hôte avait pris avant de reporter son attention sur les réservoirs. Fuusaichiro venait de le caser dans la catégorie des suspects potentiels à tous les coups ! Renzaburo se retourna pour observer les réservoirs lui aussi. Face à eux s’étendaient plusieurs bidons imposants. On ne pouvait en voir que le haut, le reste étant enterré dans le sol. Des hommes portant l’uniforme règlementaire circulaient entre chaque cercle que formait le haut des bidons. Les marionnettistes se séparèrent pour chercher des indices chacun de leur côté. Fuusaichiro partit vers la droite et Renzaburo sur la gauche. Le cadet des Toshihide croisa un des gardes qui le salua respectueusement. Renzaburo lui rendit son salut et il discuta avec lui :

-Bonjour je suis l’un des ninjas envoyés pour enquêter sur l’affaire des réservoirs qui se font piller.

-Oui on nous avait prévenus que vous passerez. Je peux vous aider ?

Renzaburo fut étonné de la courtoisie de l’homme. A force de circuler entre des bidons remplis d’eau à longueur de journée, il s’imaginait que les gardes seraient d’humeur plutôt maussade. Il continua donc la conversation :

-Je pense que vous pouvez m’aider en effet. On nous a expliqué que ce sont certains des gardes qui ont remarqués le phénomène et qui ont alertés les autorités de Suna. Vous pouvez me dire où je pourrais les trouver ?

-Et bien il y a Tenshima mais il est à l’autre bout des réservoirs, il y a aussi un autre dont je ne connais pas le nom et enfin il y a moi.

-Ah bah parfait vous allez pouvoir m’éclairer ! Vous pourriez m’expliquer un peu comment ça s’est passé ? Enfin ce qui vous a mis la puce à l’oreille et ce qui vous a poussé à penser qu’on pillait les réservoirs.

-Bien sûr. C’était il y a quelques jours. J’étais de garde pour la nuit. Il y avait les deux autres gardes que j’ai déjà mentionnés. On patrouillait et comme les effectifs sont diminués de nuit, on met un peu plus de temps à faire le tour des réservoirs.

Renzaburo écoutait attentivement le récit du garde. Il l’aimait bien. Un brave gaillard brun à l’air très sympathique. Des traits grossiers mais une voix claire et une attitude avenante qui rendait l’échange de paroles plus agréable. Il était toujours barbant de s’adresser à quelqu’un de froid ou de distant qui se contente de banalités affligeantes. Le garde continuait de parler, Renzaburo se concentra donc sur ses dires :

-J’ai été alerté par un bruit. Je me suis donc dirigé vers l’endroit d’où ça provenait mais je n’ai rien vu. J’ai donc continué mon tour de garde et là j’ai remarqué que le sable devant moi était tâché. Je me suis accroupi pour mieux voir ce que c’était. A la nuit tombée je ne voyais rien, j’ai donc dû faire l’inspection à l’aveuglette. J’en ai conclu que ça ne pouvait être du sang car les tâches auraient eu une couleur beaucoup plus foncée. Puis j’ai regardé si les tâches formaient une piste. Malheureusement elles venaient toutes du réservoir à côté duquel je me tenais et elles ne menaient pas vers grand-chose.

-Très bien, acquiesça Renzaburo. Vous pouvez me montrer où se trouve ce réservoir ?

-Bien sûr. Suivez-moi.

Les deux hommes s’engagèrent parmi les bidons et ils marchèrent pendant un moment. Le garde commença à discuter de tout et de rien avec le marionnettiste. Il lui expliqua qu’il était passionné d’art, qu’il était marié à une femme admirable. « Ils se disent tous ça ! » pensa Renzaburo. Il écouta donc poliment ce que lui racontait l’homme, même si ça ne le passionnait guères. Ils arrivèrent à un bidon devant lequel le garde s’arrêta. Renzaburo en conclut qu’il s’agissait de ce réservoir dont il lui avait parlé. Le garde prit congé du marionnettiste en lui souhaitant bonne chance pour son enquête. Le cadet Toshihide le remercia et il observa le fameux réservoir. Tandis qu’il l’inspectait, il se demanda où en était Fuusaichiro de son côté.

