03. Le culte de la mort

(#) Sujet: 03. Le culte de la mort Sam 25 Mar 2017 - 18:48

Contexte du groupe

Le Pays des Rivières était en proie à une menace sans pareil. Des kidnappings avaient été rapportés, ceux-ci étant de plus en plus nombreux et de moins en moins secrets au fil des différents rapports. Konoha et Suna avaient tous deux été dépêchés pour résoudre ce mystère oppressant et inquiétant, une partie de la population de chacun des pays ayant également été portée disparue aux frontières communes que Hi et Kaze avaient avec Kawa.

Les équipes se répartissant sur tout le territoire pour retrouver la trace des disparus alors qu’un cri inhumain déchirait la nuit noire, plusieurs équipes trouvèrent après quelques temps ce qu’elles étaient venues cherchées.

Spoiler:

L’hexagramme éclairé faiblement d’une lueur verdâtre avait un rayon d’une trentaine de mètres. Six branches. Et derrière chacune des branches, un défilé de personnes en haillons enchainées les unes autres entonnaient dans un murmure un refrain incessant, comme hypnotisés, s’avançant tour à tour quand on leur en donnait l’ordre. Les kidnappés. Femmes, hommes, enfants, jeunes, vieux, tous avaient les yeux vitreux, probablement drogués.

Une dizaine de silhouettes encapuchonnées se distinguaient de la masse pouilleuse, l’une d’entre elle à chaque extrémité d’une des branches.

Silhouettes

Plus que sept vagues sur les trente-six mes frères et notre maître fera pleuvoir son courroux sur ce monde.

Chacune des six silhouettes fit s’avancer l’une des personnes de sa file, tirant sur ses chaînes, ouvrant les menottes, et faisant s’avancer leur victime en direction du centre. Debout derrière eux, chacun des prêtres s’arma de son poignard, égorgeant leur victime, qui, soudainement revenue à elle commençait à se débattre en se tenant la gorge, repoussant l’inéluctable dans un gargouillis sinistre avant de s’effondrer. Attendant que les lignes vertes gagnent en intensité alors qu’elles s’abreuvaient du sang versé, chacune des silhouettes se saisit du cadavre et le jeta sans ménagement au centre de l’hexagramme, dans le cercle d’acide central qui eut tôt fait de ronger les corps.

Six. Ne vous arrêtez pas malgré nos invites mes frères, nous ne les laisserons pas perturber le rituel.

Commenta celui qui avait déjà parlé alors qu’il se tournait en direction du binôme caché à l’ombre des arbres, trois autres de ses frères s’avançant à son niveau pour faire face aux shinobis. Derrière eux, les frères tiraient à nouveau sur la chaîne pour faire venir leur prochaine victime, la ligne de métal à leurs pieds ultime témoignage de toutes les vies déjà sacrifiées. La nuit s'annonçait sombre et pleine de terreur.

Règles générales

Ø Respectez l'ordre de post, et privilégiez ce RP pour ne pas le faire traîner.
Ø Résumez toutes vos actions et vos techniques (ainsi que leur rang et leur cible) à la fin de votre RP, avec la balise spoiler ou hide. N'hésitez pas à exporter le code de vos techniques via votre Fiche Technique dynamique.
Ø Le premier tour est un tour d’introduction. L’utilisation de techniques n’est pas autorisée dès votre premier post.
Ø Vous avez 36h pour poster lorsque c'est votre tour. Si vous ne le faites pas, vous aurez une seule et unique fois un joker de 12h supplémentaires (le Staff ne passera pas poster). Si vous n'avez toujours pas posté, vous serez exclu du groupe.
Ø Chaque personnage a droit à un seul délai de 24h s'il poste dans le bureau de SNH (www).
Ø N'hésitez pas à utiliser le Guide de Combat et l'Indicateur de Chakra pour vous aider en cas de combat.
Ø En cas de soucis, vous pouvez faire une demande d’arbitrage.

Indications particulières

Ø Pour en savoir plus sur le système de cet arc, rendez vous ici.
Ø N'oubliez pas que Kawa est à feu et à sang : les scènes sont proches de celles que vous pouvez imaginer trouver lors de l'Apocalypse.
Ø Vous ne pourrez connaître la cible de votre hexagramme que lorsque vous aurez terminé votre groupe, et vous pourrez décider alors du choix que vous faites.
Ø Il reste 36 sacrifices à faire. Et six personnes sont sacrifiées par tour. Vous avez six tours maximum pour réussir votre mission.

Ordre des participants

Inuzuka Takeo
Sabakyô Ren
Narrateur

Mon élève sur les talons, je laissai le paysage konohajin défiler devant mes yeux sans y prêter attention. Moi qui aimais toujours prendre mon temps, admirer la vue et sentir les odeurs de la forêt n’avait en tête que ma destination : Kawa no Kuni. Alors que je me remettais tout juste de ma dernière mission à Ame et que je finissais l’une des premières journées normales – qui aurait cru que m’occuper de mon clan deviendrait mon normal? – quand un cri avait retentit, glaçant mon sang dans mes veines. J’avais salors sentis une drôle de sensation et quand j’avais compris que l'état d'urgence avait été déclenché, je m’étais dirigé sans attendre un instant de plus vers le Palais de l’Hokage. Là, je retrouvai pratiquement l’entièreté des forces konohajines devant Mizuki-sama qui nous informa de la situation désastreuse de Kawa no Kuni et qui clama un discours pour nous mettre de l’aplomb. N’en croyant pas mes oreilles en entendant qu’un démon à queues était apparu sur le Yuukan, je devais toutefois croire en les paroles de l’Aburame puisqu’elle était notre Hokage et que le cri que j’avais entendu plus tôt n’était définitivement pas de ce monde. Peu de temps après, j’avais appris que j’allais enquêter avec mon élève Ren et même si Asahoshi n’était pas là, j’étais heureux de savoir que je pourrais jeter un œil sur lui lors de cette mission plus que dangereuse.

C’était ainsi que je m’étais retrouvé une fois de plus à quitter mon foyer afin d’aller m’assurer de la sécurité des Kawajins. Cette histoire de kidnapping ne me disait rien qui valait tout en me laissant sans la moindre idée quant au motif de ces enlèvements. Qui avait besoin d’autant de gens? Pourquoi les kidnappaient-elles de façon aussi intensive alors que le plus intelligent aurait été d’y aller graduellement? Quelque chose ne tournait pas rond dans ce que nous allions enquêter et une petite voix au profond de ma conscience souleva la possibilité que ne voulait pas nécessairement le savoir. Retournant dans ma tête les informations que l’on nous avait données afin d’y trouver un sens, les forêts laissèrent place aux plaines ainsi qu’aux champs et je sus que nous venions d’entrer à Kawa no Kuni.

La Lune éclairait de sa lumière blafarde sans pour autant me permettre de voir grand-chose lorsque soudainement un cri effroyable brisa le silence de la nuit pendant ce qui me sembla une éternité. Le silence fut d’autant plus lourd lorsqu’il revint puisqu’il ne faisait maintenant aucun doute dans mon esprit que le démon à queue devenait impatient. Qu’attendait-il pour mettre Kawa no Kuni à feu et à sang? À peines quelques instants après ce cri terrible, une odeur irritante m’emplis aussi mes narines. Ne voyant pas là une coïncidence je donnai une brève consigne à Ren-kun et nous changeâmes la direction de notre course pour se diriger vers cette odeur. Alors que cette nouvelle information faisait tranquillement le tour dans mon esprit et que mon cerveau commençait à faire les liens, nous tombâmes sur une scène qui écourta toute mes réflexions. Devant nos yeux s’étendaient un énorme hexagramme d’au moins une trentaine de mètre luisant d’une lueur verdâtre avec au centre en trou d’où je savais se dégageait l’odeur : de l’acide. Mon regard fut aussitôt attiré par ce qui une foule qui semblait s’amasser autour du symbole lorsque la lueur de celui-ci me permis de voir de qui il s’agissait. L’horreur me frappa lorsque je compris que je voyais là tous les gens qui avaient disparus et j’essayai de faire du sens à tout cela. Mes yeux incapables de détourner le regard, je pus néanmoins remarquer à travers la foule se trouvaient des silhouettes encapuchonnées et je sus qu’ils étaient les responsables. Ils allaient entendre parler de moi, ça je pouvais vous le dire.

Comme si voir ce spectacle n’était pas déjà assez troublant, voilà qu’une je vis alors à la lumière de l’hexagramme six des figures sortir un couteau et trancher la gorge de six prisonniers. Sous le choc devant la brutalité du geste, je les regardai jeter les corps dans le trou d’acide alors que les prochains s’avançaient tel le bétail à l’abattoir. Celui qui semblait en charge et qui s’était adressé plus tôt au groupe pris de nouveau la parole et me figeai lorsque je l’entendis révéler notre présence. Ainsi notre arrivée n’était pas passé inaperçu, moi qui planifiait sûrement profiter de l’effet de surprise. Voilà que c’était gâché et même qu’il s’avançait avec trois autres de ses congénères. Nous devions rapidement nous défaire de ces quatre-là si nous voulions avoir la chance de mettre un cours à cette cérémonie.

- Il est un peu trop tôt pour dire cela, vous ne pensez pas? lançai-je au maître de cérémonie alors que je me plaçais imperceptiblement devant mon élève.

L’instant d’après, j’avais la bouche tournée vers le Sabakyô afin de lui chuchoter quelques mots avant que le quatuor ne se rapproche suffisamment pour nous entendre.

Ren-kun, penses-tu que ton gaz se rend jusqu’aux six sacrificateurs?

Le jeune pouvait simplement me répondre d’un hochement de tête sans vendre notre plan à l’ennemi. Dépendant de sa réponse, cela changerait le plan que nous allions suivre. Je devais toutefois penser à un autre plan dans l’éventualité où le Sabakyô en serait incapable. Ce dernier était encore Genin et m’avait lui-même avoué qu’il ne maîtrisait pas entièrement son pouvoir. Peut-être dans ce cas pourrait-il m’aider à mettre cette avant-garde hors d’état de nuire? Si nous arrivions à nous occuper de ces quatre, nous aurions le champ libre pour mettre un terme à cette cérémonie.

Récap’:

@Sabakyô Ren a 24H pour poster ou il sera exclu de l'Acte

Ren suivait Takeo qui se déplaçait à grande vitesse. Autour d'eux, la forêt défilait inlassablement. Et alors que leur voyage se passait dans le silence le plus complet, le Genin réfléchissait à l'ordre de leur mission, les raisons de leur départ de Konoha. Apparemment, des disparitions mystérieuses étaient remarquées à Kawa no Kuni. Un bon nombre d'équipes Konohajins étaient déployées sur le terrain, preuve s'il en fallut, que le danger était réel et sans doute grand. Ren et son sensei avait donc pour but d'enquêter sur ces intrigants et nombreux kidnappings.

