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 La piste du mouton noir [ PV Mai Akisa]

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Nukenin
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Message(#) Sujet: La piste du mouton noir [ PV Mai Akisa] La piste du mouton noir [ PV Mai Akisa] EmptyLun 4 Sep 2017 - 21:19

"Là où je passai, il arriva que l'herbe ne repoussât pas", m'avait dit un moine quand je quittais la dernière cité qui avait eut la bonté de me laisser séjourner en son sein. Longtemps, sur les routes, j'y vaquais toujours seul, et lorsque je croyais pouvoir en terminer avec le chemin, je sentais qu'il valait mieux ignorer les aspirations de paix. Le moine aurait pu me vexer, mais ce ne fut pas le cas, lorsque je lui tournais le dos pour décider de me rendre vers Hi no Kuni. Ce n'était qu'une image, bien sûr que l'herbe repoussait derrière moi, mais je savais fort bien ce qu'il désirait exprimer à travers cette analogie. Dans son village, encore, j'avais semé la mort. Et cette fois, chacun savait que j'en étais le responsable. J'avais manqué de prudence, c'était donc ma faute, au moins, je pouvais me consoler en sachant qu'ils n'avaient pas mon nom là-bas.

Alors qu'on me chassait en m'accusant de porter le malheur sur moi, un mauvais œil, tous ignoraient, et oubliaient, que ce fut l'un des leurs qui me payait pour achever sa besogne. Parce que trop craintif lui-même, parce que trop faible. Parce que donner la mort n'est pas aussi simple que de rompre un morceau de pain... Ma quête n'en finissait peut-être jamais et j'entrevoyais l'idée que je terminerai fatalement par m'y accoutumer. À cette vie, sans jamais parvenir au bout du chemin, si ce n'était dans ma propre fin.

J'avais assez d'argent pour vivre quelque temps sans avoir à travailler. Cela m'avait aidé à choisir Konoha, grande cité et capitale militaire du feu désormais, pour y séjourner quelque temps en touriste. Le chemin était long, mais au moins, là-bas où j'étais inconnu, peut-être trouverai-je de quoi me divertir et me détendre. J'avais le muscle douloureux et la marche essoufflée depuis quelques jours à force de ne pas vouloir m'arrêter. Les routes du pays du feu s'affichaient devant mes yeux comme un paysage idyllique. La paix y régnait depuis longtemps, cela se ressentait. Le printemps donnait de belles allures aux prés et aux forêts qui avaient la réputation d'enorgueillir les résidents de ce pays. Je me disais alors, en observant la vie et les fleurs aux mille couleurs qui bordaient les chemins que j'empruntais, que sur le socle de la rébellion qui fit tant de mort, avait finalement, au moins ici, poussé le germe d'un monde meilleur, comme l'avait promit Kumiko quand je l'eu connu.

D'après les cartes que j'avais pu voir, lorsque je n'étais plus très loin de Konoha, j'entendis en dehors du chemin, vers l'ouest, un mouton bêler si fort qu'il était impossible de ne pas l'entendre. Quoi que c'était en dehors de la route, je décidais de la quitter pour suivre le bruit, et là, loin dans la fougère, tandis que je m'enfonçais d'un bois de feuillus bien épais, j'entrevoyais la silhouette d'un mouton noir qui galopait trop vite pour que je trouvai la motivation de le poursuivre en courant moi-même. Sans vraiment me poser de question, je le suivais tout de même, jusqu'à parvenir au abord d'un ruisseau dont je trouvai l'eau bien claire. Ici, je trouvai une petite fille, bien habillée et bien propre, ce que je supposais même si je ne la voyais alors que de dos. Elle était, à genoux, près du ruisseau à cueillir, je ne savais quoi. J'allais m'annoncer, mais le bêlement, de beaucoup de moutons cette fois si fit entendre avant que je ne parle moi-même.

Je tournais le regard à ma gauche et trouvais là, un vrai petit troupeau accompagné de son berger et de ses chiens, qui longeaient eux-mêmes le ruisseau dans la direction de la petite fille en face de moi. Dans le troupeau, il y avait le mouton noir qui m'avait conduit là. Le seul parmi tous les blancs, qui suivait le berger comme de ses chiens. Curieuse image dont je ne savais pour quelle raison elle me captivait sur le moment. Le berger m'aperçut, mais ne semblait pas effrayé. Que je ne portais pas le casque cendré à ce moment devait y être pour quelque chose et qu'il était habitué à voir des Shinobis était de fait, en plus, une supposition raisonnable. Je tournais alors mon regard vers la petite fille qui se trouvait sur le chemin du troupeau, puisque le berger m'ignorait et je regardais simplement. Boire un peu d'eau, après le passage du troupeau, me faisait quelque peu envie en effet.
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Konoha
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Message(#) Sujet: Re: La piste du mouton noir [ PV Mai Akisa] La piste du mouton noir [ PV Mai Akisa] EmptyMar 5 Sep 2017 - 22:10

Le silence. C'était la seule chose qui se faisait entendre dans les sous bois. Un silence de mort il me semblait, en comparaison au raffut de la ville militaire d'où je venais. Les sons de Konoha étaient étouffés par les touffes feuillues qui s'agitaient de toute part, animées seulement par le vent. Et mêmes le bruit des branches qui grinçaient et le chant des oiseaux semblait bien muets à mes oreilles habituées aux bruits des pas incessants et des voix assourdissantes. J'aimais la forêt. J'avais toujours aimé la forêt. Pour son calme. Parce que j'avais l'impression de rentrer dans un autre monde totalement différent de celui dans lequel je vivais. Je m'y étais toujours sentie chez moi, et ça depuis le jour où papa m'y avait amenée pour la toute première fois. Un brin de nostalgie m'envahit alors que j'observai ce décor immobile. Rien n'avait changé depuis l'âge où je m'y aventurais plus jeune. Mais il manquait une seule chose par rapport à cette époque. Les conseils avisés de papa. Sa voix. Il n'avait jamais été très doué pour le silence. C'était vraiment marrant quand j'y repensais... Stop ! Il ne fallait pas penser à ça. Sinon ça me rendrait triste, et je devais rester positive et souriante. Une langue baveuse vint caresser le dos de ma main. Kuro... Mon toutou était vraiment très intelligent. Moi, j'étais persuadée qu'il pouvais savoir tout ce que je pensais. Les grandes personnes pouvaient dire ce qu'elles voulaient, elle ne connaissaient pas le lien qui nous unissait. Les animaux étaient extrêmement sensibles à tout ce qui les entourait, parce qu'ils s'estimaient égaux à la nature et qu'ils savaient converser avec elle au lieu de l'exploiter.

Je me remis en route. Je ne pouvais pas rester indéfiniment ici à observer le paysage. Le maître m'avait donné un mission à accomplir. Je ne voulais pas le décevoir. Je serrais les breteilles de mon sac à dos entre mes petits doigts alors que je slalomais avec agilité entres les obstacles qui se dressaient devant mon chemin. Et dire qu'il y a encore quelques temps, je rentrais à la maison toute griffée par des ronces. Je sentais Kuro derrière mes pas, qui me suivait toujours en silence. Mon regard balayai les alentours à la recherche de quelque chose de bien particulier. En tant qu'apprentie, j'étais souvent chargée d'aller chercher des plantes médicinales en forêt pour l'apothicaire qui m'avait pris sous sa tutelle. Surtout qu'il était assez vieux et ne pouvait pas se charger de cette tâche aussi aisément que moi. Et j'étais toujours volontaire pour ce genre de corvées qui n'en étaient plus tellement au final. Aujourd'hui je devais lui ramener une plante du nom de ... Hum... C'était toujours compliqué de retenir les noms des végétaux. C'était de grandes plantes avec plein de petites fleurs bleues qui ressemblaient vaguement à de mini orchidées mais en plus grand nombre. Je me dirigeai vers la rivière. Ah oui, des scutellaire. Le maitre m'avait dit que ce genres de plantes préféraient l'humidité alors qu'il était en train de m'en montrer pour que je puisses les reconnaître. On m'a toujours dit que j'avais une bonne mémoire visuelle ! Un patient avait des problèmes de stress qui l'handicapait beaucoup et cette plante avait des vertus pour les nerfs.

Je n'avais aucune notion du temps alors je ne sus pas combien de temps je mis pour arriver au bord de l'eau. Le courant était assez calme et les reflets du soleil sur la surface ondulante miroitaient dans mes iris comme des milliers de cristaux. C'était vraiment beau. Les berges étaient assez dégagées et je repérai rapidement ce que j'étais venue chercher. Ainsi qu'un troupeau qui s'approchait de moi au loin avec son berger et ses chiens. Je fis un hochement de tête en direction de l'homme avec un grand sourire et il me salua en retour. Je ne le connaissais absolument pas mais ça n'avait pas beaucoup d'importance, pas besoin de connaître pour offrir un sourire. Kuro jappa de joie alors qu'il plongeait les pattes dans le courant frais de la rivière. Je ferai bien la même chose, mais avant, je devais m'occuper de la récolte. Je m'approchais des scutellaire que j'avais repérés et après avoir sorti une grande boîte de mon sac à dos, je m'accroupis devant les plant. À l'intérieur du récipient en bois vieilli, se trouvai une vieille paire de ciseaux. L'apothicaire m'avait mis en garde, je devais faire attention à ne pas me couper avec. C'est donc avec beaucoup de précaution que je m'appliquais à couper les plantes que je déposai au fond de la boîte. Le troupeau s'était rapproché, je pouvais le dire avec certitude car j'entendais leurs bêlements et leurs sabots qui raclaient l'herbe fraîche tout près. Kuro était toujours dans l'eau, je l'entendais remuer de gerbes d'eau un peu plus en contrebas. Je ne le voyais pas, il était caché par de grands roseaux.

Je l'appelais. J'avais fini, je n'avais qu'à ranger la boite dans mon sac puis après m'être un peu mouillée, je repartirai à Kohona. Mais à ce moment, mon grand chien blanc se précipita à mes côtés en grognant et aboyant contre quelque chose qui semblait se trouver dans mon dos. Je me tournai rapidement sur moi même en déposant au sol toutes mes affaires en essayant d'être la plus précautionneuse possible. Juste à côté, les moutons avaient commencé à foncer tête baissée daans toutes les directions, effrayés par l'attitude de Kuro. Mon regard se posa finalement sur un homme qui se tenait derrière moi. Il portait une armure sombre, sûrement un shinobi. Pourtant Kuro en croisait souvent et il ne s'était jamais montré agressif. Je saisit le grand chien blanc par le col de mes deux bras. J'étais plus accrochée à lui qu'autre chose et s'il comptait partir, il me trainerai avec lui avec une facilité déconcertante mais il ne ferai jamais ça. Je ne comprenais pas pourquoi il était si méchant. Ce n'était pas dans ses habitudes et cet homme ne m'avait rien fait. Et il ne semblait pas vouloir me menacer. Enfin, je supposais. Je n'avais pas eu le temps de détailler beaucoup plus la personne qui me faisais face et la moitié de mon visage était plongé dans le long poils soyeux de mon chien. Je dis légèrement honteuse de la situation :
« Désolée. Kuro est gentil d'habitude. Mais je maîtrise. »
Faux. Je ne maîtrisais pas du tout la situation. Et si Kuro avait arrêté de japper, au grand bonheur du berger, qui tentais de regrouper son troupeau, il continuait de grogner de manière très peu amicale. Je fis une mou dépitée et rajoutai :
« Je ne pense pas qu'il ne vous aime pas, il a juste dû être surpris. »
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Nukenin
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Message(#) Sujet: Re: La piste du mouton noir [ PV Mai Akisa] La piste du mouton noir [ PV Mai Akisa] EmptyMer 6 Sep 2017 - 1:36

Soudain, j'entendis aboyer, que dis-je, japper violemment tandis qu'un gros chien blanc passait par-dessus le ruisseau, juste à côté, puis au-delà de la petite fille pour foncer sur moi. Je demeurai sur le moment immobile... Pour un civil, cela pouvait être effrayant, j'en conviens, mais pour un Shinobi, un chien "normal" ne valait pas plus qu'une mouche. La petite fille qui s'était relevée et avait crié un nom, avait sans doute appelé ce chien qui lui appartenait à elle et non au berger. Ce brouhaha du moment causait alors le désordre dans le troupeau de moutons non loin de là. Les bêtes, braillant de frayeur, se mirent à courir en tous sens, tandis que le pauvre berger s'évertuait à les réunir de nouveau en brandissant sa canne. Ses chiens l'y aidaient comme ils pouvaient, mais avec le gros chien blanc face à moi qui n'en démordait pas, cela relevait de l'impossible. Ce chien blanc restait en effet à distance, sans pourtant cesser de me faire front.

Alors que j'offrais toute l'innocence dont mon faciès savait se faire témoin. Je n'étais pas dupe de la raison qui poussait cet animal à me traiter de cette façon. Fidèle à sa maîtresse qu'il devait être, et sans doute sensible tant à des odeurs que des sensations que les hommes ne savaient plus capter depuis longtemps, il devait craindre pour sa sécurité. Quoi qu'aucune mauvaise intention ne m'animait, lui, ce chien blanc, que sa maîtresse appelait "Kuro", le sentait, au fond de moi, il le sentait, mon instinct. Mon abîme... La petite fille ne tardait pas à courir vers lui pour le saisir au col. La pauvre, je voyais qu'elle peinait à le tenir son bestiau. La tête emmitouflée dans ses longs poils à s'accrocher à lui pour l'empêcher de m'attaquer. La vérité était que le chien acceptait plus de se tenir à l'écart parce qu'elle le lui demandait par le geste que parce qu'elle avait la force de le tenir. Nul doute que la bête l’entraînerait si elle le souhaitait. Le chien cessait d'aboyer quand elle l'attrapait, mais il ne cessait pas encore de grogner.
Je continuais de rester immobile, le visage paradoxalement illuminé de bonté et de douceur. La petite fille, que je devinais honteuse de la situation, tentait de minimiser l'affaire en s'exprimant comme elle pouvait tandis qu'elle devait toujours le tenir.
-Désolée. Kuro est gentil d'habitude. Mais je maîtrise. Je ne pense pas qu'il ne vous aime pas, il a juste dû être surpris.

Les aboiements en moins, le berger parvenait enfin à rassembler une partie de son troupeau. Ses propres chiens encerclant le groupe, cependant une partie qui avait traversée le ruisseau était encore hors de portée, et ses propres chiens étaient encore occupés à tenir ce qu'il était parvenu à rassembler. Je ne répondais pas à la petite fille sur le moment. Je fixais plutôt son chien, droit dans les yeux, pour lui laisser entrevoir ce qu'il avait le courage de défier. Car si sa maîtresse devait voir mes yeux bleus, tout emprunt de pureté, lui devait y trouver dans le fond les crocs acérés de la bête métaphorique contre laquelle je luttais constamment, comme autant d'élans de nos instincts primitifs que je m'efforçais de dominer. Triste j'étais soudainement, tandis qu'en moi je l'entendais, ma propre voix qui criait "tue-le, tue-le, mange-le, c'est son heure !" Et ma même voix qui lui ordonnait le silence. Un esprit, enchaîné par le même esprit, quelle curieuse sensation d'avoir conscience que son être se scinde en deux et que c'est pourtant toujours une seule et même entité qui parle à soi-même. Je relevais un regard désolé sur la petite fille, désolé et compatissant tandis que je lui répondais enfin d'un timbre aussi doux que je pouvais l'accompagner de délicatesse.
-Ce n'est rien ce n'est pas ta faute. Ni la sienne. C'est un bon chien et c'est tout.

Cette enfant, aux longs cheveux châtains et aux yeux hétérochromes. Un œil bleu et un vert. J'y trouvais le reflet de l'innocence, là encore, et la malice d'un malheur enfoui sous le couvercle d'un deuil. Si dans mon regard on entrevoyait toute la douleur du monde et la volonté de bienfaisance, dans le sien ne se lisait que la naïveté et la simplicité du bonheur. Ce que les enfants possèdent et perdent malheureusement si vite. Moi hélas, je n'aurai pas eu autant de temps qu'elle pour le conserver en mon sein et mon cœur.
Je n'allais pas lui dire que son chien avait simplement vu en moi le loup noir et furieusement vorace que je pouvais être autant que le saint que je paraissais, et était aussi en même temps...
-Comment tu t'appelles ? Lui demandais-je doucement.

Mais elle n'eut pas le temps de répondre, le berger venait en effet vers nous. Quoi qu'il aurait pu gronder la jeune fille à cause des élans de son animal, il n'en fit rien, pour au contraire lui demander si elle allait bien. Puis gêner, il nous demandait si dans la panique, nous n'avions pas vu dans quelle direction s'étaient enfuit ses moutons encore disparus. Je relevais le regard vers le troupeau encerclé de ses propres chiens, et je n'y voyais plus le mouton noir.
-C'va petite, tu n'as rien ? Excusez-moi, vous ne sauriez pas où sont partis mes derniers moutons ? Ils allaient dans tous les sens, je n'ai pas bien vu...
-Ils ont passés le ruisseau. Lui répondais-je simplement. Je peux peut-être vous conduire si vous voulez. Je saurai les pister.
-Hô vous êtes bien aimable monsieur.
-Non du tout, c'est juste que c'est ma faute et je veux réparer.
-Mais non enfin.


Mais je n'insistais pas plus en répondant d'un silence pour retourner le regard sur l'enfant. Le Berger ignorait pourquoi "Kuro" grognait après moi, mais moi, je savais, et je ne pouvais pas lui en vouloir. Un homme qui portait si fortement l'odeur du sang, de la violence et de la mort sur lui, ne pouvait conduire cette bête qu'à vouloir l'éloigner de sa maîtresse au plus vite, quelque fut mes intentions envers elle.
-Je suis désolé petite. Lui disais-je en baissant le regard sur le sol.
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Konoha
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Message(#) Sujet: Re: La piste du mouton noir [ PV Mai Akisa] La piste du mouton noir [ PV Mai Akisa] EmptyMer 6 Sep 2017 - 18:08

L'homme ne semblait pas offusqué de la réaction de Kuro, auquel j'étais toujours cramponnée. J'en profitais pour l'observer du coin de l'oeil alors que son regard à lui était tourné vers mon chien. Il était très grand. Et il le paraissait encore plus par contraste avec ma petite taille. Il portait une énorme armure très sombre et assez effrayante que je nosais détailler plus longuement. Tout son corps y était enfoui et seule sa tête était à nue. Son visage contrastait d'ailleurs de sa luminosité avec les couleurs ténébreuses de sa tenue. Il n'avait pas beaucoup de cheveux pour cacher sa peau claire. Son regard était lui aussi très clair, d'un bleu magnifique. Le rendu était étrange. On aurait dit un ange enfermé dans l'armure d'un monstre. L'homme levai les yeux et je replongeais mon visage dans les poils de l'animal en fixant un point immaginaire derrière le shinobi. Papa m'avait toujours dit de ne pas dévisager les gens avec de grands yeux comme j'avais l'habitude de le faire. Puis, après il rigolait et me frottait la tête affectueusement. Qu'es qu'il pouvait me manquer parfois. Je ne savais pas pourquoi je pensais à lui à cet instant. Peut-être parce que le sourire que me retournait cet étranger me faisait un peu penser à celui que mon père m'offrait tous les jours.

