Je rêvais, je le savais parce que mon cerveau était enveloppé dans une sorte de brouillard et je suivais les événements sans aucun contrôle sur mes mouvements. Puis, soudainement, ce fut le noir ainsi que le vide et j’eus l’impression de tomber dans un précipice sans fond pendant une éternité avant que je ne me réveille, en sursaut. Mais qu’est-ce qui avait bien pu causer ce rêve étrange? Frissonnant alors que j’essayais de chasser ces images de ma tête, je me collai un peu plus sur mes ninkens pour un peu de chaleur. Ce fut à ce moment-là que je me rendis compte que quelque ne marchait pas : l’odeur de mes ninkens n’était pas celle de mes ninkens. Dans la pénombre des volets tirés ne me permettaient que de voir une forme, mais je pouvais tout de suite voir qu’ils étaient beaucoup trop petits pour être Akamori et Seimori. Lorsque finalement je replaçai l’odeur des bêtes devant moi, j’eus peine à le croire. Yoi? Shira?

Sans attendre un instant de plus je bondis sur mes pieds et me dirigeai vers les fenêtres pour les ouvrir à la volée. Le spectacle qui s’offrit devant mes yeux fut tout aussi surprenant que terrifiant : mais où étais-je!? Je fis volte-face et regardai la salle dans laquelle j’étais pour venir à la conclusion que j’étais dans une chambre, mais pas la mienne. La compagnie des ninkens de Shizu-chan laissait supposer que j’étais chez elle, mais que faisais-je ici? Que s’était-il passé la nuit dernière? Je ne me rappelais pas d’événements qui auraient pu causer ce résultat, aussi commençai-je à me diriger vers la porte pour aller discuter avec mes hôtes. Je passai rapidement à côté d’un miroir, mais pas assez vite pour que je ne vois pas la silhouette qui s’y refléta du coin de l’œil. Je m’arrêtai net dans mes mouvements, reculai de quelques pas et fis face au miroir, estomaqué. J’étais devenu Shizu-chan! Je me pinçai à plusieurs reprises pour être certains que je n’étais pas dans un de ses rêves dans des rêves, mais je ne me fis seulement mal. Cela m’amenait qu’à une seule conclusion : j’étais prisonnier dans le corps de Shizu pour une durée indéterminée.

Évidemment, j’étais le seul à le savoir puisqu’aux yeux de ses ninkens j’étais bel et bien Shizu, je ne pouvais donc parler de cela à personne pour ne pas passer pour une folle... je veux dire un fou, je suis toujours Takeo, mais dans le corps de Shizu. Dans un éclair de génie, je me dis que si j’étais dans le corps de Shizu, cette dernière devait forcément être dans le mien. Bien sûr! Tant que je restais avec Takeo… euh, Shizu, nous pouvions travailler ensemble pour trouver une solution. Sans rien dire à personne, je sortis par la fenêtre, roulant sur moi-même lorsque j’atterris au sol, et pris la direction de la Résidence Inuzuka. Une chance que j’étais déjà dans le quartier Inuzuka, cela me prendrais beaucoup moins de temps retrouver ma demeure. Tournant quelques coins de rues, saluant ceux qui semblant me reconnaître du regard, lorsque soudainement une voix s’éleva derrière moi.

- Shizu! Shizu! Veux-tu bien m’attendre!?

Ce ne fut qu’à la deuxième fois que je me rappelai que c’était moi Shizu et je compris soudainement que ma pire crainte venait de se réaliser. Moi qui avait voulu me rendre jusqu’à mon corps le plus subtilement possible, voilà que je me faisais interpelé par une inconnue à en juger le timbre de voix qui connaissait Shizu. M’arrêtant finalement, je me tournai pour faire face à la personne que je devrais convaincre qu’aujourd’hui n’était pas la meilleure journée pour… pour peu importe ce que cette personne me voulait.

Spoiler:

Izumi. De toutes les personnes que je devais rencontrer, je devais me retrouver face à Gekei Izumi, la meilleure amie et coéquipière de Shizu. Cela partait déjà mal que je n’ai pas reconnu sa voix alors qu’elle me criait d’arrêter, il ne faisait aucun doute que j’aurais maintenant à avoir une conversation avec elle. Le seul hic, c’était que contrairement à celle dont j’avais pris l’identité qui devait mieux la connaître que bien des gens, je ne connaissais absolument rien de la jeune Gekei. Les conversations risquaient d’être intéressantes. Je me rendis alors compte que je devais avoir l’air dans les vapes et repris rapidement un semblant de normal alors que je souriais à Izumi-chan qui me rattrapait finalement. Je laissai glisser la pique ne voulant pas m’embarquer dans des batailles inutiles et me contentai de l’écouter seulement pour me rendre compte qu’elle avait vu l’acrobatie que j’avais faite pour sortir de ma chambre. Je ris et essayai de ne pas le faire sonner trop nerveux alors que je lui répondais.

- Hahaha… tu as vu ça? C’est …euh… ça fait partie de mon nouvel entraînement, ouais. Flexibilité, souplesse, tout ça. Ça va m’aider pour mes esquives, voilà.

Et merde, j’improvisais au fur et à mesure. Peu importe comment je voulais le faire sonner, j’avais décidément l’air louche, ou pas totalement dans mon assiette. Ne pas être celui à qui cela arrivait, je suspecterais tout de suite quelque chose. Toutefois, s’il y avait bien quelque chose dont elle ne devait pas se rendre compte, c’était que je n’étais pas réellement Shizu-chan. Vous imaginez-vous de quoi j’aurais l’air, quelle image cela donnerait de moi? Le chef de clan qui s’amuse à prendre le corps des jeunes filles de son clan. Juste à y penser j’ai vomi un peu à l’intérieur de moi-même, aussi chassai-je rapidement ces pensées et me reconcentrai sur la Gekei devant moi. Maintenant que je ne pouvais plus me permettre de jouer la carte de la discrétion, je devais jouer la carte de l’imitation. Peu importe où cela me mènerait, je devais me faire passer pour Shizu jusqu’à ce que je trouve une solution.

- Mais maintenant que tu es là, je peux bien sauter une journée. Ce n’est pas une journée qui a tué personne, ha ha ha! Bon, qu’est-ce que tu es partante de faire? C’est toi qui choisis.

Bon, cela avait déjà un peu plus d’allure. J’avais moins l’air sur le bord de la crise de nerfs et je prenais tranquillement confiance en moi. Je n’avais pas côtoyé souvent l’Inuzuka, mais je l’avais rencontré assez souvent pour savoir un peu à quoi m’en tenir comme modèle. Maintenant, il ne fallait que croiser les doigts pour que l’instinct d’Izumi-chan me trahisse; les Gekei étaient reconnus pour être particulièrement perceptifs. De toutes les personnes, il avait fallu que je tombe sur celle qui avait le plus de chances de me débusquer. Quelles étaient les chances? J’étant tant préoccupé à sauver ma propre peau que je ne m’étais même pas rendu compte que mes ninkens – ou plutôt ses ninkens – qui suivaient Shizu-chan comme Aka et Sei me suivaient n’étaient pas avec moi. D’un autre côté, je ne les voulais pas avec moi puisque s’ils y avaient des personnes qui avaient encore plus de chance que la Gekei de se rendre compte de la supercherie étaient les chiens-ninjas de la jeune Inuzuka. Coûte que coûte, je devais empêcher Izumi d’aller chercher Yoi et Shira, sinon les trois ensemble j’étais cuit.

Même étant celui qui avait dit cela, j’avais de la difficulté à me croire. Un entraînement, vraiment? Mais bon, c’était la première chose qui m’était passé par la tête et c’était toujours mieux que de lui dire la vérité, bien que je doutais qu’elle m’aurait cru quand bien même je lui disais. Je ne connaissais pas beaucoup de gens qui croirait quelqu’un lui disant qu’il était prisonnier dans le corps de quelqu’un d’autre. Au mieux, je finirais dans l’aile psychiatrique de l’Hôpital de Konoha et pour être franc avec vous c’était quelque chose que je préférais éviter si je le pouvais. Malheureusement, la jeune Gekei ne fut pas plus dupe que moi devant mes paroles et me regarda drôlement pendant quelques secondes. Je sentais son regard lourd de suspicion sur moi et je devais tout faire pour ne pas trahir mon malaise. Quoi qu’il arrivait, je devais garder mon calme et éviter que Izumi-chan pense que j’étais quelqu’un d’autre que Shizu.

Mon manque de connaissance sur la meilleure amie de Shizu joua au final contre moi puisqu’il s’avéra que la jeune femme semblait experte en tout ce qui avait rapport d’évasion des parents et avait donc reconnue immédiatement ce que je faisais. Je me retins je me mordre la lèvre, ce qui aurait aussitôt trahi ma culpabilité, et fus plus qu’heureux lorsqu’elle ne posa pas plus de questions. J’ignorais à quel point les deux jeunes femmes étaient proches, mais j’étais reconnaissant qu’elle ne veuille pas plus en savoir. De cette façon, cela m’évitait d’avoir à mentir plus longtemps à Izumi et ainsi de m’empêtrer dans mes mensonges. Je sautai aussitôt sur l’occasion pour changer de sujet et lui demander ce qu’elle voulait faire maintenant qu’elle était ici. Son arrivée avait été tout à fait imprévue et je voulais donc lui laisser l’avantage sur ce point. Qui sait si elles n’avaient pas quelque chose de planifié dont j’ignorais l’existence?

En réalité, la jeune Gekei voulait simplement discuter avec son amie à propos d’une chose incroyable qui lui était arrivé. Bien que je sois intrigué, j’appréhendais tout de même ce dont nous allions discuter. Et si c’était une de ses discussions de filles dont j’avais souvent entendu parler? Lèverais-je le voile sur un des plus grands mystères du monde? Avant de pouvoir aller plus loin, toutefois, Izumi-chan me proposa d’aller poursuivre la conversation dans un petit salon de thé juste à côté de nous. Sans hésiter une seule seconde, j’acceptai son offre et ensemble nous nous dirigeâmes vers le salon. Elle avait définitivement raison sur ce point : discuter au froid était loin d’être la chose la plus agréable. Une fois rentrés dans le salon de thé, nous nous dirigeâmes vers une table et saluai de la façon la plus naturelle que possible le propriétaire du salon. C’était un gros coup que je faisais là puisque je n’avais aucune assurance qu’ils me connaissaient réellement, mais le salon était littéralement à côté de chez Shizu alors j’avais joué le tout pour le tout. Si cela fonctionnait, Izumi serait d’autant plus convaincue que j’étais la vraie Shizul; il fallait être idiot pour ne pas s’être rendu compte qu’elle commençait à avoir ses doutes.

- Bon, de quoi voulais-tu me parler?

Apprenant peu à peu de mes erreurs, je commençais à comprendre que le moins j’en disais le moins je pouvais me compromettre. Cela serait d’autant plus facile puisque la jeune Inuzuka que je devais personnifier n’était pas du genre à tourner autour du pot. D’un geste de la main, je demandai deux boissons au propriétaire qui s’empressa de mettre une théière sur le feu. Je reportai alors mon attention sur la Gekei et sur ce qu’elle avait à me dire. J’affichais un air naturel et calme, mais à l’intérieur la nervosité me nouait l’estomac. De quoi voulait-elle bien parler avec Shizu? Cette question me hantait depuis qu’elle en avait fait mention et j’étais bientôt sur le point d’avoir une réponse. J’espérais toutefois que je n’allais pas regretter ma curiosité.

Maintenant que nous y étions finalement, c’était comme si Izumi se mettait à hésiter de m’en parler. Pendant quelques instants je me demandai si ce n’était pas parce qu’elle s’était rendu compte qu’elle n’avait pas la vraie Shizu devant elle, mais avant que la panique me prenne je chassai ces pensées et me reconcentrai sur la Gekei. J’allais essayer d’en savoir plus sur ses états d’âme lorsque je me rappelai que je n’étais plus dans mon corps et donc que je n’avais plus les mêmes capacités. Je devrais donc attendre que la jeune femme se décide à vider son sac pour savoir ce qui la torturait ainsi. Pour ne pas montrer mon trouble, je tins ma tasse avec mes deux mains et prenais des gorgées à un intervalle que je voulais régulier. J’étais impatient de savoir ce qu’elle avait à raconter d’aussi important à Shizu-chan, mais je ne voulais pas la pousser de risque de faire l’opposé et qu’elle se referme sur elle-même. Tout de même, cette attente me tuait!

Finalement, Izumi-chan prit une grande respiration et lâcha ce qui était sur sa conscience. Au début je ne comprenais pas du tout ce qui lui était arrivé et avait même un peu peur de savoir ce qui lui était vraiment arrivé, mais je fus heureux d’avoir attendu puisque la suite me jeta par terre. Enfin, je serais tombé par terre si je n’avais pas déjà était assis, mais c’était pour dire. Pour la première fois depuis que je m’étais réveillé, je pouvais autant être Takeo que Shizu pour montrer ma surprise la plus totale. Non seulement était-ce pas du tout ce à quoi je m’attendais, mais… sérieusement!? Je ne serais pas le seul à qui cela serait arrivé? Selon ce qu’elle disait, cela lui était arrivé quelques jours plus tôt. Comment cela se faisait-il que cela se fasse avec autant de décalage? Serait-ce l’œuvre d’un fauteur de trouble en série? Plein de questions assaillaient mon esprit maintenant que je savais que mon cas n’était pas isolé, mais pour mon bien je ne devais rien laisser transparaître.

- Dans son corps… littéralement? Et ce n’était pas un rêve?

Alors que les mots sortaient de ma bouche, j’eus un léger pincement au cœur en lui mentant ainsi, mais cela pouvait après tout être seulement une coïncidence. Peut-être qu’Izumi avait seulement rêvé qu’elle était dans le corps de quelqu’un d’autre? Au moment où je me disais cela et que je prenais une gorgée de thé – encore une fois dans une tentative de paraître normal – je dus me rendre à l’évidence que je me menais moi-même en bateau. Bien sûr que cela ne pouvait pas être une coïncidence et bien sûr que cela n’avait pas été un rêve. Les cas étaient beaucoup trop semblables pour ne pas voir la ressemblance si ce n’était pas la corrélation. Déposant ma tasse sur la table, je soupirai avant de lever le regard et de croiser celui d’Izumi.

- Laisses faire, ce n’est pas important. Tu n’as pas besoin de répondre, parce que je connais déjà la réponse. Je pris une petite pause, incertain de comment continuer. C’était si difficile à dire! Bon, je n’irai pas par quatre chemins… Izumi, promets-moi de ne pas flipper... parce que ce n’est pas Shizu que tu as devant toi. Il m’arrive exactement la même chose qui t’es arrivé, je me suis levé ce matin dans un corps qui n’était pas le mien.

J’essayai de mettre le plus de conviction que je le pouvais dans ma voix afin qu’elle ne pense pas que j’étais en train de lui faire une mauvaise blague. Je ne connaissais pas le sens de l’humour ni de Shizu ni d’Izumi, il m’était donc impossible de savoir si c’était le genre de blague qu’elles se faisaient entre elles. Cette fois-ci, par contre, ce n’était pas une blague – loin de là – et maintenant que j’avais quelqu’un à qui cela était arrivé devant moi, peut-être pourrais-je essayer de trouver un moyen de retourner dans mon propre corps. Avant que je puisse faire tout cela, je devais avant tout convaincre la Gekei et la mettre de mon côté. Si elle ne me croyait pas, j’étais foutu. Dans quelques instants, je saurais si j’avais bien fait de tout lui révéler ou si tout ce que j’avais réussi à faire c’était de l’énerver.

La première chose que la Gekei fit en entendant ce que je venais de lui révéler fut d’ouvrir les yeux jusqu’à ce qu’ils aillent la taille de soucoupes et pendant un bref instant je crus que je l’avais totalement perdu. Je sentis la panique m’envahir et j’eu presque envie de prendre la poudre d’escampette là, maintenant. Heureusement, le bon sens prévalut puisque je restai fermement assis sur mon siège et grand bien m’en fit puisque quelques instants plus tard Izumi-chan prononçait les mots que je voulais tant entendre : je te crois. Elle ignorait qui se trouvait dans le corps de son amie, mais au moins je savais que j’avais quelqu’un de mon côté dans cette drôle d’aventure. Drôle, qu’est-ce que j’étais en train de dire là? Il n’y avait rien de drôle dans ce qui m’arrivait; jusqu’à preuve du contraire, j’étais condamné à vivre dans un corps qui n’était pas le mien. Alors que j’étais en pleine réflexion, mon amie de fortune – enfin, nous n’étions pas réellement amis, mais techniquement elle était l’amie de Shizu alors je ne savais plus trop où ce que cela la plaçait – me fit revenir à la réalité en essayant de trouver mon identité. Avec une précision qui ne pouvait qu'avoir lien avec son côté animal, elle arriva à déduire que je faisais partie de son clan. Un mince sourire apparut sur mon visage malgré moi, me disant qu’au final il ne servait à rien de cacher qui j’étais réellement.

- Digne de ton animal totem; tu as un de ses flairs, Izumi-chan. Entendre ma façon de m’exprimer depuis la bouche de Shizu était quelque chose de vraiment particulier. Je suis Takeo, son chef de Meute.

Je me tus alors que je laissais ma révélation faire son chemin chez la Gekei et je pris une gorgée de façon naturelle pour la première fois depuis que le thé était arrivé. J’ignorais comment Izumi allait réagir lorsqu’elle allait finalement réaliser que Shizu se trouvait présentement dans le corps de son chef de clan, mais pour ma part cette pensée n’avait pas quitté mon esprit depuis que je m’étais rendu compte de ce qui se passait. Toutefois, chaque chose en son temps; je ne voulais surtout pas avancer dans le noir. C’est alors qu’un détail me revint en mémoire et il prit soudainement une signification bien plus importante : Izumi-chan elle-même était passé à travers cela! Maintenant que je savais que je pouvais compter sur elle pour ne pas me prendre pour un fou, elle devenait une alliée pour résoudre ce problème et toute une alliée! Ne pouvant me retenir plus longtemps, je déballai à la Gekei la conclusion à laquelle j’étais venu.

- Dis, Izumi, je n’ai pas mal entendu lorsque tu as dit que cela t’était arrivé également, n’est-ce pas? Comment as-tu fait pour finalement retourner dans ton corps? Penses-tu que tu pourrais m’aider à en faire de même?

J’essayai de ne pas trop mettre de supplication dans ma voix – ce n’était après tout pas une attitude qui seyait à un Jônin de Konoha – mais je ne pense pas avoir fait un très bon travail. Après tout ce n’était que ce que je souhaitais le plus : que je puisse retrouver mon corps. Cependant, je savais mieux que de formuler ce souhait à voix haute puisqu’il fallait souvent faire attention à ce que l’on souhaitait. Je ne voulais pas améliorer mon cas au détriment de celui d’un autre, car c’était souvent de cette façon que cela fonctionnait; le bonheur des uns fait le malheur des autres. Quand on savait que les autres faisaient ici référence à Shizu-chan, c’était quelque chose que je souh… que je tenais à éviter si possible. Après tout, quel genre de chef de Meute ferais-je si je mettais mon bien-être au-dessus de celui des membres de ma meute?

Une fois mon identité déclinée je crus voir passer quelque chose rapidement sur son visage, mais cela disparut trop vite pour que j’arrive à le déchiffrer. Au lieu, je reçus un sourire empathique de la jeune femme qui compatit alors avec ma situation. Elle avait raison de dire que c’était dur, car non seulement l’était maintenant mais cela le resterait pour toujours! Qu’étiez-vous en train de croire, que je pourrais magiquement oublier cette journée et faire comme si rien ne s’était passé avec Shizu-chan? Bien sûr que non! D’une façon que je ne l’aurais jamais cru possible, ma relation avec elle avait changée. Elle n’était plus qu’une simple membre de la Meute, elle était… je ne savais même pas ce qu’elle était rendue. Je laissai ces pensées de côté pour y revenir plus tard et me reconcentrai sur la Gekei devant moi, qui se disait ravie de me rencontrer malgré les circonstances. Non, effectivement, ce n’était pas les meilleures, mais je lui retournai tout de même d’un lent hochement de tête.

- Je ne te cache pas que j’aurais également préféré te rencontrer d’une différente façon, mais le plaisir est le mien.

Nous restâmes ainsi quelques instants en silence jusqu’à ce que je vienne finalement à la conclusion qu’Izumi-chan, ayant vécu la même situation que moi, pouvait être à même de m’aider à me sortir de la mienne. Qu’elle soit dans son propre corps était la preuve qu’elle était arrivée à se sortir de là, elle pourrait très bien pouvoir me dire comment elle avait fait. Je sus toutefois très vite que les choses ne se passeraient pas comme je l’avais prévu – comme cela arrivait souvent – lorsque je la vis passer sa main dans ses cheveux. Déjà en partant ce genre de signe non-verbal n’était jamais très encourageant, mais quand il était accompagné d’un petit soupir là on savait que nous allions être déçus. Je n’avais peut-être plus la capacité de sentir les émotions, mais je n’étais pas assez bête pour ne pas reconnaître quand on allait se faire annoncer une mauvaise nouvelle.

Sans doute dans un effort d’alléger la déception, la jeune Gekei tourna autour du pot en me racontant un peu son expérience et ne pus m’empêcher d’arquer un sourcil lorsqu’elle mentionna Natsuki-san voulant essayer le pouvoir de la jeune femme. Avant que je ne puisse lui demander plus de détails, elle me livra finalement la fatidique nouvelle, à savoir qu’elle ne pourrait pas m’aider à me sortir de ma situation. Elle ne semblait pas se souvenir de ce qui s’était passé ni de comment ils avaient fait et bien que je ne lui en voulais pas je ne pouvais qu’être déçu d’entendre cette nouvelle. Je pris une gorgée de thé, comme si avaler quelque chose m’aiderait à avaler le fait que je retournais à la case départ.

- Je vois… dommage. Cela aurait sûrement été trop facile, dis-je avec un petit rire duquel je ne pus cacher une certaine amertume. C-ce n’est pas contre toi, ne te sens pas mal; j’aurais juste aimé me sortir de ce pétrin le plus rapidement possible.

J’avais réalisé que mes paroles pouvaient paraître offensante aussi m’étais-je aussitôt repris pour faire comprendre à la Gekei que ce n’était pas contre elle que j’en voulais. Certes, si elle avait pu se souvenir de ce qui s’était déroulé cela m’aurait été d’une grande aide, mais je n’étais pas égoïste au point de ne penser qu’à mes propres problèmes. Peu importe ce qui s’était passé entre le Nara et elle, peut-être valait-il mieux pour elle de garder ces événements derrière elle. J’étais donc de retour à me fier à mon instinct, même si maintenant je n’étais plus seul dans ma quête. Je restai silencieux plusieurs minutes et pensai à diverses avenues que je pouvais emprunter. Bien sûr, à voir l’état dans lequel j’étais je pouvais tout de suite penser aux Yamanaka – je pouvais tout de suite penser à un en particulier qui aimait bien jouer des tours – mais quelque chose me disait qu’ils n’étaient pas en cause. On pourrait également penser à un genjutsu, mais cela allait bien au-delà de l’illusion pour encore le considérer. Petit à petit, les possibilités s’éliminaient d’elles-mêmes.

- Tu n’aurais rien fait de particulier la journée avant… que cela n’arrive?

Je me versai une nouvelle tasse de thé et attendit qu’Izumi-chan réponde, voir si cela pouvait donner quoi que ce soit. En toute honnêteté je ne m’attendais pas à retirer grand-chose de cette question, mais cela meublerait le silence et qui sait si une petite information pourrait résonner avec ma situation. En comparant nos deux expériences, peut-être arriverions-nous à trouver les choses en commun ce qui nous rapprocherait de la vérité sur cette histoire.

Étant donné les circonstances, Izumi-chan eut la bonne idée de ne pas essayer de revenir sur mes paroles et se contenta simplement d’ajouter seulement qu’elle aurait aimé plus m’aider. J’entendis aussitôt la sincérité dans ses paroles et me détendis légèrement. Peu importe si elle pouvait m’aider ou non, ce n’était pas de sa faute que je me retrouvais dans une pareille situation et cela serait donc ingrat de ma part de ressortir toute ma frustration sur elle. Je lui souris en retour, tout de même heureux au final d’avoir trouvé quelqu’un avec qui traverser ces moments troublants. N’empêche, cela aurait pu être bien pire que de trouver non seulement quelqu’un qui te croyait, mais à qui cela était également déjà arrivé. On pouvait dire que j’avais été chanceux dans ma malchance. Même si la Gekei ne pouvait pas m’aider avec ses souvenirs, j’étais persuadé que cette dernière pouvait m’apporter une aide précieuse pour mon problème.

Même si la jeune femme ne se souvenait plus de cette drôle de journée, je restais convaincu qu’il devait y avoir un lien entre nous deux. J’ignorais encore où cette corrélation se trouvait, mais nous devions bien avoir fait la même chose, été au même endroit ou avoir vu la même personne à un moment ou un autre dans les derniers jours. Je la questionnai alors sur son emploi du temps de la journée avant son accident, à savoir si elle n’aurait fait de particulier. C’était dans ce genre de petits détails que l’on pouvait trouver notre salut. En attendant sa réponse, je commençai moi-même à me repasser en tête tous les endroits où j’étais allé en partant par hier. Je m’arrêtai toutefois bien rapidement lorsque la jeune femme réfuta mon hypothèse en ne soulignant aucuns événements qui sortaient de l’ordinaire. Encore une fois la déception m’envahit, mais je fais un meilleur travail que plus tôt pour le cacher; c’était que je commençais à en avoir l’habitude. Lorsqu’elle me retourna la réponse, je me contentai d’hausser les épaules.

- Oh, non, rien de spectaculaire. Je me disais simplement que nous n’avions certainement pas été choisi comme cible par le simple fruit du hasard et que, conséquemment, nous avions sans doute soit entendu ou fait quelque chose, soit entendu ou vu quelqu’un pour nous mettre dans cet état. Je pris une petite pause pendant laquelle je soupirai faiblement. Sauf que si rien ne te frappes comme sortant de l’ordinaire, on ne va passer notre après-midi à passer nos emplois du temps au peigne fin.

Il y avait une certaine lassitude dans ma voix, comme si peu à peu je commençais à me faire à l’idée que peu importe ce que je voulais faire, rien ne m’aiderait à retourner dans mon corps d’origine. C’était comme si le Destin me disait de me laisser porter par le courant et que, tôt ou tard, tout rentrerait dans l’ordre, mais la partie rationnelle de mon cerveau refusait de simplement s’en remettre au futur. Cette partie de moi, elle, voulait coûte que coûte essayer de trouver une solution malgré les résultats peu probants que j’avais eu jusqu’à date. Ce n’est à ce moment que je réalisai tout le stress dans lequel je me mettais à essayer d’échapper aux autres, à essayer de trouver une solution à mon problème, à me soucier de ce qui allait m’arriver. Voulais-je faire pousser des cheveux blancs à Shizu à m’en faire autant? Comme si un voile se levait finalement de devant mon regard, je compris que cela ne servait à rien de s’en faire puisque, de toute évidence, j’étais parti pour rester un moment dans cet état. En fin de compte, je vais devoir me laisser guider jusqu’à la solution.

- Dis-moi, Izumi-chan, qu’avez-vous l’habitude de faire, Shizu et toi? Selon toute vraisemblance ce n’est pas tout de suite que je vais retrouver mon corps alors autant se changer un peu les idées tant qu’à se faire du mauvais sang à ce sujet.

Je lui offris un sourire éclatant, ayant retrouvé un peu de ma bonhommie habituelle. Tant qu’à ne rien pouvoir faire pour ma situation, autant passé le temps sans avoir cela constamment sur la conscience. La meilleure façon que j’avais trouvée de faire ça était de m’amuser comme Shizu-chan le faisait avec son amie. Je pourrais ainsi me promener dans les rues du village avec la Gekei sans craindre qu’on m’apostrophe et cela me permettrait de vivre quelque chose de nouveau. Si j’avais déjà eu leur âge et avait fait tous les coups avec Tenshi, peut-être que les jeunes filles occupaient leur temps différemment. Aucune des deux kunoichis ne me paraissaient comme du genre soirée pyjama, mais je pouvais toujours être surpris.

Faisant de mon mieux pour ne pas avoir l’air abattu, j’ignorais si le résultat était concluant alors que j’exposai à la Gekei mon point de vue. Mieux valait ne pas perdre notre énergie sur quelque chose qui risquait au final de ne rien donner. Non pas que j’étais pessimiste, mais je ne voulais dépenser mon énergie à essayer de trouver une aiguille dans une botte de foin puisque cela revenait presque à cela que d’essayer un petit moment dans toute une journée. C’était faisable, certes, et peut-être même qu’à la longue nous finirions par trouver quelque chose de commun à nos deux journées, mais franchement je ne tenais pas à repasser ma journée de la veille au peigne fin. Qu’elle ait été sincère ou qu’elle ait préféré ne pas me contredire, Izumi-chan abonda tout de même dans mon sens et j’hochai la tête lorsqu’elle renchérit que cela ne ferait que nous déprimer. Elle avait raison sur ce point, déjà que le prospect de passé ma vie dans le corps de la jeune Inuzuka était déjà bien assez déprimant je ne voulais pas non plus me retrouver de nouveau devant un cul de sac.

Après plusieurs minutes de réflexion, je finis par me dire que si je pouvais rien faire pour m’aider à me sortir de cette situation je n’avais d’autre choix que de vivre avec pour l’instant. Aussi étrange que cela me parut, je demandai alors à la Gekei ce que les deux jeunes femmes avaient l’habitude de faire quand elles étaient ensemble. Autant cela allait nous changer les idées que cela allait nous occuper et même que cela redonnerait peut-être un peu de normalité dans cette journée. Pas qu’il y ait quelque chose de normal dans le fait de changer de corps avec quelqu’un, mais en faisant des choses que cette personne faisait habituellement au moins cela rendait les choses moins pire pour Izumi si ce n’était pour moi. Après un court instant de réflexion, la jeune femme finit par me dire que soit elles discutaient, qu’elles s’entraînaient ou qu’elles allaient passer du temps à courir dans les bois. On rayait donc de la liste les soirées pyjamas, comme je me le disais, et aussi les sorties dans les magasins rajouta la Gekei. Je pris moi aussi quelque temps à réfléchir avant de répondre.

- Avec la météo je suis pas attiré vers les bois et je ne pense pas qu’il s’agisse d’une bonne idée de m’entraîner dans un corps qui ne m’est pas familier, je crois donc que je vais rester ici et discuter avec la meilleure amie de Shizu-chan. Disant cela, je pris une petite gorgée de thé en essayant de trouver quelque chose à lui demander pour faire la conversation. Alors, qu'est-ce que cela te fait d’être Chûnin?

Cela faisait quelques mois, si je ne me trompais pas, que Shizu et Izumi était passée au grade de Chûnin après un examen que j’avais entendu avait été très éprouvant. Je me rappelle que de mon côté mon ascension en tant que Chûnin avait été très importante pour moi puisqu’avec un sensei absent, Tenshi et moi avions été remis à nous-même pour nous préparer pour cet examen; j’avais donc été fier de voir que nos entraînements n’avaient pas mené à rien. Également, les responsabilités d’un Genin et d’un Chûnin n’étaient pas les mêmes et les attentes non plus, je me demandais comment la jeune femme se sentait face à tout cela et si elle avait été capable de s’ajuster. Peut-être que je parviendrais à l’aider un peu si jamais elle se sentait submergé par le tout.

Alors que je posais ma question à la jeune femme, je vis son regard se voiler et je compris qu’elle était encore un peu mitigée sur la question. Je ne doutais pas que cette dernière était heureuse du gage de confiance que cela lui montrait, mais cela ne s’était pas fait sans un certain prix. J’ignorais de quoi il s’agissait et je ne pousserais pas à moins que celle-ci ne le dise d’elle-même. Ce genre d’épreuve pouvait être très rude et il y avait certaines choses qu’il valait mieux laisser sous silence. La Gekei resta silencieuse quelques instants tandis qu’elle était envahie par les diverses émotions que cela provoquait chez elle, puis je vis son regard se concentrer sur moi. Lorsqu’elle me répondit, un petit sourire apparut sur mes lèvres. On ne pouvait échapper aux blessures de guerre et ce même lorsque nous étions Genin, c’était le genre de leçon que je trouvais importante d’inculquer tôt à nos recrues. Même si c’était tout ce qu’elle retenait de cet examen, celui-ci n’aurait pas été en vain. Je méditai également quelques instants lorsqu’elle me retourna la question avant de lui répondre.

- Bien sûr que je suis fie–

À peine avais-je commencé qu’Izumi-chan me coupait brutalement la parole pour me dire d’attendre. Interloqué et un peu irrité sur le coup je devais l’admettre, mon irritation s’évapora cependant bien rapidement lorsque j’entendis ce qu’elle avait de si important à dire. Peu importe ce qui l’avait déclenché, la kunoichi venait de subitement se rappeler d’un fragment de sa journée d’hier avec Natsuki-san. Selon ses souvenirs, sa mésaventure avait eu lieu à cause du premier Yamanaka qui réapparaissait à in intervalle ridiculement long, mais bon; qui étais-je pour juger? Voyant rapidement là où elle voulait en venir, elle m’informa que si ce qui m’arrivait était également causé par cette apparition je retrouverais mon corps demain. Ce fut comme si un étau se desserrait d’autour de moi et mes soucis s’évaporèrent d’un seul coup. Je n’avais plus besoin de m’échiner à trouver un moyen pour retrouver mon corps puisque mon problème se règlerait de la même façon qu’il était arrivé.

- Oh, Izumi-chan, tu ne peux pas savoir à quel point cela me fait plaisir d’entendre ça! Il n’y a aucun doute que c’est ce qui m’arrive présentement et je me sens plus léger seulement à savoir que demain je vais avoir retrouvé mon corps.



Même si cette dernière avait seulement soulevé la possibilité qu’il s’agisse de ce phénomène, toutes les fibres de mon corps me disait que c’était le cas. Après tout, les deux événements étaient beaucoup trop près dans le temps pour ne pas avoir une certaine connexion. D’autant plus que l’histoire était plus que plausible : qui de mieux pour ce genre de prouesse que le tout premier Yamanaka de l’histoire? Je devais peut-être avouer que les deux cent quarante-huit ans avaient l’air un peu aléatoires, mais j’avais de loin vu des choses plus étranges que cela. Maintenant que je savais que je pouvais arrêter de me faire un sang d’encre pour cela je pris la première gorgée de thé vraiment relaxante depuis le début de ma drôle de journée.

Plus j’écoutais la jeune femme, plus j’étais certain que c’était bel et bien la raison pour laquelle il m’arrivait cette mésaventure. Après tout, les deux événements étaient beaucoup trop semblables pour ne pas être reliés et si c’était l’explication pour l’un c’était forcément le cas pour l’autre aussi. Savoir enfin qu’est-ce qui m’arrivait était déjà une bonne chose, mais connaître également la solution m’enlevait un poids de sur les épaules que je fus content de me départir. Et dire que depuis le début je n’aurais eu qu’à attendre le lendemain pour que tout rentre en ordre! Avoir su que la solution était aussi simple je ne me serais pas creusé les méninges à ce point, quoi que si je ne l’avais pas fait peut-être qu’Izumi-chan n’aurait jamais eu son flash qui me sauvait la vie. Enfin, l’important est que tout allait éventuellement rentrer dans l’ordre.

Je ne finissais pas de partager mon soulagement avec la Gekei, lui disant combien j’étais rassuré de finalement pouvoir savoir à quoi m’en tirer. L’une des pires choses, je crois, avait été l’incertitude de ne pas savoir combien de temps cela allait durer. Si au moins j’avais pu être fixé sur le temps que je passerais dans le corps de la jeune femme, mais non, cela avait été le néant total. Jusqu’à maintenant. La femme-louve se réjouit avec moi de la nouvelle puisqu’effectivement elle était mieux placée que beaucoup pour comprendre. Elle-même s’était retrouvée dans un corps étranger donc elle pouvait en effet savoir ce que c’était, cette sensation de constamment être inconfortable. C’était un peu comme être prisonnier dans des vêtements pas à notre taille. Jouant inconsciemment des épaules comme si le fait d’y penser m’avait rappelé mon inconfort, j’écoutai Izumi-chan me rappelai la drôle de position dans laquelle j’étais.

- Oh, ça va, ce n’est pas si pire. J’essaie de ne pas trop m’en faire, en fait.

J’avais essayé de prendre un air détendu, mais il fallait avouer que je me sentais troublé par l’expérience; se retrouver dans le corps d’une jeune adolescente n’était définitivement pas sur ma liste de chose à faire avant de mourir. Je ne voulais toutefois pas développer sur cette drôle d’impression aussi avais-je fait de mon mieux pour ne pas paraître trop déphasé par la situation. Restait à savoir si cela avait fonctionné ou pas. Je dus faire du bon boulot – ou bien elle m’avait fait la grâce de ne pas pousser – puisque la conversation prit une tournure beaucoup plus légère tandis que nous commencions à partager des anecdotes diverses. Je lui parlai de la Meute et du genre de réclamation que je pouvais parfois recevoir et je lui partageai des histoires de missions abracadabrantes auxquelles j’avais participé, dont mes diverses rencontres avec le terrible Furyou Envizib – omettant bien sûr l’autopsie qui avait été déclarée top secrète. Maintenant que j’étais dans un terrain plus familier, il était beaucoup plus facile de passer outre la barrière physique et me concentrer sur mes souvenirs.

De son côté elle me raconta des histoires de son examen et les différentes épreuves qu’elle avait dû surmonter afin de venir à bout de celui-ci jusqu’à ce que finalement la jeune Gekei ne doive s’excuser pour aller faire des courses. Ce fut à mon tour de m’excuser puisque j’avais effectivement pris beaucoup de son temps à l’improviste sans même penser aux plans qu’elle aurait pu avoir et la remercier de nouveau pour l’aide qu’elle m’avait apportée. Même si elle considérait cela comme peu, cela faisait toute la différence pour moi. Lorsqu’elle fut partie, je restai assis encore quelques minutes pour finir mon thé. Comme elle l’avait dit, je devais simplement remplir quelques heures avant d’aller me coucher et espérer retrouver mon corps le lendemain. Jetant un coup d’œil prudent à l’extérieur pour voir si la température s’était améliorée, quelques ébauches de plans commençaient déjà à se former dans mon esprit.