La nuit est tombée sur le village de la foudre, et le vent frais descendant des montagnes, parcours les ruelles comme une ombre. Il fait sombre, et tout le monde dors au sein du village, seuls quelques hommes sont aux postes de gardes veillant à ce qu’aucun ennemi ne tente de pénétrer de l’extérieur :
-Hep qui va là ?!
Je me retourne découvrant ainsi mon visage à la faible lueur de la lanterne que tient le garde. En voyant mon visage, c’est un sourire de soulagement qui l’envahit, il faut dire qu’avec les récents évènements, la peur d’une nouvelle attaque est bien ancrée dans les mentalités. Cependant il me regarde bizarrement, couverte de la tête au pied, seuls mes cheveux roses et une partie de ma face sont visibles. Il ne comprend pas trop pourquoi je suis habillée ainsi et je le vois dans son regard. Avant même qu’il ne me pose la question je lui réponds de manière sèche et rapide :
-Le froid…
Il fait alors un petit signe de tête acquisiteur sans vraiment trop chercher plus loin un autre raison possible d’un tel accoutrement. Il me fait alors un petit signe de la main et se retourne, continuant sa petite ronde tranquille dans le quartier. S’il avait fait un peu plus attention, il aurait remarqué que ma main était crispée sur le manche de mon wakisachi, prête à le dégainer. Mais je me fais trop d’idée, je n’ai parlé de cette désertion à personne, alors comment un simple garde pourrait être au courant, hein ? Je relâche doucement la prise sur celui-ci, et me retourne, continuant alors ma course entre les sombres toitures du village. Soudain j’arrive là où je voulais me trouver, le quartier des Hakushi, l’endroit où vit la majorité des membres du villages et surtout celle que je veux tuer : Mon père ! Je m’aventure alors aux milieux des maisons, me faufilant doucement entre les murs, en atténuant au maximum chaque pas pour faire le moins de bruit possible. Je m’approche d’une maison au hasard et pose un parchemin, puis je m’approche d’une autre et réitère la même chose, j’en dépose ainsi bien une dizaine, de quoi faire un beau feu d’artifice pour mon « pot de départ ». Je m’approche finalement de ma maison, celle où mon père dort en ce moment même, insouciant et perdu en plein rêve. J’entre par la porte, la faisant lentement tourner sur ses gonds pour que celle-ci ne fasse pas trop de bruit, puis je me faufile sur la pointe des pieds à l’intérieur, refermant la porte derrière moi. Dans la maison tout est sombre, seuls quelques rayons de lumière provenant de la lune et traversant les fenêtres viennent m’éclairer la voie de la vengeance. Je marche dans le couloir qui mène jusqu’à la chambre de mon père, lame à la main, pour finalement arriver devant la porte coulissante de sa chambre. Pendant un moment je reste debout, sur le pas de la porte, retenant ma respiration pour qu’elle ne soit pas trop forte, fermant les yeux et me laissant bercer par le silence de la nuit. Puis je les rouvre et tend ma main sur la porte la faisant alors coulisser sur ses rails sans faire un seul bruit. Il est là, il dort le meurtrier de ma mère, et je suis là sa fille, celle qui le déteste tant et qui vient faire appliquer la sentence du crime qu’il a commis. Je m’avance vers son lit, monte dessus, et me place debout surplombant son corps, Wakisachi à la main, la pointe vers le bas, frôlant sa gorge, pendant plusieurs secondes je le regarde avec une certaine pitié, jugeant au passage sa misérable éxistence et sa vie. Soudain un cri résonne en plein Kumo, un cri qui n’est pas si loin que ça, il est même tout proche et réveille en moi une poussée d’adrénaline mélangeant alors peur et excitation :
-Alerte, à la garde, des explosifs dans Kumo !
Mes parchemins ont été retrouvé et l’alerte vient d’être sonnée, j’entends déjà les cloches qui retentissent dans tous le village, si je ne me dépêche pas d’ici peu de temps ils trouveront les autres et le quartier grouillera de gardes. Je tourne la tête pour tenter de voir ce qui se passe à l’extérieur soudain je ressens un sursaut dans le lit, en me retournant je constate alors que mon père vient de se réveiller et que dans son regard la peur peut alors se lire :
-Qu’est-ce ? Ozuka ?
-Je viens venger mère, je suis désolée…
-Non attend je peux tout t’expliquer, ne fait pas d’erreur, ils te traqueront jusqu’à la mort si tu fais ça.
-Mais il est déjà trop tard, des explosifs ont été trouvés, ils ne mettront pas longtemps à comprendre, de toute manière je n’ai pas besoin de tes explications, je sais tout et ce ne sont pas tes mensonges qui changeront quoi que ce soit. Adieu, j’espère que là-haut tu pourras regarder maman droit dans les yeux après ce que tu lui as fait.
Mon épée s’abat alors lui coupant net la gorge sur le chemin de la trachée, puis dans grand mouvement de faucille je le décapite net. Voilà c’est fait, maintenant suis-je comblé, ai-je finis ce pourquoi je suis venue ? Non je ne ressens qu’un grand vide, que je dois combler rapidement, ce n’est pas une personne qui m’a menti, ni deux, mais bien tout un clan, et c’est pour cela que je dois tous les tuer, peut être après tout ceci sera suffisant, mais je n’en suis pas sûre, je dois aller encore plus loin. Je sors en vitesse de la chambre, quittant alors la maison pour fuir ce qui commence à devenir un véritable guêpier. Mais apparemment il est trop tard, cinq shinobis m’attendaient à l’extérieur de la maison, ils me voient alors armée d’un wakisachi taché de sang entre les mains et d’une tenue faite pour me fondre dans la nuit. Il ne leur en faut pas plus pour qu’une idée puisse germer dans leurs cerveaux ralentis. L’un d’eux prend même l’initiative de prendre la parole :
-Ozuka vous êtes en état d’arrestation, veuillez nous suivre.
-ça, ça me ferait mal tient.
En un mudra j’active tous les parchemins explosifs placés un peu partout dans le quartier, faisant au passage voler mon ancienne maison en un tas de bout de bois. L’explosion surprend les gardes qui pendant une fraction de secondes se laissent surprendre, me permettant alors une ouverture. En quelques secondes ils se retrouvent tous à terre, mort, tués sur le coup. Je me dépêche de fuir de la zone qui ne tardera bientôt pas à grouiller de kumojins. Je saute de toits en toits, vers la grande porte de Kumo, pressant un peu plus chaque pas pour ne pas me faire rattraper ni repérer. Enfin j’y arrive, je saute par-dessus la muraille pour me retrouver de l’autre côté de l’enceinte, et me retrouver libre, libre de l’emprise de ce village et de ces imbéciles. Je n’ai ainsi plus de compte à rendre à quiconque. Après un dernier regard vers la cité, je me dirige vers le nord Est en direction de l’île de Makka. Seulement, au bout de quelques pas, je ressens une présence presque familière, un chakra que j’ai cotoyé pendant un certain temps et ce contre mon gré, celui d’un ancien élève à moi puisque désormais je suis considérée comme un déserteur. Je me retourne, sabre à la main, pour lui faire face et je dis :
C’est presque devenu une mauvaise habitude en ce moment. Une nouvelle fois, l’alarme de Kumo se met en route. A tous les coins de rue, on entend une rumeur annonçant la présence de parchemins explosifs cachés à divers endroits. Rapidement, les lumières s’allument dans les habitations. La garde se met en place et chacun court à son poste. Le son inquiétant des sirènes transperce l’obscurité de la nuit. Le calme est rompu pour laisser place à la peur. Un vent glacial accompagne cette ambiance tout aussi froide. Seules quelques étoiles brisent les nuages, comme l’espoir qui règne à Kumo en ce moment. Quelques civils sortent pour se renseigner, suivis par leurs enfants qui trainent dans leur pattes, attirés par la curiosité. Une menace plane à nouveau sur le village. Dans l’ombre, elle guette et frappe quand personne ne s’y attend. Un loup hurle, c’est mauvais signe. Pour certains, la nuit risque d’être longue.
Ce soir-là, Namiko était de garde à l’hôpital. Enfermé dans son bureau, il n’avait pas grand-chose à faire. Les patients qui nécessitaient son intervention se comptaient sur les doigts d’une main. Néanmoins, il mettait ce temps à profit pour lire. Un roman qu’un ami lui avait conseillé, ça parlait d’une bataille entre frères ennemis. Classique mais c’était distrayant. L’histoire touchait bientôt à sa fin quand le son désagréable des sirènes vint déranger Namiko. Tant pis, il ne saurait pas de suite comment terminerait ce duel entre ses humains proches mais opposés à la fois. Ni une ni deux, il prit ses affaires et sortit en courant de son bureau, claquant la porte passage. Il ordonna aux personnels dans le couloir de rester sur place pour surveiller les patients. Lui, il fallait qu’il se tienne au courant de la situation. Une fois dans la rue, il n’eut pas à faire d’efforts pour se mettre à jour. Un ninja moins gradé que lui vint lui vers lui pour l’informer. Apparemment le village était infesté de parchemins explosifs qui ne tarderaient pas à exploser. Quelle plaie ! Comment la vigilance de la garde avait-elle pu tomber aussi bas ? Namiko pensa immédiatement que le mal venait encore une fois de l’intérieur. C’était impossible d’accomplir un tel acte en venant de l’extérieur. Décidément, il fallait sérieusement revoir les troupes kumojins. Déjà, lors de la dernière attaque sur le village, c’était un traitre qui avait monté le coup. La consigne habituelle était de se rendre au palais du Raikage pour recevoir les ordres, mais Namiko décida de prendre son propre chemin. Il savait très bien comment réagirait un traitre et s’il attendait, il serait trop tard. A cet instant, si traitre il y avait, il serait sûrement déjà en train de fuir. A contre sens, le médecin noir se dirigea de toit en toit vers la grande porte. C’était risqué car il allait se trouver seul face à l’ennemi. Mais il en avait assez. Assez d’être pris au dépourvu et de subir les assauts répétés des adversaires de Kumo sans rien faire. Désormais, il prenait ses responsabilités, quitte à y laisser sa vie. Rapidement, il passe la porte et continue son chemin plus loin. Au loin, il aperçoit une silhouette. Sans prendre de précautions, ni même tenter de dissimuler sa présence, il s’approche d’elle. Et là, il eut un haut le cœur en apercevant l’identité de la…traitresse. Cependant, cet étonnement ne fut que de quelques secondes. Une taille fine, de longs cheveux roses, une démarche aguichante, c’est bien elle, sabre à la main, tournant le dos à Kumo. Tout de suite, elle sut qui la suivait.
- Depuis notre rencontre, je savais que je ne pouvais pas te faire confiance. Je n’ai jamais caché mon aversion pour toi mais je n’imaginais pas que tu puisses en arriver là. Dit-il calmement. Trahir ton village. Tu es finalement capable des pires atrocités. Il marqua une pause, un parchemin venait d’exploser, il la fixa dans les yeux. Ton plan semble fonctionner, mais j’ai l’impression que tu vas rater ta sortie.
Pourquoi ai-je eu une équipe ? Non sérieusement, se trainer deux boulets est la pire chose qui me soit arrivée. Mais le pire dans tout ceci c’est que ces imbéciles ont appris à me connaitre, et voilà le résultat, l’un d’eux vient de me retrouver aux portes de la ville alors que je fuyais, et il se permet de me faire des leçons de morale, mais je n’ai rien à faire de ce qu’il pense, je dois même dire qu’il est dans le faux. Comment se permet-il de me juger alors qu’il ne sait rien de moi ? Même Jônin il lui reste encore beaucoup de choses à apprendre :
-Je le sais que tu me hais, et ce du plus profond de ton être, mais je crois que tu fais fausse route. Comment peux-tu juger ma désertion comme la pire des atrocités ? Toi et ton éternelle morale, tu es l’archétype même du pantin sans cervelle dont ce cher village a besoin pour mener à bien ses projets. Ton dévouement aveugle t’empêche de voir et de penser par toi-même, et ceci est le fruit de l’enseignement de shinobi que tu suis depuis que tu es né. Jamais une force armée n’a été capable de mener à bien un projet de paix en ce monde, et tant que les villages shinobis existeront la guerre nous guettera tous, avec bien sûr son lot de tristesse et désolation. C’est pour cela que je quitte ce village, pour ne pas cautionner une telle horreur, et pour mettre fin à l’existence du monde shinobi tel que nous le connaissons. Maintenant si tu ne veux toujours pas me laisser partir je me vois dans l’obligation de t’affronter.
Je sors dans un grand geste mon wakisachi, faisant face à mon adversaire et au village, d’où sort un épais nuage de fumée qui vient cacher la lune dans son trajet. J’esquisse un large sourire, enfin contente de pouvoir donner la raclée qu’il faut à cet imbécile et sa foutue morale. Ce n’est pas pour autant que je pars sûre de moi, oui Namiko est un très bon eisenin, je ne l’ai pas vu souvent combattre, mais je suis sûre d’une chose c’est que cet affrontement ne sera pas aisé, loin de là. De mon autre main j’attrape trois morceaux de papiers, deux d’entre eux se transforment en grues pour se diriger directement vers mon ancien élève. Le troisième quant à lui se transforme en un petit oiseau que je garde caché sous ma manche le temps que les deux autres aient fait un petit bout de chemin vers le médecin noir. Je le lâche alors de manière discrète, et le laisse partir un peu plus loin pour qu’il se mette hors de portée d’une éventuelle attaque. Ensuite il un peu d’altitude et va se placer derrière Namiko, en hauteur. Désormais le combat commence…
[hrp] les techniques utilisées sont de rang C et D, toutes deux dans ma FT sous le nom de Roku et Cuicui ? [hrp]
Je regarde lentement tomber les deux petits pliages explosifs, tous deux tranchés par des kunaïs jetés en leur direction. Il ne s’est pas foulé pour contrer cette technique, mais il me connait plutôt bien et m’a déjà vu utiliser celle-ci plusieurs fois. Maintenant qu’il est jônin la tâche ne sera pas simple, de toute façon je suis partie pour me donner à fond, je ne vais pas lui faire de cadeau…
-Vous croyez que c’est avec deux simples oiseaux explosifs que vous me vaincrez ? Je suis déçu…Quoi que cela ne m’étonne pas, vous avez toujours été hautaine avec tout le monde, vous m’avez toujours considéré comme un moins que rien alors qu’aujourd’hui je suis du même niveau que vous, et c’est là qu’est votre faiblesse, vous vous surestimez trop, et un jour viendra où vous vous en mordrez les doigts… J’ai été votre élève pendant presque une année et je vous ai observé, je vous connais bien très bien même, et malgré le tissu de mensonge que vous utilisez pour paraitre gentille et agréable avec tout le monde, vous cachez un monstre d’égoïsme et de narcissisme. Seulement c’est ce soir que cela prend fin, devant les portes de Kumo…
A mesure que ses paroles sortent de sa bouche, mon regard s’assombrit, progressivement la haine et le dégoût s’emparent de moi, je ne comptais pas le tuer car j’avais une once de pitié pour lui, je crois que c’est le seul être pour qui j’en avais, mais maintenant c’est terminé. Je veux voir son sang souiller le sol de cette forêt et maintenant ! Je ne prends même pas la peine de répondre à cette tirade pitoyable, comme s’il me connaissait, comme s’il savait ce que j’avais vécu, comme si mon passé n’avait aucun secret pour lui. Sérieusement pour qui se prend-t-il ? Tout bon médecin doit savoir cela pourtant, un patient ce n’est pas qu’un simple cas, c’est une personne avec tout un passé derrière lui, et si vous ne prenez pas en compte cela vous foncez droit au mur. Mon wakisachi à la main, je fais rapidement apparaitre deux clones, l’un d’eux attrape un Kunaï sur lequel pend un petit parchemin et avant qu’il ne le jette je lui dis :
-Je vais te prouver à quel point nos niveaux son différent, tu es bien loin du mien contrairement à ce que tu penses…
Le clone lance alors le Kunaï en direction de l’eisenin et après une dizaine de mètre parcouru le sceau libère une multitude de papiers blancs, créant un véritable nuage opaque entre mon ancien élève, désormais adversaire et mes trois moi. Je m’élance alors avec l’un d’eux, au travers du nuage, sabre à la main. Après avoir passé, je vois alors deux Namiko, ce qui veut dire qu’il y a forcément un clone en jeu. Sans prêter plus attention à ceci je m’élance vers le premier qui me tombe sous la main ainsi que mon clone. Les deux ont activés la technique de scalpel de chakra ce qui rend la tâche un peu plus délicate, surtout qu’il est bien plus doué que moi dans le taïjutsu. Rapidement j’évite une première attaque de justesse, qui coupe une de mes mèches roses, je fais alors circuler du chakra dans mon wakisachi pour arriver sur un pied d’égalité face à lui, cependant l’activation est un peu tardive pour mon clone qui disparais alors dans un petit nuage de papier. Un léger sourire fugace apparait sur mon visage alors qu’en quelque seconde ce petit nuage de papier explose, car il contenait quelques parchemins explosifs. Le Namiko qui se trouvait alors juste à côté explose en un nuage de fumée. Je suis donc face au vrai… Mes coups gagnent alors en intensité, mon troisième clone ne devrait pas tarder à entrer en jeu si mes estimations sont bonnes. Mais ma lame elle ne veut plus attendre et d’un coup bref une entaille vient d’apparaitre sur la cuisse du shinobi, et c’est alors qu’à ma plus grande surprise celui-ci disparais à son tour en un nuage de fumé. D’abord surprise, je me ressaisis rapidement, et me remet en garde, cherchant une éventuelle position sur laquelle il se serait caché pour ensuite mieux me surprendre. Mais il n’en est rien, je regarde en direction de mon dernier clone qui était resté en arrière pour se faire passer pour la vraie moi, et aussi pour surprendre au cas où. Soudain une grimace parcours son visage, je plisse les yeux afin de mieux comprendre ce qui se passe, mais trop tard, il disparait à son tour, de la même manière que l’autre, ne laissant comme trace qu’une simple trainée de papier blancs. « Attaqué par derrière » me dis-je alors que je scrute encore et encore l’obscurité des branchages à la recherche d’une ombre différente, d’une silhouette, mais rien, rien que le noir de la nuit et le bruissement des feuilles sous la caresse du vent. Mais ce petit jeu du cache-cache me fait perdre un temps précieux, plus je m’éternise ici et plus le risque que d’autres shinobis arrivent est grand. Je décide alors d’accélérer les choses, mais pour cela il me faudra beaucoup de papier. Je sors quatre parchemins et libère leur contenu, faisant ainsi apparaitre de nombreux papiers blancs, en quelques secondes ceux-ci se transforment en projectiles qui se dispersent dans toutes les directions de l’espace. Ainsi j’espère bien le faire sortir de sa cachette, le forcer à bouger, pour en finir une bonne fois pour toute avec lui et partir d’ici. Un bruit dans mon dos attire mon attention, je me retourne, le voyant se diriger droit sur moi armé de senbons qu’il me lance de manière directe. Je ne cherche pas à les éviter et me jette moi aussi sur lui contant sur une chose qu’il n’avait pas vu, mon premier petit pliage d’oiseau qui vient de se caler juste derrière lui. Les fines aiguilles se plantent dans toute la partie gauche de mon corps, n’entrainant que de simples coupures tout au plus, du moins c’est ce que je pense. J’arme mon bras droit pour lui envoyer un Kunaï portant un parchemin sur son extrémité postérieure, quand soudain je tombe en avant, laissant l’arme se planter juste sous mes yeux. Sans plus comprendre ce qui se passe, je regarde le médecin noir qui s’approche lentement de moi, puis qui arrive juste au niveau du Kunaï, le prenant dans sa main droite et se met accroupi, pour me regarder là incapable de mouvoir toute la portion gauche de mon corps. D’un air calme et sérieux il me dit alors :
-Chacune de mes armes est imprégnée d’un poison paralysant, si vous aviez été une bonne senseï, vous auriez sut une telle chose, seulement vous ne l’avez pas été et ne connaissant pas votre élève, vous ne saviez en fait pas réellement de quoi il était capable. Je doute fort que vous soyez donc capable d’activer ce parchemin explosif, vous n’êtes pas capable de vous suicider pour tenter de garder votre honneur sauf, non vous êtes trop orgueilleuse, et c’est là que le bât blesse malheureusement…
Il se relève doucement, arme sa main d’un scalpel de chakra et me fixe sans pitié comme dégoûté de me voir encore en vie. Moi je le regarde pleine de haine, mais je sais que ce n’est pas la fin, oh que non, je viens de déserter, ce n’est pas pour mourir au porte du village, cela je ne me le permets pas…
-Une dernière chose à dire senseï ?
-Oui, je crois que ta faiblesse réside en la trop grande confiance que tu portes à ton jugement…
Et avant même qu’il ne puisse réagir, le contenu du parchemin qui se trouve juste accroché dans le Kunaï qu’il tenait toujours dans la main se libère et interagit avec celui qui composait l’oiseau de papier, libérant une violente décharge électrique, foudroyant sur place le jônin qui se raidit d’un coup, avant de tomber, vidé du tonus musculaire qui le maintenait jusque-là debout. C’est alors avec peine que je me relève, m’aidant de mon Wakisachi, comme d’une canne pour me mettre sur mes deux jambes, l’une incapable de la moindre action. Les rôles sont désormais inversés, celui qui dominait l’autre se trouve au sol, visage contre terre, respirant la terre humide de manière suffocante. Une expression neutre envahit mon visage, presque comme déçue de celui qui est à l’article de la mort, dont le cœur est surement arrêté et qui sera passé dans l’autre monde d’une minute à l’autre. De sa main droite, je le vois chercher une capsule dans sa sacoche, certainement veut-il s’injecter un culot d’adrénaline. D’un mouvement de mon pied droit je l’éloigne du sac qui retombe quelques mètres plus loin, hors de portée et lui dit :
-Il me fallait une ouverture pour te t’atteindre, je savais qu’une attaque directe avait aucune chance si tu t’y attendais, il fallait donc que tu baisse ta garde, et pour cela tu devais être sûr que je serais incapable de t’attaquer, en clair que je sois hors d’état de nuire. C’est pour cela que je me suis dûment jetée sur tes senbons, que je me suis paralysée, car je sais parfaitement que toutes tes armes sont imprégnées d’un poison paralysant, oui je te connais mieux que tu ne l’imaginais. En fait tu as fait une grosse erreur de jugement en pensant que je ne m’intéressais pas à mes élèves. Bien sûr que le fait qu’ils réalisent leurs rêvent, ou bien qu’ils deviennent ce qu’ils ont toujours voulu devenir, n’a que peu d’importance pour moi. Mais je me renseignais toujours sur vos progrès, car je vois n’importe qui comme un possible pion sur l’échiquier de ce monde, un pion qui un jour ou l’autre pourrais m’être utile. En faisant ainsi le Kunaï qui t’aurais semblé une menace si je te l’avais envoyé, ne l’étais plus, car pour toi il était un parchemin explosif et que je ne risquais pas de me faire sauter.
Son visage crispé de douleur n’arrive même plus à laisser sortir le moindre mot pour me maudire, tandis que lentement les ténèbres l’envahissent. Son regard se voile, comme se perdant dans les abysses de la mort qui le tire petit à petit vers l’au-delà. Puis c’est e dernier souffle qui le quitte, vidant ses poumons du peu d'air qui lui restait :
-Adieu Namiko…
Faisant volte-face, je quitte le lieu du combat en boitant, avant qu’il ne soit rempli de Kumojins découvrant le cadavre de l’eisenin, m’enfonçant dans la nuit profonde qui m’englobe de son épais manteau noir…