Une chaleur étouffante me brûlait les poumons à chaque inspiration que je prenais. Kaminari no Kuni était en flamme, n’avait plus rien d’un pays, mais juste d’un champ de ruine et d’un cimetière gigantesque. Les cris assourdissants des shinobis blessés autour de nous auraient presque pu m’empêcher de m’entendre penser.

La guerre n’épargnait personne, quel que soit notre rang, nous étions tous concernés par cette bataille. Les faibles genins que nous étions avaient une tâche toute autre, comparés à ceux qui perdaient leur vie au combat. Du sommet de notre de notre amas rocheux, il nous fallait réfléchir à la meilleure manière de sauver le plus de combattants possibles. La survie de nombreuses personnes dépendait de nous, de quoi mettre une énorme pression sur nos épaules. Malgré cela, malgré mon appréhension, je ne flanchai pas, seule la réussite comptait !

Nous ne pouvions pas non plus foncer dans le tas à la recherche de blessés sans avoir un minimum préparé la marche à suivre. Le Kaguya fut le premier à prendre la parole, nous pensions exactement la même chose. Un plan d’action hein ? En réalité il serait juste là pour nous rassurer, mais au fond, nous savions très bien qu’il ne durerait certainement pas très longtemps. Réfléchissons, la meilleure façon de mettre nos compétences à profit.

« Nami, il vaut mieux que tu t’occupes des shinobis placés le plus à l’arrière, tes soins sont trop importants pour que tu prennes trop de risques. En premier, il faudrait réussir à repérer les blessés, plutôt que de foncer en plein champ de bataille à leur recherche. Grâce à mes ailes je pourrais faire cela en prenant de la hauteur et nous guider Rinkyu. Il vaut mieux qu’on opère ensemble sans trop s’éloigner, nous ne sommes pas à l’abri des attaques... Si ça vous va... »

Étrangement avoir pris la parole m’avais fait me sentir moins angoissé, c’était surement dû au fait de savoir qu’ensemble on pouvait réussir notre mission, même si rien n’était moins sûr pour autant. Le nombre de victimes dans notre camp était conséquent, de quoi décourager avant même d’avoir commencé, mais je chassai très vite cette pensée de ma tête.

Spoiler:

Malgré la distance qui sépare Mizu de Kaminari, le voyage en mer fut court. Du moins, ils en avaient eu l’impression. Etant parmi les derniers à débarquer, les trois genins observèrent depuis les flots le brasier engloutir le Pays de la Foudre. Ce spectacle violent et magnifique était tellement intense qu’il les occupa dès le début de la traversée. Tout comme les températures, les couleurs changèrent d’un pays à l’autre, froides d’un côté, chaudes de l’autre.
Les côtes étaient en vue, le capitaine du navire leurs rappela la mission qui était la leurs. Sauver un maximum de victimes était leur objectif, aussi bien Kirijins que Shukaijins.

« Je vous le rappelle moussaillons ! Oui la bleusaille, c’est à vous que j’cose ! Une fois à terre, si vous survivez, vous devez rapatrier les blessés vers les lignes arrière afin de les soigner ! Vous ne servirez pas à grand-chose sur le champ de bataille, mais ptète que grâce à vous papa pourra revoir maman ! Mwahahahah…
Et n’oubliez pas, tous derrière l’EMPEREUR !!! »

Ces paroles ne rassurèrent pas Nami ; pas les insultes proférées par le boucanier, mais sa dernière phrase ‘tous derrière l’empereur’. Elle n’espérait pas combattre à ses côtés, ni même le voir et encore moins avoir à le soigner. Depuis qu’il avait abandonné Mizu et Kiri, elle avait une haine viscérale envers le Shukai. Elle n’espérait qu’une chose, voir sa tête au bout d’une pique exposée au beau milieu du champ de bataille. Le village de la Brume n’eut pas les moyens de déclarer son indépendance avant la guerre et fit enrôler dans cette bataille qui n’est pas la sienne. Tels étaient les sentiments de la Kirijins. Mais le Mizukage avait été clair, en tant que province du Shukai, Mizu devait répondre à l’appel des tambours de guerre.

*Si seulement il avait eu ce qu’il fallait pour nous libérer.* pensa-t-elle de son Kage.

Mais elle avait rejoint le village nouvellement formé en connaissance de cause et elle ne pouvait pas dédaigner son autorité. Le Seigneur de guerre de Mizu finirait bien, un jour ou l’autre, par prendre les armes contre son bourreau.
La chaleur émanant des plaines réchauffait l’air et la mer et vint perturber ses pensées. Le navire s’approcha des eaux peu profondes, il était temps pour nos trois héros de fouler leur premier champ de bataille. La jeune médecin suivait ses compagnons. Un massif rocailleux séparait la mer de la terre, ils se postèrent à son sommet pour découvrir le champ de l’horreur. Des centaines, non des milliers de corps jonchaient le sol et noyaient de leur sang cette terre désormais souillée. A leur gauche, l’Empire, à leur droite, Kumo et au milieu la bataille faisait rage. Les plaines de fer portaient bien leur nom, les sabres, shurikens ou autres kunais s’entrechoquaient formant une symphonie anarchique. Quand un cri surnaturel vint perturber cette harmonieuse débâcle. Les trois compères tournèrent la tête et n’aperçurent rien, croyant rêver, elle replongea son regard vers la bataille. Il valait mieux ignorer ce qu’il se passait à l’autre bout du monde.

