Une légère brise soufflait ce jour-là, accompagnée d'un ciel plutôt dégagé surement dû à la saison. Hisashi se tenait droit debout au bout d'un ponton, stoïque les bras croisés dans son dos. Il attendait ça depuis quelques heures déjà, mais il aimait cette vision. Une mer calme, imperturbable près d'un port respirant la vie, ces bruits de partout, ces mouettes qui crient sans cesse. Voilà quelques jours qu'il avait préparé ça, une formation des troupes de Kirigakure, mais pas n'importe laquelle. En effet, il était temps de les spécialiser dans le débarquement et dans les missions de reconnaissances. Un domaine où le Jisetsu excellait de par ses qualités de senseurs et d'espions. C'était son monde, son milieu, là où il se sentait à l'aise. Le jeune homme avait fait part de cette formation par le biais d'un affichage quelques jours auparavant, tout shinobis souhaitant se présenter était le bienvenue. Cependant, les places étaient tout de même limitées, les bateaux de Kiri ne pouvaient accueillir une armée, du moins pour le moment. Qu'importe une dizaine d'hommes serait suffisant pour le moment, quitte à faire ce genre d'entraînements plus régulièrement. D'ailleurs, un seul nom avait attiré l'attention de notre homme sur la liste. Un certain Zametsu, il en avait entendu parlé par le biais de certains bruits de couloirs. Apparemment ce dernier était borgne, un cas qui fascinerait sans aucuns doutes notre protagoniste.

C'était un Genin qui possédait un certain potentiel, selon les dires de certains, ce serait l'occasion pour notre homme de le vérifier. D'autant plus que le petit entraînement s'annonçait particulièrement intense, de quoi bien tester les petits nouveaux. Hisashi adorait avoir ce genre de rôle, même si le social n'était pas son fort il appréciait observer les néophytes et voir naître de réelles pépites. Qui sait, il était possible qu'il soit aussi déçu par le jeune Genin, il espérait tout de même que les rumeurs soient fondées. L'espace d'un instant il leva les yeux vers le ciel, c'était à lui de transmettre des leçons désormais. Quelle vie pensa-il, cela lui changeait bien de son passé. C'est alors que son ouïe fine lui fit part de l'arrivée d'une poignée d'hommes. Au bruit de leurs pas il avait deviné qu'il s'agissait de ses apprentis. Il se retourna alors et leur fit signe d'approcher, quelques salutations brèves. Les visages étaient fermés pour la plupart, d'autres semblaient perplexes, seul Zametsu paraissait excité. Parfait pensa Hisashi, il avait l'air prêt à en découdre celui là. Attention à ne pas confondre vitesse et précipitation !

Le bateau arriva quelques secondes plus tard, un timing parfait ce qui permettait à toute la troupe de ne pas attendre trop longtemps sur ce ponton. Chacun prit sa place sur l'embarcation, des marins étaient déjà présents pour s'occuper de la partie navigation. Hisashi alla se placer au niveau du grand mât, prenant position dans les cordages vers le haut il s'installa sur son perchoir. Il aimait avoir une certaine vision des choses, c'était son rôle après tout. Le jeune homme n'avait donné aucun ordre, si ce n'est qu'il ne tolérerait aucuns débordements et garde à celui qui voudrait défier son autorité. Cela lui permettrait de ce fait d'être tranquille pendant une bonne partie du voyage. La destination ? Yuki, personne ne le savait encore, mais ils allaient très vite le deviner avec le froid qui entourait cette île. Comme à son habitude le Jisetsu portait son armure qui le protégerait un peu du froid, sa cape flottant au vent tout comme sa chevelure blonde. Le bateau quitta peu à peu le port de Kiri, c'était partit pour un petit voyage qui s'annonçait plutôt calme. En apparence seulement.

Quelques heures plus tard le décor avait peu à peu changé laissant place à un vent plus froid ainsi qu'un ciel légèrement plus foncé. Quelques rayons traversaient encore les nuages, le petit groupe était au large de Yuki no Kuni. Il restait encore un bout de chemin. Mais, certaines personnes ne semblaient pas l'entendre de cette oreille au vue du bateau qui s'approchait d'eux. Le Jisetsu descendit immédiatement de son perchoir, il allait être accueilli par quelques individus et au vus de l'embarcation il s'agissait du Shûkaï. Jamais bien loin ceux là ... Il prit alors la parole, d'un ton très calme :

- Je m'en charge, je ne veux pas un mot.

