Depuis la guerre sur l’île du pays des Cendres, Namiko n’avait pas eu de nouvelles de Nami. Alors qu’ils s’étaient par hasard retrouvés en plein combat, les conditions terrestres particulières de cette île surprenant les avaient séparées. Une faille s’était ouverte entre eux et la fumée épaisse créée par la lave l’avait empêché de retrouver la konohajin. Après cela, il ne l’avait plus vu. En fait, il ne savait même pas si elle avait survécu. Il avait été dans l’obligation de rejoindre Kiri tout de suite après la guerre pour une quête personnelle. Néanmoins, il avait pris le temps de passer par le village de la Feuille pour prendre de ses nouvelles. Apparemment, elle s’en était sorti. Elle avait même eu une promotion alors que lui était encore au grade de chûnin. La petite progressait vite et pouvait être fière de son parcours.

L’eisei-nin avait encore prévu de passer quelques jours à Konoha. Son Kage lui avait accordé un peu de repos et il comptait bien en profiter. Pour l’heure, il avait terminé ses emplettes en ville et après un bon restaurant le midi avec quelques confrères ninjas, il avait décidé d’aller sur un des terrains d’entrainement pour s’exercer un peu. Le ciel était empli d’un bleu des plus appréciables et le soleil était radieux. Il n’y avait aucun vent, pas même une petite brise. Au milieu d’une clairière, Namiko avait installé son attirail. Le chant des oiseaux ajoutaient un coté jovial à la scène. Entouré de cibles mouvantes, le kumojin travaillait son lancer de scalpel. Tantôt derrière, tantôt devant, à gauche, à droite alternant entre toutes les positions, il s’entrainait de façon intensive. Pour lui, un lancer de projectile n’était pas qu’une simple arme plantée dans son ennemi. C’était aussi un poison qui pouvait faire pencher la balance lors de l’affrontement. Par conséquent, le jeune homme travaillait souvent sa dextérité et sa précision. Il avait une musculature assez propice à ce domaine. Pas très costaud, plutôt fin et élancé, il jouait plus sur son agilité que sa force pure.

Cela faisait maintenant deux heures qu’il s’entrainait seul. Personne n’était venu le déranger. Son entrainement touchait à sa fin. Il avait d’ailleurs un petit creux et comptait bien rassasier sa faim. Quand il partit vers une des cibles pour récupérer son scalpel, il entendit un léger battement. Au bout de sa lame, un petit papillon était malencontreusement accroché. Le pauvre avait dû se trouver sur la trajectoire de son lancer. Malheureusement, malgré ses talents de médecin, Namiko ne pouvait rien faire pour lui. Même si ce n’était qu’un insecte, l’eisei-nin n’aimait pas tuer. Surtout que celui-ci semblait particulièrement beau. D’un jaune vif, les bords des ailes bleutées, de grandes antennes, c’était un spécimen rare. Enfin tant pis, le chûnin ôta l’insecte de sa lame du bout du doigt. Celui-ci tomba au sol, et périt.

Namiko rangea son matériel et commença à quitter le terrain d’entrainement. Cependant, il eut à peine le temps de faire quelques mètres qu’il commença à avoir des vertiges. Rapidement, sa vue baissa et tout de vint flou. Il tituba avant de se rattraper contre un tronc d’arbre. Le médecin noir porta sa main à son front, il ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Des hallucinations, il avait des hallucinations. Des centaines de papillons comme-celui qu’il venait de tuer volaient autour de lui. Il tenta de se débattre mais évidemment il frappait dans le vide. D’ailleurs, il n’entendait plus rien aussi. Soudain, un énorme spécimen lui fonça dessus et il bascula en arrière. Désormais au sol, Namiko était inconscient.

Peu à peu Namiko ouvrit les yeux. Un œil après l’autre, il avait dû mal à se réveiller. Il poussa un râle comme s’il émergeait après une énorme chute. C’était en quelque sorte ce qu’il venait de lui arriver. Il avait l’impression d’avoir dormi pendant des jours. Encore groggy, il n’avait toujours pas récupéré toutes ses sensations. Son crâne lui faisait mal et il avait des vertiges. Doucement, il tenta de passer sa main dans ses cheveux. Mais quelle fut la surprise lorsqu’il vit son bras ! Sa consistance était complètement anormale ! Son bras était transparent ! Comment était-ce possible ? Il voyait complètement à travers. Il n’était pas invisible mais bien opaque. Un peu bêtement, il tenta de se toucher la peau mais évidemment il passa à travers. Quel phénomène étrange pensa le médecin. Et surtout, comment en était-il arrivé à cet état ? Néanmoins, il fut encore plus surpris lorsqu’il s’aperçut qu’il était allongé sur du sable. Pendant quelques secondes, Namiko se demanda s’il n’avait pas des hallucinations ou s’il n’était pas en plein rêve. Il tenta de se relever et il y arriva normalement. Non, tout cela était bien réel, il se contrôlait parfaitement. Lui qui avait l’habitude de garder son sang-froid commençait à se demander comment il allait pouvoir se sortir de là.

Le chûnin était sur une plage. Plus précisément dans une crique. Du sable blanc, un parfum d’air marin, le son des vagues s’échouant sur le bord de mer, des mouettes qui hurlaient, tout cela lui rappelait le pays des Vagues. Tout à coup, il entendit un enfant pleurer. Les sens en alerte, il courut dans la direction des cris pour le trouver. Il en avait oublié sa condition et se dirigeait vers les hurlements. Quand enfin il trouva l’auteur de ces pleurs, il vit deux personnes déposer un couffin au sol. Une femme embrassa le bébé et partit en courant, en larme, tiré par son mari qui lui jurait qu’il ne craignait rien ici. Namiko hurla pour qu’ils reviennent mais ils semblèrent ne pas l’entendre. Alerté par ce geste étrange, le jeune homme fonça vers l’enfant. Se jetant près de lui en tombant à genou, il tenta de le prendre dans ses bras. Ses membres traversèrent le couffin. Enragé, Namiko mit un coup de poing dans le sable. Il ne pouvait rien faire pour lui. Ce pauvre poupon abandonné regardait dans sa direction, étrangement. Le petit ne pleurait plus. L’eisei-nin était assis par terre, désemparé. Il était dans un lieu inconnu, dans un état inconnu et ne pouvait rien faire. Cependant, il décida de rester près du bébé, en espérant un miracle.
Après quelques minutes, Namiko entendit des pas s’approcher. Par réflexe, il se mit devant l’enfant comme pour le protéger. C’était stupide car il ne pouvait rien faire, mais son état mental n’était pas tout à fait au maximum après ce qu’il venait de subir. Mais, ce qu’il s’apprêtait à voir n’était rien comparé à la scène à laquelle il allait assister. Deux personnes sortirent d’entre les rochers et aperçurent l’enfant. Ces deux personnes, c’était les parents adoptifs de Namiko. Le chûnin tomba comme une masse dans le sable quand il réalisa ce qui était en train de se passer et tout ce qu’il venait de voir. Le bébé qu’il venait de trouver, c’était lui. Voilà pourquoi cet endroit lui disait quelque chose. Mais le plus invraisemblable, c’est qu’il venait de voir pour la première fois le visage de ses parents biologiques. Sur l’instant, il pensa à courir pour les rattraper, mais c’était certainement trop tard. Un peu sous le choc après cette découverte, il assista sans rien dire à la première rencontre entre lui et ses parents. Sa mère le prit dans ses bras et c’est à cet instant qu’elle le nomme Namiko. Après une discussion parlant de signe du destin et de l’élever comme leur propre enfant, le couple quitta la crique amenant le futur kumojin avec eux.

Encore perturbé par cet évènement incompréhensible, Namiko s’allongea sur le sable et posa ses mains sur son visage. Malheureusement, il ne fallut que quelques instants avant qu’une nouvelle surprise se manifeste.