Le Sabakyô avait du mal à suivre l'allure de son agile sensei. Il ressentait encore dans ses membres la fatigue liée à sa précédente mission à Ame no Kuni. Secrètement, il espérait que celle-ci serait moins dangereuse, mais quelque chose au fond de lui l'inquiétait... Ces disparitions soudaines et nombreuses étaient vraiment inquiétantes.
Soudain, un cri sinistre, inhumain interrompit les pensées du Genin alors que la nuit était tombée et que la lune éclairait vaguement le paysage. Ren observa attentivement les lieux, comme à la recherche de la provenance de l'inquiétant hurlement et remarqua qu'ils étaient bel et bien arrivés à Kawa no Kuni. Autour d'eux, plaines et champs s'étendaient à perte de vue. L'écho du cri fut emporté par la brise qui balayait les alentours. D'où venait ce bruit ? D'après le Hokage, qui avait renseigné les équipes de la situation avant leur départ, il s'agissait d'un démon à queue. Le Genin ne put retenir son corps de trembler de peur en repensant au discours de Mizuki. Et si elle avait raison ? Jusque-là, il se refusait à le croire, mais ce cri avait éveillé dans son esprit une peur que rien ne pourrait supprimer.

Alors que ses yeux interrogateurs se plantèrent sur la silhouette caressée par la pâle lueur de la lune de son sensei, Ren s'apprêtait à lui demander ce qu'il se passait puis se ravisa. Il ne voulait pas mettre en danger son équipe. De toute façon, la frayeur avait resserré sa gorge si bien que déglutir le fit souffrir.
Après quelques déplacements silencieux, le duo, tomba sur un groupe étrange réuni autour d'un symbole tout aussi étrange. La scène était surréaliste et le Sabakyô crut d'abord être victime d'un genjutsu. Mais ce qui se déroulait sous son regard ébahi était bel et bien la réalité. Soudain, plusieurs silhouettes encapuchonnées, dont les traits étaient nimbés d'obscurité, s'agencèrent et sacrifièrent plusieurs personnes. Les corps s'effondrèrent alors qu'un flot de sang s'écoulait de leurs plaies. Puis l'un des officiants prit la parole. Un frisson fugace parcourut l'échine de Ren. Lui et Takeo avaient été démasqués. Ils avaient constaté leur présence... Que devaient-ils faire ?

Alors que Takeo s'avançait en direction du groupe qui s'approchait d'eux, son élève remarqua que son sensei s'était placer devant lui, dans une posture protectrice. Ce simple mouvement de l'Inuzuka rassura Ren. Il savait qu'il pouvait compter sur son maître, et même si la situation était périlleuse, il savait qu'ils s'en sortiraient.

A voix basse, Takeo s'adressa au Genin. Il voulait savoir s'il était capable d'atteindre le groupe s'approchant avec son gaz. Ren lui répondit en lui adressant un discret hochement de la tête. Sans plus attendre et profitant de son regain de confiance, il composa une rapide série de mudra et lança son gaz vers les ennemis en prenant soin de ne pas toucher Takeo. Rapidement, un nuage violacé les atteignit. Bien que non-mortel, les effets de cette technique permettrait sans doute à l'Inuzuka de mettre en place une stratégie.

Spoiler:

Le prêtre qui avait déjà parlé leva la main droite au moment où le gaz arrivait à sa hauteur. Un sceau dessiné sur sa peau suffit à absorber toute la vapeur nocive, laissant l'air parfaitement sain et respirable. Il se retourna brusquement vers ceux de ses pairs encore affairés aux sacrifices, et leur cria d'une voix autoritaire:
"Poursuivez les sacrifices, mes frères ! Il ne faut pas perdre une seule minute !"
Ses ordres ne tardèrent pas à être exécutés. Une nouvelle vague de sacrifiés s'avança dans l'acide. Le prêtre grogna de satisfaction.
"Plus que cinq ... Cinq et tout sera fini !"
Il sembla alors se rappeler de la présence des intrus. Il se retourna vers eux, et ôta son capuchon, révélant un visage au teint émacié mais à l'air serein.

"Mes frères ... Arrêtons ces gêneurs avant qu'ils ne deviennent trop préoccupants. Allez !"

Les trois moines qui l'accompagnaient s'activèrent aussitôt, comme s'ils n'avaient attendu que cet ordre. Deux d'entre eux se ruèrent sur celui des Konohajins qui s'était placé devant son camarade, le frappant en bout de course. Le troisième visa ce même intrus, projetant dans sa direction une flèche d'eau à toute allure, juste entre ses deux camarades qui attaquaient déjà. Le dernier prêtre -le même qui avait parlé un instant auparavant- ne resta pas sans rien faire. Il tourna le regard vers le second Konohajin, et lui sourit doucement. Un sourire à glacer le sang, vu les circonstances. En une fraction de seconde, il était agenouillé au sol, sa paume contre la terre. Du sceau qu'il venait d'apposer ne tardèrent pas à sortir trois cadavres en plein processus de putréfaction, qui se jetèrent aussitôt en direction du Konohajin qui avait utilisé du gaz. Le prêtre croisa les bras.

"Plus que cinq ..."

Spoiler:

La réponse du jeune Sabakyô me plut, puisque cela voulait dire que ce dernier n’avait pas à se jeter dans la mêlée pour pouvoir faire des dégâts. Ce dernier prit toutefois cela comme un signe de ma part pour signaler l’offensive et composa aussitôt quelques mudras avant de laisser sortir de sa bouche un épais nuage de gaz en direction des cultistes. Je le vis filer à côté de moi et l’espace d’un bref instant je dois avouer que j’ai eu peur que je tombe victime du gaz, mais à mon grand soulagement Ren-kun sembla s’assurer de ne pas attaquer son propre camp. Regardant le nuage flotter vers les assaillants, je vis alors celui qui avait parlé lever la main et le gaz disparu aussitôt. J’écarquillai les yeux par la surprise, mais me repris rapidement lorsque ce dernier s’empressa de presser ses hommes à poursuivre. Encore plus qu’auparavant, nous devions nous dépêcher d’en finir avec eux pour mettre fin à ces atrocités; il ne restait que cinq vagues avant que tous nos efforts aient été en vain.

Quand il reprit la parole, je sus que les choses allaient se corser. S’ils s’étaient plus tôt contentés de nous observer de loin, les voilà qu’ils s’y mettaient un peu plus durement afin de nous empêcher de les déranger. Ayant eux aussi interprété l’ordre de leur supérieur comme un signal d’attaque, les trois autres moines présents se préparèrent à mettre des actes sur leurs paroles quand deux d’entre eux disparurent soudainement. Cela me laissa avec un dernier qui commençait déjà à composer des mudras, mais ce dernier fut rapidement obstrué par une forme – même deux comme j’allais m’en rendre compte – qui s’abattit sur moi. Agissant par pur réflexe, je me tordis sur moi-même pour essayer d’éviter les frappes que je savais s’en venait, mais je ne réagis pas à temps puisque je sentis un impact au niveau des côtés et je sus que quelque chose avait fêlé. Je me dis toutefois que ma chance ne s’était pas tarie puisque le deuxième coup qui était censé me frapper ne vint jamais; à croire que j’avais été chanceux dans ma malchance.

La réponse de mes ninkens fut instantanée. À peine finissais-je de me remettre du choc que ces derniers bondissaient de mes côtés pour fondre sur ceux s’en étant pris à leur frère. Peu importe la situation, je pouvais compter sur eux. Je me rappelai celui qui, quelques secondes plus tôt, composait des mudras. Oh que je ne me ferais pas avoir deux fois! Cette fois-ci je portais grande attention à lui lorsque je vis le tatoué se jeter au sol. Cela ne me disait rien qui valait et comme de fait des créatures venant des profondeurs de la terre apparurent. Non mais ce n’était pas finit votre délire avec les zombies!? C’était quoi votre obsession à vouloir faire revenir les morts pour battre à votre place, bandes de couards! Avant de m’emporter plus, je vis l’autre moine terminer ses mudras du coin de l’œil et reportai mon attention sur lui. Je vis une flèche aqueuse apparaître devant lui et filer vers moi à toute vitesse. Sans perdre une seconde, sentant que le projectile serait sur moi dans quelques secondes à peine, je sortis les griffes et frappai devant moi. Je ne savais pas trop ce que cela ferait contre une flèche faite de quelque chose d’aussi peu consistant que de l’eau, mais c’était mieux que de la laisser se ficher quelque part sur moi.

Je venais tout juste d’encaisser tant bien que mal la première offensive des cultistes, mais je ne pouvais pas leur laisser ne serait-ce que quelques secondes de répit sans quoi ils en profiteraient sûrement pour nous mettre d’autres bâtons dans les roues – même si en fait pour le coup c’était plus nous qui voulaient les empêcher de continuer. Peu importe comment vous vouliez l’interpréter, cela n’empêchait pas que je devais faire quelque chose contre ces moines complètement cinglés. Je bondis immédiatement sur le moine le plus près de moi, un des deux m’ayant attaqué, et utilisai mon élan pour lancer mes poings devant moi et le frapper directement au niveau du plexus solaire. Quelques centimètres séparais mes poings l’un de l’autre, mais dans une région aussi sensible que celle du thorax cela ne ferait qu’amplifier les dommages. Reculant de quelques pas autant pour me rapprocher de mon élève que pour me distancer de mes adversaires.

- Il faut que nous trouvions un moyen de briser leur ligne de défense et empêcher les sacrifices de continuer... dis-je à voix basse à mon élève une fois la distance entre nous écourtée.

Je savais pertinemment que ceux qui nous barraient la route ne le faisait que pour faire perdre notre temps et laisser le temps aux sacrificateurs de compléter leur rituels, mais tant que nous les avions dans les pattes nous ne pouvions rien faire pour ces pauvres gens kidnappés pour leur sombres desseins. Plus que cinq vagues restantes avant qu’ils ne complètent leur cérémonie, cela ne nous laissait pas beaucoup de temps pour intervenir, mais il fallait que je fasse quelque chose pour mettre un terme à ce sacrifice en masse; je ne voulais même pas penser à ce qui arriverait si nous échouions.

Récap’:

Alors que le gaz de Ren se dirigeait agressivement vers ses ennemis, l'un d'eux leva une main vers le ciel et aussitôt, le gaz disparu. Un sceau sur sa peau semblait l'absorber. Durant un bref instant, le Sabakyô fut bouche-bée. Comment allait-il pouvoir se battre, lui qui contrôlait les gaz toxiques, contre un adversaire capable de les neutraliser sans en ressentir les effets ?
Il se reprit, finalement, et secoua vivement la tête avant de jeter un coup d'œil en direction de Takeo afin de constater sa réaction. Ce dernier semblait aussi circonspect que lui ce qui n'était pas pour rassurer son élève.

L'ennemi ayant esquivé l'attaque de Ren pris la parole et encouragea les autres à se lancer à l'attaque des Konohajins. Deux moines se lancèrent en direction de l'Inuzuka qui parvint à esquiver partiellement leur offensive. De son côté, celui qui semblait être leur chef s'écroula au sol, paumes contre terre et fit apparaître trois cadavres qui s'avancèrent vers le Genin. Leur apparence était terrifiante et on pouvait remarquer que ces corps n'étaient pas de toute fraîcheur. La peau et la chaire se détachaient des os et une odeur pestilentielle se dégageait de leurs carcasses putrides. Un autre ennemi lança une flèche aqueuse en direction de Takeo à une vitesse hallucinante. Désespéré, Ren ne voyait pas comment, ils pourraient vaincre leurs ennemis, si nombreux. Ils n'étaient que deux contre une ribambelle d'adversaires. Puis, les ninkens de l'Inuzuka se lancèrent à l'attaque, rassurant le Genin du même coup quant à leurs chances de s'en sortir.

Mais, malgré ce regain de confiance, le Sabakyô ne put esquiver l'offensive des trois morts-vivants à temps et prit de plein fouet leurs coups. Il recula ensuite de quelques pas, faisant de son mieux pour supporter la douleur puis jeta un coup d'oeil en direction des zombies qui s’effondrèrent sur eux mêmes, comme vidés du peu de vie qui les animaient jusqu'alors. Il fut rejoint par son sensei qui lui communiqua la stratégie à adopté, lui rappelant du même coup l'objectif de leur mission. Ils devaient impérativement stopper le rituel en cours et les sacrifices qui en faisaient partie.

- Compris. Dit-il en hâte à l'intention de l'Inuzuka.

Sans plus attendre, Ren composa quelques mudras et fit apparaître cinq clones composés de gaz. Trois d'entre eux se jetèrent sur les cadavres ambulants tandis que les deux autres se lancèrent vers l'invocateur. La stratégie de Ren était d'occuper celui qui semblait commander les autres moines afin de créer une brèche permettant de s'introduire sur la zone où avait lieu les sacrifices et ainsi interrompre le rituel. Ren lança un regard plein de haine à l'invocateur. De son côté, Takeo semblait s'en sortir malgré les offensives répétées de ses adversaires. Aidé de ses ninkens, il lui était plus facile d'affronter plusieurs ennemis à la fois. Admiratif de sa combativité, le Sabakyô fut soudainement empli de la fierté d'avoir un tel ninja pour sensei.

Observant attentivement ses clones agirent, il composa à nouveau une série de mudras et fit apparaître cinq boules de gaz qu'il lança avec force en direction de l'endroit où avait lieu les sacrifices, priant pour que son attaque permette de contrarier le rituel ou au moins de gagner un peu de temps, ce dont ils avaient cruellement besoin.

Spoiler:

Le combat avait bien commencé, cette fois. Les jutsus commençaient à fuser alors qu'une nouvelle vague de sacrifiés s'approchait du terrain de leur mort. Bientôt, ils rejoindraient leur semblables dans les nimbes. Mais si les prêtres auraient aimé se délecter de ce spectacle, ils devaient cependant se concentrer sur la tâche qui était leur: protéger leurs pairs. Leurs précédents assauts avaient été repoussés, ou en partie. Il s'agissait maintenant de faire face à la contre-attaque, et d'agir en conséquence.
Le plus gros de l'action était concentré au niveau du Konohajin accompagné de deux chiens-loups. Un Inuzuka, de toute évidence. Il avait immédiatement mis en place une réplique aux attaques qui lui étaient destinées. Les deux moines furent surpris pas les ruades des Ninkens, et ne purent les éviter, subissant les coups de pattes et de crocs des bestiaux. Lorsque l'un des deux prêtres fut pris pour cible par le Shinobi, il ne put qu'esquiver en partie le coup qui le visait: il recula d'un bond, mais pas assez vite. Il fut tout de même frappé, mais bien moins gravement que s'il avait encaissé le coup de plein fouet.
De l'autre côté, celui qui était le chef des prêtres faisait face à celui qui semblait être le plus inexpérimenté des Konohajins. Il sourit légèrement en voyant son attaque atteindre sa cible. Et il fut intrigué par les clones créés par le Shinobi. Que comptait-il en faire ? Les cadavres tombés au sol après leur attaque ne lui serviraient certainement à rien. Deux d'entre eux, en tout cas, se précipitaient vers le prêtre, sans pour autant l'attaquer. Il se contenta de les observer attentivement, guettant leur prochain mouvement. Quant aux boules de gaz qui se dirigeaient en direction des prêtres sacrificateurs ... Deux ombres surgirent des arbres qui entouraient le terrain, et fauchèrent les projectiles en plein vol, avec une agilité surprenante. Les deux ombres vinrent se poser sur les épaules de leur maître, à savoir le prêtre qui dirigeait le groupe. Ils poussèrent des croassements de douleurs.
"Allons, allons. La douleur mène à la rédemption. La souffrance est le chemin vers la libération. La mort ..."
Il plaque à nouveau sa main au sol.
"Mène à la vie."
Un sceau s'étala tout autour de lui. Dans sa surface, tout était immobilisé, comprenant les clones du jeune Konohajin et le Konohajin lui-même. Dans le même temps, les deux corbeaux repartirent en vol, un peu plus maladroitement qu'avant, il est vrai, mais toujours avec une agilité appréciable. Ils visaient le Konohajin original, et s'apprêtaient à planter leurs becs acérés dans sa poitrine.
De l'autre côté du terrain, les prêtres se remettaient de leur assaut et de la contre-attaque Konohajine. Ils devaient agir raisonnablement, car ils faisaient face à un ennemi expérimenté. Ne pas gaspiller leur énergie, et prendre garde à chaque mouvement de l'adversaire ... Se risquer au corps-à-corps seul était une très mauvaise idée. Les deux prêtres qui avaient déjà donné l'assaut focalisèrent leur attention sur leur ennemi. Tout leur esprit était concentré sur le combat. Ils étaient prêts pour le second round.
"Encore quatre cycles."

Spoiler:

Sentant mes poings connecter avec le torse du moine, j’eus soudainement une désagréable sensation de vide et compris que l’homme cherchait à éviter un potentiel enchaînement de coups. Déjà qu’il s’était pris la ruade d’un de mes ninkens, il voulait sûrement s’en éviter un deuxième. Cependant, je savais que le mal avait déjà été fait et que peu importe la distance qu’il mettait entre nous j’avais au moins retourné la monnaie de sa pièce. Ce n’était peut-être pas beaucoup, mais cela valait pour le coup que lui ou son acolyte m’avait porté. Voyant que mes deux adversaires prenaient du recul fort probablement pour trouver une nouvelle stratégie, je tournai mon regard vers mon disciple sur lequel j’étais supposé garder un œil. Mon cœur chavira. Il était plus mal en point que je m’y étais attendu et aussitôt je sentis la colère monter en moi. À cause de ces idiots, j’avais été incapable de porter assistance à mon élève qui se retrouvait dans un sale état. Si quelqu’un devait protéger l’autre, c’était moi!

En attirant le moins d’attention possible, je confiai au Sabakyô ce que nous devions faire si nous voulions mettre un terme à toute cette mascarade. Il ne fallait pas oublier que notre objectif principal était d’arrêter cette cérémonie et non d’éliminer ce culte. Je devais toutefois dire que ces derniers ne nous rendaient pas la tâche facile. Il hocha de la tête lorsque je lui fis part de mon plan et se mit aussitôt à l’œuvre. S’il y avait bien quelque chose que je ne pouvais pas reprocher à Ren-kun c’était son efficacité. Comme si nous étions sur la même longueur d’onde, ce dernier réagissait rapidement à mes consignes et venait avec ses propres solutions sans dépendre de moi. Un shinobi plein de potentiel… si j’arrivais à le protéger comme il se devait. Cinq copies de lui-même apparurent aussitôt à ses côtés et alors qu’il en envoyait mettre hors d’état de nuire ceux qui l’avait amoché, il envoya les deux autres vers le leader du groupe. Exactement comme je l’aurais fait, Ren! Lui-même ne resta pas non plus inactif puisqu’il fit rapidement apparaître des boules de gaz qu’il projeta haut dans les airs. Avec une telle hauteur il n’y avait aucun doute sur sa véritable cible.

Au moment où je me disais que nous avions peut-être fait notre première percée j’entendis un battement d’ailes et quelques secondes plus tard des formes floues chargèrent sur les boules de gaz, stoppant leur course en les prenant de plein fouet. Un croissement horrible sortit des créatures alors que deux corbeaux venaient se poser sur chacune des épaules de leur maître. Pendant un moment, notre champ de bataille improvisé fut d’un silence incroyable avant que la voix désagréable du maître de cérémonie reprenait dans ses discours. Ses paroles furent encore une fois accompagné d’un autre sceau qui s’étendit sous lui jusqu’à Ren et ses clones. Rapidement, je compris ce que faisait ce sceau et mon estomac se noua en voyant déjà ce qui venait. Complètement immobilisé, ce dernier ne pourrait rien faire contre la prochaine attaque. Peu importe ce qu’il avait prévu pour le Sabakyô, je devais trouver un moyen de l’empêcher de toucher sa cible.

De mon côté, les deux hommes qui avaient subis une partie de notre courroux nous regardaient de loin d’un œil averti. Ces derniers avaient appris leur leçon et seraient beaucoup plus prudent lors de leur prochaine offensive. Quand je vis les oiseaux reprendre leur envol, je sus aussitôt que c’était eux qui iraient attaquer Ren-kun. Cela correspondrait avec mon idée initiale que leur maître était lui-même pris dans son sceau. Cela ne laissait que nous pour stopper ces maudits volatiles de s’en prendre à nouveau à mon élève.

- Oh non, c’est pas vrai que–

Je m’interrompis dans mes paroles, ne voulant pas gaspiller plus de temps nécessaire. Je regardai rapidement chacun de mes ninkens et ceux-ci comprirent ce qu’ils devaient faire. Sans crier gare, ces derniers bondirent non pas en direction des deux moines, mais bien en direction du chef de la bande. Ceux-ci avaient eux-mêmes mis de la distance entre nous et attendaient sans doute que nous fassions le premier pas à voir la façon dont ils nous observaient. Je les prenais de revers en allant attaquer une personne complètement différente, une cible beaucoup plus importante. Bondissant au dernier moment pour ne pas se faire prendre par le sceau, Aka et Sei se jetèrent sur le maître et lui assenèrent plusieurs coups de griffes. De mon côté, j’imitai mes ninkens en me dirigeant vers le sceau, mais bifurquai en direction de mon élève. C’était à moi de le protéger.

Lorsque j’eus accumulai assez de vitesse avant de tomber dans le sceau, je bondis dans les airs en même temps d’utiliser mes bras pour commencer à tourner sur moi-même. Les Crocs Lacérants étaient une technique très connue des Inuzuka alors je savais que peu importe qui se retrouvait contre moi serait intimidé par cette technique. Ma rotation ayant créée une sorte de tornade acéré que je pouvais diriger en balançant mon corps, je me fiai à mon odorat pour retrouver ces deux bestioles et les happai dans ma course destructrice. Je ne pouvais passer qu’une fois, devant traverser le sceau d’un bord à l’autre pour ne pas finir prisonnier de celui-ci, c’était donc tout ce que je pouvais faire pour mon élève; puisse-t-il s’en sortir pour la suite. Je tournoyai jusqu’à atterrir un plus loin que la fin du sceau – me faisant encore plus de distance à faire dans le peu de temps que nous avions – mais je préférais cela à être également pris dans le sceau.

