Ordre de mission a écrit:

Titre de la mission : Escorte rapprochée
Rang de la mission : C
Lieu : Tsuchi no kuni
Intitulé/ordre de mission : Un illustre savant venant de Yuki no kuni est en visite dans la Capitale. Il vous est demandé de s’assurer de sa protection pendant son séjour. Ses recherches comportant des expériences sur des êtres vivants, il est probable qu’il ait de nombreux ennemis. Cependant, ce ne devraient être que des malfrats de bas étage tout au plus. Vu sa réputation, l’Empereur lui-même prendra en charge cette mission.
Conditions d'inscription : -
Conditions de lancement : -
Précision(s) : Il s'agit d'une Mission Impériale nationale ! Le comportement et la logique Rp doivent être de rigueur, tout comme la qualité et le respect des Règles ! Il est également rappelé que ces missions sont chronologiques : vous devez être présents sur les terres du Shukaï pour pouvoir participer !
Participants : Samui Kakeshuou

» C’est un soulagement que ce soit vous qui vous occupiez de mon transfert !
~ C’est une nécessité lorsqu’on accueille une éminence comme vous, professeur Takagi .. .

Le petit convoi composé d’une troupe de cinq personnes seulement et d’un chariot pour l’hôte faisait sa lente avancée dans les montagnes entourant l’ancienne Capitale impériale. Depuis peu transformé en Citadelle militaire, il était difficile de s’y retrouver sans un bon guide connaissant les culs de sacs, les recoins et les pièges. Mais avoir le professeur Takagi piégé dans ce genre de lieu austère était tout à fait inenvisageable.

Cet homme, aux allures étranges, répondait par ses connaissances scientifiques. Longtemps installé au Pays des Neiges, il avait étudié de nombreux aspects locaux, et travaillé à de nombreuses recherches portant aussi bien sur la vie animale que sur l’adaptation des espèces dans un milieu naturel agressif. Il faut dire que Yuki no Kuni offrait des températures extrêmes, menaçant la vie de tout impudent assez idiot pour se faire prendre au piège de la neige et de la nuit. Lui excellait dans son domaine, et s’était depuis quelques mois reporté à de nouvelles activités. C’était sur le corps humain qu’il avait jeté son dévolu, et notamment sur le phénomène de cryogénisation. Une idée fascinante, qu’il avait eue en découvrant un spécimen pris dans la glace depuis plusieurs années. Et après quelques mois de recherches, il ne fut pas étonnant qu’il soit contacté par un membre du Clan Samui, et un membre d’envergure !

Allez savoir pourquoi le Kamui était intéressé par ses travaux. Mais qu’il en soit, il avait financé son voyage, son entretien et était même venu le recevoir à son arrivée au port de Nakagawa Quelques heures de voyage accompagné, et les deux personnages seraient à l’ancienne Capitale impériale, aujourd’hui véritable Citadelle militaire. Les deux hommes profitaient de la promenade pour se connaître, discuter, voire s’amuser d’expériences et de récits partagés.

~ Vos découvertes ont du faire le tour des provinces impériales ! Elles se sont sans doute même répandues à l’extérieur de nos frontières !
» Vous me flattez, mais je reste attaché à mes origines. Et je suis très intrigué par votre projet d’un Complexe Scientifique unique en son genre !
~ Je compte bien mettre en place ce Complexe, et votre aide me sera la plus précieuse. Il est important de pouvoir se reposer sur des intellectuels comme vous pour favoriser les progrès scientifiques et technologiques de l’Empire. Notre voix doit être celle de la Paix, mais aussi du Progrès … .
» Vous êtes un idéaliste, Kamui-sama ! Mais j’aime ces idéaux. J’espère qu’ils ne joueront pas contre vous … .

Le voyage ne sera plus très long. Il ne restait qu’une petite heure pour l’équipée, qui s’approchait déjà du Labyrinthe représentant la nouvelle entrée de la Citadelle d’Iwagakure. Le soleil était encore haut, et la troupe avait baissé sa garde, se sentant à l’abri par la proximité de la destination. Mais c’est bien hélas toujours dans ces occasions que l’inattendu se produit.
Un grondement sourd précéda l’éboulement qui roula le long de la falaise, avant de venir s’écraser misérablement sur le chariot. Ce dernier se retrouvait broyé, pendant qu’un homme de garde se trouvait rejeté sur le côté, assommé par cette surprise. Ces montagnes n’étaient pas très sûres ; mais pour le coup, elles étaient aussi certainement le lieu de résidence des derniers « contestataires ». Avec la militarisation de l’Empire lors de cette dernière année, le Shozaichi s’était transformé en centre militaire de grande envergure, ce qui signifiait de placer les civils à l’abri, dans d’autres cités alentours. Cette décision ne fut pas acceptée facilement par tout le monde ; et on connaissait dans les rapports encore quelques confrontations sans gravité, mais avec un léger impact quoi qu’il en soit.

En peu de temps, des silhouettes descendaient dangereusement le flanc de montagne, pour tomber sur les gardes mal préparés et le convoi spécial. Avaient-ils conscience de l’intérêt de ce convoi et de son équipage ? Peu importe, ils n’ont pas hésité pour autant.

» Doit-on fuir ?!
~ Ne vous préoccupez pas de ça. Je m’en charge en quelques instants, ne bougez pas je reviens … .

Alors vous, les p’tits gars, vous êtes tombés sur la mauvaise personne !

La bande s’était rapprochée et se présentait maintenant ouvertement au protecteur du convoi. Pas de doutes : ces gens-là étaient d’anciens habitants de la Capitale impériale ; pas de doute également qu’ils aient reconnu l’homme se plaçant au sommet de la hiérarchie de l’Empire. En fin de compte, c’était assez étrange de voir qu’ils osaient s’en prendre à l’homme réputé comme tyran et intraitable avec ses adversaires. Sans doute y avait-il une raison particulière à cela ?

L’Empereur n’en avait cure. En vérité, il ne lui manquait qu’une raison pour leur sauter à la gorge et régler cette histoire en un claquement de doigts. Mais hormis l’éboulement, qui était davantage destiné à bloquer la route qu’à tendre un piège mortel, le groupe de jeunes hommes adultes – maigrement armés de leurs poings et de quelques bâtons – s’était avancé avec prudence mais sans donner signe d’agressivité ou de colère. La méfiance et la crainte se lisait dans leurs yeux. Ils avaient bel et bien conscience de celui qu’ils allaient froisser aujourd’hui.

« Seigneur Kamui, nous sommes d’anciens habitants de la Capitale … . Nous avons été expulsé avec la militarisation … »
~ Je le sais. Et je ne compte pas revenir dessus. Si votre intention était de me raisonner, vous vous y êtes pris de la façon la moins recommandable pour votre propre sécurité.

Les propos étaient secs et froids. Certains eurent un mouvement de recul. L’homme n’hésitait pas à faire face à la trentaine de visages qui le scrutaient, attendaient un signe, un geste qui leur donneraient la parole. Mais rien ne venait. Le Maître du Shukaï avait semble-t-il perdu toute bonté et volonté d’ouverture et de communication avec ses « agresseurs ».

« Nous sommes conscients de nos actes … . Et nous savons que nous ne pourrons pas récupérer nos anciennes demeures … . Mais Seigneur … le village où nous avons été transféré n’a pas de médecin … et l’une de nos filles est gravement malade … . Nous avons appris de la ville que vous seriez avec un médecin
~ Et vous avez décidé, dans une folie sans commune mesure, de venir me « demander » son aide par ces moyens ? Je vais le dire sans détour : à défaut de sacrifier la vie d’un seul enfant, évitez de perdre la vôtre de façon complètement puérile et sans intérêt !

Encore une réponse sèche ! Mais le pire dans cette histoire, c’est que l’Ancien n’était plus disposé à discuter ou à s’inquiéter pour la vie d’un civil. Avait-il changé ? Les évènements l’avaient-ils noirci, avaient-ils terni son âme ? Ou était-ce autre chose ? Peut-être simplement la méthode qui était loin d’être recommandable ?

» Seigneur Kamui … ne pouvons-nous pas faire un détour ? Je peux examiner cette enfant et
~ Ma priorité est de vous ramener à Iwa afin de faire tourner le Complexe Scientifique, professeur Takagi. Je n’ai plus le temps de m’occuper du cas par cas de chacun.
» Et mon devoir en tant que Médecin est de me rendre auprès des nécessiteux de première urgence. Messieurs, je vous suis !

L’homme était sorti du rang, et allait se mélanger aux plébéiens qui, surpris de cette réaction et de cette opposition à l’Empereur, étaient restés pantois un instant avant d’encercle chaleureusement l’individu et de l’escorter vers ledit village. Le temps d’une seconde, Kakeshuou Samui avait hésité à lui barrer la route, et à rejeter cette demande manu militari, devait-il en venir à tous les faire arrêter, voire pire.
Mais dans le soupçon d’un fond de logique et d’une goutte d’humanité, ravalant sa rancœur pour l’instant et contenant sa colère, il emboita le pas de l’équipée, en priant pour que cette aventure ne les retarde pas sur le programme de voyage.

Le village rejoint, l’homme-médecine pénétra dans la maison et couvrit immédiatement son nez pour se protéger de la puanteur. La gamine était atteinte d’une plaie, certainement à cause d’un animal sauvage. Entrant dans l’édifice avec le médecin de Yuki, l’Empereur resta de glace, et se contenta d’observer la scène, tout en retenant son envie de distribuer des claques alors que tout le monde s’activait et se bousculait pour venir voir.

» Vous avez de l’athélas d’été ?
« Oui, mais il en reste peu. Ce n’est pas une plante du coin … . »
» Broyez-là et mélangez-là à de la graisse de cochon. Ca produira une pommade que vous appliquerez sur sa blessure avant de la bander. Cela prendra du temps … mais elle guérira …

Ce fut un soulagement pour tous, et plusieurs tinrent à saluer l’homme de la providence qui venait de chasser le Mal absolu et de sauver les futures générations. ‘Font chier ces pécores ! L’Empereur, jusque-là patient, ne pouvait plus tenir en place. Préférant laisser les effusions de larmes et de remerciement aux autres, le grand homme sortait et faisait les cent pas sur la place du village. Personne n’osait l’approcher. Il restait un homme chargé de mystères pour beaucoup. La colère pour cet individu concernant les Daimyos assassinés était déjà loin. Mais en tant qu’Empereur, que Ninja, que combattant et qu’homme, que valait-il et qui était-il ? Seul le chef du village s’autorisa avec prudence à avancer vers lui.

~ Je me chargerai de trouver un médecin qui viendra s’installer parmi vous pour éviter ce genre de problème à l’avenir …
« Merci, Seigneur. Nous vous sommes reconnaissants d’avoir pris notre besoin en considération. Et je suis profondément navré pour la maladresse de mes hommes
~ Les Ninjas sont avant tout des soldats, qui sacrifient leurs vies pour la sécurité et la paix sur les terres de l’Empire … . Mais je comprends votre nécessité … .

Sur ces mots simples et sans douceur, le Ninja tournait les talons et allait préparer le départ pour rejoindre leur véritable destination.
Le reste du voyage se faisait sans paroles, dans le silence le plus total. Le village avait donné des chevaux afin que la petite escorte finisse son périple. Malgré l’insistance des villageois pour les accompagner sur une partie du chemin, la nécessité de rattraper le temps perdu s’était imposé, et on se retrouvait derechef avec une petite équipée de cinq personnes. L’atmosphère était lourde ; le professeur Takagi comprenait que son geste ne serait pas accepté et pardonné aussi facilement … .

» Seigneur Kamui, je peux comprendre votre frustration, mais n’est-il pas dans votre intérêt de conserver une bonne image auprès de la population de vos terres ?

Une simple main en l’air mit l’escorte en halte. Le Dernier des Kirijins fit tourner sa monture pour se rapprocher assez de son invité pour lui saisir le col.

~ Professeur Takagi, ma première mission en tant qu’Empereur et en tant que Ninja est de veiller à la sécurité de ces gens et de la paix de ces gens. Mais à aucun moment il ne s’agit de faire dans le social. Je ne suis ni Dieu ni un magicien. Des gens meurent de maladie, de pauvreté et de catastrophes ; ce n’est pas de mon fait, et aucune larme ne coulera. En revanche, mon devoir comprend également repérer les talents comme vous qui peuvent venir en aide au plus grand nombre. C’est pourquoi je vous ai fait venir. Mais mon temps est précieux. Si je dois de nouveau en perdre pour une brouille de ce genre, je saurais me débrouiller pour que la prochaine fois que vous toucherez un patient ou à quoi que ce soit en rapport avec la médecine, ce sera en trayant des vaches lépreuses sur l’Île de la Cendre. J’espère avoir été suffisamment clair …

Le ton glacial et le regard menaçant, le Kamui lâcha le col et battit bride pour relancer la chevauchée.
Tous les voyages ne sont pas faits dans de bons termes ; et on tombe parfois sur la mauvaise personne.

Mission terminée !