Certes Kiri avait revu le jour et certes l'avènement de sa puissance ferait de nouveau trembler le Yuukan. De ce fantasme il fallait tout de même se méfier cependant; jamais aucune puissance militaire ne s'était élevée sans compter sur de solides soldats, prêts à l'ultime sacrifice. Si Zametsu avait effectivement été de ceux qui servirent un jour sous les drapeaux de la toute puissante Brume Sanglante, ses faits d'armes comme Kirijin étaient au nombre de zéro. Le cataclysme l'ayant empêché de passer plus de deux jours comme shinobi. Néanmoins, ses apprentissages et diverses formations préalables l'avaient renseigné sur ce lieu mythique que l'on nommait la Montagne Bleue, un lieu où les sabreurs régnaient en maîtres, un lieu où les éléments les plus féroces faisaient leurs crocs en attendant d'être lâchés dans la bataille.

-Un endroit sympa, quoi. Samarashio n'était du reste pas convaincu par les dires de Zametsu. Ces derniers s'enfonçaient dans les profondeurs abritant la Montagne Bleue. Mais si j'te l'dis !

Le bas de treillis remonté jusqu'aux genoux et les pieds chaussés de fines claquettes noires, Zametsu observait de son unique oeil l'escalier qu'il n'avait jusqu'alors jamais emprunté, scrutait la profondeur, manquant de glisser à plusieurs reprise. A défaut d'être au goût de Samarashio, son sabre, l'endroit lui procurait au moins de quoi tourner un peu plus son manieur en dérision. De son côté, le Mizujin préférait ignorer les gloussements intérieurs de son compagnon, un moyen de le laisser plus tard ravaler ses railleries devant l'impérieuse Montagne Bleue.

-Tu crois qu'y'a vraiment une montagne ? J'suis pas archi' mais bon, si c'est vraiment vrai ça veut dire que y'a plein d'flotte en dessous d'Kiri, nan ? Enfin il arrivait au bout de l'escalier secret, dans les bras d'une fraiche humidité. M'attends, on n'est pas encore arrivé ! Avoue qu'ça en jette déjà ! Il montra son sabre soigneusement enveloppé dans des mètres de tissu pour présenter le bandeau accroché au bout du pommeau. La porte s'ouvrit.

Les bruits de pas et les claquements faisaient échos dans ce qui se présentait comme un interminable tunnel animé par le bruit des gouttes qui s'échappaient ci et là des murs dont l'étanchéité peinait un peu plus chaque année. Aucune source d'air ne s'offrait aux poumons du jeune borgne et pour cause, l'humidité et la faible quantité d'air renvoyaient le couloir et l'histoire qu'il narrait à l'état de véritable galerie morbide. On ne s'y sentait pas à l'aise. *Je suis suivi ?... M'ça doit être mon imagination...* La lourde atmosphère resserrait ses lourdes griffes sur le sabreur en herbe désormais privé de la seule source d'air frais qu'offrait l'ouverture de la porte.

-Bon j'avoue le temple était plus classe. Mais on attend d'arriver au bout ! C'est forcément mieux après ! Il se rassurait seul, Samarashio, lui, déjà bien arrêté sur le fait que cet endroit n'en valait de toute façon pas la peine, préférait rester silencieux. Ce silence auquel il n'était plus habitué depuis leur rencontre fit Zametsu se retourner de nouveau. La faible lumière et les jeux d'ombres l'empêchèrent cependant d'entrevoir la moindre présence. *De toute façon, si jamais il y avait une source de chakra, je la sentirais, non ? J'suis quand même pas si nul.*

Son pas se fit plus rapide, plus nerveux, plus agacé aussi. Il était temps d'en finir avec cet interminable tunnel *J'la connais déjà l'histoire et j'suis pas un artiste* abritant une atmosphère, voire une présence qui ne lui plaisait guère. Puis...

-Les civils ne sont pas autorisés à se présenter ici. *C'est pour ça que je ne sentais pas de chakra* Fit-il en se retournant.

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