Il avait l'habitude de ce genre de confrontation, il s'agissait surement d'un contrôle, mais pourquoi ? Les deux nations étaient en paix et entretenaient de bonnes relations, c'est surtout ça qui surprenait notre protagoniste. Qu'importe il restait de marbre. Le bateau impériale du Shûkaï arriva ainsi à leur hauteur, Hisashi se mit en avant faisant comprendre que c'est lui qui dirigeait cette opération. Un soldat de l'empire prit alors la parole d'une voix forte d'une manière à se faire entendre:

- Suivez-nous, nous allons vous faire accoster sur la plateforme maritime la plus proche pour effectuer un contrôle !!

Il soupira légèrement, mais acquiesça tout de même d'un signe de tête. Il était temps de suivre l'autre bateau désormais et cela prit quelques minutes avant d'arriver sur une plateforme plutôt gigantesque. Le Jisetsu se demandait tout de même ce qu'il se tramait par ici, restant silencieux il observa brièvement Zametsu, il semblait impatient. En espérant que celui-ci ne provoque aucuns débordements. Hisashi ne savait pas grand chose sur ce dernier, quelle surprise pouvait-il lui réserver ?

-Je dois ABSOLUMENT participer à cette formation. Un temps. Zametsu, marquez Zametsu; ZèdeAhèMeTéèSU. Sans grande conviction, le fonctionnaire inscrivit son prénom sans grande volonté quoiqu'un temps d'hésitation et de réflexion marqua son geste. Votre prénom ? Zametsu. Très bien, et votre nom ? Aucun, ou demandez à l'orphelinat.

-Okay. Un coup d'main ? Demanda-t-il avec enthousiasme. Non, nous nous débrouillons.Répondit un marin.

-Oh les gars ! On a ça dans l'sang, vous allez pas me dire que l'armée Kirijine a peur d'un peu d'eau froide, quand même ! J'vous rappelle quand même qu'on est censé être un peuple guerrier et les plus grands conquérants depuis la fin de la Grande Guerre. Vous avais-je déjà parlé de...

-Woah ! Le navire de guerre avait cette allure impérieuse qui rappelait au jeune garçon de rien l'ancienne flotte de la Brume sanglante bien que sa taille et sa vocation ne soit pas comparable aux plus imposants des navires, loin de là. Un bateau comme ça les gars, eh bah heureusement que c'est pas des ennemis.

-Le Taïchou ! Le sabreur se raidit d'avantage. *J'aime déjà ce pays.*

Chacun des trente hommes affectés à la construction de la Plateforme numéro huit travaillaient à un rythme rapide et effréné. Chacune de leurs respirations comptaient probablement deux gouttes de sueur qui auraient ruissellées sur leurs fronts blêmes si ce n'était des tuques qu'ils portaient afin de se protéger la tête des froids mordants qui persistaient toujours et encore sur cette terre d'une blancheur immaculées, mais pourtant si hostile de par sa simple température glaciale. Seuls des fous pouvaient osés venir vivre ici, seuls des hommes dotés soit d'une volonté de fer ou d'une vigueur surhumaine...ou des deux...en étaient capable. Et il n'y avait que les deux clans Shinobis établis à Yuki No Kuni pour en prouver la véracité de cette pensée. Il y avait au pays de la neige:

Les illustres Samui, qui avaient réussit à plier le froid et la neige sous le contrôle naturel et inné du Hyôton, représentaient cette volonté inégalée de s'établir en véritable conquérants du Nord, assujettissant les tourments de l'hivers à leurs désirs.

Et les insoutenables Suzurane, qui combattaient sans cesse les dangers de ces terres indomptables, puisant dans une rage incommensurable afin de faire face à chacune des puissantes bourrasques de chacune des tempêtes glaciales que leur faisait subir le Nord.

