J’ignorais si les sentiments qu’il avait pour Kei étaient réciproques, mais j’étais heureux pour mon ami. Il semblait - en effet - savoir ce qu’il faisait et vers où il souhaitait se diriger. C’était tout ce qui importait !

« Je suis content pour vous et vous souhaite tout le bonheur du monde » Fis-je, d’un air agréable.

J’avais pour habitude de faire taire le coeur au profit du cerveau, mais pour une fois j’inversais la tendance pour le bien de mon ami .. pour le bien de notre amitié. Vous comprendrez aussi que dans une relation - quelle qu’elle soit - la sincérité était quelque chose de primordiale et qu’il ne fallait donc en aucun cas s’amuser avec.

Bref, quelques instants après, nous profitâmes de ce petit moment agréable pour partager ma collation et échanger quelques mots de plus entre-ami. Puis, lorsque le soleil commençait à se coucher, nous décidâmes de nous séparer et de nous retrouver demain pour la suite de l’entraînement. Amano proposa d’ailleurs de nous retrouver - à l’aube - à la sortie du village, me faisant part du lieu d’entraînement qu’il avait en tête. Je lui souris à l’idée de nous exercer dans cet « agréable » endroit, semé d’embûches, lui souhaitant au passage une agréable soirée.

« C’est une excellente idée ! J’ai déjà hâte d’y être. » Fis-je sourire aux lèvres. « Allez rentre bien, et à demain. » Poursuivis-je, lui tendant la main.

Je profitais de l’absence de mon camarade pour m’exercer encore un peu, cherchant à parfaire ma technique. C’est alors que mon grand-père me surpris, sortant de la terre, à quelques centimètres de mes pieds. Une personne normale aurait certainement eu la peur de sa vie, mais il n’en était rien pour moi. J’étais simplement surpris, et cela ne se voyait déjà presque plus sur mon visage. La différence entre lorsque mon ami était là et lorsqu’il était absent était flagrante.

« Alors comme ça, on ne me sourit pas à moi, Kuzushi ? » Fit-il, d’un ton sarcastique. « Je suis étonné de voir à quel point tu t’ouvres aux étrangers, tu as déjà oublié ce qui s’est passé aux ruines des Kawaguchi ? Ces trois jours durant lesquelles tu déprimais et que j’avais tout fait pour te remonter le moral ? » Poursuivit-il, d’un air un peu plus sérieux, déposant sa main sur mon épaule.

« Je pense que vous êtes le mieux placé pour savoir qu’on ne peut pas tout contrôlé, grand-père. » Fis-je, le regardant droit dans les yeux. « Je n’aime pas le concept d’étranger, nous appartenons tous au même camp et sommes tous de la même nationalité, de ce fait - vous en conviendrez - nous sommes tous des compatriotes, que cela vous plaise ou non. » Repris-je, d’un air neutre. 

Alors que je m’apprêtais à poursuivre mon discours, je me rendis compte que la personne qui se tenait face à moi n’était qu’un clone. Une fois de plus, il s’était bien foutu de moi, et - visiblement - cela semblait l’amusé. J’agitais légèrement la tête, puis, je me mis en route vers notre domicile.

Lorsque j’avais rejoint notre demeure, je pris rapidement une bonne douche et je me couchais pour me reposer un peu. Deux heures plus tard, je me réveillais au beau milieu de la nuit - comme j’avais l’habitude de le faire - et je me préparais une petite tasse de café.

Je profitais du temps qui me restait pour bouquiner et prendre des notes, comme à mon habitude. Puis, lorsque le soleil s’apprêtait à se lever, je préparai mes affaires d’entraînement pour rejoindre mon camarade à la sortie du village. Je scellais quelques rations de nourriture dans un parchemin et je me vêtus - comme d’habitude - de mon costard, malgré la chaleur annoncée. Je préparai notamment le petit-déjeuner de mon grand-père, lui laissant un petit mot sur la table. J’emportai quelques gourdes d’eau et je fonçai en direction de la voie illusionnée.

Lorsque j’arrivais à destination, je remarquais la présence d’Amano qui m’attendait patiemment. Il me salua alors, s'avançant dans ma direction..

« Bonjour Amano ! » Lui rétorquai-je, d’un léger sourire.

Il me proposa alors - contre toute attente - une course, visant à accroître notre endurance. Alors que je m’accordais quelque secondes de réflexion, mon ami s’était déjà mit à courir, ne me laissant ainsi pas d’autre choix que de le suivre. Je souris légèrement et je me mis à sa poursuite.

« Je crains que ton sac ne soit en ta faveur » Plaisantai-je, réduisant la distance qui nous séparait.

A moins d’être spécialisé dans le Taijutsu, son sac risquait fort bien de le désavantager, sur le long terme. De mon côté, je risquais - malgré la présence d’aucun obstacle visible - de m’effondrer assez rapidement, du moins si on continuait à maintenir ce rythme.

Lorsque mon ami me demanda de ne pas m'inquiéter pour lui, je lui souris et me concentrais sur ma respiration.. comme il me l’avait recommandé. Je regardais toujours devant moi, inspirant et expirant lentement et régulièrement.
Le Kawaguchi s’était quant à lui retourné, courant à reculons, sans nulle doute pour se donner plus de difficultés. Je lui souris très légèrement, saluant sa volonté de vouloir accroître son endurance. Puis, je m’efforçais de tenir le rythme qu’il imposa, veillant ainsi à ne pas me faire distancé.

Plus le temps passait, plus la fatigue se ressentait.. mais il n’était pas question d’abandonner, du moins pas encore .. pas maintenant.
Peu à peu, mes forces m’abandonnaient et mes jambes se faisaient de plus en plus lourdes. C’était une sensation fort désagréable, mais je tenais bon ..je le devais pour mon camarade. Je jetais de temps à autre un regard pour l’observer, et il semblait - visiblement - aussi fatigué. Cependant, cette situation lui semblait familière, comme si ce n’était pas la première fois qu’il s’adonnait à ce genre d’exercice. J’esquissais un très léger sourire, admirant sa détermination et sa volonté à vouloir se surpasser. « Tu devrais peut-être t’inspirer de ce gamin, Kuzu », lâcha alors cette petite voix intérieure... Cela faisait longtemps qu’elle ne s’était pas manifestée ! Et en un sens, elle n’avait pas totalement tort, puisque contrairement au Kawaguchi j’étais plutôt du genre à abandonner assez rapidement, du moins lorsque je faisais quelque chose pour « moi-même », et encore ça dépendait des choses …

Bref, quelques heures plus tard, nous décidâmes de nous accorder une petite pause, durant laquelle je profitais pour me dégourdir les jambes. Puis, je sortis deux gourdes d’eau de mon parchemin que je partageais avec mon camarade.
Une fois que nous avons bien récupéré, nous décidâmes de nous mettre en direction du lac, cette fois-ci en marchant tranquillement. Pendant le trajet, j’écoutais attentivement mon ami me raconter sa rencontre avec Kei. Et bien qu’ils soient issus du même clan, il avait fallu attendre une mission au port d’Odaichi pour qu’ils se connaissent « réellement ». Et ce fut très certainement - comme le diraient les communs des mortels - le coup de foudre. Quoi qu’il en soit, leur histoire était assez captivante, suscitant grandement ma curiosité sur ce « genre » de relation.

Bref, des heures après, nous arrivâmes - enfin - au niveau du lac. Amano profita du coucher de soleil pour allumer un petit feu et préparer du thé. Je tentais alors de l’aider comme je le pouvais … Puis, je m’installais sur le sable, déposant quelques biscuits devant nous en attendant le thé. Lorsque ce dernier était fin prêt, mon ami me tendit une tasse et me fit savoir que c’était l’heure du réconfort … chose à quoi j’esquissais un très léger sourire.

« Nous l’avons bien mérité. » Rétroquai-je, avant de déguster le thé.

Ce n’était certes pas ma boisson favorite, mais je devais reconnaître qu’elle était bonne, très bonne. Ce n’était certainement pas la première fois qu’il en préparait.

« Il est excellent, ce n’est pas la première fois que tu en prépares n’est-ce pas ? »Fis-je, d’un léger sourire.

Que de répondre oui ou non à son interrogation, je préférais plutôt lui faire savoir ce que j’en pensais. Puis, cela répondait en quelque sorte à sa question. Quoi qu’il en soit, nous profitâmes de ce petit moment agréable pour déguster le thé et finir les biscuits. Ensuite, Amano eut l'ingénieuse idée de nous fabriquer une petite cabane avec son pouvoir afin de nous protéger du froid.

« C’est une excellente idée ! Concernant la technique, j’ai déjà une petite idée, mais je vais profiter de la soirée pour en trouver d’autres, au cas où. Je te remercie encore pour ton aide et j’espère que cela ne t’attirera pas les foudres de ton maître. »

Je lui avais déjà causé du tort par le passé, il était donc tout à fait normal que je ne veuille pas que cela se reproduise encore, aujourd’hui. Mais le fait que sa femme sache où il se trouve et certainement ce qu’il fait me rassurait un peu.
Alors que le temps passait, je me mis à penser à ce malheureux malentendu, me remémorant ce pitoyable « combat » contre cette femme … Tali ! Chose qui me faisait très légèrement sourire, ne voyant évidemment que le bon côté des choses. Je lui étais reconnaissant .. reconnaissant de m’avoir ouvert les yeux sur certaines choses de la vie. Elle était parvenue à briser le mur qui m'empêchait de voir une partie de la réalité, et je ne pouvais évidemment que le lui être reconnaissant. Un jour, peut-être que je parviendrais à la changer, elle et son maître .. peut-être que je pourrais les rendre plus tolérant .. faire d’eux des meilleures personnes, pour le bien de ce clan, et pour le bien de tout Kaze. En un sens, ce n’était en effet pas ma tâche.

« Mais si je veux instaurer l.. » Fis-je à voix basse

Je me ressaisis très rapidement, accordant de nouveau mon attention au Kawaguchi. J’espérais qu’il ne m’en voudrait pas de m’être légèrement absenté.

« Désolé, j’étais un peu perdu dans mes pensées. » Fis-je, d’un sourire nostalgique. « Dis-moi, comment se porte cette femme ? .. Celle qui m’avait corrigé le jour de notre première rencontre ? Tali, je crois .. » Poursuivis-je, d’un air presque amusé.

Je me sentais libre.. libre de dire ce que je voulais et extérioriser certaines de mes émotions comme je le souhaitais.. Bien entendu, j’avais des limites, certaines limites que je n’oserais pas franchir, même devant Amano.
Bref, après une bonne nuit de sommeil, on se réveilla de bonne heure et paré pour l’entraînement. Je concentrais mon chakra sous mes pieds et me dirigeait vers le lac, me plaçant à son centre.

« Et si on s’échauffait en s’affrontant très rapidement ? » Fis-je, d’un léger sourire.

Spoiler:

Le Kawaguchi était donc bel et bien un amateur de thé, et il en parlait - d’ailleurs - avec beaucoup de passion, chose qui me fit légèrement sourire.
Il m’expliqua également qu’il tenait cette passion de sa famille, très certainement une tradition transmise de génération en génération, du moins c’était ce que j’en déduisais. Quoi qu’il en soit, je l’écoutais avec beaucoup d’attention et de curiosité, souriant - toujours - naturellement et ouvertement.

Cependant, lorsque je mentionnai le nom de son maître, mon camarade adopta un air beaucoup plus sérieux… Il faut croire que c’est un sujet sensible, très sensible .. Il rétorqua donc m’expliquant que tant que son maître ne s’en prenait pas à ma personne, cela lui convenait… Il acceptait donc ses méthodes, aussi extrémistes soient-elles. La suite de son élocution n’en fut que plus intéressante, attisant davantage ma curiosité. Il semblait - en effet - parfaitement connaître son maître, mais il l’acceptait tel qu’il était et l’avait choisi comme maître pour ce qu’il était. En voilà une qualité rare de nos jours, j’en étais presque admiratif…
Et si c’était lui … et si c’était Amano qui était la solution ? La solution pour guérir cet énergumène aussi paradoxale que dangereux ! « Je miserai bien sur lui » Souffla alors cette petite voix interne. Elle n’avait pas tort, je pensais sincèrement qu’il en serait capable, capable de soigner son maître, de l’amener sur le droit chemin. En tout cas, je voulais croire en lui et lui déléguer cette délicate tâche, après tout il avait bien plus de chance que moi d’y parvenir …

« Tu y arriveras, j’en suis certain ! » Fis-je, d’un air sincère.