Une nouvelle mission pour les frères Toshihide. Une mission de rang C qui semblait plaire énormément au cadet des jumeaux. Ce devait certainement être à cause de l’aspect policier de cette affaire, le fait de devoir mener une enquête pour trouver le coupable des crimes. Il prit donc cette mission en main, suivit de près par Fuusaichiro, son ainé qui allait obéir aux ordres de monseigneur Renzaburo. Cela lui plaisait qu’il prenne les choses en main de cette manière. Ce fut lui qui prit le parchemin des missions, qui s’occupa de la partie « administrative » de ce début de mission. Les deux frères partirent donc en direction des quartiers résidentiels, là où se trouvait les réserves d’eaux du village de Suna no kuni. La mission était claire : quelqu’un dérobait de l’eau dans les réserves, et si ce crime continuait à se perpétuer, le village manquerait bientôt d’eau pour tous ses habitants, il fallait donc trouver des coupables, et vite !

Un problème à Suna était la météo. C’était un village, et plus précisément tout un pays, où il faisait une chaleur peu commune au reste du monde. Kaze no kuni était aux trois quart un désert aride, dépourvu d’eau, constitué uniquement de sable et les habitants qui y ont éluent domicile. Les réserves donc avaient donc la valeur de l’or dans ces contrées. En tant que besoin primaire, et donc vital, il fallait vite que ces vols cessent afin que Suna puisse continuer de servir ses habitants en eaux. C’était pour cette raison que les Toshihide avaient étés sollicités..

En début d’après midi, ils arrivèrent tous deux dans le bureau du dirigeant, celui qui gérait les arrivées et les départs des litres d’eaux par rapport aux commandes par quartier. C’était donc lui qui commandait de l’eau aux autres grandes puissances shinobis afin qu’il y en ai toujours en stock. Très vite, Renzaburo posa de nombreuses questions à cet homme qui s’empressa d’y répondre, non sans un certain agacement de sa part. Cela ne se voyait pas, mais c’était audible, ses paroles étaient courtes, expéditives, ce qui voulait signifier que la présence des Toshihide dérangeait. L’homme les conduisit alors vers les réserves avant de fausser compagnie aux frères. Fuusaichiro se retourna et le suivit du regard. Il avait l’air très étrange, un peu trop même, en tant que dirigeant d’une grosse affaire comme les réserves d’eau de Suna, il devrait plutôt vouloir que ces vols cessent. Alors pourquoi un tel agacement ? C’était clair pour Fuu, cet homme faisait désormais partie de la liste des coupables potentiels. Renzaburo semblait avoir saisit l’inquiétude de son frère, car il s’était aussi retourné vers l’homme en voyant que son ainé l’avait fait avec un air suspicieux. D’ailleurs, Ren s’empressa de dire à Fuu que c’était un « drôle de type ».

Ca c’était certain, c’était un type vraiment louche, et Fuu n’en avait certainement pas terminé avec lui ! Les marionnettistes se séparèrent pour mener l’enquête, toujours sous les initiatives de son cadet. Fuusaichiro prit à droite, longeant les réserves. Au tournant, sans faire attention, il rentra en collision avec deux hommes. Les trois tombèrent au sol. S’étant pris de plein fouet deux hommes, Fuusaichiro s’étendit de tout son long sur le sol. Sa tête s’écrasa violement sur le sol, son visage fut lacéré par des graviers. Reprenant conscience, il vit que les deux hommes aux sols se relevaient en gémissant des insultes et des raleries sans prêter attention à l’homme qu’ils avaient percuté. Eux lui étaient rentrés dedans, et ils ne faisaient que se plaindre de ce qui venait d’arriver. Fuusaichiro se releva lui aussi en essuyant sa joue avec sa manche, il saignait, mais voyant que les deux hommes ne bougeaient pas en le regardant avec un air de haine, il tenta de se présenter. Mais il fut interrompu.

« T’es qui toi ? Tu fais quoi ici ? »

« Je suis Toshihide Fuusaichiro, ninjas de Suna, j’ai été envoyé parce qu’il y aurait ici des vols de litres d’eaux »

« Il n’y a aucun vols, encore une idée de cet imbécile d’Akira. Vous n’avez rien à faire ici ! »

« Et vous qui êtes vous ? »

« Je suis Tenshima, et lui c’est Hatoru, content ? Maintenant dégagez ! Nous travaillons.. NOUS ! »

Les deux hommes quittèrent le lieu en râlant que les shinobis de Suna ne servaient à rien, qu’ils n’avaient pas mieux à faire que de se mêler de leurs affaires. C’était très intéressant.. Pourquoi voulaient-ils autant que les Toshihide ne se mêle pas de « leurs affaires » ? Encore deux autres hommes sur la liste des suspects potentiels. Continuant à faire le tour des réservoirs, il retrouva alors son frère qui semblait inspecter l’un des bidons. Avait-il trouvé quelque chose ? En tout cas, lui avait trouvé trois suspects potentiels dans cette affaire. Mais ils n’étaient pas que trois à faire tourner cet administration, ils étaient bien plus. Fuusaichiro se penchant alors derrière son frère, alors que celui-ci était tellement concentré qu’il n’avait pas remarqué la présence de Fuu.

« Tu as trouvé quelque chose ? »

Comme en réponse à son interrogation mentale, Renzaburo ne fut guère surpris d’entendre la voix de son frère aîné lui demandant comment avançait l’enquête. Il lui fit donc le compte rendu de ce qu’il avait appris grâce au garde qu’il avait rencontré. Il lui retourna ensuite la question. Grâce aux informations récupérées, Renzaburo sut que l’homme à qui il avait parlé se nommait Akira. Dans la ferveur de mener cette enquête, il avait complètement oublié de demander une telle information. Il sut que son frère avait également rencontré les deux autres gardes chargés de surveiller les réservoirs la nuit. Ils n’avaient cependant pas l’air d’être à placer dans la liste des simples témoins. Leur réaction tout à fait hostile face à Fuusaichiro indiquait qu’ils avaient certainement quelque chose à cacher. Renzaburo se promit d’aller les interroger un par un quand il en aurait fini avec l’inspection sur le terrain. Cette mission prenait vraiment l’allure d’une enquête policière ! Cela plaisait beaucoup à Renzaburo.

Toujours accroupi pour inspecter le bidon où l’avait amené le dénommé Akira, il se releva. Comme il s’y attendait, il n’y avait rien à tirer des lieux. Les gouttes d’eau s’étaient évaporées depuis longtemps étant donné la chaleur accablante qui écrasait le pays. Alors qu’ils allaient s’en aller, une légère brise vint balayer le sable sous leurs pieds. L’œil aiguisé de Renzaburo fut attiré par un élément dissimulé jusque-là sous une couche de sable. Il se pencha et ramassa un petit objet par terre qu’il ramena devant ses yeux. Il s’agissait d’un petit mégot de cigarette. Renzaburo le montra à son frère. D’un hochement de tête, ils s’accordèrent sur le fait que cet élément devait avoir quelque chose à voir dans leur mission. Renzaburo le rangea donc précieusement.

Les Toshihide devaient décider d’un plan d’action. Il s’agissait d’une mission importante pour la survie du village et on comptait sur eux pour que ce soit fait le plus rapidement possible. Fuusaichiro semblait laisser le devant de la scène à Renzaburo. Ce dernier commença donc à réfléchir à ce qu’il pouvait faire. Il avait une idée depuis le début mais il préférait faire le plein d’indices avant de passer à cette étape déterminante. Il se souvint alors la remarque qu’il s’était fait un peu avant. Il fallait qu’il aille interroger les deux autres gardes. Mais séparément. Il exposa son idée à son frère en lui demandant par où les deux hommes étaient partis. Fuusaichiro le renseigna et ils partirent tous deux dans la direction. Au bout de quelques minutes de marche, ils virent les deux silhouettes à l’horizon. Renzaburo les interpella d’une voix autoritaire :

-Hatoru ! Tenshima !

Les deux hommes se figèrent et firent volte-face en même temps. Leur réaction empestait la culpabilité à plein nez. Renzaburo le nota et leur adressa la parole :

-Je ne vous présente pas mon frère. Pour ma part je suis Renzaburo. Nous sommes chargés d’enquêter sur les vols qui ont lieu ici.

Tenshima fit mine de protester mais le marionnettiste le fit taire d’un regard. Il n’avait pas envie de perdre plus de temps. Il prit donc les choses en main. Il demanda discrètement à son frère de s’occuper du fameux Tenshima tandis que le cadet s’occuperait du dénommé Hatoru.

-Nous aimerions vous interroger. Séparément. Tenshima je vous laisse aux mains de mon frère. Hatoru je vous demande de me suivre s’il vous plaît.

« Simple formule de politesse » se dit Renzaburo en réprimant un sourire.

Alors que l’enquête continuait, Renzaburo trouva sous la sable près des réservoirs un mégot de cigarette. Pourtant, cet endroit était interdit de tous, sauf du chef afin qu’il remplisse les réservoirs lorsque les autres pays acheminaient de l’eau jusqu’ici. Pourtant, le mégot de cigarette n’était pas sérieusement abimé, ni même en pleine détérioration naturelle, quelqu’un était donc venu ici sans autorisation il y avait quelques jours à peine. Concluant la même chose, Renzaburo rangea la cigarette dans sa poche avant qu’ils ne se dirigent tous les deux directement vers les quartiers où devait se trouver Tenshima et Hatoru.

Fuusaichiro avait fait son rapport à son cadet qui avait toujours la main dans cette mission. Celui-ci avait donc décidé après mûr réflexion qu’il était temps de les interroger séparément afin qu’ils ne se mettent pas d’accord sur une excuse éventuelle. Ils les trouvèrent après quelques minutes de recherches, Renzaburo prit alors la parole en informant les deux hommes qu’ils souhaitaient les interroger individuellement. La réaction fut immédiate, c’est Tenshima qui réagit le premier, en posant brutalement sa main sur ses yeux et en secouant sa tête de gauche à droite pour montrer sa lassitude quant à la situation actuelle.

« Mais vous allez vous barrer oui ? Vous n’avez rien à faire ici, cassez vous et laissez nous en paix ! Bandes de cons »

Mais le regard de Renzaburo les mis immédiatement d’accord. Son cadet qui semblait impressionnant, à cette idée, Fuu eut un petit sourire discret, que personne ne remarqua. Finalement, ils cédèrent et Tenshirama fut assigné à Fuusaichiro. Il était plus que certain que son frère avait fait exprès de mettre Tenshima avec Fuu. Les deux homme s’éloignèrent donc et passèrent derrière un muret, loin du cadet des Toshihide.. Tenshima pris place face au muret avant de sortir une cigarette et de la mettre dans sa bouche, elle ressemblait comme deux gouttes d’eau à la cigarette trouvée près des réservoirs. Voilà qui faisait de lui le nouveau suspect numéro un. Fuusaichiro se contenta d’attendre avant de poser sa première question.

« Alors pourquoi est ce que tu ne me dirais pas où tu étais entre.. »

« Tagueule ! » dit-il, comme si de rien était, en allumant sa cigarette.

La réaction fut quasi immédiate. Fuusaichiro s’approcha de son suspect et le claqua, largement, violemment, sans sommation. L’homme se rua sur son agresseur, mais Fuu sortit un kunai qui le dissuada alors de toute tentative musclée. Tenshima reprit sa place en grognant sa haine envers Fuu. Il reposa alors la question.

