Si l’on m’avait dit qu’un jour, je me réveillerais dans une situation comme celle-ci, cela aurait été l’une des rares fois où l’on m’aurait vu rire aux corneilles depuis bien longtemps. Etonnement, j’avais moins envie de rire à l’heure actuelle. Mais bon, il serait bon de faire un résumé de la situation.

Avant de me coucher, j’avais passé une soirée disons… Agitée. J’avais passé la soirée chez mes parents afin de fêter l’anniversaire de mon père. La maison était remplie de plusieurs amis de la famille, ainsi que mon oncle qui, après un effort intense dans mes négociations, avait réussi à se faire convaincre de venir. Il n’y avait pas eu la moindre embrouille, étonnement, entre les deux principaux concernés. Je me demandai s’il s’agissait du fait que ce soit un jour solennel ou alors qu’ils avaient réussi à faire la paix après quelques temps. Mais je me dis plutôt que c’était par rapport à l’abondance d’alcool qui leur faisait oublier le pourquoi ils se détestaient.

J’aurais été content de voir ça. Je l’étais un peu moins quand je fus forcé de rejoindre leur concours de boissons. J’ai donc été mis à terre sans même passer le deuxième round, préférant laisser tomber pour éviter de me retrouver en coma éthylique en plein milieu du salon, ne souhaitant pas me réveiller pour assister au désastre du lendemain et me taper le nettoyage. Saluant ainsi la famille, sous l’excuse que j’avais beaucoup de travail le lendemain, je décidai de me retirer afin de rejoindre ma maison au quartier clanique. Avec le peu d’effort que j’étais capable de fournir, je retirai mes vêtements et me laissait tomber lourdement sur le lit afin de me perdre dans le sommeil. Hélas, je ne pouvais pas me rappeler de ça au réveil le lendemain, l’alcool ayant fait ses effets pour ne pas me permettre ce plaisir…

Le soleil entrait doucement à travers la fenêtre de ma chambre, apparaissant directement sur mon visage. La simple chaleur de cette lumière commençait à me réveiller doucement, un soupire lâché j’ouvris les yeux pour me affronter le fléau du matin : la gueule de bois. Étonnement cependant, ma tête semblait plutôt propre, dégagée de toute brume. Etrange, mais pas désagréable, donc je n’allais pas m’en plaindre. Cependant, d’autres détails étranges semblaient se montrer également, le premier étant que je pouvais voir en face de moi, ou plutôt, au-dessus vu que j’étais couché, que le plafond n’était pas de la couleur de ma chambre. M’étais-je endormi ailleurs suite à une soirée ? Possible. Voulant éclaircir le mystère, je décidai ainsi de me lever.

Cependant, au moment-même où j’allais lever mon torse, je me rendis compte de quelque chose d’inhabituel : un poids se trouvait dessus. Je fus étonné de cette sensation de chaleur également qui m’envahissait. Je savais que mon corps avait augmenté en température suite à mon entrainement chez les Yôgan, mais là, cela venait… D’autre chose. La force semblant revenir dans mon corps, je pus lever juste la tête afin de me rendre compte de la chose qui me surplombait… Pour me rendre compte qu’il s’agissait d’une personne. Une longue chevelure d’ivoire surplombait ma poitrine, alors que le corps qui l’accompagnait lâchait de faibles soupirs, indiquant qu’elle dormait encore. Oui, elle, le timbre de voix ne laissait aucun doute. Mes yeux se firent déjà ronds en me rendant compte de la situation, mais j’ai fait l’erreur de soulever le drap dans lequel je, ou plutôt nous dormions… Pour me rendre compte que nos corps étaient nus.

D’un bond d’un seul, je me soulevais hors du lit, ne prêtant que peu d’attention au corps endormi encore sur moi, et m’éloignait rapidement du pieux afin de me mette à coller un mur, à défaut de m’enfuir de la fenêtre (oui, sortir dehors tout nu n’était pas la meilleure solution, content de me rendre compte que je n’avais pas perdu mon bon sens (une seconde fois) ). Mon second réflexe de survie fut d’attraper ce qui ressemblait de plus prêt à un vêtement homme et l’enfilait aussitôt, maladroitement, avant d’observer la pièce. Je n’étais clairement pas chez moi, quelque chose a dut se passer la veille pour me retrouver ici. Voyant l’autre corps bouger lentement, je me tournai vers elle, avant de me rendre compte encore de sa nudité et de couvrir mon visage.

« - Qui êtes-vous ? Où Suis-je ? Pourquoi on est nus ?! »

Plus les mois avançaient et plus Kihran se montrait attentionné et protecteur. C'était rassurant mais parfois étouffant, d'autant plus que sa famille commençait également à s'y mettre... Je n'étais rendue qu'à peine au milieu du parcours alors je préférais ne pas imaginer comment ils seraient lorsque la naissance serait proche...