Je venais donc de miser sur mon camarade, sur mon ami, l’un des rares ami que j’avais. Je savais qu’il y arriverait, tôt ou tard, j’en étais persuadé …
Concernant Tali, le Kawaguchi semblait - visiblement - s’en moquer, chose qui me fit légèrement sourire...

.......

Le lendemain matin
Après un bref petit-déjeuner, nous décidâmes de nous mettre à l’entraînement. Je me plaçai donc au centre du lac et je proposais à mon ami de m’affronter brièvement en guise d’échauffement. L’idée ne semblait pas lui déplaire, bien au contraire. Il se préparait, adoptant une posture de combat au corps à corps avant d'exécuter - curieusement - quelques mudras. De mon côté, je restais bien sur mes gardes, attendant patiemment de le voir à l’oeuvre. C’est alors que mon camarade me demanda de ne pas retenir mes coups, se justifiant de s’être réellement amélioré depuis notre altercation avec Tali.

« Pareillement, alors donne tout ce que tu as ! » Répliquai-je, l’attendant de pied ferme.

Il s’élança alors dans ma direction, sa main recouverte de sable, s’apprêtant à m’asséner un coup au niveau de l’estomac. « Soit il se retient, soit il te sous-estimes, Kuzu ! » Souffla alors ma petite voix interne. Il se retenait, cela ne faisait aucun doute. J’étais légèrement déçu et je comptais bien le lui montrer. Je restais donc sur place, encaissant son coup de poing de plein fouet. Je n’avais - cependant - pas été éjecté loin derrière car je m’étais agrippé à son poing, profitant d’ailleurs pour lui apposer discrètement un sceau.

« On n’est d’accord que le but n’est pas de nous entre-tuer, mais tu pourrais tout de même faire un petit effort ? » Fis-je, d’un air légèrement crispé.

Après un bref sourire, malgré la petite douleur, je lâchais un Kunai explosif entre nous avant de sursauter quelques mètres en arrière. J’étais persuadé qu’il ne se fera pas avoir par une technique aussi ridicule. De mon côté, je profitais de l'explosion pour créer un clone et me cacher sous l’eau. Bien que cela soit un échauffement, j’attendais plus de sérieux de la part de mon camarade.

« Déjà fatigué ? » Fis-je à travers mon clone

Peu à peu la fumée se dissipait et Amano était très certainement de l’autre côté. Mon clone restait quant à lui sur ses gardes, l’attendant de pied ferme.

Spoiler:

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Curieusement, Amano n’avait pas cherché à se mettre à l’abri, encaissant au passage « l’explosion » de plein fouet. Mais heureusement que cette technique était de faible niveau, une technique plutôt pitoyable visant plus à faire diversion que d’infliger une quelconque blessure. Cependant, je me posais quand même la question suivante : comment est-ce possible de se faire surprendre par une manœuvre aussi prévisible ?
Il devait certainement y avoir quelque chose, car, connaissant mon camarade et de ce que j’avais pu voir lors de l’incident aux ruines, il disposait de toutes les capacités nécessaires pour ne pas tomber dans un piège aussi grotesque. Non, il valait mieux que ça .. il était plus fort et plus intelligent, me surpassant sans doute à l’heure actuelle. « Tu réfléchis trop pour si peu, kuzu .. » souffla alors ma voix intérieure, perturbant ainsi ma réflexion. « Sérieusement, tu m’ennuies … regarde-le, il sourit .. il va parfaitement bien » rajouta encore et toujours cette même voix.

Lorsque je projetai mon regard en direction de mon camarade, je l’aperçus - en effet - sourire, reculant au passage de quelques centimètres. Chose qui me fit aussitôt sourire, il s’était donc protégé, certainement avec une espèce d’armure .. bien que pour le moment, je n’eus pas le temps nécessaire pour clairement la distinguer.
Quoi qu’il en soit, je profitais de ce moment pour faire un clone et me dissimuler sous l’eau. Malheureusement, l’eau de ce lac n’était pas aussi claire que je l’aurais souhaité, ne me permettant donc pas de distinguer clairement les choses au-delà de deux mètres.

Mon objectif était de repérer - dans un premier temps - les pieds du Kawaguchi, pour ensuite pouvoir le piéger facilement depuis ma position. Chose qui pour le moment ne m’était pas réellement possible, je ne pouvais alors que patienter…
Soudain, le fils du désert se montra à mon clone, se préparant à lui envoyer ce qui semblerait être des aiguilles de sable. « Il prend beaucoup de temps pour faire peu au final, c’est pitoyable .. » commenta encore cette voix.. « Ferme-là, notre but n’est pas de nous entre-tuer .. » lui ordonnai-je alors d’un ton autoritaire.
Durant ce laps de temps, Amano se lança, envoyant ses aiguilles de sable vers mon clone. Puis, il m’interpella, me mettant fièrement au défi de briser son armure.

« Ne t’inquiète pas, ce n’est qu’une question de temps ! » Lançai-je, à travers mon clone.

Mon clone invoqua alors deux autres clones, se servant de l’un comme de bouclier humain et de l’autre de renfort pour l’assister. Les aiguilles d’Amano vinrent alors se planter sur le premier clone, le faisant ainsi disparaître.

« Il en faut beaucoup plus pour m’avoir, Amano ! » Lançai-je, toujours à travers mon clone. « Allez approche, montre-moi ce que tu as dans le ventre, fils du désert ! » Poursuivis-je, d’un air hautain.

Ce soi-disant échauffement était en réalité notre entraînement, bien que pour le moment nous n’en avions pas réellement conscience.
Quoi qu’il en soit, ces mots semblaient avoir motivé mon camarade qui se lança sur mes deux clones. Le soleil était malheureusement contre nous, donnant un avantage considérable à mon camarade. Ce n’était pas pour autant que j’allais abandonner, non loin de là ..

« Vas-y, arrête-le ! » Lança mon double, au clone le plus récent.

Ce dernier se mit alors à foncer tête baissée sur Amano, tenant un kunai entre ses mains. Lorsque le fils du désert était assez proche, il profita pour lui envoyer deyx coups successifs, visant à le blesser très légèrement. Cependant, je savais qu’il ne se ferait pas avoir par une tentative aussi médiocre, c’est pourquoi mon deuxième clone, celui dont Amano prenait pour moi, fonça à son tour sur le Kawaguchi. Je comptais profiter du sacrifice du premier clone pour le prendre par surprise.
Pendant ce temps, sous le lac, je voyais Amano juste au-dessus de moi, attendant le moment le plus opportun pour le vaincre. Il allait bientôt découvrir ma véritable façon de combattre .. un art dont le but était d’acculer l’adversaire ou de l’immobiliser totalement, le rendant alors aussi inoffensif qu’une mouche.

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Les clones étaient bien trop faibles pour pouvoir faire que ne serait-ce qu’une seule égratignure au fils du désert. En effet, il esquivait tous les coups qui lui étaient portés avec une facilité déconcertante, mais jusqu’ici il n’y avait rien de surprenant. Ce qui l’était en revanche c’était le fait de le voir fuir le centre du lac pour se poser sur les bords. Aurait-il compris que je me situais au fond du lac, attendant patiemment l’opportunité de le mettre échec et mat ? Peu probable, mais pas impossible ! Quoi qu’il en soit, je fus forcé de revoir légèrement ma stratégie, qu’il faut avouer était plus qu’ennuyante. Encore dans un réel combat cela pouvait s’avérer être une bonne stratégie, car, elle userait totalement mon adversaire, pouvant ainsi le conduire à baisser sa garde. Dans le cas présent, c’était l’excitation et le divertissement qui primait, bien qu’au fond le but restait de ne pas perdre.

Quoi qu’il en soit, après un instant de réflexion, le fils du désert semblait déterminé à mettre fin à cette « mascarade ». Pour ce faire, il usa - visiblement - du taijutsu, augmentant ainsi considérablement sa vitesse pour ainsi surprendre le clone qu’il prenait pour moi. Mon leurre ne vit pas le coup arrivé, le prenant ainsi de plein fouet, ce qui le fit donc disparaître.

« Bien joué » Lança, un clone avant de s’en prendre au fils du désert.

Mon clone l’avait légèrement pris par surprise pour ainsi le faire tomber sur l’eau. Rien de bien méchant pour le Kawaguchi qui se releva comme si de rien était, toujours protégé par son armure, plongeant ainsi son regard sur le clone restant. Il s’exclama alors me demandant de lui montrer qui j’étais, de lui prouver qu’il avait eu raison de me faire confiance. Je ne compris pas exactement où il voulait en venir, faisait-il certainement allusion à l’incident aux ruines de son clan. Personnellement, je n’avais besoin d’aucune raison, d’aucune preuve pour faire confiance à quelqu’un, du moins pour la première fois. Quoi qu’il en soit, je comptais bien lui montrer qui j’étais ..

Alors que mon clone s'apprêtait à s'exécuter, le Kawaguchi plongea sa tête sous l’eau, pensant très certainement que je me cachais au fond de l’eau. Fort heureusement, l’eau du lac n’était pas très clair, ne lui permettant ainsi pas de bien distinguer les choses à plus de trois mètres devant lui.
Il fit alors contraint d’en ressortir et de revoir ses plans. Puis, contre toute attente, il sauta aussi haut qu’il le pouvait, ses deux poings recouverts de sables et s'apprêtait à frapper l’eau de toutes ses forces afin de m’obliger à sortir.

« Arrête ! » Fit mon clone

Avant que le fils du désert n’exécute sa technique, mon clone fit un mudra qui devrait totalement l’immobiliser et ce avec une grande exigence. C’était en effet le sceau que j’avais placé sur le Kawaguchi au début de notre échauffement. Logiquement, il n’y avait pas de raison pour que le sceau ne fonctionne pas, et personnellement je n’y voyais pas vraiment comment il pourrait l’annuler, dans tous les cas si la technique fonctionnait, le Kawaguchi sera immobilisé et figé dans les airs. Quoi qu’il en soit, mon clone avait activité le sceau avant que le fils désert ne s’engouffre dans l’eau. Puis, il se préparait à exécuter une nouvelle technique dans le cas où la précédente aurait échouée. Pendant ce temps, je sortis tranquillement de ma cachette pour faire face à mon ami ..

« Voilà qui je suis Amano ! .. Un pacifique qui défait ses adversaires sans leur infliger aucune souffrance. » Fis-je, d’un léger sourire.

Ces cinq minutes sous l’eau m’avait considérablement affaibli, sans compter que tous ces clones m’avaient puisé pas mal de chakra. Il serait peut-être temps de faire une petite pause avant de reprendre l’entraînement initial...

Spoiler:

« Volontiers ! » Rétorquai-je, d’un léger sourire

Rien de mieux qu’un bon thé pour se ressourcer avant d’entamer notre véritable entraînement. En tant normal, je n’étais pas vraiment fan du thé, mais il faut savoir que celui préparé par Amano était tout bonnement excellent. Il avait vraiment quelque chose en plus que ceux que j’avais l’habitude de goûter à certaines occasions. Après, ma boisson préférée restait et demeurait le café, un café bien lourd et amer pour tenir tout mon corps éveillé durant mes longues séances d’entraînement, ou encore durant mes sessions de lectures et d’écritures. Bref, tout cela pour dire qu’aucune autre boisson ne pourra jamais remplacer le café.

« Tu étais quand même à deux doigts de m’avoir, heureusement que j’ai posé ce sceau sur toi. » Fis-je, d’un léger sourire.

Après quoi je libérais mon camarade de l’emprise de mon sceau, lui permettant ainsi de pouvoir nous préparer le thé dont lui seul en avait le secret.
On se posa alors sur le sable, à quelque mètres du lac, attendant patiemment que le thé soit prêt afin de pouvoir le déguster. C’est alors que - contre toute attente - Amano m’interpella, me confiant qu’il souhaitait me part de quelque chose qui le tenait à coeur. Les yeux légèrement écarquillés, je lui accordais toute mon attention, l’invitant au passage d’un signe de tête à s’exprimer. De quoi pouvait-il bien vouloir me parler ? Sa femme ? Les relations de couples ce n’étaient vraiment pas mon domaine. De Kira ? Je l’écouterai alors attentivement et je lui trouverais la réponse à son problème. De Tali ? Non, peu probable…

Alors que je m’interrogeais incessamment sur la chose qu’il souhaitait me faire part, le Kawaguchi se lança, mettant ainsi fin au suspense. Il souhaitait - curieusement - m’assister d’une façon ou d’une autre dans l’accomplissement de mon rêve, de mon idéal. Je m’étais préparé à toute sorte de choses, sauf cela … La surprise ne se voyait pratiquement pas dans mes yeux, mais croyez-moi au fond elle était énorme. Un léger sourire, autant de satisfaction que de fierté, se dessina alors aux coins de mes lèvres. Je veillais tout de même à contrôler mes émotions, histoire de ne pas les extérioriser ouvertement devant mon ami. Alors que je m’apprêtais à répondre à mon camarade, ce dernier me devança ajoutant que je n’avais aucunement besoin de m’en faire pour son clan. Ce à quoi je lui souris légèrement pour lui montrer qu’à ce sujet, j’avais entièrement confiance en lui. D’ailleurs, son clan n’était plus vraiment ma préoccupation.

Comme me le disait Vegapunk, le paix n’était pas quelque chose de « simple » et pour espérer y parvenir un jour, il faut apprendre à déléguer. Un homme ne peut apporter la paix à lui seul, c’est tout bonnement impossible, du moins j’en étais persuadé. Pour y parvenir, il faut d’abord se créer un cercle d’ami, puis des adeptes, à qui il faut partager et transmettre ce rêve, cette volonté de rendre le monde meilleur, qui à leur tour partageront cette volonté et ainsi de suite. Du moins, c’était ainsi que je concevais la chose … Je n’étais pas certain de pouvoir atteindre ce rêve avant ma mort, mais je me devais de créer aux moins les bases sur lesquelles les générations futurs pourront marcher pour parachever ce rêve qui peut sembler utopique. Amano était l’une des personnes à qui je souhaite transmettre cette volonté et ce bien avant qu’il en fasse la demande car après tout c’était sur lui que je comptais pour changer le clan Kawaguchi.

« Mais oui bien sûr mon ami, cela me fait vraiment plaisir que tu te proposes de m'assister dans cette tâche ô combien délicate » Fis-je, d’un air ravi. « Amano … sache qu’en un sens, tu m’aides déjà à atteindre mon but .. » Poursuivis-je, d’un air pensif. « Tu dois certainement te demander comment ? Eh bien la réponse me paraît assez évidente .. Si j’ai bien compris, tu veux en quelque sorte changer ton maître et ton clan, tu veux qu’ils soient plus ouverts d’esprit et qu’ils acceptent les différences des autres .. Qu’ils acceptent que le monde ne tourne pas autour d’eux, n’est-ce pas mon ami ? Eh bien, moi je souhaite que tous les clans puissent s’entendre et travailler main dans la main, c’est une étape fondamentale pour la construction de ce rêve qui devrait normalement être universel, ce n’est du moins que mon point de vue. Tout cela pour dire que c’est de ce processus élémentaire que naîtront certaines valeurs et principes pouvant permettre l’édification et la réalisation de ce rêve qui peut paraître tant utopique. » Repris-je, d’un air passionné. « Tu te souviens, il n’y a pas si longtemps, je t’avais dit que les clans étaient un réels problèmes, mais toi tu as su voir les choses autrement .. Cette échange, aussi courte qu’elle le fut, elle m’a beaucoup apporté. Aujourd’hui, je ne vois plus les clans comme un problème, mais plutôt comme une solution parmi tant d’autres. » Achevai-je, d’un air agréable.

Il était rare que je parle autant, mais lorsque le sujet m’intéresse et qu’en plus me passionne, je ne m’arrête plus. Quoi qu’il en soit, le thé était désormais prêt .. J’attendis que mon camarade m’en serve une tasse avant de le remercier et de déguster son « chef-doeuvre ».
Il était toujours aussi excellent, manquait légèrement de sucre mais c’était excellent. Après tout, pas étonnant qu’on ait pas suffisamment d’ingrédients .. Quoi qu’il en soit, je pris quelques gorgées avant d’interpeller mon camarade ..

« Dis-moi .. si tu te proposes pour m’aider c’est qu’en un sens tu crois en ce pourquoi je me bas, n’est-ce pas ? » Fis-je, d’un air curieux.

« Et ben, on dirait qu’il croit en toi même s’il ne croit pas totalement à la paix. » Elle se trompait, en effet, cette voix interne se trompait car contrairement à elle, j’étais persuadé qu’Amano croyait également en cette paix. La véritable paix. Il faut savoir que la paix à laquelle j’aspire ne consiste pas seulement et uniquement à la cessation des guerres, non .. elle va bien au-delà de ça. Et cela le Kawaguchi semblait l’avoir compris puisqu’il semble avoir vu en moi l’image de la paix que je souhaite propager dans le monde.

Quoi qu’il en soit, le fils du désert se leva après qu’il ait fini son discours et se taillada soudainement le creux de la main pour y verser son sang sur le sable. Puis, il enchaîna - contre toute attente - avec la promesse ..la promesse de m’assister dans mon objectif et ce quoi qu’il arrive. Le moins qu’on puisse dire c’est que ce moment restera à jamais gravé dans ma mémoire. Non, je ne n’oublierai jamais et pour m’en assurer, je me levai pour me mettre à la hauteur de mon camarade. Je lui pris alors le Kunaï avec lequel il se taillada pour en faire de même. Je versai alors mon sang sur le sien afin sceller cette promesse et faire de ce jour, un jour symbolique que nous ne serions pas prêt d’oublier. Un jour qui sera à jamais gravé dans notre mémoire et qui nous rappellera notre objectif à chaque fois qu’on s’en éloignera, ne serait-ce que d’un mètre.

« Rien ni personne ne me détournera de mon objectif ! Travaillons donc main dans la main pour faire briller la lumière de chacun, mon ami » Fis-je, d’un air solennel

En chacun de nous se trouvait une part de lumière que je comptais éveiller pour éteindre toute trace d’obscurité. Cela demandera probablement beaucoup de temps et d’effort, mais j’étais persuadé de pouvoir y arriver, un jour. Evidemment tout seul serait tout bonnement impossible, c’est pourquoi j’avais besoin de personnes comme Amano, des gens qui croyaient en mes idéaux et qui seraient prêts à me donner un coup de main. Nous y arriverons, nous commencerons par notre entourage, puis notre village, s’en suivra notre pays et ainsi de suite. Cela prendra le temps que ça prendra…

Bref, quelques temps après, Amano me fit signe de commencer notre l’entraînement, la raison de notre présence en ce lieu. Ce à quoi je lui souris légèrement avant d'enrouler ma main d’un bandage. Je finis rapidement mon thé et lui fis signe de commencer.

« Je vais reprendre depuis le temps, alors envoie moi ton sable » Fis-je, d’un léger sourire.

Je composais brièvement quelques mudras et je tendis les mains dans la direction de mon camarade, attendant patiemment une vague de son sable. Mon objectif était très simple, je comptais - effet - neutraliser son sable et le cristalliser entièrement grâce aux conseils que Kei m’avait donné. Il n’était pas certain que j’y parvienne du premier coup, mais cela n’avait que peu d’importance. Ce qui importait c’était le fait que je sois dans une situation de combat, où je devais me défendre. Un échec me causera probablement quelques dégâts, mais j’estimais que c’était un risque à prendre, du moins si je voulais mettre au point cette technique au plus vite.