« Alors pourquoi est ce que tu ne me dirais pas où tu..»

« Ta gueule j’ai dis ! »

« Et bien peut-être que cela t’intéressera plus. Nous avons retrouvé un mégot de cigarette, près des réservoirs vidés, le même que tes cigarettes. Cela sera bien suffisant pour t’envoyer en prison.. » dit-il en ricanant.

« Salopard ! » dit-il en se ruant de nouveau sur Fuusaichiro.

L’homme tenta de le frapper d’une droite dans la mâchoire, mais Fuu esquiva et lui rendit un coup de poing direct dans le nez, son adversaire reculant sous le choc, il avança rapidement puis sauta légèrement pour mettre un coup de boule dans le nez de son opposant. Rageant encore plus, celui-ci contre attaqua directement en frappant au visage son adversaire. Une gifle atteint Tenshima encore une fois dans le nez, l’énervant d’autant plus. L’objectif du marionnettiste était présentement d’énerver son opposant, car les langues se déliaient sous la colère. L’homme attaqua une nouvelle fois, mais l’adepte du Kugutsu l’attrapa par les habits, le fit passer par-dessus sa hanche avant qu’il ne tombe au sol. Il lui fit une clé de bras et releva petit à petit.

« D’accord d’accord.. »

« Dis moi ce que je veux savoir ! »

« C’était Hatoru et moi.. Nous sommes payer une misère et nous voulons arrondir nos fins de mois. Mais rien ne s’arrêtera, nous ne sommes pas les seuls.. »

« Que veux tu dire ? »

« Rien »

« Parle » menaça Fuu en relevant le bras de Tenshima, On pouvait entendre le craquement de l’os de son bras.

« Aaaaaaah, d’accord d’accord. C’est notre chef… »

Et bien voilà, avec un peu de dissuasion, on obtenait absolument tout ! Où Renzaburo en était lui avec son interrogatoire ? Peut-être avait-il obtenu encore plus croustillant que les informations qu’il avait obtenues. Fuusaichiro lâcha le bras de Tenshima, mais il appliqua un grand coup derrière la nuque de se dernier, l’envoyant dans les bras de Morphée. Il l’attacha et attendit que Renzaburo réapparaisse.

Renzaburo se sépara de son frère. Chacun partit de son côté avec le garde qui lui était attitré. L’homme dénommé Hatoru s’avança vers le marionnettiste. Ce duo ne bougea pas de beaucoup par rapport à l’endroit où avait lieu l’interpellation des deux suspects. En revanche Fuusaichiro s’éloigna pour aller s’occuper du sien. Renzaburo se doutait que son frère n’allait pas utiliser des moyens orthodoxes pour l’interrogatoire. Néanmoins tant que cela était efficace.

Les deux hommes se faisaient face. Hatoru n’avait pas ouvert la bouche. Même quand son frère l’avait bousculé un peu plus tôt dans la journée, il n’avait fait que proférer que quelques insultes histoire de râler mais sinon, il était resté parfaitement silencieux. Renzaburo se dit qu’il devait se méfier. Qui sait quel genre de personnage se cachait derrière un tel mutisme. Il commença donc à lui parler sereinement. Il verrait ensuite quel ton adopter en fonction des réponses que lui fournirait son interlocuteur.

-Vous êtes donc Hatoru ?

-C’est ça.

Rapide, simple mais la voix laissait transparaître une tension. Renzaburo réprima un sourire. Il n’allait en faire qu’une bouchée.

-Vous savez, Hatoru, vous pouvez mettre fin à tout ça dès maintenant. Dites-moi précisément tout ce que vous savez. Maintenant. Plus vous serez prompt à me dire la vérité, plus votre peine sera allégée.

Les paroles de Renzaburo étaient sages et éclairées mais le suspect semblait en douter. Le cadet des Toshihide vit néanmoins une goutte de sueur perler sur son front. Il était presque prêt à craquer. Il ne lui manquait que quelques secondes avant de se mettre à table.

-Je peux vous assurer personnellement que je ferais mon possible pour que votre coopération soit retenue lorsqu’on vous jugera.


La légère pression qui manquait au jeune Hatoru pour avouer venait de se matérialiser sous la forme de la proposition de Renzaburo. Les gouttes de sueur perlaient presque à profusion et il ne fallut que quelques secondes pour que l’homme explose :

-Oui c’est nous les responsables ! Tenshima et moi voulions nous faire un peu plus d’argent afin de survivre un peu mieux. La vie n’est pas facile quand on est un simple garde vous savez. Et il nous a promis qu’il nous paierait si on faisait tout ce qu’il…

-Il ?! l’interrompit Renzaburo.

-Notre chef.

Les lamentations du jeune homme n’atteignirent pas le marionnettiste plongé dans ses pensées. Finalement le chef qui lui avait paru étrange était bien impliqué dans cette affaire. Il fallait donc agir. Les deux gardes risquaient d’aller dévoiler leur traîtrise s’ils restaient là. Renzaburo réfléchit donc à un plan pour coincer l’homme. Un simple témoignage serait contesté par les hautes autorités du village. Puis son plan initial lui revint en tête. Tout allait se dérouler comme il l’avait prévu au départ. Il refit surface de ses réflexions personnelles. Les lamentations avaient été remplacées par les larmes entre temps. Seulement la tristesse de cet homme était le cadet de ses soucis. Il fallait agir et vite. Il consola rapidement le garde en lui demandant de se ressaisir. Malgré la culpabilité flagrante, il préféra lui attacher les mains grâce à des cordes qu’il avait sur lui. Il lui demanda ensuite de marcher devant lui en lui indiquant où aller. L’homme s’exécuta et c’est ainsi qu’ils se rendirent à l’endroit où était parti Fuusaichiro et Tenshima.

Une fois sur place, ils retrouvèrent les deux hommes dans un drôle d’état. Notamment car Tenshima était allongé face contre terre plongé dans ce qui semblait être un profond sommeil. L’aîné de Renzaburo s’apprêtait à lui demander des nouvelles quand il vit les liens qui retenaient les mains de Hatoru. Il hocha de la tête avec un petit sourire en coin. De son côté, Renzaburo ne fut qu’à moitié surpris de voir que le suspect interrogé par son frère avait fini inconscient. Il sourit en retour. Ils quittèrent donc les lieux où étaient entreposées les réserves d’eau du village pour immédiatement se rendre au palais du Kazekage. Là-bas ils confièrent les suspects aux autorités compétentes. Ils furent retenus quelques instants par la paperasse et les Toshihide précisèrent avant de partir qu’un troisième détenu viendrait rejoindre les comparses. Ils repartirent donc aux réservoirs. Il fallait appréhender le chef des gardes qui était largement impliqué dans cette affaire. Avant d’y arriver, Renzaburo expliqua son plan à son frère :

-Si on se rend là-bas avec juste deux témoignages, il ne se rendra pas car il sait sûrement que ça ne vaut rien aux yeux de nos supérieurs. Il faut donc impérativement qu’on le piège la main dans le sac. Notre parole aura plus de valeur que celles de ces trois suspects en raison du fait que nous sommes des ninjas au service du village.

Fuusaichiro approuva l’idée mais il interrogea son cadet sur la démarche. Il fallait bien avoir un plan pour le coincer. Renzaburo en avait justement un qu’il ne tarda pas à expliquer :

-Il semblerait que tous ces vols ont été commis de nuit. On va donc retourner aux réservoirs, inventer un bon mensonge pour justifier l’absence de deux des gardes et se poster en surveillance à proximité des réservoirs lorsque la nuit sera tombée. Il faudra qu’il gobe notre mensonge pour se sentir assez confiance pour recommencer ces méfaits. Dès qu’il aura clairement agi pour subtiliser de l’eau dans un des réservoirs, on lui tombera dessus et on le neutralisera avant de le ramener aux autorités.