Le Kaguya prit la parole le premier, sa remarque fut pertinente. En effet, ils ne pouvaient pas s’engager dans la zone sans un plan, ou tout du moins une formation de combat. Les compétences de chacun faisaient que cette équipe était parfaite. Akio pouvait jouer l’éclaireur, Rinkyu le bon petit soldat et Nami la secouriste.

« Tu as raison Akio, je suis trop fragile pour être en première ligne. Depuis les airs, tu nous guideras. Mais il est hors de question que je reste seule, à l’arrière. Rinkyu n’a pas les compétences pour savoir quel blessé vaut la peine d’être sauvé. Parmi ceux qui sont encore en vie, certains ont leur pronostic vital trop engagé, et il est préférable d’utiliser nos ressources pour sauver ceux qui peuvent l’être réellement. Guide-nous et protège-nous d’en haut, Rinkyu gardera un œil sur moi et m’épaulera. »

Malgré les atrocités qui se déroulaient devant elle, Nami garda son sang-froid. Elle avait raison, il était inutile de gâcher leur temps pour les blesser agonisant.
Avant de partir, la kunoichi avait remplacé les armes de son sac par des rouleaux de bandage, des compresses, des onguents antiseptiques et par une aiguille et du fil. Elle tendit à Rinkyu quelques bandages afin que ce dernier l’aide dans ses soins. Et pour finir, elle prononça cette phrase lourde de conséquences :

« Sachez une chose, je ne dépenserai pas une once de mon chakra pour soigner un Shukaijin. »

La terre tremblait sous mes pieds à chaque mot que je prononçai. Les explosions, les cris et aussi le sang, tout donnerait envie à n’importe qui de se barrer en courant. Mais non, nous étions là parce que nous nous étions engagés et il n’était pas question pour nous de fuir notre devoir. Au bout d’un moment je sentis des regards sur notre trio, oui nous avions assez parlé mais il le fallait bien pour ne pas courir à notre perte alors que notre objectif était de les diminuer. Néanmoins je pouvais comprendre qu’ils n’apprécient pas nous voir sans rien faire en apparence...

D’autres équipes médicales s’affairaient aux soins de blessés aux traumatismes divers faisant froid dans le dos. Des soldats amputés, d’autres brûlés, certains ne savant même plus où ils étaient à cause de leur douleur, ça me donnait des frissons, personne ne pouvait être préparé à voir toutes ces choses horribles. Un shinobi kirijin finit toutefois par me sortir de ma torpeur. Ce dernier avait le visage balafré, le jônin avait déjà beaucoup donné dans cette bataille.

Sans un mot, nous nous mettions à suivre l’homme à travers cet enfer. Malgré le fait que nous soyons dans les lignes arrières, les cadavres jonchaient chaque centimètre du sol...Putain... Dans notre course, j’étais parfois obligé de carrément leur marcher dessus, n’ayant pas la place pour prendre appui ailleurs, une sensation que j’aurai aimé ne jamais connaître. Je tâchai de garder mon regard droit devant, sans jamais le laisser entrevoir les corps sans vie.

Nos pas nous menèrent au sein d’un cratère surement provoqué par un parchemin explosif. Au fond du trou se trouve deux shinobis, l’un de kiri, et l’autre du shukai. Notre guide finit lui aussi par s’effondrer sous la fatigue, ayant utilisé ses dernières forces pour nous mener ici.

« Il faut leur faire un garrot avant de les emm- ! »

Je n’eus pas le temps de faire quoi que ce soit, des sifflements retentirent au-dessus de nos têtes. Des flèches allaient s’abattre sur nous, pris de court, Nami nous informa que les deux victimes de l’explosion étaient trop gravement blessées. C’était dur à admettre, mais elle avait raison. Celui qui avait le plus de chance de survivre était le jônin. Faire des choix sur devait vivre ou mourir... Voilà ce que nous étions amenés à faire aujourd’hui, c’était horrifiant.

« Cours ! »

Rinkyu ne chargea de prendre l’homme dans ses bras, il fallait empêcher les flèches de le toucher, déjà que le Kaguya était ralenti par sa portée. Dans cette précipitation je ne pouvais qu’invoquer une dizaine de plumes pour contrer les projectiles qui volaient dans la direction du brun. Elles allèrent s’entrechoquer contre les flèches, alors que d’autres me touchaient aux bras, aux jambes, dans le dos, pendant que je courais. Des coupures peu profondes mais douloureuses, l’une d’elle me frôla même la tête et je sentis du sang s’écouler sur ma tempe et le long de ma joue. Ma course s’en retrouva ralenti, mais nous finîmes par arriver dans une sorte de tranchée, ou plutôt un endroit où la terre devait avoir été creusée par une technique. Celle-ci nous servirait de protection mais pendant un très court moment à mon avis.

« Nami, ça va ? »

Je reprenais mon souffle tout en commençant à regarder autour de moi, à la recherche d’autres blessés ayant besoin de nous, pas le temps de se relâcher. Nous avions dû abandonner ces deux shinobis, combien d’autres devrions nous laisser mourir au profit d’autres... ? On ne ressortirait pas inchangés d’ici, si on y parvenait.

HRP:

A cause de leur passivité, de lourds regards pesaient sur les trois genins. Les soldats allant au front se permirent de les juger. Certes, ils discutaient entre eux, mais il le fallait bien, ils étaient inexpérimentés. S’ils avaient foncé dans le tas comme des idiots, ils se seraient fait massacrer en un clin d’œil. Heureusement, un gradé de l’armée Kirijin vint les sortir de cette situation inconfortable. Si j’avais été à leur place, j’aurais préféré rester perché en haut de mon rocher. En effet, le trajet fut pénible. Des corps mutilés tapissaient le sol, parfois, certains étaient encore vivants, agonisants… A eux trois ils ne pourraient sauver tout le monde, ils l’espéraient cependant. Mais au fil des mètres parcourus, ils prirent conscience de ce qu’était la guerre.
Pour pouvoir suivre la cadence imposée par le jonin, il fallait courir, vite, et il fallait parfois prendre appuis sur des cadavre sans vie, de quoi les dégouter à vie. Mais aucun d’eux ne montra un signe de faiblesse. Certains serraient les poings et les dents, d’autres regardaient droit devant eux. Nami, à la vue de tous ces Kirijins morts, renforçait sa haine envers le Shukai. Aucun d’entre eux n’auraient dû succomber aujourd’hui.

*Cette empire de merde nous a entrainé dans cette guerre. Je n’aime pas Kumo et ils ne sont pas des enfants de chœur, mais depuis la reconstruction, ils nous foutent la paix. Quelle idée de s’engager dans un conflit de cette taille, à un moment où nous sommes si faibles. Cela ne fera que nous enfoncer un peu plus.
…
Notre Kage se bat aussi en ce moment, j’imagine qu’il n’a pas eu le choix. Si le Shukai survit à cet épisode, il se serait ensuite retourné contre nous… La politique me dépasse certainement…*

Se battre pour son pays ne posait aucun problème à Nami, mais pas pour assouvir la vengeance d’un vieux traître.
Après leur course effrénée, ils arrivèrent devant un énorme cratère, l’œuvre d’une violente explosion. A l’intérieur gisaient deux corps. Enfin au chevet de ses équipiers, le militaire s’effondra comme si sa mission était accomplie. Au vue des mutilations, des jambes arrachées, le groupe de ninjas étaient surement à l’origine de l’explosion, une sorte de mine anti-personnel. Nami se précipita à leurs côtés pour leur porter les premiers secours. Mais même pour une novice, le diagnostic était facile à faire. Il n’y avait pas grand-chose à faire… Le Kirijin était quasi-mort et il ne restait plus que quelques minutes à l’Heishi.
Nami posa sa main sur sa sacoche pour en sortir des bandages. Un sifflement vint perturber son action et elle leva les yeux. Une pluie de flèches s’abattait sur leur position. Il fallait agir et vite !

« Oubliez ses deux là ! Rinkyu prend le jonin et fuit ! »

*… ses amis ne survivront pas à notre fuite, inutile de s’en encombrer …* pensa-t-elle sans sinisme.

Rinkyu est le seul à pouvoir s’encombrer d’un corps non-tonique. Les genins n’eurent guère le choix. Akio, sorti du trou, protégea son partenaire avec ses plumes au péril de sa vie. Il récolta en échange quelques coupures. Nami était déjà au bord de la zone d’effet, n’ayant pas eu à porter un corps ou à protéger un coéquipier ; malgré tout, deux pointes lui éraflèrent la cuisse. L’équipe courut quelques mètres avant de se jeter à leur tour dans une tranchée. Le beau brun déposa leur supérieur sur le sol et c’était maintenant au tour de Nami d’agir. La zone n’était pas sûre et elle devait se dépêcher. Elle posa ses deux mains sur le torse du jonin et activa sa technique de soin mineur.

Chiyute no Jutsu

Après s’être concentré quelques secondes, elle rajouta.

« Rinkyu, applique quelques pansements sur les plaies d’Akio pendant qu’il scrute les alentours. J’en ai encore pour quelques minutes avec celui-ci. »

L’adrénaline de la situation commençait à retomber alors que je scrutai les environs. J’eu soudain un petit sentiment de flottement et une douleur vive m’irradia le bras gauche, le triceps pour être précis. Pris dans l’action, je n’avais même pas remarqué qu’une flèche m’avait transpercé à cet endroit-là. Même si la blessure ne semblait pas très grave, j’avais pas mal de sang qui s’écoulait le long de mon bras, expliquant le léger vertige qui m’avait pris, contre coup du retour au calme après un effort.

Nami aussi s’était pris une flèche, mais dans le mollet, il faudrait qu’elle se soigne vite, nos déplacements étaient indispensables à notre survie. Puisque la jeune femme s’occupait du jônin, Rinkyu entreprit de retirer le projectile de mon bras. Un gémissement de douleur traversa mes lèvres serrées. Putain ça faisait mal... ! Je tâchai tout de même de continuer mes observations.

« Ça va, oui... » Dis-je dans un murmure en essuyant le sang sur ma joue.

Le Kaguya commença ensuite à me faire un bandage. Alors que mon regard balayait le champ de bataille, deux kumojins entrèrent dans mon champ de vision. Ils avaient également remarqué que je les avais démasqués et s’étaient empressés de sauter dans une tranchée. Les deux ennemis venaient clairement vers nous à l’instant, notre cachette derrière ce rocher n’était plus sûre.

« On bouge, deux kumojins à une cinquantaine de mètres dans la tranchée, ils nous ont vu. » Chuchotai-je.

Leur présence aussi loin dans notre camp était inquiétante, on ne pouvait pas les combattre, mais il fallait la signaler. Ainsi, je cherchai à faire des signes discrètement aux shinobis kirijins ou shukaijins autour de nous pour qu’ils fassent attention. Les deux kumojins étant dissimilés, ils ne s’attendraient certainement pas à une attaque. Notre mission était de sauver les autres, l’attaque n’était clairement pas dans nos options, en tout cas pour l’instant. Une fois les indications données, je lâchai un fumigène pour cacher notre fuite, et entreprit d’épauler Nami pour l’aider à se déplacer rapidement. L’objectif était de rejoindre la ligne arrière, de déposer le jônin, et retourner ensuite à notre tâche.

HRP:

Les deux chûnins n’avaient pas pu être sauvés. Un échec pourrions-nous croire, mais ils étaient déjà quasi-morts. Un quelconque faux mouvement les aurait achevés, ce fut la pluie de flèches qui s’en chargea. Il n’y eut pas que leurs corps sans vie qui furent touchés. Le bras gauche d’Akio et la jambe droite de Nami en firent les frais également. Dans leur fuite et sous l’effet de l’excitation, ils ne remarquèrent pas immédiatement leur blessure. Rinkyu et le jônin s’en sortirent indemnes, grâce à Akio et ses techniques à distance.
Tous se jetèrent dans le sillage d’un rocher, derrière ce dernier afin de se protéger un temps. Nami se jeta par terre aux côtés du jônin afin de le soigner. Il était important de le réanimer au plus vite afin de s’échapper de cet enfer. Pendant ce temps, Rinkyu s’occupa d’Akio tandis que ce dernier scruter l’horizon pour nous protéger.

Pour stabiliser son état général, la médecin posa ses deux mains sur son torse, au-dessus de ses vêtements. Ce n’était pas le moyen le plus efficace, mais elle n’avait pas le temps de les découper. Un champ de bataille n’est pas un lieu idéal pour soigner efficacement les gens. Après quelques secondes, elle comprit qu’il n’avait que des blessures superficielles et qu’il était surtout épuisé. Elle posa alors une de ses mains sur son front pour lui conférer un nouveau souffle.

Les genoux dans le sable, des grains pénétrèrent la plaie, la flèche toujours plantée dans le mollet. C’est alors que la douleur apparut et elle remarqua sa propre blessure.

*Il faut que je soigne ça au plus vite. Si ça s’infecte, je serai incapable de m’appuyer sur ma jambe droite. J’en termine avec lui puis je m’occupe de ça.*

Après deux minutes sous le soin de Nami, le ninja d’élite montra enfin quelques signes positifs. Elle arrêta alors son sort pour enfin soigner son mollet meurtri. D’une main, elle s’accrocha à la veste du shinobi encore couché, de l’autre, elle empoigna le tube en bois de la flèche. Puis, elle tira un coup sec afin d’extraire la pointe de la chair. Les dents serrées, elle gloussa, emmitouflée dans sa cape. L’objet étranger, lors de son extraction, entraina un élargissement de la plaie qui engendra à son tour une effusion de sang. Le sable autour de ses jambes se mit à rougir.
La première étape de l’intervention était réussie, il fallait maintenant appliquer un antiseptique puis bander la plaie. Alors que Rinkyu plongeait sa main pour en sortir un bandage, elle, sortit un baume antiseptique, préparé avant la bataille. Elle l’appliqua sur sa plaie afin d’éviter qu’elle s’infecte.

« Rinkyu, passe-moi le reste de ton rouleau. Je vais passer le bandage autour de ma jambe. »

Son coéquipier lui jeta le bandage, alors qu’elle tendit la main pour le récupérer, Akio s’exclama :

« On bouge, deux kumojins à une cinquantaine de mètres dans la tranchée, ils nous ont vu. »

Sous l’injonction de son chef d’équipe, elle se releva aussi sec. Le reste de bandage tomba par terre. Encore trop faible, le jônin ne pouvait se servir de ses jambes. Une nouvelle fois, Rinkyu allait devoir utiliser sa force pour le porter. Quant à Nami, elle allait avoir besoin d’Akio pour se mouvoir. La blessure n’allait plus s’infecter mais le sang continuait de couler.
Akio balança un fumigène pour couvrir leur fuite et aida sa partenaire, encore en sang…

"Il ne faut pas traîner ou se sera mon tour ... de m'évanouir."

Des cris, des râles de douleurs, des explosions de partout, des flèches déchirant les corps des vivants comme des morts. Un cauchemar, il n’y avait pas d’autres mots pour traduire ces scènes sous mes yeux. Tellement sidéré par tout ça, je ne sentais même pas le poids de Nami que j’aidai à marcher. J’étais comme dans un état d’alerte maximal, mais en même temps, dans une sorte de mini-léthargie. On en pouvait pas se faire à de telles images, jamais. Pour le moment nous étions particulièrement chanceux, mais personne ne savait ce que donnerait la suite.

Nous hâtant comme nous pouvions pour changer de position, mon fumigène nous faisait gagner un peu de protection temporairement. La distance entre nos ennemis et nous diminua, mais je les remarquai du coin de l’œil, nous suivant sans discrétion. Ils n’avaient pas l’air très expérimentés. Cependant, les kumojins étaient de plus en plus persistants, nous étions leurs cibles, à n’en pas douter, merde !

Finalement, à force de courir à droite à gauche, je pensai qu’ils avaient fini par perdre notre trace, je ne les voyais plus. Mais je fis vite ramené à la réalité, lorsque le sol se mit à trembler sous mes pieds. Pensant à une attaque souterraine, je me préparai à déployer mes ailes, mais le cri de Rinkyu et l’ombre au sol, m’alerta aussitôt ! Je posai un genou à terre à cause du tremblement qui me faisait perdre mes appuis, et Nami en profita pour agir contre la roche nous tombant dessus. Mes yeux balayèrent la zone de front, et je le vis là, accroupit au milieu des cadavres. Ma mâchoire se serra et tout en pestant, je créai des signes de mes mains en lui lançant un regard des plus noir.

« Éloigne-toi Rinkyu. »

Rapidement une tornade se créa devant moi et se dirigeait rapidement vers le shinobi. En plus de la technique de ma coéquipière sensée repousser le rocher dans sa direction, cela devrait faire l’affaire le temps que nous fichions le camp d’ici ! Au loin, retentissait un cor, annonçant la venue de renforts, voilà donc une bonne chose ! Le Kaguya avait bien fait de profiter de l’agitation pour partir avec le jônin, il devrait rapidement pouvoir le confier à des médecins. Pendant ce temps, il nous fallait nous assurer que le kumojin n’était plus une menace, avant de reprendre notre chemin. Non sans jeter des coups d'oeil pour ne pas se faire avoir.

HRP:

La fumée du fumigène couvrait leur retraite. Les deux Kumojins planqués dans leur tranchée n'allaient plus pouvoir les suivre. L'ensemble de l'équipe s'extirpa de la zone le plus rapidement possible. Mais il fallait l'avouer, le jônin à peine conscient et la blessure de Nami les ralentissaient sérieusement. Malgré leurs efforts, les assaillants étaient toujours présents, ils compensaient leur amateurisme par une détermination à toute épreuve. Les trois genins accélérèrent le pas et tentèrent diverses manœuvres pour les semer, à travers les trous, les corps ou les tas de sable.

Las de cette interminable poursuite, les Kumojins passèrent au niveau supérieur en utilisant les premiers leurs jutsus. En pleine course effrénée, la marche des Kirijins s'arrêta nette. Le sol sur lequel ils marchaient se mit à trembler et sous l'effet des vibrations, leurs pieds s'enfonçaient dans une terre meuble et pâteuse. A chaque fois qu'ils en sortaient un pied, sous leur poids, le second s'enfonçait un peu plus et il allait être difficile de s'en sortir rapidement. Alors que tous cherchaient une solution efficace, une ombre croissante apparut au-dessus d'eux. Le ciel pourtant si radieux de part les attaques Katon et Raiton apparaissait soudain si menaçant. Et tel était le cas. Alors que le premier Kumojin maintenait cette déstabilisation, le second en profita pour leur envoyer un énorme rocher, comme si le ciel leur tombait sur la tête.

Rinkyu, handicapé par son fardeau, ne pouvait agir. Quant à Akio, ses techniques aussi efficaces soient-elles, ne pouvait pas apporter de réponse à cette situation délicate. Ce fut alors à notre héroïne de solutionner le problème. L'avantage de manipuler le Suiton est qu'il apporte une large éventail de techniques. Nami s'agenouilla pour tenter de trouver un quelconque équilibre, spécialisée en ninjutsu, elle exécuta alors rapidement quelques mudras. Puis, elle forma un cercle avec son index et son pouce qu'elle plaça devant sa bouche. Elle prit une grosse inspiration et expira un énorme jet d'eau.

Suiton, Kaihoudan no Jutsu
Technique du canon à eau

En phase descendante, la grosse pierre rencontra le puissant jet d'eau qui la repoussa. Pour annuler la technique du Kumojin immobile, Nami tenta du mieux qu'elle put de réorienter la pierre vers ce dernier. Afin de concrétiser cette bonne idée, Akio en rajouta en créant une tornade qui se dirigeait également vers lui.

*Sans aucun doute, il manipule tous les deux le Doton. Celui qui, je l'espère, vient d'être éliminé par notre attaque combinée doit être spécialisé en Ninjutsu. Le second doit quant à lui pratiquer le Taijutsu, il faut une sacrée force pour soulever une pierre pareille. Ce qui m'inquiète, celle que je ne le vois plus.
Nous devons couvrir nos arrières.*

Alors que Rinkyu en avait profité pour prendre de l'avance, une fois l'immobilisation levé, Akio et Nami restèrent quelques secondes de plus.

"Je ne vois pas le deuxième, il doit être caché ! J'imagine que de voir son coéquipier dans une telle posture le tétanise. J'espère qu'on lui a fait assez peur pour qu'il cesse de nous traquer."

La médecin était inquiète, elle ne contrôlait pas parfaitement la situation, et le fait de savoir qu'un combattant rodait toujours la rendait nerveuse. Puis, au son du cor, sa respiration se coupa. L'instrument d'ivoire annonçait les renforts qui arrivaient à grand pas. Alors qu'elle tournait la tête pour les observer, son regard balaya le champ de bataille. Et elle vit de nouveau ce qu'elle avait déjà vu, des corps mutilés, brûlés, électrocutés ou encore écrasés. Elle comprit très vite la chance qu'elle avait d'être encore vie. Son angoisse fut soufflée par un nouveau chant du cor. Elle se releva sur un sol dur et prit de nouveau appui sur l'épaule d'Akio. Les deux rejoignirent Rinkyu et le jônin. Les renforts étaient en vue, le second Kumojins avait certainement fuit...

Cette fois, c’était autour de Nami de nous sauver la mise ! Grâce à son tourbillon d’eau, le rocher put être redirigé à l’envoyeur avec facilité. Le kumojin ne s’attendant pas à un tel retournement de situation, dû désactiver sa technique de déstabilisation afin d’esquiver sa propre technique. Ce danger éloigné, notre équipe pu enfin reprendre sa course, Rinkyu légèrement devant nous grâce à l’avance qu’il avait pu prendre.

Mais puisqu’on était sur un champ de bataille, mon soulagement fut de courte durée. Une énorme ombre nous surplomba, présageant encore une nouvelle emmerde ! Cette fois-ci qu’est-ce que c’était ?! Un énorme oiseau d’argile d’un blanc nacré nous dépassa littéralement et pas sans rien nous laisser ! Notre ennemi était assurément un Bakushu, j’en avais rarement entendu parler et j’aurai préféré ne jamais avoir affaire à leurs explosions. À présent je me demandai si ce jônin que nous avions sauvé allait seulement parvenir aux médecins placés plus en arrière encore. Et on attendait toujours de voir les renforts aussi !

Le volatile d’argile nous balançait des petites balles de la même matière. Certaines se mirent soudainement à exploser avant même de nous avoir atteint, provoquant une sorte de feu d’artifice au-dessus de nos têtes. La rapidité avec laquelle les mini-bombes nous tombaient dessus, je n’eus le temps que de me créer deux minuscules boucliers de plumes, qui je plaçai devant ma tête.

Déflagrations sur déflagrations, tout mon corps m’était douloureux, le seul endroit où je n’avais rien fut ma tête. Allongé sur le ventre, je tentai de me remettre de cette attaque particulièrement puissante. Mes vêtements étaient en lambeaux à plus d’un endroit, mes oreilles bourdonnaient... Mon cœur rata un battement lorsque je vis l’oiseau faire un grand détour pour revenir à la charge. Oh non pas une seconde fois !

Rassemblant toute mes forces, je pris appui sur mes jambes et me relevai. Aussitôt, mes mains formèrent des signes rapidement, mes poumons se remplirent de chakra fûton, et je soufflai un puissant tourbillon en direction de cette saleté avant qu’elle ne recommence ! La douleur dans chacun de mes muscles était tenace, essoufflé, j’apercevais mon coéquipier s’attaquer au kumojin au sol. Il n’y avait pas encore de traces du second, qui était certainement le propriétaire de l’oiseau. Nami s’était protégée comme elle le pouvait, mais elle serait certainement blessée également.

HRP:

La précédente menace écartée, le trio accompagné du jônin fonça toujours plus en arrière afin de trouver protection auprès de leurs alliés. Le ninja qui les immobilisa avait été repoussé. Etait-il vivant, blessé ou mort ? Ils ne le savaient pas. Où était le second Kumojin ? Ils l’ignoraient également. La cohue générale qui régnait sur le champ de bataille les rendait nerveux. Même les capacités intellectuelles de Nami étaient réduites. Elle savait pertinemment que le Kumojin restait inactif était toujours dans les parages et pourtant, elle décida de lui tourner le dos pour fuir. Plus tard, quand elle repensera à cette scène, elle se cognera certainement le front contre un mur pour évacuer sa bêtise.

Alors que la jambe de Nami lui faisait mal, que son sang continuait de couler lentement le long de sa peau, ce qui devait arriver, arriva. Une attaque surprise ! Et elle était de taille. Le second ninja n’avait pas fui comme ils l’avaient espérés, bien au contraire, voir les Kirijins s’en sortir aussi facilement le galvanisa. Et comme pour signer la fin de cet affrontement, il dégaina son atout, ses compétences claniques !
De nouveau, le ciel irradiait la troupe de ses lueurs vives et une nouvelle fois, il s’assombrit un court instant, n’annonça rien de bon. Les yeux rivaient sur l’horizon afin de trouver espoir dans la vision des renforts, Nami fut contrainte de les lever et d’observer l’étrange silhouette les survoler. Sans aucun doute, il s’agissait d’un volatile, la genin n’osa pas penser à un oiseau car ce dernier n’en avait que la forme. Son corps lisse était nu, sans une plume. Sa peau censée être de couleur rose était d’un blanc nacré et toute lisse, sans une imperfection. C’est alors qu’il se mit à déféquer sur l’équipe de Kiri.

*Drôle d’attaque … A part l’odeur et notre hygiène, nous n’avons rien à craindre…*

De sa main gauche, elle remit sa capuche sur la tête afin de se protéger des déjections de l’animal. Quelle fut sa surprise quand les crottes se mirent à exploser en plein vol ! Sous l’effet des souffles et comme pour se protéger, elle posa un genou au sol, laissant son partenaire libre de tout mouvement. Elle ne connaissait pas le clan Bakusho, c’était maintenant chose faite.

*C’est bien un oiseau, mais créé de toute pièce par un ninja. Le dernier Kumojin ne nous a donc pas abandonné… J’aurai du m’en douter, j’ai été trop naïve.*

« IL EST TEMPS DE NOUS DEBARRASSER UNE BONNE FOIS POUR TOUTE DE CES DEUX LA MESSIEURS ! » se permit-elle de faire remarquer à ses deux compagnons.

Rinkyu et Nami commençait à bien se connaître, ils avaient réalisé une mission ensemble et chacun était conscient des capacités de l’autre. Rinkyu est un attaquant, Nami un support. Quand Nami leur cria de se débarrasser des assaillants, Rinkyu comprit aussitôt qu’il pouvait confier le blessé à Nami, pouvant enfin libérer la fureur qu’il avait accumulé jusque-là. Sur ces paroles, il déposa le jônin au sol, se protégea du mieux qu’il put et chargea en direction du Kumojin qui les avait immobilisés auparavant. Akio subit le même sort que son camarade, il érigea des petits boucliers de plumes pour tenter de limiter les dégâts et attaqua à son tour. Sa cible était le Kumojin debout sur son oiseau, l’objectif était de le neutraliser avant qu’il ne largue une seconde salve dévastatrice.

Alors que les premières bombes explosèrent en l’air, Nami créa cinq clones d’eau.

Le jônin était allongé sur le sol, devant Nami. Pour le sauver des bombes qui pleuvaient, elle se jeta sur lui. Les cinq clones de rang B firent de même et se jetèrent à leur tour sur Nami et le jônin afin de former une sorte de dôme. Ainsi, Nami espérait que les clones absorberaient une grande partie des dégâts de cette pluie infernale. Elle supposait également que l’eau des clones, à leur destruction, limiterait l’efficacité des flammes. Son objectif à elle, était de maintenir son patient en vie, coûte que coûte.

Un sifflement m’assaillait les oreilles, j’entendais à peine ce qui se disait autour de moi. Les mots criés par Nami n’avaient été que sons inaudibles mis les uns après les autres... Un mal de crâne me faisait grimacer... Le contre coup des détonations de ces satanés bombes d’argile ! Une chaleur insoutenable se dégageai de mon dos, certainement brûlé par les explosions dévastatrices. Assailli par toutes ces sensations, mes mains enserrant ma tête, je posai un genou à terre. J’apercevais le kumojin sauter de son volatile, qui volait en éclat au contact de mon tourbillon. Putain il pouvait pas crever avec...

Ma coéquipière, Nami, semblait désorientée, elle avait également fait les frais de l’attaque nous prenant pour cible. Mais mon attention la quitta bien rapidement pour me concentrer sur notre ennemi, toujours persistant malgré sa mauvaise chute. Tss... Son regard exprimait toute la haine qu’il avait pour nous, là je me mis à me demander, si je haïssais ce type... ? M’avait-il fait quelque chose ? Non... Avait-il toucher à mes proches avant cette guerre... ? Non plus... Pourquoi je me battais ici au final... Qu’est-ce que je défendais ? Je me rendais compte, qu’en fait, je n’avais rien qui me poussai à lui renvoyer son regard haineux, juste une expression parfaitement neutre, juste moi obéissant aux ordres que l’on m’avait donné.

Sur ces pensées ô combien en désaccord avec la situation actuelle, je voyais notre ennemi composer des signes. Une énorme boule de feu se dirigeai vers nous, avant de se séparer en deux. L’une me visait, l’autre la jeune femme aux cheveux d’argent, toujours sonnée. Ne perdant pas mon sang-froid, mes mains formèrent des mudras et je concentrai une quantité de chakra importante dans tout mon corps. Mes mains poisseuses claquèrent l’une contre l’autre, et deux murs de plumes renforcées en chakra s’érigèrent. Les boules de feu s’écrasèrent dessus et consumèrent mes créations jusqu’à la dernière plume.

Depuis l’instant où j’avais compris que rien ne me motivait dans cette guerre, si n’était de protéger mon équipe et les kirijin, ma hargne s’en était allée. J’étais plutôt envahi par un calme qui ne me ressemblait pas du tout. Je m’étais littéralement détaché de l’affaire, pour finir par me dire que Nami n’avait peut-être pas tort, pourquoi aider des Shukaijins, eux qui nous mêlaient à leurs conflits ? Tout en me disant cela, je composai une autre série de signes...

« Nami. »

Dix plumes d'ébène au tranchant acéré apparurent devant moi, et fondirent à toute vitesse sur le shinobi de la foudre. C’était lui ou nous, lui ou d’autres Kirijins, et ce même si cette guerre n’était pas la nôtre.

HRP:

L’enchaînement d’explosions fut brutal. Emmitouflé sous ses clones, Nami ressentit malgré tout les déflagrations générées par les bombes. Les cinq clones absorbèrent le choc et redevinrent aussitôt de l’eau, recouvrant la genin et son patient. Lui, allongé sur le sol, elle, agenouillée au niveau de ses hanches, les mains posées au sol à côté de ses épaules. Leurs visages se faisaient face. Les long cheveux platines de Nami formaient des mèches qui pointaient vers le jônin. L’eau des clones s’écoulaient le long des pointes pour goutteler sur la figure du Kirijin.

*J’espère que tu en vaux réellement la peine. Je n’ai pas pour habitude de prendre autant de risque, sans avoir une bonne raison. Nous trois mettons nos vies en jeux pour toi. J’espère que tous ses efforts ne seront pas vains …
Cette guerre me parait tellement ridicule. Toute une armée pour servir la folie d’UN homme, quel gâchis … Je radote mais si seulement nous avions pu nous libérer de son emprise avant tout ça. La réputation sanguinaire de Kiri nous précède, mais à quoi sert-elle si elle ne nous sert pas… Je n’ai plus qu’à espérer que notre Kage s’en sorte et qu’il en finisse avec cet empire de merde. Il est temps pour Kiri de s’émanciper, de retrouver sa rage et de reconquérir ses terres !
Celles-ci ne nous appartiennent pas, nous n’avons rien à y faire.*

Le choc de la bataille embrouillait son esprit, elle restait là, agenouillée sur le jônin à le regarder. Ses sentiments étaient partagés par Akio, lui aussi ne comprit pas pourquoi tous les trois étaient là. Leur seule volonté ici était de protéger leurs camarades, sauf peut-être Rinkuy qui en profita pour se défouler un petit peu, un Kaguya reste un Kaguya. Quel drôle de trio, il ne manquait que Hatanabe, le timoré.
La boule de feu crée par l’ennemi crépitait ardemment. Le bruit de l’attaque sortit Nami de sa torpeur. En levant la tête, elle vit la sphère ardente se diriger vers elle, il était trop tard pour réagir. Elle regarda à nouveau son patient, toujours inconscient. Une expression de colère apparut sur son visage, les dents serrées, la bouche en coin.

*Première guerre, première bataille et déjà la mort qui me fait face. Moi qui voulait t’en servir ce village, je n’aurai finalement servi à rien ! Samui Kakeshuou, quel gâchis !*

Sur cette dernière pensée, elle se blottit contre le jônin, comme pour le protéger une dernière fois.
L’impact fut terrible, la boule incendiaire consuma tout sur son passage, y compris sa cible. Pas tout à fait en réalité. Akio, malgré ses blessures était toujours là et créa deux murs de plumes, un pour lui et un pour elle. En tant que bon chef d’équipe, il protégea Nami. Les yeux toujours fermés, les bras toujours enlacés et serrés autour de son patient, elle ne comprit pas pourquoi rien ne venait. De nouveau, elle releva la tête et vit les plumes enflammées disparaitre. L’attaque venait d’être stoppée par Akio.

« Nami » cria-t-il pour l’interpeller. Son coéquipier ne comptait pas en rester là. En effet, il était temps d’en finir avec le Kumojin. Nami aurait préféré le laisser en vie, mais il avait montré une telle hargne à les poursuivre que s’il n’était pas neutralisé, il continuerait inlassablement à les agresser. Des plumes noires s’élevèrent dans les airs et foncèrent sur lui à la demande d’Akio.
Nami, toujours fragilisée par sa jambe droite, se redressa péniblement, gardant son genoux droit au sol. Après quelques mudras, elle lança à son tour ses projectiles sur l’adversaire.


Grâce à l’eau des clones toujours présente autour d’elle, une dizaine de sphères d’eau lévitèrent à leurs tours. Ses sphères se mirent à tournoyer rapidement sur elles-mêmes et à s’affiner d’un côté pour former des pieux coniques. A son tour, Nami les envoya en direction du Kumojin, immobilisé.
Après cela, elle jeta un œil en arrière pour voir où en était Rinkyu, puis elle jeta un œil à sa blessure, il était temps pour elle de se soigner.