Tous deux réclamaient fortement l'héritage du Nord, mais un seul de ces clans avait réellement réussit à asseoir sa suprématie sur Yuki No Kuni. Les Samui. Ceux-là même qui, depuis longtemps, étaient réputés pour avoir mis au monde un village Shinobi cauchemardesque...inégalé dans sa soif de pouvoir et de conquête. Kirigakure No Sato. Et c'était aujourd'hui l'un de ces Samuis qui fut appelé à assurer la défense de cette terre qu'ils avaient domptée...et qui menait les opérations sur une plateforme à l'extrême Est du pays, là où une embarcation Kirijin avait été interceptée et amenée à être inspectée par les forces impériales Shukaijin. Une surprise qui n'eut pas d'autres effets que de m'esquinter un sourire en coin, un petit rictus de satisfaction.

Un pied devant l'autre, faisant résonner mes énormes bottes renforcées et laissant mes nombreuses chaînes claqués contre mes cuisses, mon torse et mon poignet au rythme de mon avancée, l'impérial à l'allure scélérate que j'étais fit son apparition dans le champs de vision des interceptés qui, à l'assemblée, se retournèrent vers moi afin d'en connaître l'identité. C'était un jeune homme, haut de près d'un mètre quatre-vingt-dix, à la peau grisonnante tant le froid semblait s'en être emparé. Mes cheveux blancs, en batailles, descendait à peine plus bas que mes épaules en une coupe rebelle reflétant parfois une teinte semblale à celle de mon seul oeil visible...d'un bleu de glace rappelant les océans de ma terre d'adoption. L'autre, caché par un patch semblable à ceux que portaient les pirates de Mizu, laissait tout simplement savoir que j'en avais perdu l'usage...tout comme l'un de ces marins qui m'observait attentivement, mais que je ne remarquai que plus tard, après avoir élevé la voix pour prononcer mes premières paroles qui les concernaient tous. Aussi, eurent-ils remarqué que je semblais mettre l'emphase sur mon handicape en arborant le symbole de l'empire sur l’entièretée du cache-oeil, signifiant autant à mes alliés qu'à mes ennemis que je ne craignais ni la douleur, ni la misère...ni la mort...sous mon service pour ma nation. Inutile donc de préciser que pour n'importe quel imbécil, je respirais le patriotisme Shukaijin à plein nez.

KIRIJIN! VOUS ÊTES MAINTENANT SUR LES EAUX DE YUKI NO KUNI! DE CE FAIT, NOUS PROCÉDERONS AUX NOUVELLES PROCÉDURES MISES EN VIGUEURS!

Dénombrement et identification de chacun des hommes ou femmes à votre bord et vérification de vos papiers légaux vous permettant l'entrée en territoire Shukaijin. N'y voyez pas une insulte, mais avec mes récents combats contre le Kyomu, un organisation Nukenin, et leurs attentats ici même et ailleurs au Shukai, je n'autorise plus aucune marge d'erreur de la part de nos services de défenses. Mes hommes inspecteront l'embarcation et procéderont à l'identification et la vérification.

Et moi...je dois m'entretenir avec le chef de cette expédition.

Une voix forte, qui portait loin, venait de s'adresser à eux afin que tous comprennent le message que je leur transmettais. Ce fut donc sans attendre qu'un couple de Heishi Yukijins descendirent dans l'embarcation invitée et commencèrent l'opération alors que de mon côté, je balayai chacun des marins, un à un, avant de m'arrêter sur l'un d'eux en particulier. Cheveux blancs...borgne...pas même dans la vingtaine...et arborant un sabre. Les seules différences entre lui et moi-même résidaient dans notre grandeur respective et celle de nos sabre. Un Samui peut-être?