« Ce n'est rien ce n'est pas ta faute. Ni la sienne. C'est un bon chien et c'est tout. »
Non. C'était faux. Il mentait. Kuro n'avait pas à faire ça, il était méchant. Et moi je ne voulais pas qu'il soit méchant. Et c'est moi qui l'avait élevé, j'aurai du faire plus attention. J'étendis mon bras gauche vers mon sac comme je pus pour attraper entre toutes mes petites affaire, la corde en cuir vieilli qui faisait office de laisse. Me voyant la saisir, le chien baissa directement ses grandes oreilles poilues. Je l'atachai rapidement sans trop serrer pour eviter de le blesser. Il n'aimait vraiment pas ça ! Alors que je m'apprêtais à m'excuser une nouvelle fois. L'homme me demanda mon nom. Les gens qui m'avaient élevé m'avaient toujours conseillé de ne pas parler aux étrangers, de ne pas leur donner des informations sur moi. Je ne comprenais pas bien pourquoi ? Ça n'avait rien de mal de donner. C'était sûrement pour ça que j'avais toujours ignoré leurs avertissements. En plus les gens n'étaient pas méchants si on ne les incitaient pas à l'être non ? Moi je ne pensais pas. Si j'étais gentille avec eux, ils le seraient avec moi. Je m'apprêtais à répondre à sa question quand l'homme aux moutons vint à notre rencontre. Je m'attendais à me faire crier dessus mais il n'en fut rien. L'homme s'enquérit seulement de mon état. C'était étrange comme les gens pouvaient être bienveillant à mon égard alors que je ne les connaissaient pas. Ça avait toujours été ainsi. Je le regardai et lui sourit, le regard plein d'excuses en hochant la tête pour confirmer que j'allais bien. Puis je murmurai un désolé honteux. Kuro avait arrete d'aboyer à l'approche du fermier ce qui me rassura.

Le nouvel arrivant, lui, ne sembla pas m'en vouloir et enchaîna :
« Excusez-moi, vous ne sauriez pas où sont partis mes derniers moutons ? Ils allaient dans tous les sens, je n'ai pas bien vu... »
Le shinobi informa qu'il avait vu où était partis les moutons manquants et qu'il pourrait les retrouver. Il se dit responsable du désordre. C'était faux, il n'y était pour rien, il ne faisait que passer sans demander son reste. C'était moi et Kuro qui avions provoqué ça. Mais proposer mon aide serait sûrement ridicule. Mon père m'avait appris à suivre les traces des proies qu'il traquait mais je ne serais pas plus utile qu'un shinobi. À part si les moutons s'étaient transformés par miracle en petits lièvres. Et je ne comptais pas lâcher Kuro pour qu'il les trouve, il avait fait suffisamment de bêtises comme ça. Il était puni, voilà ! L'homme en armure dont j'ignorais d'ailleurs le nom se tourna de nouveau vers moi :
« Je suis désolé petite. »
Apparemment je n'étais pas la seule à abuser des excuses. Mais je ne pouvais pas accepter les siennes. Je penchai ma tête légèrement sur le côté en haussant les épaules, puis avec un grand sourire, je lui répondis d'un ton amusé :
« Pourtant tu n'as pas à l'être ! »
Je ne savais pas si le tutoiement était approprié mais j'avais hérité du côté chaleureux de mon père. Je ne m'embrassait pas longtemps des formes et des coutumes, si je pensais ne pas y être obligée. C'était un peu froid et distant la bienséance quand même. Et je ne pensais pas qu'il pourait s'en offusquer. Il avait l'aire très gentil même s'il avait une armure qui faisait un peu peur.

Je me relevais en époussetant mes habits clairs. Puis je me tournai avec dynamisme vers le berger pour lui demander :
« Es que je pourrais venir avec vous ? Je veux dire... Je m'entend bien avec les animaux, ce sont mes amis. »
L'idée ne sembla pas déplaire au berger, mais je pensais surtout qu'il ne voulait pas refuser pour ne pas me décevoir. Ce n'était pas bien grave. Ça ressemblait à une sorte d'expédition. C'était super amusant ! Je pris mon sac en rangeant rapidement tout mon materiel à l'intérieur puis après avoir ordonné à Kuro de rester tranquillement ici en m'attendant, je mettais mon sac sur mes épaules. Je commençai à avancer en interpellant les deux hommes, d'un ton joyeux :
« On y va ? Sinon ils vont partir très très très loin ! »
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Message(#) Sujet: Re: La piste du mouton noir [ PV Mai Akisa] La piste du mouton noir [ PV Mai Akisa] EmptyJeu 7 Sep 2017 - 1:41

-Pourtant tu n'as pas à l'être ! Me répondit-elle sur le ton de l'amusement avec un grand sourire.
J'en penchais la tête sur le côté, attendris que je fus par la naïveté de cette enfant qui n'avait décelé la folie meurtrière qui sommeillait au fond de mon cœur. Le Berger n'avait pas le temps de me répondre qu'elle en rajoutait d'avantage, car à peine époussetée qu'elle se retournait vers lui, pleine d'entrain, comme une enfant qui partirait à l'aventure en fait.
-Est-ce que je pourrais venir avec vous ? Je veux dire... Je m'entends bien avec les animaux, ce sont mes amis.
Je n'avais pu retenir un sourire sur le coup, certes léger mais sincère. Elle me touchait une fois de plus avec son innocence et sa naïveté. La pauvre, elle n'aurait jamais à voir ce que les invocations des Shinobis peuvent faire sur les champs de bataille. Ses "amis" savaient fort bien se montrer vorace quand les bonnes occasions se présentaient. Toutefois, je ne tenais pas à gâcher cette innocence, bien au contraire, c'était exactement ce que j'aimais préserver par-dessus tout.
Le Berger ne lui répondait pas, il avait l'air un peu gêné de mon point de vue, sans vraiment oser dire non, je n'étais pas convaincu qu'il disait complètement oui. Mais la petite fille saisissait l'occasion de son silence pour valider sa propre proposition.
-On y va ? Sinon ils vont partir très très très loin !

Le Berger souriait à son tour devant son entrain. Nous allions donc partir tous les trois pour retrouver... Des moutons. Mais avant de se mettre en route, il posait le regard sur moi, un regard fort aimable, tandis que mon regard, lui, était vagabondant vers d'autres horizons.
-Je suis Soshiro, enchanté Shinobi, et vous comment vous vous appelez ? Me demandait-il poliment.
-Je m'appelle pas. Lui répondais-je sèchement comme un réflexe, oubliant que je n'étais pas au "travail".
-Merci pour votre aide monsieur Pa.

J'écarquillais les yeux sur le moment. Il avait réellement cru que je m'appelai Pa... Celle-la, j'admets que je ne m'y attendais pas... Plutôt que de lui dire la vérité et de lui faire remarqué du coup comme je pouvais être aussi glaçant que tendre, je décidais de ne rien retordre pour le convaincre qu'il avait bien entendu. J'aurai donc "Pa" pour nom aujourd'hui...
-Et toi petite, tu t'appelles comment ? Demandait-il ensuite à la jeune fille.

Je passais devant eux pendant ce temps, pour me diriger vers le bord du ruisseau. Je fis un seul hochement de tête au berger, quand il me disait merci, juste qu'il ne s'adresse à la petite fille. Quand j'atteignis le bord de l'eau, je me tins droit et format un mudra avec la main droite que je conservais le temps de la concentration. Détecter le chakra d'une bande de moutons... Cela, jamais je ne l'avais fait jusqu'ici, et je me demandais avant de commencer si leurs chakras ne seraient simplement pas trop faibles pour que je puisse le ressentir, quand bien même j'étais un Shinobi sensoriel. Les yeux fermés, je m'y efforçais pourtant avec acharnement, jusqu'à effectivement ressentir une très faible intensité chakratique dans la direction où je les avais vu s'enfuir. J'en avais oublié d'écouter le prénom de la petite fille, tant j'avais dû me concentrer...

Bassement, j'annonçais ma trouvaille, mais j'y mettais de la retenue, car rien n'était absolument certain en réalité.
-Je sens bien quelque chose à environ deux cents mètres d'ici. Mais rien ne dit qu'il ne s'agit pas d'autres animaux que vos moutons. Je ne détecte pas souvent ce genre de chakra... Si vous souhaitez qu'on s'y rende je peux aller voir, cela vous évitera le déplacement.
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Message(#) Sujet: Re: La piste du mouton noir [ PV Mai Akisa] La piste du mouton noir [ PV Mai Akisa] EmptyJeu 7 Sep 2017 - 22:48

Je trottinais joyeusement juste devant les deux hommes qui suivaient mes pas avec un peu moins d'entrain que moi. Moi, je trouvais ça vraiment très excitant ! J'avais l'impression de partir à l'aventure comme lorque je partais à la chasse avec mon papa. Derrière moi, les deux autres semblaient être en train de faire connaissance. Je ne pus m'empêcher de laisser trainer une oreille. Le berger prit la parole en premier. Il se nommait Soshiro. C'était assez banale, enfin, je connaissais une personne qui s'appelait Shiro, et ça ressemblait beaucoup. Shiro demanda ensuite son nom à monsieur le shinobi en armure. Ce dernier répliqua qu'il ne s'appelait pas. Ce n'était pas très gentil quand même... Il devait être timide.
« Merci pour votre aide monsieur Pa. »
Ah ! Il s'appelait Pa ! J'avais cru qu'il ne voulait pas que l'on s'adresse à lui au début. Ça m'avait paru étrange parce qu'il avait l'aire très gentil. C'était tout de même un drôle de nom : Monsieur Pa. Pa ? Comment ça s'écrivait ? Je n'en savais absolument rien. Ça avait au moins l'avantage d'être original.

Soshiro s'adressa ensuite à moi pour me demander mon identité à moi. Je ralentis un peu pour me mettre à son niveau alors que Pa nous distança en quelques foulées. Il devait juste être un peu timide, c'était tout. Je tournai mon visage vers le berger et tout sourire, je lui répondis :
« Moi c'est Mai. Mai Akisa ! Je vis à Kohona. »
Sur ce, je pointais mon petit doigt fin vers la direction où je supposais être la ville en scrutant les environs. Puis je lui demanda avec entrain :
« Vous aussi ? Parce que je ne vous y ai jamais vu ! »
Il me répondis par la négative. J'en profitai pour le dévisager. Il était brun aux yeux marrons. Plutôt banal en soi, quoique d'apparence un peu rustre. Il portait une petite barbe courte. J'avais envie de lui toucher les joues pour voir ci ça chatouillait ! Après avoir rejoint l'endroit par lequel les moutons étaient partis, monsieur le Shinobi resta stoïque pendant quelques instants. Qu'es qu'il faisait ? Je n'en savais rien. Je ne comprenais pas comment fonctionnaient ces gens. Alors Soshiro et moi restâmes à distance convenable, en attendant une réaction de la part du Shinobi.

Au bout d'un moment, Pa pris finalement la parole :
« Je sens bien quelque chose à environ deux cents mètres d'ici. Mais rien ne dit qu'il ne s'agit pas d'autres animaux que vos moutons. Je ne détecte pas souvent ce genre de chakra... Si vous souhaitez qu'on s'y rende je peux aller voir, cela vous évitera le déplacement. »
Mais ? Mais... C'était génial ! Il avait réussi à retrouver les moutons juste comme ça ! Je serais toujours impressionné par les capacités des Shinobis. Je le regardai, les yeux écarquillés, des lumières qui pétillent plein les yeux. Je m'exclamais d'une voix aiguë :
« Mais c'est vraiment trop bien ! »
Je sautillais presque. Je ne tenais plus en place. Je commençai déjà à m'éloigner dans une direction sans savoir vraiment où il fallait aller.
« Monsieur Pa ! Monsieur Pa, par où il faut aller ? Par là ? Où ici ? »
Tout en l'interrogeant, j'indiquais deux directions opposés de mes bras, en fermant les yeux.
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Message(#) Sujet: Re: La piste du mouton noir [ PV Mai Akisa] La piste du mouton noir [ PV Mai Akisa] EmptyVen 8 Sep 2017 - 0:29

Je m'attendais à ce que Soshiro, le berger, me réponde, mais c'était la jeune fille qui intervenait la première quand j'annonçais avoir détecté un semblant de chakra "animal". Elle débordait d'une certaine énergie typique, comme celle que l'on trouve chez les jeunes qui cherchent à prendre le monde dans son entièreté. Sans doute, sans mesure, assurés qu'il ne peut rien leur arriver. La confiance de la jeunesse s'oppose souvent à la sagesse de la vieillesse. Là, il n'y avait pas de quoi faire tout un drame. Nous cherchions des moutons, pas des soldats embusqués. Elle galopait jusqu'à côté de moi, en débitant un flot de paroles si rapidement que j'aurai presque eut de la peine à la suivre.
-Mais c'est vraiment trop bien ! Monsieur Pa ! Monsieur Pa, par où il faut aller ? Par là ? Où ici ? Me disait-elle en pointant plusieurs direction du doigt.

Je souriais légèrement, sans me forcer pour le coup. Son énergie devait être communicative, au point que je m'en adoucissais sans m'en rendre compte. Le berger nous rejoignait, bien moins vite. Le pauvre devait encore garder le restant de son troupeau, et je doutais qu'il fût judicieux de l'emmener avec nous aussi loin pour si peu. Il nous le fit remarquer, encore un peu gêné qu'il était, mais devançant la problématique, je lui offrais un regard compatissant et la solution.
-Je dois garder mes moutons qui sont encore là... Mais si vous pouvez y aller. Je vous attendrais ici, les autres bêtes pourront boire en attendant, si... Cela ne vous dérange pas.
-Je ne l'imaginais pas autrement. Ne vous inquiétez pas, si ce sont vos moutons là-bas, je vous les ramènerai.


Je me doutais avec cela que la petite fille voudrait venir. Je pouvais faire la grosse tête et le mauvais pour la laisser derrière, mais elle mettait tant de joie dans une si petite entreprise, que je n'en avais finalement pas le cœur. Portant le regard sur elle, je voulais tout de même m'assurer qu'elle fusse en sécurité. Qui sait, s'il devait arriver quelque chose, je ne me voyais pas annoncer la triste nouvelle à ses parents.
-Tu peux venir, mais toi et ton chien vous restez près de moi et s'il y a le moindre problème vous courrez jusqu'ici, j'espère que c'est bien entendu. Puis retournant le regard au berger, je concluais avec lui. Je ferai au plus vite.

Ainsi, je démarrais, sans même attendre, ou m'intéresser à la réponse de l'enfant que je devinais par avance. Une attitude glaciale peut-être, alors que la tendresse de mon faciès ne se rompait pas pour autant. Mais mon souhait de solitude demeurait en tout moment intact, quoi que ce vœu était parfois bien lourd à supporter, il s'agissait de la sécurité d'autrui et de leur bonheur. Mes pas étaient volontairement lents, tandis que nous nous enfoncions un peu plus dans le bois. Je le faisais exprès pour permettre à la petite fille de me suivre. J'avais de bien plus grandes jambes qu'elle, mais je tenais à ce qu'elle reste toujours proche de moi.
-Tes parents ont bien confiance de te laisser vagabonder seule dans la forêt à ton âge. Lui disais-je comme une remarque. Même si ton chien est bien dressé et te protège, il te faut être prudente. Tous les hommes ne sont pas bons à rencontrer.

Ainsi lui parlais-je, avec un peu de hauteur et sans la regarder. Mon timbre se fit aussi mélodieux que tendre, et même si la réalité était que je n'avais pas la moindre affection pour cette enfant que je connaissais à peine, il me peinerait toujours d'apprendre que l'innocence fut frappée d'une nouvelle ignominie. Konoha, et ses alentours étaient cependant en paix m'avait-on dit, bien loin des cruelles vérités du monde et de leurs d'atrocités que l'on s'efforce la plupart du temps d'oublier ou d'ignorer. Quand j'évoquais tous les hommes, je m'incluais d'ailleurs parmi eux. Mercenaire à la solde de personne, si la pauvre savait sentir l'odeur de la mort et du sang elle me fuirait sans même y réfléchir. J'appréciais pourtant, il est vrai, que quelqu'un me regarda sans crainte, avec la simplicité dont j'avais oublié la saveur depuis bien longtemps, jusqu'à ce que cet enfant me la rappelle en cet instant.
-Si j'avais eu une fille en tout cas, je passerai ma vie à m'inquiéter pour elle. Disais-je enfin avec fatalité.

Il était quasiment certain que je n'en aurai pas en tout cas. Chose qui ne me traversait normalement jamais l'esprit. Le seul enfant que j'eu jamais n'a pas atteint une année... Mon regard se noircissait, emprunt désormais d'une douloureuse mélancolie. Impossible qu'il était d'oublier le sort de la seule famille que je n'aurai jamais réussi à construire, pour la voir détruite par le sort d'un destin que je pense avoir mérité au final. Je n'allais pas lui en faire le récit pour autant, et me forçant à me reprendre, je retrouvai petit à petit une quiétude simulée certes, mais aussi parfumée d'une tendresse qui elle, était tout à fait sincère.

Arrivant non loin de l'endroit où j'avais sentis les chakra d'animaux. Je sentais maintenant quelque chose qui me ramenait de force à la réalité en plus de me placer instinctivement sur mes gardes. L'odeur du sang. Je me plaçais immédiatement devant la petite fille. Et allez savoir pourquoi, son nom que j'avais à peine entendu me revenait alors en mémoire, comme si le fait de la protéger lui donnait soudain de l'importance en mon cœur. En plein bois, remplit d'arbres serrés les uns contre les autres, nous entendions alors des grognements, et d'autres sons tout aussi angoissants. Puis, nous entendîmes aboyer une ou deux fois assez violemment. Je portais la main au manche de ma faux, question de sécurité, sans cesser de marcher. Quand nous vîmes ce qui causèrent ces bruits, il n'y avait pas de quoi se réjouir.

Les moutons blancs étaient dévorés par une bande de chiens errants et sans doute affamés depuis longtemps pour avoir fait un tel carnage. Les bêtes étaient ouvertes, l'une d'elles était en train d'être dévorée vivante et on l'entendait bêler sa douleur sourdement tandis que l'un des chiens lui serrait la jugulaire avec ses crocs. Le sol maculé de sang, la meute qui pataugeait dedans comptait environ huit chiens plus ou moins gros. Voyant les carcasses dépouillées et les pauvres chiens qui crevaient la faim depuis longtemps, je ne voyais là pour ma part qu'un spectacle naturel au sens où la nature, si belle soit-elle, était aussi capable de cautionner ces atrocités. La pauvre enfant, qui avait voulu de l'aventure, devait faire avec cette nouvelle vérité, si tant est qu'on ne l'y avait jamais confronté avant.
-Reste en arrière. Lui ordonnais-je sèchement tandis que je sortais ma faux bien calmement.

Le mouton noir, le fameux qui me conduisit jusqu'ici, lui était encore vivant. Cerné contre arbre, trois chiens tentaient de l'attaquer, mais au-delà de brailler, il se défendait, il s'accrochait à sa vie de toutes ses forces alors que tout était contre lui en réalité. Comment un mouton pourrait-il faire face à des chiens ? Lui le faisait, simplement en montrant tellement de volonté, que ses assaillants, qui grognaient et bavaient, doutaient qu'ils puissent parvenir à le dévorer lui aussi. D'ordinaire, cette meute aurait fuit je pense, mais là, trop affamés qu'ils étaient, ils n'étaient pas prêts à abandonner leur proie si facilement. Aucun plaisir, ni fureur ne ressortit de moi au moment où je comprenais que j'allais devoir en tuer quelques uns pour faire fuir les autres. J'aurai pu faire ressortir la bête qui sommeillait en moi pour les faire déguerpir, mais je ne voulais pas effrayer Akisa plus qu'elle ne pouvait peut-être déjà l'être.
-Tu devrais pas regarder. Lui disais-je tandis que je m'avançais vers la meute.
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Message(#) Sujet: Re: La piste du mouton noir [ PV Mai Akisa] La piste du mouton noir [ PV Mai Akisa] EmptySam 9 Sep 2017 - 17:35

Je détachais Kuro qui semblait un peu plus serein. Je n'aimais pas le voir si triste quand je devais lui laisser sa laisse au cou. Dès qu'il fut de nouveau libre, il se plaçait entre moi et les deux autres hommes qui arrivaient lentement à ma suite. Soshiro ne semblait pas disposé à laisser le reste de son troupeau ici et après avoir discuté quelques instants avec Pa, ils convinrent que le berger ferait mieux de rester avec ses animaux. J'attendais tranquillement qu'ils s'arrangent entre eux, en flattant l'encolure de mon gentil toutou.
Au bout d'un moment, monsieur le Shinobi se tournai face à moi et me dit :
« Tu peux venir, mais toi et ton chien vous restez près de moi et s'il y a le moindre problème vous courrez jusqu'ici, j'espère que c'est bien entendu. »
Bien évidemment que je venais ! Je ne voyais pas la chose autrement de toute manière ! Et puis, il ne pouvait pas m'obliger à rester ici, j'avais le droit d'aller où je voulais. Et j'étais têtue. J'acquiesçait quand même avec vigueur. Il n'y aurait pas de problème, nous allions seulement chercher des moutons après tout ! Pa s'engagea dans la forêt. Je le suivis de près. L'homme marchait avec assurance. Il savait où aller, per où passer et où poser les pieds pour ne pas se faire mal. Je le suivais avec facilité. J'étais très très forte pour marcher dans la forêt en plus du fait qu'il me traçait la bonne voie. Kuro était presque sur les talons de l'homme et ne lachai pas d'un oeil. Il était vraiment bizarre ces temps ci !

« Tes parents ont bien confiance de te laisser vagabonder seule dans ...»
Mes parents ... Si ils étaient encore là, je ne serai sûrement pas ici. Ils... Ils n'étaient plus là... Plus là pour me dire de faire ou de ne pas faire certaines choses. Plus là pour me surprotéger par amour, pour me couvrir de leur amour. Kuro était ma seule famille. Ce n'était pas ma faute, on m'avait souvent dit que papa était parti pour rejoindre maman dans un endroit où ils pourraient être ensemble, parce qu'ils s'aimaient beacoup. Maintenant je savais qu'ils s'étaient éteints. Qu'ils avaient disparus à jamais. Ce n'était pas leur faute. Ni la mienne. Ça me rendait très très triste, mais papa disait toujours qu'on ne pouvait plus rien faire pour ce qui n'étaient plus rien.
« Si j'avais eu une fille en tout cas, je passerai ma vie à m'inquiéter pour elle. »
Ils l'avaient fait. Toute leur vie, ils s'étaient inquiétés pour moi. Ils n'avaient juste pas eu la chance de la finir avant la mienne. Maintenant j'étais la seule à m'inquiéter pour moi. Des larmes coulèrent lentement sur mes pommettes. Je n'arrivais pas à m'en empêcher. Je les essuyait doucement de mon doigt. Peut-être qu'un jour, je n'aurais plus de larmes à leur donner. Je ne répondis rien. Je ne voulais pas qu'il entende la tistesse dans ma voix. Je ne voulais pas qu'il se retourne et voie celle qui perlait à mes yeux.

Après quelques minutes de marches, des sons parvinrent à nos oreilles. On aurait dit plein de Kuro qui grognaient et jappaient. Notre petit groupe se resserra progressivement alors que nous avancions toujours. Puis je les vis. Les moutons. Le sang. Les chiens. C'était horrible. J'avais toujours eu horreur du sang. Même lorsque papa ramenait ses prises à la maison qui étaient déjà mortes depuis longtemps, j'avais toujours un peu de mal à regarder. Je détournai rapidement les yeux pour focaliser mon regard vers un point immaginaire à ma droite. Kuro se mit à aboyer tres fort en me poussant doucement contre un arbre de son flanc. Je m'adossai à celui ci. Alors que mon chien faisait barrière de son corps. Un des moutons poussait des bêlements qui me brisaient le coeur. Je ne voulais pas entendre. Avoir le moins de souvenir possible.
« Reste en arrière. »

J'entendis ses pas s'éloigner et une peur panique me saisit. Où allait-il ? Il me laissait seule ici ? Non ! Il ne pouvait pas ! J'avais peur. Tellement peur. Je glissais le long de l'arbre et m'accroupie au sol, la scène s'eclipsa entièrement derrière les poils blancs de Kuro. Je posai ma main sur lui. Je sentais son poul battra à cent à l'heure. Je me concentrais seulement sur ce son, cette sensation. Boum boum boum. Il était en vie. Je l'étais. J'étais effrayée. Je n'entendais rien d'autre que les battements effrénés du coeur de mon chien. Il était avec moi. Il ne pouvait rien m'arriver... Non ? J'ôtai mon sac à dos et le collait contre mon buste. Comme s'il pouvait me protéger. Puis Kuro cessa d'aboyer. D'un seul coup. Pourtant tout son corps s'était tendu d'un seul coup. Qu'es qu'il se passait ? J'osai retourner mon regard vers la scène atroce en me décalant un peu de derrière Kuro. La première chose que je vis ce fut ses dents. Tranchantes. Ensanglantées. Elle semblaient être tout près de moi, prêtes à me dévorer. Il était noir, totalement noir. Ses yeux étaient noirs et me fixaient d'une lueur prédateur. Il ressemblait plus à un monstre qu'à un chien errant. Kuro semblait prêt à lui bondir dessus au moindre petit geste de sa part. J'avais peur. Je ne voulais pas qu'ils se battent. Mais l'autre ne cillai pas. Personne ne cillai en fait. Le temps semblait s'être figé dans cette confrontation visuelle. Il se contentait d'attendre. Qu'es qu'il attendait ? Je ne savais pas. Puis, lentement, il s'approcha d'un pas. Kuro se mit à grogner menaçant. Je ne voulais pas que Kuro soit blessé. Non ! J'ouvrais mon sac, les mains tremblantes mais le plus rapidement que je pus. Au fond, je trouvai un des bouts de viande séchée que je gardais pour Kuro. Lentement, je tendis le bras avec la nourriture en direction du chien errant noir. Kuro cessa de bouger, les babines retroussées mais en laissant approcher l'animal. Mon chien savait que l'autre ne devait pas se sentir menacé pour qu'il parte en se contentant de la viande séchée. Lentement, il approchait son museau en bavant abondamment. Qu'il la prenne et s'en aille ! Qu'il s'en aille !
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Message(#) Sujet: Re: La piste du mouton noir [ PV Mai Akisa] La piste du mouton noir [ PV Mai Akisa] EmptyDim 10 Sep 2017 - 0:39


Ce ne sont que des chiens, me disais-je en tenant en main la faux. J'entendis Akisa reculer derrière, sans doute comme une souris contre son arbre et je devinais que son chien détaché la sauvegarderait en cas de problème. Ce ne serait pas long savais-je par avance. Ce ne furent alors ni les grognements, ni les aboiements, ou encore, ces yeux injectés de sang fixés sur moi, qui m'auraient fait vaciller. Je ne comptais même pas user mon chakra sur ces animaux, ça n'en valait pas la peine. La bave aux babines, ils m'attendaient, le poil hérissé, les oreilles en arrières, les griffes plantées dans le sol et leurs crocs à l'air. Je dressais le menton, les regardant d'en haut, sans cesser d'avancer vers eux d'un pas maîtrisé. L'instinct de survie animale était la grandeur du guerrier. Toujours, la survie y trouvait son inspiration, sa témérité. Pourquoi l'instinct est-il pour l'homme, lui aussi animal, un guide souvent plus sûr que la raison ? C'est que, dans l'instinct, c'est Dieu lui-même qui nous possède et nous gouverne ; tandis que nous échappons à Dieu par la raison et par la liberté. Malheureusement pour ces créatures, qui traquaient le mouton, c'était pour elles moi le loup, et le lion. Et quoi que l'instinct de survie était puissant, un mouton restait un mouton devant un lion, même mille d'entre eux, ne sauraient le dominer. Si je n'intervenais, ce mouton noir, aussi bestial qu'un démon, survivrait-il ?
-Je tenterais de ne pas vous faire souffrir. Disais-je bassement.

S'ils ne comprenaient pas, cela me donnait au moins bonne conscience. L'un d'eux chargeait, mais finissait coupé en deux avant de m'atteindre. Cela n'aura duré que le temps d'un couinement. Puis vint le second, et le troisième qui subir hélas le même sort sans que je n'eu besoin de transpirer, la difficulté était bien en dessous des combats Shinobi et des champs de bataille. Rien d’héroïque dans ce combat, c'était une exécution. La mort et le meurtre, même pour des animaux, pouvaient-elles seulement avoir quelque chose d’héroïque. Je faisais mon affaire, tristement et facilement. Mais un chien passait la barrière que je faisais de mon corps pour se diriger vers Akisa. Le mouton noir sauf, car le reste de la meute avait finalement fuit, je me retournais pour voir cette scène.

J'en étais captivé, tellement ce que je voyais me laissait pantois. Cette petite fille, dont le chien faisait le digne garde, cherchait à se protéger par son innocence. Le chien errant qui vint à elle, s'approchant lentement, clairement décidé à la dévorer, se trouvait hésitant devant la hargne maîtrisée de Kuro, le chien d'Akisa, mais surtout devant elle, qui morte de peur, choisissait l'innocence pour défense. Je la regardais tendre le morceau de viande vers la bête, en espérant que cela lui suffise pour abandonner l'idée de la dévorer elle. Quand je pataugeais dans le sang de mes victimes, elle en restaurait toute la beauté. Comme la perle de rosée suspendue au brin d'herbe de la prairie ; comme la goutte de miel attachée au calice de la fleur ; comme la poussière d'or et d'azur qui recouvre l'aile du papillon, l'innocence, au moindre contact impur, tombe et disparaît sans retour. Mon impureté pourtant, et celle du monde, ne touchaient pas cette enfant. Je plissais le regard, appréciant de toute mon attention les réactions du dernier chien errant encore vivant. Kuro, aurait pu se battre, mais semblait encore hésitant, veillant et prêt à bondir encore malgré tout.

Derrière moi, le mouton noir maintenant sauf, tremblait pourtant encore, parce que ce chien errant était toujours présent. Il approchait le museau du morceau viande que Akisa avait sortie de son sac pour le lui tendre. Il s'approchait doucement, et je voyais encore dans son regard toute la faim qui le tiraillait. Le laisser faire ? Je pourrais, peut-être qu'il ne lui mordrait pas la main, peut-être, mais avec un peut-être, je n'avais pas assez de certitude. Je sortais ma dague, et la jetais au visage du dernier chien. Planté sec dans la nuque, il mourrait sur le coup pour tomber devant Akisa avant que l'on ne sût s'il se serait contenté du morceau de viande. Ma cruauté se légitimait par l'assurance qu'ainsi, il ne lui arriverait rien. Je rangeais la faux dans le dos, démarrant mon retour à elle, puis me penchant, je saisissais la dague dans la tête du chien pour la ranger elle aussi dans son fourreau.

C'est ainsi, que mon visage d'ange, aussi glacial et immuable que l'espace et le temps, fit montre de toute l'indifférence que j'avais vis-à-vis de la mort et du sang. Je n'osais croiser son regard, je ne voulais pas voir la peine ou la peur dans ses yeux. Mais je me permettais, du ton le plus doux que je pouvais lui donner, de l'aider à se ressaisir s'il y en eut réellement besoin.
-C'était noble de ta part. Mais trop risqué. Lève-toi, il faut encore ramener le mouton noir à son maître.

Le mouton noir contre son arbre, tout tremblant et encore traumatisé par ce qu'il venait de vivre, n'en était pas moins vivant. La question était de savoir comment nous allions l'obliger à nous suivre maintenant. Devant le spectacle hideux, je restais de marbre, ayant vu pire dans ma vie, je me sentais presque honteux à côté de cette enfant de ne pas en être choqué.
-La forêt saura rentabiliser cela, tu n'as pas à avoir du dégoût, c'est juste normal.

Car une fois que nous serions partis, d'autres animaux viendraient prendre les carcasses, peut-être les chiens qui avaient fuis qui sait. C'était ainsi qu'était fait le monde. Nous n'y pouvions rien. Ce qui faisait mourir certains, en faisait vivre d'autres. Je tentais, sûrement maladroitement de le lui faire comprendre et accepter. La couleur de l'innocence est si blanche qu'elle demande beaucoup de précaution pour être conservée sans tache
-Ta laisse, elle pourrait nous être utile pour ramener le mouton.



Dernière édition par Asshu Kaderik le Mer 13 Sep 2017 - 21:16, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: La piste du mouton noir [ PV Mai Akisa] La piste du mouton noir [ PV Mai Akisa] EmptyMar 12 Sep 2017 - 21:24

Il s'approchait dangereusement de moi, et malgré son air enragé, j'arrivais à capter un je ne savais quoi dans son regard. Quelque chose au fond de ses yeux qui chassait tout l'appréhension qui m'habitait. De la confiance. Il me faisait confiance ! Peut-être que c'était parce que je m'étais mise à découvert pour l'aider et que ça l'avait touché. Peut-être parce qu'il trouvait que prendre la viande séchée et ne pas avoir à faire face à Kuro était le meilleur choix. La raison importait peu. Il s'approchait un peu plus vers moi sans craintes et commençai à renifler ma main du bout de son museau sale. Il me faisait confiance. L'espace d'un instant, un sourire étira le coin droit de mes lèvres. Tout bas, dans un chuchottement imperceptible, je murmurai :
«Approche petit monstre noir ! Je ne te ferais jamais aucun mal !»
Il allait prendre la nourriture et s'en aller sans demander son reste. Moi je l'avais vu, au fond de ses yeux. Et il n'y avait rien de plus honnête que la nature. J'en étais sûre. Il ne me ferai aucun mal, comme je m'étais assurée qu'on ne lui ferai pas de mal.

Puis d'un coup, plus rien. La silhouette noire qui me faisait face s'était affaissée. Mes yeux ne croisaient que le vert infini de la forêt alors que quelques instants plus tôt se tenait le chien que je venais d'apprivoiser. Ma main tendue dans le vide, toujours tenant le bout de viande se séché. Mon cerveau ne comprit pas bien ce qu'il venait de se passer jusqu'à ce que mon regard s'abaisse sur la masse sombre et informe à mes pieds. Qu'es que ... ? Hein ? Qu'es qu'il lui s'était passé. Mon cerveau prit enfin conscience de la dague. Du sang. Du cadavre. Le chien... Non ! Je laissais tomber le bout de nouriture. Je venais de lui promettre... ! Je lui avais donné ma parole. Comment ... ? Son sang s'écoulait le long de ses poils, à l'endroit où l'arme avait percé son maigre cou. Ses yeux sombres et enragés étaient encore ouverts et semblaient me fixer plein d'accusations et de douleur. Le sale goût d'un mélange d'appréhension et de tristesse semblait couler dans mes poumons. J'avais promis. Il m'avait confiance. Il ne ferait plus jamais confiance à cause de moi... Je lui avais menti. Mes yeux ne pouvaient pas se détacher de lui. La masse sombre de son corps se faisant petit à petit absorber par celle encore plus sombre de son sang et de la mort qui se rependaient au sol. Deux mots parvinrent à traverser cet épais nuage de qui m'isolait du reste.
« ... lève toi ... »
Je ne pouvais pas ! Je voulais rester avec lui. M'expliquer. M'excuser. Je ne voyais que son cadavre. Ne sentais que l'odeur nauséabonde de la mort. N'entendais que le silence de l'absence. Il n'y avait que moi, ma promesse que je n'avais pas tenue et lui. J'avais l'impression que moi aussi... Que moi aussi, j'allais me vider de mon sang, au moment où mes joues se mouillèrent et que ma vue se brouilla. Mon coeur semblait être en train de couler en moi, entraîné au fond comme lesté d'un étau. J'avais mal... Tellement mal pour lui ! Ça me rendait tellement triste. Il n'était pas méchant, juste désespéré. Personne ne méritait de mourir.

Doucement, je sentis une chose chaleureuse me caresser le flanc. Je pris conscience de sa petite truffe humide contre ma joue. Puis de la caresse de sa langue qui tentait d'effacer les silons que mes larmes avaient creusés. Kuro. Instinctivement, me deux bras s'accrochèrent à ma grosse boulle de poils blancs. J'enfouissais le visage dans son cou. Les battements de mon coeur ralentirent alors que je prenais peu à peu de nouveau conscience de ce qui m'entourais.
« ... C'est juste normal. »
Je ne savais pas ce qui était normal. Mais je sentais dans cette voix que je connaissais à peine tellement de tendresse. Parfois l'intonation d'une phrase avait beaucoup plus de sens que les mots qui la composaient. C'était le cas en ce moment. Je me sentis mieux.
«Ta laisse. Elle pourrait nous être utile pour ramener le mouton. »
Je pris une grande inspiration, le visage caché dans les poils de Kuro. Mes larmes avaient cessé de couler mais je ne doutais pas que mes yeux et mes joues étaient encore rougis. Je repris au mieux constance et après avoir farfouillé de nouveau dans mon sac, je me saisit de l'objet. J'essayais rageusement mon visage avec ma manche, comme si à elle seule, elle pourrait effacer toute ma douleur. Je détestais pleurer. Je me levai en époussetant mes vêtements. Un tic de princesse comme me disait souvent papa. Je m'approchais du Shinobi et lui tendis la laisse en cuir en tentant au mieux de faire bonne figue en lui offrant un sourire. Je ne voulais pas. C'était lâche mais je ne voulais pas passer la corde au cou d'un animal et encore sentir leur tristesse quand on leur hôte ce qui compte pour eux. J'avais suffisamment vu de choses horribles aujourd'hui.
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Message(#) Sujet: Re: La piste du mouton noir [ PV Mai Akisa] La piste du mouton noir [ PV Mai Akisa] EmptyMer 13 Sep 2017 - 21:54

Je sentais, que la pauvre enfant n'avait pas apprécié le déroulement de l'événement. Aucun reproche dans son regard pourtant, tandis qu'elle accédait à ma requête en tendant la laisse de son chien. Lorsque je la saisissais, ce n'était pas pour me rendre directement vers le mouton. Je prenais plutôt un instant pour l'observer, elle, et son regard fuyant. Qu'est-ce qu'il fuyait ? Le spectacle oui certainement, mais même de mettre la laisse au mouton semblait lui faire de la peine. J'en étais tellement surpris. Je comprenais d'une certaine façon le pourquoi de sa réaction. Cela équivalait à l'emprisonner, quand bien même, c'était pour son bien. Malgré ce qu'elle avait vu, malgré ce qu'elle pouvait encore voir, elle s'accrochait désespérément et inconsciemment à son innocence. La sainteté s'y dessinait comme un paysage printanier tandis que je ne pouvais qu'offrir moi, un simulacre de celle-ci, derrière ce faciès bénit de béatitude et de tendresse, qui était enfoui sous la soif de sang et la mort incarnée. Honte sur moi, de ne pas comme elle, préférer la voie de la tendresse et du compromis avec la bestialité du monde.

Quand elle me regardait un bref moment, je voyais les larmes essuyées dans ses petits yeux rouges. Lavée dans le poil de son chien et ses manches, elle s'efforçait de me faire bonne figure comme si ce lui fut un devoir commandé par on ne savait quoi. Cette pause que je marquais pour la regarder silencieusement était tout ce que je pouvais offrir de consolation à sa peine qu'elle cherchait à porter toute seule. À l'innocence, on rajoutait ainsi la maturité. Combien d'adultes pleuraient et se plaignaient sans se retenir dès qu'un malheureux coup dur les touchait... Face à cette innocence, qui me coupait la voix et le mouvement si longuement, je sentais la bête en moi s'apaiser, comme un toutou qu'on aurait caressé, j'y trouvais enfin, l'écho de mon espoir, qui ne s'enfonçait pas cette fois dans le meurtre, comme ce que celui qui résiste à son penchant, et qui le combat dès l'origine, est toujours assuré de le vaincre.

Là, j'entendais le mouton bêler, me ramenant à la réalité. Ce mouton noir, qui à son tour, fixait sur lui mon regard. Cet œil bleu scintillant de pureté qui fut le mien en fut rappelé en son sein, que l'innocence de cette enfant encore immaculée, ne pouvait se le permettre que parce qu'elle était protégée. Ce mouton, que j'avais sauvé, qui avait résisté de toute sa hargne à la sauvagerie de la nature, en serait-il sortit vainqueur sans notre intervention ? Mon faciès passait de l'enfant au mouton, et là je me dis, que force fut d'admettre que l'innocent agneau n'alléguait rien pour sa juste défense, qui ne mit le loup dans son tort ; mais il ne savait pas qu'opprimer l'innocence, c'est le droit du méchant, quand il est le plus fort.

Je m'en allais vers l'animal, pour lui passer la laisse au coup, ce qu'il accepta sans rechigner, sentant sûrement qu'au cas contraire, j'aurai pu l'abandonner. Je m'adressais enfin de nouveau à Akisa. Cette petite enfant, toute mimi, qui me touchait tellement... Je lui parlais avec encore plus de douceur que je ne l'étais réellement, craignant par le simple verbe d'en ajouter déjà trop à ses tourments.
-Il faut retourner vers le berger, et lui annoncer la triste nouvelle. Allez viens.

Viens près de moi cela sous-entendait, tandis que ma voix douce sonnait ainsi d'autant que je lui parlais d'un regard haut.
-Je m'appelle Kaderik. Lui disais-je après quelques pas. Comme de ce que le gout de l'honnêteté rejaillissait naturellement d'elle à moi. Asshu, Kaderik. Terminais-je.
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Message(#) Sujet: Re: La piste du mouton noir [ PV Mai Akisa] La piste du mouton noir [ PV Mai Akisa] EmptyMar 26 Sep 2017 - 22:31

La laisse semblait peser des tonnes au bout de mes doigts fins. J'avais l'impression qu'elle était faite dde plomb. J'avais l'impression qu'elle me serrait la main comme pour me retenir prisonnière. Mais cette tention dans mon bras fut bien vite apaisée lorsque monsieur Pa la saisit. Je le fixai quelques instants. Es qu'il avait tué le chien parce qu'il n'avait pas eu confiance en moi ? Parce qu'il avait pensé que je n'étais pas capable de m'en sortir comme une grande ? Je frissonnais au souvenir du corps de l'animal s'affaisser à mes pieds. Si près. J'avais fait de mieux pourtant... Ça ne suffisait pas pour qu'on me fasse confiance ? Je n'étais pas une adulte comme lui, sûrement que je ne comprenais pas certaines choses. S'il avait envisagé que c'était la bonne chose à faire, alors c'était sûrement la meilleure solution. Mais c'était horriblement triste. Ce chien voulais simplement vivre. Survivre. Je l'avais vu dans son regard. Je sentais son regard obstinément posé sur moi. Il semblait tout aussi pensif que moi. À quoi pouvait-il bien songer ? Je n'arrivais pas à le déterminer, pourtant j'étais très très forte pour ça. C'était ce que papa me disais souvent. Je continuais à le fixer, la tête légèrement penchée sur le côté d'incompréhension. Les gens trouvaient ça amusant. Ils disaient que les petits et les chiots avaient souvent ce tique, comme si ça leur permettait de voir les choses sous un autre angle pour les comprendre. Le regard du shinobi dériva soudain vers le mouton qui venait de bêler comme pour rappeler sa présence. Je pris le temps de le regarder et je remarquai qu'il n'avait pas grand chose à voir avec ses congénères. Sa toison était d'un noir profond comme celui du charbon et elle faisait ressortir ses deux yeux brillants d'une lueur de force. C'était un joli petit mouton.

Monsieur Pa se dirigea vers l'animal, laisse en main. Je sentis Kuro se frotter à ma jambe gauche. Automatiquement, je portais ma main à sa tête pour le gratouiller entre les deux oreilles. Il aimait vraiment ça. Je me retins de faire devier mon regard derrière moi, où se trouvaient les cadavres des chiens. J'avais peur. Peur de me retrouver de nouveau face à la mort et rien que le fait d'avoir conscience de sa présence derrière moi me remplissait d'une grande tristesse. Je tentai de juste me concentrer sur l'homme à l'armure qui m'accompagnait. Il venait d'attacher le mouton noir. Cer dernier semblait tellement triste d'être dépossédé de sa liberté et de sa dignité... Ça me rendait tellement triste pour lui. Mais il allait retrouver ses amis, il en avait besoin après ce qu'il venait de vivre. On avait toujours besoin d'amis, autant dans nos moments de faiblesse que nos moments de gloire. C'était un peu les deux au final pour ce petit mouton. Le shinobi nous rejoins avec le mouton à sa suite. Il me dit :
« Il faut retourner vers le berger, et lui annoncer la triste nouvelle. Allez viens. »
Il y avait quelque chose d'extrêmement rassurant dans sa voix. Il cherchait à me préserver. Je le voyais bien. Je lui en était infiniment reconnaissante. Je n'avais pas la force de lui répondre alors je hochai seulement de la tête avec un demi sourire triste. Pauvre monsieur Soshiro... Ses moutons... Il serait sûrement boulversé. C'était comme si moi, je perdais Kuro. Je ne pourrais sûrement jamais m'en remettre. Rien qu'à cette idée, mon coeur se comprima douloureusement au fond de ma poitrine, me coupant le souffle. Je tournai la tête pour m'assurer qu'il était toujours là. Qu'il était toujours bien là. Le regard du chien croisa me miens alors qu'il haletait tranquillement. On aurait dit qu'il me souriait, alors je lui sourit aussi.

Monsieur Pa avait commencé à repartir vers la rivière sûrement pour retourner auprès deu berger. Je le rattrapais en trottinant entre les branches qui me faisaient obstacle ce qui provoca un jappement amusé de Kuro qui sautillait à ma suite. Je fis mon possible pour ne pas retourner une seule fois le regard en direction du lieu du carnage. Je n'en avais pas la force. Même pour leur mémoire, je ne pouvais pas me résoudre à regarder de nouveau. Ça m'effondrerai encore. Et je ne voulais pas m'effondrer. Je rejoins le shinobi en armure en faisant bien attention à ne pas le lâcher d'une semelle et ne pas me laisser distancer. Je ne voulais pas me retrouver toute seule ici. J'étais perdue dans mes pensées. Qu'es qu'il allait advenir des corps des moutons et des chiens ? Et le reste de la meute de chiens ? J'espérais qu'elle trouverait quelque chose à se mettre sous la dent. Que quelqu'un leur donnerait à manger. Mais surtout je priais pour qu'ils n'attaquent personne d'autre et qu'on les laisse vivre.
«Je m'appelle Kaderik. Asshu, Kaderik.»
Ces paroles me sortirent du fil de mes pensées. Je levais mes yeux de mes pieds pour fixer l'homme de dos à moi. Je ne pris pas tout de suite conscience de ce qu'il venait de dire puis peu à peu je compris. Kaderik. Il ne n'appelait pas Pa. Mais alors j'avais bien compris tout à l'heure. Il ne désirait pas donner son nom. Mais alors pourquoi me le confier ? Ça voulait dire qu'il me faisait confiance ? Pourquoi maintenant ? Je ne pensais pas spécialement la mériter. Il y avait plus une part d'honnêteté, peut-être en écho à la mienne. Je gardais ces mots comme un cadeau. Je souris face au vide. Asshu Kaderik... C'était un joli nom. Je tendis ma main dans sa direction et saisit la sienne. Même si elle était recouverte d'un gantelet, je savais qu'elle était là. Je me mis à son niveau et lui offrit un sourire éblouissant. Asshu Kaderik.
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Message(#) Sujet: Re: La piste du mouton noir [ PV Mai Akisa] La piste du mouton noir [ PV Mai Akisa] EmptyJeu 28 Sep 2017 - 19:49

Le mouton noir en laisse, nous pouvions repartir vers le berger, et c'est ce que nous faisions. Au début, je n'osais pas tellement la regarder, cette enfant qui me faisait un effet si étrange, cette enfant qui endormait la bête avec la facilité du regard et de sa présence. Une aura naturelle commune a tout ce qui porte la virginité en soi. Même les animaux savent qu'ils ne faut pas dévorer les nourrissons s'ils ont d'autres solutions, même les soldats rompus au meurtre ne touchent pas aux enfants quand ils peuvent s'épargner la besogne. Sans être dupé par l'adversité, je savais qu'il y avait toujours des monstres qui en étaient capables, de ces atrocités, mais savoir que je n'en étais pas encore à cette extrémité me faisait un certain bien.

Le mouton était aussi silencieux que moi, quand nous avancions entre les arbres, par-dessus leurs racines, entre les rayons clairsemés dans l'épais feuillage, aussi dense que les broussailles que nous devions parfois écarter de notre passage. L'honnêteté dont j'avais fait preuve en lui donnant mon véritable nom, avait été récompensé d'une façon que je n'aurai pas soupçonnée. Akisa me saisissait la main, et me la tenait fortement, comme une petite fille, qui tiendrait la main de son père. Je ne m'arrêtais pas de marcher pour autant, ni elle, ni son chien qui nous suivait. Pourtant, je ne saurai exactement dire l'effet que cela me fit. Un bourgeon, qui fleurissait sur le passager noir, et le loup, la queue entre les jambes, couinait de peur, ne sachant comment repousser l'avance de la bonté et de l'innocence immaculée. Il ne pouvait montrer les crocs, il ne pouvait mordre, ce qui s'offrait à lui sans prendre de mesure de sécurité. Sans peur, la bête vit son poil se radoucir, cesser de s'hérisser, la bête se vit malgré elle devenir docile, apprécier enfin, d'être caressé....

Je la laissais toujours faire, et, je serrais moi aussi sa main, légèrement, dans mon gantelet de cendre. Une chose en moi me disait que c'était mal, que ce n'était pas mon enfant, que je m'octroyais un droit que je n'avais pas. Mais cela me faisait si chaud dans le corps, plus chaud que la cendre qui me recouvrait, que je ne pouvais me défaire de cette attention que je n'avais pas eue, ou pas su accepter, depuis tant d'années... Normalement, jamais je n'acceptais l'attachement, ni même la tendresse sans le réflexe de montrer les crocs, voire de mordre la personne qui osait s'approcher comme ça sans craindre les malheurs qui incombaient de s'approcher de moi, physiquement ou spirituellement. Mais Akiza, semblait être immunisé à toute forme de mort, plutôt, elle semblait y avoir été frappée déjà à sa façon, sans que sa blancheur n'ait eu à s'en noircir. L'innocence est pourtant la plus belle parure des femmes, celle qu'elles gardent le moins longtemps.

Je pensais alors, à mon fils, sans que je ne pusse me détacher de l'idée, de l'âge qu'il aurait aujourd'hui. Plus vieux qu'elle il serait maintenant s'il avait vécu. Mes yeux se perdaient dans le néant, au souvenir de ce bébé au bout de mes bras, qui me souriait sous les gouttes d'un arbre blanchi par la neige. Quand j'aimais, je me perdais, toujours, moi, et je perdais ce que j'aimais avec. Si cette enfant obtenait mon affection, je craignais déjà qu'il lui arriva malheur. Une superstition forgée par les années à voir passer ce qui comptait pour moi à trépas. Et l'enfance innocente, ce que j'avais de sacré à protéger, la seule chose, à laquelle je ne pouvais encore me trouver indifférent, je la chérissais au point de préférer m'en détacher que de l'entacher. La question heureusement ici, n'était normalement pas à se poser, puisqu'elle avait des parents certainement, qui était là pour la chérir, cette petite fille, lui donner le soin dont ont besoin les petites pousses pour devenir un jour de belles fleurs. Réaliser ce genre d'exploit, hélas, moi, je n'en étais pas capable, je ne pouvais en profiter que le temps de cette journée.

L’œil en coin, baissé sur elle, je lui parlais, la lumière reflétée dans cet œil bleu si luisante qu'il en perdait sa couleur, une couleur timbrée au son d'une voix suave sans hauteur, sans fierté, seulement douce, aussi douce, que la douceur qu'elle m'avait inspirée.
-Quand tu seras rentré au village, que tu embrasseras tes parents, que tu savoureras les bienfaits d'un foyer, n'oublie pas de temps en temps, d'avoir une pensée pour moi.

Et c'était tout. Une seule réclamation, que j'osais faire sans vraiment comprendre ce qui m'avait poussé vers cet élan. L'idée que cette enfant garderait un bon souvenir de moi, et qu'elle réclame à la providence de veiller sur moi, me paraissait tellement plus apaisant que les armes que je portais sur le corps. L'idée que quelque part, quelqu'un d'aussi saint, puisse éprouver de la tendresse et de la compassion pour moi, me touchait et me faisait dire que je n'étais pas aussi terrible que ce que l'on m'avait imposé d'être.
Quand nous arrivions vers le berger, il eut immédiatement le loisir de déprécier notre trouvaille. Un seul mouton survivant, un mouton noir. À son visage marqué par les années, on décelait la déception, et déjà aussi qu'il acceptait la fatalité. Il n'avait l'air guère étonné de voire qu'Akiza me tenait la main, et je n'avais de toute façon plus cela en tête. Quand nous fûmes assez proche, je défaisais la laisse de l'animal, pour la rendre à Akiza après lui avoir lâché la main. Le Berger, de l'autre côté du ruisseau, nous observait silencieusement, tandis que son mouton courrait vers son troupeau, trop heureux de se savoir de nouveau près des siens et en sécurité. En m'approchant de lui, je lui dis sans détour la triste vérité.
-Des chiens sauvages, je suis désolé, je n'ai pu sauver que celui-là... J'imagine que vous souhaiteriez être remboursés. Je ne sais pas combien ça coûte un mouton, et je ne suis pas bien riche, mais je peux vous dédommager une partie si vous voulez.
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Message(#) Sujet: Re: La piste du mouton noir [ PV Mai Akisa] La piste du mouton noir [ PV Mai Akisa] EmptySam 4 Nov 2017 - 22:54

Sa main avait resserrée la mienne, avec douceur. Je ne connaissais pas bien cet homme, j'aurai du m'en méfier comme les grandes personnes me l'auraient conseillé mais je trouvais sa présence tellement rassurante. J'avais cette impression d'être utile à ses côtés. Je le fixai de mes grands yeux tandis que nous progressions sûrement entre les arbres immobiles qui nous surplombaient et nous protégeaient de leur hauteur vertigineuse. Leurs ombres formaient des tâches de lumière qui fourmillaient sur l'armure sombre du Shinobi. Je n'entendais même plus Shiro qui marchait maintenant avec le plus de discrétion dont il était capable, comme s'il était effrayé à l'idée de réveiller une bête terrible.

Après quelques pas, Asshu Kaderik prit la parole, ses mires bleutées plongées dans les miennes :
« Quand tu seras rentré au village, que tu embrasseras tes parents, que tu savoureras les bienfaits d'un foyer, n'oublie pas de temps en temps, d'avoir une pensée pour moi. »
Je baissais les yeux sur mes pieds instinctivement. Mes parents ? Mon seul parent était là, avec moi. Et c'était mon chien. Je n'avais personne. Absolument personne qui m'attendrais inquiet à la maison et m'interrogerais sur les raisons de mon retard. Personne à embrasser à part la solitude. Le silence quand je mangerai, quand je dormirais... Pas de berceuses pour moi le soir. Simplement le bruit assourdissant du silence que ni le son de ma voix, ni les jappements joyeux de Kuro ne pouvaient couvrir. Un foyer, j'en avais bien un. Une jolie maison. C'était papa qui avait dessiné les plans, alors elle était forcément jolie. Mais pouvais-t'on qualifier de foyer une maison qui avait perdu toute sa chaleur et dont la mort arpentait les murs ? Les larmes avaient depuis bien longtemps commencé à tracer des silons sur mon visage. Je détournai la tête comme si je fixai quelque chose au loin. N'a pas pleurer ! Ne pas pleurer ! C'était impossible... Je fais mon possible pour maîtriser ma voix tremblotante et lui dit avec le plus d'entrain que je pus :
« Bien sûre ! »
Oui... Penser au vivants plutôt qu'aux morts. C'était le mieux à faire. Parce que lui, il était encore là, et si penser à lui pouvait l'aider alors je penserai à Asshu Kaderik jusqu'au jour où je ne pourait plus le faire. Ce n'était pas une promesse que je lui faisais, c'était une évidence que je confirmais.

Nous arrivèrent enfin vers le ruisseau où nous attendait Soshiro. Le shinobi détacha rapidement le mouton qui semblait excité à l'idée de retrouver ses petits compagnons. Lorsque sa main quitta la mienne, elle me sembla tellement froide. Je n'avais qu'une envie : reprendre sa main er ne plus jamais la lâcher. Mais je ne le fais pas. Je ne voulais pas attirer son regard et qu'il se rende compte que j'étais en pleurs. Je Voulais qu'il se souvienne de moi comme une fillette heureuse. Alors lorsqu'il me rendit la laisse de Kuro, je leur tournais le dos rapidement et salua seulement les deux hommes :
« Je... Je dois rentrer... Au revoir monsieur Soshiro. Au revoir monsieur... Monsieur Pa... »
Puis sans attendre de réponse, je partis à toute allure en direction de ce qui semblait être le chemin pour rentrer. Intérieurement, une voix me criait de faire demi-tour. De me laisser tomber dans ses bras et de pleurer toutes les larmes de mon corps pour ne plus jamais avoir à le faire. Mais je n'en fit rien. Parce que chaque personne avait assez du propre poids de ses misères, je ne pouvais pas imposer à quelqu'un de m'aider à porter les miennes.
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