Adosser à l’encadrement de la fenêtre, le rouquin observait les alentours de l’Académie d’un air pensif. Malgré le danger de la guerre, le monde devait continuer de tourner. Ainsi, les chercheurs continuaient leur expérience, les enseignants leurs cours et les étudiants leurs études. Il y avait également les voyous du village qui continuaient leur activité… Dans ce sens, Kihran avait décidé de reprendre une équipe et avait convoqué un membre sélectionné. Son nom était Inuzuka Shizu et il avait hâte de voir ce qu’elle avait dans le ventre.

Cette dernière avait dû recevoir une convocation et si elle était à l’heure frapperait à la porte de son bureau à 13h pile. Cette dernière n’avait reçue aucune indication des raisons de sa présence ici. En effet, Kihran avait tenu pouvoir lui annoncer la nouvelle en personne. Et puis, il avait besoin de rencontrer et faire connaissance avec sa nouvelle élève. Pour ce faire, il avait eu plusieurs idées, dont prendre une petite mission afin de voir sa manière de travailler et l’évaluer.

Maoh, la petite bestiole rousse qui le suit partout, était dans un arbre en train de cueillir, dévorer des fruits et des feuilles alors qu’on toqua enfin à sa porte. Le rouquin expira une fumée épaisse avant d’écraser sa cigarette dans un cendrier et de rejoindre son bureau. Toujours debout, il prit la parole.

« Entrez. »

Ses yeux verts se posèrent sur la jeune femme alors qu’il lui fit signe de s’avancer et de s’installer.

« Bonjour, enchanté. Je suis Hayashi Kihran, Directeur de l’Académie. »

Dit-il pour commencer avant de s’asseoir à son tour à son bureau. Maoh ne perdit pas de temps avant de réapparaître en entrant dans la pièce par la fenêtre. Il vint grimper sur l’épaule de Kihran et se mit à observer l’inconnue curieusement.

« Si je vous ai convoqué ici, c’est pour vous annoncer qu’il a été décidé que vous feriez officiellement parti de mon équipe dès aujourd’hui. »

Était-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle aux yeux de la jeune femme ? Dans tous les cas, il n’y avait pas de retour en arrière et le Directeur observait attentivement ses réactions. Son sourire toujours présent, il continua.

« Je vais donc faire de mon mieux afin de vous former et vous guidez dans votre ascension. Et pour ce faire, je vous invite à vous présenter. Parlez-moi de vous, de vos ambitions… etc. Bien sûr, je reste à disposition si vous avez la moindre question. »

Ses yeux se glissèrent sur les canidés ayant pris place également dans son bureau. Il les observa en silence avant de reporter son attention sur la jeune recrue et écouter attentivement sa présentation. Un nouveau sourire s’afficha sur ses lèvres alors qu’elle lui parla de son ambition.

« Cette motivation vous amènera loin, j’en suis certain. »

Et il fera tout pour l’y aider. Rassuré et satisfait, il caressa doucement Maoh en se mettant à l’aise au fond de son fauteuil. Les questions de la jeune femme n’étaient en rien surprenante. Le rouquin se mit à jeter un œil dans un dossier avant de lui répondre.

« Officiellement, non. Néanmoins, j’ai dans l’idée de constitué une équipe complète. Aussi j’ose espérer que vous ne serez pas seule très longtemps. Concernant les raisons de votre sélection… J’ai parcouru votre dossier et y ai trouvé du potentiel. De plus, je suis intéressé par les dons Inuzuka qui, je pense, pourront parfaitement être complémentaire avec les miens. De quoi faire une équipe efficace, en soit. »

Il se releva ensuite de son fauteuil et fit le tour de son bureau avant de confier l’ordre mission à la jeune recrue. Il la laissa prendre connaissance tout en allant s’accroupir vers les canidés.

Mission:

« Je suis curieux de vous voir à l’action. En passant, la boule de poile à mon épaule se nomme Maoh. C’est un grand farceur, mais.. il n’est pas malveillant. Quels sont leur nom ? Oh, et avez-vous encore des questions avant que nous nous mettions en route ? Quoique, vous pourrez toujours en poser en chemin...»

Il tourna à nouveau son regard vers elle. Le sujet de la mission devrait particulièrement tenir à cœur à la jeune Inuzuka, autant par son affiliation à son clan, que par son ambition. La question était donc : allait-elle réussir à garder son calme ?

« Une idée par où commencer ?»

Ma présentation finie, je me demandais ce qu'il en penserait. Contre toute attente, Hayashi-san trouvait mes motivations louables ce qui me fit très plaisir. Avant de répondre par la suite à ma question, il s'enfonça dans son fauteuil et caressa son compagnon. C'était d'ailleurs une drôle de créature, je n'avais jamais rien vu y ressemblant malgré tout mon temps passé dans la forêt. Le directeur reprit enfin la parole et m'expliqua qu'il m'avait choisi parce qu'il sentait que j'avais du potenciel et qu'il était intéressé par les dons de mon clan. Autant dire que j'en étais très flattée mais que ça me mettais aussi un peu la pression.

"Je tâcherais de ne pas vous décevoir dans ce cas. J'espère aussi qu'il y aura d'autres membres dans l'équipe, c'est plus agréable d'évoluer en groupe. Vous dites que mes dons sont complémentaires aux votre, j'ai hâte de les connaître dans ce cas!" Dis-je en souriant.

Tout en m'écoutant, il se leva, un papier dans la main, qu'il ne tarda pas à me transmettre. C'était un ordre de mission. C'était rapide, de quoi nous permettre de faire connaissance sur le tas. Après m'avoir donner le document, Hayashi-san s'approcha de mes loups, j'avais remarqué avec le temps qu'ils attiraient beaucoup les gens. En temps normal, les autres personnes étaient d'abord un peu méfiante avant de s'approcher d'un canidé, mais pas avec eux, il est vrai qu'ils étaient très sociables.

Je dépliais l'ordre de mission et entrepris sa lecture. Dès la première phrase je fronçais les sourcils, qui était assez cruel pour faire une chose pareil ? Une fois avoir lu tout l'intitulé de la mission, j'avais inconsciemment froissé la feuille dans ma main. Je comprenais pourquoi on m'avais choisi pour cette mission. Ces ordures n'allaient pas s'en tirer ainsi, je me mettais rarement en colère mais là, c'était complètement justifié.

Cependant je devais rester calme si je voulais pouvoir agir intelligemment, ça allait être difficile. Je soupirais, les yeux fermés, les rouvrant à l'entente de la voix du Directeur de l'Académie. Il me présenta sa boule de poils, Maoh, je lui fis un sourire discrêt, un petit farceur hein..?

Une fois calmée, je comptais bien prendre cette mission très au sérieux.

"Ils s'appellent Yoi et Shira." Les concernés jappèrent à leur prénom respectifs.
"Hum, est-ce qu'on a quelques informations sur ces kidnappeurs? Une idée de leur nombre ? Je pense qu'on devrait se rendre chez les dernières victimes. Nous pourrions peut-être trouver une piste, une odeur ou un bout de tissus arraché que mes loups pourraient sentir, leur odorat est bien meilleur que le mien. Qu'en dites-vous ?"

Spoiler:

Hâte de connaître ses dons, hum ? Un sourire s’afficha sur les lèvres du rouquin avant qu’il ne se redresse à nouveau après avoir appris le nom des deux canidés. Comme prévu, la jeune shinobi était plus que motivée à exécuter cette mission. La tension se ressentait maiiiis… elle semblait garder son calme. Il hocha la tête à sa proposition avant de lui faire signe de se mettre en route. Il ferma la clé de son bureau et descendit calmement les escaliers de l’académie, laissant un mot à sa secrétaire.

« Voici le nom et l’adresse de la dernière victime. Son chien a disparu hier matin. »

Il lui tendit un bout de papier avec les différentes informations avant d’enfiler ses mains dans ses poches et de marcher tranquillement en direction de cette fameuse maison. Cela lui faisait du bien de quitter un peu sa paperasse et respirer l’air frais. Maoh était resté sur son épaule et jouait avec ses cheveux, tout en observant le paysage.

« Dis-moi, quelles sont tes compétences en combat ? »

Demanda-t-il tout en regardant toujours droit devant lui. C’était une question ordinaire, ou plutôt préventive. Pouvait-il la laisser se battre ? Si oui, jusqu’à quel point ? Il ne souhaitait pas particulièrement que celle-ci se blesse inutilement durant cette mission.

« Et tes compagnons ? »

Ajouta-t-il en observant les deux loups avant d’arriver à destination. Bien… Il toqua simplement à la porte avant de se présenter et d’expliquer les raisons de leur venue. Comme on pouvait s’y attendre, la propriétaire les laissèrent rentrer, soucieuse mais prête à aider. Kihran balaya la salle de séjour du regard avant de se tourner vers celle-ci.

