Une de plus, hein ? Soupirant calmement, je me dirige vers le terrain d’entraînement où nous sommes supposés nous rejoindre. Une Genin de plus qu’il me vient à éduquer à ma façon. Je me demande si celle-là va vomir lorsque je vais la frapper de plein fouet ? J’espère que oui ! Cette fois, l’enseignement sera quelque peu particulier et je ne compte aucunement lésiner sur les moyens – la petite pute qui va se présenter devant moi ressortira en connaissant à la perfection les deux techniques que j’ai l’impression d’apprendre à tous les Genins qui passent. Je devrais peut-être ouvrir une agence ou aller travailler à l’académie ? Je suis sûre que je ferais des ravages, même si Shigeru m’en voudrait de remplir l’hôpital avec des enfants aux os brisés. Qu’importe – c’est bien pour lui que je le fais cette fois. Dans les effectifs de l’hôpital, il m’a parlé de cette fille. Elle doit vraiment être stupide pour aller jusqu’à se faire remarquer par le brun, donc je ne me fais pas trop d’espoir. Une fainéante qui passe la majeure partie de son temps blessée plutôt qu’à soigner les gens : l’opposé presque stricte d’Ikumo.

Mais qu’à cela ne tienne. Une fois que j’en aurais fini avec elle, elle sera capable de ne pas être blessée par au moins les gens de son niveau. D’autres enseignants pourraient se dire : seulement si elle s’en donne la peine. Moi, je ne compte absolument pas lui laisser le choix. Elle ressortira d’ici debout et capable d’anticiper et esquiver, ou à la frontière de la mort. Une conne c’est suffisant. Deux c’est beaucoup. Trois c’est trop. Craquant quelques-unes de mes phalanges, je m’installe confortablement à l’attendre. L’avantage de celle-ci, tout compte fait, c’est qu’elle doit avoir des notions en médecine : assez pour pouvoir encaisser comme une vraie femme forte peut-être ? Un frisson parcourt mon corps avec intensité, signalant que quelqu’un parle de moi. Encore.

De toute façon, quitte à rester dans ce village à cause de cette chose de merde en moi… Autant rentabiliser mon temps à m’exercer et entraîner des jeunes. Ça m’évitera d’avoir la sensation d’être vieille et conne, et ça diminuera un petit peu la charge de travail de Shigeru en termes de blessés à soigner si les putains de débiles profonds de ce village apprennent enfin à esquiver les attaques au bon moment et les anticiper. Franchement – je ne suis pas une experte en Taijutsu et pourtant, je suis toujours là. Envers et contre tout. Mettant ma main devant ma bouche pour paraître féminine au possible, je rigole discrètement comme ces fausses vierges qui jouent à repousser les avances des hommes. Combien même ils voudraient se débarrasser de moi si je deviens gênant un jour, je ne me laisserai pas faire. Pas tant qu’il sera là.