Informations Grade : Shodaime Tsuchikage
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 | | (#) Sujet: ¤ Le coucher de l'ouest ~ Dim 24 Juil 2016 - 11:50 | |
| « Tori ?? Vous allez faire quoi à Tori, sérieusement... C'est tellement le souk là bas. Pourquoi vous laissez pas Kakeshuou gérer ses histoires de politique familiale tout seul, hm ?
- .. Si tu m'avais laissé finir, j'aurais peut-être pu te l'expliquer. Si je vais à Tori, c'est avant tout pour rejoindre le Pays du Bois, plus à l'ouest.
- Ooh... Et, à Ki... vous allez faire quoi, sans indiscrétion, sensei ?
- Un boulot, confié à notre unité de façon tout à fait officieuse. Comme d'habitude, en somme. Le genre de boulot à ne pas décliner, si nous voulons pouvoir continuer à opérer sous l'ombre de l'Empire sans entrer ouvertement en guerre contre lui.
- Ok donc je viens pas alors que, comme vous dites, c'est un taff pour notre unité, en entier. Fuka vous accompagne à ma place, c'est ça ?
- Non. J'y vais seul. Ce sera déjà assez dégradant comme ça. J'ai déjà pu vérifier... que la balise envoyée à Aokiji l'année dernière était encore en place. J'arriverai directement à Akisaji à l'ouest, ça me simplifiera le reste du voyage par le désert.
- Je vous ferai pas changer d'avis, je suppose... Et vous en avez pour combie- »
Disparaissant dans un flash éphémère de poussière en suspension, Yanosa coupa la valkyrie dans sa question, la lui laissant sur les lèvres.
« ...-bien de temps... Tshh, c'pas croyable. »
Ce travail confié au Sengoku allait, en effet, se révéler dégradant, mais le guerrier rouge avait mis ses pions dans la balance et avait assez rapidement conclu de la nécessité de sa prise en charge. Après avoir tâté le terrain en amont il y avait de ça plusieurs semaines en s'entretenant avec des habitués de la région du Bois, agents travaillant secrètement pour l'Empire, Yanosa avait du renoncer à la voie qu'il aurait voulu emprunter pour accomplir sa besogne, et avait du mettre au point un stratagème plus subtile, quoi que bien moins satisfaisant pour le combattant flamboyant qu'il était. Il n'était pas capable de donner le change et de se faire passer pour un Yôgan, et avait du se faire une raison. Apparaissant entre deux larges étagères de la bibliothèque de la citadelle d'Akisaji, les muscles tremblant et de la sueur perlant abondamment sur son front, le jashiniste se prit à se demander s'il n'allait pas, un jour ou l'autre, regretter de céder ainsi au compromis. Rien n'était fait, au fond... Mais sa décision, elle, était dors et déjà bien prise.
Sans tarder, et sans se faire voir par qui que ce soit, le guerrier rouge se mit alors en route, par delà les grandes montagnes de l'atlas vers le sud-ouest, pour aller continuer son périple à travers le désert amical. Une formule politique, qui faisait en réalité échos au lien étroit et obscur qui unissait l'Empire au pays du Vent tout entier, et qui faisait de ces deux puissances des alliées de circonstances. Yanosa, bon gré mal gré, allait être le ciment de cette entente secrète, ce qui ne faisait qu'ajouter à son dégoût. Mais, mise dans la balance, la vie d'un chef lointain valait mieux que le sacrifice inutile de centaines de ses camarades contre un Empire qui n'hésiterait pas à réprimer violemment et par tous les moyens possible une hypothétique dissidence. Les dés étaient déjà jetés, pipés même, mais il incombait au jashiniste de jouer malgré tout cette partie. Arpentant les sentiers d'altitude, et les plateaux surélevés des montagnes qui séparaient Tori de Ki, Yanosa emprunta ponctuellement quelques raccourcis improvisés: marquant une pierre ni trop petite ni trop grosse de sa balise, il s'exerça à en lancer le plus loin et le plus précisément possible pour rapidement se transposer au dessus de gouffres impraticables, évitant de ce fait de s'exposer aux plaines plus à l'est.
Une journée plus tard, le guerrier rouge se trouvait finalement dans le désert, vaste et vide, balayé de chaudes tempêtes de sable presque insoutenables en cette période estivale. S'entourant le visage d'un long morceau de tissu pour ne laisser que ses yeux apparaître au travers d'une mince fente, son simple gilet sans manche sur les épaules voletant au vent, le jashiniste entreprit alors cette longue traversée, non sans retourner encore une fois dans son esprit les tenants et aboutissants ce ce qu'il s'apprêtait à faire, plusieurs jours plus tard... Évitant les agglomérations qui avaient réussi à pousser dans le désert aride, Yanosa ne compta que sur les réserves d'eau stockée dans ses parchemins pour s'hydrater, très régulièrement, et ne se fit pas prier pour rompre le lien continu qu'il entretenait avec la Porte de la Vie. Une production superflue de chaleur, même minime, aurait fait exploser sa consommation d'eau et l'aurait mis dans une situation délicate à mi-chemin de son parcours vers l'oasis de Suishô, un arrêt obligé malgré la nature tout à fait confidentielle de son voyage. Une confidentialité qui le poussa à continuer encore droit vers l'ouest sur des dunes presque jamais fréquentées et ce pendant plusieurs jours afin d'atteindre, enfin, la ligne montagneuse qui séparait Kaze du Pays du Bois.
Maguro Yôgan était là-bas, de l'autre côté, et alors qu'il prouvait ces heures-ci certainement encore une fois sa légitimité à guider les siens par la force des poings et de sa lave, son assassin se préparait à tuer un homme. Un homme qu'il aurait, presque volontiers, classé parmi les honorables et les justes.
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