PNJs:

Snow et Batz étaient dans le jardin, ils discutaient de choses qui les concernaient alors que Luka devait courir après Laya pour lui donner son bain. Sauf que la jeune femme préférait "jouer" à la faire courir... Cela arrivait souvent, car s'occuper de cette femme était aussi épuisant que de s'occuper d'un petit enfant. Les enfants étaient quant à eux dans leur chambre pour y faire ce qu'ils voulaient. Quand Akane entrait dans la maison, cela ne choquait pas Laya qui le regardait un peu surprise néanmoins quand Akane passait au travers d'elle sans vraiment d'autres formes de politesse... Elle lui répondait juste après qu'elle le fit, en bloquant le passage à Laya du même temps pour ne pas qu'elle s'enfuit à nouveau.

-Il sont dans le jardin. Mais tu devrais peut-être attendre qu'ils rentrent avant de leur parler. Tu n'as qu'à te servir quelque chose pendant que je donne son bain à Laya.

Luka tentait de l'attraper au bras et y parvenait malgré les premières réticences de Laya. Quelques caresses sur la tête suffisaient heureusement à la rendre plus docile. Elle se laissait donc enfin traîner jusqu'à la salle de bain. Dehors Batz et Snow continuaient leur petite conversation. Ils portaient l'un et l'autre l'armure, pourtant il était clair qu'ils se sentaient comme en repos, l'armure était plus une seconde peau sans laquelle ils se sentaient un peu trop nu dans un monde de Shinobi très dangereux pour des hommes comme eux. L'un à côté de l'autre au milieu des épées plantées dans le jardin que Gondo avait forgés.

Les deux hommes avaient retrouvés leur entente et leur complicité d'époque, pour la plus grande joie de Luka. Ainsi, Batz était l'un des rares à avoir le droit aux confidences de Snow qui aimait avoir l'avis de l'esprit brut de Batz sur ce qu'il entreprenait. L'homme était en effet compréhensif des motivations de Snow, mais pas toujours en accord avec ses méthodes. Il fallait dire que depuis quelques temps, tout s'était enchaîné, avec l'apparition de Reiichi, la nomination de Snow prochaine au rang de Consul et les négociations en cours avec les Sunajins. Batz avait souvent le regard en coin tourné vers Snow qui à l'inverse regardait toujours fixement droit devant lui.
Batz craignait que Snow puisse définitivement abandonner l'idée de soigner Laya un jour. Ce qui était partiellement vrai. Quand ils en parlaient, Snow confiait à Batz qu'il espérait que les études de sa fille Sasha viendrait un jour à lui donner les connaissances nécessaire à la guérison de Laya. Cela prendrait du temps certes, mais c'était ainsi qu'il l'avait décidé. Batz, inquiet, se rappelait que des médecins lui avait confié que le mal dont elle souffrait n'était pas tant médical que cela, qu'elle souffrait de quelque chose d'étrange, comme si son âme n'était plus présente. Il n'était donc pas certain de la décision de son ami, mais il s'y pliait. Il commençait depuis quelques temps à être docile lui aussi, le chien fou qui fut apprivoisé par le faucon était maintenant en mesure de s’adapter socialement. Ce à quoi Akane n'était sûrement pas étrangère d'ailleurs.

-Il y a une rumeur qui dit que tu tentes de conseiller Suna dans son conflit contre Konoha.
-Une rumeur oui.
-Tu comptes investir les villages de l'intérieur ?
-Je n'ai pas grand chose à faire, puisqu'ils aiment tellement avaler ce qui les entour.
-Il y en aura pour penser que tu veux seulement régner.
-Qu'ils pensent. Du moment que j'agis.
-Autrefois nous n'aurions jamais imaginé nous retrouver ici, dans un village Shinobi.
-Je commence à penser que c'était déterminé.
-Tu n'as donc jamais peur ?
-Tout le temps. Mais tu le sais bien, l'apparence compte.
-C'est quoi la prochaine étape ?
-Espérer que les villages, ou quoi que ce soit d'autres ne fassent rien qui me nuise. Pour le reste cela devrait bien se passer.
-J'espérais que tu te décides à traquer l'homme au masque.
-Tu penses que nous pourrions le trouver ?
-Pourquoi pas.
-Et après ? Il se réplique... Je l'ai vu faire des choses qui m'ont prouvé que je n'ai pas le moindre pouvoir sur lui, il est si... intime avec la mort. Tout ce qu'il sait, c'est comme s'il ne venait pas de notre monde.
-Ne fais pas comme tous ces gens qui croient que GI est un esprit descendu du ciel pour te protéger.
-Je ne suis pas crédule, mais même si je sais que l'homme au masque nous manipule, ou est spectateur de quelque chose qui nous dépasse, je sais aussi qu'il ne servirait à rien de le traquer.
-Tu ne veux donc pas être libre ?
-Je le suis. Je peux faire mes choix, mais comme il le dit, à chaque fois que j'ai refusé un chemin qui m'était destiné je l'ai souffert. Souffert plus durement à chaque fois. Je préfère simplement voir où me mène le chemin sans souffrance maintenant.
-Souffrance pour toi, ou les autres ?
-Il arrive parfois que cela revienne au même Batz.

Posté sur le dos de Karyuudo, j’observais avec détachement ce qu’il se déroulait en contrebas. Nous survolions Senun où je venais de terminer ma tâche. Cela ne s’était pas exactement déroulé comme je l’avais imaginé, mais j’avais finalement réussi à éliminer ma proie. Je n’en revenais toujours pas que cette affaire n’avait pas eu de répercussions sur le reste de la ville tant l’altercation fut violente. J’avais malgré tout réussi à me contrôler du début à la fin grâce au soutien de mon partenaire. J’étais exténué et vidé de mon chakra, mais nous n’avions pas le temps de nous arrêter. Les informations qu’il m’avait données juste avant que je lui arrache la tête nous incitaient bien trop à poursuivre notre cible suivante. Il me fallait retrouver mon contact tant que la piste était encore fraîche. Ma proie n’avait pas l’intention de rester à sa place bien longtemps.

Heureusement, j’avais l’occasion de me reposer sur le dos de Karyuudo pendant que celui-ci nous conduisait vers notre objectif. S’il était ravi de voyager ainsi avec moi, je savais très bien que j’allais devoir lui en demander beaucoup pendant les prochaines semaines. Je pouvais au moins compter sur son honnêtement pour me dire quand il n’en pouvait plus.

- Tu ne m’as toujours pas expliqué ce que Yuuto t’a raconté avant qu’on parte. Il avait l’air d’être sérieux, ça m’intrigue.

- Depuis quand tu t’y connais en émotion humaine ? Et surtout, depuis quand ça t’intéresse ?

- C’est surtout que tu n’as presque rien dis depuis, je me suis dit que ça devait être important.

- Il m’a raconté une histoire entre Raito et lui, comment l’Institut avait utilisé son partenaire contre lui pour le chasser. Il m’a également mis en garde sur le Dentô, il devait probablement penser que j’ignorais sa vraie nature.

- Je croyais qu’il l’aimait bien.

- Les humains sont parfois compliqués à comprendre, même pour moi…

- C’est ce qui arrive lorsqu’on abandonne son instinct au profit de la réflexion. Je n’ai jamais eu ce souci moi.

Eclatant de rire, je tapotai sa tête. Je savais très bien que tout ceci était bien au-delà de sa compréhension, mais il m’arrivait quand même régulièrement de me dire que c’était lui qui avait raison. Sa présence permanente à mes côtés me permettait au moins de me rappeler le vrai sens de la vie lorsque c’était nécessaire.

Me blottissant contre lui pour me couvrir du vent glacial qui balayait mon visage, je fis circuler mon chakra à travers le sien. Cela lui permettait d’avoir plus d’endurance pour voler tout en m’aidant à récupérer plus rapidement.

Lorsque je me réveillai, je fus surpris de me rendre compte que nous avions parcouru déjà la moitié de notre trajet. Karyuudo n’avait probablement pas fait de pause et j’avais dû dormir pendant quelques heures. Le connaissant, c’était probablement le moment de s’arrêter pour manger.

- Et bien, on dirait que t’avais vraiment besoin de sommeil.

- Dormir comme ça m’a donné faim, tu m’accompagnes ou tu préfères te reposer en attendant ?

- Je ne dirais pas non à une petite pause, te porter aussi longtemps va me donner des courbatures à force. Prends nous de quoi tenir la journée au moins.

Après quelques étirements, je concentrai mes sens pour essayer de repérer une proie suffisante aux alentours, mais Karyuudo volait bien trop haut pour me permettre de sentir quoi que ce soit. Ce n’était pas un problème, j’avais besoin de me dégourdir les jambes. Tandis qu’il descendait en piquet vers le sol, j’accrochai alors mon équipement à son dos avant de me jeter dans le vide en direction de la forêt en contre-bas au moment où il se redressait.

Je concentrai alors mon chakra dans mes jambes pour amortir ma chute qui provoqua tout de même la rupture de quelques branches. Mon impact sur la terre ferme fut bruyant, mais ce n’était pas un problème. Je commençai alors à courir en restant en dessous de Karyuudo qui volait à basse altitude. Pendant un moment, je décidai d’ignorer les petits animaux que je croisai, cherchant du gibier plus intéressant.

Il me fallut quelques minutes avant de repérer une proie suffisament grande pour nous nourrir, il s’agissait d’un cerf. Grâce à ma sensorialité avancée, je pouvais me permettre de ne faire attention à ne pas me faire repérer qu’une fois que j’avais trouvé ma cible. Et surtout, je pouvais m’approcher de celle-ci sans grande difficulté. Cela rendait la chasse bien trop facile, mais ce n’était pas le moment pour moi de chercher la difficulté. Sans lui laisser la moindre chance de fuir, je me propulsai en direction du cervidé. D’un coup chargé de chakra, je lui brisai le crâne, l’empêchant définitivement de réagir.

Avec un long sifflement, j’appelai Karyuudo tandis que je commençai à découper sa peau avec mon couteau. Je commençai tout d’abord par récolter les morceaux les plus savoureux dans mon sac tandis que Karyuudo s’empressai de becter le corps sans vie pour se rassasier. Je finis par saisir un des morceaux précédemment récoltés et de l’engloutir avec un peu d’eau.

- Je te laisse en profiter encore un moment, tu me rejoindras.

Je repris alors ma course sans attendre de réponse de sa part qui était bien trop occupé pour m’écouter. Je n’aimais pas laisser ainsi la carcasse d’un animal, mais je savais qu’après le départ de Karyuudo, tous les charognards alentours allaient se précipiter pour profiter de ce présent.

PNJ:

Il arrive parfois que nous ayons un sentiment de déjà vu. Cette sensation d'avoir vécu une seconde fois un événement. D'aucun dirait que c'est la mémoire qui se mélange les pinceaux à un moment donné, d'autres que ce serait pour des raisons plus occultes. Toutes les réponses à nos questions versent vers deux antipodes comprises entre la démonstration et l'imagination. Deux pôles, comme ce qui est d'aversion entre le spirituel et le scientifique qui luttent de la même façon que lutteraient les anges et les démons dans les récits ésotériques. C'est cette sensation que j'avais alors que Batz me parlait, cette sensation qui poursuivait la plupart du temps depuis la mission au Mont Infinité qui faillit me coûter la vie.

La distance que je conserve avec autrui me peine, et j'aimerais parfois pouvoir leur parler en toute quiétude, sans méfiance, sans calcul, mais je crois que je me suis tellement efforcé d'être sur mes gardes, de présenter à l'autre l'image absolue de ma personne que cela finit par devenir ma nature. J'en ai parfois peur de ne plus ressentir d'affection... L'empathie je la possède et à jamais, quoi que voir la douleur dans une personne, ce n'est pas la ressentir. Batz voudrait que je traque l'homme au masque alors que mes projets et mes ambitions prennent enfin du sens et vont vers une concrétisation. J'aimerais le satisfaire, mais j'éprouve de sérieux doutes sur cette nécessité.

L'homme au masque est celui qui m'aura d'une certaine façon guidé jusqu'ici, et même si je ne suis pas dupe au point de croire qu'il n'a aucune malveillance en lui, depuis le jour où je lui ai parlé, j'ai toujours eut cette sensation de le connaître de puis toujours, comme s'il était une partie de moi qui m'était supérieur. Batz aurait beau le cacher, je sais qu'il a aussi cette sensation. Pourtant, même si j'ai envie de le satisfaire, je me sens retenu par quelque chose. J'ai l'impression de trouver en moi un creux immense, que je tenterais de combler par une ambition que je crois être la mienne en me la voyant imposée. Au regard d'autrui, je ressemble à un saint, alors qu'il est sans doute plus saint que je ne le serais jamais.

Je tourne un regard tendre vers lui, car je sens que le silence devient pesant autant que son regard insistant sur la réponse qu'il attend. Je laisse échapper un sourire, vers lui, l'impulsif, qui agit avant de parler toujours, croyant que j'ignore quel dilemme s'exerce sur son cœur. Un dilemme transcender par Laya et Akane. L'honneur et l'amour sont ce qui lui donnent de la hauteur et de la tristesse et je sais mieux que lui sans doute qu'il voudrait trouver l'homme au masque pour en finir avec la guérison de Laya. Comme si j'avais le pouvoir de décider cela.

-Je ne saurais même pas où le chercher de toute façon.

Pendant ce temps, à l'étage Akane trouve Sasha à l'étude et tente d'entamer une conversation légère par une plaisanterie que Sasha apprécie comme elle le peut, avec amusement. Les mois d'études passés à l’hôpital l'auront rendu plus légère, mais rien qui ne soit encore capable de la désinhiber entièrement.

-Les garçons sont trop bêtes pour m'intéresser ! Et puis il ne parle que de toi !

Lui répondit-elle avec assurance. Avant de l'inviter à s'asseoir dans sur le lit. On pouvait alors entendre Luka lutter dans le bain avec Laya qui refusait obstinément de se laisser faire aujourd'hui, elle l'éclaboussait et ne pensait qu'à jouer en poussant des petits cris innocents de complaisance.

-Ça fait longtemps que je ne t'ai pas vu. Tu passes encore plus de temps avec mon père que moi tu sais ?

Il y avait un reproche malgré elle dans cette remarque. Quoi qu'Akane était son amie, elle éprouvait de la jalousie de me voir plus présent pour mon élève que pour ma fille. Il était vrai que le travail m'occupait au point que j'avais délaissé l'éducation de mes enfants au gré de Luka et que, malgré moi, je n'éprouvais plus d'amour pour Laya... Je le cachais, à tous, car mon devoir était encore de prendre soin d'elle. Mais Laya était morte à mes yeux, contrairement à Batz j'en avais fait le deuil parce que poursuivre la chimère de sa guérison ne pouvait finalement rien m'apporter de bon. Sasha voyait en moi le sauveur de son enfance, celui qui l'avait extirpé de sa condition malheureuse pour l'attirer dans une vie meilleure. Mais elle ignorait sans doute que ce qui m'avait convaincu était qu'elle désirait soigner le cœur des gens, et que j'espérais qu'elle soigne Laya un jour, pour me décharger de ce fardeau. J'entretenais cette famille, mais de ma personne, ils ne recevaient pas grand chose et c'est ainsi que Sasha commençait à le reprocher à Akane, même si ce fut difficile pour elle.

-Je suppose que c'est normal vu que tu es son apprentis, j'espère qu'il fait attention... Il est étrange en ce moment. Encore plus que d'habitude je veux dire. Impossible de savoir ce qu'il pense quand on le regarde. Tu sais s'il se passe des choses ? Y'a Picpic qui comprends pas non plus.

Tendre et innocente, comme toujours, souffrant d'une absence elle espérait encore que le bien être de son bienfaiteur ne soit pas en péril. L'un de mes talents pour m'entourer des bonnes personnes. Depuis pas mal de temps maintenant, ma définition de l'amour était sujette à des difficultés d'interprétation, et je me trouvais parfois monstrueux d'utiliser tout le monde dans le sens que je souhaitais, alors que je me savais en mesure de leur offrir une vie simple et sans risque. Mais comme seul Batz le savait, quand je faisais cela, il advenait toujours un drame monstrueux indépendant de ma volonté qui emportait tout ceux qui m'étaient précieux de près ou de loin. Ce n'était pas la seule raison de mes agissements, mais je préférais risquer de prendre le chemin qui me fut tracer que de voir toute ma famille souffrir une fois de plus parce que j'avais fuis les élans d'une destinée dont je ne saisissais toujours pas encore tous les plans. En moi il y avait donc un dilemme, comme Batz. Je voyais dans le regard d'Akane bien souvent qu'elle me jugeait comme un égocentrique manipulateur et satisfait de sa personne. Je préférais encore cela qu'elle sache quel mal j'avais à imaginer devoir aller encore plus loin dans mes entreprises. Les menaces qui pesaient sur elle, sur Batz, sur eux tous, si je me refusais à jouer le rôle du petit seigneur manipulateur de son petit monde, je ne pouvais plus les tolérer. L’ambiguïté de ma personne aux profondeurs insondable me rendait imperméable au jugement des valeurs d'autrui, au jugement qu'autrui portait à mes propres valeurs... Snow, consul de Kumo, qui ambitionne la perfection du monde, sous son concept de l'équilibre des forces, et de la fusion des paradoxes. Ce Snow, moi, est l'homme le plus seul du monde.

Mais j'avais Batz, mon seul ami, toujours présent malgré tout ce qu'il a vécu de ma faute. Malgré qu'il devait vivre avec la femme qu'il aimait et qui maintenant tant à devenir un poids aussi pour lui. Peut-être... devrais-je nous en séparer et distiller mon honneur de mari dans le bonheur de mon ami. Trop était le moment pour prendre cette décision.

Laya finit par s'enfuir de la salle de bain, en criant comme si elle jouait à chat, alors que la pauvre Luka toute trempée elle aussi lui courrait après en la suppliant de revenir. Elle courrait dans la maison jusqu'à atteindre le jardin nue et mouillée. Troublant notre conversation à Batz et moi qui n'étions plus vraiment surpris de ce genre de chose. Luka arrivait en demandant pardon et je lui répondais naturellement que ce n'était pas grave. Car ma femme... était déjà passé à autre chose quand elle vit une coccinelle. Un rien attirait son attention, comme ces enfants qui découvrent le monde dans ce qu'il a de nouveau à chaque instant.

-Elle est difficile aujourd'hui...
-Je t'en demande beaucoup. Tu n'as pas à t'excuser.

Batz défaisait sa cape en se rendant à elle, et miraculeusement, ne la fit pas hurler de terreur quand il la lui posait dessus pour la recouvrir. J'en étais véritablement étonné, même troublé, au moins autant que Luka. C'était sans doute le premier homme qui l'avait touché sans qu'elle ne devienne hystérique depuis des années. Un pas de plus ? Je ne comprenais pas et ne pouvais apprécier le spectacle que par un silence qui s'imposait à moi de force. Batz lui fit un sourire, mais ne lui parlait pas, elle ne comprenait pas de toute façon ce qu'on lui disait pensions-nous depuis longtemps. J'aurais pu éprouver de la jalousie, mais il n'en fut rien, et je me demandais si c'était anormal. Luka n'osait plus s'approcher, trop heureuse de voir le premier progrès de ma femme depuis des années. Était-ce de vivre avec nous qui l'avait mise en confiance ? Je ne savais pas. Mais finalement qu'importait. Batz posait ses mains sur ses épaules, et délicatement, la redirigeait vers Luka, Laya se laissant faire docilement, acceptait finalement d'être reprise en main par ma gouvernante qui s'en allait avec elle vers la salle de bain pour achever ce qui fut commencé. Je me relevais, découvrant au regard de Batz une émotion que je n'avais pas vu depuis très longtemps... Trop longtemps. Je plissais le regard, et éprouvait cette fois de la jalousie, pourquoi... Je ne comprenais pas... Lui et moi étions incapable de parler. Il avait l'air désolé d'avoir été celui qui pu l'approcher le premier, et en même temps heureux de le savoir. C'était étrange pour moi, comme si je sentais que quelque chose m'échappait, qu'il fut durant ces quelques instants hors de l'emprise de mes mains. Puis soudain, sur le muret qui bordait le jardin, nous entendîmes une voix que nous connaissions bien. Nous Batz se retournait et lorsque nous redressions le regard c'était sans surprise que nous le trouvions, lui, l'homme au masque.

-J'ai quelques nouvelles pour vous. Enfin. Elles concernent surtout Akane. Vous devriez aller la chercher.

C'est alors que je comprenais seulement qu'Akane était dans la maison. Il savait avant moi qui était dans ma propre demeure... Mais pour autant, ni Batz, ni moi ne bougions.

Je sortis de la forêt au bout d’une petite heure de course pour atteindre les plaines de fer qui s’étendaient à perte de vue. Il était facile de s’y perdre et les habitations se faisaient très rares, mais cela faisait des années que je les parcourais pour voyager à travers le pays. J’étais rassasié et en pleine forme, cette course digestive me faisait un grand bien, surtout que j’avais un peu trop l’habitude de laisser Karyuudo me transporter. Ce dernier mit un peu plus de temps pour me rejoindre. Si nous étions assez pressés, ce n’était pas une raison pour se précipiter sans prendre de pause. Je ne pouvais compter sur son endurance indéfiniment et même s’il était bien plus robuste que n’importe quel aigle que j’avais pu rencontrer, il n’en restait pas moins incapable d’utiliser son chakra pour augmenter ses capacités.

- Tu es bien lent petit homme.

Volant à ras du sol, Karyuudo profitait toujours de la moindre occasion pour constater les domaines où il me battait. Ces remarques ne dataient pas depuis le début de notre relation, il avait commencé à prendre cette habitude lorsque j’étais arrivé à Kumo et que j’avais commencé mon entraînement de shinobi. Avant cela, nous étions constamment dans une concurrence destinée à nous motiver à nous surpasser. Depuis lors, une telle comparaison était devenue impossible tant la maitrise de mon chakra m’avait permis de décupler mes compétences tandis qu’il était toujours contraint d’utiliser des méthodes d’entraînement conventionnelles.

- J’avais peur que tu ne me retrouves pas et de faire le trajet tout seul.

Je sautai alors sur son dos et il prit son envol pour reprendre une altitude convenable.

- T’avais surtout peur de ne pas pouvoir faire cette mission sans moi. Aller, accroche toi bien, on a perdu assez de temps comme ça.

Sans attendre une réaction de ma part, il augmenta drastiquement sa vitesse de vol, fonçant à vive allure vers notre direction. L’inertie et la résistance de l’air me poussant en arrière, j’utilisai mes jambes placées autour de lui pour retenir mon corps avant de me plaquai contre lui.

Après deux heures de vol à grande vitesse, nous avions traversé une bonne partie du pays et atteints notre objectif, la ville d’Inazuma. Sans perdre de temps, nous nous dirigeâmes directement vers l’adresse de mon contact sur place figurant dans mon dossier. Je n’avais pas souvenir de l’avoir déjà rencontré, mais il était très probablement au courant de mon arrivée.

Lorsque nous commençâmes à survoler la ville, je pus m’apercevoir rapidement que notre arrivée n’était pas passée inaperçue. Les gardes de la ville semblant s’agiter, je fis signe à Karyuudo d’atterrir.

- On va éviter un autre incident, tu sais bien que les gens stupides ne savent pas comment réagir en ta compagnie.

- Tu as raison et puis je viens de manger, j’ai plus la place pour un humain. Je te retrouverai plus tard.

Tandis qu’une poignée de garde venait à ma rencontre et que les passants s’éloignaient légèrement apeurés, Karyuudo décolla brusquement avant de rejoindre les cieux.

PNJ:

L'homme au masque se tenait, assit sur les talons et les bras ballant au-dessus de nous, juché sur le muret qui bordait le jardin familiale. Akane intervenait immédiatement, laissant Snow et Batz de marbre. La jeune fille était insolente et voulait sans conteste prouver à cet individu qu'il ne l'impressionnait pas et qu'il n'avait pas la moindre influence sur elle, contrairement à Snow et Batz qui paraissaient totalement sous son emprise.
Ni l'un ni l'autre ne l'empêchait de s'élever contre lui. Batz venait se poser à côté d'elle, tranquillement, alors que Snow se redressait pour se tenir debout et bien droit sans le quitter du regard. Cet homme au masque avait d'étrange qu'en dehors de ce visage qu'on ne voyait pas, il paraissait plus humain que ceux-là même qu'ils "suivait".

-J'ai un cadeau pour toi jeune fille. De la part de ta main.

Le langage elliptique qui caractérisait bien souvent le verbe de cet homme, devenait si répétitif que Snow et Batz commençaient à y entrevoir quelque chose depuis quelques temps. Mais qu'il invoquait "sa main", à Akane leur paraissait tout à fait étonnant.
-Je sais où se trouve le lotus noir. Il me semblait comprendre que tu aimerais le savoir aussi, Akane.

Cette voix.... Une voix douce, androgyne, plus encore que celle de Snow, avec encore plus de confiance dans le timbre. Au-delà de la confiance, c'était encore plus étrange, il parlait en donnant l'effet qu'il était naturellement au-dessus de tout ce qui l'entourait... Arrogant ? Non, simplement convaincu, aussi convaincu que le serait...
Snow éprouvait la nouvelle à sa façon. Il ne mettait pas en doute la parole de l'homme au masque, car jamais en proche de quinze années il ne lui avait mentit. La manœuvre en revanche l'inquiétait, et c'est ce qui le faisait porter un regard inquisiteur vers l'homme au masque. Quelle raison avait-il d'aider Akane ? Quel était le but ?... Snow savait mieux que quiconque que jamais cet homme-la n'intervenait si cela ne lui servait pas d'une façon ou d'une autre. Il se sentait d’ailleurs par bien des côtés, extrêmement proche de lui. Mais il était aussi celui avec qui il avait le plus de difficulté à comprendre les intentions et les désirs. Alors que Snow, calculateur au millimètre des événements, faisait d'une science la compréhension d'un homme pour parvenir à le mener où il souhaitait, avec celui-la, il n'y avait jamais moyen de comprendre les motivations finales. Dans ces moments, et Snow le savait bien, la seule réponse la plus sûre était encore l'honnêteté et c'est ce que choisit Snow en s'adressant à lui.

-Pourquoi tu l'aides ?

L'homme au masque tournait son visage vers Snow, mais répondit d'abord d'un silence qui permettait aux deux hommes de se regarder fixement. Batz ne détournait pas le visage, mais le regard lui aussi, en coin, vers Snow, qu'il savait maintenant sous le contrôle de l'homme au masque. Il ne s'agissait pas d'illusion, il avait cependant, par l'habitude d'être retrait l'habitude de remarquer quand Snow n'avait pas le contrôle sur quelqu'un. Le silence était de courte durée cependant, l'homme au masque choisissait toujours ces mots avec la plus grande attention.

-Je donne un coup de pouce à ce qui doit de toute façon arriver.

Snow ne répondait pas, il comprenait pourtant. Le passé d'Akane pesait sur les épaules de la jeune fille comme un sorte de passager noir, avec qui elle devait composer sous le voile de la tempérance qu'elle s'obliger de laisser comme image d'elle. Snow comprenait avec cela, quelle était cette particularité singulière qu'il ressentait chez elle au point de l'avoir décidé comme élève à lui, son pouvoir était en cause, ses talents aussi, mais comme lui et Batz, elle avait en elle un remou difficile à contrôler. L'homme au masque voulait l'amener à son retranchement, mais aussi, se rappelait Snow, Batz qui se rapprochait d'elle. L'homme au masque n'avait jamais hésité à causer des massacres, sans jamais avoir été même soupçonné d'en être l'auteur. Batz risquait aussi de finir dans ses retranchements. C'est lui qui le premier se dressait d'ailleurs. Batz... Sa carrure en imposait d'elle-seule il fallait le dire, à chaque fois qu'il faisait un pas, toute la masse de métal qu'il avait sur le corps et le poids de l'homme se faisaient sentir sur le sol. Il ne grognait pas, il ne grimaçait pas. Il fixait simplement l'homme au masque.

-Elle est bien lourde pour toi en ce moment n'est-ce pas ?

Batz fut prit d'une contraction, mais ne sourcillait pas. Il contenait. Ce dont l'homme au masque parlait c'était bien entendu son épée. Plus légère à mesure que son utilisateur avait de haine, de colère, en somme d'obscurité en lui. Batz au contact d'Akane la perdait petit à petit. Snow le savait, et s'efforçait de contrôler cela, car perdre Batz à l'épée serait dramatique à ses yeux. Changer d'épée pouvait paraître être la seule solution, mais ce n'était pas aussi simple. Cette lame.. comme celle à la ceinture de Snow, était l'expression de quelque chose de bien plus important pour les deux hommes qu'un simple outil du meurtre. Quelque chose échappait cependant à Snow, si pour lui il était important que Batz conserve son épée, pourquoi l'était-ce aussi pour cet homme ?

-Il sait toujours s'en servir. Lâchait mélodieusement Snow.
-Je m'emploie à ce que cela continue. Répondait du même ton l'homme au masque.

Batz grondait cette fois. S'il ne comprenait pas non plus toutes les intentions de l'homme au masque, il n'aimait pas entendre qu'il fut capable un jour de ne plus savoir manier l'épée. Il était simplement né avec. Autrefois, déjà enfant, il dormait avec en l'étreignant comme l'enfant étreint sa mère. Difficile à comprendre peut-être, sauf pour lui, qui a le sentiment de ne plus être personne si il vient un jour à ne plus manier l'épée. Son épée, celle de Snow autrefois, la sienne aujourd'hui.

-Elle a servit de pierre tombale à un Kage, et d'objet de sa résurrection. C'est normal qu'elle soit parfois tatillonne.
-Elle a aussi servit a bien d'autres choses.
-Livre ton information, puisque tu souhaites gagner du temps.
-Ils sont dans Kaminari. Vers un endroit que vous connaissez bien. Raiun. Il vous faudra chercher là-bas sous la ville.
-Sous la ville.



"Décidément" pensait alors Snow. Cette ville portuaire avait à vivre bien des drames.

Si j’avais réussi à passer les premières années de ma vie sans attirer l’attention sur ma personne, ces dernières années ne m’avaient pas laissé cette chance. Ma réputation n’était pas encore internationale et j’en étais ravi, mais il m’était désormais difficile de me rendre dans une ville de Kaminari discrètement. Je regardai donc Karyuudo s’éloigner tandis que les gardes s’approchaient de moi.

- Dôbutsu Otoke, nous ignorons les raisons qui ont poussé le Raikage à vous libérer, mais cela ne sera pas suffisant pour gagner notre confiance. Que venez-vous faire chez nous ?

Souriant légèrement derrière mon masque, c’était l’une des premières fois où l’on me demandait de rendre des comptes ainsi. Je n’avais rien contre eux et je ne voulais pas créer d’incident, malheureusement, la raison de ma présence ici n’avait rien à voir avec mon statut de jonin de Kumo. Je n’étais pas en mission et je n’avais par conséquent aucun moyen de leur prouver ma bonne foi.

- Je suis bien désolé de vous dire que mes activités ne vous concernent en rien. Jusqu’à preuve du contraire, je n’ai jamais causé le moindre mal aux habitants de cette ville et je n’ai aucun compte à vous rendre.

D’un ton sérieux et intimidant, j’essayai de leur faire comprendre qu’insister n’était pas la solution. Deux d’entre eux eurent néanmoins une réaction étrange, comme s’il éprouvait de la haine à mon encontre pour une raison particulière. L’un d’eux se plaça alors entre son chef et moi avant de prendre la parole.

- L’un des hommes que tu as tué à Kumo était mon frère, il a dévoué toute sa vie pour la protection de son pays et c’est en te libérant au bout de quelques mois qu’on le remercie ? Ne te fous pas notre gueule, évidement que tu as des comptes à rendre et tu ferais bien de partir tout de suite.

C’était bien ma veine, il avait fallu que je tombe sur un proche d’une de mes victimes. C’était bien regrettable, surtout que le chef de la petite troupe n’avait pas l’air de vouloir calmer son subalterne.

- Comme vous l’avais bien dit, vous ignorez les raisons de ma libération, cela devrait être suffisant pour que vous appreniez à rester à votre place. Maintenant, loin de moi l’envie de vous empêcher de faire votre travail, mais je dois aller faire le mien. Si l’envie vous prend de tenter de faire justice par vos propres moyens, réfléchissez bien à ce qu’il s’est passé ce jour-là.

Je n’avais aucunement l’intention d’être plus diplomate que cela, j’étais parfaitement dans mon droit et ces hommes n’avaient pas l’air d’être ouverts à la discussion. Sans attendre de réponse, je repris ma route vers ma destination. En passant à côté du garde qui était intervenu, celui-ci m’agrippa le bras pour me retenir, probablement dans l’espoir d’obtenir un résultat différent. Comme je restais sympa et que je savais que le pauvre n’avait pas encore fait son deuil, je décidai d’être clément. Je sortis alors mon arme avec mon autre main avant de la placer sur la gorge de l’individu sans lui laisser le temps de réagir. J’approchai alors mon visage du sien pour lui murmurer quelques mots.

- Il y a des démons qu’il ne faut pas réveiller, reste à ta place et tu vivras plus longtemps.

Me libérant de son emprise, je rangeai mon arme avant de me remettre à marcher. Tout ceci ne s’était pas très bien passé, mais j’avais d’autres préoccupations et peu de temps pour ces conneries.

le tempérament d'Akane se métamorphosait. Snow du coin de l’œil observait ceci, et pressentait que cette histoire porterait bien du tort à sa famille. Il cherchait déjà dans un coin de sa tête comment parvenir à la modérer dans ses élans, mais n'oubliait pas qu'il serait de toutes les façon obligé de l'accompagner dans ce périple. Snow pensait avoir trop investis sur Akane pour risquer de la perdre maintenant.

Ce changement d'humeur n'avait pas non plus échappé à Batz, qui ne savait pas réellement quoi répondre ou faire pour l'en empêcher, quand bien même il l'aurait souhaité. En effet, Batz saisissait le sentiment d'Akane sans difficulté, et y trouvait un écho sans avoir eut besoin d'y réfléchir. L'homme au masque, satisfait sans conteste des effets de sa révélation se redressait pour annoncer son départ.

-Le reste vous concerne et ne m'appartient pas.

Snow ou Batz auraient pu demander encore une fois pourquoi il livrait cette information, en quoi cela l'aidait. Mais sachant qu'il répondrait certainement par une énième énigme les deux s'en préservaient. Batz tournait le dos au muret tandis qu'il se retournait vers Akane. Il n'eut pas de geste tendre et affectif, mas au regard qu'il lui portait, peut-être tentait-il déjà de lui signifier toute l'aide qu'il était prêt à lui apporter. Snow fit quelques pas vers eux, lentement et sûrement, mais ne cachait que difficilement certaines interrogations sur le visage qu'il arborait. Il était lui aussi décidé à accompagner Akane à Raiun, mais pressentant encore fortement que cet événement pouvait être hors de son contrôle et certainement dangereux, il souhaitait d'abord s'entretenir avec Batz d'un de ces doutes dont on veut absolument se défaire avant d'agir.