Plutôt peu commode les soldats de l'Empire. C'était la première impression ressentie par notre protagoniste qui se demandait bien si c'était le froid qui les rendait si peu accueillant. Puis un homme fit son entrée, d'une manière assez bruyante au vue de toutes les chaines qu'il possédait sur son corps. D'ailleurs ce dernier ressemblait étrangement à Zametsu ce qui fit sourire le Jisetsu, drôle de coïncidence. Le même bandeau à l’œil, les mêmes cheveux blancs, il ne manquait plus qu'un lien de sang dans cette suite logique. Hisashi avait beau cherché personne ne lui ressemblait, fort dommage. Il s'amusait légèrement de la situation sans le montrer, le visage toujours aussi vide d'expression. Il se contenta d'écouter les paroles de celui qui semblait être le chef, il exigeait un contrôle suite à des attaques perpétuelles d'une organisation criminelle nommée Kyomu. Manque de chance pour le Shûkaï apparemment, autant dire que cela ne faisait ni chaud ni froid à notre homme qui se réjouissait même de ce genre d'évènements. Mais, comme vous le savez déjà il préférait le silence à l'insolence. Se taire était donc sa seule option. Il laissa ainsi deux Yukijins procédés au contrôle de ses papiers qu'il tendit d'un geste presque automatique. Une phrase marqua son attention : "Et moi...je dois m'entretenir avec le chef de cette expédition."

Zametsu semblait la principale attraction des hommes ce qui arrangeait plutôt bien notre héros, être en retrait c'est ce qu'il préférait. Ainsi il hésita un instant à faire paraître le Genin pour le chef de cette expédition et se contenter d'observer la suite. Cependant ... Il se ferait très vite remettre à l'ordre par Michiki si ce dernier l'apprenait. Quelle horreur. Il allait donc devoir jouer les chefs l'espace de quelques instants, pas son fort. Hisashi n'était pas de ceux à aimer jouer les leaders, il préférait prouver ses capacités et laisser les yeux jugés d'eux mêmes. Mais, pas besoin de ça ici, il n'était pas là pour ça. S'approchant alors du jeune homme qui avait prit la parole il se mit au niveau de son oreille à pas de chat, sans pour autant montrer toutes formes d'hostilités, il n'avait pas envie de se prendre un coup de sabre mal placé. Il était assez près, sa tête se pencha. Juste un murmure.

- Je t'écoute.

Vous l'aurez compris il n'était pas du genre bavard. C'était pas son truc tout ça, il était juste là pour entraîner les élèves. Néanmoins, au vue de la situation il savait pertinemment qu'il allait devoir se montrer plus bavard. Négocier avec les soldats de l'empire n'était pas une mince affaire, encore moins face à un interlocuteur charismatique ayant essuyé plusieurs attaques par le passé. La confiance n'était pas de mise. Cependant, les deux nations étaient en bonnes ententes, ce ne devrait être que de simples formalités. Reculant alors de quelques pas tout en fixant le "Taïchou" comme ces derniers se nomment entre eux. Il ne l'avait pas souligné tout de suite, mais Zametsu semblait pas mal informé. A l'inverse du Jisetsu, il avait passé trop de temps dans son palais. Observant chacun de ses hommes derrière lui, il constata que le contrôle des identités touchait à sa fin, il était temps maintenant pour lui d'expliquer sa venue.

- Nous ne sommes pas là pour attaquer votre pays, bien au contraire. Je forme ces jeunes shinobis au débarquement et à la reconnaissance. Yuki me semblait une terre particulièrement attrayante pour ce genre d'exercices. Veuillez-nous excuser pour cette visite impromptue.

Au moins c'était honnête. Il faisait carte sur table, ça ne servait à rien de mentir surtout à un moment pareil. D'autant plus que le jeune homme en face de lui semblait tout de même réfléchit. Il devrait aisément discerner le vrai du faux. D'ailleurs il ne s'était même pas présenté, il était peut-être temps de régler aussi cette petite formalité. Des présentations en bonne uniforme devrait pouvoir détendre la situation, bien que tout cela amusait notre protagoniste. Toujours planté comme un i devant le Shûkaïjin, Hisashi prit la parole une dernière fois, il avait déjà fait de gros efforts, il ne fallait pas trop lui en demander.

- Ah j'oubliais, je m'appelle Hisashi et celui qui te ressemble comme deux gouttes d'eau, c'est Zam... Zamé... Z.A.M.E.T.S.U. Vous n'aurez pas un lien de sang par hasard ?

Tout était clair maintenant, il allait laisser la parole à qui voulait la prendre. Le Jisetsu n'avait plus grand chose à dire, maintenant il fallait attendre. Il espérait tout de même qu'aucuns évènements étrangers ne viendraient perturber ce contrôle. Ce groupe de criminels le Kyomu, Hisashi l'avait mit dans un coin de sa tête. Il irait à la pêche aux informations plus tard. Le contrôle des papiers était terminé, toute l'attention retombait sur les deux chefs. La suite était entre les mains de son interlocuteur, rester debout trop longtemps dans un tel climat n'était pas bon. Notre homme aurait aimé que les choses se fasse plus rapidement, mais dans le monde des shinobis les complications sont nombreuses. Et cela ne faisait que commencer.

Observant chacun des Kirijins, analysant chacun de leurs mouvements, je tentai de rester de marbre le plus possible. Il était loin le temps où j'avais vu l'insigne shinobi de ce pays et les seuls souvenirs que j'en gardais réellement étaient tous reliés à la fatalité qu'était la mort ainsi que la destruction qui la précédait. Et je ne parlais pas là de celle que la brume sanglante amenait avec elle, non, mais bien celle de ceux qui avaient péris par centaines et par millier lors du jour de sa destruction par les Furyous. La douleur que j'avais éprouvé en ce jour refit surface derrière la cicatrice que je cachais derrière un patch posé sur mon oeil invalide. Au même moment, je sentis un frissonnement dans mon dos, un mouvement imperceptible à l'oeil, mais que je pu ressentir de par ma proximité avec ce d'où il émanait. Akuma Kudaku était réveillé. Il avait sentit l'appel de la brume lui aussi...il savait que nous étions en présences de guerriers des îles de brumes.

Mon regard pensif s'effaça que quelques secondes après mes réflexion alors que l'un d'eux s'était approché de mon oreille pour y murmurer quelques phrases qui répondaient à ma requête. Il me disait donc qu'ils venaient dans l'intention de s'entraîner en milieu hostile et que la terre des neiges lui avait apparut comme l'endroit idéal à cet exercice. J'avais donc devant moi le maître de cette expédition...un homme de peu de paroles, mais en avait-on réellement besoin lorsque nous commandions à des fanatiques déguisés en soldats de l'ombres? Car il ne fallait pas oublier que les échos de Kirigakure no sato avaient fait leurs chemins depuis bien longtemps et que bien peu informé était le shinobi ne connaissant pas la réputation des hommes de la brume. Et après tout...j'avais moi-même été Kirijin et c'était l'entraînement réservés à l'élite des leurs que j'avais reçu dès que j'avais eut l'âge de prendre une arme et m'en servir. J'avais été forgé dans le brouillard...tout comme eux.

Je vois. Eh bien puisque nous n'ayons reçu la moindre missive venant de la capitale, on devrait habituellement soit vous refuser le passage ou procéder à de plus amples collectes de donnée sur votre venue. Néanmoins, vous êtes tombé sur la bonne personne. Samui Ketsuen, Taichou de l'empire et instigateur des réformes de la défense ici à Yuki.

Je vous autorise à entrer sur le territoire, mais pas sans guide ni escorte. Nous sommes proche du territoire Suzurane ici et ils détestent les Kirijins. Je viens avec vous. D'ailleurs, je peux vous fournir du matériel d'entraînement en plus de prendre quelques hommes avec moi, nous pourrions agrandir l'ampleur de ce déploiement et cette opération pourrait renforcer les liens entre nos deux forces militaire. Avec la guerre qui cogne à nos portes, mieux vaut se serrer les coudes. Les Kumojins frapperont forts, autant ici qu'ailleurs. À nous de leur claquer la porte au nez et de les renvoyer en enfer.

Puis je posai finalement le regard sur cette tierce personne que l'on venait de me présenter, cet autre shinobi qui, et le premier avait raison, ressemblait à une version plus petite de moi-même. Que ce genin de Kiri ait un ancêtre Samui dans ses veines ne m'aurait pas étonné pour le moins du monde. Cependant, je pouvais confirmer qu'il n'y avait aucun lien de parenté entre nous-deux. J'avais connu mes cousins plus jeune...et aucun n'avait le nom de Zametsu.

