Difficile de dire avec exactitude à partir de quel instant les deux silhouettes étrangères furent repérées par les instances du Pays du Feu et plus précisément de Konoha. Le village caché de la Feuille, à défaut d’être respecté par nombre de Kirijins, restait bel et bien l’une des plus grandes puissances depuis la fin de la Grande Guerre. Et tandis que celui de la Brume revenait à la vie, celui d’Aburame Mizuki continuait de se développer…

Ce fut donc en pleine connaissance de cause que Mamoru Azuni et son second s’approchaient petit à petit de l’entrée du village. Même s’ils étaient repérés depuis un certain temps, rien ne pouvait être tenté à leur encontre. Ni Kiri ni l’Empire du Shûkai n’étaient concernés de près par la guerre qui liait Suna et Konoha. Pas d’incident diplomatique à prévoir pour le moment. Mais il y avait forcément la promesse d’une certaine attention à faire pour choisir ses mots. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle Azuni s’adressa au Genin.

« Sauf indication contraire de leur part ou de la mienne, tu me laisseras parler. »

Forger l’esprit diplomatique de Kaguya Shinsuke n’était qu’un des aspects de la nouvelle Kiri de Shinda Michiki. Une Brume où les jeunes pousses sortaient rapidement du village pour s’exposer à la dure vie du monde ninja. Un village où tous les Kirijins qu’importe leur grade courraient les mêmes risques et suivaient la même voie sanglante et guerrière.

La Forgeronne avait prévenu son Mizukage : elle était du genre à distiller les jeunes troupes. Jamais elle ne traiterait un Genin plus platement qu’un Jônin. Comme à l’époque de la Brume Sanglante, nombre des recrues à son contact mourraient ou finiraient gravement blessés, mais ceux qui survivraient à ses côtés deviendraient de grands shinobis. Serait-ce le cas de ce Shinsuke ?

Pour l’instant, la Jônin ne pensait pas grand-chose de son compagnon du moment. Il y avait en lui cette « dualité » de choses qui ne le quittait pas. Par exemple, il était âgé pour un Genin, mais était-ce une bonne chose pour son expérience ou pouvait-on craindre qu’il n’eut que très tard les qualités pour devenir shinobi ? Réellement, la jeune femme avait du mal à se faire une opinion de cette recrue. Mais nul doute que ce qui allait suivre allait sans doute l’aiguiller davantage.

« Je suis Mamoru Azuni et voici Kaguya Shinsuke, annonça-t-elle en écartant le bras vers le Genin. Nous sommes envoyés par le maître Mizukage afin de parlementer avec les instances de votre village, et transmettre un message à votre Hokage. »

Si elle n’avait rarement été nommée pour des missions diplomatiques, la jeune femme connaissait la plupart des règles qui en étaient accoutumées. Se présenter et énoncer clairement son but, puis patienter jusqu’à ce que l’autre parti n’agisse ou ne parle…

Spoiler:

Tout le monde s'accordait au moins sur un point : le système de surveillance de Konoha était au top, et quadrillait tout le pays – un jour probablement même le monde, mais chaque chose en son temps. Ce sur quoi l'on était déjà moins sûr en général, c'était comment cela fonctionnait exactement. L'on savait qu'il y avait des insectes, des fleurs, des types avec des casques dont le quotidien était de fouiller spirituellement les environs, d'autres avec des nez qui reniflaient les menaces, et de façon plus classique, des patrouilles un peu partout qui... qui patrouillaient. Mais cela s'arrêtait là, et en règle général, la plupart se contentait de ce savoir pour vivre en paix. A quoi davantage leur servirait de tout façon ? A l'utilisateur moyen, lorsqu'il achète un micro-onde, il se fiche de savoir comment est produite la chaleur, par quel mécanisme le magnétron génère grâce au filament centrale et le bloc anodique les micro-ondes qui vont réchauffer son plat. Tout ce dont il a besoin, c'est de savoir que cela fonctionne lorsqu'il appuie sur le bouton '' start '' après avoir défini une durée.

