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Une dernière phrase à écrire, et j’en avais enfin fini. Ces rapports de missions devenaient vraiment des horreurs à écrire. Plus le temps passait, plus les rédactions s’accumulaient dépendant des sujets. Pouvant aller de simples observations du territoire aux interrogatoires des suspects capturés (même si lié à une autre division de l’ANBU), il était difficile de compléter de manière méthodique et précise mes documents. J’aurais pu continuer à m’acharner dessus pour m’en débarrasser, mais il fallait comprendre que c’était une quête sans fin. A la place, autant que je décide de m’en aller pour changer d’air.

Les habilles enfilés, je pouvais quitter ainsi mes appartements afin de me rendre aux terrains d’entraînements. On pourrait croire que ma discussion avec Natsuki n’eut servi en rien pour changer mes habitudes, mais en réalité… Vous pensez réellement que ce genre de chose se change en 2-2 comme ça, comme si j’étais un quelconque héros d’un mauvais roman qui change d’attitude comme l’on tourne une page ? Déjà, et de deux, ce n’était plus réellement dans un but nocif que je m’entraînai maintenant, seulement… Par simple envie. Pas d’envie d’oublier les menaces et responsabilités, pas d’envie de juste évacuer la vapeur en m’enrageant dans mon coin, juste… La volonté de m’entraîner.

Cependant, arrivé sur le terrain usuel que j’appréhendai, l’un des plus proches du quartier clanique, une vision interrompit ma course. Restant ainsi dans la zone d’ombre abritée sous la végétation environnante, j’observai un jeune homme s’entraîner, observer sa forme et posture. Mais… Il ne faisait rien. Il restait juste immobile à ne rien faire. Etonnant de venir à un terrain d’entraînement sans objectif de base, mais bon, inutile de l’en blâmer. Les jeunes Genin ont souvent du mal à se concentrer. Alors qu’il semblait se diriger vers les arbres, je pouvais l’observer et reconnaître son visage, sans mettre un nom. C’était un Yôgan, un de ceux qui m’avaient suivi après l’incident avec Suna. Le voyant prendre place sous un arbre, je décidai de sortir de ma « cachette » pour retourner à mes activités.

L’observant brièvement dans son activité, je le quittai des yeux en voyant qu’il ne semblait être sorti que pour méditer. Inutile donc de s’attarder dessus, autant que je me concentre sur mon propre entraînement. Soupirant un coup, je composai soudainement quelques müdra et frappai du pied le sol pour créer une légère mare de lave devant moi.

Offensivement utilisé, cela pouvait blesser mes opposants. Mais pour l’heure, je m’en servais surtout comme « source » pour l’entraînement. Un nouveau soupire, mon chakra concentré à ma tâche, je fis plusieurs mouvements des bras pour accompagner ceux de la lave. Bien différent de la plupart des techniques Ninjutsu classiques, ça me permettait surtout d’améliorer mon lien avec cet élément… Et peut-être éveiller l’intérêt de mon camarade du moment.

L’entraînement d’aujourd’hui, que je m’étais imposé, ne se concentrait point sur la puissance des créations que je faisais, mais seulement sur la maîtrise de celle déjà présente. J’avais remarqué qu’utiliser ma lave environnante me permettrait de plus aisément combattre des ennemis sur la longue durée, mais pour cela, il me fallait m’habituer à cette sensation de maîtrise. Les Jutsu les plus classiques demandent juste à ce que je renvois une masse, que je propulse un projectile pour attaquer. Mais les jutsus étaient aussi exploités grâce à la concentration de l’énergie dans des Müdras. Sans catalyseurs, la maîtrise de l’élément devenait difficile… Mais cela faisait ainsi un bon entraînement.

J’étais perdu dans mon monde, à enchaîner les frappes dans le vide et créant des flux de lave. La difficulté dans la création de mouvements était bien évidemment la continuité. Si je ne donnai pas du chakra en continue dans la lave, cette dernière se solidifierais. Autrement dit, ce ne fut que lorsque quelqu’un m’appela que, par réflexe, j’envoyai un violent trait de lave droit devant, sur un arbre, le brûlant en parti. Murmurant un juron, je reconcentrai rapidement ma lave pour solidifier la lave avant qu’elle ne fasse plus de dégâts. Soupirant face à la crise avortée, je me tournai vers la source sonore, se présentant comme un jeune membre du clan.

« - Oh. Bonjour. »

Me tournant entièrement vers lui, je l’observai un peu plus de haut en bas, me rendant compte d’une particularité que j’avais pu deviner auparavant. Les Yôgan avaient les cheveux noir cendre… Sachant que la chevelure brune était une couleur plus que commune, ça ne voulait rien dire, mais vous savez, chaque petite chose a son importance. Cependant, une autre chose que je commençai à voir entre lui et moi… On semblait avoir tous les deux de très mauvais talents en termes de communication. Le silence se faisant pesant, je toussai dans mon poing avant de continuer.

« - Alors… En quoi puis-je t’aider ? Je t’ai vu plus tôt, mais tu ne semblais pas réellement avoir besoin d’aide… Ou alors, peut être que tu ne savais tout simplement pas quoi faire ? »

Oui, bon… Moi-même j’admets que cette tentative de briser la glace ne semblait pas être des plus adaptée à la situation. Je pouvais déjà entendre le vent arriver, comme dans ces scènes de silence gênant que l’on s’imagine en lisant un mauvais livre. Il me fallait trouver quelque chose, vite. Toujours le visage stoïque affiché, j’observai alors la masse de lave qui s’était solidifiée peu à peu le temps de notre discours, et choisi de réinsuffler du chakra dans cette matière afin de la ranimer. Peut-être que cela donnera des idées pour une potentielle suite de conversation.

« - Je supposes que tu es venu ici pour parfaire ta maîtrise du don ? Je me trompe ? »

La discussion arrivait enfin à se développer un peu alors que le jeune Tôshi m’informait de ses objectifs pour l’entraînement d’aujourd’hui. Chacun de nous semblait avoir une envie de travailler notre maîtrise et capacité de concentration, mais il ne semblait pas être aussi concentré que moi dans l’art du contrôle de la lave. J’étais à la fois surpris, mais en même temps satisfait de l’entendre parler des cours de l’académie, alors qu’il m’annonçait qu’il voulait apprendre à optimiser l’utilisation de son chakra pour réduire les gestes et consommations inutile. Je ne pouvais qu’approuver sa volonté en me remémorant les cours que j’appris par cœur, parfois beaucoup « trop » méthodiquement.

« - « Le chakra est une énergie naissant de notre puissance physique et concentration psychique. Combiner ces deux éléments permet de créer le chakra nécessaire pour nos jutsus, et maîtriser cette association est la voie pour devenir un excellent shinobi. »… Enfin, c’est ce que disent les livres académiques. »

Je m’étais encore une fois emporté avec les connaissances académiques que j’avais accumulées et pratiquées à la limite de la religion. Mais il y avait une raison à mon attachement à ces théories. Toutes leçons que je faisais à l’académie n’étaient pas des leçons que m’enseignai mon père… Et c’était les leçons les plus draconiennes que j’ai pu subir, ce qui ne me donnait, étonnamment, pas envie de m’en rappeler.

Soupirant face à mon élan, je me concentrai sur les mots du jeune Tôshi. Il semblait vouloir étendre ses connaissances en termes de jutus, chose que je ne pouvais, encore une fois, qu’encourager. Cependant, sans avoir la moindre information sur les compétences qu’il avait pu acquérir, il me serait que trop difficile de concevoir un entrainement ou enseignement adapté… Il me faudrait réussir à lui faire sortir un peu plus que ça pour comprendre ce qu’il aimerait exploiter dans l’art du Yôton. Rien de tel qu’une démonstration je suppose… Relâchant un léger souffle, sachant que mon chakra allait devoir sans doute en souffert, je composai certains Müdras, un pied plongé dans la lave pour la contrôler et ainsi faire mes présentations.

« - Je veux bien essayer de t’enseigner quelque chose appartenant à mes arcanes, mais pour cela, il me faudra que tu me donnes quelques indications de ce que tu sais déjà… La lave est, contrairement à ce que pourraient penser, pas qu’une simple matière à but purement offensive. Comme notre enseignement, elle est capable de se former pour donner forme à ce que nous souhaitons, si notre esprit est capable de matérialiser cette pensée… »

Aussitôt, les yeux fermés, je visualisai les différentes formes que je souhaitais donner à ma lave pré-invoquée. Tout d’abord, de simples vagues, bien sûr, pour répandre la lave un peu partout. Par la suite, le magma s’éleva peu, afin de donner des formes de mur, pour une forme plus défensive de cette technique, une fois solidifiée. Enfin, le clou de ma démonstration… Composant une longue série de müdras, me maintenant statique, voilà qu’un étrange flux de lave s’éleva dans les airs, avant de prendre la forme d’un long dragon, statique, la « tête » tournée vers Toshi. L’énergie que j’avais drainé avait fait du mal à mes réserves, mais rien d’insurmontable. Le décor placé face à lui, je plaçai une main sur ma hanche, et le regardai, les yeux le dévisageant et un sourire attendant la suite.

« - Je suis du genre à plutôt encourager la créativité en autodidactie, car ce n’est qu’en explorant soi-même les limites de nos capacités qu’on est capable de les repousser, mais un coup de main de temps en temps n’est jamais de refus, je suppose. Alors dis-moi, Toshi-kun… Que dois-je t’apprendre ? »