Aujourd’hui Muko s’était levé un peu tardivement. Le soleil était déjà bien haut dans le ciel lorsqu’il posa enfin le pied sur son plancher. Il était frais. Les Saibogu faisaient du bon travail, ils avaient réussi à installer des appareils permettant de filtrer la chaleur pour la transformer en air frais et respirable à l’intérieur d’une maison. Bon, là, ça vous paraît pas être un truc de fou hein… Mais imaginez-vous du temps de Naruto, et là vous rigoleriez peut être un petit peu moins !

M’enfin, et si on passait à autre chose ? Car oui, la journée d’aujourd’hui serait une journée spéciale. Le jeune garçon allait se rendre dans le désert accompagné d’une personne sur laquelle vous n’auriez jamais pariée. Cet homme, car oui c’était un homme, n’avait rien en commun avec lui de prime abord. Cependant, quand on grattait un peu sous la surface, ils n’étaient pas si différents après tout. Ce fut donc pourquoi Muko était si motivé par le fait d’aller en excursion avec lui, il savait qu’il allait apprendre beaucoup de choses, et surtout bien rigoler.

« En route ! »

Mauvaise troupe.

Muko quitta son domicile avec le sourire aux lèvres. Il avait rendez-vous devant la Voie Illusionnée avec son compagnon de voyage du jour. Le garçon arriva le premier et s’assit sur une large pierre. Elle était déjà très chaude car exposée au soleil depuis maintenant plusieurs heures. Il enleva son sweat shirt afin de ne pas avoir trop chaud. Il vérifia son sac, quelques gourdes d’eau, quelques rouleaux qui lui seraient bien utiles si jamais ils avaient des ennuis.

Sentant la « présence » de son coéquipier du jour derrière lui, le jeune garçon se pinça le nez. En effet, l’odeur de l’homme était très désagréable… Sans doute avait-il abusé de la bouteille… Encore.

Ça doit faire déjà quelques minutes que je suis debout mais j'ai toujours pas les idées claires. Et ce malgré la douche dans laquelle je suis assis. Affalé comme un vieux débris profitant de l'eau fraîche qui m'éclabousse, je tente de remettre un semblant d'ordre dans mes pensées. C'est que la nuit passée à été particulièrement dure. Mes côtes portent encore les stigmates d'un combat qui ne s'est pas très bien déroulé. De quoi me rappeler une règle essentielle: on ne se castagne pas quand on est fin bourré! C'est dangereux et ça bousille vos réflexes! N'empêche que c'était plutôt drôle dans le fond! Et puis j'ai gagné! L'essentiel est acquis!

Par contre cette journée va être chiante. Je sais que j'ai rendez-vous mais il me faut de longues secondes avant de me rappeler avec qui: Muko, l'enfant de l'équipe Soseï. Lui, il n'est pas de moi! Ses cheveux bleus le prouvent! Et puis que je n'ai jamais copulé avec une femme portant une crinière de ce genre - je m'en serais souvenu! - je n'ai pas à m'inquiéter: il ne va pas me réclamer une pension alimentaire ou une connerie du genre! Je suis plutôt tranquille de ce côté-là, donc. D'autant plus qu'il souhaite découvrir le pays si je me souviens bien de ce qu'il m'a dit. Sur le moment j'y ai vu l'opportunité de quitter Suna le temps d'une journée. Mais maintenant, avec le recul... Je serais bien resté au lit, moi!

Mais j'ai donné ma parole! Et c'est sûrement pourquoi je m'extirpe de cette oasis artificielle pour ramper jusqu'à mes vêtements. Je tâche ensuite de rassembler tout le matériel qui sera nécessaire pour cette expédition. De l'eau, de l'alcool, des munitions, de l'alcool, de quoi manger, de l'alcool et des cigares. Je commence d'ailleurs par prendre quelques rasades de whisky pour me remettre les idées en place. Il n'y a rien de plus efficace que de combattre le mal par la mal. Ce n'est pas pour rien que cette expression est couramment utilisée hein!

Puis j'enfourche mon fidèle destrier après l'avoir extirpé de son sceau. Si j'avais les idées plus claires j'aurais opté pour l'un des appareils volant de mon clan. Mais on se serait crashés, c'est sûr! Et puis je ne tiens pas à annoncer à Mikuo que l'un de ses élèves est mort lorsqu'il se trouvait avec moi! Ça l'énerverait, j'en suis pratiquement sûr! Ou pire encore: il faudrait que je le réconforte! Non merci!

Toujours est-il que je me dirige donc vers la Voie Illusionnée. C'est là que nous avons rendez-vous, je crois. C'est un peu l'endroit où tout le monde se retrouve. C'est qui est plutôt logique puisque s'il marque l'entrée de Suna il définit également l'entrée du désert. Et c'est affalé sur mon cheval que je retrouve ainsi mon coéquipier. Depuis combien de temps est-ce qu'il m'attend? J'ai dépassé le quart d'heure de politesse? Bah il peut déjà s'estimer heureux que j'aie bougé mon cul jusqu'ici!

"B'jour!" dis-je d'une voix rauque. "T'as pris tout ce qu'il te fallait? Ta mère t'a fait un petit picnic c'est bon? D'ailleurs faudra que tu me la présentes à un de ces quatre!"

Histoire de lui donner un petit frère ou une petite soeur par exemple! Mais la question n'est pas là pour le moment. Non en fait elle est bien plus urgente qu'une simple histoire de fornication: qu'est-ce qu'on est sensés faire déjà?

"Bon bon bon... Tu voulais qu'on fasse quoi déjà?" je devrais prendre des notes. "J'imagine qu'il ne s'agissait sûrement pas d'une simple balade entre coéquipiers? Pour faire connaissance, y'a les bars!"

J'espère un instant que ce soit le cas et qu'on puisse aller se poser sur une terrasse. Mais j'oublie rapidement cette idée lorsque le gamin prend la direction du désert. Ok, tant pis! En avant! J'éperonne ainsi les flancs de métal de ma monture - même si ce n'est pas nécessaire! - pour qu'elle lui emboîte le pas. Faudra que je fasse installer un lit un de ces quatre...

Le jeune garçon avait vu juste, l’homme à ses côtés était encore bien saoul, sûrement de la veille… Ou peut-être même du matin, on ne savait jamais avec ce genre d’individus. Muko le salua, et il ne releva pas tout de suite sa remarque sur sa mère. Son visage resta impassible, mais le garçon à la cicatrice bouillit à l’intérieur… Quel salop de se moquer ainsi de celle qui lui avait donné sa vie, littéralement.

« Ne t’inquiètes pas, tu ne tarderas pas à la connaître si tu continues comme ça. »

Lancé au visage de façon cinglante, l’enfant n’avait pu se retenir très longtemps. Et il avait ensuite pris la direction du désert, sa carte en main, il voulait visiter un lieu bien particulier. Où la mort régnait comme une odeur persiste dans un sac de linge sale… On ne veut pas la voir, mais elle est belle et bien présente. Muko avait entendu parler d’un petit hameau où un groupe de détraqués semblaient mener la vie dure aux habitants, et il paraîtrait qu’ils disposaient de certains trésors anciens et oubliés de tous…

Enfin pas de ceux qui en avaient parlé à l’auberge, complètement saouls, après une dure journée de labeur. Muko n’y était passé que pour se désaltérer, et il les avait entendus. Il avait alors décidé de rester quelques minutes de plus afin de choper les informations nécessaires. Suite à cela, il était allé s’acheter une carte du désert Sud, et il avait convoqué l’ivrogne. Ce dernier se demandait d’ailleurs bien pourquoi il était ici, avait-il déjà oublié ce que contenait le message que lui avait envoyé le garçon à la cicatrice… ? Foutu gnôle, elle provoquait Alzheimer avant l’âge !

« T’as déjà oublié ? On va chercher des trésors ! Y’a un petit village qui est sous le joug de méchants garçons, et toi t’es là pour me protéger et les dégommer ! Rien de plus, rien de moins. »

Simple comme bonjour non ?

Muko cherchait une arme en particulier. Son sabre n’était forgé dans aucune matière spécifique, et il le trouvait un peu « fade » d’apparence. Un simple caprice ? Sûrement, mais après tout il fallait bien occuper ses journées. Et il en avait marre de faire le tour du village à s’entraîner durement, un peu de distraction que diable ! Et puis ça ferait aussi du bien au vieux Yamato de bouger un peu son derrière, sinon il risquerait de ne faire plus qu’un avec sa bouteille !

« On m’a dit qu’un groupe de méchantes personnes utilisait un village isolé afin de se regrouper et de tyranniser tous les voyageurs. Ainsi, ils disposeraient de nombreux trésors ne leur appartenant pas. Enfin, c’est ce que j’ai entendu dans ce bar. »

Un « on dit », c’était déjà mieux que rien. Mais pouvait-on réellement se fier à ce qu’un ivrogne disait ? Seul Yamato semblait avoir la réponse à sa question…