Pour le système de surveillance et de défense de Konoha, c'était pareil : Kentarô Yamanaka faisait partie de la majorité qui se contentait de savoir qu'il était en sécurité derrière les remparts du Village de la Feuille, ou qu'à défaut, il verrait venir la menace. L'Embrasement Vert et le Génocide de son clan d'il y a quelques années lui avaient déjà laissé bien assez de séquelles... C'est ainsi que, sans savoir comment – mais l'essentiel était de le savoir tout court -, il fut informé par l'un des autres gardes que des individus avaient pénétré sur le territoire, le genre sur lequel il valait mieux avoir un œil. Ils étaient à priori deux, et se dirigeaient vers Konoha : ce sera donc à lui de les accueillir.

Son chat sur l'épaule, Kentaro patienta donc en se lissant les quelques malheureux poils de moustaches qu'il était parvenu à se faire pousser jusqu'à ce que se présentent les deux individus attendu. Une Mamoru et un Kaguya, émissaires du Mizukage si l'on en croyait leur présentation. Euh... Kiri n'avait pas été ravagé par des Furyou, il y a genre longtemps?

« Bonjour à vous, émissaires. » les salua le Yamanaka d'un grand sourire. « Je me nomme Kentarô, et voici Toshiro. » précisa-t-il en désignant son fidèle compagnon.

Le concerné leur lâcha un vieux * meow *, quelque peu inintéressé par la discussion que tenaient les humains entre eux.

« Je serai votre interlocuteur privilégié pour les moments à venir. Je vois que vous êtes plutôt bien équipés. » releva-t-il en promenant son regard sur les sabres et autres ustensiles de mort que les deux voyageurs portaient avec eux. « Il vaut mieux, avec les temps qui courent : les routes ne sont plus vraiment sûres, malgré les monstres d'efforts que l'on déploie. Sachez toutefois qu'une fois nos Grandes Portes franchit, vous ne risquerez plus grand chose. Il fait bon vivre ici, Toshiro peut en attester. »

Ou pourrait en attester, si son attention n'était pas captivée par une mouche sauvage virevoltant à proximité.

« En conséquence de quoi, je doute que vous en ayez besoin ici. Nous vous serions donc gré de les remettre au premier PNJ servant à cet office, lequel en prendra le plus grand soin jusqu'à votre départ où tout vous sera remit. »

Tout le monde savait que ce n'était pas en retirant un couteau ou un sabre à un shinobi que cela le rendait moins dangereux, mais il y avait une forme et une procédure à respecter, au moins pour les apparences.

« J'ai cru comprendre que vous vouliez prendre contacte avec notre Conseil et laisser un message à notre Hokage. Le genre de chose, j'imagine bien, dont vous ne pouvez pas vraiment nous parler ici, à la vue de tous. Je vous invite donc à nous suivre jusque dans la petite salle là-bas, afin que nous puissions procéder à quelques...vérifications je dirai ? J'espère que vous n'y verrez pas d’inconvénient à ce sujet, pas plus que pour le sceau qui vous sera apposé à la base de la nuque, lequel est destiné comme vous vous en doutez sûrement à restreindre l'utilisation du Chakra dans nos murs. Je vais pas vous faire de speech sur la sécurité et les raisons évidentes de son application, vous savez ce que c'est, pour être vous même d'un Village, n'est-ce pas ? »

Frustré que sa proie ne se soit pas assez approchée pour qu'il ai juste à l'attraper en tendant la patte, Toshiro lâcha un miaulement plaintif.

« Oui, oui Toshiro, je ne les prends pas pour des imbéciles, je les informe juste, c'est mon travail. Bien, ceci vous convient ? » demanda Kentaro en reportant son attention sur les deux shinobi de Kiri.

Les préposés au stockage du matériel déposé et à l'apposition des sceaux attendaient non loin de lui, prêts à remplir l'office pour lequel ils étaient payés.

Spoiler:

Lorsque la jeune femme vit arriver cet énergumène à la moustache aussi mesquine que son air général, elle pensait que ce dernier réserverait bien des surprises. Et elle ne sembla pas s’y méprendre, puisque rapidement un chat apparut avec ce dernier. Se pourrait-il que les Inuzuka aient appris avec le temps à se battre avec d’autres animaux que les si réputés canidés ? Dans tous les cas, tout semblait indiquer que ces Kentarô et Toshiro allaient être les interlocuteurs privilégiés des Kirijins. Soit, pensa alors la Forgeronne.

Mais ses impressions continuèrent d’être confirmées. En plus de l’éloquence étrange du Konohajin, les méthodes et le langage qu’il employa lui donnaient raison. Plus que la façon de parler, un mot sembla retenir l’intention de la Kirijine, qui le fit rapidement savoir à son homologue de la Feuille.

« PNJ ? Je crois bien déceler là un acronyme, mais il m’est totalement étranger, elle ne sembla pas s’y attarder longtemps. Mais qu’importe, j’ai le regret de vous annoncer que vos… conditions ne me conviennent guère. »

Elle ne voulut pas envenimer la situation et se retint de ne pas serrer le manche de son épée visible. Son autre lame, elle, était comme à l’accoutumée invisible. Après tout, elle aurait pu accepter de se faire désarmer, et aurait sans doute pu garder sa Cardinale à l’abri des regards indiscrets. Mais force était de constater que malgré la mission diplomatique qu’on lui avait assignée, Mamoru Azuni préférait assumer sa personnalité. Et surtout, elle voulait montrer le visage de son village, nouveau.

« Possédez-vous, vous-mêmes, ces fameux sceaux ? Je ne pense pas. De là, pourquoi devrions-nous vous faire confiance de ne pas profiter de vos capacités, tandis que vous de votre côté, ne proposez aucune forme de confiance en voulant nous priver de notre chakra. »

Comme si elle en ressentait le besoin, elle rajouta quelques précisions sur ce qu’elle venait de dire. Elle n’espérait alors qu’une chose : que le Kaguya l’entende très clairement. Voilà la façon d’être d’un pur Kirijin.

« Vous voyez en ces sceaux un moyen d’empêcher une attaque, j’y vois un moyen d’empêcher une défense. Alors, à moins que vous ne nous redoutiez, laissez-nous entrer tels que nous sommes venus, ou alors nous attendrons ici. »

Elle se permit même de faire un pas en avant, vers le Konohajin et son compagnon lui aussi moustachu. Tutoyant du regard chacun des Konohajins qui attendaient patiemment derrière le duo atypique de la Feuille, elle ne rajouta aucun mot. Elle en avait suffisamment dit, après tout.

Kentarô haussa un sourcil perplexe, avant que Toshiro, à la recherche d'un moment affectif, ne le boxe d'un coup de tête. Ce n'est qu'alors qu'il se rappela qu'à l'instar de beaucoup de gens, son interlocutrice devait ignorer qu'il existait une réalité à travers le quatrième mur qui définissait leur univers. Seul lui et quelques rares autres savaient.

« Oh, veuillez m'excuser. PNJ signifie '' Poste Numéraire Journalier. '' C'est un travail qui n'a rien de fascinant, et c'est pourquoi il relève d'une rotation à la journée du personnel qui l'assure, en plus d'une rémunération en espèce non imposable. Pour stimuler un minimum l'engouement, vous voyez ? »

Le passage récréatif passé, Kentarô se retrouva à la partie compliquée de son propre travail, à savoir gérer avec des visiteurs qui ne se montrent que trop rarement conciliants avec les coutumes locales. Et c'est alors qu'il se demandait s'il fallait plutôt répondre à chaque phrase dans l'ordre ou attendre que l'ambassadrice ai terminé son plaidoyer en faveur de la liberté et l'égalité entre les peuples qu'il réalisa qu'en fait, la Mamoru avait déjà fini.