Le plan fut approuvé par un sourire de Fuusaichiro avant que Renzaburo ne se plonge dans ses réflexions pour se préparer mentalement à la traque de cette nuit.

L’idée de Renzaburo semblait excellente, en tout point, touchant du divin, mais si seulement c’était si simple. Une sorte d’embuscade, de prise en flagrant délit de celui qui d’après les dires des deux autres coupables, était le commanditaire de tous ces vols. Si Akira ne les avait pas contacté, les vols continueraient et Suna manquerait d’eau. Il fallait attendre la nuit, les deux shinobis patientèrent donc aux geôles de Suna, là où ils avaient livrés les deux premiers coupables. Comme ils s’étaient mis aux aveux, leur peine serait sans doute diminuée, mais pas complètement. Celle du chef par contre allait être complète. Pour couvrir les absences des deux coupables, Fuusaichiro avait écrit une lettre d’arrêt maladie pour les deux shinobis, une simple petite hépatite, mais qui nécessite de rester chez eux. L’ainé des Toshihide avait glissé ces lettres sous la porte du bureau du chef avant de partir. Ce dernier n’était pas là en ce moment, mais chez lui, il viendrait certainement un peu plus tard de toute manière. Si le plan de Renzaburo fonctionnait, ils auraient terminés la mission et pourraient rentrer chez eux.

La nuit tombant, Fuusaichiro se plaça dans les réservoirs alors que Renzaburo lui se plaça près de la sortie. En voyant Fuusaichiro, il serait forcément amené à faire demi-tour pour tenter de se sauver et ainsi éviter la prison. Lorsqu’il arriva sur les lieux, il fit preuve d’une extrême prudence, en se retournant toutes les deux minutes pour savoir si quelqu’un le suivait, mais ces pisteurs étaient déjà là ! Il semblait également chercher des yeux ses deux compagnons, pensant peut-être qu’ils viendraient tous de même pour l’aider. Pour réussir cette partie de la mission, Renzaburo était partit demander à Akira de rester plus loin de la scène, prétextant que c’était les frères ninjas qui montaient la garde cette nuit-là.

« Malade hein ? Bande d’imbéciles.. On n’est jamais mieux servit que par soi-même ! »

Puis il commença à faire un trou dans un réservoir à l’aide d’un petit couteau avant de planter une paille à l’intérieur et de mettre l’eau coulante dans un récipient. Pris la main dans le sac, Fuusaichiro se leva, surprenant le chef qui se mit à sérieusement flipper. Il se retourna et commença à courir, puis, Renzaburo sortit de sa cachette. Armé d'une sorte de petit sifflet, Fuusaichiro souffla à l'intérieur, ce qui émis un petit son strident, perceptible de tous et assez bruyant. S'en suivit alors quelques voix montantes et des bruits de pas. En tant qu'ancien shinobis, le chef de cette affaire savait ce que représentait ce petit bruit. C'était un appel aux ninjas de rang supérieurs. Voulant fuir, il passa par-dessus un muret, voulant alors quitter les lieux, mais une fois en l'air, un tir raiton eu raison de lui. Il s'écroula sur le sol en gémissant, tout en se tenant le torse qui avait reçu le tir. Quelques secondes plus tard, trois jûunins étaient apparus. Ils se contentèrent de saluer le courage et le travail des Toshihide avant de ligoter le coupable et de l'emmener aux geôles de Suna. Il avait été facile pour les jumeaux de capturer Tenshima et Hatoru car eux n'étaient pas des ninjas, mais quant aux chef qui était un ancien jûunin de Suna, cela aurait été plus difficile et ils auraient pu y trouver la mort. L'appel des jûunins avait donc été nécessaire pour appréhender ce coupable !

Encore une mission de rang C d’achever, et plutôt rapidement en plus, ils avaient réussi à mener l’enquête en une seule journée et d’arrêter tous les coupables avant minuit. Ils avaient gagné leur journée, c’était certain. A quand la prochaine mission?