Je ne me retournai même pas pour voir si mon attaque avait fait mouche et me tournai plutôt vers le maître de cérémonie et sa bande de compagnons. J’évaluai rapidement la distance qui les séparait et, jugeant que j’avais peut-être des chances de m’en tirer, décidai de tenter ma chance. Les cultistes durent sûrement me regarder d’un air bête alors que je refaisais le même manège que plus tôt, sauf que cette fois-ci j’accumulai mon chakra katon et recommençai à redescendre dans leur direction, les poings luisant d’une lueur dangereuse. Quand j’atterris au sol, tout le chakra accumulé se relâcha autour de moi dans un cercle enflammé. J’avais calculé mes distances et avait jugé qu’avec mon saut que je tomberais assez loin de Ren-kun pour le garder hors de danger tout en étant suffisamment proche des cultistes pour faire le plus de dégâts possible, mais il pouvait souvent y avoir des différences avec les calculs et la réalité.

Récap’:

L'air dépité, Ren observait plusieurs ombres surgirent des néants et anéantir les boules de gaz explosives qu'il avait lancé. Son attaque avait échoué et il n'était pas parvenu à interrompre le macabre rituel qui se poursuivait un peu plus loin. Les ombres se mouvaient et le Sabakyô perçut le son distinctif de battements d'aile et de coassements. Lorsqu'elles rejoignirent l'invocateur, elles apparurent sous la forme de corbeaux à l'air sinistre.
Alors que Takeo tentait tant bien que mal de se débarrasser de ses adversaires, leur chef fit apparaître à nouveau un sceau. Cette fois, il lança ses volatiles noirs, tels de mortels projectiles en direction du Genin. Leur progression était rapide, bien que maladroite, et Ren était comme hypnotisé par le tranchant de leurs becs que la lune nimbaient d'un éclat scintillant. Il resta un instant immobile comme si la résignation l'avait gagné. Mais quand il tenta d'éviter les volatiles, il constata qu'il se trouvait réellement immobilisé par l'effet du sceau de son adversaire. Ses clones, de la même manière se trouvait immobilisés. Résigné à recevoir de plein fouet cette attaque, le Genin ferma les yeux un instant. Lorsqu'il les rouvrit, ce fut pour voir une véritable tornade passée devant lui, lui évitant du même coup de subir le plus gros de l'attaque de l'invocateur. Mais, une douleur cuisante dans l'épaule du Sabakyô lui fit comprendre qu'il avait été touché malgré tout. La tornade, c'était son sensei. Et il remarqua que ce dernier avait soigneusement évité de se tenir dans la zone du sceau de leur ennemi. Soudain, le jeune Sabakyô comprit. S'il voulait éviter d'être la cible de l'invocateur, il lui fallait se tenir hors de la portée de ses sceaux. Même si cela ne l'empêcherait pas de faire apparaître ses ombres et cadavres, la distance serait suffisante pour lui laisser le temps de prévoir et esquiver les offensives sans se trouver immobilisé. Ren jeta un coup d'œil en direction de l'invocateur, s'attendant à voir son visage hautain à l'expression assurée. Mais il constata que les ninkens de l'Inuzuka s'étaient lancer à l'attaque du chef des moines. Comme il était occupé par les ninkens, le Sabakyô pensa qu'il s'agissait d'une occasion pour lui de le contourner et de s'approcher de la zone où se déroulait le rituel. Ren se déporta donc de plusieurs mètres sur le côté d'un bon vif. Ses mouvements étaient agiles et sa silhouette, de la même manière que les corbeaux un peu plus tôt, disparut un instant dans l'obscurité de la nuit.

Afin de s'assurer de ne faire aucune erreur, car le danger était grand, il observa ce qui se déroulait autour de lui. Il constata que Takeo venait de lancer une nouvelle offensive. Autour de l'Inuzuka un cercle enflammé finissait de se consumer. Son attaque semblait avoir fait beaucoup de dégâts... Afin de lui apporter son aide en cas de contre-offensive, Ren fit de nouveau apparaître cinq clones et il les lança en direction des compères de l'invocateur afin de les attaquer et de les gêner. Si jamais l'invocateur se délivrait de l'attaque des ninkens, il se tournerait vers Takeo et ce dernier ne pourrait tenir longtemps face à tant d'ennemis... Le Sabakyô voulait donc lui permettre de se trouver plus libre dans ses mouvements et dans ses décisions. Au pire, il ne pourrait que lui faire gagner du temps. Mais parfois, le temps était précieux et dans cette situation, Ren et Takeo en manquaient cruellement.

Le jeune Genin se concentra sur la zone du rituel qui se poursuivait comme si de rien n'était. Il courut, aussi vite qu'il le pouvait malgré l'obscurité et le sol inégal sous ses pieds. Bientôt, il rejoignit les officiants. Une fois sur place, il expulsa de sa bouche un épais nuage de gaz violacé qui couvrit le secteur. Certes, cette attaque n'était pas mortelle, mais elle pourrait peut-être ralentir le bon déroulement du funeste rite. Ren savait qu'il se trouvait dans l'épicentre du danger qu'ils encouraient en ces lieux obscurs, mais il espérait que son attaque, aussi désespérée qu'il l'était lui-même, pourrait faire la différence. N'écoutant que son courage, il demeura sur place afin de s'assurer que son gaz avait l'effet escompté.

Spoiler:

Les corbeaux furent déchiquetés dans la tempête de griffes et de coups de l'Inuzuka, qui traversa en trombe le sceau. Le chef des prêtres ressentit aussitôt un grand vide l'envahir, comme s'il venait de perdre une partie de lui-même. Il n'eut cependant pas le temps de se répandre en lamentations: les Ninkens arrivaient déjà vers lui pour le lacérer de leurs griffes. Il ne réagit que trop tard, et ploya sous le coup de leurs attaques combinées. Il poussa un cri qui se mêla au vacarme des pattes et des crocs déchirant l'air. Bientôt, un nouveau fléau s'approcha, qui devait viser tous les prêtres. L'Inuzuka se rapprochait dans un même tourbillon aérien qu'un instant auparavant. Chacun se protégea alors comme il le put. Le chef des prêtres, libéré de la douloureuse étreinte des Ninkens, fit jaillir d'un sceau un cortège de squelettes qui s'érigea en bouclier macabre devant lui. Dans le même temps, l'un des trois autres prêtres éleva un mur Suiton devant lui. Mais les deux autres furent pris de court. Le cercle de flammes jaillissait déjà, qui les emportait dans une onde de choc.
Pendant ce temps, les prêtres attelés au sacrifice durent s'interrompre alors qu'ils étaient sur le point de mener une nouvelle vague de sacrifiés vers la terre de leur mort. Tout le monde, dans le périmètre de la zone des sacrifices, avait respiré les vapeurs toxiques du Sabakyô. Victimes promises au sacrifice comme prêtres sacrificateurs, chacun était pris d'un soudain engourdissement de ses membres. Les prêtres s'appuyèrent sur leurs sceptres rituels, et laissèrent un instant les chaînes de leurs prisonniers s'agiter. Ceux-ci ne tentèrent cependant pas de s'enfuir: ils étaient en proie au même mal, qui les faisait tituber, ou tomber à genoux.
Sur le terrain du combat, l'heure n'était pas pour autant à la détente. Le mur de squelettes que le chef de prêtres avait érigé devant lui se décomposait. Assez pour qu'il se rende compte de la situation: de nouveaux clones étaient arrivés en renfort, et le Sabakyô avait infecté la zone des sacrifices avec un de ses poisons, interrompant le processus des morts rituelles. Le chef des prêtres fut fou de rage de voir ses camarades s'arrêter dans leur entreprise. Ne savaient-ils pas les enjeux du rituel ? Ne leur avait-il pas assez rabâché à quel point leur tâche était importante ? Il pesta, mais se décida à agir. Les ennemis les plus dangereux étaient prêts de lui. C'était parfait.
A nouveau, il plaqua sa main au sol. Un nouveau sceau d'immobilisation s'étendit autour de lui, faisant prisonniers l'Inuzuka, ses bêtes furieuses et les clones du Sabakyô. Les autre prêtres, ayant été projetés au loin ou étant trop loin de leur chef, comme celui qui s'était protégé de la précédente attaque avec un mur Suiton, échappaient à l'entrave.
"Allez ! Ne perdez pas de temps, chacun de vous !"
C'était un appel qui mobilisait autant les sacrificateurs que les prêtres qui combattaient à ses côtés. Ces derniers se reprirent. Bien qu'amochés, les deux prêtres qui avaient du encaisser les dégâts de l'attaque Kâton de l'Inuzuka de plein fouet se remirent sur leurs jambes. Ils étaient pantelants. Ils ne feraient certainement pas long feu. Mais ce ne furent pas eux qui agirent les premiers. Le troisième prêtre avait déjà composé une série de mudras. Et bientôt, une aiguille d'eau surgissait de sa bouche, se dirigeant droit vers l'Inuzuka. Les deux autres prêtres, ceux en mauvais état, donc, se dirigèrent eux en direction du Sabakyô, l'un traversant la zone du rituel au pas de course pour finalement porter un coup léger au Konohajin, le second sur ses talons, qui arriva juste après pour asséner un coup plus puissant au niveau du torse du Shinobi.

Spoiler:

M’écrasant au sol, je vis les flammes se répandre autour de moi et frapper mes adversaires de plein fouet. Il s’agissait là d’une de mes attaques les plus puissantes, j’étais assez confiant que peu importe le résultat je ferais une entaille dans leur formation défensive. Alors que les deux m’ayant attaqué un peu plus tôt furent emportés par la vague de feu que j’avais créée, les deux autres arrivèrent à ériger une défense à temps pour contrer l’onde. Si j’étais déçu que la moitié de mes ennemis aient trouvé un moyen de se protéger – je jurai intérieurement contre ce fléau qu’était la nécromancie – j’étais tout de même satisfait par les cibles que j’avais touchées; cela leur apprendre de vouloir s’en prendre à moi. J’eus cependant peu de temps pour profiter de mon bon coup puisque je vis le maître de cérémonie se jeter au sol et compris aussitôt ce qui allait se passer. Ce dernier allait sans doute nous sortir un autre sceau, mais il restait à savoir ce qu’il allait faire.

Je le sus rapidement lorsque je sentis soudainement une force me retenant au sol. Ne serait-ce que je pour changer de position, mes pieds refusaient de lever du sol. Alors il venait de sortir un sceau immobilisant comme il venait de lancer sur Ren-kun, sauf que cette fois-ci seulement nous étions pris dans le sceau. J’étais immobile et je pouvais autant dire que j’étais impuissant puisqu’aussi éloigné de mes ennemis sans pouvoir me libérer, j’étais bon à rien. Je ne pouvais toutefois pas rester ici à rien faire alors que le chef rappelait ses troupes à l’ordre et les enjoignait à poursuivre. C’était un geste audacieux en plein combat, mais je fermai les yeux et plongeai à l’intérieur de moi, allant chercher mes émotions les plus puissantes : le désir de protéger mon élève, ma colère envers ce culte horrible qui avait enlevés des gens à leur famille pour un sacrifice et cela fut suffisant pour faire vibrer ma connexion avec mes ninkens comme rarement auparavant.

Je relâchai un grognement bestial alors que je laissais l’énergie de cette nouvelle source d’énergie me traverser et retentai de lever un pied du sol. Ce dernier eut une petite résistance avant de se lever brusquement comme s’il était allégé d’un poids. Je fis rapidement la même chose avec le deuxième et reportai mon regard vers le chef de la troupe le regard enflammé par une rage nouvellement éveillée. J’eus toutefois la plus grande surprise lorsque je vis un autre projectile d’eau se diriger vers moi, cette fois-ci de taille beaucoup plus conséquente. Maudissant mon manque de réflexivité, j’eu tout juste le temps de convoquer un courant d’air pour essayer de dévier le projectile. Malheureusement pour moi, le projectile allait à une telle vitesse que cela ne le fit que partiellement dévier tout en ralentissant légèrement sa vitesse. Cela ne l’empêcha toutefois pas d’aller se ficher dans sa cuisse. Il se liquéfia aussitôt sa cible atteinte, laissant un trou sanguinolent là où aurait dû se trouver quelque chose de la taille d’un kunai. Cela allait me faire perdre plus de sang que n’importe quelle autre blessure, mais je ne pouvais pas me permettre de m’attarder sur mes blessures. Ce n’était qu’une autre raison de plus pour terminer tout cela.

Je grimaçai légèrement lorsque je reçus ma blessure, mais je me remis rapidement de celle-ci et profitai sans plus attendre que je n’étais plus retenu au sol pour m’élancer vers celui qui parlait depuis le début. Normalement Aka était avec moi, mais ce dernier était toujours prisonnier du sceau. Je redoublai donc d’ardeur lorsque je m’abatis sur lui et le ruai de coups. Ce dernier n’eut pas le temps de réagir à la vitesse à laquelle j’étais apparu et ploya sous mes coups, relâchant ainsi toute concentration qu’il avait sur son sceau. Même si je n’étais plus affecté par ce dernier, je sentis tout de même l’atmosphère autour de moi s’alléger une fois le sceau levé. Ainsi, tous les autres pourraient de nouveau bouger, mes ninkens inclus.

Parlant d’eux, ces derniers réagirent aussitôt à leur instinct animal de vouloir protéger la meute lorsqu’ils retrouvèrent leur mobilité et bondirent vers ceux qui voulaient s’en prendre à Ren. Ce dernier faisait maintenant partie de la Meute et mes compagnons à poil prenaient cette implication très au sérieux. Ceux-ci se retrouvèrent devant un nuage de gaz, mais ce dernier se sépara rapidement pour laisser le champ libre vers les cibles pour qui il était de toute façon trop tard, le gaz s’étant infiltré dans leur système. Ces hommes-là avaient déjà mal en point lorsqu’il s’était jeté sur Ren, les prendre ainsi de court alors qu’ils étaient vulnérables pourrait certainement nous être favorables.

Récap’:

Ren se tenait au niveau de la zone où se déroulait le rituel. Il vit son gaz atteindre l'ensemble des personnes présentes autour de lui, y compris les futurs sacrifices. Et alors que son gaz disparaissait, emporté par la brise, le jeune homme porta son attention sur son sensei. Il le vit, immobile, de la même manière que lui un peu plus tôt. L'invocateur semblait avoir renouvelé sa technique. Les deux ninkens ainsi que les clones du Sabakyô se trouvaient dans la même situation. On aurait dit des statues abandonnées là dans des positions grotesques... Puis l'un des prêtres lança une attaque suiton sur Takeo qui, on pouvait le lire son visage, redoublait d'efforts pour contrer son immobilité forcée. Deux autres prêtres se lancèrent en direction de Ren, ne lui laissant d'autre choix que de se concentrer sur eux et d'abandonner à son sort son sensei.

Alors qu'ils fonçaient vers lui, Ren vit clairement l'expression sur leurs visages. À vrai dire, ils en étaient dénués, comme si, eux aussi n'étaient que les pantins trépassés de l'invocateur. Ils obéissaient aux ordres et dans leur regard, on ne pouvait discerner aucune émotion. Ils s'approchaient rapidement et par réflexe, le jeune Genin cracha de nouveau son gaz toxique. Une épaisse brume violette l'entoura rapidement, atteignant les deux assaillants et quelques membres participants au rituel. Il espérait les immobiliser suffisamment longtemps pour retarder leur avancée, ce qui lui permettrait de retenter une attaque en direction de la zone où se déroulait la funeste cérémonie.

Soudain, un hurlement de bête attira l'attention de Ren. Le cri ne provenait pas du secteur où se poursuivait le sacrifice, mais bel et bien de Takeo. Cette exclamation, qui tenait plus du grognement animal, se perdit dans les ombres mais rendit au jeune Konohajin un peu d'espoir. Un peu plus loin, son maître faisait tout son possible pour se sortir de la situation dans laquelle il s'était retrouvé prisonnier. Ce cri, certes de douleur, était surtout un signal plein de vigueur et plein aussi de la volonté de vaincre. Puis, d'autres grognements se firent entendre, plus proches. Le Sabakyô reconnut les ninkens qui s'étaient porter à l'attaque de ses assaillants. Il fut touché de voir les deux compagnons de l'Inuzuka lui venir en aide ce qui lui rappela qu'il faisait aussi partie de la meute. Être un membre de cette équipe était un privilège et jamais il n'avait été aussi fier.

- Merci Akamori et Seimori. Dit-il à voix basse.

Ensuite, une idée lui traversa l'esprit. Si les ninkens avaient put se déplacer, cela signifiait que Takeo était libre de l'emprise du sceau de l'invocateur et donc que ses clones l'étaient tout autant. Il leur commanda de se porter à l'attaque du chef de la cérémonie.
Avec une fierté nouvelle, le Genin bomba le torse, qu'il avait chétif, et se concentra sur ce qu'il avait à faire. Il visualisa les lieux où l'on entendait encore officier les sacrificateurs de leurs voix lugubres et lança sa technique. Cinq petites boules de gaz apparurent et il les lança une à une dans la direction de cinq sacrificateurs.
L'oreille tendue, il continuait de chercher des indices concernant les progrès de son maître. Il espérait vraiment qu'il parviendrait à se débarrasser de l'invocateur qui s'avérait être un ennemi tenace.

Spoiler:

Le champ de bataille était divisé en deux. D'un côté, il y avait le chef des prêtres aux prises avec le Konohajin le plus expérimenté, semblait-il, ainsi que les clones du second Shinobi de la Feuille. De l'autre côté, il y avait le Shinobi original qui faisait face à deux prêtres, derniers remparts avant qu'il ne puisse s'en prendre à leurs pairs sacrificateurs. Tout ce petit monde se battait avec une rage toute particulière, chacun ayant ses idéaux et des projets bien précis à défendre. Les enjeux étaient d'une importance égale pour tous, quoique de natures bien différentes. Aucun ne pouvait laisser tomber l'affaire avant d'être arrivé à son but ultime.
Le Konohajin se libéra de l'entrave du chef des prêtres. Ce dernier ne sut comment, mais les pieds du soldat se soulevèrent du sol dans un effort admirable, arrachant quelques balbutiements au prêtre.
"Im ... Impossible !"
Aussitôt son attention se relâcha. Il savait ce qui arrivait ensuite. Sa propre main se décolla du sol, réduisant à néant le sceau d'immobilisation alors que le Konohajin fonçait dans sa direction. Au moment où ses coups allaient percuter la peau du prêtre, ils ne se heurtèrent qu'à une enveloppe dure de pierre. Cette armure constituée en urgence ne le protégea cependant pas des gazs qui se libérèrent bientôt de l'explosion des clones. Il les inspira à contre-coeur, et bientôt il sentit la migraine et les vertiges le prendre. Il tituba un instant, avant de poser un genou à terre, haletant.
Dans le même temps, les autres combattants n'étaient pas en reste d'action. Voyant que leur cible s'entourait d'un manteau de gaz, les deux prêtres qui s'étaient jetés sur lui revinrent sur leurs pas de concert. Fort heureusement, leur concentration exceptionnel leur avait permis de s'adapter à ce revirement soudain de situation. Mais ils devaient encore faire face à l'assaut des Ninkens, surgis de nulle part. A nouveau, ils purent l'éviter d'un bond. Mais tous ces sauts les avaient détournés de leur cible principale, et ils ne purent rien faire pour arrêter les projectiles gazeux qui partaient déjà en direction de leurs pairs affairés aux sacrifices, et qui reprenaient à peine leurs esprits. Le dernier de leurs collègues qui n'avait encore pas eu à agir put, lui, réagir. Il envoya contre les projectiles de gaz des sphères aqueuses qui les percutèrent et les dispersèrent avant qu'elle n'aient le temps de toucher leur cible.
Les sacrificateurs se remirent à la tâche. Une nouvelle vague de sacrifiés s'avança. Et bientôt il ne resta plus une once de vie en eux. Chacun des prêtres eut la même pensée. Plus que trois. Trois et tout serait fini. Ils auraient accompli leur tâche. Funeste, certes, mais nécessaire.
Il s'agissait cependant de distraire un peu ces soldats avant de crier victoire. Le plus gênant était l'Inuzuka. C'était donc lui qu'il fallait réduire à l'incapacité. Sur quoi reposait sa force ? Sur ses Ninkens. Une conclusion qui s'imposa dans l'esprit de tous les prêtres sans même qu'ils aient à en parler. Ils avaient trouvé leur nouvelle cible. S'ils ne pouvaient le mettre lui-même à terre, ils effondreraient au moins de chagrin leur ennemi.
Les deux prêtres qui étaient les plus proches des Ninkens en chargèrent chacun un. Ils voulaient leur rendre les coups qu'ils avaient déjà eu à subir eux-mêmes. L'autre Konohajin aurait pu s'interposer dans la manoeuvre: qu'à cela ne tienne. Le prêtre qui maniait l'eau l'emprisonna dans une bulle aqueuse qui, si elle l'obligeait lui-même à rester immobile pour ne pas faillir, aurait le même effet sur le manieur de gaz. Quant à l'Inuzuka ... Il dut bientôt faire face à un mur de squelettes sur lesquels persistaient quelques morceaux de chair, accrochés comme de la mousse sur des troncs. Toutes phalanges nues dehors, il griffaient la vie qu'ils sentaient dans le corps de l'Inuzuka. Cette même vie qu'on leur avait prise, ils la prendraient à leur tour.

Spoiler:

Me libérant du sceau qu’il avait lui-même érigé, je ne pus que voir l’ébahissement sur son visage ainsi que ses lèvres remuer dans ce qui devait être un balbutiement de surprise. De toute évidence, ce dernier s’était attendu à tout sauf qu’à ce que quelqu’un se défasse ainsi de son emprise. Un sourire carnassier apparut sur mes lèvres tandis que je profitais de ce moment de faiblesse pour plonger vers lui, griffes sorties. Au moment où j’étais sur lui et que je lui assenais enfin un coup bien mérité, le sol bougea sous mes pieds pour créer une enveloppe protectrice autour du prêtre. Ainsi, lorsque mes griffes tombèrent finalement sur l’homme, ces dernières rebondirent sur la roche sans faire le moindre dégât. Toutefois, mon attaque avait été une distraction suffisante pour que les clones de Ren-kun s’approche et explose assez près pour que ce dernier n’ait pas le choix d’en inhaler; ce fut effectivement ce qui arriva. Le voyant mettre un genou à terre, je pensais que je le tenais. Comment je pouvais être aussi loin de la vérité.

Je me distançai de l’homme sans plus attendre puisque je ne pouvais rien faire pour percer son armure, mon regard se portant alors instinctivement autant vers mes frères que vers mon élève. Mes ninkens étaient tombés sur eux sans crier gare, mais leurs sens semblaient très bien développés puisqu’ils se retournèrent juste à temps pour pouvoir les esquiver. Cela avait toutefois laissé le champ libre à Ren-kun qui s’était aussitôt remit à la tâche de perturber le sacrifice, cette fois-ci lançant cinq projectile gazeux en direction des sacrificateurs. Mes espoirs de le voir atteindre le sacrifice furent de nouveau réduits à néant lorsque des projectiles aqueux les interceptèrent en plein vol, permettant ainsi à la bande de compléter un autre tour de leur macabre rituel. Ce moine suiton commençait réellement à me taper sur les rognons.

C’est alors que des cris que j’aurais reconnu partout résonnèrent sur le site du sacrifice. Braquant aussitôt mes yeux sur mes ninkens, je les vis s’écrouler au sol suite à une contre-attaque des deux prêtres qui donnaient plus de fil à retordre que leur état ne le laissait supposer; sans doute étaient-ils désespérés à nous retenir ici. C’était toutefois sous-estimer mes ninkens s’ils croyaient qu’une seule attaque suffiraient à les mettre hors-combat. Ces derniers avaient subis bien pire que cela et tout cela ne fit que les rendre plus à cran. Ils s’ébrouèrent rapidement après s’être relevé et tout de suite après leur poil se hérissa sur leur dos alors que leurs lèvres se relevaient dans un rictus menaçant pour laisser apparaître leurs crocs. Sans aucune hésitation, ces derniers se jetèrent à nouveau vers les hommes pour une attaque qui se voulait un peu plus agressive que la précédente.

Sentant que leur chef de cérémonie allait bientôt reprendre ses esprits, je reportai mon attention sur mon adversaire lorsque je vis du coin de l’œil une bulle apparaître afin d’emprisonner une silhouette que je reconnus immédiatement comme celle du Sabakyô. Ce fut la goutte qui fit déborder le vase et je changeai aussitôt de cible. Avant de pouvoir m’occuper du chef de cette troupe de fanatique, je devais avant m’occuper de certains éléments gênants. Ce type maniant le suiton correspondait parfaitement à cette description, mais pendant que je rassemblais mon chakra dans mes muscles une création grotesque apparut devant moi. Un mur de chair décomposée et d’os s’érigea du sol et me barra la route. Pire encore, des phalanges protubéraient du mur et essayaient de m’attraper. Ça aussi c’était un truc qui me tombait sur les nerfs, cette satanée nécromancie. Vous ne pouviez pas laisser les morts tranquilles!?

Pour ne pas me faire agripper par ces doigts morbides je relâchai mon chakra et bondis vers l’arrière et alors que je commençais déjà à concentrer mon chakra katon dans mes mains et mes pieds. D’un autre bond rapide j’étais face au mur et fis sortir mon chakra katon de mon corps en même temps d’assener coup après coup dans la surface semi-charnelle jusqu’à ce qu’il n’en reste que des cendres. Je plongeai mon regard dans le sien, mais dut me résoudre son cas plus tard. Non seulement mes griffes ne servaient à rien contre son armure de roc, mais j’avais également un autre plan en tête. Je profitai de ma vitesse pour laisser carrément le maître de cérémonie en plan et filai à toute vitesse vers le fameux prêtre suiton. Depuis notre arrivée qu’il restait en arrière-plan en sabotant tous nos plans, il était temps que cela cesse. Ce dernier était de toute évidence occupé à retenir mon élève prisonnier de la bulle d’eau qui aurait tôt fait de noyer le Sabakyô aussi ne me vit-il pas arriver et fut-il impuissant pour se protéger de mon assaut qui tomba sur lui avec la furie d’un chien-ninjas. Devant un tel assaut, il n’aurait pas d’autre choix que de libérer Ren-kun de sa prison aqueuse et encore là je n’étais pas prêt de le laisser se tirer à si bon compte, chose qui s’avérait être valide pour tous les cultistes ici présents. À peine avais-je fini de marteler le prêtre que je le laissais à son sort et m’élançais vers Ren-kun afin de m’assurer qu’il allait bien.

- Ren-kun! Ren-kun! Comment te sens-tu?

Je tapotai faiblement l’une de ses joues afin de le réveiller complètement. Sans doute qu’une telle expérience avait dû être éprouvante pour lui – surtout pour l’une de ses premières mission sur le terrain – alors je pouvais comprendre que pour se défendre son corps ait décidé de se refermer sur lui-même. Restait à savoir si je pouvais toujours compter sur lui. J’essayai de lui insuffler de la confiance à travers le contact que nous avions, mais je n’avais aucune façon de savoir si cela marchait ou pas.

Récap’:

Ren suivait du regard ses projectiles qu'il avait jetés en direction des sacrificateurs. Et alors qu'il croyait faire mouche, d'autres projectiles, aqueux ceux-là, vinrent les percuter et donc annuler son offensive. Son attaque avait échoué et le gaz qui composait ses boules explosives s'évapora dans les airs sans atteindre ses cibles.

Un peu plus loin, Takeo était toujours en train de combattre l'invocateur qui s'avérait un adversaire à sa mesure. Les ninkens de l'Inuzuka aussi étaient en grand danger. Ren perçut leurs cris plaintifs et leurs couinements de douleurs lorsque plusieurs attaques leur furent portées. Tandis qu'il tentait de rebrousser chemin pour porter secours à ses compagnons, Ren fut fait prisonnier par le même prêtre qui usait des techniques d'eau.
Autour du Genin, une prison aqueuse apparut. À peine eut-il le temps de prendre sa respiration qu'il se trouva immobilisé dans cette grande bulle liquide sans possibilité ni de respirer ni de se mouvoir. Au travers, il pouvait voir les silhouettes déformées d'Akamori et Seimori se jetant à l'attaque de ceux qui avaient osé s'en prendre à eux un peu plus tôt. Leurs babines retroussées, ils avaient l'air de deux bêtes féroces prêtes à déchiqueter les carcasses de leurs ennemis. Il vit aussi la silhouette de son sensei s'élancer dans sa direction, sans doute pour le délivrer de sa prison. Mais déjà son regard se voilait et tout autour de lui semblait devenir flou.
De ses poumons, l'air s'échappait lentement, jusqu'à son masque à gaz et de petites bulles fleurissaient autour de son visage inexpressif. Seuls ses yeux écarquillés donnaient un aperçu de ce qu'il ressentait. Dans sa poitrine, une douleur fulgurante pris la place de l'oxygène qui se raréfiait inéluctablement. Puis, plus rien. Absolument rien sinon un sentiment doux et agréable d'abdication, de lâcher prise. Toute cela n'était plus son affaire ! Que pouvait-il bien accomplir dans sa cellule d'eau ? Mieux valait s'endormir et laisser les autres prendre le relais. Ren s'abandonna dans l'inconscience qui lui promettait la fin de ses douleurs et de ses préoccupations. Les yeux clos, il se retrouva dans un lieu qui lui était inconnu mais fort agréable et confortable à l'image d'un grand champ fleuri. Sous lui, l'herbe était verte, parfumée et moelleuse et il sembla même que le sol s'adaptait à la perfection à la forme de son corps. Un sourire aux lèvres, il se délecta de cette sensation de confort infini. Mais ce bonheur ne fut que de courte durée.
Une voix qui semblait venir d'un lieu lointain, mais dont les échos parvenaient jusqu'à lui se fit entendre. Ren-kun ?
Laissez-moi, je suis si bien ici. Répondit-il à cette voix qui venait troubler la volupté de ce moment de pur bien-être. Mais la voix ne le lâchait pas, elle ne cessait de répéter : Ren-kun.

Une douleur nouvelle se fit sentir sur sa joue, puis une autre... Finalement, il décida d'ouvrir les yeux afin de confronter cette voix. Au-dessus de lui se tenait Takeo et son visage inquiet. Le Sabakyô l'observa un instant puis, par réflexe, se pencha sur le côté pour cracher l'eau qui encombrait ses poumons. Alors qu'il vomissait l'eau intruse, le liquide lui fit l'effet d'une lave bouillonnante s'écoulant dans ses entrailles et son œsophage.

- Ça va. Dit-il finalement entre deux hoquets douloureux. Je suis désolé...

Après quelques secondes, il se releva avec difficultés, aidé par son sensei.

- Comment allons nous faire ? Demande-t-il sur un ton de désespoir en embrassant la scène qui se déroulait sous ses yeux.

Le rituel se poursuivait tandis que de son corps, les forces s'échappaient. Il ne pourrait pas tenir très longtemps. Puis, il vit les ninkens, toujours en prise avec les prêtres. Leur férocité et leur combativité inaltérées redonna un second souffle au courage de Ren. Il se redressa et tourna son regard vers le prêtre qui utilisait les techniques aqueuses. Il plongea son regard d'or en fusion dans le sien afin de lui transmettre toute sa haine et son envie de l'éliminer.

- Nous devons nous débarrasser de celui-là et de l'invocateur. Ensuite, il nous sera plus facile d'interrompre la cérémonie.

Le Sabakyô composa quelques mudras et fit apparaître cinq clones. Ces copies conformes et composées de gaz se lancèrent à l'attaque des ennemis. Deux d'entre eux se dirigèrent vers le prêtre aux techniques aqueuses, les trois autres vers l'invocateur. Pour sa part, le Genin s'enveloppa, presque par réflexe de son gaz toxique en prenant garde d'éviter de toucher son sensei et fit apparaître cinq boules de gaz qu'il lança de nouveau sur la zone où se poursuivait la chorégraphie des sacrifices. Mais cette fois, il ne visa qu'un seul sacrificateur. S'il parvenait à toucher ne serait-ce qu'un seul d'entre eux, il parviendrait sans doute à troubler la poursuite de la cérémonie. Il ne leur restait plus beaucoup de temps pour mettre un terme à ce macabre rituel. Ren décida donc de tenter le tout pour le tout et s'élança en direction de la zone des sacrifices afin de l'envelopper d'un nuage de gaz toxique.

Spoiler:

La situation tournait mal pour les prêtres. Celui qui les dirigeait voyait bien qu'ils étaient mauvaise posture. S'il avait cru qu'ils étaient parvenus à se débarrasser de l'un des Konohajins en l'emprisonnant dans une bulle d'eau, il s'était trompé: déjà le soldat de la Feuille se relevait, et s'entourait d'une aura gazeuse. Les deux prêtres qui avaient attaqué les Ninkens avaient perdu connaissance sous les coups des bêtes. Ils étaient couchés, hoquetant, les yeux révulsés. Seule leur respiration saccadée et violente indiquait qu'ils étaient encore vivants. De son côté, le dernier des prêtres, qui attaquait jusque-là à distance, avait été pris de court par l'offensive de l'Inuzuka. Il avait reculé de quelques pas sous les coups, et était tombé à genoux. Il n'était pas inconscient, mais il avait certainement beaucoup souffert.
Cet élément importait peu au chef des prêtres. Seule la réussite de sa mission l'intéressait, et celle-ci était très compromise. Ils n'étaient plus que deux pour lutter contre deux adversaires encore assez en forme, semblait-il, pour leur tenir tête. Le prêtre fulminait. Echouer si près du but ... Alors qu'ils étaient presque parvenus à l'accomplissement final de leur tâche. Trois cycles de sacrifices devaient encore être accomplis. Mais il était lucide: jamais ils ne pourraient les terminer. Déjà, les sacrificateurs revenaient à l'hébétude du fait du gaz du Konohajin, perdant à nouveau leurs moyens et titubant légèrement.
La réalisation des sacrifices dans les temps semblait impossible. Et elle l'était, certainement. Le chef des prêtres, n'ayant eu à déplorer aucune offensive de son côté, avait eu le temps de se rapprocher de la zone des sacrifices. Il était assez loin pour ne pas subit l'effet des gaz, mais suffisamment proche pour pouvoir agir. Mais les clones du manieur de vapeur revenaient à l'assaut, pour éclater à côté de lui. Ils étaient moins nombreux -il put voir que son dernier pair combattant restant faisait face à la même attaque- mais suffisants pour le plonger lui aussi dans un état de mollesse soudaine. Il tituba, posa un genou à terre.
Echouer maintenant était humiliant. Trop, certainement, pour qu'il puisse le supporter. S'il était un homme de foi, dans un genre un peu particulier, il est vrai, il était cependant également un homme d'honneur. Il était certaines choses qu'il ne pouvait pas endurer. Voir l'oeuvre qu'il considérait comme l'aboutissement de sa vie, le sommet de sa grandeur, être réduite à rien lui paraissait absurde, horrible. Il devait sauver la face, à tout prix. Leur ôter une victoire ... Quitte à s'accorder la défaite.
Il plaqua ses deux mains au sol, et poussa un rugissement d'outre-tombe. A nouveau, un sceau s'étendit tout autour de lui, qui engloba dans son rayon tous les êtres humains et animaux présents à la ronde.
"VOUS NE L'EMPORTEREZ PAS AU PARADIS, SHINOBIS !"
De terre commencèrent à surgir des cadavres, qui s'agrippèrent aux chevilles, aux pattes, aux épaules, pour les lacérer de leurs doigts devenus insensibles, plongeant leurs regard creux et aveugles dans ceux des vivants, poussant le rugissement de la mort.

Spoiler:

À travers le chaos qui s’abattait sur le pays des Rivières, au milieu de l’enfer qu’était le sacrifice que nous tentions d’empêcher, c’était comme si le temps s’était arrêté autour de Ren-kun et moi. Étrangement, nous étions tous les deux d’un calme alarmant étant donné la situation et la panique qui me rongeait de l’intérieur. Enfin, lui c’était compréhensible qu’il soit calme puisqu’autant que je le sache il n’était même plus des nôtres. Si notre mission semblait bien se dérouler et si nous avions l’air de les mettre en déroute, je ne voulais pas que cela soit au prix de la vie de mon élève. Faisant tout en mon possible pour essayer de le ranimer, j’étais à deux doigts de commencer le bouche-à-bouche lorsque je vis ses paupières papillonner avant qu’il ne recrache une importante quantité d’eau. Aussitôt, me traits se détendirent et la boule qui s’était formé dans mon estomac disparut alors que j’étais maintenant sûr qu’il était en vie. Ça en avait été moins une!

Cette crise évitée, mon cerveau se remit en marche au quart de tour et je replongeai aussitôt dans le combat. J’aidai mon élève à se remettre sur pied et pendant qu’il me demandait comment nous devions poursuivre, j’en profitai pour évaluer la situation en même temps. Je ne regrettais pas mon choix d’avoir pris le temps de m’occuper du Sabakyô, mais le faire m’avait enlevé quelques précieuses secondes que j’aurais pu utiliser pour mettre fin à cette cérémonie. Heureusement pour nous, la bataille semblait pencher pour nous puisque d’un côté le prêtre que je venais juste de tabasser gardait un genou au sol et de l’autre Aka et Sei s’occupaient des deux prêtres qui finirent par s’effondrer au sol et je sus que nous n’avions plus à nous en faire d’eux. Cela semblait remettre de l’aplomb dans mon élève qui dit tout haut ce que je pensais tout bas. Malgré l’urgence de la situation, il était étonnant de voir comment cela le faisait plus progresser que n’importe quelle autre mission.

J’hochai simplement de la tête pour acquiescer et le regardai faire apparaître d’autres clones qui foncèrent vers les deux adversaires restants. Dans un deuxième temps, ce dernier s’enveloppa d’un autre nuage gazeux et lança de nouveaux projectiles vers le sacrifice en même temps de s’avancer vers eux pour essayer d’utiliser son nuage pour les étourdir. C’était audacieux comme manœuvre lorsqu’on savait qu’il y avait six cultistes en train de faire des sacrifices, mais si sa stratégie fonctionnait ils n’auraient même pas le temps de se rendre jusqu’à lui. Reportant mon attention sur ceux nous ayant barré la route dès le début, je vis le prêtre suiton un genou à terre, sûrement affecté par le gaz des clones, mais mon cœur manqua un battement lorsque je ne vis le maître de cérémonie nulle part. Où était-il partit? C’était impossible qu’il ait eu le temps de prendre la poudre d’escampette ce qui voulait dire qu’il était encore dans les parages et cela ne voulait rien dire de bon pour le rituel.

J’eus ma réponse lorsque sa voie tonitrua à travers le champ de bataille, nous lançant ce qui devait probablement être une dernière pique. Grâce à sa voie, je le retrouvai rapidement : lui aussi avait un genou à terre – encore une fois grâce aux clones de Ren-kun – et s’était considérablement rapprocher du cercle maudit, mais en dépit de tout cela ne semblait pas assez pour le terrasser. Dans un ultime effort, ce dernier se jeta au sol et un énorme sceau recouvrit l’entièreté de la zone. Peu importe où je regardais, je n’avais nulle part où aller. Redoutant un autre sceau immobilisant, je compris vite mon erreur lorsque je vis le sceau luire d’une lueur malsaine et commencer à bouillonner. Apparurent alors des longs bras squelettiques partout sur la zone affectée par le sceau qui commencèrent à s’agiter de façon menaçante. Ce n’est que lorsque le premier me lacéra que je compris ce qu’il jouait le tout pour le tout. C’était à mon tour d’en faire de même.

- Ren, peu importe ce qui se passe, tu dois continuer de retarder la cérémonie.

Je savais que j’en demandais beaucoup de lui après tout ce qui lui était arrivé pendant cette mission – peut-être trop? – mais tout me portait à croire que je pouvais me fier à mon élève. Depuis le début, ce dernier avait fait preuve d’initiative, d’adaptabilité et d’une résilience qui m’avait surpris au début, mais sur lesquelles j’avais appris à me fier. Je savais que si je lui demandais, il ferait tout ce qui lui était possible pour le faire. J’espérais seulement que cela ne lui en demanderait pas trop. Maintenant que les choses étaient réglés du côté du rituel et de mon élève, je devais de mon côté m’assurer que personne ne l’en empêcherait. Sans perdre un instant, je cherchai mon lien avec mes ninkens, le trouvai instantanément et l’enflammai de mon chakra katon. Aussitôt, nos corps réagirent en conséquence et s’enflammèrent à leur tour. C’était peu, mais je savais que cela stopperait minimalement les attaques cadavériques le temps que nous nous rendions sur nos cibles.

Pendant que je me lançais vers le chef de cérémonie, mes deux ninkens, eux, jetèrent leur dévolu sur le dernier prêtre restant. Ceux-ci avaient rapidement déduit leur cible en me voyant à l’œuvre et nous pûmes ainsi répartir notre force de frappe sans même un mot. Avec le temps que nous passions ensemble, le moindre mot était rarement nécessaire. Alors que je me dirigeais vers le leader de la bande, je sentis tout de même les écorchures des doigts osseux qui me grafignaient les bras et les jambes, mais l’adrénaline qui pompait à fond alors que le combat était à son paroxysme réduisirent largement la douleur. J’allais passer un sale quart d’heure lorsque celle-ci s’estomperait, mais c’était des soucis pour si je ressortais d’ici en vie. Pour l’instant, je devais me concentrer sur le chef des prêtres que je finis par rejoindre et l’attaquai avec la même rage que mes ninkens déversaient sur l’autre prête en le martelant autant de coups de poing que de coups de griffes. Lacérant à mon tour son corps livide, je faisais un point d’honneur d’aller frapper avec mon poing exactement sur les entailles pour lui faire encore plus mal que cela ne devait lui faire. Si j’arrivais à le faire crouler sous mes coups, j’étais persuadé que la cérémonie s’arrêterait d’elle-même; sans la tête, le corps ne pouvait plus rien faire.

Récap’:

Ren pouvait voir de ses yeux la zone où se déroulaient les sacrifices. Il vit le gaz qu'il avait projeté dans la direction des officiants interrompre quelques instants la chorégraphie morbide à laquelle ils se livraient. Leurs silhouettes vacillèrent un instant avant de reprendre leur terrible travail.
Un peu plus loin, les clones du Sabakyô explosèrent, rependant un gaz toxique autour de leurs cibles. Là, l'invocateur encaissa l'attaque, mais ne tomba pas. Il était coriace et n'était pas prêt à voir le but de la cérémonie échouer. Il hurla une série de mots que Ren ne comprit pas puis reprit le cours de son bal d'invocation. Aussitôt, des mains décharnées, des bras sur lesquels persistaient des lambeaux de peau et de chaire, percèrent le sol, s'agrippant à tout ce qui se trouvait à leur portée. Le jeune Genin n'eut pas le temps de réagir et il sentit des mains sèches et sans vie entourer ses chevilles. Déjà, elles labouraient sa chaire de leurs ongles ou de leurs doigts sans viande. Le visage de Ren se déforma sous la douleur. Il sentit son propre sang dégoûter de ses plaies, comme un ruisseau d'eau chaude et il lui était impossible de se déplacer. Immobilisé par cette nouvelle invocation, il ne pouvait qu'observer, dans la douleur, les sacrifices se poursuivre.

Soudain, une voix s'adressa à lui. Il reconnut celle de son sensei qui lui ordonnait de poursuivre ses efforts. Il devait impérativement continuer de tenter de ralentir le rythme des sacrifices. Malgré les paroles encourageantes de son maître, Ren n'avait que peu d'espoir de s'en sortir. L'énergie dans son corps s'amenuisait, de même que son chakra et il était épuisé. Face à ses ennemis sur-puissants, il se faisait l'effet d'un moustique, à peine capable d'agacer sa cible. Mais le Genin voulait aussi ne pas perdre le peu de fierté que l'Inuzuka nourrissait à son égard. Il réunit alors les forces qu'il lui restait, faisant fit des pinces crochues qui le maintenaient cloué au sol. Les doigts des cadavres s'enfonçaient plus profondément dans sa chair. Le Sabakyô poussa un cri de rage puis expulsa à nouveau son gaz toxique qui se répandit sur la zone de sacrifice. Il observa avec attention ce qui s'y déroulait. Son nuage de poison violacé atteignait les sacrificateurs et leurs victimes également. Malheureusement, il n'avait aucun moyen d'empêcher ces derniers d'être épargné par ses techniques. Il se consola en se disant que le bien du groupe passait avant celui de l'individu. Ces personnes étaient, d'une manière ou d'une autre des sacrifices utiles. Dans le camp des invocateurs, ils permettraient de terminer le rituel. Et dans celui des Konohajins, leur mort permettrait de mettre fin à la cérémonie. L'idée germa dans l'esprit du Sabakyô puis lui vint une théorie. S'il éliminait les offrandes, le rituel cesserait. Aucun sentiment de culpabilité ne vint interrompre le fils de ses cogitations.

Ren composa une série de mudra et cinq boules de gaz firent leur apparition. Il les lança en direction des futurs sacrifices, espérant les éliminer et ainsi interrompre le rituel. Les projectiles dessinèrent dans le ciel un arc de cercle parfait, on eut dit des étoiles filantes, et percutèrent de plein fouet leurs cibles qui hurlèrent de douleur.
À ses pieds, les cadavres continuaient de labourer la terre et ses jambes. La douleur était intense et durant une poignée de seconde, il ne put en supporter plus. Il tomba à genoux et les mains des cadavres s’agrippèrent de plus belle à lui, lacérant sa peau en essayant de l'immobiliser. Ren jeta un coup d'œil résigné en direction de son sensei qui, il l'espérait, parviendrait à s'en sortir. Quelques hurlements et claquements de mâchoires lui indiquèrent que les ninkens de l'Inuzuka continuaient de se battre. Lui n'avait plus la force.

Spoiler:

Le chef des prêtres se releva en titubant, au milieu de l'assemblée de ses serviteurs de l'au-delà. Les cadavres grouillaient, déchirant la croûte de mousse séchée au sol de leurs ongles d'un autre temps, lacérant, griffant, mordant, crachant, grattant les vêtements et les peaux de leurs membres squelettiques. Un concert macabre de percussions d'un autre monde résonna dans la plaine, devenue cimetière. Un rire guttural surgit de la gorge du chef des prêtres. Il était dans un état second, c'était certain. Ses yeux étaient presque révulsés sous l'effet de quelque agitation des humeurs. Il étendit ses bras, et rit de plus belle en direction du ciel. C'est ainsi qu'il tomba sous les coups du Konohajin, poursuivant son rire alors que les coups perforaient déjà sa peau. Les derniers bruits qu'il produisit n'étaient plus qu'un râle et un vague gargouillis, qui s'éteint de lui-même dans sa gorge au moment du dernier coup.
Le prêtre qui maniait l'eau était déjà tombé sous les coups des morts invoqués par son propre maître. Les assauts des Ninkens ne firent qu'achever un mourant, qui finit en lambeaux de chair, de sang et d'os. Voilà le spectacle qui s'offrait aux yeux des combattants encore debout. Une désolation, dans le sens le plus pur du terme. La terre était maculée de taches vermillons, et le sol se gorgeait déjà de tout ce liquide qu'on lui offrait. Qui sait quelles fleurs carmin devraient pousser à cet endroit, des années plus tard ? A moins que la malédiction du drame n'ait souillé à jamais le sol de la plaine ...
Les sacrifiés et sacrificateurs qui restaient, seuls, conscients, firent les frais d'un nouveau nuage de gaz. Ils ne purent qu'en respirer les fumées, déjà abrutis par les précédents assauts du Sabakyô. Ils tombèrent à genoux, presque d'un seul mouvement, et, après quelques instants qui leur semblèrent être une éternité tant leurs maux de tête étaient grands, ils s'effondrèrent tous, inconscients.
Il ne restait plus que les soldats de la Feuille. Une brise souffla, balayant l'espace d'un instant les odeurs de mort et de combats qui avaient déjà commencé à polluer l'endroit. Un corbeau cria dans le lointain. Déjà, les vautours se massaient dans le ciel.

Spoiler:

Après avoir transformé le champ de bataille en cauchemar vivant avec des bras squelettique perçant le sol et s’agitant avec malice partout autour de nous, l’invocateur entra en véritable transe alors qu’il ouvrait grand les bras comme s’il accueillait révérencieusement le chaos qui nous entourait. C’était vraiment horrifiant à voir et je savais qu’ils n’auguraient rien de bon, mais je n’avais pas le choix de prendre mon courage à deux mains si je voulais que tout cela cesse. Je profitai alors du fait que le chef était complètement sur une autre planète pour en finir avec lui. Faisant fi des égratignures qui s’additionnaient, je me rendis jusqu’à lui et tentai de lui redonner ne serait-ce qu’une partie de tout ce que lui et sa bande nous avait fait subir. Le plus troublant dans tout cela – et qui me donne un frisson dans le dos à chaque fois que j’y repense – c’était que l’homme n’arrêta pas de rire alors qu’il agonisait jusqu’à ce qu’il s’écroule au sol. Ce rire rauque devenant un gargouillis avec le sang qu’il recrachait hanterait plus d’une nuit après ces terribles événements.

De leur côté, mes ninkens avaient été encore plus efficace que moi, ne voyant qu’une masse sanguinolente de ce qu’il restait du prêtre. Même avec les bras venus d’outre-tombe, Aka et Sei s’en étaient donnés à cœur joie, ravageant l’homme de morsures et de lacérations. Avec ces deux-là qui venaient de tomber, nous avions maintenant le champ libre pour arrêter ce rituel. Ce fut à cet instant que je me rendis compte à quel point Ren-kun avait été efficace : devant mes yeux j’avais l’entièreté de la foule – sacrificateurs et sacrifiés confondus – inconsciente et affalée au sol. À la longue, les assauts continus par les gaz du Sabakyô avait fini par les faire tomber dans les vapes. Je me tournai aussitôt vers mon élève et me ruai sur lui lorsque je vis comment il allait. Ce dernier était à genou au sol, le corps couvert par les traces des doigts squelettiques. Il n’avait pas failli à ma tâche, mais cela lui avait beaucoup demandé. Les circonstances avaient été plus qu’hors-normes, mais je me fis la promesse qu’à l’avenir je ne taxerais plus le corps mon élève de la sorte.

- Nous avons réussi, Ren, nous avons arrêtés le rituel!

J’espérais que la bonne nouvelle suffirait à le remettre d’aplomb et nous restâmes accroupis quelques secondes jusqu’à ce que le Genin trouve finalement la force de se relever et je l’embarquai aussitôt sur Seimori en lui conseillant de passer ses bras autour de son cou pour ne pas tomber. Il en avait assez fait en cette nuit pour se mériter un peu de repos. Je guidai alors mon groupe jusqu’au rituel alors que les volutes de gaz commençait à disparaître. Maintenant que nous étions si proches, je ne pus m’empêcher de retrousser le nez devant toutes ces odeurs qui se mélangeaient pour faire un parfum nauséabond. Le sang, l’acide, la chair brûlée, la mort, tout cela se mélangeait pour faire une odeur qui avait tout pour rendre malade ceux ayant le nez affuté comme mes ninkens et moi. Heureusement, une brise vint balayer le tout ce qu’il restait des gaz, nous laissant avec une troupe d’endormis. Pendant quelques instants l’idée de lancer les sacrificateurs dans l’acide me traversa l’esprit, mais je ne voulais en aucune façon être impliqué dans ce rituel. Au lieu, je me contentai de les séparer du troupeau d’ex-sacrifiés et les ligotai comme je pus avec le peu de corde que j’avais sur moi.

J’étais justement affairé à cette tâche lorsque je sentis des présences s’approcher de nous. Redoutant des renforts ennemis, je me relevai pour apercevoir des troupes Konohajins venant à notre rencontre. Kyûbi soit loué, les renforts étaient de notre côté! Ces derniers arrivèrent quelques instants plus tard, nous informant non seulement qu’ils allaient prendre la relève ici, mais qu’un campement avancé avait également été établi au nord du pays agissant de lieu de rendez-vous pour toutes les forces réparties sur le territoire Kawajin. Remerciant les renforts, je fis un léger signe de tête en direction de mes ninkens et nous filâmes en direction de ce campement pas pour moi – je pouvais bien attendre encore un peu – mais plus pour Ren, qui avait gravement besoin de soin.

Spoiler:

Toujours à genoux, Ren s'abandonna aux mains de ses nombreux adversaires. Les griffes des cadavres continuaient de labourer sa chair endolorie. Les yeux clos, il patientait. Il n'attendait plus que ce moment où la douleur s'évanouirait. Au loin, il entendait des cris. Étaient-ce ceux de ses adversaires ou ceux de ses alliés ? Aucune importance pour lui, il n'avait plus la force de s'en préoccuper.

Puis, soudainement, un cri plus fort que les autres retentis et, comme par magie, les mains des cadavres relâchèrent leur emprise. Ren s'effondra au sol, au bord de l'inconscience. Malgré son état, il sentit une présence à ses côtés. Une langue humide et chaude caressa son visage y abandonnant une grande trace poisseuse de bave, une autre, ses plaies. Il s'agissait des ninkens de Takeo. Un sourire déforma le visage du Sabakyô. Ses coéquipiers allaient bien, ce qui le rassura profondément.
Une voix résonna dans son esprit. Une voix répétant qu'ils étaient enfin parvenus à interrompre le rituel. C'était l'Inuzuka qui s'adressait au Genin et tentait de le maintenir conscient. Mais, malgré ses efforts, Ren demeura stoïque. Sous son masque à gaz, les traits de son visage étaient détendus et un sourire presque joyeux continuait d'étirer ses lèvres. Ren aurait voulu répondre mais son corps ne lui obéissait plus.
Soudain, Ren se sentit comme porté et sous lui, il éprouva la fourrure soyeuse, mais empoissée du sang ennemi, de Seimori. Autour du groupe, un silence de mort subsistait. Le champ de bataille ensanglanté était toujours emprunt d'une odeur mêlant le parfum de la mort et celui du gaz du Sabakyô. Finalement, une brise légère emporta au loin les émanations toxiques et leurs néfastes effets sans pour autant débarrasser des lieux l'odeur pestilentielle de la charogne.

À nouveau, la voix de l'Inuzuka s'adressa à Ren, le conseillant de s'agripper à son porteur, Seimori. Sans vraiment s'en rendre compte, il lui obéit instantanément et serra les poings autour d'épaisses touffes des poils du ninken. Finalement, il sombra définitivement dans l'inconscience, savourant le néant et l'obscurité ainsi que des acouphènes qui vrillaient ses oreilles d'une manière presque apaisante, comme une berceuse.
Le groupe se mit en marche, en direction d'un campement où l'attendait amis, repos et soins.

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