« Eh bien, je ne sais pas. Pour plusieurs raisons... » hésita Kentarô en perdant de son assurance.
« Meow. » miaula Toshiro pour lui signaler qu'il avait faim maintenant.
« Par exemple ! » s'exclama alors le Yamanaka en retrouvant une soudaine bouffée de confiance en lui. « Parce que c'est vous qui désirez entrer chez nous, et ce sans avoir été invités. Si je me présentais à votre porte avec des chaussures boueuses, et que si pour me laisser entrer, vous me demandiez de les retirer, je n'irai pas crier à l'injustice parce que vous aurez des chaussons et pas moi. L'égalité tout cela, c'est bien sympa, mais quand on se retrouve avec trois pelés dans le même genre que vous qui nous ont déballé un discours peu ou prou similaire pas plus tard que la saison dernière, et qu'on a été obligé de pendre haut et court pour leur tentative d’assassinat sur notre Hokage, vous pouvez comprendre que nous sommes un peu frileux niveau confiance avec les inconnus depuis. »

Kentarô se pencha ensuite vers Azuni en profitant du pas dans sa direction qu'elle avait fait, pour lui confier sur le ton conspiration, sa bouche cachée sur le côté par sa main.

« Et entre nous, la confiance que vous m'accordez, je m'en fiche un peu. »
« Meow. » renchérit Toshiro dont l’arôme émanant des cheveux de la Mamoru ne l'avait pas laissé indifférent tandis que Kentarô reprenait une place plus formelle.

« J'ai déjà la confiance de mon Village, et c'est lui qui signe mes chèques à la fin du mois, pas vous. Alors voilà. Vous n'avez même encore posé un orteil dans Konoha que vous me parlez déjà d'attaque et de défense. Vous avez donc déjà en idée que le message que vous devez transmettre va attirer des représailles sur vous ? Olala, je vous en prie. Même si c'était vrai, vous ne risqueriez pas grand chose. On n'envoie peut-être pas comme vous nos étudiants par groupe de deux et on promut genin celui qui parvient à tuer l'autre, mais on a quand même une éthique. Imaginez un peu la scène si on commençait à prendre en otage ou a exhiber sur la place publique les cadavres de ceux qui viennent nous voir pour parlementer. Bonjour la publicité. On se retrouverait avec une réputation minable, en plus d'avoir sur le coin du râble l'ensemble des forces militaires qui existent dans ce monde. Franchement, ce serait pas viable. »

Kentarô frissonna en imaginant la scène, forçant son compagnon félin à sortir les griffes pour ne pas glisser de son épaule sous les tressauts.

« Grrr. »
« Tout à fait d'accord, ça ne me branche pas non plus comme perspective. Mais peut-être que nos visiteurs en devenir, à l'image de l'acronyme '' PNJ '' ignore ce que signifie '' éthique '' ? »

Kentarô quitta des yeux Toshiro pour interroger du regard les ambassadeurs.

« Après, si vous voulez pousser le raisonnement de l'absurde jusqu'au bout... » enchaina-t-il sans leur laisser vraiment le temps de répondre. «... permettez-moi de vous demander : à part avoir l'opportunité de faire quelques victimes civiles et éventuellement deux ou trois shinobis, vous espérez vous défendre de quoi contre tout un Village militaire ? »

Il était évident qu'avec tout une garnison de soldats derrière soi, l'on avait tendance à se sentir assez facilement confiant et emplit d'assurance. C'était le cas de Kentarô, en l'occurence.