-Jusqu'à qu'elle point elle s'est alourdie ?

Batz renvoyait un regard hautain à Snow. Un geste qui était rare, il se sentait immédiatement diminué par la question, comme si Snow entendait qu'il serait incapable de la manier si elle venait à devenir trop lourde. La voix roque de Batz sonnait comme un chant de dédain pour Snow quand il lui répondait, malgré tout, en tournant un peu le buste sur lui.

-Plus elle est lourde plus je frappe fort.

Snow dressait un peu le visage devant le ton employé. Cette affirmation de Batz, lui plaisait, la bête qui savait souvent montrer les crocs lorsqu'on mettait en doute sa dangerosité, mais que Batz eut prit cette question pour le diminuer atteignait Snow. Cette inquiétude, était pour sa sécurité, et celle d'Akane. Il se rendait soudainement compte qu'il aurait peut-être ressentit cette question de la même façon, et cela lui fit baisser le regard tandis qu'il répondait lui-même.

-Tenzo ne la jamais tenue en main, et pourtant elle lui fut bien difficile à porter.
-L'amour d'une femme l'est toujours.

Concluait Batz sèchement en passant au-delà d'Akane jusqu'à l'entrée de la maison. Le rapport entre ces deux choses ne sonnaient peut-être pas clairement aux yeux de la jeune fille, et pourtant le lien y était beaucoup plus vrai que ce qu'il y paraissait. Snow une fois assez proche de la jeune femme, s'adressait à elle directement.

-Nous allons y aller. Tout de suite. Mais prend le temps de te calmer pour avoir l'esprit clair une fois là-bas.

PNJ:

Akane, comme Snow l'avait craint, était hors de contrôle. Elle avait bondit séance tenante sans se soucier de son maître et de Batz, en les plantant simplement dans le jardin. Les deux savaient bien entendu où elle se rendait comme ça. Batz allait s'emporter lui aussi, Snow vit à son visage les premiers grognements s'annoncer et la lueur sanglante au fond de la rétine qui avertissait du retour de la bête primitive qui sommeillait en lui. Fort heureusement le samouraï blanc avait encore de l'influence sur son ami et des règles étaient toujours bien établis. Batz fut stoppé dans l'élan, par Snow, qui par le timbre calme et choisissant à la perfection ses mots parvenaient à le ramener à la raison.

-Si tu la suis dans la folie c'est sa vie que tu mettras en danger.
-Tu comptes la laisser se battre seule !
-Non. Mais je ne compte pas l'encourager au suicide. Nous sommes des soldats, pas des chiens, nous avançons intelligemment.

Le chien fou qu'était Batz avait toujours eut du mal à intégrer cette idée. Soldat et guerrier dans l'âme, il lui manquait la finesse de l'esprit analytique et la tempérance pour devenir finalement lui aussi un meneur d'homme et plus simplement l'instrument d'un chef de guerre qui savait remarqué ses talents innés pour la violence,... à savoir Snow. Batz le savait fort bien, il l'avait accepté, gagné par l'épée qu'il était, il savait que pour un soldat, ce que l'épée prend seule l'épée le rend, et alors qu'on était en droit de douter qu'il puisse un jour reprendre cette liberté, il était pourtant certainement de force équivalant à Snow. Ce qui le retenait était tout autre chose, Akane étant désormais dans la ligne... Car que Snow montrait tant d'intérêt à la jeune femme surprenait le guerrier noir. Il savait que Snow avait une certaine affection même s'il la cachait, mais de le voir prendre si au sérieux l'événement, cela l'étonnait tout de même. De le voir avec une grande attention, préparer les chevaux, et même d'emmener une forte somme pour lorsqu'ils seraient sur place. C'est au cours du voyage, que Batz osait demander à Snow pourquoi il éprouvait avec Akane un tel entrain.

-Tu l'apprécies tant que ça ?
-Pose donc ta vraie question, tu n'as pas l'habitude de faire des détours.
-Ce n'est qu'un de tes hommes au final. Je ne t'ai jamais vu sauver qui que ce soit à part moi.
-Ai-je besoin d'une raison à chaque fois que je protège quelqu'un ?

Batz ne répondit pas, il ne savait simplement pas quoi répondre en réalité. Il se souvenait qu'autrefois, quand lui-même fut en péril, et qu'il fut étonné de l'hardiesse de Snow se portant à son secours, il avait eut cette même réponse à cette même question. Sur le chemin le blanc et le noir se retrouvaient encore, malgré eux, avec une femelle qui risquaient fort bien de les conduire à nouveau un jour à un affrontement, à un litige, un contentieux, qui pouvait cette fois dépasser la force de leur amitié. Pour le moment, Batz était à la limite de céder à ses sentiments tandis que Snow guettait ce moment sans impatience.

-Nous nous efforcerons de lui donner ce qu'elle veut en la gardant en vie.
-L'homme au masque n'a pas fait ça pour rien. Je suis certain que tu sais ce qu'il cherche.
-Ce que je sais de cet homme n'est que supposition. Il y a un but oui, mais lequel, je l'ignore. Cela n'empêche pas que nous ne pouvons laisser Akane partir seule en croisade. J'ai bien trop investis sur elle pour la laisser mourir bêtement.
-Investis ? N'est-elle qu'un outil pour toi ?
-Et quand bien même ce serait le cas ? N'aimes-tu pas ton épée avec passion malgré qu'elle ne soit qu'un objet ?
-Tu ne peux pas comparer une femme à une arme.
-Elle en est pourtant une. Comme tous les shinobis, comme tous les soldats, comme tous les guerriers. Ce sont des armes humaines. Cela ne m'empêche pas d'apprécier certaines d'entre elle parfois plus que je ne le devrais.

Batz regardait droit devant lui, son cheval noir, bourru et massif qui tenait plus de cheval de trait que du cheval de guerre, donnait la cadence d'une pâle figûre à côté de la monture de Snow qui elle semblait sortir d'un compte de fée. Il se sentait étrangement captif de la pensée de Snow, éprouvant une sorte de dégoût pour celle-ci sans pouvoir nier qu'elle était en même temps séduisante et terriblement vraie. L'amour que Snow portait à Akane était authentique, sans illusion, il était à l'inverse de Batz, dépourvu de passion mais d'une maturité inaccessible à l'individu dont l'équilibre psycho-affectif était en péril. Batz était de ceux-là. Face au chien fou, puissance brute et séduisante par l'animalité qu'elle dégageait, se dressait en effet pour la modérer et la socialiser Snow, la grâce incarnée, aucune grâce extérieure n'est complète si la beauté intérieure ne la vivifie. La beauté de l'âme se répand comme une lumière mystérieuse sur la beauté du corps, et Snow en était très souvent la personnification.

-À force d'attendre tu pourrais bien perdre Batz. Une femme peut pardonner un petit empressement mais pas une occasion manquée.
-C'est compliqué...
-Les histoires d'amour vraies le sont toujours.
-Comment dire à une femme qu'on l'aime ?
-En ne le lui disant pas. C'est ça l'amour Batz. Dire "je t'aime" sans parole.
-Ce n'est qu'une enfant et je suis...
-Vivant ?

Quel rapport se demandait Batz en tournant la tête vers Snow. Il avait alors l'étrange impression que Snow savait en réalité quel dilemme il y avait en lui. Notamment en rapport avec Laya. Et le regard compatissant, empathique de Snow qui croisait le sien lui donnait le sentiment qu'il était en quelque sorte pardonné d'avance pour son écart.

-La vie est trop courte pour ne pas exploiter toutes les possibilités qu'elle nous offre.
-Et toi Snow. Fidèle à une femme qui ignore ton existence et ton nom alors même que tu trouves face à elle. Pourquoi n'exploites-tu pas la vie de la même façon ?
-J'attends le bon parti. Répondit Snow amusé.
-Sérieusement ? Insistait Batz pour avoir une véritable réponse.
-Je peux coucher avec toutes les femmes et tous les hommes que je veux. Mon cœur est hermétique malgré moi maintenant. Léger et inaccessible. J'attends l'ange qui sera capable de le percer pour me faire retrouver cet élan que j'ai connu.
-La passion ?
-Non. L'amour lucide. L'amour qui sait dire non. Le vrai amour en somme, celui dont on ne doute jamais quelque soit le moment. Ma femme pourrait bien gouter d'autres femmes et d'autres hommes comme ce que l'on fait d'une sucrerie. Elle serait à moi et je serais à elle quoi qu'il arrive. Ce genre de relation n'est pas simple à avoir. Je n'ai pas encore trouver la femme pour ça.

Batz songeait alors que Snow n'avait que rarement parlé autant, en tout cas "en mot". Il paraissait toujours joyeux et léger alors même que la situation préconisait une haute tension. Cela le rassurait, il se l'avouait lui-même. Snow avait de ça qu'en sa présence, il émanait une sérénité contagieuse qui donnait le sentiment à autrui de pouvoir s'élever au-dessus des nuages pourvu qu'il l'accompagne. Et Batz, cette fois, sourit... Sachant cela, bientôt ils parviendraient à Raiun où Snow s'emploierait à embaucher des mercenaires avant de rejoindre Akane.

Après mon altercation avec les gardes, je me rendis directement chez mon contact, trainer dans la ville n’était pas une bonne idée. Je marchais néanmoins tranquillement dans la ville, jusqu’à ce que je ressentis un chakra que je connaissais bien. Il s’agissait de celui de Raito, alors que celui-ci était censé être en prison à la capitale du pays du givre. L’Institut était supposé ne pas intervenir pour sa libération et je n’avais pas entendu parler d’une mission de sauvetage, mais le chakra ne mentait que très rarement. J’accélérai donc la cadence pour savoir au plus vite ce qu’il en était. Au bout de quelques secondes, je me rendis alors compte qu’il se trouvait au niveau de l’adresse du contact et cela ne pouvait pas être une coïncidence.

En poussant la porte d’entrée de sa maison, je découvris un spectacle sanglant. Du sang partout sur les murs, des entrailles éparpillées à travers le salon et quatre corps déchiquetés en morceaux gisaient dans une mare de sang. L’un d’eux était mon contact, les autres devaient probablement être sa famille. Au milieu de tout cela se tenait Raito, qui se tourna vers moi, l’air particulièrement contrarié.

- Je suis content de te voir Otoke. Ce que tu vois là est la preuve que la mission que Yasahiro t’a donné est importante.

- Tu n’étais pas censé être emprisonné, c’était pas trop difficile ? Et il s’est passé quoi ici ?

Raito s’éloigna de la marre de sang dans laquelle il pataugeait jusqu’alors, avant de secouer ses jambes pour se débarrasser partiellement du sang qui s’y était déposé.

- La prison ? Un simple contretemps. Quant aux évènements qui se sont déroulés ici, il s’agit de la personne que tu étais venu éliminer. J’ai choisi de ne pas intervenir et cela m’a permit d’apprendre qu’ils se rendaient tous à Raiun pour se cacher temporairement avant de prendre la mer. Ils savent qu’ils sont en danger et font tout pour échapper à leur mort.

- C’est donc ma prochaine destination. Tu comptes venir avec moi ?

- Je dois nettoyer tout cela, faire disparaitre les corps et j’ai trop de retard à rattraper à l’Institut. Tu n’as pas de temps à perdre, impossible de savoir combien de temps ils comptent rester à Raiun, mais s’ils se réunissent tous au même endroit, nous ne pouvons pas nous permettre de louper cette occasion.

- Je retourne te voir dès que j’ai terminé alors.

Je sortis alors, appelant Karyuudo pour partir immédiatement. Si la mort de l’agent et de sa famille était regrettable, les évènements restaient une aubaine. Raito semblait serein comme à son habitude, mais je sentais bien que ma mission était importante à ses yeux sans quoi il n’aurait jamais voyagé aussi loin. L’arrivée de Karyuudo me sortit de mes pensée, je sautai alors sur son dos et lui demanda de foncer en direction de Raiun.

Nous avions toute la largeur du pays à traverser, mais à dos d’aigle, cela n’allait pas prendre bien longtemps.

PNJ:

À peine arrivés à Raiun, les deux samouraïs se rendirent vers le port, là où Snow avait dû venir la première fois et où il avait déjà repéré tous les bars susceptibles de trouver de quoi embaucher des hommes. Des matelots habitués aux situations périlleuses, sans attache et à vendre. C'était idéal, certes, ils ne tomberaient pas nécessairement sur des véritables maîtres de guerre, mais ce n'était pas comme si ils leurs donnaient plus d'importance qu'ils n'en avaient. Snow choisissait l'un d'eux, le plus vaste, il pouvait demander à Batz d'en prendre seul un autre, mais il préférait se charger lui-même de la besogne. Il arrivait rapidement à appâter quelques hommes, mais dans l'un des bars suivants, où il avait le moyen d'enrôler un groupe d'une trentaine d'hommes qui achèverait son recrutement, ce qui se présentait comme leur meneur rechignait à prendre l'argent. Snow pouvait monter la somme à ce moment, cependant, et Batz en souriait d'avance, refuser une première proposition de Blanche Neige n'était jamais bon. Batz savait déjà ce que comptait faire son ami, à savoir conduire le meneur au duel pour lui imposer l'embauche, mais sans que cela sembla venir de lui. Le guerrier noir s'adossait au mur, avec l'épée dans le dos, il ne pouvait simplement pas s'asseoir, et quand bien même, dehors il restait toujours debout. Pendant ce temps la conversation entre Snow et le matelot réticent continuait.

-Augmenter l'argent suffirait-il réellement ?
-Dépend la somme petite fille. Allonge et on discute après.
-Qu'est-ce qui me prouve que ta troupe vaut une plus grande somme ?
-Tu as beau être shinobi face à nous tous tu fais pas le poids. Si t'as besoin de nous c'est que c'est chaud pour vous. Les Shinobis n'achètent jamais des civils pour leur travail.
-Je ne suis pas Shinobi. Répondit Snow d'un léger sourire.
-Et t'es quoi alors ?
-Samouraï.
-Alors même moi je pourrais te la mettre, manieur de lame.

Snow eut un regard lubrique, il n'avait pas pu retenir son sourire. Batz restait de marbre, le visage bas, se disant que rien de ce qui ne pouvait se produire ne risquerait de surprendre. Il croisait les bras d'ailleurs, quand le civil provoquait Snow. Les samouraïs, protectionnistes à souhait et isolationnistes, n'étaient pas tant connu que ça à Kumo, si ce n'était des Shinobis avec qui ils traitaient depuis longtemps. Il n'était donc pas rare que les civils ne voient en eux que des manieurs de lames un peu meilleur que la moyenne.

Snow ne s’embarrassait pas de formalités, il avait déjà dégainé. Pour trancher quoi ? Absolument rien, pas d'effusion de sang, comme il le disait bien souvent lui-même, le sang coûte cher. Il fit simplement jaillir sa lame à l'extrême limite des yeux du meneur, qui pu presque sentir la pointe de l'épée les lui frôler. Il les ouvrit en grand, comme s'il s'était sentit mourir un bref instant. Il ne l'avait vu ni dégainer, ni frapper. Snow rangeait le sabre naturellement après, en saisissant de la main gauche son fourreau. Il avait perdu son sourire lubrique, il était maintenant aussi innocent que séducteur.

-Nous allons aux portes de Raiun.

Il attendait la réponse du meneur. Il s'appelait Gargus... Il fit plusieurs petits oui de la tête puis il se mit à crier sur ses hommes de se mettre en route. Batz se redressait, et passant à côté de Snow, quelques instants au milieu des hommes, on vit quelques regards se tourner timidement vers lui. Des regards tournés vers "le haut". Dans cette armure, le chien fou faisait décidément toujours son effet. Un effet de bête folle, qui derrière le calme peut bondir à tout moment. Son épée, cachée derrière sa cape, n'avait pas encore été tout à fait remarqué, les pauvres étaient loin de savoir ce qu'il se cachait là-dessous.

-Si le consul veut bien passer. Disait d'une voix grave Batz. Uniquement pour faire une plaisanterie à Snow en réalité, qui n'avait pas souhaité le dire aux hommes car sinon il l'aurait fait. Il lui répondit en l'ignorant, et en ignorant autant les regards questionneurs des matelots, pour se rendre directement vers son cheval. Là, il menait avec Batz en tête la troupe d'environ cinquante hommes vers la sortie de Raiun, pour accueillir Akane. Snow se savait certes incapable de courir aussi vite et aussi longtemps qu'un shinobi. Mais sur les longs trajets, à cheval, il aurait toujours l'avantage sur eux. Il s'installait là, sur la route, un peu de temps avant le crépuscule. Les hommes étaient disposés en désordre, certains assis, Snow savait qu'il n'avait pas embauché des soldats et n'étaient pas là pour faire leur formation alors il l'acceptait. Il ne descendit pas de son cheval cependant, alors que Batz lui, si. Il se tenait à côté de lui, et discutait pour tuer le temps.

-Il est possible qu'elle n'aime pas voir cet ameutement.
-Tu sais qui est ou ce qu'est le Lotus noir ?
-Non.
-Moi non plus. Je préfère sacrifier des pions.

Batz relevait le regard sur Snow, il n'était pas tellement choqué, il connaissait les lois de la guerre, les vraies lois, mais ce qui le choquait était la légèreté avec laquelle Snow pouvait le dire. Pas jouasse, pas même comme une fatalité, c'était simplement bien ainsi à ses yeux.

-Je ne compte pas à ce qu'ils meurent tous. Je préfère seulement leurs vies aux vôtres.
-La vie d'Akane ne sera pas menacée. Répondit durement Batz.
-Tu comptes enfin t'annoncer ?
-J'ai quelque chose à faire avant.
-Fais-le après.
-Tu ne sais même pas de quoi il s'agit.
-Je le sais. Elle est sous ma garde, pas la tienne. C'est mon nom qu'elle porte, pas le tiens.
-Est-ce de l'amour ?
-L'amour... Y'a t-il sujet plus discuté ? Quand tu lui parleras, écoute ce qu'elle te dit avec ses yeux. Et tu verras si c'est de l'amour.
-Je ne suis rien à offrir... Répondit Batz en regardant devant lui.
-Â Batz que tu juges trop haut le monde. Rien n'est rien en réalité, je ne suis pas plus que toi. Je ne suis rien, je le sais, mais je compose mon rien avec un petit morceau de tout. Et cela, c'est pareil pour tout.
-Redis-le moi, pourquoi toi, tu te bats.
-La fin de mon combat, sera d'avoir une femme que j'aimerais et qui m'aimera, dans une maison simple, composée de mes souvenirs et de ma descendance. Cette descendance, mon avenir, à qui j'emprunte le sol, qui aura le droit de vivre dans un monde en sécurité. Un monde où les hommes ne s'appelleraient qu'homme. Et toi Batz, pourquoi tu te bats ?
-Pour vivre.

Répondit simplement Batz.

Fendant le ciel à vive allure, Karyuudo me transporta rapidement jusqu’à notre destination. Sans prendre la peine de nous intéresser aux gardes de la ville, nous nous dirigeâmes immédiatement chez le contact de cette ville. Il était peu probable qu’il fut au courant des changements de plan de mes proies, mais c’était tout de même une étape nécessaire si je voulais savoir où ils pouvaient bien se cacher.

Je sautai du dos de Karyuudo pour atterrir directement sur le seuil de la porte du contact que j’ouvris après m’être annoncé d’un unique coup. Je fis alors face à une kunoichi en tenue de combat qui me menaça avec son sabre sans perdre une seconde. Je n’eus pas le temps de réagir que celui-ci m’avait déjà mis en difficulté. Mes réflexes de combats furent aussitôt réfrénés par mon instinct de survie, sachant pertinemment que toute réaction était bien trop risquée. Il me fallut quelques secondes de tension intense pour me rendre compte que la femme n’était autre que mon contact. Ce fut également son cas, puisqu’elle abaissa son arme avant de la remettre dans son fourreau et de s’incliner en guise de salutations.

- Pardonne-moi pour cet accueil, mais la situation est assez tendue ces temps-ci et il ne m’est pas permis de prendre le moindre risque.

- Ne t’inquiète pas pour ça, au contraire, je suis content d’avoir quelqu’un d’aussi doué dans notre camp. Et je suis désolé de passer ainsi à l’improviste, mais j’ai besoin de ton aide pour une mission capitale.

D’un geste, elle m’invita à la suivre dans son salon et à m’installer sur un fauteuil. Elle saisit alors un dossier qu’elle me tendit.

- Je suppose que tu veux récupérer ce que j’ai obtenu de mon enquête. Il y a tout ici, ses habitudes, sa localisation et ses contacts dans la ville.

Récupérant les papiers, je les feuilletai rapidement avant de les reposer.

- A vrai dire, la mission a pris une tout autre tournure, selon Raito, toutes les cibles seraient venues se cacher à Raiun dans le but de partir du pays sous quelques jours. Elles ont découverts que j’étais après elle et n’ont pas l’intention de me laisser cette chance.

- Putain, j’ai passé trois semaines à suivre cet enfoiré et je ne m’en suis même pas rendu compte. Si ce que tu dis est vrai, je ne vois qu’un seul endroit où ils peuvent être. Un groupe criminel possède une base au nord de la ville et a entretenu des relations avec ma cible. Je ne sais pas exactement leur location, mais si on s’y met à deux, on ne devrait pas avoir trop de mal à les trouver.

Tout cela était intéressant, si l’information risquait fort d’être utile, cela me rajoutait un problème de taille, le nombre d’ennemi venait d’augmenter grandement. Cependant, je ne pouvais pas compter uniquement sur cette information.

- Non, vas au port et assure toi qu’aucune de ces cibles ne réussisse à partir en vie, même si tu avais raison, rien ne dit qu’ils s’y trouvent tous et qu’aucun ne va tenter de fuir malgré tout.

Je lui transmis alors mon propre dossier où figurait la liste précise de chacune de mes cibles.

- Ça me fait chier, mais bon, c’est mon erreur, j’en accepte les conséquences. Amuse toi bien.

Après l’avoir saluée, je me levai et sortis pour me remettre en route sans attendre.

Volant à nouveau avec Karyuudo, il ne nous fallut pas bien longtemps avant de tomber sur une troupe de mercenaire qui se rendait déterminée dans la même direction. Si cela m’intrigua seulement au premier abord, je remarquai alors qu’en tête de ce groupe se trouvait deux Samourai que j’avais déjà rencontré. Si la coïncidence me semblait assez grosse, je ne pouvais me résoudre à les ignorer et j’intimai à Karyuudo de baisser son altitude pour me mettre à la même hauteur que Snow.

- Bonjour à vous, c’est étrange de vous trouver ici. Est-ce trop indiscret de vous demander ce que vous faites avec ce groupe de civil armé ? Loin de moi l’idée de chercher à vous remettre en question, mais vous semblait partir en guerre dans la direction où je me rendais et cela m’intéresse grandement.

Spoiler:

PNJ:

Ce qui arrivait n'était pas à la hauteur des attentes de Snow et Batz. Non pas tant que la déception pointait à la venue de Dobutsu Otoke, mais ce n'était pas exactement ce qu'ils espéraient. En effet, Akane n'apparaissait pas et à la place il avait le droit à ce Shinobi juché sur un ce grand animal volant aux airs carnassier. Snow, casqué comme un Phoenix avait en effet une sorte d'Aigle géant face à lui et sa monture, tandis que Batz, juste à côté, ne cachait pas au regard qu'il attendait autre chose. Batz reconnaissait à peine Otoke, après tout il ne l'avait croisé qu'une seule fois et très brièvement. Snow en revanche le reconnaissait parfaitement, du fait d'une excellente mémoire et des quelques fois où les deux hommes se seront croisés. La coïncidence qui amenait Otoke à la rencontre des deux samouraïs devait cependant trouver une justification. Snow ne pouvait pas cacher à cet homme les raisons de sa présence, du moins s'il le faisait cela ne pouvait qu'être partiellement.

Pour le moment derrière eux, la petite troupe se tenait tranquille, voir un Shinobi de Kumo rejoindre les deux samouraïs ne l'étonnait guère, et il semblait qu'aucun d'eux ne souhaitait se mêler de l'affaire, ils n'étaient pas payer pour parler de toute façon. Snow, savait qu'avoir embaucher ces matelots pouvait être mal vu en revanche, les civils étaient tenus éloignés de la guerre depuis si longtemps qu'il craignait, secrètement, que cela fut considéré comme un blasphème par un Shinobi. Néanmoins il avait le statu pour pouvoir faire imposer l'idée si on la lui reprochait.
Habituellement, c'était Snow qui se tenait en hauteur, sur son cheval, cette fois-ci ce n'était pas le cas, puisque face à lui il avait un homme qui avait une monture capable d'aller beaucoup plus haut. Toutefois, aucune agressivité ne ressortit d'Otoke, ce qui fut remarqué autant par Batz que Blanche Neige. La réponse ne pouvait donc être que courtoise et sereine.

-Nous attendons une Shinobi qui tarde. Apparemment il y a un groupe d'individus qui se cache dans la ville de Raiun. Un groupe très dangereux se faisant appelé le Lotus Noir. Nous sommes venus, faire place nette dirons-nous, pour la sécurité de mon élève, de Kumo, et de Kaminari.

Rien n'était caché pour le moment au Shinobi. Snow jouait franc-jeu, ce qui était assez rare pour être notifié. Il offrait un sourire au shinobi en même temps qu'il lui répondait d'ailleurs. Sur le visage de Batz on lisait plus d'inquiétude en revanche. Akane tardait, et il commençait à penser qu'elle serait peut-être partis seule au combat... Un problème, puisque Snow et Batz ignorait l'emplacement exact de la cachette de ce Lotus Noir, contrairement à Akane, qui du fait de son passé pouvait posséder les informations manquantes. Batz ne disait rien, il avait le visage grave, et plus Snow discutait avec Otoke, plus on sentait l'impatience gravir son visage déjà rustre de base.

-Les civils en armes sont un renfort que j'ai jugé nécessaire. Je n'ai aucune information sur le nombre ou la force de nos adversaires. Je préférerais ne pas prendre de risque. Mais de vous voir ici est tout aussi étonnant, vous pistez quelque chose ?

Snow se doutait en effet que Otoke devait être avant tout un chasseur. Un homme chevauchant un oiseau rapace, comment pouvait-il en être autrement ? De plus, il ne fallait pas oublier que la réputation des serres de Kumo la précédait, et qu'ainsi Snow avait eut vent tant de ses exactions que de son caractère,... particulier. Pas de quoi se montrer méfiant non plus, mais enfin, Batz qui commençait à serrer les dents ne tarderait à réclamer qu'ils partent à la recherche de cette cachette le plus rapidement possible, et tant pis si Akane n'avait pas le privilège de les tuer personnellement, à ses yeux seul sa sécurité comptait. Snow pouvait en effet organiser cette recherche avec les cinquante hommes qu'il venait d'enrôler. Mais avant tout cela, il fallait savoir pourquoi Dobutsu Otoke était là...

- Tu es sûr que tu as envie de t’associer avec des inconnus pour une mission illégale ? Enfin, je dis ça, c’est pas moi qui risque de terminer en prison.

Ignorant les paroles de Karyuudo qui n’étaient pas définitivement pas destinées à être partagées avec mes interlocuteurs, j’écoutai avec attention la réponse du Samouraï. Mes pensées furent confirmées lorsque j’appris qu’ils étaient également à la recherche d’un groupe criminel se cachant aux abords de la ville. Si cela était très étrange de se retrouver ainsi au même moment sur la même affaire, cela ne pouvait être une coïncidence et nos cibles se devaient d’être les mêmes. Un problème se posait alors, je n’avais aucun papier officiel ou aucune justification noble me permettant de justifier un minimum mes actions. Si le Samouraï n’avait pas une position hiérarchique supérieure à la mienne, il commençait à prendre de l’influence et sa parole risquait d’être problématique si elle ne jouait pas en ma faveur.

- J’étais en visite chez un ami à Raiun lorsqu’il m’a prévenu de la possibilité qu’il y ait un groupe criminel caché au nord de la ville. Je m’étais dis que j’allais jeter un oeil avant de prévenir Kumo, mais tout semble laisser penser qu’il s’agit également de votre cible, même si votre objectif est différent.

Je n’étais pas un expert en mensonge, mais cette fois-ci cela n’allait pas être nécessaire. Mes interlocuteurs savaient bien que leur position n’était pas vraiment meilleure que la mienne au niveau de la loi et ils ne risquaient pas de me poser problème à ce sujet. Maintenant, il me fallait tout de même participer à cet assaut pour m’assurer de la mort de mes proies. Si Snow me semblait être quelqu’un de parfaitement compétent, la coïncidence de le trouver ici me poussait à douter de ses intentions.

- Mais bon, maintenant que je suis là, je ne vais pas rentrer comme ça et vu que vous avez recruté des mercenaires pour vous assistez, je suppose que vous ne serez pas contre l’idée que je vous porte assistance également.

J’ignorais s’ils allaient apprécier ma proposition de les rejoindre, mais ils n’avaient guère le choix. S’ils venaient à refuser, cela n’aurait eu d’autres significations à mes yeux que celle qu’ils cachaient quelque chose. Dans tous les cas, je ne pouvais les laisser agir sans intervenir. Si je n’avais pas envie que l’on tue mes proies à ma place, je savais que ce n’était pas capital non plus, par contre, il fallait que je vois chacun d’eux mort pour en être parfaitement sûr. Le moindre survivant pouvait causer d’innombrables problèmes à l’Institut.

Sans savoir si j’avais été convainquant ou s’il avait juste pensé qu’il n’avait pas d’autre choix que d’accepter, je fus ravi de l’entendre accepter ma requête. Ainsi, je les rejoignis dans leur trajet vers notre objectif. Si nous étions assez nombreux, je n’étais pas pour autant rassuré. Je n’avais jamais entendu parler de ce Lotus Noir et ce fait seulement suffisait à indiquer qu’ils étaient dangereux. Cela aurait également pu signifier l’exact opposé, mais si cela avait été le cas, mes proies ne se seraient jamais associées avec eux pour garantir leur sécurité.

- Y’a des cadavres dans cette direction, je crois qu’on arrive un peu tard pour la fête.

- Il s’agit probablement de l’élève du Samouraï, il n’y a plus qu’à espérer que cela ne va pas mettre en péril notre mission.

- Il n’y a qu’un moyen de le savoir.

Délaissant le groupe, Karyuudo prit de la vitesse en quelques battements d’ailes énergiques et traversa la vitesse qui nous séparait de la base dont l’entrée était désormais visible. Sans attendre, je concentrai mon chakra pour décupler mes sens en cherchant à compter le nombre de personne présente dans la zone. S’il y avait quelques chakra que j’avais déjà senti par le passé, il n’y avait qu’un seul que j’étais capable de reconnaître, celui de Gogyou Akane. C’était donc elle l’élève de Snow qui avait pris de l’avance. J’étais grandement étonné de la savoir dans une opération pareille, elle qui semblait si respectueuse du règlement. Il y avait également une personne qui semblait s’enfuir de la base.

- Lâche moi sur elle et survole la zone, s’il y a l’une de nos cibles qui s’échappent, préviens moi et suis-là.

- Tu vas encore t’amuser sans moi ? C’est bon, il n’y a probablement qu’une seule entrée, on ne risque rien.

- Je suis désolé de t’imposer ça, mais rien ne nous dit que tu as raison et je n’ai pas envie de rentrer et d’expliquer à Raito que j’ai échoué.

- Tu vas devoir te rattraper plus tard après ça.

Saisissant mon arme accroché dans mon dos, je sautai dans le vide, lame en avant. La femme en contrebas fut interpellée par le bruit de vent provoqué par ma chute. Elle semblait paniquée et tenta de se protéger, mais l’inertie de ma chute donna une puissance inégalable à mon sabre. Celui-ci traversa son bras mis en parade avant de terminer sa course dans son torse. L’impact qui suivit de mon corps contre le sien l’acheva totalement.

Tandis que je me relevai en retirant ma lame de son corps, je me demandai si elle faisait partie du Lotus Noir. C’était fort probable, mais je me rendis compte que j’avais été un peu trop rapide sur cette prise de décision. Enfin, maintenant c’était trop tard, je repris alors ma route en courant vers la base où j’avais senti la présence d’Akane. Ce n’était plus qu’une question de minute avant l’arrivée du Samouraï et de ses compères, cependant, je n’avais aucunement l’intention de les attendre. Ce n’était pas très honnête de ma part, mais je préférais tenter d’accomplir ma mission avant qu’une vague de soldats civils ne viennent plonger la zone dans le chaos.

Voyant la jeune Gogyou seule et portant un sabre ensanglanté, il me fut rapide d’en déduire qu’elle avait décidé de prendre l’initiative sur cette opération. Entre cela et le fait que le Consul avait décidé d’engager des mercenaires, c’était largement suffisant pour me permettre de comprendre que tout ceci ne provenait pas d’un ordre du village et que cette opération n’était pas vraiment légale. C’était justement ce dont j’avais besoin, plus ils enfreignaient les règles, moins ils risquaient de dénoncer mes propres actes. Cependant, il y avait toujours quelque chose qui m’intriguait, Akane qui m’avait semblé très attachée au règlement semblait cette fois-ci motivée à accomplir cette tâche seule et sans approbation de ses supérieurs. Elle alla même jusqu’à critiquer mon arrivée ici malgré la différence hiérarchique qui nous séparait.

- Je suis ici pour la même raison que toi, enfin presque. Snow et un groupe qu’il a formé arrivent vers ce lieu en renfort, mais je suppose que tu t’en doutes.

Je pointai alors du bout de mon épée la sienne, montrant au passage qu’elle n’était pas la seule à avoir fait couler le sang.

- Et je vois que tu n’avais pas l’intention de les attendre. Enfin bon, je ne vais pas te le reprocher et puisqu’on en est là, autant te dire que nous ne partageons pas les mêmes proies et que je ne vais pas attendre que le troupeau de soldats fasse irruption pour faire mon travail.

A ce stade, il était devenu assez inutile de cacher mes intentions. Je n’entrais pas non plus dans le détail, mais j’avais l’impression qu’elle ne souhaitait pas d’aide. Je pouvais me tromper, je ne la connaissais pas très bien, mais si j’avais raison, cela voulait dire soit qu’elle partageait ma passion pour la chasse soit qu’elle était ici pour une raison plus personnelle. Du peu que je la connaissais, j’optais plutôt pour le deuxième.

- Si ça te dérange, tu peux m’accompagner et t’assurer que je ne m’empiète pas trop sur ton terrain de chasse. Dans tous les cas, je dois m’assurer de la mort de certaines des personnes qui se trouvent à l’intérieur et je n’ai pas l’intention d’attendre gentiment à l’extérieur.

Si je parlais avec la même voix calme que d’habitude, mon oeil gauche venait de virer au rouge et mon regard trahissait mon envie de foncer sur l’ennemi. Je n’allais pas être retenu maintenant, il ne restait plus qu’à savoir ce que comptait faire la Gogyou avant d’y aller.