Je n'étais pas dans mon lit.

Ni dans ma chambre d'ailleurs. Je reconnus toutefois rapidement, le décor : l'auberge de Yu. J'y étais restée quelques fois après avoir pris une cuite monumentale, sans doute à sa demande par peur que je ne retrouve pas le chemin de la maison, ou que je me fasse attaquer ne chemin. Kiri en reconstruction n'était pas toujours des plus sûres la nuit. La seul problème, c'est que je ne me souvenais pas être allée boire la veille, je m'étais en fait couchée tôt à mon souvenir après une journée de patrouille éreintante sur les remparts. Et me corps ne ressentait pas les effets négatifs d'une forte consommation d'alcool, au contraire j'étais en pleine forme. Trop en forme, c'en était presque douteux.

C'est en me levant que je réalisai que mon corps penchait un peu plus vers l'avant. En regardant plus bas, je voyais encore moins mes pieds qu'à l'habitude. Non mais, ça ne pouvait pas avoir poussé autant en une nuit ? Qu'est-ce qui s'était passé ? Avais-je été droguée avant qu'on m'injecte je ne sais quoi pour que ça grossisse?? Pas seulement ça, de longs cheveux noirs tombaient ça et là sur mes épaules. Là, c'était la panique, quelqu'un avait teint mes beaux cheveux blonds pendant la nuit ! Nanananan ça ne va pas du tout. Je me mis à courir vers la salle de bain pour constater l'étendue des dégâts, et voir mon visage se décomposer dans la glace. Il y a Yu devant moi. Enfin, pas Yu, mais je suis Yu.

C'est. Quoi. Ce. Putain. De. Délire. Pas de doute : longs cheveux noirs, cernes creuses, petit nez fin, et des seins aussi gros que ceux de ma sempai. Et la glace me reflétait tous les mouvements que je faisait. Étais-je prise dans un Genjutsu? Je ne savais pas comment briser ce type de technique, aussi je pris une lame de rasoir et je me coupai la cuisse : À défaut de pouvoir faire Kai, une blessure était habituellement suffisante pour s'en libérer. Et mis à part une douleur lancinante là ou le sang s'était mis à couler, rien n'avait changé. Toujours la même apparence. En j'avais mutilé le corps de mon amie pour rien. Parce oui, je devais me rendre à l'évidence, il s'agissait de son corps à elle, et moi dedans. Ce qui voulait dire qu'elle était peut-être dans le mien. Chez moi, dans mon lit.

Sortant de la salle de bains en courant, je trouvai les premiers vêtements du bord : des choses noires, ce qu'elle portait toujours, pour sortir de la chambre et de l'auberge à la course, sans même saluer les employés. Ceux-là devraient trouver ça assez bizarre. Yu était toujours étrangement calme et posée, avec une niveau d'énergie constant et une voix monotone. Sauf que la Yu présente là maintenant elle avait le fond Samui dans elle, impatiente et surtout vraiment pas contente de ce qui se produit présentement. Elle allait sans doute attirer les regards des passants, qui se demanderont sans doute quelle mouche l'a piquée pour qu'elle se comporte ainsi, se dirigeant vers la maison d'Amaya à tout vitesse. Enfin, ma maison.