Enfin, je me retournai vers l'ensemble des Kirijins après avoir eut la confirmation que chacune de leur identité et de leurs papiers étaient en règle et je m'adressai à tous, puis à cinq de mes patrouilleurs Heishi par la suite. Nous allions nous entraîner nous aussi. Il était temps de retourner sur la neige et de nous dégourdir les jambes.

Alors bienvenus à Yuki Shinobi de la brume. Soyez prêts...car le froid ne pardonne pas ici.

Tagura, Sayari, Masataka, Shinjo et Kakujo...vous venez avec moi. Cet entraînement vous sera utile.

Aussitôt, trois des cinq Shinobi équivalents au rang de Genin s'avancèrent alors que deux autres commencèrent à charger notre embarcation de matériel d'entraînement que nous allions partager avec les nouveaux venus...et nous prîmes finalement les devants en direction des côtes de l'Est de Yuki.

Samui Ketsuen qu'il s'appelait. C'était donc un manipulateur du Hyôton. Intéressant, surtout avec une grosse épée dans le dos, autant dire qu'Hisashi aurait aimé voir cet homme à l’œuvre. Il semblait s'être légèrement détendu à la grande surprise du Jisetsu qui y voyait même un homme "gentil". Il accepta de les laisser passer, malgré la non-information de leur visite. Cela faisait plaisir à notre protagoniste qui restait peu expressif. De plus, il allait les accompagner durant leur entraînement, en effet le territoire Suzurane n'était plus très loin et ces derniers détestaient les Kirijins. Donc autant vous dire qu'une petite aide de plus ne déplaisait pas à Hisashi. Il observait alors le Shukaïjin ordonnant à certains de ses soldats de le suivre. Cela ferait plus de monde, beaucoup plus intéressant pour une mission en terre inconnue. Tout semblait prendre forme petit à petit et plusieurs idées commençaient à gémir dans la tête de notre protagoniste. Après tout, il était le chef de cette expédition et il allait devoir prendre les choses en main. Il prit la parole d'un ton plus formelle que les fois précédentes, bon il n'aimait pas ça, mais pas le choix. Quand faut y aller, faut y aller :

- Tout semble en ordre. Une idée me vint, vous jouerez la défense de vos terres, nous serons en milieu totalement inconnue ce qui vous conférera un avantage. Cet exercice devrait être assez réel pour préparer correctement les troupes. Une fois sur place nous vous laisserons cinq minutes d'avance pour que vous puissiez prendre vos positions. Cela te convient Ketsuen ?

Un hochement de tête fit comprendre qu'il donnait son aval. Parfait. Ils prirent place sur leur navire et le groupe de Kirijin fit de même sur le leur. Les soldats de l'Empire partirent les premiers, c'était plutôt une bonne chose concernant le timing des opérations. Tout ce ferait naturellement. Durant le trajet il n'y eut pas un mot, les visages semblaient figés. Il fallait dire que les shinobis ne savaient pas dans quoi ils s'engageaient. Yuki ? Hisashi connaissait, il avait dû s'y rendre par le passé durant de nombreuses missions et plus... Enfin c'était avant que Kiri ne soit détruit. Tout semblait avoir changé après sa destruction. Le regard dans le vide, le Jisetsu paraissait songeur, entre passé et présent comme bloqué entre deux mondes. Il balaya rapidement la nostalgie qui commençait à l'envahir et reprit sa concentration, il n'était plus très loin des terres. Un petit briefing concernant son équipe s'imposait, il ne pouvait pas les envoyer comme ça à l'inconnu sans leur donner quelques conseils. C'était son rôle après tout :

- Autant vous dire que ça ne va pas être une partie de plaisir. Nous allons nous séparer en trois groupes, le but sera de tous nous rejoindre en un point à l'Est. Vous marcherez ainsi en cette direction pendant cinq kilomètres. Concernant les groupes ...

Il prit une pause pendant quelques secondes, les visages étaient concentrés il aimait ça, on rentrait enfin dans le vif du sujet. Bien sûr qu'il allait prendre Zametsu avec lui, cependant il lui faudrait être intelligent dans le partage des groupes et les séparer de manière stratégique. Si possible, mélangé des pouvoirs offensifs et défensifs dans chaque groupe. Concernant les senseurs, il n'y en avait pas, ce qui rendait l'exercice particulièrement intéressant. Il reprit la parole ...

- Zametsu avec moi et vous deux là. Les autres, mélangez vous de manière à être stratégique, je vais vous laisser faire les groupes et si je vois que ça ne va pas je ferai quelques ajustements.

Cela lui permettrait de ne pas perdre de temps avec la formation des groupes, au pire du cas il changerait certains. Mais, quelques minutes plus tard les shinobis s'étaient répartis de la bonne manière, une bonne chose de faite. Il n'allait plus trop tarder à mettre pied à terre et le Jisetsu prit encore la parole pour transmettre les derniers conseils : .

- Nous arrivons du sud, près de Lokha. Notre but est de nous rejoindre le Mont Minya Konka, une fois sur place nous nous dirigerons vers le fleuve Yangzi Jiang, pour les jutsus suiton ce sera parfait. Soyez très discrets et vigilants, déplacer vous comme des chats. Ne dépasser pas les montagnes ! Derrière se trouve le clan Suzurane et nous ne serons pas les bienvenus. Enfin... En descendant vous prendrez le matériel à disposition, armes factices requises, des notes explosives à encre. Concernant les jutsus utilisés, puissance minimum requise. Ah ! Et si l'un de vous déroge à l'une de mes règles ... Je le tue. Nous sommes la brume sanglante mes petits.

Son regard était beaucoup plus perçant qu'auparavant, ils allaient commencer à découvrir le vrai Hisashi. Quelques minutes plus tard, ils y étaient. Chacun prit son matériel, les groupes se rassemblèrent. Cinq minutes, c'était le décompte dans la tête du Jisetsu. Après ce temps écoulé il leva son bras et les hommes présents connaissaient ce signal. L'exercice commençait enfin...

-Chef ! Souffla-t-il avec force. J'ai réfléchi à deux-trois aspects de notre entraînement et j'aimerais vous soumettre quelques propositions. Il déploya une carte grossière donnée à la troupe. Vous en auriez peut-être une plus précise..? M'enfin bref. Il pointa le doigt sur le Mont Minya Konka. Dans un scénario de débarquement nous serions les premières lignes et m'est avis qu'un pays comme celui-ci n'est pas du genre à pardonner qu'on y stagne trop longtemps. Il désigna ses camarades à la traîne. Regardez comme ils avancent ! Je pense qu'on ne pourrait pas se permettre de frapper les berges du fleuve sans nous assurer la moindre logistique. Il leva le doigt en l'air. Bien-sûr, nous sommes les troupes de débarquement, donc notre rôle n'est pas de se prélasser en garnison mais bien d'avancer. Néanmoins, si on jette un petit coup d'oeil à la carte, foncer sur le fleuve n'aurait aucun intérêt stratégique puisque nous n'aurions aucune garantie que Lokha est bien tombée, que nos flancs sont ouverts et que la première chose que feraient les impériaux seraient de concentrer leurs défenses intérieures sur le même fleuve pour protéger la capitale et empêcher la rupture du front à l'ouest. Résultat, en s'en prenant directement au fleuve, c'est la mort assurée et pour rien.

Ce que je vous propose c'est de laisser le Mont Minya Konka derrière nous, nous déployer dans la forêt au pied du Mont Kabru, prendre le contrôle de la zone et ensuite ouvrir un front en prenant Sakya. A marche forcée et avec assez de violence, nous pourrons aisément harceler les berges du fleuve et même mieux, sécuriser une ligne de front qui nous assurerait un point de débarquement efficace, capable de pressuriser l'ennemi à l'est, au sud et même à l'ouest. Si on prend le fleuve avec un appui logistique minimal, Lokha sera étouffée, les voies fluviales coupées, Dhartsedo isolée et plus facile à prendre pour les copains hypothétiques et en plus nous aurions une ville. Voilà, c'est à peu près tout. Ah et je précise que je suis dans une logique de guerre.

Et lorsque la dernière vague qui nous séparait de la berge de notre pays d'adoption, nous accostèrent et débarquèrent sans hésitation dans les eaux froides de l'océan du nord, là où l'eau laissait place à une terre solide et impraticable à l'agriculture tant elle était gelée. Rapidement, l'eau éclaboussa mon corps recouvert que d'un simple manteau à poil blanc dépourvu de manches alors que mes bottes s'enfoncèrent dans le liquide glacé. D'un bras, j'allai retenir l'énorme sabre qui était appuyé entre mes deux omoplates alors que de l'autre, je vint agripper l'une des cordes de notre bateau comme le faisait les membres de mon unité. Ensemble, de concert, nous hissâme notre moyen de reprendre la mer sur quelques mètres afin d'éviter qu'il ne reprenne la mer de lui même.

Aussitôt fait, nous nous dirigeâmes tous ensemble vers notre premier point de rassemblement qu'était le pied du Mont Minya Konka. De là, sans même attendre la moindre directive, l'un de nos hommes s'empressa de monter l'un des grands conifères qui peuplait un petit boisé à son pied et s'y installa avec une longue vue afin de nous donner un rapport de ce qui allait se passer à l'arrivée des Kirijins. De mon côté, je me tournai vers le reste de la petite escouade afin de leurs donner les premières directives à suivre.

Yukijins! Aujourd'hui, notre but est d'empêcher les Kirijin de s'avancer plus profondément sur
nos terres. Pour ce faire, nous allons les contenir le plus possible sur les berges. Notre but premier est d'empêcher leur avancée. Je propose donc d'utiliser Minya Konka à notre avantage. L'un de nous restera sur cette position, un peu plus haut sur le Mont, à la corniche, là-bas Dis-je en pointant une petite corniche qui donnait sur un renfoncement dans le roc de la montagne

De là, le volontaire pourra provoquer une avalanche qui ralentira l'avancée Kirijin s'ils tente de franchir le Mont ou décide de le contourner d'un peu trop près.

[color:1cba=#cc54rf] Je m'en charge, avec ma maîtrise du Futon ce sera d'autant plus facile de faire ce piège. Aussitôt fait, je suivrai leur progression en hauteur et viendrai vous rejoindre en renfort.

Bien! Sayari s'en chargera donc. Le reste, nous poursuivront notre avancée jusqu'à la forêt du Temple perdu. Nous deux de nous y resteront et préparerons le terrain grâce à ces parchemins d'encre. À leurs activation, ils exploseront sur une zone égale à un parchemin explosif. Nous nous assurerons de les guider jusque dans la forêt où nous aurons un net avantage en utilisant un style de frappe guérilla. Donc, Sarayi, ne dirige l'avalanche lorsque tu le jugera nécessaire. Nous ne savons pas s'ils passeront à l'Est ou à l'Ouest de Minya Konka. Le reste de nos trois hommes se disperseront dans les steppes entre Sakya et la montagne. Ainsi, nous restons assez près les uns des autres tout en couvrant une large zone. N'oubliez pas non plus que la tâche n'est pas de faire en sorte qu'ils échouent, mais bel et bien de la leur rendre difficile. Allez...on part!

Et aussitôt, Sayari qui était haute perchée dans son arbre et qui observait les Kirijins débarquer de leur modeste embarcation, sauta au pied de la montagne afin de l'escalader et se préparer à exécuter le piège d'avalanche lorsque nos adversaires seraient près du Mont. De mon côté, j'accompagnai Shinjo jusqu'à la forêt où nous préparâmes le terrain en positionnant les parchemins à l'endos de la première rangée de conifères que devront franchir les Kirijins. Pour chaque parchemins, trois arbres les séparaient les uns des autres pour environ quatre parchemins, là où les Kirijins allaient devoir passer pour éviter l'affalement de l'avalanche. Nous nous positionnèrent finalement plus profondément dans la forêt afin de recevoir ceux qui passeraient les pièges.

De leurs côtés, Masataka, Kagura et Kakujo se rendirent dans les steppes enneigés en se couchant dans la neige, distancés d'une centaine de mètres chacun, attendant que Sayari ne leurs révèle la position des invités s'ils venaient à prendre leur direction. Tout était prêt.