Bordel de merde, qu’est-ce que je me faisais chier ! Sérieux, ils auraient pu me by-passer ce genre de formalité et me donner directement le grade de prestige que je mérite ! Bon, bon, c’est inutile de tergiverser dans tous les sens, me demandant bien ce que je foutais planter là. En plus, je suis sûr que ça allait faire flipper le gamin.

Enfin bon, passons. Cela ne faisait même pas une semaine que j’avais atteint la destination de mon voyage : Iwa, le village qui avait remplacé la capitale Impériale. Fallait dire que la situation ne se faisait pas très joyeuse autour, c’est le cas de le dire. La défaite face à Kumo avait du saper le moral des troupes, parce que même la place du marché se faisait déserte. J’aurais aimé profité des coutumes de la capitale, notamment des salutations auprès de ces gentes dames, mais même si on m’a dit que la situation s’était améliorée, ça puait la mort du Fun quand même ! En attendant, me fallait aussi faire la paperasse administrative, et croyez moi quand je vous dit que c’était d’un chiaaaaaant. J’avais beau leur dire que vu la situation actuelle et mon talent inné, ils pouvaient me donner un grade élevé, mais noooooon, pas accompli assez de fait d’armes, et bla bla bla…

Du coup, me voilà dans la situation suivante : étant donné la réorganisation du village en préparation pour l’avenir, on doit tous passer une évaluation. Jusque-là, ok, j’accepte le concept. La partie moins drôle ? On sait juste le jour auquel on passe, et pas le « quand ». Donc obligé de rester comme un poteau debout à attendre qu’un glandu vienne te chercher et appeler ton nom. Vous ne trouvez pas ça complètement abusé ?! Je ne peux même pas faire mes marques en ville pour repérer les coins importants d’intérêt (là où passeraient les gens riches à voler, les nids à gonzesse, vous savez, les classiques…) ni même trouver où pieuter ! Bon, vous me direz, dormir à la belle étoile ne m’a jamais dérangé, hein, Tohâtsu représente, sisi la famille.

Le moment du rendez-vous allait arriver donc, et je pouvais voir la belle brochette de pecnos qui seraient présents avec moi. A voir, ce sont tous des bas gradés, la marmaille comme on dit. Et je suis techniquement associé à eux vu que je suis également au plus bas de l’échelon militaire. Je te jure, des fois je me demande si au lieu d’éviter le boulot, j’aurais pas mieux fait de me concentrer sur les efforts de missions qui m’étaient attribuées… Nah, ça valait le coup ma tranquillité. Le temps passait, et des noms se faisaient appeler l’un après l’autre pour partir quelque part et ensuite attendre que les suivants aient leur tour. Et j’attendais, j’attendais, j’atten-BORDEL DE MERDE, qu’ils m’appellent ces cons !

Un à un, les différents participants s’en allaient, me laissant en plan à ne rien faire à part me demander quand ce serait mon tour. Mais rien, niet, nada. Je me rendais compte peu à peu de l’horrible misère dans laquelle je me suis fourré : j’ai fini bon dernier pour passer les tests ! Nan mais ils se foutent vraiment de ma gueule, ça servait à quoi de m’appeler au début de la journée s’ils savaient que je serais parmi les dernier à passer ?! ‘Tain je vous jure : Mauvais en guerre, mauvais en ambiance, et mauvais en bureaucratie. Tu m’étonnes qu’on se soit fait rouler dessus par Kumo ! Enfin bon, je me rends compte que dans mon malheur, y avait un gosse qui était resté avec moi. Je le dévisage rapidement, le regardant de haut en bas, l’air neutre, même si légèrement énervé par la situation.

« - Dis, Gamin, t’as une idée de quand machin va arriver ? »

Yup, je n’avais pas cherché à savoir ni le nom de mon convive, ne celui de l’évaluateur. Qu’est-ce que ça pouvait me foutre de connaître Nono (ou un autre nom aussi ridicule) vu que j’allais de toutes façons lui foutre une rouste pour lui faire comprendre mes capacités ? Rien, bonne réponse, vous suivez. Surtout qu’ils me font attendre avec un nabot en plus, comme s’ils me mettaient dans sa catégorie. Il avait l’air pas mal gringalet, dommage, il ne tiendrait pas long feu avec l’exercice d’aujourd’hui.

« - ‘Font chier de nous faire venir à l’avance, est-ce qu’ils savent le nombre de rencard que je pourrais avoir à l’heure actuelle ?! »

Je parlais plus vraiment au « collègue », plutôt dans le vide, le temps d’évacuer ma frustration quelque part. J’allais pas gueuler sur l’ado non plus, il avait rien fait après tout. Mais par contre, l’examinateur lui, il allait s’en prendre une bonne grosse soufflante, c’est moi qui vous le dit. Je commençai à tourner en rond, mes cheveux flottant dans le vent au rythme de mes demi-tours alors que je fumais de l’intérieur. Y avait intérêt à ce qu’il ait une bonne explication. Mais au-delà de tout ça, j’étais tout de même curieux. Quel genre de test allaient-ils nous donner ? Un test de connaissances ? Une épreuve à accomplir ? Ou tout bêtement un affrontement de force ? Vous reconnaître que c’est sujet à réflexion. Seul la patience pourrait me le dire, mais je commençai réellement à tomber à court…

L’attente à ne rien faire était absolument irritante ! Il y avait bien des choses que j’aurais préféré faire à la place, et cela incluait également passer un sale quart d’heure avec les personnes que j’aurais pu piller ! Il n’y avait rien de plus frustrant que d’être dans un moment de pause, où tu ne peux rien accomplir ni savoir. Bien sûr que je savais que ce rendez-vous serait important pour déterminer la suite des évènements, mais cela ne voulait pas dire que j’acceptais également que l’on se foute de ma gueule ! S’il n’arrivait pas dans la seconde, c’était décidé, j’me barre !

Ah bah tiens, justement, il fallait que je parles du loup pour qu’il débarque. Alors que je fulminai pour la énième fois de la journée, le vent d’une présence se fit ressentir dans mon dos. Oubliant totalement la présence du gamin se trouvant à mes côtés, je concentrai mon attention sur le fameux invité qui nous avait fait si longuement languir. J’étais prêt à lui dire ses quatre vérité alors que je me tournai pour l’interpeller.

« - Oy, ça va, vous n’avez pas trop trai-… Oh, Le boss ? »

Mon énervement s’était entièrement volatilisé alors que je reconnaissais la personne qui serait notre examinateur : Oterashi Yanosa, ancien Dirigeant de Kusa et actuel chef du nouveau village d’Iwa. Autrement dit, c’était pas Jojo le Rigolo qu’on avait en face, mais ça ne m’empêchait pas de rester quand même plus dubitatif que craintif de l’homme. Pourquoi le dirigeant s’emmerderait à venir évaluer deux Genin, voire plus même, si je pouvais démontrer de la sueur perlant sur ses joues.

Le gars a enchaîné les distributions de marrons toute la journée pour en arriver là. Mais le plus inquiétant était non pas son endurance, s’il avait effectivement évalué tout le monde, mais son état : pas la moindre blessure ou trace d’éraflure. Vraiment pas du tout là pour jouer donc. Il annonça ainsi la couleur en nous demandant, à moi et au gamin, de l’attaquer pour qu’il puisse jauger de notre niveau, en nous donnant gentiment l’indice qu’il se laisserait pas faire.

« - Et bien merci, je m’en serais pas douté… »

Au cas où cela ne paraisse pas évident, le timbre de ma voix laissait entendre un bon gros sarcasme. Bien sûr que le gars ne tenterait pas de nous mettre un bastos discret pendant qu’on le charge. C’était pas le genre à rester inactif, faisant ainsi au moins un point commun avec moi. Il m’avait envie de me défouler ce con en plus, alors que je me mis à sourire pour répondre à son « arrogance » (selon mon point de vue). Faisant craquer mes doigts et rouler ma tête sur mes épaules, je ne quittais pas des yeux notre adversaire et continuai de m’échauffer tout en m’adressant au « co-équipier ».

« - Oy, Gamin. J’pense pas avoir besoin de te le rappeler, mais éviter de jouer les p’tits cons pour le coup. Le gars en face n’a pas l’air de déconner. Et une dernière chose… Te fourre pas dans mes pattes. »

L’étirement fini, je pris une posture de combat plus prononcé, mes appuis bien écartés, les épaules en avant et bras ouvert, laissant ainsi quelques mèches de cheveux tomber de part et d’autre de mes joues. C’était la meilleure posture vue mon style de combat, sans que je n’ai besoin de beaucoup de Müdras. Si je devinais bien quelque chose avant tout, c’était que le laisser nous voir arriver ne serait pas la meilleure des solutions, loin de là. Alors pour ça…

« - J’ai pour habitude de ne jamais décevoir les dames… Mais pour vous, je pourrais m’adapter. »

A la fin de cette phrase, je fonçais en avant, droit sur le Guerrier Rouge, comme si je faisais moi-même la connerie que je avais interdit au gosse de faire. Cependant, à peine à trois mêtre de ma cible, d’un coup de mouvement de tête, mes cheveux virevoltèrent dans le vent, et une grosse masse de cheveux fonça sur Yanosa. Le but était non pas de le blesser, mais surtout de bloquer son champ de vision un court instant. Et dans le cas où il esquiverait d’un simple mouvement de tête, il aurait du mal à suivre la suite… Profitant de ce faible Momentum, je fis un saut en l’air et exécutait ainsi plusieurs rotation sur moi-même pour essayer de frapper d’un puissant coup de talon notre adversaire. Ce n’était pas la frappe du siècle, mais c’était amplement suffisant pour le sonner si ça le toucher. Restait à voir comment réagirait l’autre enfant à cela…

Résumé HRP:

Technique: