PNJ:

Attention, ce rp peut comporter des scènes choquantes, vous êtes prévenus

"La première fois, j'ai refusé de t'emmener. Par fierté. Une hésitation brève. Je croyais que te laisser la vie était une preuve d'amour, mais ce n'était que de l’orgueil. Passant pour le héros et le bon, te condamnant à la tristesse. Mais cette fois non. Nous étions trop purs pour le monde, trop purs pour Kiri, nous étions trop grands pour eux. Alors je t'emmène avec moi. "
Kaguya Tenzö

"HA HA HA HA HA ! C'est l'heure pour vous d'entendre que la vie des morts est de survivre dans l’esprit des vivants ! J’ai cueilli ce brin de bruyère ! L’automne est morte, souviens-t’en ! Nous ne verrons plus sur terre. Odeur du temps, brin de bruyère ! Et souviens-toi que je t’attends !"
Zo

Ce rp fait directement échos à celui-ci...
http://www.shinobinohattan.com/t10248-groupe-3-le-retour-de-l-ombre

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Récépissé de Mission
Un homme et son avarice.
Un noble marchand de Daitoshi aurait reçu une curieuse lettre signalant que la moitier de ses biens devraient être liquidés et l'argent en découlant redistribuée à des oeuvres de charité sans quoi "ils" se chargeraient de la disparition totale de ses avoirs. Qui sont ces voleurs? Le commanditaire, Izuno Tokashi, souhaite que l'on arrête ces menaces et que l'on enferme ceux qui les profèrent.

****

Le ciel était assombri, mais pas comme si de simples nuages l'avaient obscurci, c'était comme si le monde avait soudainement changé. Plus rien n'avait de sens, la folie était partout et Kiri paraissait tout à fait différente d'il y avait encore quelques minutes. Lorsqu'on évoque l'apocalypse, d'ordinaire, ce sont les flammes qui prédominent à l'imaginaire, on se figure des explosions, des cataclysmes, mais ce jour n'était pas de ceux que l'on s'imagine. Partout, la pourriture s'installait, on voyait des squelettes humains et d'animaux se mouvoir sur les murs et les sols pour dévorer et attaquer tout ce qui vivait, et tout ce qui représentait un semblant de beauté. Même des photos, des dessins, des poupées, passaient à leur courroux. Mais le pire restait à venir, quand la main gigantesque sortait du ciel pour venir s'abattre sur la cité. Une main étrange, noire, non pas noire, une couleur sombre, mais impossible à définir, et au sol des visages hurlaient en même temps que les victimes qui ne pouvaient que fuir devant l'atrocité du carnage, les visages, étaient, le sol... Personne n'y comprenait rien. On trouvait des démons et des esprits de partout pour s'attaquer à des civils comme à des Shinobis, ils étaient horribles, semblant sortir d'un monde que nul ne pouvait connaître ou penser connaître même avant de ne l'avoir vu. Les murs, les maisons, tout étaient brisés sous la colère dont ne savait quel maléfice fut le moteur. C'était arrivé comme ça, d'un seul coup, partout des trous noirs, même s'ils ressemblaient à autre chose en réalité, poussaient sur le sol, et il en ressortait ce que l'on pouvait imaginer de pire, comme ce qu'il n'existe pas au-delà des cauchemars que l'on souhaite rapidement oublier. Un tel chaos régnait dans la cité qu'il en devenait difficile de se déplacer, chaque coins de rue étaient jonchés de cadavres, de combats et d'horreurs, on en voyait des gens rires, rires de folie, tant ce qu'ils voyaient leur paraissait impossible à admettre. Tous, ce jour-là, perdaient quelque chose, et certains en perdaient simplement la raison. Lorsqu'on voyait des démons, des monstres inimaginables dévorer et violer hommes, femmes et enfants, on espérait que cela ne soit qu'un simple rêve, et beaucoup réclamaient le réveil, mais le réveil ne venait pas.

Batz courrait au milieu de tout cela, avec Snow inconscient sur le dos, il avait à ses côtés Laya, tous les deux en armes, repoussaient tant bien que mal les assauts des monstres pour tenter de quitter la ville. Cependant, dans le carnage, la cité n'avait plus de sens et s'y retrouver devenait presque impossible. Chaque issue paraissait bloquée par quelque chose, un combat, une horde de démons, des esprits malveillants, la situation leur paraissait désespérée... Ils avaient amené Snow ici dans l'espoir de lui procurer les meilleurs soins, mais jamais ils ne s'étaient imaginer devoir faire face à autant d'horreur. L'épuisement se ressentaient, mais tous les deux refusaient d'abandonner son ami pour l'un, son époux pour l'autre. Laya faisait preuve d'une hardiesse à toute épreuve, galvanisée par la peur de perdre celui qu'elle aimait présentement, alors que Batz, masse de muscle et force de la nature, peinait à combattre avec un poids si lourds sur le dos. Ils virent soudain au tréfonds d'une crevasse un homme, que dis-je... un homme ? Jamais tonneau fuyant par sa barre ou sa douve ne fut troué comme ils virent une ombre, ouverte du menton jusqu'au trou qui pète. Ses boyaux pendaient entre ses jambes ; on voyait les poumons, et le sac affreux qui fabrique la merde avec ce qu'on avale. Laya en était si écœurée qu'elle en eut la nausée et ne parvint que très difficilement à en retenir les vomissements. Les yeux de Batz s'écarquillaient, malheur à lui s'il s'affaissait dans pareille et si périlleuse situation se répétait-il.

-En arrière en arrière ! Fuis ! S'écriait Batz. Vite demi-tour ! Ordonnait-il ensuite. Ne regarde pas !

Les lèvres de Laya tremblèrent, la main sur l'épée se fit un instant moins leste et tremblante elle aussi, mais emportée par la foi de son ami, elle courrait malgré tout et ils débouchèrent à force de souffles, vers un tas de gravats qui obstruait légèrement une rue étroite, mais qui ne se trouvait pas infranchissable, là, masse de gens se montaient les uns sur les autres pour s'enfuir. Parmi cet amas repoussant et sinistre couraient des gens nus et pleins d'épouvante, sans espoir de refuge ou d'héliotrope : les mains liées derrière le dos par des serpents qui leur dardaient aux reins leurs queues et leurs têtes, et se nouaient par-devant. Soudain sur un damné qui était près d'eux un serpent se jeta, qui le transperça à l'endroit où le cou se rattache à l'épaule. En moins de temps qu'on écrit O ou I il s'alluma, et il brûla, puis il tomba tout entier en cendres ; et quand il fut à terre ainsi détruit, la poussière se rassembla d'elle-même et recomposa la forme précédente qui n'était alors qu'une silhouette pourrissante égale à l'humeur des monstres qui profanaient la cité de la brume sanglante. Ils ont alors décanillé dans une autre direction, sans vraiment savoir où et avec le désespoir à leur trousse. L'enfer s'était abattu sur la ville, il l'avait compris comme tout le monde, mais ils ne perdaient pas l'envie de vivre pour autant, et plus ils voyaient les châtiments qu'ils risquaient en restant ici, plus ils trouvaient de motivation pour se dérober à ce malheur. Ils vinrent en un lieu où la lumière se tait, mugissant comme mer en tempête, quand elle est battue par vents contraires. La tourmente infernale, qui n'avait pas de repos, menant les ombres avec sa rage ; et les tournait et les heurtait et les harcelait. Batz, par raison de l'épuisement, fit tomber Snow au sol et lui-même s'y écrasait un instant. Cela réveillait le jeune-homme aux cheveux blancs et Laya retournait en courant vers eux. Elle se mit à genoux, pour prendre son époux, la tête sur ses cuisses, et lâchait son épée, comme révocation de l'espoir qui la maintenait. Batz se redressait bien hardis, au souffle haletant, et le regard bestial, prêt à en découdre l'arme à la main et pour le salut de leurs âmes. Snow, réveillé par la chute et incapable de faire autre chose que de regarder à cause de ses anciennes blessures, découvrait le monde infernal dans lequel les trois s'enfonçaient. Batz entrait dans une folie furieuse, combattant avec acharnement tout ce qui s'approchait autour d'eux, ne contant ni les blessures ni les cris, et Snow fut pris de pitié devant ce qu'il voyait. Laya, l'œil larmoyant, qui peinait maintenant, à croire encore que, quoi que ce soit pouvait sortir indemne de ce fléau incompréhensible le lui demandait.

-C'est de nous que tu as pitié ?
-C'est la souffrance des ombres qui sont ici, qui peint sur mon visage cette pitié.

Et Laya, lui sourit, il avait l'air si calme, si paisible, acceptant l'inacceptable, tandis que son meilleur ami, Batz, combattait sans commune mesure les bêtes qui continuaient d'affluer vers eux et elle se mit à rire, rire légèrement et nerveusement, parce que c'était sans doute cela ou sombrer définitivement dans l'affectation. Derrière eux, et autour d'eux, les hurlements colériques et guerriers de Batz tonnaient à la mesure des grognements et lugubres rappels à la mort que ses ennemis lui offraient. Laya relevait la tête, sans savoir où regarder, et tenant fermement le visage de son époux contre son sein, elle vit, en vérité, et croyait encore le voir, un corps aller sans tête, comme faisaient aussi les autres qui formaient ce triste troupeau. Il tenait sa tête coupée par les cheveux, suspendue à la main comme une lanterne : elle les regardait, et disait : " Hélas ! " Alors elle baissait à nouveau le regard sur Snow, qui péniblement, portait la paume à sa joue, ornant son triste et défiguré visage d'un sourire compatissant.

-Nous entrevoyons la fin mon amour,... Soyons digne...

Et les larmes glissaient sur les joues de Laya, silencieuse, contemplative de la mêlée sanglante, alors que le sang ruisselait sur celles de Batz qui demeurait farouche et prompt au combat tandis qu'elle s'effondrait dans cet abîme, la perte de l'envie et du désir, devant ses yeux se présenta quelqu'un dont la voix paraissait affaiblie par un long silence. Snow tentait de le lui ordonner, "laisse-moi, Va-t-en avec lui, que je sois damné". Mais ne sortait, qu'un souffle balbutiant, retenu, par la complaisance et la résignation, qui ne pouvait trouver de logique au drame perpétué à ce moment même dans Kiri. Sous eux, un trou s'ouvrait, l'un de ces trous d'où sortaient les démons. Batz, qui le vit rapidement hurlait "non !!!!", mais Laya et Snow s'y engouffraient. C'est ainsi qu'ils entrèrent et qu'il se firent ensevelir dans le premier cercle qui entoure l'abîme. Et là, à ce qu'ils entendirent, il n'était pas de pleurs, seulement des soupirs, qui faisaient trembler l'air éternel ; cela venait de douleur sans torture subie par ces foules, qui étaient grandes, d'enfants, de femmes et d'hommes. Là, dans l’air sans astre, bruissaient des soupirs, des plaintes, de profonds gémissements, tels qu’au commencement elle en pleurait, elle y tombait d'effroi. Des cris divers, d’horribles langages, des paroles de douleur, des accents de colère, des voix hautes et rauques, et avec elles un bruit de mains, faisaient un fracas qui sans cesse tournoie dans cet air à jamais ténébreux, comme le sable roulé par un tourbillon. Le haut sommeil fut rompu dans la tête de Snow, par un éclat de foudre et il reprit ses sens comme quelqu'un qu'on réveille de force ; il tournait autour de lui l’œil reposé, debout, et il regardait fixement pour connaître le lieu où ils étaient transportés. En vérité ils se trouvaient sur le rebord de la vallée d'abîme douloureuse qui accueille un fracas de plaintes infinies.

-Je suis en un lieu où la lumière n’est plus... Soupirait Snow qui se sentait renaître.
-Vous qui entrez, laissez toute espérance. S'écriait pour réponse une voie informe.

D'étranges cris le transpercèrent car ils avaient des dards tout ferrés de pitié ; et il couvrit ses oreilles de ses mains. Telle serait la douleur, si tous les hôpitaux des villages guerriers, de campagne de cités rassemblaient leurs maux sur toute une année, tous ensembles, dans une seule fosse, telle elle était ici ; une odeur en sortait pareille à celle qui vient des membres pourri par la nécrose. Alors, Snow ouvrit les yeux, forcé par les ténèbres, à voir le sacrifice auquel il ne consentit pas. Son épouse, objet de la perversité aux mains des affres de l'enfer, laissées pour chose des plaisirs, à la meurtrissures des âmes blanches et noires. Violée dans la chaire, dans le sang et dans le cœur, on lui dérobait son esprit, son âme et son innocence, sans qu'il ne pouvait même s'opposer par la pensée. Il nageait dans le tréfonds, au milieu de la tourmente, pleurant de sang de voir son corps foudroyé par les complaintes de son épouse, et des âmes emportées. Pas de plus grande souillure, pour celle qui vouait son amour à l'être malheureux. Pas de plus grande blessure, pour celle qui se sacrifiait à sa gloire. Il remontait alors, vers la lumière au-dessus, tirant sa belle de son tombeau. En larme, il se sentait pourtant revigorer, avec la force de briser le cercle infernal, et l'abîme qui le dévorait.

Au-dehors, Batz découvrit Snow renaissant, mais le bras pourrissant, marque de son affront, et de sa douleur, et de son appartenance, au bout de son bras, Laya, nue comme lui et meurtrie de toute part, qu'il tirait en grimaçant de honte, sans pouvoir dire ce qu'il avait vu en bas... Il en tombait la lèvre inférieure sous le choc, couvert du sang de ses ennemis et du sien, il avait l'impression de voir un ange sortir de la porte infernale, traînant à son bras une demoiselle abandonnée à tous les maux du vice qu'un tel endroit pouvait offrir. Snow en ressortant, la pris contre lui, la serra fort, elle, inerte et le regard livide, couverte de plaies, et les cuisses trempées... Batz devint fou de rage, et s'élançait vers eux, son morceau de lame à la main, il ne savait pas lui-même ce qu'il comptait faire, ce n'était pas réfléchis, c'était purement de la folie. Et puis....

***

Il était sortit de son cauchemar, en sudation, ses draps étaient trempés, devant son grand lit, Snow, à peine habillé le regardait, sachant bien de quoi il en retournait. Il laissait le temps à Batz de se remettre, de reprendre son souffle, de revenir très simplement, à la raison, à la réalité. Snow ne lui souriait pas, quelle compassion pouvait-il avoir, se sachant en partie grandement responsable de cette tragique journée, du moins c'est ce qu'il imaginait. Son regard se portait un bref instant sur le bras manquant de Batz, alors que Batz, lançait le sien sur celui de Snow qui se trouvait bandé. Il y eut alors un silence, le temps que Batz se redresse et Snow, enfin, lui parlait.

-Nous avons une mission, je vais avoir besoin de toute l'équipe.
-Quelle heure il est ?
-Il est tôt.

Snow ressortait, se dirigeant vers le rez-de-chaussée. Avec la venue de Batz qui apportait sa propre solde de Jonin et n'ayant plus besoin de payer le temple pour l'entretien de sa famille, Snow avec ce regain pécuniaire avait pu louer une bien plus grande maison, pour que toute la famille puisse y vivre. Dans cette maison, il y avait notamment une arrière coure, un jardin en friche que Snow, Batz et Gondo avaient entreprit de rendre plus présentable. Cela pouvait paraître curieux, mais Gondo avait eut l'idée d'y créer un cimetière d'épée. Elles étaient plantées un peu partout dans la pelouse de cette coure intérieure. Dans le salon, Sasha travaillait durement sur ses cours que l’hôpital psychiatrique lui imposait, elle était aussi studieuse que solitaire il fallait dire. Mais dehors, Il y avait Laya qui jouait avec Pic-pic, comme deux petites filles, elles s'amusaient à imiter les animaux, avec tant de joie et d'entrain qu'elles auraient redonner le sourire à un suicidaire. Luka, qui les surveillait, lui avait retiré ses bandages, estimant qu'elle était désormais à l'abri et que sa beauté n'était plus un danger pour elle. Elle s'amusait au milieu des épées, qui n'était pas encore levé, avait forgé, avec l'innocence inhérente à tous les enfants qui n'avait pas encore conscience de saleté du monde, de cette profonde boue qu'il pouvait être. Snow restait en retrait, à observer, tendrement, et le regard léger, prenant avec hauteur et considération certaine ce qu'il voyait. À l'étage, Batz se préparait, l'armure et l'épée sur lui, ses pas lourds et le cliquetis du métal l'annonçait quand il venait rejoindre Snow dehors.

-On ne te voit guère sans armure. Lui dit-il bassement.
-J'ai bien le temps ce matin. Répondit Snow d'un petit soupire.
-C'est une mission importante ?
-Difficile certainement, mais importante... Elles le sont toutes.
-Nous devons rejoindre la mission où ?
-Ici, aujourd'hui, c'est d'abord ici que cela se passe.
-Ça change.
-Oui ça change...

Cette discussion était vide, eux-mêmes le savaient, ils avaient l'habitude lorsque le passé pesait sur l'un ou l'autre de se trouver incapable d'en parler, il comblait comme il pouvait ce fossé avec des paroles passe-partout, et se pensait ainsi à l'abri de leur malheur. Comme si, de ne rien dire pouvait effacer ce que l'on croyait de trop dans une équation. Batz n'en était pas à son premier cauchemar, il en faisait un nouveau et différent et chaque nuit, alors que Snow à l'inverse faisait sans cesse le même rêve. Snow s'en allait se préparer d'ailleurs, tandis que Batz avançait parmi les épées plantées, il passait devant Laya et Pic-pic, puis, portant un regard en arrière, elle semblait, ressentir quelque chose, le voir comme si elle le connaissait, mais lui ne parvenait pas lui dire un mot, c'était comme s'il s'était résigné à l'idée grave, qu'elle serait à jamais comme ça, peut-être que finalement, elle-même ne voulait pas retrouver la raison. La vie était si simple pour les gens qui n'étaient pas doués de réflexion, pourquoi son inconscient prendrait-il le risque de rétablir une mémoire susceptible d'anéantir ce qu'il restait de cette jeune-femme. Snow avait l'air de s'être fait à cette idée, sans rechigner, et Batz pensait même parfois, qu'il y trouvait un certain compte. Il tenait sa dette, en prenant soin d'elle, mais il n'était plus lié, pouvait-on réellement parler de mariage maintenant ? Quel lien unissait réellement cette femme à lui. Quel lien l'unissait encore réellement à Batz ? Un amour à sens unique, peut-il réellement être considéré comme un lien ?

Snow revêtit pendant ce temps sa propre armure, et attachait son arme à la ceinture, une entreprise répétée mainte et mainte fois, qui devenait routinière pour lui. C'était ainsi que les jours passaient la plupart du temps, sans se demander toujours de quoi l'avenir était fait. Il commençait à se demander, s'il ne fallait en réalité pas simplement "lâcher prise", regarder vers l'avant en laissant tomber dans l'oubli le passé. Mais Batz l'en empêchait, une forme de culpabilité était fertilisée à chaque croisement de regard avec son ami. Pour la première fois, il en appelait l'homme au masque de ses vœux, pour un conseil, pour une direction, il ne l'avait pas vu depuis si longtemps... Ce n'était qu'un petit espoir, qui n'allait pas le détourner de sa priorité de la journée. Se rendre à la frontière de Shimo no Kuni avec son équipe pour remplir sa mission. Son plan pour la mission était simple, il comptait séparer l'équipe en deux, avec d'un côté Batz qui serait en couverture, loin de Snow et Akane pour intervenir si quelque chose tournait mal, car sachant aussi qu'il s'agirait d'une enquête, il savait quelle difficulté ce serait encore d'intégrer Batz à ces conversations. Et puis, peut-être voulait-il l'éloigner un peu. Peut-être, que...

PNJ:

Akane était à l'heure, fort heureusement pour elle. Quand elle arrivait, son entrée réveillait Gondo à l'étage, mais cela elle ne le savait pas encore. C'était une entrée remarquée, et personne dans cette maison n'était surpris de la voir et de découvrir ses aises. C'était simplement naturel. Sasha relevait la tête sur elle quand elle s'approchait, mais elle ne prenait pas la pomme pour autant. Elle était anxieuse ces derniers temps, la charge de travail que lui donnait son sensei était importante à l'hôpital et surtout, elle s'inquiétait de voir de moins en moins Snow. En effet, depuis que Luka et Gondo étaient présent, le samouraï passait plus de temps en mission et délaissait presque l'éducation de ses enfants. Sa présence ne devenait qu'épisodique. Si Pic-pic vivait parfaitement cela, car elle avait sa nounou et surtout Laya pour s'amuser, Sasha le vivait plus mal, cependant la maturité savait lui retenir cette contrariété. Se plaindre, elle n'en perdait pas l'envie, mais elle n'oubliait pas que c'était le travail de Snow et Batz qui les nourrissait tous, et elle savait aussi que tout ne lui était pas raconté.

Elle souriait à Akane, un sourire sincère et joyeux, se permettant même de lui tirer la langue quand elle parlait de mathématiques. Il s'agissait en effet de travaux de psychologie et Akane le savait bien, mais il était vrai que cela pouvait paraître aussi indéchiffrable que des formules mathématiques pour une personne qui n'y serait pas initiée.

-L’hôpital se passe bien oui, lui répondit-elle simplement. Je commence à avoir le droit de participer aux thérapies, mais j'ai pas le droit de dire quoi que ce soit. Le professeur est gentil, crois-pas, il est dur c'est sûr, mais c'est son métier qui veut ça. Et puis dans ce travail faut avoir de sacrés nerfs, alors c'est bon pour moi. C'est pas comme si j'étais mal traitée non plus hein.

Sasha tournait le regard dehors aussi, quand Akane lui parlait des épées plantées. Effectivement, cela pouvait ressembler à un genre de cimetière. La vérité c'était que Sasha n'aimait pas tellement cela non plus, mais ce n'était pas elle qui imposait les règles dans la maison. Tandis qu'elle répondait, on voyait Batz justement entrer dans la pièce, venant directement de ce jardin, et Gondo qui descendait de l'étage. Batz était toujours un peu en sueur, à cause de la mauvaise nuit qu'il avait passé alors que Gondo était plutôt bon vivant comme à son habitude.

-Je ne sais pas vraiment pourquoi il y a ça...
-Hooo Akane. Tu es à l'heure. Snow ne devrait pas tarder.
-Elle se demandait ce que c'était que ces épées dans le jardin.
-C'est moi qui les a forgé. En souvenirs des amis que nous avons laissé derrière. Et puis ça fait une belle vitrine pour mon travail. Des gens qui passeraient verraient facilement de quoi je suis capable.

Batz plissait le regard un instant sur Gondo, qui n'avait pour sa part, pas l'air de vraiment le remarquer. Il se servait son petit-déjeuner et en proposait d'ailleurs à Akane. Café, jus d'orange, thé, et autre, il lui suffisait de demander Mais Batz pendant ce temps restait simplement debout, l'épée dans le dos et le regard vers le sol, en repensant à ce que venait de dire Gondo. C'était qu'il y en avait du monde derrière eux. Jamais ils ne parlaient des morts ici, mais avec ces épées, il y avait de quoi suggérer un bel hommage à tous ces gens qu'ils avaient oubliés. Fort heureusement, Laya et Pic-pic ne pouvaient pas comprendre cela tandis qu'elles jouaient au milieu d'elles et Luka s'en fichaient un peu.

-D'ailleurs c'est de l'excellent travail que tu as fait sur nos équipements Gondo. Pourquoi tu ne factures pas à Snow ou moi ? Reprenait Batz en sortant de ses pensées.
-Allons allons, vous vous êtes la famille, je ne peux pas vous faire payer. C'est pareil pour toi petite d'ailleurs. Terminait Gondo vers Akane en ne cachant pas son sourire de vieil édenté.

Snow redescendait à ce moment, fin prêt tel que le suggérait son apparence. Le casque au creux du bras et l'air, il fallait dire, particulièrement jovial et joyeux. Sasha s'en sentait rassurée et cela se lisait sur son visage. Il commençait par saluer Akane avec simplicité, comme s'il fut naturel qu'elle s'introduise chez lui de la sorte. Preuve définitive qu'il considérait bien la jeune fille comme un membre de sa famille. Certes pas tout à fait docile et mal dressée, mais tout de même. C'était donc par un sourire et un "sert-toi si tu as faim" qu'il la saluait avant d'embrasser un instant Sasha sur la tête et de de se retourner à nouveau vers Akane et Batz.

-Cette une bien curieuse mission. Nous aurons sans doute à devoir trancher une affaire d'éthique. Mais nous commençons à être habitué n'est-ce pas. J'aimerais que Batz reste en retrait durant la mission, et n'intervienne que pour notre protection cette fois-ci. Tu partirais donc devant une heure avant nous pour ouvrir la marche Batz.
-Entendu.
-Pas de chevaux cette fois-ci, je veux épargner cela à Akane même si elle devient une bonne cavalière. Nous nous y rendrons à pieds. Je crois que tu as reçu le récépissé de mission Akane n'est-ce pas ? Pourrais-tu faire un topo à Batz, je ne l'ai pas encore fait. Pendant ce temps je vais dire au revoir à Laya, Luka et Pic.

Snow prenait ainsi le chemin du jardin tandis que Batz lançait son oeil vers Akane, oeil sous lequel se trouvait une belle poche et de la fatigue, mais la montagne n'aurait jamais songer à se laisser voir fatigué alors, d'une voix grave et roque il lui demandait simplement.
-Allons y raconte-moi que je puisse y aller.

PNJ:

Snow sortait dans le jardin, laissant soin à Akane de discuter avec le reste de la famille et d'expliquer à Batz les tenants de la mission à venir. Dehors, Laya continuait de s'amuser avec Pic-pic, elles étaient comme deux enfants innocents, loin des préoccupations susceptibles de peser sur le corps et le cœur des adultes. Même si elle ne parlait pas, elle s'entendait parfaitement entre elles, fallait alors entendre que cette entente était le fruit d'un retour à l'enfance de Laya ? Une réminiscence de l'esprit, qui effacé au creux des enfers, dérobé de force, se retrouvait aussi pure et immaculé que celui d'un nourrisson ? Snow ne le savait pas vraiment, et Luka, tandis qu'elle les surveillait, ne le savait pas non plus. C'était ainsi que la famille trouvait son équilibre, mais Luka n'était pas dupe, elle savait que Snow, tôt ou tard, serait obligé de considérer Laya avec recul et d'admettre qu'il ne pouvait plus la prendre comme une épouse. Elle n'en parlait pas, ni à lui ni à Batz pour le moment, car l'idée que jamais le moindre soin ne serait susceptible de la guérir leur était insupportable à tous les deux. Par dessus cela, elle n'osait alors imaginer ce dont serait capable Snow, peut-être la mettre à l'hôpital...

Quand Snow arrivait dehors, ce n'était pas déranger les "enfants" dans leur jeu... Il voulait seulement les regarder quelques instants avant de partir, car le voyage et cette mission promettaient d'être longs. Luka, qui ressentait en Snow une certaine remise à niveau de lui-même, craignait en même temps de le voir à nouveau être emporté dans quelque chose qui le dépasserait. Elle était après tout, tant sa confidente que son ange gardien. Dehors, elle le rejoignait quelques instants, à fin de converser très simplement, sachant bien en elle-même que c'était ce que Snow attendait, et le sourire au visage léger qu'il lui rendait le prouvait aisément.

-Je vais prendre soin d'eux ne t'en fait pas.
-Je sais que tu ne me décevras pas.
-Tu n'as toujours eu aucune nouvelle de lui ?
-Non, depuis le jour dans la neige il n'est pas réapparu. Mais pourquoi tu me parles de lui ?
-Quand tout commence à aller bien, c'est généralement là qu'il s'amène.
-L'homme au masque est toujours là, même si on ne le voit pas.
-Tu es en train de trouver un nouvel équilibre. Je sais que le passé est difficile à oublier, mais ne soit pas trop dur avec toi-même. Tu ne peux pas être parfait tu sais, tu ne peux pas toujours réussir.
-C'est toi qui est étrange à parler de tout cela.
-C'est juste que je te connais. Tu as une idée, une ambition.
-Nous en avons tous une. Mais la mienne reste très floue.
-L'idéal de la perfection toujours hein...

Snow s'en retournait sur ce moment, l'idéal de la perfection était en effet sa quête, son éternelle quête, et la compréhension de lui-même, et du monde, et de ce rêve qu'il faisait chaque nuit. Il se sentait instrumentalisé par une main qu'il ne contrôlait pas, et il avait parfois l'impression qu'il en était autant pour chacun des individus qu'il croisait. Ce qui l’angoissait. Mais qu'y pouvait-il... Rien, hormis de paraître toujours comme celui qui est assuré de tout, léger, comme un ange, au visage serein, ainsi donnait-il l'illusion d'un homme plus haut qu'il ne l'était réellement. Et cette illusion, il en était certain, fonctionnait à merveille.

À l'intérieur, Batz recevait les informations d'Akane, qui lui paraissait plus guillerette ces derniers temps, ne sachant pas vraiment pour quoi, il n'osait s'imaginer être la cause de cette joie soudaine, de cette ouverture de la jeune fille. L'avoir près de lui, même s'il n'était toujours pas capable de l'admettre, lui permettait de se calmer, de dompter la bête vengeresse qui sommeillait en lui, Snow sachant cela ne pouvait qu'encourager cette relation. Alors pourquoi séparer la troupe durant cette mission ? Il y avait toujours de ces choses qu'il était le seul à comprendre, car il ne communiquait pas tout ce qu'il pensait à tout le monde, il était même très loin de tout dire. La personne avec il communiquait le plus, il fallait le dire, c'était lui-même.

Gondo proposait tout de même à Akane, de son côté, d'entretenir son équipement si elle le souhaitait, et de lui fournir pourquoi pas un meilleur sabre. Certes il ne serait pas de la qualité de celui de Batz ou de Snow, mais cela était impossible compte de la particularité de leur arme. Ce qui n'était pas le plus important maintenant, car tandis que le vieil homme parlait à la jeune fille, Batz restait le regard fixé sur elle, quelque peu, comment dire, rustique, pour ne pas dire rustre, mais assez tendre en même temps. L'idée de servir de protecteur plutôt que d'enquêteur lui plaisait en effet, car après le problème qu'il y avait eut durant la précédente mission, il était désormais plus méfiant vis à vis de la sécurité de la jeune fille. Snow en arrivant, conviait ainsi les deux comparses à partir, il était temps de se mettre en route. Avec Batz en tête qui lui communiquait les déductions d'Akane.

-Je ne souhaite juger de rien pour le moment, nous verrons cela sur place. Nous allons commencer par interroger notre client avec Akane. J'aimerais que ce soit elle qui lui parle, et je vois quelque chose d'étrange, j'userais d'un genjutsu pour nous assurer que rien ne nous échappe. Si vous êtes prêts nous pouvons donc y aller.

Ainsi Snow embrassait Sasha en lui faisant promettre de bien travailler, et se dirigeait vers la sortie et sa mission.

PNJ:

Il n'y a que le premier pas qui coûte...
Batz partait donc loin en avant, afin de "préparer" le terrain si l'on pouvait dire. Il n'était certes pas le plus discret des hommes, mais en matière de sécurité Snow et Akane pouvaient avoir une entière confiance en lui, c'était un loup certes, mais un loup de berger. Il quittait le maison d'un pas lourds, les cliquetis de son armure l'accompagnait, et alors qu'elle était noire comme l'ébène, elle luisait pourtant à la lumière comme du cristal, presque qu'autant que celle de Snow. C'était le résultat bien sûr, des travaux de Gondo, qui à son âge n'avait plus grand chose à apprendre de qui que ce soit sur son métier. Snow décidait de voyager léger pour se rendre jusqu'à Daïtoshi. Il était d'ordinaire habitué à faire porter le surplus par son cheval, mais cette fois il n'en avait pas, alors il n'avait pour accompagnement que son équipement martiale et une bourse suffisamment remplie pour pouvoir les nourrir lui et Akane durant le trajet.

Nous approchions maintenant de l'hiver, et sans qu'ils ne s'en rendit vraiment compte, cela faisait maintenant à peine moins d'un an que Snow et Akane se côtoyaient dans les missions, ils avaient déjà dépassés certains stades et s'étaient largement influencés l'un et l'autre, sans perdre cependant leur personnalité. Avec il y a peu, l'officialisation de l'équipe Arukadia, Akane était désormais officiellement sous la coupe de Snow, ce qui voulait dire pour Snow finalement qu'elle lui appartenait, du moins en partie. Certainement que la jeune fille ne le voyait pas sous cet angle, mais comme toujours, Snow, se faisait ses opinions, sans omettre d'éclipser les autres. Il y avait maintenant un long chemin à faire, et Snow, qui marchait au pas lent et élégant cherchait à passer le temps en discutant de choses et d'autres. Jusqu'à ce qu'ils en viennent à un sujet qui l'intéressait lui-même particulièrement.

-Un rêve est une chose bien étrange… On peut le voir comme le pari du courageux ou bien comme la fuite du lâche, n'est-il pas ? T'es-tu déjà posé cette question ? Si tu étais dans le droit de tes aspirations ? Il y a ceux qui aspirent à l’hégémonie du monde. Ceux qui consacrent leur vie à maîtriser l’épée. Ceux qui sacrifient leur vie à la recherche de leur rêve… et ceux dont le rêve réduit à néant celui des autres. J'ai remarqué cela il y a bien longtemps. Et cela vaut pour les villages entre eux.

Il disait ceci sans vraiment regarder Akane, il regardait droit devant lui, comme si souvent avec le regard porté vers l'horizon, fasciné par quelque chose qu'il semblait être le seul à voir. Il n'avait pas l'air malheureux, il avait l'air simplement vrai, saisit par une certaine nostalgie d'une époque ou ces questions n'avaient pas cours parce que la vie lui était simple. Puis quand le faucon blanc, Gi, vint à se poser l'épaulette de l'armure, sans que Snow ne cessait de marcher, il semblait qu'il est en parfait accord avec lui-même à cet instant précis, sans notion manichéenne qui ne servait qu'à asseoir une moralité culturelle, simplement et véridiquement lui-même, qui s'assumait comme tel. Lorsque Gi était présent, et Akane l'avait remarqué, la chance était généralement du côté de Snow, une de ces choses qui ne s'explique pas, mais que la coïncidence tend à prouver, mais sans jamais pouvoir ne pas être contester. C'est un peu Dieu la coïncidence, l'incompréhensible incontestable, Einstein ne disait-il pas que le hasard était Dieu qui se promenait incognito ? Ce faucon sur l'épaule avait un regard étrangement semblable à celui de Snow, du moins inspirait-il la même passion, la même ambition, la même hauteur, la même... arrogance qu'on ne pouvait justement blâmer en réalité. Un animal qui paraissait plus humain qu'un être humain parfois.

-Maintenant que tu es officiellement mon élève, je devrais t'enseigner mon art, et puiser dans le tien. Je sais que tu aspires aux techniques d'espionnages et de discrétions et je compte t'y encourager. Mais n'y a-t-il rien d'autre qui puisse avoir un attrait pour toi ? Cet homme que nous allons rencontrer par exemple, comment comptes-tu t'assurer de ses dires ? La psychologie humaine ne t'intéresse pas ? Il est évident que cette mission va nous poser face à un problème éthique, il n'existe pas de fortune qui ne soit bâtie sans avoir fait usage de... comment dire... Manigances révérencieuses. J'ai dû moi-même à une époque y faire face, en étant obligé de vendre une part de ma moralité pour le bien commun, mais aussi la fortune il faut bien le dire. Je sais que tu considères que le client passe avant tout, mais pour ce qui est de la notion de justice, n'a-t-elle point d'échos en toi ? Quand le jour triste où il te faudra choisir entre tes principes ou ta réussite viendra, que choisiras-tu ?

C'était probablement la première fois que Snow parlait autant en une seule fois, lui qui d’ordinaire, allait à l'essentiel et ne cherchait pas les grands discours. Peut-être que maintenant qu'Akane était son élève officiellement, il se décidait avec elle à franchir une nouvelle étape.

Snow, restait le visage inchangé quand Akane lui répondait, il fallait le dire, avec la plus grande honnêteté. Il n'était pas tellement satisfait de ce qu'il entendait, mais la connaissant il n'était guère surpris et ne comptait pas lui en tenir rigueur. Le fait de formuler à haute voix ces idées les rendaient simplement plus tangible, à la fois pour elle et pour lui et c'était l'un des buts recherchés. De tout cela, Snow comptait s'en occuper à un moment ou un autre. Elle se lâchait la jeune fille, et Snow ne se rappelait pas la dernière fois où elle parlait autant d'une seule traite. Preuve qu'elle avait peut-être besoin finalement de laisser aussi ses idées, de même qu'elle se sentait un peu plus à l'aise. Il notait par ailleurs, que Akane dans la conversation se décidait enfin à le tutoyer. Ce qui lui plaisait. Snow, contrairement à ce que l'on pouvait imaginer, était plutôt de ces anciens guerriers de l'ancienne époque (après tout il avait été formé par ceux qui avaient fait la grande guerre) qui avait un rapport avec la guerre bien différents des shinobis d'aujourd'hui. Ce rapport s'en ressentait autant avec ses adversaires et ses alliés qui finalement étaient, selon son opinion, confrontés aux mêmes questions, aux mêmes malheurs.

Snow semblait accepter les idées de la jeune fille, mais cherchait en même temps à leur faire faire un bon en avant. Il considérait par exemple, que l'évolution se faisait avant tout grâce à ceux qui avaient le goût de la négation des ordres établis. Cependant cette évolution était lente, et conduire Akane vers cette idée se ferait tout aussi longuement. Cette conversation pouvait paraître idyllique, pour peu que l'on ignorait qu'elle servait d'abord à passer le temps jusqu'à l'arrivée à Daitoshi. Snow savait qu'Akane aurait sans doute préféré passer ce temps avec Batz, mais Snow qui voulait préserver un certain contrôle de cette relation naissante souhaitait aussi mettre à l'épreuve celle-ci. Pour diverses raisons que Akane ne serait pas à même de comprendre pour le moment. De même que de lui poser ces questions et d'apprendre ses vues sur la nature de l'ambition lui permettait de mieux cerner ses futurs évolutions. Quand il lui répondait, c'était sur le même ton que le précédent, à se demander, si Snow était parfois réellement capable de s'abandonner à quoi que ce soit, à une émotion... Akane devait sans doute savoir depuis le mont infinité qu'il en était capable, mais que la rareté de ces occasions venait surtout de sa tendance au contrôle absolu de tout ce qui l'entourait, à commencer de lui-même. Habitude malsaine et hautaine d'un homme si imbus de lui-même qu'il en devenait repoussant ? C'était semblait-il plus subtile que cela, comprendre Snow n'était finalement pas à la portée de tous...

-Je t'apprendrais ce que tu voudras apprendre. Nous avons tout le temps pour ça. Pour ce qui est de notre cher client. Tu as déjà fait ton choix. Mais sache que tout, contrairement à ce qu'on croit, ne se vend pas. Et que face à une situation vécue, la réaction parait souvent moins évidente que lorsqu’on se contente d'y réfléchir.

C'était bien court pour tout ce que venait de répondre Akane, et Snow avait souvent cette habitude de répondre brièvement à de long discours. Ainsi, il était difficile pour autrui, et présentement pour Akane, de pouvoir comprendre ce que pensait Snow en réalité. Il le faisait bien entendu exprès. De toutes les façons le village approchait, les deux comparses n'étaient plus qu'à quelque jours de marches et ils devraient rapidement se mettre dans le bain de la mission. Pour occuper ces dernières journées Snow avait déjà sa petite idée. Alors tandis que Gi prenait son envol pour s'en aller encore on ne savait où, Snow faisait sa proposition à Akane, et elle suivait le fil de la conversation plus qu'elle n'y paraissait.

-D'ordinaire, c'est moi qui me colle à la détection des ennemis. Voudrais-tu t'y coller toi-même cette fois ? Jusqu'à ce que nous arrivions au village. Je serais là pour t'y aider. L'Aura, par bien des façons, est similaire au vent que tu utilises. Et cela nous passera le temps utilement. Que préfères-tu apprendre, en priorité ? À devancer les mouvements de l'ennemi, ou bien à le trouver ? Si tant est que tu sois capable de l'un ou l'autre. Finissait-il avec amusement en mimant une provocation.

Snow s'était rendu compte avec cette conversation, qu'à force de contrôle de lui-même, de son avenir et de son environnement, il était aujourd'hui aseptisé émotionnellement. Qui pouvait en effet se targuer d'avoir su toucher son cœur depuis Batz et Laya ? Absolument personne, alors qu'en apparence le guerrier noir semblait être le plus traumatisé par le passé, Snow était sans doute celui qui s'était forgé la plus grande barrière, sous une façade de légèreté, de sourire, et d'assurance. Ainsi, il était peut-être difficile qui fut le plus humain des deux antagonistes. L'amour, chose étrange et mot usé de tout sens, que Batz était sans doute encore capable d'éprouver, aux vus des élans qu'il pouvait avoir pour Akane et de la culpabilité qu'il en ressentait pour Laya, était aussi un mot vide pour Snow désormais, mort de passion perdu dans un monde qui ne semblait plus être le sien, il était comme de ces êtres que tout favorisait sans qu'une réclamation eut été faite pour cela. Akane lui inspirait de la sympathie, peut-être même de l'affection, mais Snow, dans ses calculs secs dépourvus de candeur humaine, était aujourd'hui incapable de se laisser aller à des sensibleries. Tout était fait, pour servir ses aspirations, qu'il estimait au-dessus de tout, à commencer par lui-même. La complexité de cet homme le rendait parfois si inaccessible, si insaisissable qu'il devait en repousser "l'autre" de nature, qui ne sentait pas assez reconnu dans son regard pour y trouver un quelconque intérêt. Mais Snow se moquait de plaire au regard des autres, et c'était bien ce qui le rendait si fort et unique à la fois. Pas de reconnaissance dans sa quête, c'était un idéal sans frontière, d'une profondeur, d'une ambition et d'un altruisme comme il en résonnait nul par ailleurs que dans les livres saints.

Akane dans tout cela, n'était certes finalement qu'un instrument de plus, mais Snow aimait ce qui était à lui, et en prenait soin, avec autant d'ardeur que s'il eut ressentis de l'amour pour cet instrument. L'homme au masque l'avait prévenu, Batz serait son unique véritable malheur, et encore dans la neige il lui avait dit, ce faucon est l'héritage du démon saint et oublié, par qui l'ange chevalier brillera le jour de sa renaissance. Des mots prophétiques sans consistance pour aujourd'hui, mais plus il avançait dans sa quête de l'absolu, de la perfection, plus il sentait approcher le moment où son choix le plus triste, le plus grave, lui serait imposer.

Il avait la capacité, grâce à ce calcul sec et cette distance qu'il savait mettre avec autrui, de prendre un recul lucide par rapport aux événements et aux gens qu'il côtoyait. C'était ainsi qu'il voyait en certain le potentiel qui pouvait lui servir et d'autre rien qui ne satisfaisait. Akane avait été de ceux en qui il avait vu quelque chose d'unique, quelque chose qu'il avait la capacité de faire grandir, mais avec elle, il y avait une certaine résistance, les portes de son esprit était fermés à nombres d'idées et Snow, avec de la patience et des mots choisis, s'évertuait à ouvrir ces barrières en la formant selon ses vœux.

-Tu me l'as prouvé à moi. Je ne t'ai pas choisis par hasard. Tu as la capacité du mieux.

Snow tournait le regard sur Akane, faisant résonner dans ses yeux lumineux la sincérité de ses paroles, cela accompagné du ton vibrant et séducteur dont il savait usé à juste escient sans cesser d'avancer.

-Tu ne resteras pas éternellement genin, et tu ne resteras pas cantonné à la chasse au chat. J'ai des projets pour toi. Mais il est encore un peu tôt. Puisque tu veux apprendre à détecter des ennemis, nous allons jouer à un petit jeu. Tu vas devoir trouver le village seul, et me dire quand tu ressentiras la présence des habitants. Pour détecter mes ennemis, j'utilise le mouvement, je déploie mon aura sur un périmètre large, tout mouvement y déclenche des ondes que je peux ressentir comme des perturbations dans la zone d'influence de l'aura. C'est comme si je faisais du vent avec ma main à côté de ton visage, mais sur un beaucoup plus grand périmètre. Essaye donc de faire cela avec l'usage du vent qui est inné chez toi.

Le visage de Snow s'en retournait ensuite droit devant lui. Il prévoyait ainsi une petite astuce pour la mettre à l'épreuve, Gi devant sans doute revenir à un moment ou un autre, il faudrait que la jeune l'eut détecter avant qu'il ne les atteigne pour faire preuve d'une première réussite.

Sans ne cesser d'avancer, Snow souriait en entendant ce qu'il considérait comme une provocation déguisée. Jamais il n'avait dit avoir une quelconque influence à Kumo, si le cas fut-il, il était le premier à l'ignorer. C'était sans doute pour le jeune-fille, de son point de vue, une façon de maintenir une distance et de lui montrer avec ce qu'elle imaginait sans doute comme de la subtilité, qu'elle n'avait aucune réceptivité. Elle résistait il était vrai à Snow d'une certaine façon, comme s'il était quelqu'un de dangereux ou de néfaste. Ainsi il se suggérait une seconde que Batz l'avait peut-être mise en garde en omettant de rappeler qu'il n'était pas moins lui-même dangereux.

Pourtant, à cela Snow répondit pas, il restait tout à fait calme, comme s'il n'avait rien entendu et s'arrangeait pour ne pas perdre la sérénité qui voilait son visage sous un mirage de quiétude. Une façon sans doute de garder la face, mais il savait comme le fait de croire si fort en un mensonge pouvait finalement faire de ce mensonge une réalité. Peut-être était-ce aussi pour cette raison qu'il appréciait tellement Akane. Après tout, comme tout être humain, quand bien même il tendrait vers un idéal de la perfection, devait-il être attiré parce qui lui résistait. Ainsi Batz avait été son attrait le plus irrésistible autrefois et ainsi était-il porté vers sa quête de la perfection alors même que pour tout esprit saint, cette quête était inaccessible. Mais pas pour lui, lui dont il émanait cette étrange aura celeste, à la fois manipulateur et manipulé du destin. Lui qui n'avait eu de cesse de repousser le très grand et le très haut, jusqu'à devoir céder devant la pression des événements, et le sacrifice forcé de ce qui lui était cher pour obtenir la récompense d'une renaissance, il avait finalement accepter de devoir se couper du monde, d'être déconsidéré de son moi profond, pour obtenir ce qu'on lui ordonnait d'obtenir. Akane, comme tant d'autre, le regardait d'en bas, paradoxalement avec hauteur, sans savoir qu'il était d’apparence la sérénité qui masquait sous un drap opaque les plus tristes ironies, où les angoisses et les considérations métaphysiques qui faisaient rires les hommes aux âmes mortes, étaient ici au centre de toutes les convoitises.

Pendant que Akane s’entraînait sous sa direction, Snow eut un bref instant le sentiment de la solitude, Derrière tous ses subterfuges verbaux et visuels et tous ses exposés, il y avait une préoccupation métaphysique qui était évidente. Il n'avait pas cessé de croire, et il croirai de plus en plus qu'aucune modification structurelle de la Cité n'était suffisante. Cette modification était indispensable; mais on aurait beau établir une Cité humaine où l'exploitation serait sinon effacée du moins considérablement diminuée, on aurait beau établir un régime fiscal plus juste, on aurait beau resserrer la hiérarchie des salaires, on n'obtiendrait rien s'il n'y avait pas une modification profonde du regard jeté par les hommes sur le monde et sur la vie. Le malheur resterait au fond de l'individu humain si cet individu n'avait pas une vue du monde qui lui permettrait de dépasser le désespoir. Telle était l'une des convictions profondes de Snow, qui sous l'apparence de l'arrogance et de la hauteur, était ce qu'il y avait sans doute du plus préoccupé d'autrui. Hélas, il s'en cachait, pour parvenir à cette réussite...

Snow était rappelé à l'ordre par Akane, qui avait entre temps commencé l'apprentissage d'un semblant de détection calquée sur la méthode qu'avait mis au point Snow. Il n'eut pas de temps de latence entre son retour à la réalité et la description qu'Akane faisait de ses nouvelles sensations. Immédiatement il y eut pour lui une chose qui prouvait que Akane n'avait pas du tout l'air au point, et sans lui porter de regard, préservant malgré tout une timbre de voix rassurant, il le lui faisait entendre sans ménagement.

-Si c'est le mouvement que tu recherches, comment peux-tu détecter des arbres ? De plus tu ne dois pas chercher à voir, mais à sentir. Ce n'est pas la posture du corps qui doit t'intéresser, mais le fait qu'il bouge et sa taille, pour que tu puisses faire la différence entre des hommes et des animaux. Ne cherche pas une image, ce n'est pas visuel, ressent seulement, et analyse tes sensations. Je sais que c'est étrange, mais c'est ainsi que cela se passe.Ton corps doit devenir un réceptacle à sensation. Déjà essaye de voir jusqu'à quelle distance tu peux déployer ces sensations. Visualise ça comme un dôme de vent léger que tu déploies autour de toi et dis moi ce que tu y ressens.

PNJ:

Snow se mit à rire joyeusement quand Akane lui fit part de ses interrogations. Ô ce n'était pas qu'il se moquait d'elle, c'était qu'il se moquait de lui-même et de l'ironie qu'il pouvait y avoir autour de ses propres capacités. Il était vrai que l'exercice était difficile pour une shinobi de son niveau surtout qu'elle venait tout juste de l'expérimenter. Il était aussi vrai qu'elle cherchait peut-être trop d'un coup alors que ce n'était pas ce qu'il y avait à faire, mais surtout, elle mettait le doigt sur le défaut de la technique que Snow se gardait bien normalement de divulguer. Le pauvre qui était samouraï devait souvent faire la preuve de son utilité face à des hommes parfois capable de faire pousser des volcans hors de terre... Lui qui n'était qu'un civil déjà à l'époque, avait été conduit au métier des armes sur la base d'une amélioration purement physique et une connaissance martiale poussée, car il ne maîtrisait pas le chakra. Ce rire était donc de bon cœur, car sans le savoir Akane venait de percer à jour l'un des secrets de sa technique. Après quelques secondes il reprit son souffle et s'adressait à elle gaiement.

-Je ne peux pas localiser des ennemis au milieu d'une foule avec cette technique, parce que je ne peux pas sentir le chakra, seulement le mouvement. Elle a été utile dans le labyrinthe parce que la situation était idéale, comme elle l'est souvent dans les combats, mais parfois vois-tu c'est une impasse. Mon aura et moi-même sommes incapable de détecter le chakra je n'ai pas cette capacité. Si tu veux pouvoir différencier les personnes que tu détectes, il te faut ajouter une notion chakratique à la technique ou autre chose, mais alors tu ne pourras te concentrer avec précision sur les mouvements des adversaires. J'use pour ma part simplement de mon intelligence, je déduis en fonction de la situation et utilise cette technique au moment qui s'y prête le mieux. Cela n'est pas de l'art shinobi, c'est seulement de la présence d'esprit. Mais je sais que tu en as.

Ainsi finissait-il sur un ton plus encourageant, car il savait que cette partie-là ne lui reviendrait pas, Akane était la seule capable d'entreprendre une rénovation de cette technique pour ses propres besoins, sinon devrait-elle en ajouter une autre afin de palier aux défauts de celle-ci. Snow demeurait de toutes les façons relativement confiant, il savait que l'évolution d'Akane ne tarderait pas à montrer son potentiel, du moins son intuition le lui suggérait et aussi ridicule que pouvait le penser les esprits obtus, l'intuition de Snow se trompait très rarement.

-C'est de la sensibilité de ton cœur, et de ta peau, qu'il s'agit, des tenketsu ne te seront pas vraiment utile. Quand le vent souffle sur ton visage, je doute que cela soit ton chakra qui te le dise. C'est le sens du toucher me diras-tu. Et tu aurais raison, mais la sensation n'est pas toujours tangible, c'est cette sensibilité qu'il te manque. Celle qui te donne un picotement à la nuque quand il y a un danger, qui te fait te dire qu'une personne est malfaisante alors que tu la regardes. Tu auras le temps de t'exercer ne t'en fait pas.

Les deux coéquipiers continuaient ainsi d'avancer à travers bois longuement, pendant que Akane s’entraînait sous le silence attentionné de Snow, quelques jours passaient, fais de conversations inutiles, où Snow se montrait avec légèreté, patience et confiance, jusqu'à ce qu'ils arrivaient proche du village qui les attendait. Gi qui se trouvait à ce moment sur l'épaule de Snow eut comme une agitation, ce qui ne trompait guère son ami. Quand sans savoir d'où ni comment, Batz tombait nez à nez avec lui. Le crissement de son armure se fit entendre à la chute, l'épée dans la main se plantait dans le sol sur la longueur alors que Gi poussait un cris strident sous la surprise jusqu'à s'envoler vers une destination qu'il était seul à connaître. L'onde de choc provoqué par la chute fit virevolter la cape blanche et la cape noir, mais Snow restait de marbre et désormais immobile, à côté d'Akane devant l'image d'un Batz sous un casque de bête, comme elle avait déjà pu le voir. Akane l'avait-elle sentit arriver ? Elle seule pouvait le dire...
Le guerrier noir se redressant, fit calmement son rapport à Snow, tandis que celui-ci restait bien sage face à lui. C'était comme si une montagne venait de tomber du ciel, devant un nuage blanc de pureté, scène étrange s'il en était, qui accentuait le contraste entre les deux hommes.

-Je n'ai rien trouvé, pas de lotus noir, pas d'embuscade, pas de piège, la ville a l'air calme et paisible vous pouvez y aller.
-Je te remercie. Tu peux rester aux alentours ? Discrètement ?
-Je savais que c'est ce que tu me demanderais.

Batz portait le regard vers Akane après cela, sous le casque, difficile de dire ce qu'il pensait, l'air bestiale primait sous toute autre inspiration il fallait dire, car cette armure n'avait pas été forgée au hasard. Il lui fit un simple hochement de tête et reposant son épée sur l'épaule, disparu à nouveau dans la forêt d'un seul et puissant bond à faire voler la poussière et la terre. Snow tournait un visage satisfait avec Akane, chose étrange dans une situation qui n'avait rien à offrir de nouveau et pourtant...

-Avec un garde du corps comme celui la, je ne crois pas que nous risquions quoi que ce soit. Bien allons-y, notre client nous attends. Mais tu dis-moi, dit-il en avançant, tu l'avais sentit venir ?

Akane était parfois paradoxale, et quand elle suggérait qu'il pouvait être étrange de parler de discrétion quand Snow en donnait l'ordre à Batz, bien qu'il restait calme, le regard glacialement paisible qu'il lui lançait ne laissait pas vraiment de doute sur la considération qu'il portait à sa remarque. Le timbre, comme l’intonation qui suivait pour réponse ne faisait d'ailleurs qu'ajouter du poids à cela.

-Armure lourde ? Et je suppose que non discret qu'il est, tu l'avais donc vu venir avant qu'il ne soit devant nous n'est-ce pas ?

Mais le visage de Snow se désépaississait directement après cette ironie enfantine et gratuite, affichant plus de clarté, de bonne humeur et d'ouverture. Il tournait ce visage de nouveau souriant vers le village, cherchant vers l'horizon de quoi étayer ce qu'il entendait expliquer à Akane.

-Nous les samouraïs, nous ne dégageons pas de chakra. Du moins, pas plus que le moindre civil, c'est à dire quasiment rien. Hors, c'est la première chose que recherche les shinobis.

Snow se retenait alors de partir, quand Akane lui réclamait d'agir autrement. Ce qu'elle souhaitait et soumettait n'étaient pas tant idiot ou inutile. Et Snow, quoi qu'il ne montrait pas de doute mais plutôt de la réflexion, avec cette habitude singulière qu'il avait de pouvoir s'enfermer en lui-même, se disait que ce n'était peut-être pas en effet si bête de préférer enquêter d'abord et d'aller voir le client ensuite. Cependant, si réellement le pillage commencerait, sinon au moins le risquerait dès que les deux comparses parleraient à leur client, il y avait alors là une occasion d'or qu'il ne fallu pas manquer. Même la séparation évoquer par Akane ne lui paraissait si inutile. Sachant que Batz, même si on ne le voyait pas, veillait présentement sur elle et qu'ainsi sa sécurité lui était plus ou moins assurée.

-Si réellement le fait de parler au client ferait commencer le pillage, alors nous n'aurons qu'à attendre qu'ils viennent piller en se tenant à l'endroit à piller. Mais après tout. Je vais donc aller voir seul le client. Et tu vas aller seul dans le village de ton côté.

Et Snow s'en allait tranquillement sans en dire plus, comme si il était convaincu que Akane saurait de toute façon quoi faire du temps de solitude (fausse solitude en vérité) qui lui était imparti. En prenant quelques pas d'avance il n'oublia pas de lui rappeler cependant.

-Pour me retrouver tu n'auras qu'à utiliser les talents que je t'ai enseigné, du moins si jamais tu me perds.

Grand risque de la part de Snow, qui n'était pas du genre normalement de cette façon, un électron libre et hors de son contrôle. Sa nature insaisissable qui ne permettait pas toujours de comprendre où il souhaitait en venir sans doute, mais aussi, pouvait-on supposer, la volonté de faire la preuve d'une certaine confiance à Akane, même en sachant que son meilleur ami Batz, veillait de toute façon sur elle et le préviendrait en cas de problème.

Snow traversait donc la ville, par une entrée large, très bien entretenue, avec un trottoir et des arbres en cage, un bel agencement comme pour le reste de la ville d'ailleurs ce qui montrait une certaine aisance de la population. Izuno Tokashi le fameux commanditaire de la mission, vivait apparemment dans quartier riche de la cité qui était déjà relativement luxueuse (même si elle possédait des quartiers plus populaires comme dans toutes les villes), sa demeure était une vaste maison, typiquement asiatique qu'on aurait évalué à 3000 koku si l'on parlait en style moyenâgeux, ce qui sous entendait beaucoup d'espace et de nombreux serviteurs. Elle était cerclé d'un petit muret et l'on y pénétrait par une énorme double porte sur laquelle était gravée vraisemblablement le logo de sa société. Quand Snow y vint, elle était ouverte sur un jardin de façade magnifiquement entretenu, un jardin à la japonaise. Des serviteurs étaient d'ailleurs à l'oeuvre pour son entretien quand Snow y pénétrait, ce qu'il trouvait curieux compte tenu de la saison hivernale qui débutait. Immédiatement, Snow fut accueillit par un homme en uniforme de maison, qui devait servir d'intendant, en lui demandant de se présenter et les raisons de sa visite, il ne fut pas bien surpris des réponses et traitait Snow avec la plus grande courtoisie pour le conduire à l'intérieur.

Snow entrait alors dans plusieurs salle successive jusqu'à se faire conduire finalement dans ce qui était le bureau du propriétaire. L'homme qui l'y accueillait avait la quarantaine, une belle barbe bien taillée et une coiffure aussi impeccable de sa tenue à la fois sobre et élégante. Il paraissait être un homme stricte et sûr de lui tout en étant avenant. Il invitait Snow à s'asseoir, mais celui-ci s'y refusait aimablement pour préférer passer directement au vif du sujet après les présentations et formules de politesses d'usages.

-Comme il vous plaira. Vous avez fait bien vite pour venir.
-Kumo sait se montrer réactif.
-Comment comptez-vous procéder ? Et je me figurais que vous ne seriez pas seul.
-Je ne le suis pas. Répondit à cela Snow d'un léger sourire. J'ai d'abord quelques questions à vous poser si vous me le permettez.
-Mais bien sûr, si cela peut vous aider.
-Avez une idée de qui pourrait bien vouloir vous obliger à donner la moitié de vos biens ?
-Pas la moindre. Il y a toujours ces groupes marginaux qui exigent une réforme des structures sociales, mais ici ils sont plutôt pacifistes d'ordinaire.
-Quel genre d'entreprise possédez-vous ?
-Je suis un exposant d'art. Je trouve des artistes et je les expose. Je prends ensuite un pourcentage sur ce qu'ils vendent.
-Je ne vois rien ici qui puisse être répréhensible sur un plan d'éthique.
-Je sais que la richesse peut être mal vue, mais j'ai battis ma fortune honnêtement et je m'efforce d'aider les gens de talents.
-Je comprends. Pourrais-je voir la lettre que vous avez reçu ?

"Mais bien sûr !" Répondait le marchand d'art qui ouvrait une tiroir de son bureau pour y sortir la lettre. Puis, très aimablement il fit le tour de ce bureau pour l'apporter à Snow. Le samouraï l'en remerciant d'une amabilité égale la saisit pour la lire. Il y trouvait une vilaine écriture, sur un papier de mauvaise qualité et une orthographe tout aussi mauvaise. La lettre n'était bien évidemment pas signé et sans entête. Tokashi patientait pendant que celui-ci lisait cette lettre, tout y cherchant tous indices qui pourraient assez sauter aux yeux pour y faire des déductions. La mission ne lui paraissait pas si simple. L'homme qu'il avait en face de lui n'inspirait pas de mauvaises intentions, et semblait être honnête. Il n'était vraisemblablement que l'une des grandes fortunes de la région. Snow restait pourtant de nature méfiante, question de retenue et de recul dans une situation qui pouvait porter à des jugements à la fois hâtifs et erronés. La lettre était courte, et ne donnait pas vraiment de détail hélas. Si ce n'était que l'éducation de celui qui l'avait écrit ne devait pas être "grande". Snow déduisait donc la pauvreté, sinon la classe populaire de l'auteur de celle-ci, car hélas, il était de notoriété publique que riches et pauvres n'avaient pas les mêmes chances dans le long couloir qui menait à l'éducation et à la culture, le talent en effet n'aura jamais suffit dans les structures sociales à faire la différence de fortune entre les individus.

-Hé bien ?
-Je ne vois rien là-dedans hélas qui puisse me donner l'identité de vos maîtres-chanteurs. En revanche, je ne vois là aucune précision concernant les bonnes œuvres à qui l'on vous réclame de donner cette part de votre fortune. Et cela m'étonne, plutôt cela soulève une idée.
-Que voulez-vous insinuer ?
-Que le ou les auteurs de cette lettre, ne visaient ni vous ni un autre particulièrement sans doute, ni un combat précis, si je devais faire une supposition, je me dirais avoir à faire avec une bande de "robin des bois", de "compagnons des pauvres" qui ne ferait pas de distinction entre de bon et de mauvais riches.
-C'est ce que j'avais pensé aussi. Mais il n'y a rien de tel dans cette ville.
-Partout où il y a de la fortune, il y a des idéalistes pour vouloir en refaire une redistribution équitable.
-Équitable ? Posait comme une question menaçante le marchand.
-Il n 'y a pas de sous-entendu ici.
-Vous m'avez l'air de bonne fortune vous-même, je décèle chez vous l'éducation d'un noble. Je suppose donc que vous me comprenez.
-Et pourtant mon sang est celui d'un prolétaire. Pardon, de la roture dit-on.
-N'êtes-vous point officier dans votre régime Kumojin ?
-Je le suis parce que la société militaire reconnait une autre valeur.
-Et quelle est-elle ?
-La valeur elle-même.

Tokashi fixait Snow pendant quelques secondes, cherchant en cela à déceler les réponses qu'il attendait, car en effet, si Snow avait bien fait un léger sous-entendu en se gardant bien d'y faire aussi entendre une insubordination, celui-ci n'était pas aisé à comprendre. La vérité c'était que Snow considérait la limite à la propriété comme illusoire, et le monde comme un champs de bataille où l'on gagnait ce que l'on méritait en fonction des principes qu'on était prêt à mettre sur l'autel de la réussite. Pour lui, toute liberté, quelle qu'elle fut, n'était liberté que si le poing de son possesseur se trouvait en mesure de la protéger. Hors, l'homme face à lui, quand bien même il était honnête et juste, sans le concours de Snow, du village qu'il payait en fait, n'était aucunement capable de protéger son bien, et c'était donc que dans un monde sans les structures pour protéger la sacro-sainte propriété, il aurait tout perdu. Ce qui aux yeux de Snow, dans une optique purement pragmatique et aussi naturelle que la lutte pour la survie, prouvait qu'il ne méritait pas son bien. La lutte des classes avaient toujours été biaisée par cela, parce que pour protéger son bien il faut des armes, pour des armes il faut de l'argent, pour de l'argent il faut des biens. Le visage aimable et souriant de Snow, sa quiétude, déguisait alors parfaitement ses opinions et le marchand rompait le silence à force de ce regard, convaincu qu'il avait face à lui un allié indéfectible du possédant. Snow allait faire son travail, le client et la loi l'y poussait, mais n'allait pas renier pour autant ses convictions profondes.

-Et comment comptez-vous procéder maintenant ?
-Je vais aller là où la fortune manque. Chercher quelles œuvres manquent de fond.
-Et je fais quoi moi en attendant ?
-Je ferais protéger votre maison. Vous n'avez qu'à attendre.
-Elle est déjà surveillée, sinon on m'aurait déjà dépouillé vous vous en douter bien.
-Vous gardez vos avoirs ici ?
-Oui, j'ai un coffre.
-Curieux.
-Non, enfin je ne crois pas.
-Curieux qu'ils sachent qu'il est ici j'entends. Si vous me permettez, je vais maintenant m'atteler à ma tâche.
-Mais faites je vous en prie.

PNJ:

Snow ressortait du domaine sans vraiment d'idée satisfaisante. Le marchand d'art ne semblait pas lui paraître un véreux bonhomme, il était alors difficile de chercher une notion d'a priori manichéenne dans cette affaire. Il n'y avait sans doute pas de bon ou de mauvais dans l'histoire, il n'était, à première déduction et sous la réserve des futurs découvertes de l'enquête, qu'un homme qui avait réussis dans sa vie et qui fut prit au hasard pour assouvir on ne savait quel idéal. Snow avant de partir avait demandé à Izuno Tokashi à quelles œuvres on lui avait demandé de donner la moitié de sa fortune. Et la réponse fut aucune en particulier, compte-tenu de lettre et des réclamations plus précises qui ne vinrent jamais.

Snow soupçonnait donc une sorte de troupe de compagnons des pauvres qui souhaitait adoucir la vie des plus miséreux en prenant l'argent là où il était. Cependant il y avait quelque chose d'étrange dans ce cas précis, c'était que les autres riches de la région n'avaient pas les mêmes soucis, sinon du moins qu'ils n'en avaient fait par à personne. C'est ce que Snow s'était décidé à vérifier et pour cela, il allait commencer par se renseigner sur les fameuses bonnes œuvres. Elles étaient relativement nombreuses dans cette ville, il fallait l'admettre. Snow préférait les interroger elles, pour découvrir si d'autres fonds conséquent avaient été "gracieusement" offerts. Il aurait pu sans doute s'adresser aux riches, mais il doutait de leur coopération, car avouer avoir été extorqué pouvait être préjudiciable pour certaine fortune, d'autant que si c'était déjà payer il serait trop tard. Or, les bonnes œuvres, avec les attributions que Kumo conférait à Snow dans cette mission, étaient tenus de le tenir informer non pas sur l'identité des pourvoyeurs mais au moins sur la quantités des fonds recueillie dernièrement.

Les associations se montrèrent plutôt coopérantes, Snow se devait de l'admettre, même s'il n'ignorait pas que son charme et les subterfuges verbaux qu'il utilisait y était pour beaucoup. Séducteur dans l'âme et quoi que beaucoup en disait, d'une beauté androgyne peu commune, les jeunes-filles que l'on mettait aux accueils de ces entreprises "non lucrative" se trouvaient très influençable. Il apprenait ainsi que les associations caritatives avaient bien reçu beaucoup plus de fond que d'habitude et souvent par des dons conséquents d'une seule traite. Toujours reçus avec grande joie bien sûr et de manière anonyme. Que ce soit anonyme en disait d'ailleurs long, les riches aimaient à faire savoir, directement ou indirectement les dons qu'ils faisaient, pour montrer à leur communauté la nécessité qu'elle avait de les avoir, et faire valoir leur humanisme quand le gain de leur fortune pouvait prêter à confusion quand à la méthode de leur obtention.

Tout cela suggérait qu'il y avait bien eut plusieurs victimes, mais que sans doute moins honnête que le marchand d'art, celles-ci avaient préférées payer plutôt que de se faire juger et épingler dans leur magouille. Rien qui ne pouvait étonner Snow, qui était toujours pragmatique et sans véritable illusion sur l’engeance humaine. Il n'y avait qu'un groupe pour réaliser un pareil coup. Un homme seul n'aurait en effet jamais eut assez de poids pour tout cela. Il s'agissait alors de les débusquer, et là c'était une autre affaire. Snow, n'avait pas encore d'idées sur la méthode à employer, quand alors qu'il avançait dans l'une des rues sombres vers le quartier le plus malfamé de la cité, il sentit la présence d'aura familière. Batz tombait à nouveau lourdement devant lui, du haut d'un toit, tout autour les rares habitants qui avaient vu cela se reculait devant la masse imposante qu'il était, sous le casque bestial qu'il arborait comme un l'expression clair d'un cœur violent et sanglant. Snow plissait légèrement le regard, car il craignait malgré lui que Batz soit là car il avait une mauvaise nouvelle à annoncer sur Akane. Mais il demeurait calme, parce que c'était lui qui était de cette nature.

-Akane a trouvé quelque chose, vers une galerie d'art. Mais elle ne risque rien pour le moment.
-Elle a un flaire incroyable décidément. Répondit Snow tout de même soulagé.
-Du flaire tu crois ? Répondait Batz provoquant.

Snow lui portait un regard haut, un peu trop même il fallait dire, alors que d'ordinaire cette hauteur semblait aussi digne qu'innocente, cette fois elle semblait consciemment opérer dans l'idée de rabaisser Batz qui n'en démordait pas. Autour d'eux, dans ce quartier pauvre, on restait en retrait, en se doutant qu'il s'agissait certainement d'une affaire de shinobi de Kumo et que de toute façon il ne valait mieux pas se mêler de ça.

-Elle est entrée dedans. Il y a vraisemblablement un cambriolage d’œuvres d'art, certainement celle que votre client expose.
-Ne pouvant s'en prendre à sa fortune directe ils s'attaqueraient aux œuvres qu'il fait exposer. C'est plausible.
-Que fait-on pour Akane ?
-Tu penses qu'elle est en danger ?
-Non.
-Je vais prévenir les autorités du village, avec de la chance ces cambrioleurs s’enfuiront et nous pourrons les débusquer dans leur fuite. Mais veille tout de même sur elle.
-Je ne peux pas pénétrer dans le bâtiment de la même façon qu'elle.
-Je te demande seulement de rester assez proche pour entendre et intervenir s'il y a du grabuge.
-Entendu.

Quand Batz commençait à prendre appui sur ses jambes pour décoller vers le premier toit venu, Snow l'interpellait à nouveau, si certes, pour une oreille extérieure à cette relation, le timbre et le ton de Snow étaient calmes et apaisant, pour Batz qui ne s'y trompait pas, c'était réellement un avertissement.

-Même si c'est elle, domine-toi.

Et Batz décollait.

Alors que Batz filait rapidement vers Akane, Snow ne pouvait s'empêcher de trouver la coïncidence frappante. Leur client était un marchand d'art et elle se retrouvait dans une galerie d'art à suivre des brigands. Cependant cela ne correspondait pas tellement aux informations et aux déductions de Snow. Le banditisme, était certes peut-être la solution trouvée pour mettre dans l’embarras le marchand, mais comme toujours le samouraï restait modéré sur les déductions trop hâtive. Snow avait aussi un autre problème, du moins une crainte, il suspectait en effet que le riche marchand put finalement le duper. Alors tandis qu'il se rendait lui aussi, mais plus paisiblement que Batz, vers la galerie d'art, il commençait à se demander si cette affaire ne commençait pas finalement à n'avoir plus ni queue ni tête. Cet événement semblait, selon lui, ne pas "coller" en quelque sorte...

Il était trop malin pour croire à de simples coïncidences, et que cette galerie d'art que Batz lui avait désigné, était justement celle où le marchand exposait les œuvres de ses protégés, était pour lui tellement gros qu'imaginer qu'on tente en plus d'y dérober des tableaux sur lesquels il touchait ses dividendes ne pouvait être qu'en relation avec sa mission, alors que pourtant, cela ne correspondait absolument pas au profil des criminels qu'il pensait avoir déduit.

Aussi, à titre plus personnel, il craignait que Batz ne sache se contrôler si Akane se trouvait en danger. Pourquoi lui laisser le champ libre dans ce cas ? Parce qu'il voulait tout de même le tester. Il n'y avait rien de malsain là-dedans, c'était sa façon à lui de provoquer le destin si l'on pouvait dire. Le risque était parfois payant, et même si Batz entrait dans l'une de ses folies meurtrières, les dommages ne seraient pas si important que cela. La nuit tombait, ainsi, pendant que le trio allait se retrouver, mais sans encore qu'aucun ne sachent réellement dans quelles circonstances.

Loin de Snow, vers la galerie d'art, Batz était maintenant revenu sur le toit, et guettait patiemment la sécurité de sa protégée à lui. Il se contenait pour ne pas pénétrer de force à l'intérieur, de peur de mettre Akane dans une fâcheuse posture ou de ruiner la mission en cours, cependant il était en même temps anxieux de ne pas vraiment savoir ce qu'il pouvait bien se passer à l'intérieur. La seule chose qu'il pouvait faire était d'attendre et de surveiller les sorties en espérant qu'il n'entendrait aucun bruit suspect. Intérieurement il en voulait aussi à Snow, d'avoir conduit la jeune fille dans cette situation, à être seule dans cet endroit pour faire face à ces bandits et cela en lui liant les mains pour ne pouvoir intervenir qu'en cas d'extrême danger. Tournant la tête vers la route d'où viendrait normalement le samouraï blanc, et sachant que celui-ci avait sûrement encore quelque chose à l'esprit qu'il gardait pour lui, il se jurait de lui faire payer si quelque chose devait arriver à Akane.

Lorsque que Snow arrivait vers la galerie, sous les yeux de Batz qui était en hauteur, c'était en marchant paisiblement. Il avait déjà prévenu les autorités de la ville sur son chemin afin qu'elles interviennent le plus rapidement possible. Le samouraï blanc en bas et le chien fou en haut... Rare était les moments où l'on pouvait les voire dans cette posture. Malgré la nuit noire qui était tombée, il irradiait de lumière, cette lumière qui fascinait Batz si souvent alors que lui-même était plutôt enveloppé "subjectivement" dans une ombre.

PNJ:

Batz, observant avec attention ce qu'il se passait dans la galerie, s'efforçait d'être à la fois silencieux et tempéré. Il avait une envie profonde d'intervenir, de balayer d'un seul coup d'épée ces brigands, d'autant plus quand ils étaient aux prises avec Akane, qui même en se trouvant parfaitement capable de les maintenir et de leur tenir tête, pouvait risquer un problème. C'était peut-être aussi la parano de Batz qui déjouait sa raison, à force de craindre pour ceux qu'il aimait, il laissait parler le cœur et la passion au point d'en perdre toutes réflexion et c'était généralement ainsi qu'il devenait la bête sanglante qu'on lui connaissait. Heureusement les ordres de Snow était respectée, et voyant qu'Akane gérait parfaitement la situation, il parvenait à se contrôler. Du moins jusque-là...

Snow attendait à ce moment à la sortie, l'une des sortie tout du moins, tandis que la garde qu'il avait ameuté un peu plus tôt se charger de couvrir les autres issus. Batz sur le toit, suivait les mouvements des brigands, sans omettre de garder un œil sur Akane. C'était après tout son rôle, et même si on lui ordonnait le contraire, il n'était pas certain qu'il ne veille de toute façon de lui-même sur elle. La jeune fille avait fait un beau bordel de toute façon, et le guerrier noir en avait même un peu rit, en voyant qu'elle s'était fait passer pour une sorte de démon à fin de les faire fuir. Elle pouvait être ainsi certaine, et lui aussi d'ailleurs, qu'il ne s'agissait pas de Shinobis, ni d'hommes très entreprenant d'ailleurs. Ils entamaient leur fuite, vers Snow, sans le savoir, et quand ils arrivaient à la porte, c'était par le samouraï blanc tout à fait calme, qu'ils furent accueillit. Snow leur bloquait ainsi le passage. Paisiblement et assuré, qu'ils n'oseraient pas lui rentrer dedans, rien qu'à leur tenue et à leur tête on devinait que ce n'était pas des hommes bien méchants, ni très malins.

Snow les recevait en souriant, presque amusé et un brin charmeur... à l'étonnement des brigands qui ne savaient plus où ils en étaient pour le coup. Son timbre de voix, alors que la nuit tombait était suave à souhait, comme s'il désirait les convaincre sans violence de se rendre.... Pendant ce temps, la garde investissait la galerie, sans oublier de faire un boucan du diable pas possible, pour voir tout ce qui fut déplacé ou emporter... Jusqu'à remarquer les traces de griffes qui leur fit imaginer le pire... eux aussi...

Batz, qui arrivait à l'entrée où Snow avait bloqué la petite bande, décidait de ne pas intervenir sur le moment, pour plutôt observer et demeurait prêt à bondir au cas ou... Il était aussi amusé de la situation, tout en se rappelant que Akane avait quand même eut un sacré flaire, même plutôt une chance inouï d'avoir conduit son équipe jusque-là par ses seuls moyens et ainsi il ne pouvait qu'admettre, que Snow, par on ne savait quel prodige, avait encore prit la meilleure décision... En bas, il n'entendait qu'à peine se qui se racontait, mais assez pour pouvoir en rire lui-même.

-Quelle charmante équipe réunie ici. Vous avez l'air effrayés par quelque chose. Je peux peut-être vous aider ?
-Mais c'est qui ça encore ? C'est une nana ou ou un mec ? Murmurait l'un des hommes à un autre.
-Vous devriez regarder au-dessus de vous. Je crois que vous seriez surpris.

Et les hommes levèrent la tête vers le toit, découvrait, qui dans son armure ajoutée à la nuit, ressemblait véritablement à un démon perché sur les hauteurs à les guetter.
-C'est le monstre ! C'est lui ! S'écriait l'un des hommes.
-Alors messieurs, à qui voulez-vous vous rendre ? Le démon, ou l'ange ?
-T'es un ange toi ?
-Bah ouais, regarde sa tronche ! Comment il brille ! C'est évident ! Pitié ! Sauvez-nous !

Snow portait le doigt, en faisant une petite moue innocente et pure, comme s'il réfléchissait... Ce qui bien sûr était totalement faux... C'est alors qu'il qu'enlevant son doigt de sa bouche et laissant tomber sa mine pensive pour en esquisser une plus inquisitrice, il pointait derrière les brigands, sachant qu'Akane arrivait.

-Demandons à mon assistante ce qu'elle en pense tiens.