J'avais passé la soirée a jouer de l'erhu pour me détendre et pour apaiser le bébé par la même occasion : c'était plutôt efficace puisqu'il avait arrêté de s'agiter dans tous les sens. Puis Kihran et moi nous étions couchés dans les bras l'un de l'autre, ses lèvres se posant sur mon front alors que sa main reposait sur mon ventre, s'arrondissant de plus en plus, que je surplombais de la mienne pour entrelacer nos doigts.

C'était dans cette sérénité que je m'endormais, souhaitant que cela dure éternellement. Mais bien entendu, les choses ne se passaient jamais comme on le souhaitait et il m'aurait bien été impossible de prévoir ce qui allait m'arriver...

Les rayons du soleil caressant ma peau de leur chaleur m'affirmait que le jour s'était levé mais c'était davantage l'agitation de Kihran qui m'extirpa de mon sommeil. Où en tout cas pensais-je qu'il s'agissait de lui.

Mes yeux embrumés de sommeil papillonnèrent plusieurs fois alors que j'observais dans le vide tout en lui demandant d'une voix endormie :

 Qu'est-ce qu'il t'arrive Kihran ? »

Ce n'était pas son genre de s'éveiller et de se lever si brusquement, il aimait au contraire profiter le plus possible du lit avant de se lever. Quelque peu inquiète donc, je me redressais pour l'observer alors qu'il me demandait … qui j'étais ? Où est-ce qu'il était ? … Pourquoi nous étions nus ?

Je devais recentrée mes idées mais cela ne pris pas vraiment longtemps... Mes yeux s'écarquillèrent alors que j'avais finalement reconnu mon coéquipier.

 « Ryokai ?!!! »

Interdite par cette vision, alors qu'il venait de se rhabiller, j'attrapais le drap pour me recouvrir avec, me rendant compte que j'étais moi même entièrement nue. Je reculais dans le lit tout en voyant le monde s'écrouler tout autour de moi dans une incompréhension la plus totale.

 « Non ! Ce n'est pas possible ! Nous n'avons pas... »

Je n'en avais pas le moindre souvenir ! Et puis pourquoi ? Comment ? Il ne semblait même plus me reconnaître. Comment j'avais pu faire ça ?!!

Après quelques secondes a essayer de mettre les idées au clair sur cette situation je me rendais finalement compte que je ne sentais plus ce « poids » que représentait mon ventre durci si bien que mes mains se portèrent instinctivement sur celui ci qui était désormais plat. Horrifiée par ce constat qu'un coup d'oeil m'affirmait et m'apprêtant a hurler d'effroi, je remarquais alors ma chevelure qui était également passée de bleu à ivoire. Que se passait-il à la fin ?!

« Non... »

Lâchais-je d'un ton désemparé.
La panique me gagnait et pourtant quelque chose clochait. Ryokai ne savait pas qui j'étais et j'avais pourtant des cheveux immaculés comme ceux de sa compagne Leika et à y regarder de plus près, l'entièreté de ce corps n'était pas le mien. Un ventre plat sans arrondi et même avant de l'avoir ainsi le mien était plus musclé de part mon entraînement au taijutsu, tout comme mes bras l'étaient un peu plus.

 « Je... Je ne sais pas ce qu'il se passe mais... ce... c'est moi, Yell. »

Secouée par tout ça, je me relevais tout en gardant le drap autour de ma taille et me dirigeais vers la baie vitrée fermée donnant sur un balcon pour tenter d'apercevoir mon reflet qui me faisait affirmer une chose : j'étais bel et bien dans le corps de Leika... Étonnamment, j'eus un soupir de soulagement. Bien que cela ne m'expliquait pas la raison de cette situation, je n'avais pas fauté avec Ryokai mais me retrouvais « simplement » dans le corps de sa petite amie. Où se trouvait le mien alors ? Leika vivait-elle la même chose ? Je déglutissais à cette pensée. Et le bébé... comment se portait-il ?... Je devais retrouver Kihran et mon corps ! Mais avant cela je devais trouver des réponses : mon coéquipier ne se serait pas comporté de cette façon avec sa compagne.

 « Tu... Tu n'es pas Ryokai n'est-ce pas ? »

Lui demandais-je en l'observant de côté, timidement, n'osant pas le regarder alors que je l'avais aperçu nu quelques instants plus tôt tout en resserrant le drap contre ce corps que je dissimulais et qui n'était visiblement même pas le mien...

Non non non, ce n’était pas possible ! Je me connaissais, je savais que je n’étais pas le genre de personne à me mettre autant misère que ça avec de l’alcool. Il m’est arrivé plusieurs fois de m’alcooliser l’esprit (surtout quand j’ai cru comprendre que cela me permettait d’oublier les paroles de Kioshi qui hantait ma tête) au point de m’écrouler à ne pas me rappeler ce que j’avais fait la veille. Mais j’étais certains tout de même de conserver une certaine conscience de mes actes ! Pas de perte de contrôle au point de me retrouver dans un lit avec une inconnue ! C’était une mascarade, un coup monté, j’en étais certain !

Mais ce fut lorsqu’elle m’appela par un autre nom que je repris mon calme, en quelques sortes. Ryôkai ? Comme Hyuga Ryokai ? Comment elle pouvait nous confondre tous les deux ? J’avais une carrure bien plus impressionnante que la sienne, et ma peau était… Mais quand je me mis à regarder mes bras, je remarquai ainsi que non seulement, elle était moins bronzée que d’habitude, mais surtout, était complètement absente de cicatrices. Touchant ma joue droite, là où devrait se retrouver la seule cicatrice de mon visage, je fus surpris en constatant une peau intacte. Tournant la tête en quête d’un miroir, je me rabattu sur le reflet d’une des vitres de la fenêtre, pour me rendre compte que j’arborai, effectivement, le visage et les yeux blancs du Hyûga.

« - … Qu’est-ce que c’est que ce bordel… ? »

Il m’arrivait que très rarement d’être grossier et simpliste dans mes propos, mais pour le coup, je pense que toutes formes de civilités pouvaient être jetées par la fenêtre. Mon attention se reposa cependant sur la Hayashi, qui semblait avoir réussi à se calmer pour m’annoncer… Qu’elle était Yell ? Elle aussi aurait changé son corps ? Détournant rapidement le regard, pour éviter de trop le perdre sur elle comme le dernier des pervers, je passais une main sur mon visage à réfléchir, longuement, à cette situation. Je savais que le pouvoir des Yamanaka permettait de transférer leur esprit dans un autre corps, mais pas d’inter changer celui des autres. Mais la question de la Hayashi - Ou de la Riba ?- me mit dans un autre dilemme moral. Décidant d’esquiver la question, je me dirigeai vers la porte de la pièce, retrouvant mon sérieux plus habituel, sans doute affiché sur mon visage.

« - Cela importe qui je suis, Yell-san. Pour le moment, je vais inspecter la maison, voir si rien ne nous attend à la sortie. Habillez-vous en attendant, j’en ferais de même une fois que vous avez fini. »

Je ne l’avais pas regardé une seule fois que je m’étais dirigé vers la porte afin de pouvoir non seulement faire ce que je lui avais dit, mais également fuir la situation. Oui, j’avais caché mon identité, mais je préférai ne rien révéler tant que cela ne soit nécessaire. Pas envie que l’on découvre que j’ai eu l’occasion de voir dans son plus simple habit une Genin du village, même involontairement. J’allais passer pour quoi après ? Profitant ainsi du temps qui m’était offert, j’explorai la maison pour voir s’il n’y avait aucun piège. Je fus assez surpris en me rendant compte qu’il y avait des animaux présents, et surtout, qu’ils m’observaient étrangement.

Je pensais tout d’abord qu’ils avaient deviné que je n’étais pas leur maître habituel et qu’ils étaient sur le point de me sauter dessus comme des bêtes enragées… Mais l’hypothèse qu’ils avaient juste faim me paraissait plus crédible. Cherchant donc dans les armoires les bouffes pour animaux, je remplissais les gamelles et les laissaient faire leur affaire pour reprendre mon exploration. Du moins, c’était avant que je ne vois Leik-Yell débarquer, habillée. Soupirant, je me relevai afin de me diriger vers la chambre commune, pour m’habiller plus civilement.

« - Je n’ai rien trouvé de suspect dans la maison, aucun danger. Je vais m’habiller et on rediscutera d’une solution. »

La situation était pour le moins étrange mais cela me rassurait en quelque sorte de voir que je n'étais pas la seule à me retrouver dans un corps différent du mien. Ryôkai n'était effectivement pas lui mais la personne refusait visiblement de me dire qui il était... C'était déroutant mais je pouvais comprendre son choix.

Alors qu'il se dirigeait vers la porte pour finalement quitter la pièce en m'annonçant qu'il allait explorer la maison afin de vérifier qu'il n'y avait aucun piège, j'ouvrais l'armoire pour me trouver des vêtements que j'enfilais sans perdre de temps avant de revenir une nouvelle fois devant la porte vitrée pour y observer mon reflet.
Que s'était-il passé ? C'était un mystère. Si tous les Konohajins avaient été victimes de ce changement de corps, je ne préférais pas imaginer la panique qu'il y avait en ville. Comment allait Kihran ? Où était-il ? Et notre bébé ? Et Mizuki-sensei ? Est-ce que quelqu'un d'autre occupait actuellement le poste de Hokage à travers son corps ?! Je soupirais pour évacuer la pression. Penser à tout cela ne m'aiderait pas à me concentrer sur cette situation de laquelle je voulais vite sortir.