« Après qu'on s'entende bien sur deux points. Ce n'est absolument pas personnel, et gardez bien en tête que je ne suis actuellement pas en train de négocier avec vous : je vous explique juste comment ça fonctionne. Mais comme vous m'êtes bien sympathiques, je peux vous proposer une troisième alternative. Plutôt que de faire le pied de grue à attendre bêtement devant la porte je ne sais quoi, je peux vous laisser entrer avec vos armes et sans entrave aucune... une fois qu'on vous aura avec votre consentement ouvert l'esprit et dépouillé de tout ce qu'il y à savoir pour nous assurer que vous ne venez ici que pour parlementer – et que vous continuerez de le faire qu'importe la tournure que prendront les parlementations en question. Mais même si c'est indolore, c'est une sacrée violation de l'intimité d'une personne, aussi je ne vous recommande pas de choisir cette option. »
« Meow. » ponctua le félin en recrachant une boule de poils après plusieurs raclements de gorge bruyants.
« Toshiro vous fait savoir que le jour où on le laissera entrer à Kiri en période de tensions avec son arsenal de guerre alors que la tête du Mizukage est mise à prix par la concurrence, et ce sans poser de question alors qu'il débarque de nulle part en demandant à parlementer, il promet de laisser un mot à la hiérarchie pour qu'elle reconsidère la question de la sécurité au sein du Village. »

Les animaux étaient si clairs qu'ils leur suffisaient de peu de mots pour se faire comprendre. Fascinantes créatures.

« Nous en sommes donc à là : sans dire que la balle est dans votre camp, le choix vous revient de vous plier à la réglementation de Konoha, ou de rester faire du boudin devant nos Portes. N'y voyez pas là de la mauvaise volonté de notre part, j'ai vraiment envie que vous puissiez accomplir votre mission – l'officielle en tout cas – et rencontrer notre Hokage, mais sachez que la sécurité du Village prime avant le reste. Alors si vraiment vous tenez à refuser, eh bien... attendez ici. Il finira bien par se passer quelque chose allant dans votre sens. Je pense. »

A quelques kilomètres de là, le message télépathique était justement bien passé : quelqu'un avait ouvert le tiroir de gauche du bureau du Hokage...

« Vous êtes un drôle de personnage, Kentarô de Konoha. »

Après l’avoir écouté, elle abandonna le Konohajin du regard pour le porter vers son disciple. D’un hochement timide de la tête, le Kaguya comprit alors qu’il pouvait se plier aux exigences de Konoha, et remettre ses armes. Un fait que la Mamoru avait finalement approuvé, en commençant à se séparer de son arsenal. Et le tout dans une sérénité toujours au rendez-vous.

Il y avait donc eu quelque-chose dans le discours de son homologue de la Feuille qui avait fait tilt chez la kunoïchi. Non ce n’était pas le miaulement du chat, ni l’image des chaussures boueuses, mais celle de la mission à accomplir. Inutile de chercher à savoir qui des deux shinobis possédaient la plus haute estime pour son village respectif, mais Mamoru Azuni avait placé l’intérêt Kirijin bien plus en avant que tout le reste, y compris ce qu’elle pouvait ressentir personnellement.

Dire qu’elle faisait déjà confiance en Shinda Michiki serait un mensonge. Mais elle savait que toute résistance de sa part sans même être entrée officiellement dans le village caché du Pays du Feu ne pourrait qu’être de mauvaise augure pour le village de Kiri, à peine remis.

« A présent, dit-elle après s’être délestée de toutes ses armes, hormis sa Cardinale invisible qui restait à sa taille, veuillez me mener à votre Hokage, s’il vous plaît. »

Et dire que la seule motivation de ce Konohajin semblait être le chèque qu’il recevait à la fin de chacun de ses mois de service… Décidément, le fossé d’éthique et d’éducation entre les deux villages qu’avait brièvement évoqué le dénommé Kentarô existait bel et bien. La jeune femme se tourna vers son Genin, qui ne pourrait bien entendu pas assister à la rencontre avec le Hokage.

« Je te rejoindrai une fois que j’en aurai terminé. N’hésite pas à agir de ta propre initiative pour notre mission. »

Et elle avait tout ceci sans même baisser le volume de sa voix. De quoi inquiéter les instances Konohajines ? Que pourraient-elles faire, de toute manière ? Ce n’étaient que des mots. Et qu’ils se rassurent, Mamoru Azuni entendait bien se contenter d’accomplir la tâche qu’on lui avait confiée, et rien d’autre.

Spoiler:

Le fumet d'un délicieux repas monta jusqu'à aux narines de Kentarô, et la simple vue de la disposition dans son assiette suffit à le faire saliver d'envie. Il fut toutefois figé dans son mouvement juste avant qu'il ne plante sa fourchette.

« Kentarô ! L'émissaire qui traine à nos portes depuis le début du mois dernier s'est réveillé. Il faut que tu y retournes immédiatement ! »
« Quoi ? Mais... je... » son regard passa de son collègue qui lui avait annoncé la mauvaise à son plat, puis après un instant d'hésitation, souffla contrarié et jeta par dépit sa serviette sur la table. « Toshiro ! On y va. » grogna-t-il à l'attention de son chat qu'il attrapa par la peau du cou pour le mettre sur son épaule.

***********************

Quelque part, dans le cours chronologique de l'Histoire

« Je vais prendre ceci comme un compliment. » lui répondit Kentarô avec un sourire quelque peu gêné, en se grattant la joue. Finalement, ils avançaient. La seule des deux interlocutrices qui avaient manifesté des signes de présences jusqu'à maintenant se décida à se plier à ce que le Yamanaka lui avait demandé, et se délesta de son armement. L'équipement fut manipulé et rangé avec tout le soin qu'il méritait par le Personnel Numéraire Journalier préposé à la tâche aujourd'hui.

Ce qui ramena ensuite l'attention sur la situation actuelle, avec Azuni demandant – poliment – à être conduite jusqu'au Hokage. Au moins, tous ces délais avaient permit une chose positive, celle de libérer Mizuki des contraintes dans lesquelles elle était embourbée début août. Le cas échéant, c'est son Bras Droit qui aurait été forcé de gérer l'affaire personnellement. Mais bon, les facilités que cela permettait ne signifiaient pas qu'il fallait pour autant hâter à l'excès les événements qui avaient prit du retard sur le planning. Avant d'être faites vites, il convenait de faire les choses bien, et cela, l'émissaire semblait l'avoir oublié.

« Vous savez, ... » commença Kentarô en fourrant ses mains dans ses poches. « … je peux comprendre votre empressement de mener à bien ce que vous êtes venu faire ici, et c'est vraiment gentil de votre part de nous avoir confié temporairement vos armes et tout comme je vous l'ai demandé, mais ce n'est pas pour autant je vais me montrer laxiste. Alors soit, si vous voulez accélérer le tout pour qu'on en vienne au sujet principal, pas de soucis : nous allons jouer la phase d'interrogatoire et d'apposition du sceau suppresseur en ellipse. Mais, sachez qu'importe comment vous vous imaginez entrer dans notre Village, si vous n'y êtes pas invitée, cette étape a forcément lieu, à plus forte raison si c'est pour rencontrer notre Hokage. Surtout que, entre nous, je ne vous laisse pas imaginer le savon que l'on se prendrait tous si c'est elle qui découvre des trucs qu'on était censé remarquer au moment du contrôle d'entrée. Allez, ce sera rapide, je vous le promets. »

Puisque visiblement, il était déjà convenu de passer à l'entretien avec le Hokage, la version courte des questions posées sous détecteur de mensonge à laquelle furent soumise Azuni et son compagnon fut la suivante :

° « Êtes-vous un émissaire de Kiri ? »
° « Avez-vous bien remit tout votre armement à notre préposé à l'entrée ? »
° « Comptez-vous nuire à notre Hokage, à Konoha et/ou à sa population ? »
° « Avez-vous un autre but que celui de rencontrer notre Hokage ? »
° « Si la réponse précédente était oui, merci de le décliner. »
° « M'avez-vous répondu honnêtement à la question précédente, sans omission ? »
° « Sur dix, à combien noteriez-vous la qualité de votre accueil aux Portes de Konoha ? »

A la sortie, Natsuki² attendait pour guider Azuni jusqu'à Mizuki, laquelle avait été avertie, et avait pu s'organiser pour être disponible immédiatement pour la délégation Kirijin. Un bonjour de circonstance fut tout ce que le Nara tatoué² échangea avec la Mamoru avant de la guider sur un trajet qui n'intéressait personne.

Spoiler: