Kumiko sentait que les deux devant eux avaient une certaine puissance, cela risquait d'être compliqué si jamais, elle allait devoir combattre. Elle ne connaissait pas du tout ces types, mais après tout, Kaze était un grand pays et ce n’était pas très étonnant. Elle croisa les bras ne sachant pas trop quoi faire, et elle ne pouvait pas les accuser ainsi sans aucune preuve et uniquement des soupçons. Elle était très ennuyée de la demande du moine, cela donnait évidemment envie. Cependant, elle savait fort bien qui régissait les terres autour de l'oasis, c'était le clan des manieurs de sable. Ils étaient les ennemis éternels des Ketsueki et précédemment, une guerre sans fin avait menacé l’équilibre et l’unité naissance des peuples du désert. Elle balaya alors des yeux le camp avec tous les civils.

« On ne peut pas laisser le camp ainsi avec les nukenins et les civils. Quelque chose risquerait de tourner mal. »

La Saibogu craignait de ce qu’elle pourrait bien découvrir. L’idée n’était pas de garder la tête dans le sable afin de ne rien voir, mais surtout de ne pas prendre de risques. Politiquement, le clan des inventeurs avait toujours été neutre dans ces conflits. Ils étaient toujours plus intéressés à lutter contre l’empire que contre ses frères du désert. Elle glissa alors sa main contre sa cuisse gauche, et un léger nuage de fumée d’invocation apparut. Il était assez discret et petit, mais sans doute que Mareo était trop proche pour ne pas le voir.

« Hey attendez ! »

Dit alors la rouquine avec un sourire, on pouvait sentir une tension naître immédiatement parmi les trois personnes. Elle était souriante, alors que Kumiko jouait à nouveau à l’idiote en venant poser la main contre le dos d’un des deux Sunajin.

« Vous êtes sûre que vous allez vous en sortir ? Vous voudriez peut-être de l’aide ? »

« Non non, ne vous inquiétez pas madame, on sait ce que l’on fait. »

« Très bien alors bonne route. »

Dit alors Kumiko en se reculant doucement levant sa main. Elle venait de coller une toute petite plaquette dans le dos d’un des deux sunajins. Cela pouvait paraître assez anodin, mais loin de là. Elle se rapprocha alors du moine qui préparait visiblement à enfermer les civils dans la grande tente à l’aide de fuinjutsu. Elle se frotta doucement la joue en croisant les bras par la suite.

« Je viens de mettre un traceur, on peut les suivre à distance tant qu’ils ne comprendront pas l’astuce, mais je te préviens. Cela peut être très dangereux et on peut ne pas aimer ce que l’on verra. Il va falloir être très prudent et ne pas intervenir. Qui sait où vont ces hommes, mais je trouve tout cela suspect. »

Prévint alors la chunin au moine, lui laissant le choix de vraiment les suivre ou non. Elle allait laisser les barrières de chakra, c’était une évidence, mais est-ce que tout cela allait être suffisant ? Les renforts de troupes de Suna n'allaient pas tarder pour sûre, à moins qu'elle ne se trompe au sujet des deux. Une avant-garde à cause des problèmes récurrents dans la région ? C’était bien possible également.

La situation était particulière face à deux sunajins suspects les deux comparses devaient décidés de ne pas faire confiance à des camarades et d'outrepasser les directives de leur mission. Cependant, d'après Mareo le moindre doute exigeait un comportement adapté, s'ils décidaient de ne pas en avoir le coeur net, ils devraient en assumer les conséquences qu'elles soient bonnes ou mauvaises. Kumiko semblait prudente et demandait beaucoup l'avis de son jeune subordonné lui expliquant bien les tenants et les aboutissants de cette décision. Il est vrai que la filature de ces deux sunajins pouvaient s'avérer dangereuse, ils n'étaient sans doute pas les derniers des shinobis du village. Et surtout ce qu'ils y trouveraient risquait de ne pas plaire aux deux comparses, mais après tout le travail de shinobi de Sunagakure no Sato c'était aussi cela.

Selon moi, au moindre doute nous nous devons d'enquêter sur la situation leur remettre Nagetto était la bonne solution. Cependant, leur laisser sans se poser de question n'est pas concevable surtout vu la façon dont ils ont pris en charge le prisonnier. Que certains sunajins ne soient pas très protocolaires je le conçois, mais le fait qu'il ne se soit même pas présenté les rends à mes yeux plus que suspect.

Mareo marqua un temps de pause dans sa réponse puis enchaîna:

Si nous trouvons quelque chose d'inhabituel, qui ne nous plairais pas et bien soit qu'il en soit ainsi cela faisait parti du boulot de toute manière. Si tu te demandes si je suis un casse-cou et que je risque d'intervenir soit rassuré je sais où est ma place et quand intervenir est nécessaire ou non. Lorsque j'ai un doute je demande toujours avis à plus expérimenté que moi, précisa le moine du temple de Maskine.

Le genin avait parlé sincèrement sans aucune arrière-pensée, il disait les choses comme il les pensait et le ton de sa voix n'avait rien d'accusateur. C'est sans rancune qu'il s'était exprimé...

Pendant qu'il parlait les deux escortes de Nagetto avait dû prendre un peu d'avance, mais pas au point de les distancer loin de là. Mareo espérait que la filature serait plutôt longue et sans péripétie, car il commençait à fatiguer ses réserves de chakra n'étaient pas à l'agonie, mais tout de même. Il reconstituerait ses forces en marchant dans le désert...

Puisque c'est Kumiko qui avait placé un traceur sur l'escorte du prisonnier, c'était donc à elle de mener la marche et le jeune shinobi attendait donc les ordres. S'ils tombaient sur quelque chose de plus gros sans doute allaient-ils avoir besoin de renfort, mais ce n'était pas le plus important pour l'instant...

« Très bien, alors suivons les, mais si je te dis de partir, tu pars tout de suite sans discuter. »

Dit alors très clairement la Saibogu, tandis qu’elle sortait un drôle d’appareil avec une sorte d’écran. Elle voyait bien que le moine était bien décidé à faire les choses comme il fallait et ce malgré le danger. Il y avait plusieurs sortes de danger selon Kumiko, un danger direct face à un ennemi, mais ce n’était pas le plus difficile à déceler en général. L'autre par contre tel un serpent rampait de-ci de-là, c'étaient les plus dangereux, ceux que l'on ne voyait pas percevant uniquement les grelots au bout de sa queue.

« Le seul souci est si ces hommes sont aidés ou non par plus puissant que nous. Je veux parler d’une aide d’une partie d’un clan ou de quelqu’un de haut placé. Tout ce que j’espère, c’est surtout que ce ne soit qu’une ruse pour extraire le responsable de la part de ceux qui surveillaient l’oasis. »

Kumiko était certaine que l’un des deux avait des capacités de détection, cela allait être difficile, mais elle n’avait guère le choix. Elle devrait rester à une certaine distance des cibles malgré le risque de se faire détecter. Elle regarda alors Mareo, la rouquine était consciente qu’il était un débutant à peine confirmé. Elle devrait faire attention à jusqu’où elle pouvait l’emmener. Kumiko était certaine qu'il voulait bien faire, et cela pouvait se révéler un souci également. C’était son rôle de chef également de prendre soin des personnes sous ses ordres. Elle hocha la tête lentement dans la direction du moine, le début de la poursuite se faisait alors bien tranquillement en direction de l’est. C'était déjà cela le souci, ils se dirigeaient en longeant la rivière vers le Nord, plutôt à l'Est. Il y avait plusieurs possibilités, soit ils cherchaient à quitter le pays, soit ils étaient décidés de rejoindre le clan des manieurs de sable. Il était toujours possible que ce soit une planque dans le coin, mais elle ne trouvait pas cela très crédible au milieu du désert.

« Hmmm …. On a un problème … Ils accélèrent … »

S’exclama alors Kumiko en regardant l’écran du radar, marquant le traceur. Elle fut obligée alors d’accélérer à son tour, elle était presque certaine que c’était un test de la part des poursuivants. Cependant, ils n’avaient pas le choix que de les suivre ou de les laisser partir. Le traceur avait une portée limitée. Petit à petit, le rythme de la poursuite s’accélérait. Ils devaient utiliser du chakra pour améliorer leur vitesse à sauter de dune en dune. Kumiko faisait attention à son jeune protégé, car il risquait de ne pas pouvoir se reposer très longtemps à ce rythme. Puis tout d’un coup, elle fit barrage de son bras pour stopper le moine.

« Ils se sont arrêtés brusquement … »

La chuunin sorti un appareil électronique de sa conception sans doute assez étrange pour Mareo, mais en tant que Saibogu cela devait être normal pour elle. Il paraissait presque loin ce début de matinée où les deux comparses discutaient de tout et de rien sur le chemin de l'Oasis de Jouvence. Après tout, les missions peu importe leur rang faisait partit de leur travail, un travail nécessitait professionnalisme et d'avoir la tête bien à ce que l'on faisait. Il n'avait plus vraiment le temps pour bavarder comme au début de leur périple, mais les choses étaient ainsi cela ne dérangeait pas le moine.

Les conclusions et hypothèses de Kumiko étaient légitimes, mais tout cela tournait en rond aux yeux du genin de toute manière tant qu'il n'aurait pas vérifié par eux-mêmes, impossible de démêler cette histoire. Non pas qu'il s'impatientait rien n'avait jamais su le contrarier ou lui faire perdre patience, le Kiezan restait parfaitement calme et concentré sur la mission. Enfin, ils prirent à l'Est pour poursuivre les sunajins suspects et leurs otages...

Au bout d'un certain temps si ce n'es pas un temps certain, la Saibogu annonça que le rythme des suspects avait accéléré et tous les deux durent forcer l'allure. L'effort physique n'avait jamais été un problème pour Mareo, mais les dépenses de chakra pendant son combat au campement étaient assez conséquentes pour influer sur ses performances. À son grand bonheur cela ne l'empêcha pas de suivre ce rythme intense donné par les cibles des deux équipiers. Il n'eut donc pas énormément de mal à tenir le rythme même s'il sentait le regard régulier de Kumiko sur sa personne, elle s'inquiétait sans doute de sa fougue. Avait-elle été étonné de le voir s'être débarrassé seul des deux nukenins au bord de la rivière Hirameki ?! Peut-être.

Le bras de Kumiko vint stopper la course de Mareo vers l'Est pour lui faire signe que quelque chose était arrivé. Les sunajins suspects s'étaient visiblement arrêtés brutalement sur le détecteur de la chuunin quelque chose d'étrange lorsqu'on sait qu'il faisait visiblement tout pour échapper à leur poursuivant.

Hum.. je vois, avançons prudemment, exprima le genin.

Mareo sans doute suivi de sa partenaire avancèrent donc plus lentement pour éviter d'être détecté facilement et parvinrent près d'une dune assez haute pour projeter une ombre gigantesque en contrebas. Là au milieu de cette étendue d'hombre une silhouette humaine allongée sur le sol:

À mon humble avis, celui-ci est mort. Je ne vois personne d'autre, ils sont peut-être partis en laissant le corps, théorisa le Kiezan. C'est assez étrange, tu penses qu'ils sont capables de se dissimuler ?

Mareo s'approcha prudemment et encore loin du corps il le reconnut et chuchota à sa radio:

--- C'est le corps de Nagetto. S'ils ne sont pas dans le secteur, on le ramène et fin de l'histoire, mais il faudra faire un rapport à qui de droit une fois rentré. ---

La situation était sans doute un petit peu trop tendue et délicate pour se laisser aller à des discussions légères. Elle était concentrée sur son appareil, ses sensations et la protection de son jeune élève. La poursuite de shinobis potentiels de Suna était sans doute un peu trop particulière pour la chunin. Elle n'aimait pas trop penser à la possibilité que des traîtres ou au moins des personnes ayant des objectifs différents fussent à l'œuvre dans toute cette affaire. Le désert était suffisamment grand pour permettre à des groupes de nukenins discrets de faire ce qu'ils voulaient, mais il était évident qu'empoisonner une rivière aussi importante dans un pays si désertique se ferait voir. Espéraient-ils rester discrets ou plutôt avaient-ils des appuis sérieux dans la région ? La rouquine espérait qu'elle se trompe, que l'unité du pays était encore pleine et entière. C’était bien trop important dans les conditions actuelles si troubles et incertaines. Est-ce que l’empire s’était vraiment totalement écroulé ? Est-ce que de ces cendres n'allaient-ils pas sortir quelque chose de plus terribles encore ?Non, Kaze devait rester uni et fort plus que jamais. Elle désirait vraiment pouvoir apporter l'harmonie avant que le pire ne la prenne un jour.

Kumiko espérait bien que les forces de Suna arriveraient afin d'appréhender tout ce beau monde enfermé dans les murs de chakra, mais la poursuite de ces hommes était pour le moment la priorité. Sans doute que les deux sunajins les avaient repérés d’une manière ou d’une autre. Ils avaient accéléré, c'était un signe. Il y avait deux choix de réaction, les rattraper et les affronter ou attendre. Le souci était évidemment, attendre quoi ? Plus le temps passait, plus tout ce beau monde allait s’épuiser à courir à une telle vitesse, et ils avaient un combat dans les pattes. C'était plutôt mal parti, mais tout d'un coup ceux qu'ils poursuivaient s'étaient arrêtés. Elle était méfiante, en avaient-ils assez de cette course-poursuite ? Il s’agissait d’être prudent. La rouquine rampa alors sur la dune afin d’y voir quelque chose, le cœur battant la chamade. Elle plissa les yeux en voyant que seul un corps était présent, celui de Nagetto. Il était sans doute mort, alors elle se contenta de hocher la tête d’approbation face à au genin. Les deux sunajins avaient sans doute disparu, elle ne ressentait rien. Ils avaient dû en profiter pour filer en douce, pendant qu’ils prenaient son temps à l’approche.

« Tout est possible, mais je doute qu’ils prennent le risque. Ils ont peu d'intérêt à cela, maintenant que Nagetto est mort, ils ne craignent pas grand-chose et on n'a guère de preuve que ce sont eux, si jamais c'était leur véritable apparence. »

Kumiko doutait furieusement que ce soit le cas, quitte à faire une mission si risquée, autant paraître tout autre chose. Elle prit trois sphères de métal de sa ceinture, au cas où le corps aurait été piégé. Elle inspecta alors le corps étendu au sol, mais cela ne semblait pas être le cas.

« Je te laisse faire un rapport détaillé si tu le veux bien. J’imagine que ce petit jeu s’arrête ici pour le moment. »

Dit simplement la chunin en rangeant les trois petites sphères de métal.

« On a largement rempli notre mission, malgré notre zèle. Ramenons le corps et attendons les forces de Suna, la mission est finie. »

Dit alors la jeune femme avec un sourire. Elle était un petit peu pâlotte, mais rien de vraiment très marquant. Sa maladie la fatiguait un petit peu plus que la normale. Elle trouva sur le corps son traceur, ce n’était pas très étonnant. Comment pouvaient-ils les poursuivre si facilement ? Ils allaient alors rentrer au camp de chercheur d’or et ils allaient pouvoir se détendre un petit peu avec un cocktail à l’oasis.

« Cela t’ira bien le turban sur ta tête, le soleil tapera moins aussi, tu me remercieras ! »

Plus aucune trace des kidnappeurs du défunt Nagetto, son corps avait bel et bien été laissé à l'abandon dans le désert de Kaze. Non pas que la nouvelle enchantait Mareo, mais le fait de ne plus poursuivre ces deux-là n'étaient pas plus mal vu l'état de ses réserves d'énergies et le teint pâle de sa coéquipière.

C'est vrai Kumiko avait tout à fait raison, ils n'avaient aucune preuve tangible, aucune identité succincte ou complète à donner dans leur rapport. Rien, pas l'ombre d'une piste à exploiter si ce n'est peut-être celle de ce trafic. Il vallait mieux retourner au campement dénicher quelques indices sur la nature exact des activités de tous ces gens...


Quelques temps plus tard les deux compères étaient de retour au campement des trafiquants, les personnes qu'ils avaient mises aux arrêts toujours bien enfermé dans la tente. Mareo comptait poser deux ou trois questions, mais fut interrompu par un groupe de trois sunajins qui cette fois se présentèrent en bon et due forme. D'autant qu'il en connaissait deux sur les trois pour les avoir déjà rencontré occasionnellement dont un à l'académie.

L'un de vous nous explique, demanda le chuunin responsable de l'équipe ?

Très bien, Mareo du temple de Maskine et Kumiko Saibogu, nous avons été envoyés depuis Sunagakure no Sato dans le cadre d'une enquête sur des faits de coloration des eaux de la rivière Hirameki. C'est à L'Oasis de Jouvence que nous avons commencé à enquêter et nous y avons appris que l'eau se colorait bien régulièrement en rouge. D'après le médecin sur place de nombreux touristes et quelques habitants auraient été empoisonnés au mercure en buvant dans l'oasis. Nous avons donc décidé de remonter vers le nord en suivant la source, la rivière Hirameki où nous sommes tombés sur ce camp.

Mareo se retourna vers les machines de tri des métaux et d'extraction du lit de la rivière comme pour appuyer son propos à venir:

Comme vous le voyez, nous n'avons pas eu de mal à déterminer ce qu'il trafiquait ici. Ces machines pour extraire et trier le fond de la rivière laisse supposer une exploitation illégale des ressources naturelles de Kaze. De plus, le camp était sous la protection de cinq nukenins pas mauvais du tout, pour se payer ce genre de protection il fallait avoir quelque chose à cacher.

Hum, je vois et pourquoi venez-vous seulement d'arriver depuis le désert ?

Le pire est à venir deux hommes se faisant sans doute passer pour des sunajins ou bien étant des sunajins corrompus qui sait sont venus récupérer le responsable du campement. Prétextant prendre le relai, ils sont partis avec lui, mais nous doutant de quelque chose, nous les avons suivis sans succès. Les deux nous ont faussé compagnie en laissant le corps du responsable sans vie dans les dunes. Je l'ai posé près de la tente là, pointa le moine du doigt. Vous avez la totalité des suspects à disposition, je transmettrais un rapport écrit au bureau du daimyo.


En fin de journée Kumiko et Mareo profitait d'un peu de repos à l'Oasis de Jouvence, éreinté par la mission, ils avaient confiés la suite aux groupes de récupération des informations. Le rapport fait, ils avaient donc pris congés de leurs camarade et comme ils devaient récupérer l'engin de mort de Kumiko, ils en avaient profité pour se détendre...