Quittant la chambre à mon tour pour me rendre à l'étage inférieur, je constatais que ce n'était pas la maison dans laquelle ils vivaient lorsqu'ils m'avaient invité. Ils avaient déménagé ? Je commençais à croire que nous étions dans une réalité totalement différente jusqu'à ce que je remarque Riku, le chien, qui était là aussi et il y avait même un chat : lui en revanche je ne l'avais jamais vu.
Je me dirigeais vers le premier pour m'abaisser à sa hauteur et le caresser doucement, heureuse de retrouver un semblant de lien avec la nature à défaut de pouvoir le ressentir par moi même n'étant plus une élémentaire. C'était vrai ça... J'étais finalement une humaine à part entière dans ce corps.... Et une Hayashi ! Je pourrais comprendre ce que ressentait Kihran en maîtrisant l'art de son clan en l'essayant moi même mais je n'avais pas vraiment la tête à cela ni même envie d'empirer la situation avec des techniques hors de mon contrôle si bien que je préférais laisser mon chakra tranquille.

Le faux Ryôkai parti se changer revenait finalement convenablement habillé, ce qui était beaucoup moins perturbant, tandis que mon estomac faisait un son étrange alors que je ressentais une sensation de faim. Mmh... ça non plus je ne connaissais pas. Je n'avais jamais eu le besoin de manger pour survivre et bien que je le faisais quand même par habitude, je n'avais jamais été confronté avec ce phénomène. Depuis qu'il y avait le bébé je ressentais lorsqu'il fallait que je mange pour lui mais c'était encore différent : là c'était véritablement moi qui avait faim et c'était assez désagréable. Encore une fois, puisqu'il y avait bien plus urgent, j'y faisais simplement abstraction et m'adressais à mon coéquipier qui n'était en fait pas lui :

« Vous avez une idée de ce qu'il se passe ? Il va bien falloir sortir de cette maison mais si nous croisons des personnes qui connaissent Leika et Ryôkai cela va s'avérer compliqué de paraître naturel à leurs yeux... Il faudrait que je retourne au quartier Hayashi car j'imagine que si j'ai le corps de Leika, elle doit se retrouver dans le mien, encore que ce n'est qu'une hypothèse... »

Bien que Leika n'était pas des plus bien vues par son clan et qu'il me serait sans doute compliqué de fouler le domaine familial sans me faire remarquer...

« Ou bien peut-être que tout Konoha connaît ce problème... Mais je ne pense pas sinon ce serait la panique dehors et ça à l'air relativement calme. »

Mon regard venait croiser le sien, en quête de réponses :

« Que souhaitez vous faire ? Que l'on parte chacun de notre côté chez nous pour tenter de remédier au problème ou rester entre corps échangés pour glaner des informations en ville ? »

Je laissais planer un instant de silence avant de détourner les regard de gêne tout en ajoutant :

« Vous savez que Ryôkai et Leika sont ensembles et relativement proches n'est-ce pas ? Bon après notre réveil il serait difficile d'en douter mais... Mmh... Si nous décidons de nous aventurer en ville ensemble pour trouver des solutions, il faudra agir en ce sens pour ne pas éveiller la curiosité. »

Cette idée me donnait plutôt envie de partir de mon côté... Le simple fait d'imaginer devoir lui tenir la main... c'était bien trop bizarre : tant pis pour la crédibilité !

Je commençais à m'imaginer croiser mon supérieur, Satochi, et lui expliquer la situation... Il était chef de l'ANBU, il pouvait donc faire face à toutes les situations non ? Peut-être même qu'il avait déjà entendu parler de ce phénomène... Kihran serait bien trop paniqué sur mon sort et celui du bébé pour y réfléchir s'il s'était réveillé avec Leika ou qui sais-je dans mon corps, à moins qu'il n'était plus dans le sien lui même... Et hormis lui, et Mizuki qui devait être débordée de travail, la seule autre personne de confiance que j'avais était le Rakuzan.

« Mmh... Il faudrait que je trouve Rakuzan Satochi. Il saura peut-être comment nous aider ou en tout cas il essayera ! Si toutefois il n'a pas changé de corps lui aussi... »

Je craignais le pire. Et si c'était un plaisantin ou un égoïste qui se retrouvait dans son corps de dirigeant de l'unité spéciale ? Comme Yohru ou Shigo par exemple... haha... au secours.

Monté dans la fameuse chambre dans laquelle je m’étais réveillé, j’essayai de fouiller dans les armoires pour trouver des vêtements du corps dans lequel je me trouvai, tout en réfléchissant à la situation d’un esprit plus reposé. De ce que nous savions à l’heure actuelle, quatre personnes au moins avaient échangé leurs corps entre eux. Cependant, au vue du schéma des échanges des personnes, rien n’indique que cela nous visait particulièrement. Ryôkai et Leika étaient amants (c’était la moindre des conclusions que je voyais après… Vous savez quoi ? Oublions), et Yell était au moins une coéquipière de l’homme, si ce n’est une amie. Mais moi dans tout ça, je n’étais lié que trop peu aux trois autres protagonistes. Cela n’indiquait donc qu’une attaque globale.

Après avoir passé du temps à chercher une tenue plus civile pour ne tomber que sur des Kimono, et des vêtements qui ne sont clairement pas adaptés pour hommes, je me résignais ainsi à devoir m’habiller ainsi pour sortir. Je n’avais vraiment pas l’habitude de ce genre de vêtements, ce n’était pas du tout adapté pour mon style de combat agressif… Peut-être pour les Hyûga, mais en tout cas pas un Yôgan. Outre ces détails passés, je me regardai une dernière fois dans la réflexion d’une vitre, essayant de me rendre compte si je n’étais pas dans un rêve ou pas. Sous l’impulsion d’une idée qui passa dans ma tête, j’essayai de concentrer mon chakra quelques instants, voulant faire un test en cas de situation critique. Je semblais pouvoir en effet contrôler mon flux d’énergie, mais pour ce qui est de l’invoquer… Je verrais cela le moment venu.

Descendant donc à l’étage inférieur, je retrouvai ainsi la femme qui se trouvait dans une situation similaire à la mienne. Je ne savais pas comment elle prenait la situation, après tout, je n’avais que peu d’informations sur elle, je n’étais pas de ceux qui faisaient en sorte d’espionner les rapports, les potins ou les RPs des autres pour m’accoutumer d’une connaissance infinie au-delà de notre plan. Elle semblait inquiète de la situation, en demandant à ce que nous devions sans doute nous comporter comme ceux qui avaient usuellement les corps dont nous étions hôte pour éviter d’éveiller des soupçons. Moi, à l’inverse, je pensais le contraire.

Si effectivement, d’autres personnes étaient comme nous, nous devions en informer le plus de gens possible afin de connaître les tenants-et aboutissants de cette histoire. Cela nous permettrait de nous organiser plus aisément, mais également de pouvoir trouver qui seraient les potentiels coupables de ce bordel. Soupirant légèrement, je la laissais continuer alors que je regardai de loin, sans les ouvrir, les armoires. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’elle semblait avoir faim, et que nous ne devions pas sortir dans un potentiel état de faiblesse si nous devions nous défendre. Mangeons tranquillement et nous serons plus assurés en cas de danger. Elle nous proposait ainsi deux choix : partir ensemble ou chacun de notre côté, ainsi qu’essayer de trouver Satochi. Après réflexion, je décidai de rompre le silence et demandant avec le plus grand sérieux du monde :

« - Que voulez-vous manger ? »

Si besoin était, je me répétai en lançant en plus les justifications que j’énonçai plus haut. Nous avions peut être pas de temps à perdre, mais nous devions tout de même être préparés au cas où. Une fois sa commande passée, je me rapprochai du frigo, armoires et autres ustensiles afin de préparer de quoi pour nous deux, non sans continuer la communication.

« - Pour l’heure, il nous faut plutôt assurer la sécurité de nos corps respectifs, ce qui est pourquoi nous devons entrer en contact auprès de ceux qui s’y trouvent, qu’ils soient les possesseurs de ces corps ou non. »

J’émets en effet l’hypothèse que nous n’avons pas forcément échangé nos corps, mais plutôt qu’ils ont été répartis aléatoirement. Cela était la pire des hypothèses pour nous retrouver, mais cela nous permettrait d’ainsi délimiter nos options.

« - Concernant notre comportement, au contraire. Si comme je le suppose, nous ne sommes pas les seuls dans cette situation, il nous faut étendre la connaissance de notre état aux autorités compétentes, afin de pouvoir mieux nous organiser et résoudre ce problème. Mais si jamais vous avez un doute… J’ai pu constater que nous pouvions utiliser notre chakra, il suffirait donc de pratiquer un Henge classique pour retrouver notre apparence d’origine. »

Cela paraissait simple comme bonjour, oui, se transformer pour faire comme si de rien n’était. Mais bon, rien ne nous garantissait que nous en étions capable, ni même si nous pouvions conserver la métamorphose. Mais c’était une solution viable à notre problème après tout, restait à trouver comment la tirer à notre avantage. Ayant terminé de préparer ce qu’elle avait demandé, ainsi que quelque chose pour moi, je posai le tout sur la table et restai debout pour continuer.

« - Quant à Satochi, le problème reste le même : rien ne nous dit qu’il n’est pas dans le corps d’un autre. Si nous devons chercher une personne en priorité, après nos propres corps, ce serait un Yamanaka. Leurs dons liés au maniement des esprits est ce qui sera le plus proche en solution à notre problème. »

Si jamais ces derniers ne sont pas touchés, du moins. Je pensais immédiatement à Reiji, qui risquait d’être exposé à cet inconvénient également. Je pouvais toujours aussi essayer de contacter l’ANBU, mais ce n’était pas gagné : la sécurité serait plus que sans doute renforcée à cause de ce bordel. Les rues paraissaient certes calmes, mais c’était sans doute celui avant la tempête. Avant de continuer cependant, une question laissée en suspens se devait d’être répondu. J’ai pris le temps de peser le pour et le contre durant mon changement de tenue, et je pense que je me dois de lui dire ce qu’elle m’avait demandé avant. Prenant une grande respiration donc, je m’exprimai une nouvelle fois.

« - Je suis Yôgan Yusei. Je ne m’attendais pas à ce que notre nouvelle rencontre soit ainsi. Essayons de remettre les choses en ordre pour faire une vraie rencontre à l’avenir. »

Le silence s'imposait à nous, créant une atmosphère emplit de réflexion sur la manière de procéder. Devions nous agir comme le ferait ceux habitant habituellement ce corps pour ne pas perturber leur vie une fois les apparences retrouvées ou au contraire devions nous prévenir le plus de personnes possibles pour en savoir plus sur ce phénomène ? Je réfléchissais là dessus, jusqu'à ce que le faux Ryokai me demande ce que je voulais manger. Je l'observais avec des yeux ronds avant de prendre la parole :

« Euh...qu'importe. Je vais vous aider. »

Il avait raison : il nous fallait manger pour reprendre des forces et affronter ce bordel. Je fouillais donc avec lui dans les placards pour y dénicher quelque chose et mettais ensuite la table alors qu'il s’affairait devant la cuisinière. Heureusement qu'il savait y faire car j'étais personnellement bien nulle pour faire la cuisine et depuis que j'étais avec lui c'était toujours Kihran qui s'y collait.

« Hum... Leika est peut être dans mon corps et Ryokai dans le votre mais rien ne nous le garantie même s'il faut bien commencer quelque part. Le mieux est donc de retourner chez nous et espérer qu'ils s'y trouvent... »

Parce qu'ils avaient très bien pu décider de revenir aussi chez eux si bien que nous nous croiserions peut être sans nous voir...
Lui était d'avis de faire savoir notre situation pour tenter d'en apprendre plus si bien que j’acquiesçais, je sachant de toute façon pas vraiment quelle option choisir. C'était en effet la méthode la plus simple d'autant plus qu'il me suffirait de demander aux gens s'ils n'avaient pas aperçu une jeune femme aux cheveux bleus pour savoir si mon corps n'était pas passé par là.

L'homme posa alors le repas sur la table, me faisant le remercier pour sa préparation et mangeant une bouchée tout en l'écoutant parler. Un Yamanaka... ?

« Le seul Yamanaka que je connaisse est une source de problème et cela ne m'étonnerait même pas qu'il y soit pour quelque chose alors je passe mon tour. »

Shigo... Avait-il lui aussi changé de corps ? J'espérais bien qu'il ne se retrouvait pas dans le mien et plaignait la pauvre personne qui devait subir ça...
Je continuais d'avaler mon repas tout en réfléchissant à cette hypothèse, remarquant par la même occasion que l'homme semblait réfléchir ardemment. Je m'apprêtais à lui demander s'il avait des idées avant qu'il ne se décide finalement à reprendre la parole. Sa déclaration me faisait écarquillés des yeux de surprise et m'en faisait lâcher mon couvert : Yôgan Yusei, mon examinateur à l'examen Jônin... Je venais de me réveiller nue avec lui... Bon ok, ce n'était pas vraiment la configuration des choses bien heureusement mais c'était pourtant cette vision qui s'ancrait dans ma mémoire. Je déglutissais avant de détourner le regard pour lui répondre :

« En effet... Je n'aurais jamais imaginé cela comme ça non plus... »

Quel embarras. Je comprenais un peu mieux pourquoi il ne voulait pas me décliner son identité et peut-être finalement que je n'aurais pas voulu le savoir mais les choses étant dites, je savais désormais qui était mon compagnon de galère.

« … J'ignore comment cela fonctionne et je comprendrais que vous ne voulez pas vous y risquer mais ne vous serait-il pas possible de voir très loin avec le Byakugan pour essayer de remarquer si votre corps se trouve encore à votre domicile ? »

Pour ma part, je trouverais forcément quelqu'un d'inchangé au sein du clan Hayashi – du moins je l'espérais - même si je n'y serais pas vraiment la bienvenue sous cette apparence. Il n'était même pas question d'aller voir mes parents qui , civils qu'ils étaient, se feraient un sang d'encre sur ce qui m'arrivait. Il fallait que je trouve Kihran , en espérant qu'il n'est pas changé de corps lui aussi, ou directement le mien. Ce que nous ferions ensuite était un mystère mais nous serions au moins rassurer sur le fait que nos corps se trouvent à proximité et non pas perdu dans la nature contrôlé par je ne sais qui a faire je ne sais quoi en notre nom.

La discussion avec Yell se passait de manière beaucoup plus fluide que ce que j’aurais pu penser. Je n’étais pas du tout un expert dans les rapports avec les femmes (et ne le serait sans doute jamais), mais je m’attendais à un peu plus d’énervement et de colère en apprenant qui était la personne qui vous a vu nu. Enfin, vous a vu dans le corps d’un autre nu… Oui, cette situation était bien plus compliqué et perturbante que n’importe quelle scène usuelle, je pense en effet que le choc émotionnel de cette nouvelle n’arriverait pas à surpasser celui du réveil.

La discussion revint ensuite sur notre situation actuelle et le problème qui se mettait en face de nous, à savoir : retrouver nos corps. C’était bien compliqué de concevoir une solution sensée face à ce genre de situation qui était loin d’être naturelle. J’avais suggéré de prévenir le plus de gens possible pour essayer de savoir qui était dans quel corps, mais Yell pensait que cela causerait la panique, remarque que je ne pouvais ignorer. Les civils seraient encore plus déboussolés que nous, c’était un fait, mais passer sous silence la chose sans les rassurer ne serait pas forcément mieux. Elle me demanda également si j’étais capable d’utiliser les capacités du corps que je possédais, à savoir le Byakugan.

« - Hmmm… Pour tout avouer, je n’ai fait qu’essayer des jutsu classiques, je ne pense pas que l’on puisse exploiter les dons héréditaires de chacun. Mais ça vaut le coup d’essayer. »

Fermant les yeux, ironiquement, pour concentrer mon énergie, j’effectuai un müdra pour essayer de concentrer mon chakra dans mes orbites. Quelques secondes sans sentir de réellement changement, je sentais ma peau se dresser légèrement au bord de mes yeux, chose que je devinai être l’activation du Byakugan, d’après les observations que j’ai pu faire en combattant mainte fois Megumi. Ouvrant doucement les yeux cependant, je ne m’attendais pas à voir la pièce. Toute la pièce. C’était vraiment une sensation bizarre, je voyais à la fois le corps de Leika en face de moi, le frigo et la plaque de cuisson à ma gauche, les fenêtres à ma droite, mais aussi la porte qui était dans mon dos, très clairement. La vue commençait cependant à me faire mal, et instinctivement, je couvrais ma tête d’une paume et laissait le chakra s’évaporer.

« - Huuuh… Désolé, c’est vraiment inhabituel comme sensation. Je ne pense pas pouvoir maintenir longtemps, et encore moins, l’exploiter comme je veux. »

La migraine diminuait légèrement alors que j’imprimais cette expérience dans ma mémoire, j’aimerais bien me rappeler de cette information, car même si c’était particulier, cela restait intéressant. D’ailleurs… Allai-je m’en souvenir ? Après tout, le cerveau que j’empruntai était celui de Ryokai, bien que ce soit mon esprit. Donc est-ce que la mémoire que j’accumulai maintenant allait-rester mienne, ou allait-elle se stocker dans ce corps ?... Trop compliqué, je sors d’une migraine, pas envie d’en entamer une autre. Ce que je remarquai cependant, c’était la sensible expression d’inquiétude sur le visage de mon interlocutrice. Elle semblait beaucoup plus inquiet que moi sur sa propre situation, mais je ne saurais dire pourquoi. Songeant un instant, je décidai de me lever en soupirant avant de lui tendre ma main pour l’aider.

« - Je suis sûr que Ryôkai ne causera pas de problème avec mon corps. Il doit être en train de gérer… Les restes d’une soirée arrosée à l’heure actuelle, donc devraient être tranquille. Vous semblez plus inquiétée pour votre corps, donc autant commencer par vérifier par là. »

Une fois cela fait, je me dirigeai vers l’entrée de la maison, cherchant les éventuelles clés se trouvant dans les environs, avant d’enfiler des scandales pour ouvrir la porte, suivi de près par Yell qui me rattrapa. La maison sécurisée et fermée, je soupirai en me rendant compte d’un détail important pour la suite des évènements : je ne savais ni où on était, ni où habitait Yell. Je me tournai vers pour lui annoncer la nouvelle en me frottant la tête.

« - Je crains de devoir vous laisser me guider pour l’heure, je ne suis pas apte à retrouver le chemin de votre maison. »

HRP:

L'idée d'essayer d'utiliser le Byakugan était à double tranchant... Soit il parviendrait à le contrôler un minimum soit pas du tout et écoperait d'un joli maux de tête. Cela valait en tout cas le coup d'essayer, ce n'était pas comme risquer d'utiliser une technique possiblement offensive qui pourrait mal tourner.

J'observais mon coéquipier dont le corps était désormais habité par mon examinateur à l'examen Jônin en plein essai. Sa concentration semblait payer puisque je pouvais assez rapidement apercevoir les veinules se dessiner autour de ses yeux , caractéristiques de l'utilisation de ce Dojutsu. L'expérience devait être sacrément déroutante et un rien... nauséeuse... Le Yôgan se couvrit la tête de la paume tout en cessant le phénomène, avouant que ce n'était pas simple d'utilisation.

« Ne vous excusez pas. Vous aurez au moins essayé et a défaut d'avoir été concluant vous aurez vécu quelque chose qui n'est pas donné à tout le monde. »

Une expérience enrichissante dans cette situation catastrophique ? Mieux valait voir le côté positif... cela m'aidait à ne pas me souvenir que quelqu'un d'autre se trouvait dans mon corps d'élémentaire et portait mon bébé
...
Maintenant je m'en souvenais... Je déglutis.

Mon inquiétude dût se lire sur mon visage puisque le Jônin s'approcha se moi et me tendit sa main que je pris pour me lever à mon tour. Il m'appris que Ryôkai était certainement en train de décuver puisqu'il avait passé une soirée arrosée. L'image de mon coéquipier dans le mal de l'alcool me traversa l'esprit et parvint à m'arracher un sourire. Restait à savoir si le Hyuga avait réellement échangé son corps avec celui du Yôgan.

« Hum... Je suis en effet inquiète pour mon corps d'une certaine manière... Si c'est bien Leika qui se trouve dans le mien je ne m'en fais pas pour ma « réputation » mais... »

Ce n'était pas comme si c'était Yohru qui s'y retrouvait quoi...

« Mais... devoir faire face à un corps élémentaire ce ne doit pas être évident sans y être habituée... »

Mmh... ce n'était pas la vraie raison et ça allait se voir à des kilomètres alors autant expliquer la réelle source de mon inquiétude. Je soupirais tout en observant le Hyu... le Yôgan dans les yeux.

« Ce n'est pas pour moi ou pour elle que je m'en fais mais pour le bébé qu'elle se retrouve à porter à l'heure actuelle... »

Voilà. La bombe était lâchée. Il comprendrait peut-être un peu plus facilement l'urgence et l'inquiétude que j'y voyais...

Finalement sur le pallier de la porte après avoir enfilé des chaussures qui n'auraient pas été a ma taille si j'étais toujours dans mon corps, je regardai le manieur de lave visiblement embarrassé de ne pas pouvoir jouer les guides.

« Oh ! Oui bien sûr. Suivez moi ! »

Avait-il connaissance de ma relation avec Kihran ? J'en doutais. Pas plus qu'il ne s'attendait a me voir me diriger au sein même d'un quartier relativement familier au corps dans lequel je me trouvais ainsi qu'à son hôte habituelle.

Après deux ou trois pas, je me stoppais net, tournant mon regard vers le Yôgan :

« Merci... »

Je me retournai à ce simple mot pour reprendre la route si fraîchement entamée, pressant le pas pour me diriger sans tarder vers le quartier Hayashi tout en m'occultant complètement de mon environnement de toute façon bien calme, la panique complètement absente.
Ces changements de corps ne concernaient pas tout le monde : c'était rassurant.

J'étais quant à moi opprimée par l'angoisse, espérant de toute mon âme que Kihran était aux côtés de mon corps et par extension de notre bébé... L'idée qu'il se retrouve lui même enfermé dans l'existence d'une autre personne me terrorisait. En mon absence, il était le seul rempart en mesure de protéger notre semblant de famille...

Qu'importait le regard de certain sur le passage de Leika et en l’occurrence de moi même, j'y avais déjà fait face par le passé concernant mon propre cas « d'aberration de la nature ». Je courais a en perdre haleine entre les maisons ainsi que les jardins, connaissant par cœur l'endroit depuis mon enfance. Je me dirigeais vers sa maison, notre maison, et m'époumonais à travers ce corps comme si ma vie en dépendait.

« KIHRANNNNNNNNNNNNN !!! »

Pourvu qu'il soit là...

Spoiler: