A l'Honorable Daimyo de Yu, Messire Genkei Renpa.


Nos chemins ne se sont jusqu'à présent jamais croisés, mais je ne doute pas que ma réputation me précède, tout comme la vôtre attire mon attention. Ces dernières années, l'Empire a certainement fait parler de lui, par sa naissance dans la violence et par ses opérations militaires dans la région via la conquête du Pays de l'Eau. Pourtant, ces dernières années, l'Empire des Pays Neutres s'est considérablement développé et a su porter d'autres valeurs : celles de la stabilité, de l'ouverture économique et idéologique, ou de la lutte avant tout pour la paix et l'entente entre Nations.
Aujourd'hui, je vous contacte dans ce sens.

J'ai appris la tenue d'un sommet des Kages dans votre belle contrée. Il va de soi que le Shukaï sera présent lors de cette rencontre, bien que je ne sois pas certain d'être moi-même sur place. Le Shukaï étant un regroupement de nations indépendantes mais unifiées au sein d'un même groupe, portant le même désir de paix, je ne peux en être la seule voix, en particulier pour des sujets aussi sensibles. Ce seront donc les représentants des Cascades et de l'Herbe qui me remplaceront pour cette entrevue.
Néanmoins, je suis moi-même en tournée impériale pour constater de la stabilité des pays-membres, et des progrès encore à faire sur nos terres. Même si je reste un Ninja avant toute autre chose, je suis aujourd'hui un personnage avec des responsabilités politiques et je n'entends pas m'asseoir sur un quelconque prestige. Il y a toujours du travail à faire, et je ne doute pas que, sur ce point, nous nous retrouvons.

Mes pas m'ayant guidé jusqu'à Mizu no Kuni, je souhaiterais favoriser une rencontre entre nous afin d'aborder des questions à titre régional, qu'il s'agisse d'économie ou de simple proximité géopolitique. Si ma réputation vous fait encore craindre un coup bas, je vous laisserais la liberté de rejeter cette rencontre ou de me garder sous bonne escorte si vous estimez cela nécessaire. Néanmoins, je considère la possibilité de nous rencontrer comme une chance, et une opportunité dont nous serions tous les deux gagnants. S'il s'avère que vous êtes indisponible ou en voyage, j'espère pouvoir m'entretenir avec vos plus proches conseillers, même votre fille, afin que mes propos restent relatés et que nous puissions collaborer ensemble dans un avenir lointain ou proche.

Votre territoire reste un mystère pour beaucoup, et parfois trop facilement associé à une triste association qui y a fait davantage de ravages que de bien. J'espère ne pas vous laisser cette impression à l'issue de notre rencontre.



Avec le respect et la détermination qui est la mienne,

A Samui Kakeshuou-Dono, Shukaï no Kamui.

Veuillez accepter mes plus plates excuses pour commencer : son Altesse Renpa Genkei est actuellement en déplacement et ne peut donc répondre personnellement à votre missive. Il m’a chargée de m’occuper des affaires courantes du pays en son absence dont la durée reste à ce jour indéterminée. Je me présente donc : Renpa Yoshiko, princesse du pays des sources chaudes et régente du pays en l’absence de son Daimyô. J’espère de tout cœur que ma réponse vous satisfera autant qu’elle ne vous aurait satisfait si mon père vous avait répondu.

Avant toute chose, j’aimerais faire une petite précision : la décision de tenir le sommet à Yu no Kuni n’est en rien celle de mon père, mais la mienne. Renpa-Dono refuse tout contact avec le monde shinobi : il apprendra bien assez tôt la tenue de ce sommet, mais à l’heure actuelle, ses affaires l’ont conduit bien loin de ce pays.

Ce qui m’amène à mon point suivant : vous souhaitez une rencontre diplomatique entre Yu et le Shukaï : sachez que jamais mon père n’accepterait. A raison, d’ailleurs : Yu est une destination touristique de choix, qui lui permet de se développer comme aucun pays du Yuukan. Notre territoire est protégé par les Joki, et tout se passe sans qu’aucune grande nation shinobi ne se mêle de nos affaires. Nous sommes indépendants, nous prospérons et nos civils ont des conditions de vie idéales. Il juge donc qu’il n’a aucune raison de s’allier ou de discuter avec des pays en guerre permanente en quête d’autorité ou de pouvoir.

Néanmoins, je dois vous l’avouer : je ne partage pas entièrement son point de vue. Yu est en effet un havre de paix, un lieu où il fait bon vivre, mais votre lettre ainsi que quelques émissaires prouvent que, malheureusement, le monde n’appartient pas aux gens qui souhaitent vivre en autarcie. La loi du plus fort vaut plus que n’importe quoi, et je l’ai mieux compris que mon père. Je pense qu’il m’appartiendra de protéger Yu no Kuni d’un avenir sombre qui lui est promis si nous ne choisissons pas un fort soutien dans le Yuukan.

Je suis désolée d’apprendre que vous ne serez pas des nôtres lors de ce sommet, mais si vous passez près de Yu, n’hésitez pas à me recontacter. C’est avec joie que je vous rencontrerais.

Respectueusement,

Renpa Yoshiko

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