Red était plutôt satisfaite du travail de La. Elle avait, pour ainsi dire, comblé ses attentes en non-seulement éliminant ses rivaux, mais également en faisant passer un message pour ceux avenirs. L'histoire aurait pu s'arrêter-là, la Ketsueki aurait pu empocher sa paye, mais la cheftaine nourrissait d'autre projet. En effet, elle tenait à s'assurer de l'efficacité de ses troupes. Au sein du Kyomu il n'y avait pas de lambinage et l'on y trouvait deux catégories d’individus à savoir les compétents et ceux que l'on rangeait dans un sac. Afin de balayer le doute il était important de préciser que la grande tante était passé à un doigt d'entrer dans la seconde catégories. Elle ne devait pour autant pas se reposer sur ses lauriers. Sitôt son travail achevé, une nouvelle convocation lui fut adressée par courrier.

Red l'attendait, non pas dans son bureau, mais dans un immeuble désaffecté que le Kyomu utilisait communément pour rassembler ses troupes avant de les envoyer en mission. Les lieux empestaient la poussière des années passés. La plupart des vitres avaient été brisé, les portes fracassés et les murs tagués jusque dans des angles improbables. La nuit était pleine. Les habitations voisine arboraient leur plus beau apparat de lumière rappela au visiteur ô combien cette ville ne dormais jamais à l'image de ses habitants. Red en était le parfait archétype. Adossé contre un mur, enveloppé dans une veste a capuchon, le visage voilé dans le semi-pénombre par quelques mèches de cheveux, l'extrémité iridescent de sa cigarette tranchait avec l'austérité de cet intérieur. La Ketsueki finit par la rejoindre en entrant dans la pièce d'où soufflait un vent sourd.

-Je vous que vous vous en êtes donné en cœur joie. C'était pour ainsi dire le parfait travail à confier à un Ketsueki. Elle décocha sa cigarette pour la jeter par terre qui vint embrasser la semelle de ses bottes. Mais ce n'était qu'un apéritif. Nous avons un dernier problème du nom de Jagger. Un tueur à gage réputé robuste. Nombreux sont ceux qui auraient pu me remplacer pour ce travail, mais j'ai besoin de me faire la main. Vous m'accompagnerez et m'aiderez tout au long de cette mission.

Il s'agissait là de l'entière vérité. Qu'elle fut Saibogu, cheftaine du Kyomu, ancienne conseillère de Suna, à ce jour elle était avant tout une chasseuse, belliqueuse et sadique, éprouvant régulièrement le besoin d'exprimer sa frustration, d'exulter de frisson meut par une course effrénée. Sentir la mort approcher, effleurer le goût du sang. Nombreux étaient ceux qui l'ignoraient, mais d'une Ketsueki il ne lui manquerait plus que deux ou trois trait physique ainsi que le nom.

-Nous commencerons dans dix minutes. Préparez-vous. Reprit-elle en se positionnant face à la fenêtre.

Le regard perdu dans le vide, elle effleura du bord de l'âme l’immense étendues bétonneuses de la cité noire pavée d'or, étudiant chaque source de chakra au-delà de la norme, pour ensuite les faire concorder avec leurs activités. Ce n'était pas évident lorsque l'on partait de rien pour trouver quelqu'un. Ses informateurs lui avaient affirmés que Jagger se trouvait dans cette partie de la ville et que d'ici l'aube il aurait certainement changé de repère. Autrement dit les deux Kunoichi avaient jusqu'au levé du jour pour séparer la tête de leur cible du restant de son corps. Trois lieux se détachèrent du lot. La cave d'une boîte de nuit, un hôtel ainsi qu'un jeux de ruelle sinueuse entre plusieurs immeubles. Tous ces lieux renfermaient des sources de chakra potentiellement injustifiable pour des raisons encore inconnu.

-La pause cigarette est terminée. Nous y allons. Faites ce que je vous dis et montrez vous discrète.

Les deux silhouettes encapuchonnées filaient sous la pluie battante. La nuit est l'ombre leur allié. Les propos de la Ketsueki l'ont laissé de marbre contrairement à cette intrusion brutale dans son esprit. S'il y avait bien quelque chose qu'elle détestait c'était que l'on cherche à s’immisce dans son esprit. Elle aurait très certainement balayé la connexion mentale d'un revers du subconscient si elle ne s'était pas rappelée qu'il s'agissait du seul moyen de communication que sa coéquipière d'un temps pouvait utiliser. Yami s'étant jadis chargée de sectionner cette langue qui n'avait que trop proféré d'insanité.

Quelque par voir cette La ainsi inchangée renvoyait la Saibogu vers une époque antérieur, là où elle vivait encore au beau milieu d'un désert qui, désormais, ne lui inspirait plus rien de particulier. Elle n'en perdait pas pour autant de vue ses objectifs. Disons simplement que tout ce qui définissait sa vie, son passée et sentiments présentes lui avait été arraché et envoyé de l'autre côté d'un gouffre. Elle n'était que plus distante avec le reste du monde qui l'entourait.

« Limitez-vous en au vouvoiement. Je ne suis pas votre collègue. » Répondit-elle d'un ton neutre dans l'esprit de la Ketsueki.

S'il y avait deux choses que la chasseresse ne supportait pas en ce bas monde. La première étant que l'on se mette en travers de route. La seconde qu'on lui manque de respect à elle ou a un tiers. Et l'adolescente rebelle ne faisait certainement pas partie de ce cercle très fermé de personne pouvant s'autoriser la moindre familiarité avec elle. Pour ainsi dire La ne lui inspirait rien de particulier. Elle n'avait été qu'une nuisance pour Suna à l'époque et en cette nuit Red voulait s'assurer qu'elle n'en serait pas une pour son organisation. Après tout, elle avait déjà tué pour bien moins de raisons que cela.

Arrivant au-dessus d'une ruelle mal éclairée assaillit par cette même pluie battante, le duo de Nukenin se place en hauteur. Red est au bord du vide, sa posture n'est pas sans rappeler la posture d'une gargouille prête à fondre sur ses proies. Le groupe de truand se trouvait dans une cave un peu plus bas. Elle percevait toujours plusieurs sources de chakra et ne savait pas si ces derniers étaient liés à Jagger. Dans le fond cela lui importait peu, elle allait pouvoir s'amuser un peu et ses griffes commençaient à la démanger.

Spoiler:

La pluie battante ne rendait que plus sinistre cette ruelle mal éclairée de la cité de tous les vices. Pour autant, les hommes de mains de Jagger qui montaient la garde à l'extérieur du bâtiment où ce dernier se trouvait, ne bronchaient pas d'un iota, avisant les alentours avec un certain professionnalisme.

Le mercenaire de la Grande Grue était, quant à lui, en pleine réunion dans la grande cave délabrée dans laquelle aucun soin de confort n'avait été apporté : ce n'était qu'un lieu de plus qu'il fréquenterait simplement de passage avant de ne plus jamais y mettre les pieds. Un homme de sa trempe se déplaçait constamment, traînant dans son sillage de nombreux ennemis avides d'en découdre avec celui qui leur avait tout pris.

Femmes, enfants, argent : tout était bon à prendre et possédait une valeur marchande.
Cette négociation ne faisait pas exception bien qu'elle se déroulait dans les règles de l'art, sans coup de surin prompt à la soumission : pour l'instant tout du moins.
Le monde des affaires était impitoyable et les têtes tombaient bien plus facilement que les liasses de billets...

Explications:

La Chasseresse évalue la situation. Pour ainsi dire elle ne s'attendait pas à une telle opposition en face. Il est malheureusement trop tard pour rebrousser chemin. Partir maintenant pour aller chercher des renforts prendrait trop de temps. Jagger aurait le temps de fuir et ne serait sans doute plus jamais traçable. Leur unique chance s'offre à eux. Ils ne doivent pas la manquer. Toujours emmitouflée dans sa tenue de tissue et de cuir, capuchon rabattu sur sa tête pour la protéger de la pluie battante, la démone se prépare, aiguisant ses sens en même temps que ses instincts. Elle ressent les prémices d'une mutation secouer son organisme, mais fait son nécessaire pour garder forme humaine. Seul ses yeux changent. Ils ne sont plus que deux orbites blancs qui se détachent à peine dans la nuit. D'une voix tout juste audible pour la Ketsueki elle lui fait son rapport de la situation. Ils sont nombreux et fort.

-Nous devons nous montrer prudent. Éloignez-vous. Nous élaborerons la suite du plan une fois que je me serais occupée de ses hommes.

Elle compose plusieurs séries rapide de mudra tout en éprouvant une certaine raideur dans ses doigts qui ne demandent qu'à se transformer en griffe chitineuse. Ses capacités sensorielles s'étendent encore. Elle tente de repérer ses principaux ennemis aux milieux de cet attroupement à savoir tous les ninjas senseur. Cela fait elle commence à descendre le long de la façade de l'immeuble, aussi silencieuse qu'une araignée, à surplombant les deux gardes placé à l'entrée. Elle se tenait dans leur angle mort et tirait à profit les intempéries ainsi que la nuit pour ne pas se faire remarquer. Ignorant encore les dangers qui les attends, elle préfère économiser son chakra en évitant d'activer son camouflage visuel. Après une poignée de seconde elle arrive à hauteur des deux gardes. Toujours aussi silencieuse, elle se redresse, toujours accrochée à la façade et dégaine ses dagues qu'elle envoi dans un même mouvement, sectionnant net les colonnes vertébrales des deux hommes. L'on entend simplement le petit grésillement des lames couverte de raiton rapidement étouffé par le son de la pluie battante. Si les deux corps s'effondrent par terre, il n'y aura que très peu de sang, l'assaut assassin visait ce but. Si tout ce passe comme prévu elle scelle les deux cadavres dans des parchemins puis rejoints rapidement les hauteurs pour se mettre à l'abri. Hors de porté de toute éventuel détection.

Le garde shinobi posté à l'extérieur du bâtiment décuplait ses sens pour se préparer à tout. Il voulait être certain qu'aucune menace ne viendrait à les prendre par surprise dans leur dos. Pourtant, il était loin de se douter que cette dernière était bel et bien réelle, plus sournoise encore qu'il n'aurait pu l'imaginer...

En effet, malgré son ouïe très fine, le garde n'entendit pas le moindre son avant de succomber en même temps que son acolyte. Pas même le bruit des armes dégainées ou le clapotis des pas sur les flaques créées par la pluie diluvienne.

La démone avait frappé avec minutie et le déploiement de son chakra pour sonder les alentours était formel : parmi toutes les personnes présentes, seul l'un des gardes qu'elle venait de tuer froidement ainsi qu'un autre se situant non loin de la plus grande source de puissance, possédait des dons sensoriels. Si l'un des détecteurs de présence venait de s'éteindre, il en restait encore un...

Et pourtant, l'alerte ne fut pas encore donnée. Il fallait croire que les sens de celui restant n'étaient pas encore en éveil ou du moins qu'il ne cherchait pas à sonder les présences éventuelles dans la zone, laissant cela à ceux montant la garde en extérieur.
Tout comme celui qui était désormais mort, il se contenta d'affiner ses sens pour être prompt à réagir en cas de nécessité.

Les corps scellés, la Saibogu regagna la sûreté des ténèbres, aussi véloce que l'avait été son assassinat.

Spoiler: