Je savais que les mauvaises herbes sont dures à éradiquer. Mais tout de même... Si vous saviez ce que ça peut m'irriter de voir autant de gens s'activer pour réparer cette saloperie de village. Même le quartier - ouais, appelons ce camp de réfugiés ainsi - Yamada semble se remettre peu à peu des dégâts de l'attaque. Je sais qu'il est bien trop tard pour espérais voir des cadavres alignés sous des draps. Mais j'avais quand même pensé croiser des personnes avec l'air triste ou des gamins pleurant après une mère disparue. Je ne sais pas moi... Quelques amputés par ci par là au moins. Mais rien! L'attaque d'Ichibi a unis tous ces gueux au lieu de les diviser. Et c'est bien de la détermination que je lis dans le regard des habitants qui retardent mon avancée.
Oui car voyez-vous je n'arrive plus à modeler le moindre nuage de sable. Les experts que Tsukiko m'a envoyés semblent s'accorder sur un point: Shukaku est responsable de cette perturbation. Mais aucun n'est en mesure de m'expliquer comment y remédier. C'est donc à pied et avec mon habituelle mauvaise humeur que j'ai du traverser le désert. On m'a bien proposé un moyen de transport Saibogu. Mais le jour où je mettrai un pied à bord d'un de ces engins n'est pas encore arrivé. Du coup bah c'est sur un chameau qui ne me met pas vraiment en valeur que je fends la foule d'inférieurs qui s'agite dans les rues en reconstruction.
"Allez hop hop hop les mini-clochards, on se bouge!" tain mais ils les éduquent comment leurs rejetons? "Quand un Kawaguchi passe, les Yamada dégagent! La chaîne alimentaire ça vous dit quelque chose?"
Mais qu'ils sont cons! Et en plus ils remettent ça! Ces abrutis, non contents d'avoir été soufflés dans leurs tentes par l'attaque de Shukaku, ont décidé de remonter à nouveau leurs pseudo-maisons. Franchement? Sélection naturelle! Qu'ils se démerdent. Y'a des trucs qui sont simplement trop bizarres pour vivre. Et avec le temps la nature se charge de les effacer. Faut être patient des fois. J'ignore donc les clochards qui tentent de perturber ma journée par leur simple présence et continue jusqu'au palais. Où ce qui fut le palais autrefois. Bon faut dire qu'il ne servait pas à grand chose dans la mesure ou l'autre crétin avait décidé d'habiter dans une tente lui aussi...
Je suis accueilli par ce qui doit être un serviteur qui me mène jusqu'au nouveau Kazekage. Kibo! Ou plutôt Matsuno Yamuro je crois maintenant. Je le connais, lui. Il a failli me faire crever dans un espèce de bidule Saibogu qui se mouvait sous le sable. Mais je sais pas, je le sens bien. De toute façon il peut pas être pire que l'autre. Quand on a touché le fond on ne peut que remonter pas vrai? Autant essayer d'être optimiste. Par contre j'ai jamais entendu parler des Matsuno avant aujourd'hui. Ça vient d'où, ça? C'est de la racaille de l'Est? D'ailleurs il s'est fait adopter ou quoi? J'ai vraiment rien compris à ce qu'il s'est passé à Suna ces derniers temps. J'ai d'autres chiens à fouetter. Un, en particulier.
"Kazekage!" le sourire que je lui décoche doit sembler tellement hypocrite... "Mais quel plaisir de vous revoir! J'ai appris pour votre mariage avec Zezuboru Yema! Félicitations! Très beau couple, tout ça tout ça!"
J'ai lu quelque part qu'il faut savoir faire un pas vers l'autre pour créer une bonne entente. J'irais pas jusqu'à dire que c'est ce que je recherche mais je veux bien lui laisser le bénéfice du doute. Après tout quelqu'un qui a réussi à supporter Tsukiko pendant des années en tant qu'élève mérite bien un peu de considération. De la pitié? Noooon, n'allons pas jusque-là non plus!
"Alors j'imagine qu'on vous a averti mais je suis ici en tant qu'observateur pour le compte de Tsukiko....-sama!" Erk. "Avez-vous de bonnes nouvelles à m'annoncer sur l'avancement des réparations? Le sujet préoccupe beaucoup son altesse..."
Et il y a de quoi j'ai envie de dire. En tout cas j'aimerais trop pouvoir annoncer à ma cousine que Kibo est un incompétent. Je vais donc observer avec la plus grande attention la situation de Suna avec l'espoir d'y déceler des défauts. D'ailleurs, une observation, il se trouve que j'en ai déjà une...
"Dites! Je m'inquiétais au sujet des Yamada et de leur... mode de vie." si on peut appeler ça ainsi. "Faudrait faire quelque chose pour eux et les loger dans du dur. Je sais bien qu'il y a les traditions et tout mais... vous avez pensé aux maladies? Avec ces tentes, la chaleur, les récents événements.... Leur quartier est un vrai nid à bactéries. Je m'inquiète vraiment du risque sanitaire! Sortons-les de cette situation de précarité!"
Et jetons-les du haut des falaises de Shuhan! Bref, je m'emporte. Ils me font cet effet-là, ces inférieurs. Au moins en prison je n'étais pas obligé de supporter leur présence. Maintenant que je suis de retour à ce que certains appellent "la civilisation" j'ai bien du mal à me rappeler comment je faisais pour ne pas commettre un crime à l'époque...
"Mais bien entendu ce sont vos prérogatives. Loin de moi l'idée de vous imposer quoi que ce soit!" un peu quand même, si? "Et puis de toute façon ils semblent plutôt contents de leur condition. S'ils aiment ça, après tout... Qui suis-je pour les juger hein?"
Si ce n'est le maître absolu du désert? Enfin bref toujours est-il que le sort des Yamada m'importe peu. C'était surtout pour voir la tête qu'ils feraient si on leur annonçait qu'ils doivent se civiliser. Ca relève de l'utopie mais c'est tout de même permis de rêver un peu, non?
"Ha! Je vous annonce également que ma cousine viendra passer quelques jours à Suna dès que son agenda le lui permettra. Elle a beaucoup insisté sur son désir de renforcer les liens qui vous unissent!" elle va me buter! "Mais au travers de votre amitié je vois surtout une certaine forme de réconciliation entre Suna et Kaze. Nous trinquons?"
J'ai soif! Bon ceci dit maintenant il faudra que je me démerde pour convaincre Tsukiko de venir passer ses vacances à Suna. J'en chiale d'avance...