« Alors, racontez-nous. Quand avez-vous vu Guizmo pour la dernière fois ? »

Guizmo… sérieusement, c’était quoi ce nom ? Il n’osait même pas imaginer la tête de la bestiole qui avait réussi à avoir un nom pareil… Mais bon, il fallait rester sérieux… poli et souriant. Le rouquin écouta donc attentivement la femme qui expliquait alors la situation.

« hum… et bien, comme tous les matins, j’ai ouvert la porte de la cuisine, qui donne sur le jardin pour que Guizmo aille se dégourdir les pattes et… et bien, il ne revenait pas alors je suis allée le chercher mais… il avait disparu ! »

Mon idée semblait lui plaire, il hocha la tête avant de se relever pour que nous partions. Kihran-sensei ferma son bureau et laissa un mot à sa secrétaire pour lui indiquer son absence et nous sortions enfin de l’Académie. Il me tendit ensuite un papier avec l’adresse de la dernière victime de ces disparitions. Le jeune directeur marchait les mains dans les poches, je pouvais voir que c’était une personne assez décontractée. J’étais contente de l’avoir comme sensei, je sentais que nous allions bien nous entendre. Il me sortit de mes pensées en me demandant des précisions sur mes compétences et celles de Yoi et Shira.

« Eh bien j’ai dédié la majorité de mon entraînement au taïjutsu, de même que mes loups. Si nous avons affaire à de simples civils, je pense ça ira. »

Je ne voyais pas pourquoi des shinobis se casseraient la tête à kidnapper des chiens pour faire de l’argent, aucun intérêt. C’était forcément des civils, je n’allais pas me défiler devant eux, surtout qu’avec mes loups, nous étions quatre. J’espérais vraiment qu’on trouverait quelque chose chez cette dame qui pourrait nous aider.

Nous arrivions enfin à la petite maison de la dernière victime. Kihran frappa deux coups à la porte et pouvions entendre des bruits de pas de l’autre côté. Une femme vint nous ouvrir la porte et mon nouveau professeur lui expliqua rapidement la situation. Elle nous laissa alors entrer, on pouvait voir qu’elle se faisait beaucoup de soucis pour son chien, Guizmo. Honnêtement, je n’étais pas très fan de ce nom mais passons, cela n’avait aucune importance. À peine arrivée, j’essayais d’enregistrer discrètement les odeurs présentes dans la maison pour remarquer celle qui n’avait rien à faire sur les lieux. Kihran lui demanda quand elle avait vu son compagnon pour la dernière fois. J’écoutais avec attention les explications de la propriétaire.

« Si c’est une habitude que vous avez, il est possible que l’un des kidnappeurs tournait autour de votre maison depuis plusieurs jours pour surveiller vos tâches quotidiennes. C’est une bonne chose pour nous parce que ça veut dire que nous pourrions sûrement sentir son odeur près de votre jardin. Est-ce que nous pouvons y aller ? »

À l’entente de ma théorie, la femme hoqueta de surprise. Penser qu’elle avait été espionnée depuis tout ce temps devait forcément lui faire un choc, mais c’était malheureusement plus que probable. Elle accepta d’un hochement de tête et nous la suivions jusque dans son jardin. Mes deux loups se mirent à renifler la pelouse tandis que je recherchais quoi que ce soit qui pourrait trahir sa venue ici.

Je scrutais le grillage entourant le jardin, en passant par-dessus, il aurait pu déchirer ses habits. J’arrivais tout au fond de la propriété et commençais à me dire que nous ne trouvions rien. C’est sur cette pensée que je tombais sur un morceau de tissu de couleur sombre, il était presque dissimulé dans l’herbe.

« Kihran-sensei, je crois que j’ai trouvé ce qu’il faut ! »

J’allais à sa rencontre et mes compagnons se rapprochaient aussi pour voir ma trouvaille. Le tissu avait bien une odeur que l’on ne sentait pas dans la maison, j’en déduisis qu’il appartenait à notre voleur de canidés. Je le fis aussitôt sentir à Yoi et Shira pour voir s’ils parvenaient à le tracer.

Spoiler:

Les conclusions de Shizu étaient bonnes. Il adressa un sourire rassurant à la pauvre victime avant de rejoindre son élève dans le jardin et l’observer à l’œuvre. Contrairement à elle, il n’avait aucun don sensoriel, et donc, ne pouvait absolument tracer la piste des coupables. Bras croisés, il la suivit du regard avant de sourire un peu plus losqu’elle revint à lui avec de quoi avancer la mission.

« Parfait ! »

Il lui ébouriffa brièvement les cheveux avant de se tourner vers la femme

« Nous allons suivre ces traces. »

Ainsi, sans attendre, le rouquin se mit en route, suivant les indications des deux loups à leur côté. Les coupables devaient bien avoir une planque, un abri, quelque chose où il tenait les chiens. Et ce fut bien le cas ! Ils arrivèrent dans une petite ruelle déserte et … lugubre. Il y avait une porte, sans doute l’entrée… Il glissa ses yeux sur son élève afin d’observer un peu ses réactions puis entra doucement. Un escalier se trouva juste derrière, il descendait. Une cave, mh ?

Pas à un pas, marche par marche, il s’avançait dans l’endroit tout en restant sur ses gardes. Pour le moment personne en vue. Sans doute que leur activité se déroulait plutôt la nuit ? Ou alors ils étaient partis à la chasse ? Dans tous les cas, ils finirent par trouver les chiens. Ou plutôt ce qu’il en restait ? Il y avait quelques morts, mais surtout beaucoup de chien gravement blessés, défigurés. Il y avait aussi ces instruments de torture qui décoraient la pièce. D’ailleurs leur présence se fit vite remarquer, les chiens rancuniers grondaient alors que d’autres se mirent à aboyer.

« Qui est là ?! »

« Tss.. »

Kihran pivota sur lui-même afin de faire face à une dizaine de personne. Bien, bien…bien… Ces derniers ne semblaient pas d’humeur à se rendre sagement, au contraire… certains étaient armés.

« Pas de mort. »

Ordonna-t-il dans un murmure à son élève, ne sait-on jamais, avant de concentrer son chakra. Il n’attaqua point, restant en position défensive afin de voir son élève en action et empêcher toute évasion en se plaçant vers les escaliers.

Lorsque Kihran-sensei vit ma trouvaille, il m’ébouriffa les cheveux de sa main en me félicitant. Ce geste me surpris quelque peu et mes yeux s’agrandirent pendant une fraction de seconde. Il était vraiment loin de l’image que je me faisais d’un professeur, et pour dire c’était loin de me déplaire. Ce retournant vers la propriétaire des lieux, le Directeur lui annonça que nous partions à la recherche du voleur. Tout de suite après, nous nous mettions en route, guidés par Yoi et Shira qui remplissaient leur rôle à merveille. Nous ne tardions pas à tomber dans une petite ruelle sombre et malodorante de mon point de vue. Je remarquais une porte d’entrée à notre gauche, je commençais à sentir mon cœur battre sous ma poitrine. Je n’avais aucune idée de ce que nous trouverons une fois à l’intérieur. La peur que je ressentais n’était pas pour moi non, je craignais de voir l’état des chiens qui se trouvaient surement derrière cette porte.

Kihran-sensei entreprit d’ouvrir doucement la porte qui donnait sur des escaliers. Je le suivais, faisant le moins de bruits possibles tandis que mes loups faisaient de même derrière moi. Je pouvais sentir qu’ils étaient stressés eux aussi, mais ce ne fut pas la seule chose que je pus sentir. Une odeur pestilentielle émanait de cette sorte de cave, me plaçant aux côtés de mon nouveau professeur, je vis la scène la plus horrible de ma vie. La luminosité était faible, seule une ampoule accrochée au plafond éclairait la pièce mais elle était largement suffisante pour voir ce massacre.
Des chiens étaient enfermés dans des cages qui ne le permettaient même pas de tenir debout, dans un coin, des cadavres de canidés gisaient sur le sol alors que d’autres encore vivants étaient défigurés. Je ne voulais même pas regarder plus longtemps les instruments qui ornaient les murs. Ce que je craignais me frappait en plein visage et ma peur fut remplacer par de la rage, je serrai mes poings à m’en faire mal sous la colère et mes dents grinçaient les unes contre les autres tant je serrai ma mâchoire. Mon souffle s’était accéléré et je n’avais qu’une envie, démolir ceux qui avaient osé faire ça.

À peine arrivés, une voix venant de notre droite que je ne connaissais pas s’éleva et s’adressa à nous d’un ton agressif. Les aboiements des chiens avaient gâché notre infiltration qui s’était voulu discrète. Je me tournais vers l’homme qui avait parlé et remarquais qu’il n’était pas seul, en effet c’est une dizaine d’hommes, - dont certains étaient armés de couteau - qui nous faisaient face. Leur expression me suffit pour comprendre que seul les coups mettraient fin à cette histoire, ça ne pouvait pas me faire plus plaisir. Je ne savais pas si c’était parce qu’il avait senti ma rage, mais Kihran-sensei m’avertit qu’il ne voulait pas de morts. Il alla se placer devant les escaliers pour empêcher quiconque de s’enfuir, visiblement il voulait me voir à l’œuvre.

« Bien sûr. » Répondais-je dans un murmure.

Honnêtement, je ne pensais pas l’avoir convaincu avec ma réponse, que je veuille ou non les tuer, je sentais qu’il faudrait qu’il m’arrête pour ne pas trop amocher ces ordures. Mes loups prirent rapidement mon apparence. Voyant cela, un éclair de surprise passa dans les yeux de mes assaillants, mais ce fut d’une courte durée. Trois d’entre eux se dirigeaient déjà vers nous, couteaux en main. Le premier m’attaqua d’une manière pathétique, il pointait son arme vers mon visage et fonçait tête baissée. J’attrapais son bras et lui tordit, pas assez pour lui casser bien sûr, mais pour lui faire lâcher son couteau. Je l’agrippai à la nuque avant de lui envoyer un coup de genou dans le ventre et le balancer contre le mur soutenant les escaliers. Mes loups ayant toutes leurs capacités bestiales, n’eurent aucun mal à se débarrasser de leur opposant. Plus que sept. Ces derniers prirent la décision de nous attaquer tous en même temps se rendant compte qu’ils ne nous auraient pas aussi facilement.

Trois des bandits m’avaient pris pour cible, un barbu, un binoclard et un autre lambda assez baraqué. Le premier me prit de vitesse et me fonça dedans en m’agrippant à la taille, faisant mon dos rencontrer violemment le mur. Profitant de la douleur qui me parcourait, le binoclard me lança son poing dans la figure, j’aurais un beau bleu le lendemain, c’était certain. La douleur du choc s’étant dissipée, je parvins à éviter le second coup de poing venant du plus massif en me penchant du côté inverse. Seulement dans cette position ils auront vite fait de m’avoir, je pris alors un kunaï dans l’étui attaché à ma jambe droite et le planta à deux reprises dans le dos du barbu, qui lâcha aussitôt sa prise. Dans ce court laps de temps, le duo m’envoyait déjà deux nouveaux coups de poings que je n’aurais pas pu éviter si le troisième me tenait encore. Je plongeais du côté gauche, effectuant une roulade pour me retrouver sur mes pieds et me retournais pour à nouveau leur faire face.

J’avais intérêt à me débarrasser de la montagne de muscle qui accompagnait notre ami à lunettes. Encrant mes pieds dans le sol, je fonçais sur lui à une vitesse qu’il ne put pas suivre et lui enfonça mon pied dans le thorax, l’élan que j’avais pris le fit reculer jusqu’au mur où il s’échoua. Il ne m’en restait plus qu’un à mettre au tapis. Prêt à tout, il sortit un couteau différent de ceux de ses acolytes, bien plus long, dépassant surement les vingt centimètres. Il le bougeait devant moi, se montrant très habile.

J’étais bien plus à l’aise avec mes poings que des armes et préférais tenter de le bloquer. Je gardais néanmoins mon kunaï pour le parer. S’en suivit un enchaînement de coups où nos armes s’entrechoquaient, j’avais des entailles par-ci par-là, tout comme lui. Nous nous faisions face et je choisi de le laisser venir, il s’approchait de moi, entamant des mouvements sensés me troubler. Dans sa petite danse, il me surprit en m’envoyant carrément son couteau au visage, j’esquivais en sentant son arme me frôler le visage et m’infliger une énième entaille. Il avait profité du moment où mon attention se portait sur son lancer pour enfoncer son poing dans mon ventre. Je pris sur moi, sentant mon estomac se tordre et lui planta mon kunaï dans la cuisse. Déstabiliser il chancela en arrière en gémissant. Complètement à bout, je ne me retins pas de lui assener une bonne dizaine de coup qui n’avaient rien à voir avec les précédents pour faire sortir ma rage. Alors qu’il était à terre, le visage bleuté et presque dans les vapes, j’étais parti pour lui servir une deuxième rafale.

Spoiler:

Kihran observa attentivement le combat qui se déroulait sous ses yeux. Avait-il peut-être été trop loin ? La femme semblait dans tous ses états, surtout avec la violence de ces hommes. Sans trop de mal, en faisant surgir une dizaine de branche, le rouquin put s’occuper des fuyards et surtout des hommes tentant de se relever après les échanges avec son élève. Une fois tous les hommes à terre, Shizu encore en train d’évacuer sa rage, le Directeur alla lui attraper son bras.

«... ça suffit. »

Sa voix n’était pas forte, mais autoritaire. Il aida celle-ci à se relever, l’observa silencieusement avant de regarder l’homme à terre. Ce n’était pas très joli à voir. Il soupira intérieurement avant d’autoriser un sourire plus rassurant à l’encontre de son élève : c’était terminé. Enfin, pour l’instant… Car, il avait beau fouiller les locaux, il ne voyait là que quelques chiens gardés… et aucune arène. Cela voulait donc dire que les combats avaient lieu ailleurs et que donc, d’autres chiens, d’autres coupables étaient à rechercher.

Après avoir soigneusement attacher chacune des personnes présentes et avoir averti les autorités. Le rouquin sortit du bâtiment en compagnie de son élève.

« Comment te sens-tu ? »

Question sans doute idiote, mais il souhaitait que cette dernière s’exprime. Que cela soit pour évacuer encore sa rage ou pour lui faire des reproches. Il préférait qu’elle vide son sac et surtout s’inquiétait pour la suite.

« Penses-tu pouvoir te contenir pour la suite de la mission ? »

Car ils n’en avaient pas terminé… et il ne voulait vraiment pas finir avec un mort sur les bras en fin de mission. D’ailleurs, ils allaient devoir retrouver cette arène, mais comment ? Sans doute que les loups de la jeune femme pourraient les aider dans cette tâche… ou alors ils devraient enquêter minutieusement les alentours.

Je m’étais mise à califourchon sur le dernier des assaillants et m’apprêtais à continuer de le frapper lorsque le roux attrapa mon bras et me dis d’arrêter. Dans mon combat et ma rage, j’avais pratiquement oublié sa présence, je levais la tête vers lui, le regard un peu ahuri.

« Sensei... »

En quelques secondes, des branches s’étaient emparées des derniers fuyards et de ceux que j’avais assommé plutôt. Il m’aida à me relever et m’observa quelques secondes, comme s’il voulait examiner les dégâts. Ma joue et mon ventre me gênait légèrement mais rien de plus, j’étais surtout sur les nerfs. Kihran-sensei fini par me sourire, comme soulagé que ce soit terminé pour le moment. Je soupirais silencieusement, je n’avais jamais perdu mon calme de cette façon, je savais que j’allais être en colère mais pas à ce point. Voyant surement ma frustration, le Directeur me demanda comment je me sentais. Une moue se forma sur mon visage alors que je fixais le sol.

« Ça pourrait aller mieux...Comment vous pouvez rester aussi calme ? Ça ne vous énerve pas de voir ça ? »

Je ne pourrai dire si ma réplique sonnait comme un reproche ou juste une interrogation. Bien sûr de par son expérience il n’aurait jamais réagi comme moi, mais tout de même. Son flegme permanent me surprenait et me dérangeais un peu, ou était-ce juste parce que j’étais une Inuzuka que j’avais perdu mon sang-froid ? Peut-être...L’Hayashi voulait être sûr que je pourrais continuer la mission, en effet nous n’avions pas encore trouvé l’arène. J’avais pu me défouler sur cet homme, je me sentais mieux. Je devais me forcer à me contenir, s’énerver ainsi ne faisait pas avancer la mission. Je relevais enfin ma tête pour le regarder dans les yeux.

« Oui, c’est bon...Désolée... »

Mes loups s’étaient rapproché de nous deux entre-temps. Je m’approchais d’eux pour regarder s’ils n’avaient pas de blessures trop graves. Seulement quelques égratignures, j’étais rassurée. Je préférais qu’ils gardent encore mon apparence, après tout nous ne savions pas si d’autres voleurs subsistaient.

« Est-ce que vous pouvez continuer à les tracer ? J’ai l’impression que nous ne sommes pas loin. »

En effet vu le nombre d’hommes présents sur les lieux, il se pourrait que nous n’ayons pas encore découvert tout leur repaire. Yoi et Shira hochèrent la tête et commencèrent à humer l’air. Contre toute attente, ils nous guidèrent vers la porte où était arrivé le groupe. J’échangeais un regard avec Kihran-sensei avant d’ouvrir la porte doucement, nous suivons mes loups dans le long couloir sombre. Mes compagnons s’arrêtèrent un instant, une intersection nous faisait face et ils cherchaient la direction où il y avait le plus d’odeurs. Ce fut finalement celle de gauche que nous empruntions. La seule chose qui éclairait notre chemin était encore de simples ampoules espacées d’une dizaine de mètres. J’avais hâte de sortir d’ici. Nous continuions notre recherche, il semblerait qu’il y ait un vrai labyrinthe sous ce bâtiment. C’est après quelques bonnes minutes de marches que nous entendions des voix derrière une porte en fer, accompagnées d’aboiements agressifs.

« Fermez-là sales clébards ! »

« C’est bien qu’ils aient la rage, ce soir on se fait un bon paquet d’argent ! »

« Toi tu t’es pas fait mordre par ces sales bêtes ! »

Le pauvre homme, se faire mordre par un chien qu’on bat à longueur de journée. Je ne pus rouler des yeux vers le plafond avant de tourner ma tête vers mon nouvel instructeur. Je lui demandais implicitement ce que nous étions sensé faire à présent. Il était évident que derrière se trouvait l’endroit où ils gardaient les chiens du jour et donc, surement l’arène.

Bien entendu, Shizu avait quelques blessures physiques, mais c’était plus le mental qui avait été touché lors de cette échange. Heureusement, il avait pu la sortir de sa frénésie assez facilement. Ce fut avec une petite mine boudeuse qu’elle lui répondit et surtout lui demanda comment il gardait son calme. Comment, hein ? Il baissa un instant son regard : il avait vécu bien pire. Mais ce n’était pas le moment de dire cela.

« Je retiens ma colère, cela ne veut pas dire que j’en éprouve point. »

Dit-il simplement. Il aurait pu ajouter quelques mots, comme expliquer pourquoi cela était si important de se contenir mais… il était certain qu’elle avait déjà une vague idée et surtout, cela ne semblait pas le moment de l’enfoncer. Il préféra donc passer à la suite des événements plutôt que de s’attarder là-dessus et la réprimander. Oh, mais il le fera… mais au calme, un autre jour.

Ainsi le duo continua de marcher à travers les ruelles jusqu’à tomber sur une conversation des plus intéressantes. Il fronça alors un peu les sourcils tout en observant le bâtiment. Mh… Il jeta finalement un regard sur son élève puis invoqua cinq clones afin de quadriller la zone et éviter que des coupables s’échappent. Ceci, fait, il expliqua à Shizu que cette fois-ci, il allait se charger des hommes et qu’elle comptait plus sur elle pour s’occuper des chiens, son domaine.

Ceci-fait, il ouvrit la porte avant de sourire aux hommes l’air de rien avant que ces derniers ne se montrent moins amicaux. Ils n’étaient pas beaucoup, moins que l’autre hangar en tout cas. Pour le coup, le rouquin usa plutôt de son bâton ainsi que d’arme ninja pour contrer leur coup et finalement les neutraliser et les attacher grâce à un fils ninja.

Il reprit sa respiration, puis se tourna vers son élève, se demandant si tout allait bien de son côté.

Je m’attendais à une réponse de ce genre-ci, ce n’était pas étonnant en même temps. Être shinobi impliquait de savoir taire ses émotions en toute situation, mais ce n’était pas forcément une chose facile à faire. Je le fixais pendant quelques secondes, j’avais l’impression qu’il aurait voulu ajouter quelque chose qui ne vint jamais.

« Je vois... »

Après notre petite escapade dans le repaire de nos voleurs de chiens, nous trouvions enfin l’endroit où ils préparaient leurs combats illégaux. Kihran-sensei invoqua cinq clones sensés quadriller la zone et ouvrit enfin la porte, ayant décidé de se charger des hommes cette fois. Ma tâche consistait à m’occuper des chiens, les calmer surtout. Ils étaient assez nombreux, Yoi et Shira me seraient d’une grande aide pour apaiser leur rage. Ces derniers reprirent finalement leur apparence normale et commençaient à s’avancer devant les cages des chiens. Pendant ce temps, le roux était en plein affrontement avec les kidnappeurs, enfin affrontement, des coups de bâtons pleuvaient sur eux sans qu’ils ne puissent faire grand-chose.

Je me concentrais de nouveau sur ma tâche, accroupis devant un chien enfermé dans une cage, je le fixais droit dans les yeux, lui faisant comprendre que j’avais le dessus. C’était le seul moyen de calmer un chien, lui montrer qu’on le domine et qu’il ne peut rien y faire. Cela prenait plus ou moins de temps selon la personnalité du chien, certains se calmaient mais continuaient de grogner, il faudrait faire attention lorsque d’autres membres de mon clan viendraient pour les récupérer et les soigner. Mes loups n’avaient aucun mal à se faire entendre, surtout Shira, elle avait un caractère proche de celui d’une alpha, d’ailleurs elle le deviendra surement au sein de la meute de son père. Un à un, les aboiements sauvages cessaient et le calme prenait place.

Une fois que tous aient retrouvé un comportement normal, du moins pour le moment, je me redressais. Ils risquaient d’être même agressif envers leur maître, il faudrait surement les redresser. Je me retournais vers mon sensei qui avait fini par attacher tous ses assaillants à l’aide de fils ninja.

« La plupart vont bien physiquement, mais il faudra quelques séances de dressage avant de les rendre à leur propriétaire. Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?»

Je me doutais de la suite mais ce n’était pas à moi d’en décider. Les premiers chiens que nous avions croisés devaient être emmenés à l’hôpital d’urgence, ceux d’ici au refuge pour être recadrés. Il y aurait du travail...

Les coupables étaient désormais tous capturés et allaient devoir faire face à la justice. Kihran s’approcha de son élève tout en écoutant alors son rapport. Les yeux verts de l’Hayashit observait les chiens désormais traumatisés. Cela lui faisait mal au cœur de les voir ainsi, mais il se rassurait maintenant que cela était terminé.

« Je vois. Bon travail. »

Il afficha un sourire à son étudiante avant de prendre le temps de réfléchir quelques instants à la suite des événements. A vrai dire, il n’y avait pas mille solutions. Et d’ailleurs, c’était sans doute pour cela que la mission avait été confiée à un membre du clan.

« Je ne connais pas mieux placer que le clan Inuzuka pour s’occuper de la rééducation des chiens. Je te propose que tu aies contacté ton chef de clan afin que vous mettiez en place une zone dédiée au sauvetage de ces chiens. Pendant ce temps, je vais m’occuper de remplir le rapport de mission et répondre aux éventuelles questions de nos supérieurs. »

Ses clones vinrent prêter mains fortes à son élève afin d’évacuer les chiens blessés jusqu’au plus proche vétérinaire. Les renforts vinrent ensuite embarqués les coupables, la mission était terminée et les propriétaires allaient sans être contacté dans les jours à venir pour leur expliquer la situation et leur dire les mesures à suivre.

« Je te laisse donc t’occuper des chiens. Je te recontacterai prochainement. »

Puis, il partit de son côté, en direction du palais afin de remplir la paperasse. Son élève avait fait plusieurs erreurs lors de cette mission, mais il était satisfait. Et puis, il pouvait ainsi se faire une première idée du caractère de cette dernière ainsi que de ses faiblesses. Les entraînements allaient sans doute être durs, parfois sans pitié, mais cela allait être pour son bien.

Mes deux compagnons m’avaient été d’une grande aide comme d’habitude. Grâce à eux, calmer les pauvres chiens traumatisés avait été plus rapide. J’avais vraiment de la peine pour eux, c’était impardonnable et j’espérais que les coupables allaient avoir une bonne peine de prison. Kihran-sensei me félicité et je lui souris à mon tour, soulagée que le calvaire de ces chiens soit fini.

« Oui, je m’en occuperais. »

Les clones du jeune Directeur m’avaient aidé à sortir les chiens dehors, toujours dans leur cage. Nous les avions ensuite emmenés au vétérinaire le plus proche le temps que je contacte le chef du clan pour savoir ce qu’on pouvait faire pour eux. Entre-temps, le roux s’était chargé d’alerter les renforts qui vinrent s’occuper des kidnappeurs.

« D’accord, à bientôt alors. »

Cette journée avait été plus qu’éprouvante, bien plus psychologiquement que physiquement. J’avais été confronté à ce que je ne supportais absolument pas et avais totalement perdu mon sang-froid. Je savais que cela m’aurait mis en colère de voir des animaux traités ainsi, mais je ne me doutais pas que je réagirais de cette façon. Kihran-sensei ne m’avait pas fait de remarque sur le moment, mais je sentais qu’à notre prochaine rencontre, nous aurions une discussion là-dessus. Je devais apprendre à rester calme et mieux maîtriser mes émotions, pas facile lorsque cela me tient à cœur.

Je repenserais à tout cela plus tard, pour l’instant, je devais m’entretenir avec le chef de la Meute. Il fallait vraiment organiser des séances de redressage pour tous ces chiens, ça allait être beaucoup de travail. Cependant, nous ne pouvions pas les remettre à leur propriétaire dans cet état, ce serait bien trop dangereux et irresponsable de ma part.