Des cris d’oiseaux et le son d’une rivière qui coule vinrent aux oreilles du médecin. Lorsqu’il retira ses mains, il reconnut directement la forêt de Konoha. C’était à en perdre la tête ! Comment avait-il atterri ici ? Soudain, il entendit des paroles. Et là, comme tout à l’heure, il se vit lui-même. Accompagné de son père, de celui de Nami et de l’oncle de cette dernière, Namiko marchait dans les bois. L’eisei-nin reconnut immédiatement cette scène en voyant son père blessé à la hanche. Ils revenaient tout juste de leur combat contre le nukenin qui les pourchassait autrefois et se dirigeaient vers la maison de la konohajin. Mais pourquoi voyait-il ça ?

Toujours dans cet état de spectre, Namiko se suivit lui-même. C’est étrange à dire mais c’était bien ce qu’il faisait. Il voulait voir la scène qui allait suivre car il s’en souvenait parfaitement. De plus, il commençait à penser qu’il fallait qu’il se sorte de cette situation inimaginable tout seul. Pendant un instant, il se demanda même s’il n’était pas mort. A ce qu’il parait, on revoit toute sa vie quand on meurt. Mais comment ? Il venait juste de faire un entrainement et la douleur était venue seule. Non impossible. Peut-être était-il dans un genjutsu ? Cette piste était plus probable. Un peu par dépit, il tenta un kai mais rien n’y fit. Marchant toujours doucement car son père était blessé, il suivait le groupe sans même qu’ils puissent le voir ni même le ressentir.
Après quelques minutes de marche, ils arrivèrent à ce qui était autrefois le domicile de Nami. A peine entré, il vit le soulagement de tout le monde en les voyants arriver. Il ne se rappelait pas de tout cela. Il le vit sur son propre visage, à cet instant il était très fatigué. Cependant, la scène qu’il attendait arriva très vite. Nami commença à entrer dans une de ses crises qu’elle faisait à l’époque. Le jeune Namiko rassura tout le monde et se posa près d’elle. Ce moment, cette sensation, ce regard, c’est là qu’il découvrit son don et que tous les sentiments qu’il avait pour Nami étaient nés. Le médecin ne put s’empêcher de sourire en se voyant faire un effort surhumain pour son âge dans le seul but d’aider une jeune fille à qui il voulait plaire. Un petit acte héroïque qui attira la sympathie de la belle et créa une amitié encore présente aujourd’hui.

Soudain, Namiko entendit une voix l’appeler et le sortir de sa contemplation. Il eut un sursaut car à cet instant il pensait vraiment être seul. Jusqu’à maintenant personne ne l’entendait ni le voyait. Quand il se retourna, il vit l’Hokage, enfin une sorte d’Hokage. Elle était différente. Elle portait des ailes de papillons. Sur le coup, le médecin resta sans voix. Mais qu’est-ce que Miyu-sama faisait là ? Et qu’est-ce que c’était que cette forme ? Mais il était mort ou pas ? Le jeune homme était encore plus perdu. La demoiselle lui tendit la main et sans rechigner, le chûnin la prit et la suivit. De toute manière il n’avait aucune autre alternative et si elle pouvait faire quoi que ce soit pour lui, il était preneur. Néanmoins, il ne put s’empêcher de la harceler de questions.

- Miyu-sama ? Mais où m’emmenez-vous ? Où sommes-nous ? Je ne comprends plus rien, je marchais et je me suis retrouvé là. Je suis mort, c’est ça ? Demanda-t-il avec une attitude anxieuse qu’on voyait rarement chez lui.

La dame papillon ne répondit pas et lui demanda de le suivre avec une voix grandement apaisante. Le kumojin se laissa transporter. Il décolla du sol, c’était une sensation étrange. Mais ce qu’elle lui réservait était encore plus surprenant. Tous les deux, ils voyagèrent à travers divers tableaux de la vie de Namiko. Il revoyait plusieurs scènes, des tristes comme des heureuses. Jusqu’à finalement arriver dans une atmosphère féérique. Le duo virevoltait dans une forêt semblant sortir d’un conte pour enfant. Leur vol dura plusieurs minutes. Le médecin noir ne lâcha pas un mot, trop intrigué par ce qui pouvait l’attendre. C’est la vision d’une divine créature qui le sortit de sa crainte…

Spoiler:

Soudain, l’atmosphère devint étrange. Comme si tout allait au ralenti et que Namiko n’était que le spectateur de son existence. Plus il s’approchait de la dame papillon plus il ressentait ces sentiments d’apaisement et de fascination. A cet instant, il avait l’impression d’être dans une bulle où rien de mal ne pouvait lui arriver. Même si quelques minutes avant il se demandait encore comment sortir de là. Quand la créature s’adressa à lui, le jeune homme fut tétanisé par sa voie de cristal. Elle sonnait comme une mélodie envoutante et le médecin était sous le charme, ébahi par ce qu’il était en train de voir. Apparemment, il se trouvait dans un lieu appelé les Limbes. Pendant ce temps qui lui parut des heures, le kumojin n’avait pas remarqué la transformation de l’Hokage. Celle-ci n’avait plus vraiment une forme humaine et la maitresse des lieux s’adressa à elle comme si c’était une autre personne, du nom de Tamashizune. Il apprit dans le même temps que la magnifique papillonne s’appelait Zuka. Quand elle vint vers lui pour le serrer tout en le touchant à peine, il se figea sur place. Mais que faisait-elle ? Pourquoi ? Namiko ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Cette froideur, car elle l’avait à peine regardé, et cette proximité le perturbait complètement. S’en suivit une discussion étrange dont il ne comprit que la moitié. Jusqu’à ce qu’elle parle de crime. Là, le chûnin se souvint de son geste malencontreux envers le petit insecte peu après son entrainement. Etait-ce à cause de ça qu’il était ici ?

Namiko n’eut pas le temps de se poser d’autres questions, Zuka lui parla cette fois directement. D’après ses dires, il n’avait pas tué qu’un simple papillon, c’était un être divin. Pas de chance. Néanmoins, Miyu, ou ce qui parlait à sa place, lui tenait tête pour que le jeune homme ait une seconde chance. La belle humanoïde accepta et lui demanda de la convaincre, tout en le fixant d’un regard des plus fragilisant. Heureusement, même s’il n’avait plus toute sa tête aux vues des évènements en cours, le médecin tenait à la vie et réussit à sortir quelques mots.

- C’était un accident. Je ne suis pas un assassin. Je ne sais pas si vos dons permettent de lire dans mon âme mais vous saurez que je ne suis pas un tueur. D’ailleurs, je passe plus de temps à sauver des vies qu’à en prendre. J’ai voué mon existence à cela. Si mon heure arrive maintenant, c’est l’heure de plein d’autres personnes qui sera précipitée. C’était son argument principal, son statut de médecin jouait en sa faveur. Si vous acceptez de me permettre de retourner auprès des miens, vous n’aurez plus à me voir ici. Et, je saurai me souvenir de ce geste. S’il y a des sacrifices à faire, je les ferai, mais on a encore besoin de moi sur terre et je ne compte pas me dérober de ma tâche. Je ne sais pas ce que vous attendez de moi, mais peu importe le prix, je le paierai.

Des mots sincères et légèrement risqués, c’était quelque chose que Namiko savait plutôt bien faire. En fait, c’était un homme silencieux et introverti, mais il disposait tout de même d’une rhétorique intéressante. Seulement, il ne s’en servait pas souvent. Zuka avait sûrement besoin de réfléchir à ces arguments. Namiko ne cessait de la contempler, il se força d’ailleurs à détourner son regard d’elle pour voir la réaction de Tamashizune.

Un long silence suivit où personne ne parla. Tamashizune restait dans l’attente tout comme le médecin. Zuka dévisageait son invité tout en réfléchissant à sa décision. D’un mouvement ample et délicat, elle se leva et utilisa sa paire d’ailes pour virevolter à quelques centimètres du sol et s’approche de lui. Elle approcha son visage du sien et le fixa dans les yeux. Pendant quelques secondes, la maitresse des Limbes tenta de tester sa sincérité et sa volonté en lisant dans son regard. Puis, elle recula un peu, regarda une fois Tamashizune et posa à nouveau son attention sur le kumojin.

- J’accepte de lire ton âme. Dit-elle sur un ton neutre. Elle n’ajouta aucun mot.

La belle avança sa main vers le cœur de Namiko. Soudain, elle traversa sa peau et ressortit de son corps une petite sphère faite d’une matière semblable au verre. Elle tournait sur elle-même et flottait dans la main de Zuka. Tout à coup, des images apparurent dessus. C’était des bribes de la vie du médecin. On pouvait le voir dans son quotidien. Il soignait des patients, s’entrainait, expérimentait des produits dans son labo, prenait un repas avec sa famille, discutait avec une amie, combattait, on voyait un peu de tout. Concentrée, la papillonne observait l’existence du jeune homme. A première vue, il n’avait pas menti. Il avait un bon fond et se souciait de son prochain. Ce n’était pas un tueur sanguinaire mais réellement un protecteur altruiste. Le film de sa vie semblait lui convenir. Elle poussa un petit gémissement de satisfaction. Un regard vers son compatriote divin pour l’informer de sa décision fit sourire le visé. Namiko semblait avoir réussi à la convaincre. En réalité, il n’avait rien fait d’extraordinaire. Il avait juste été lui-même.

- Si tu veux retourner sur terre, tu dois accepter de faire un pacte avec moi. Nous serons ainsi liés à vie. Tu pourrais faire appel à mon aide et aux miens quand tu le souhaites. Mais, une partie de moi sera dans ton esprit. Elle vit Namiko acquiescer sans un mot. De toute manière il l’avait annoncé : peu importe le prix, il le paierait. Reste ici, je reviens.

Zuka s’éloigna et partit au-delà de la vision du jeune homme. C’est désormais Miyu, toujours sous les traits de son hôte papillon, qui prit la parole pour le réconforter. Elle lui annonça qu’elle aussi avait signé un pacte avec les papillons. Et, qu’ils ne fonctionnaient pas comme les autres invocations, il n’y avait pas d’entrainements ou quoi que ce soit de ce genre. C’était la pureté de l’âme qui comptait avant tout et qui définissait qui pouvait posséder ce pacte. L’Hokage lui indiqua également que Zuka allait revenir avec un bol de pierre rempli d’une substance qu’il allait devoir boire pour revenir sur terre. Une fois cela fait, ils allaient signer le pacte de leur sang et lier leurs corps. Ensuite, il pourra retourner sur terre. Namiko, toujours silencieux, écoutait attentivement les paroles. Enfin, elle lui expliqua que désormais ils allaient se retrouver dans le monde des humains. Là, son corps sembla partir en morceau, il s’émiettait. Le kumojin fut assez surpris par ce phénomène, cet endroit était vraiment étrange.

La reine des Limbes revint comme prévu vers son futur hôte qui s’empressa de boire le liquide. Suite à cela, elle ouvrit un long parchemin qui s’étala longuement sur le sol. Des écritures ancestrales ornaient la feuille. Toute l’action se passait dans un silence majestueux. Zuka prit une petite lame qui était accroché sur le papier et la montra à Namiko. Le médecin tendit son bras et lui entailla le creux de la main. Puis, elle attrapa soigneusement son poignet et le posa sur le parchemin. C’était désormais fait, le pacte était conclu.

- Nous allons maintenant nous lier à jamais. Ferme les yeux.

Namiko s’exécuta, attendant probablement avec un peu d’anxiété. La papillonne fit quelques signes dans les airs en prononçant des paroles incompréhensibles. Les éléments semblèrent se réveiller à côté d’eux. Le vent se leva. Les mots s’accéléraient et elle parlait de plus en plus rapidement. Elle ferma les yeux pour prononcer une dernière phrase à avant de les rouvrir et de dévoiler des pupilles qui brillaient de mille feux. Elle ordonna avec promptitude à Namiko d’ouvrir les siens. Le médecin ne put voir autre chose que ce regard envoutant. Il fut comme aspiré vers l’avant et leurs deux corps s’entrechoquèrent provoquant un son bruyant qui vint rompre le silence mélodieux qui régnait jusque-là.

Quand le chûnin se réveilla, il était encore au terrain d’entrainement. Il sentit une vive douleur dans l’intérieur de sa main, à l’endroit où il avait été entaillé. Un sceau avait remplacé la plaie. Tout cela était bien réel.