Leurs pas laissaient, sur le sol vaseux, des empreintes qui se remplissaient presque aussitôt par la gadoue des marécages sur lesquels ils marchaient. La terre, humide, gorgée d'une eau polluée et stagnante, se plaignait à chaque fois que l'un d'eux levait son pieds, en un bruit de succion écoeurant et désagréable. Leurs bottes, à moins qu'ils n'usaient de leurs compétences de Shinobi, avaient probablement déjà perdues leurs couleurs originale sous ce camouflage naturel d'un brun/vert peu appétissant. Néanmoins, c'était là la seule route qu'ils prendraient aujourd'hui pour plus de la moitié d'entre eux, afin de rejoindre ce qui allait bientôt être le lieu d'un spectacle impressionnant. La Prison Impériale du pays de la pluie verrait ses murs s'écrouler...et ses occupants en réchapper.

______________________Quelques heures plus tôt__________________________

Mon esprit bouillait d'impatience, mes mains tremblaient et mes pensées ne pouvaient arrêter de défiler à la vitesse de la lumière alors que mes cents-pas mettaient en évidence toute cette excitation que je ressentais. Autour de moi un clan en entier se mettait en œuvre pour agrandir le camp dans lequel il vivait temporairement, le temps que les choses s'amorcent. Ils vaquaient à leurs occupations quotidienne, sachant que quelque chose allait se passer dans quelques heures à peine...mais quoi...ils n'en savaient rien exactement. Ils savaient que Sabakyô Akumu, moi, allait mettre en œuvre les premiers signes avant coureur du retour de notre clan sur cette terre qu'était Ame No Kuni. Une terre qui avait perdue de vu ceux qui l'avait déjà gouvernée avant la présence impériale.

Assis devant une grande table faites de planches de bois rapiécées, ma canne restait bien plantée sur le sol alors que mes deux paumes se refermaient sur son bout le plus gros, celui qui me servait d'appuis. Devant moi, sur cette table de fortune, une grande carte avait été dessinée au mieux de mes souvenirs, au mieux de ce que j'avais pu voir et retenir comme information de mon escapade entre les murs extérieurs du périmètre qui recevrait bientôt notre visite. Cinq tours de garde et trois bâtiments bien protégées par une muraille de forme rectangulaire et ce...au beau milieu d'un marécage. Le seul point faible de cette prison était cette immense montagne contre laquelle elle était adossée. Elle offrait une défense naturelle qui protégeait ses arrières...mais ne disposait d'aucune tourelle qui en surveillait le flanc…C'était par là que j'allais m'infiltrer…pendant que les mercenaires que j'avais recruté s'occuperaient de faire diversion.

D'ailleurs, le premier d'entre eux arriva...guidé par l'un des miens qui l'avait aidé à traverser les lieux occupés par le reste des miens. C'était le Kadoria que j'avais rencontré à la capitale...celui qui s'était montré le plus insistant et le plus intéressé à notre marché. Il était suivis de près par les autres...qui arrivèrent tour à tour et lorsque nous étions enfin prêt, tous présents, je me levai...sous ma véritable apparence...que certains n'avaient pas encore vu.

Hmhmhm...bienvenu à vous. Dis-je alors de cette voix unique qu'était la mienne, empreinte de ce rire et de cette bonne humeur qui semblait pourtant si artificielle et étouffée par le masque étrange qui cachait mon visage...comme beaucoup d'autres Sabakyô d'ailleurs...

Je vous que certains d'entre vous n'ont pas chômer et ont trouvés d'autres esprits rebelles afin de s'épauler dans la lourde tâche dont nous nous occuperons dans quelques heures. Bien! Cela me prouve que vous êtes motivés...et j'ai besoin de gens motivés pour mener à bien notre mission. HmHmHm!

Puis, en positionnant ma main sur la carte, je n'attendis pas plus longtemps avant de leur montrer de quoi aurait l'air notre terrain de jeu aujourd'hui, en fin de journée. Une chaise avait été placée pour chacun d'entre eux, dont deux particulièrement qui étaient placée à mes côtés...les seules qui étaient réservée pour deux personnes en particulier. Tatsuo et son associer et lorsqu'ils furent enfin assis, comme tous les autres, je pointai ceux qui étaient « à droite » de la table tout en glissant ensuite mon doigt vers le Nord de la prison, là où une première tour se dressait derrière les murs de défenses.

Carte prison:

Vous vous occuperez de cette tour. Puis, en désignant l'autre groupe assis à gauche de la table, je glissai ensuite mon index vers la tour plus au sud.

Et vous, Celle-ci.

Le but pour vous est de nous offrir une couverture en faisant diversion sur ces deux points stratégiques. Nous diviserons leurs forces alors que nous, allons nous infiltrer en utilisant la montagne à notre avantage. Nous arriverons par l'arrière...car cette zone est laissée pour compte. Aucune tour n'y a été construite...cette partie du mur est donc moins surveillée et longe le bâtiment principal du milieu carcéral. Au Nord, il y a les bureaux administratif qui, je crois, renferme les bureaux des officiers. Vous devrez absolument faire attention à deux d'entre eux en particulier. L'un d'eux, dont je ne connais pas le nom, possède une chevelure rousse, un long manteau rouge aussi...il semble être l'intendant de la prison, le bras droit du directeur. L'autre...Taiki de son nom, possède une tignasse blanche et peu être reconnu par une cicatrice sur sa joue gauche. Il est probablement le chef de sécurité de la prison, le supérieur immédiat des gardiens. Ce sont, hormis le directeur, probablement les deux plus hauts gradés du milieu carcéral. Si vous le devez,vous les tuer…Hmhmhmhm!!!

Sinon...une fois que vous avez atteint votre objectif, les tours donc, votre but sera d'ouvrir les portes des murs afin d'assurer que nous puissions nous échapper une fois que nous aurons libérer ceux que nous allons chercher à l'intérieur. Suite à quoi...nous reprendrons contacte une fois que nous aurons quittés le périmètre.

Puis, me relevant de ma chaise, m'appuyant toujours sur ce baton de marche que je trainais en permanence avec moi, j'invitai le reste de la troupe à faire de même. Cette réunion était expéditive, rapide et ne nous laissait que peu de temps pour parler...mais le voyage jusque là nous permettrait de faire plus ample connaissance (pour ceux qui le voudraient) avec ceux qui seraient au sein d'une même équipe.

Équipes:

- Actu, y aurait quelque chose à faire pour se synchroniser et se simplifier la vie au besoin.

- Les carnets seront liés à celui de notre hôte, si complication ou besoin de renfort dans un cas comme dans l’autre, on s’tient au courant, en écrivant dans l’un, vous écrirez dans l’autre. On se connait pas certes mais j’me doute que si vous êtes là c’est comme moi que vous avez vos propres intérêts à participer à c’t’opération de sauvetage. Donc autant mettre toutes les cartes de notre côté, le temps de réussir notre affaire.

- Allez en voiture vous deux. Si on doit contourner et s’aventurer sur le flanc de la montagne qui surplombe la prison, autant prendre un peu d’avance. Amusez-vous bien les autres.

Spoiler:

Une simple lettre m'avait été adressé par Fujisawa pour participer à un certain travail. J'avais longuement hésité avant d'y donner suite. La cause des Sabakyo ne m'intéressait guère, et d'ailleurs, avec l'Empire achevée par des années de rébellion, je trouvais étonnant que des prisons Impériales puissent encore exister. Clan déchu, qui souhaitait retrouver ses terres ? En tant qu'Asshu je devrais sans doute ressentir de l'empathie pour eux, ces exilés parmi tant d'autres. Pourtant, je m'en fichais, je n'étais là, que pour finalement rendre service à une personne que j'appréciais. Pas l'organisateur de cette envolée lyrique militaire qui nous faisait un petit discours de présentation quand nous arrivions, mais bien Fujisawa, qui avait gagné mon respect.

Contraint de se terrer dans les marais, ce clan à peine rassemblé me faisait plus penser à un groupe de bandits plutôt qu'un clan. Cependant, le silence était de mise. Si Fujisawa m'avait conseillé aux siens, je n'allais pas le faire mentir, et sans participer aux éloges idéologiques et patriotiques, je n'aurai qu'à me contenter de faire mon travail et de le faire bien. Fort heureusement le plan paraissait bien ficelé et l'on me plaçait dans l'équipe de la personne même qui m'avait fait embauché. Notre équipe devait donc servir à la diversion. pour moi qui de coutume, était plutôt du genre discret c'était bien ma veine.

M'enfin, si comme l'organisateur suggérait que notre travail était de faire une diversion, je supposais que tuer un maximum de personne serait de bon augure. On assignait à mon équipe le poste sud de la prison et l'une de ses tours avec. Vu les personnes présentes et le nombre, je ne supposais pas que la mission nous serait bien difficile, même s'il ne fallait jurer de rien. Je ne voyais pas bien en quoi, pourtant, mes compétences pourraient être plus utile qu'une autre dans cette situation. J'étais là pour l'infiltration et l'assassinat normalement, c'est des Bakusho qu'il aurait dû embauché le jeune masqué...

Que de Shinobis errants autour de la table. Ce qui nous liait ? Soyons honnête, absolument rien, hormis des tractations et le lien de sang de certain. D'ailleurs en parlant de tractation, on ne m'avait même pas dit combien je toucherai pour cette mission, mais je supposais une belle somme et je ne sentais pas une ambiance assez bonne pour en faire la demande maintenant. Je ne connaissais que Fujisawa pour ma part, et je ne comptais pas me rapprocher des autres, pas même du troisième membre de notre équipe assigné pour l'occasion. La mission, selon ce qui était prévu, devait commencé dans le début de la soirée. Bien rapidement du coup, alors qu'aucune répétition n'avait été faite.

Intérieurement, en réalité, je songeais à la fuite au moindre au problème, en espérant que Fujisawa ne m'aura pas entraîné dans un gué-pied comme seuls les shinobis ont le secret. Enfin, l'un des Shinobis présents à cette petite réunion improvisée remis un carnet aux différents membres d'équipe. Chose qui ne me concernait qu'à peine, puisque je n'étais certainement pas le chef de mon groupe. Pour cette fois encore, je n'étais qu'un rouage parmi d'autre qui servait la cause d'autrui. À croire que mes talents ne servir les aspirations que des idéologues. Puisque l'heure approchait, il fallait de toute façon se soumettre à la réalité des faits, j'allais encore faire couler le sang ce soir.

Spoiler: