Après être sorti du quartier général, je fis signe à Karyuudo qui vint rapidement me récupérer. Je sautai alors sur dos, le laissant ainsi m’emporter jusqu’à chez moi.

- Alors ? Tu as une nouvelle mission ? Il y avait l’air d’y avoir du monde avec toi.

- Ouais, on va devoir voyager un peu, nous rendre au pays de la terre, récupérer des informations… On sera accompagné d’une genin.

D’un glatissement soudain, il me fit part de son mécontentement.

- Ça en devient énervant, ça fait longtemps qu’on n’est pas parti juste entre nous, on va encore devoir mettre des semaines à traverser le continent.

- Je ne sais pas pourquoi on m’a mit avec un équipier, mais ne te plains pas trop non plus. Sois déjà content qu’on ait l’occasion de partir à l’étranger comme ça.

Arrivant chez moi, je sautai de son dos pour récupérer rapidement mes affaires et me changer pour arborer des vêtements moins locaux. La mission n’avait rien d’urgent, même si nous n’avions que trois semaines. Cependant, j’étais tout de même pressé de partir et de changer d’air. Quant à Karyuudo, il pouvait se plaindre autant qu’il ne voulait, je savais très bien qu’il n’attendait que cela depuis des semaines.

Juste avant de quitter mon appartement, je récupérai le dernier morceau de viande qu’il nous restait d’une chasse de Karyuudo du jour précédent. J’en mangeai une bouchée et je lui lançai le reste, qu’il engloutit en quelques secondes. Je remontai alors sur son dos et il s’envola en direction des portes du village.

Arrivés sur place, je restais sur dos tandis qu’il s’était perché sur la grande porte d’entrée. Si j’avais le droit à quelques regards interrogatifs, la plupart des gens du village me connaissaient moi, mon aigle et nos habitudes qui semblaient les choquer. Ma réputation était ce qu’elle était et je dois bien avouer que je ne faisais pas beaucoup d’effort pour la changer. Sur l’instant, ma concentration était restreinte à ma détection du chakra d’Akane, ce qui me permettait de suivre sa trace en attendant son arrivée.

Lorsqu’elle arriva, je sautai de mon perchoir pour la rejoindre.

- Salut Akane ! On s’est déjà rencontré, mais le faire de façon moins protocolaire est toujours plus agréable. Tu es prête pour partir ?

Je me rendis rapidement compte que la jeune fille était très polie. Si cela me faisait dire que sa discipline allait probablement de paire, j’espérais surtout que cela n’allait pas m’exaspérer trop rapidement.

- Pour le moment, je voyagerais avec lui, puis nous prendrons un bateau. Je t’expliquerai tout ça en route.

Je l’invitai alors à me suivre à travers le sentier perdu tandis que Karyuudo s’envolait avant de me rejoindre. Sautant alors sur son dos, je l’invitai à garder une altitude proche du sol pour me laisser communiquer facilement avec Akane. Je me doutais qu’en tant que Gogyou de l’élément fuuton, elle était capable de voler tout aussi bien que nous, mais nous n’étions pas pressés.

Lorsque nous eûmes quitté le sentier perdu et que nous fûmes hors de portée des gardes, je repris mon explication. Je n’avais aucune raison particulière de penser que le faire avant pouvait m’être préjudiciable, mais je ne pouvais rien risquer dans ce genre de mission et je ne faisais pas confiance à grand monde à Kumo.

- On va tout d’abord se diriger en direction de la côté ouest du pays où l’on prendra un bateau pour le pays du fer. De là-bas, on fera une légère pause avant de reprendre la mer en direction de notre destination. Je n’aime pas particulièrement prendre la mer, mais c’est le meilleur moyen selon moi pour arriver à Tsuchi no Kuni sans se faire repérer.

- Tu te moques de moi ?! Tu ne m’avais jamais parlé de bateau !

- Fais pas chier Karyuudo, tu sais bien qu’on n’a pas le choix.

Si j’avais été seul, j’aurais probablement traverser le continent sur Karyuudo sans me poser de question. Ce n’était pas vraiment que je ne faisais pas confiance en Akane, bien que c’était que même le cas, mais c’était surtout que je ne la connaissais pas suffisament pour prendre le risque.

- Comme nous allons au coeur de l’empire, il faudra être sur nos gardes, nous faire passer pour des civils risque de ne pas fonctionner si on croise des senseurs. On avisera sur place, mais en attendant, il faudra rester discret.

Terminant mon explication, je lui fis signe qu’on allait augmenter la cadence. Si nous n’étions pas pressé, ce n’était pas une raison pour perdre du temps inutilement. Karyuudo qui commençait à en avoir marre d’être ainsi restreint dans ses mouvements s’emporta un peu, comme pour se réveiller un peu. Le rythme fut pendant un court moment probablement difficile à suivre pour la Gogyou, mais dans l’état des choses je ne pouvais rien y faire. Il se calma cependant rapidement reprenant une vitesse et une altitude plus habituelles.

Il fallut plusieurs heures pour atteindre un petit village portuaire qui ne figurait même pas sur nos cartes. Quelques ryos suffirent alors pour nous accorder une place dans un navire en direction de notre destination.

Avant de monter de le bateau, je fis signe à Karyuudo qui m’observait au loin de partir. Comme Akane l’avait fait remarqué, s’il savait se faire discret, dans cette situation, c’était difficilement possible. Cependant grâce à sa vision développée, il lui était facile de nous suivre à la trace de très loin. De plus, comme je lui avais indiqué la localisation de notre arrivée en cas de problème. Comme il ne connaissait pas bien le lieu d’arrivé et qu’il avait un léger problème avec les cartes, cela n’allait pas vraiment être précis, mais encore une fois, avec nos capacités, ce n’était pas vraiment un soucis et comme rien ne le différenciait d’un aigle normal pour un senseur, il ne risquait pas grand chose.

Le bateau fut assez lent, mais le trajet n’était pas très long. Toutefois la nuit était tombée lorsque nous arrivâmes à destination. Cela nous arrangeait bien à vrai dire. Il était devenu totalement inutile de faire une pause dans le pays du fer. il fut évidement un peu plus compliqué de trouver un nouveau bateau, mais en sacrifiant l’argent qu’il me restait sur moi pour le reste de la mission, je réussis à nous faire embarquer sans avoir à attendre le levée du Soleil.

Avant de monter dans le navire, j’échangeai mon masque contre une écharpe pour paraître moins suspicieux sans me compromettre totalement. C’était discret et en pleine mer, cela risquait fort de m’être également utile. Un jeune marchand et son assistante se rendant en urgence à Kanazawa pour une affaire importante. Notre couverture était décidée et corroborait avec notre insistance à vouloir arriver rapidement.

Une fois partis, je profitai de l’attente que nous avions pour commencer à parler sérieusement avec Akane.

- Une fois que nous serons arrivés, nous serons en territoire ennemi. Tu le sais déjà, mais si nous sommes repérés, nos chances de revenir au village sain et sauf vont chuter drastiquement. C’est souvent le cas dans les missions comme celles-ci, mais nous ne possédons quasiment aucune information sur les défenses installées dans ce pays. Les premières informations à récupérer sont celles qui nous permettront d’effectuer notre mission à bien. Les systèmes de patrouille, les contrôles, les avants postes sont autant d’information cruciale à obtenir au plus vite. Je ne te cache pas que si trois semaines semblent très peu pour mener cette mission à bien, elles risquent de paraître bien longues là-bas. En attendant, repose toi bien, nous n’aurons probablement pas le temps de le faire avant un moment.

Je sentais bien qu’Akane n’était pas qu’une genin dans mes pattes et à vrai dire, je savais qu’elle n’allait pas me gêner dans ma mission. Cependant, je devais bien avouer qu’avoir un genin dans une mission pareille était assez particulier, je n’avais pas envie d’avoir une nouvelle mort sur la conscience en cas de mauvaise décision.

Le deuxième bateau fut encore plus lent que le premier, mais j’obtins tout de même ce que je recherchais à vouloir partir aussi vite. Nous arrivâmes à destination à l’aurore, l’un des moments où les ports avaient le plus d’activité. Il était difficile de n’être vu par personne dans ce genre d’endroit, mais il l’était encore plus d’être actuellement repéré.

- C’est parti.