Satochi ignorait encore comment il y était parvenu, mais ses paroles avaient visiblement fait changer d'avis la Daimyo de Hi no Kuni.
Fort de ses convictions, le Rakuzan ne s'était pas défilé et s'était opposé à une mise à mort sans sommation du Nanadaime Kazekage. Est-ce que les accusations portaient à l'égard de l'Aburame avaient été le motif de ce pas en arrière ? Ou bien est-ce que Miko avait eu son propre moyen pour comprendre à sa façon que le cas de Matsuno Yamuro méritait d'y prêter attention.
Si les soupçons de Satochi s'avéraient corrects, alors plus d'une vie seraient sauvés. Yamuro serait sans doute jugé pour avoir tenté d'assassiner l'Aburame, mais n'ayant fait aucune victime civile, il avait encore une chance de s'en sortir.
S'il y parvenait, il aurait alors réussi à revenir de très loin surtout après ses agissements à l'intérieure du Palais du Daimyo.

Cela faisait quelques heures seulement que Satochi était rentré à Konoha. Un retour à Konoha effectué en comité important puisque le brun avait également rapporté avec lui Takeo, Yamuro, Kimimaro ainsi que Miko.
Jusqu'ici, tout semblait se dérouler comme il l'avait imaginé et espéré. Il était parvenu à autoriser un petit sursis au Sunajin auprès du Seigneur de Hi, et comme il s'y était attendu, Miko n'avait pas les ressources adéquates à la capitale, laissant ainsi comme seule dernière chance, Konoha.
Dès son arrivé au village, l'Aburame s'était empressé de rendre visite à l'Hachidaime Hokage, Satochi et Takeo s'étaient, quant à eux occupés de mener le captif dans les geôles du Quartier Général de l'ANBU. Kimimaro lui fut libre de ses mouvements, mais le félin décida certainement d'accompagner la Tête gouvernante du Pays.

Une fois le Matsuno enfermé et placé sous une étroite surveillance, Satochi autorisa l'Inuzuka qui avait été son binôme lors de cette longue mission à prendre congé pendant quelques jours. Prenant également le temps de le féliciter tout en le remerciant de lui avoir fait confiance.
Le Rakuzan se retrouva alors seul dans son bureau et se laissa s'écrouler sur sa chaise l'esprit ailleurs. Cette histoire était loin d'être terminée, de nombreux paramètres devaient encore être pris en considération. Exténué, il fit chauffer du thé en espérant que ce dernier l'aiderait à se requinquer un peu.
C'est à ce moment-là que Nodeshi aussi connu des tous sous le nom de Tezuka entra dans le bureau comme le ferait un bon ami entrant dans la chambre de son pote.

- Tu es rentré Satochi ? Alors comment ça c'est passé ?
- Ni trop bien, ni trop mal... Je suis juste arrivé au point espéré... La suite sera sans doute la plus délicate.

Le brun prit alors le temps de raconter les détails de la mission à son camarade qui sembla vachement plus enthousiaste que lui.

- Mais comme je te disais, le plus dur reste à faire. D'ailleurs, si tu pouvais demander aux autres de nettoyer le QG, on va recevoir une visite qu'il ne faudra pas décevoir.
- Qui-ça ?
- Aburame Miko.
- Qu... ? Heeiiiin ? Le Daimyo ? C'est pas possible ? Qu'est ce que tu as encore fait ?
- Ne discute pas, fais-le et puis c'est tout. Et quand tu auras terminé, tu pourras rentrer chez toi.

L'ANBU s’exécuta et quelques minutes plus tard, Satochi pu entendre le vacarme retentir signifiant que le nettoyage avait commencer. De son côté, il rangea comme il pue le petit bureau lui permettant d'exercer ses fonctions de Chef de l'ANBU.
Deux membres de l'unité arrivèrent alors en s'inclinant et annonçant qu'elle était finalement arrivée.
Ordonnant à ce qu'on l'invite à entrer, le brun ordonna le repli de ses hommes ensuite. Le moment était finalement arrivé.
Le Chef des Rakuzan n'avait pas eu l'occasion de réellement discuter de ce point lors de sa présence à Hasu, et il était évident que l'Aburame allait vouloir des explications. C'était le moment.

- Veuillez excuser la décoration des lieux... Ce n'est habituellement pas un endroit où nous accueillons des personnalités importantes. Mais c'est probablement le lieu le plus à l'écart des oreilles indiscrètes après le bureau du Hokage.

En réalité, il n'y avait pas photo, le bureau de Satochi ressemblait à un trou à rat en comparaison avec celui de l'Hachidaime. Mais ce lieu était un endroit sûr, et Satochi s'était assuré à ce que personne traîne dans les environs.
Ici, les deux Konohajins pourraient discuter sans craindre d'être écoutés.

- Mais avant de commencer, souhaitez-vous boire quelque chose ?

Attendant une réponse de Miko dont il exigerait la demande, Satochi finit par lancer le sujet quelques instants plus tard.

- Vous souhaitiez des explications ? Que puis-je vous apprendre Daimyo-dono demanda-t-il avec calme.

Feat:

Un massacre. Oui c’était ce qu’elle allait probablement faire. Un massacre. Visiblement mécontente, l’Aburame suivait l’ANBU qui la dirigeait vers celui qu’il appelait son chef. La Daimyo était furieuse envers Satochi pour plusieurs raisons, mais elle n’était visiblement pas au bout de ses surprises quand l’un des hommes masqués lui demanda d’attendre un court instant le temps de prévenir Satochi de son arrivée. Une blague … Un rêve éveillé. Oui probablement. Refusant d’attendre, elle se dirigea vers la porte et l’ouvrit, les deux ANBU venus prévenir leur chef se retirant suite à l’ordre de ce dernier. Refermant elle-même la porte, elle n’hésita pas à la claquer avant de jauger du regard le garçon.

Depuis la greffe il y avait de cela plusieurs jours maintenant, elle avait remarqué qu’elle était plus attentive à toutes sortes de détails inutiles, comme si elle analysait et séquençait chaque scène qu’elle rencontrait. L’exercice lui avait donné des migraines les premiers jours alors qu’elle ne pouvait s’empêcher de remarquer un accroc dans ses draps d’hôpital, ou les grains de poussière qui voletaient dans un rayon de soleil qui s’échappait de la fenêtre. Sa vue s’était quelque peu améliorée, mais ce n’était pas que ça. Il y avait ce petit quelque chose, ce petit ralenti qui la forçait à remarquer toute sorte de choses inutiles qu’elle ne parvenait à expliquer. Le rapport avec les Kinnegans était évident, mais scientifiquement parlant, ce qui causait le phénomène qui attirait son attention sur l’épi de Satochi, la feuille qui dépassait légèrement du bureau prête à tomber, de l’encre presque terminée de l’un des stylos ou encore sur la fine pellicule de poussière sur le bureau en bois de l’ANBU, restait un mystère. Laissant traîner son doigt sur le meuble alors qu’il lui parlait, elle effrita la poussière grisâtre qui s’était accumulée sur son index et leva les yeux en direction du Rakuzan.

Pas la peine de gâcher plus ta salive Satochi, t’entendre minauder de fausses marques de respect est bien la dernière des choses que j’ai envie d’entendre aujourd’hui.

Prenant place en face du Rakuzan, l’Aburame sortit son paquet de cigarettes, allumant l’un des bâtonnets à l’aide du briquet intégré à sa prothèse.

Ne me dis pas le contraire. Laisse-moi deviner. Le titre de Daimyô ne te dit rien c’est ça ? Tu dois ton allégeance à Mizuki en tant qu’Hokage, et ton poste de chef ANBU t’a rempli d’un petit sentiment d’importance dont tu n’arrives plus à te défaire. Ainsi demander de venir à celle qui est censée être sur le papier ta supérieure hiérarchique la plus gradée te paraît visiblement naturel. Laisse-moi te dire que ça ne l’est pas, surtout quand la personne qui doit rendre des comptes c’est toi.

Portant la cigarette à ses lèvres, elle inhala une bonne bouffée de fumée avant de la relâcher dans la pièce.

J’ai changé d’avis finalement. Je prendrais bien un verre de ton meilleur whisky, ou ce que tu as de plus fort dans ton placard à jus de fruits si tu me refuses cette demande également.

Arquant un sourcil, elle se craqua nonchalamment l’annuaire avant de tirer à nouveau sur sa cigarette.

Je suppose que notre entrevue est enregistrée, afin de rapporter une copie plus fidèle à l'Hachidaime. Ce n’est pas un souci, ce ne serait pas la première fois. Mais je vais arrêter de tourner autour du pot, je me perds quelque peu. Je souhaitais des explications en effet, quelle surprise, quelle perspicacité. Première explication souhaitée alors. Que représente mon titre à tes yeux ? Deuxième explication, penses-tu réellement que les détails que tu penses détenir sur Black sont utiles ? Troisième, combien de membres de ton clan as-tu vendu pour payer la rançon demandée par Black, et tout simplement en fait, l’as-tu payé ? Comment as-tu obtenu Kibo ? Enfin quatrième, penses-tu que savoir que l’organe affecté à ma sécurité ne tire pas ses ordres de moi, mais de toi ou de Mizuki me convienne ? Vois-tu, même si je laisse les pleins pouvoirs à Mizuki sur le plus d’affaires possibles afin de la responsabiliser et de faire de Konoha une instance s’exprimant au nom de Hi no Kuni, j’avais en tête que mon autorité prévalait sur la sienne en cas de besoin ou d’intervention directe de ma part. Et quelle surprise de m’apercevoir que ce n’est pas le cas. Dis-moi donc tout Satochi, ai-je raison d’être sceptique quant à l’autorité que je pensais détenir sur mes subordonnés ? Dois-je m’inquiéter un jour des ANBU affectés à ma protection ?

Sèche dans ses propos, elle tira une nouvelle fois sur sa cigarette, guettant le visage de son interlocuteur de ses pupilles qui avaient pris un léger reflet doré à mesure que son exaspération et son énervement s’amplifiaient.

Tout simplement incroyable, Satochi s'attendait à ce que cette entrevue soit particulièrement tendue, mais jamais il aurait imaginé voir Aburame Miko débarqué telle une furie dans son bureau.
À première vue, elle avait l’œil mauvais et elle semblait particulièrement énervée après le Rakuzan. Néanmoins, ce dernier avait beau chercher. Il ne parvenait pas à comprendre pourquoi tout cet excès. La porte n'y était d'ailleurs pour rien si l'Aburame avait mal pris la venue à l'improviste de Matsuno Yamuro dans son Palais ? Satochi ne voyait que ça, et la première réplique acerbe de Miko ne l'aida pas plus à comprendre ce qu'il pouvait bien lui prendre.

Quelque chose avait changé chez elle, le Chef de l'ANBU ne parvenait pas à savoir quoi précisément, mais il y avait définitivement quelque chose qui avait changé chez la Daimyo de Hi. Une lueur étrange habitait ses yeux et le moins que l'on pouvait dire, c'est que ça foutait une sacrée chair de poule.
Mais bon que pouvait-il y faire ? Devait-il attendre patiemment que la tempête passe ? Répondre honnêtement ? Écouter la suite ? Car visiblement, il allait y en avoir une lorsque l'Aburame prit place face à lui tout en allumant une de ses cigarettes. Et ça chouiner pour des marques de respect ? Miko avait peut-être considéré que les paroles de Satochi étaient de fausses marques de respect, mais au moins ce qui pouvait être avéré et démontré, c'était l'absence totale de respect dans les actions du Seigneur du Pays du Feu depuis l'instant même où les premiers centimètres de ses ongles des pieds avaient franchi cette porte.

Satochi était dubitatif face à tant de colère qu'il avait du mal à comprendre. Miko l'avait appelé pour accomplir cette mission, Satochi s'était employé à la réussir et pourtant, il en prenait allègrement plein la tronche.
Parce qu'il avait convié l'Aburame à venir jusqu'ici ? Là, ça devenait particulièrement étrange. Si c'était réellement ce détail qui mettait Miko hors d'elle et bien cette entrevue promettait d'être réellement explosif, car à preuve du contraire, il n'y avait pas mort d'homme. De chose plus grave nécessitait beaucoup plus d'attention. Comme le sort du Nanadaime Kazekage par exemple, cela n'était pas venu à l'esprit de l'ex-Hokage que Satochi avait préféré lui laissé le temps de régler les affaires importantes avant de se reporter sur les détails concernant l'escorte de Kibo jusqu'à Hasu puis vers Konoha. Dubitatif était bien le mot qui décrivait la réaction du Chef des Rakuzan.

- Je pense qu'il s'agit d'une malentendu... Ma démarche n'est pas un manque de respect, je pensais simplement qu'à votre arrivée à Konoha, vous auriez souhaité discuter du cas du Kazekage avec Mizuki en premier. Mes hommes étaient simplement là pour vous proposer une escorte jusqu'ici, si les termes de notre petite entrevue ne vous convenaient pas vous auriez très bien pu le leur communiquer et j'aurais prit les mesures nécessaires pour vous satisfaire.

Concrètement, il n'avait pas vraiment envie de rajouter le "Daimyo-dono" qui faisait jolie en fin de phrase. Il était bien déçu malgré le fait qu'il ne le montrait pas vraiment. Il ne pensait pas avoir mérité les allusions faites par la Daimyo. Un sentiment d'importance ... Que répondre à cela ?

- J'ignorais avoir fauté répondit-il simplement.

Il avait certes joué un coup de poker dangereux et cela s'était bien déroulé. Maisil n'en avait pas vraiment terminé avec ses ressentiments.

- Je dois mon allégeance à Konoha avant tout le reste, je ne m'en suis jamais caché et ma position à ce sujet n'a pas changé depuis le temps où vous étiez le Nanadaime Hokage finit-il par ajouter avant de se lever pour récupérer de quoi étancher la soif colérique de l'Aburame. Si ma démarche vous a offensé je m'en excuse

Il revint quelques instants plus tard avec un verre et une bouteille de whisky qu'il déboucha avant de servir le Seigneur de Hi no Kuni.
Bon, il serait sûrement aussi bon que de la pisse de singe, mais c'était tout ce que le Rakuzan avait sous la main.
Il n'était pas du genre à boire et encore moins lors de son service, d'où l'absence de verre pour sa personne. Le désir d'alcool de Miko assouvit, le brun pu se concentrer à nouveau et essayer une nouvelle approche afin de détendre l'atmosphère.

- En revanche, pour l'énergie que j'ai dédiée à la protection de Konoha, je pense en effet avoir droit au minimum de respect syndical.

Devait-il lui dire d'éteindre sa cigarette dont l'odeur puante le dégoûtait au plus haut point ? Non... Il préféra prendre sur lui, car c'est en faisant des concessions que l'on pouvait faire avancer les choses.

- Il y a des choses plus importantes que nos petits différents sur la manière de nous adresser l'un à l'autre, vous ne trouvez pas ? Nous ne sommes pas si différents vous trouvez pas ? Et notre but est le même. Défendre ce que nous aimons alors que diriez-vous d'aborder un sujet intéressant ?

Satochi savait pertinemment qu'il n'aurait pas le dernier mot. L'Aburame n'était pas du genre à se taire face aux autres. Elle répliquerait sans doute avec plus de virulence, toujours étant qu'elle finit par exposer ce qu'elle désirait savoir plus que tout, tout en n'oubliant pas une petite pique concernant le choix qu'avait fait Satochi avant de partir pour la Mégalopole. Était-il possible que cela soit la réelle raison qui poussait l'Aburame à être en colère après le Chef de l'ANBU de Konoha.
Tandis que le visage du Rakuzan se teinta d'incompréhension. Il songea un instant...

- J'imagine que c'est ce que vous aurez aimé que votre Chef d'ANBU fasse... Mais ce n'est pas le cas ici. Si quelqu'un à besoin d'un rapport, je me charge de le faire moi-même.

Il prit le temps de réfléchir à toutes les questions en cascade que Miko lui avait formulé afin de rien oublier.
Enfin, il se décida à se lancer dans ses réponses avec le plus de franchise possible.

- Vous êtes la personne pour qui j'irais mourir au même titre que votre nièce. Au moins, c'était clair et précis. Miko pouvait être surprise ou pas, c'était un fait. Mais il espérait bien qu'elle comprendrait que dans le vœu de protection, l'obéissance totale n'entre pas forcément dans l'équation. Par chance, elle avait demandé ce que le titre de Daimyo représentait aux yeux du Rakuzan, si elle avait demandé ce qu'elle représentait, la réponse aurait était bien différente. Je pense qu'elles le sont, en effet, je ne m'attendais pas à ce que Black me donne son nom et prénom, sinon pourquoi un pseudo ? Perspicace une fois de plus n'est-ce pas ? Mais dresser un profil à partir de ses capacités, ça c'était dans mes cordes, et je n'ai pas eu besoin de me battre pour les connaître. Je n'ai vendu personne, mon petit clan comme il l'a souvent été considéré à toujours œuvré pour Konoha, en payant la moitié de ce que Black demandait, j'ai la conviction que mon clan a peut-être contribué à la protection du village, mais également de toutes les populations qui auraient pu être mêlées à la guerre. Est-ce que je regrette ce coup de poker. Absolument pas.

Cela faisait un bon paquet de réponse, à travers les mots du Rakuzan et à travers son regard naturellement doré, Miko pourrait peut-être comprendre les convictions du Rakuzan et finalement comprendre qu'il n'était plus le gamin d'autrefois.

- Ce fut assez simple, une simple négociation. Sans combat, sans accroche et sans mettre la vie de Takeo en danger. Au début, je me suis contenté de prendre la température de jauger Black et lorsque j'ai senti une possibilité, j'ai tenté un coup de poker avec l'argent que j'avais emporté en prévision et ça a marché. Il avait l'air pressé de recevoir de l'argent, cela a sans doute joué sur le résultat final.

Le dernier point évoqué par l'Aburame avait le mérite d'être extrêmement intéressant et se dernier captiva particulièrement le Rakuzan dont la réponse fut cependant très simple.

- Hum... J'imagine que cela dépend du degré de confiance que vous portez à Mizuki ou moi-même.

Néanmoins, le Rakuzan pouvait comprendre le point de vue de Miko. Mais Satochi la trouvait malgré tout très dure envers le Jônin. Il aurait très bien pu refuser ou Mizuki aurait très bien pu refuser que son Chef d'ANBU se déplace.

- Néanmoins, je ne pense pas avoir manqué à votre appel, j'ai simplement prévenu Mizuki de votre demande et j'aurais agi exactement la même manière avec vous-même au poste d'Hokage. Et je pense que vous auriez apprécié que je le fasse.

C'était la première fois que Satochi remarquait une forme de crainte chez l'Aburame, une forme de peur envers sa sécurité. Le Rakuzan ne l'aurait jamais parié. Elle avait toujours été une source de puissance. Il ne pouvait pas comprendre qu'elle en soit réduite à douter de ses propres hommes, de sa propre nièce.
Et face à l'Aburame, Satochi était d'autant plus fier d'avoir fait le choix de faire son maximum pour que la vie de Matsuno Yamuro soit épargnée.
D'un ton sérieux, le Rakuzan essaya d'en apprendre un peu plus.

- Pourquoi en venir à douter de nous ? Vous êtes pourtant la mieux placée pour savoir que notre fidélité est indéfectible. Mais si vous aviez des différents avec Mizuki au sujet de votre droit de pouvoir, je pense que c'est avec elle qu'il faut en discuter...

Pour sa part, Satochi avait répondu à l'appel du Seigneur du Feu, et il n'avait pas fait preuve d'insubordination envers Mizuki. Il n'avait fait aucune faute et il en était persuadé.

Il faisait amende honorable … du moins essayait. Pffff … était-elle déçue ? Assurément, elle aurait préféré le prendre sur les faits, l’embarrasser d’avantage, l’obliger à présenter d’avantage d’excuses. Pourquoi ? Un plaisir malsain sans doute, une leçon à lui faire apprendre. Elle avait conscience d’avoir toujours été dure avec le Rakuzan que ce soit lors de leur mission pendant son vagabondage en tant que nukenin, de la mission pour s’entretenir avec le Shoraizen ou même après. Elle ne lui avait en réalité jamais réellement pardonné d’être allé courir dans les jupons du Village Caché des Nuages concernant le Shoraizen au lieu de garder ce genre d’informations en interne. Mais ce n’était pas seulement pour cela qu’elle était si sévère, non. À l’image de tant d’autres qui avaient subi sa mauvaise humeur, le garçon avait du potentiel.

Depuis cette époque maintenant lointaine (même si seulement quelques années s’étaient écoulées), Satochi avait grandi, muri, changé. Et même s’il gardait cette certaine niaiserie qui le caractérisait si bien à vouloir jouer les chevaliers en armure pour autrui au nom de la Paix (avec un grand P majuscule), elle savait qu’il était désormais capable de formuler une pensée volontaire, radicale, même si dans le fond cela devait lui déplaire. Et ce, tout pour le bien du village, de son pays, d’elle, en effet. C’avait été le cas avec Milly, mais également quand il avait privilégié la sécurité des Konohajins à l’incident à Suna. Soupirant longuement, l’Aburame fit craquer son annulaire avant de laisser un mince filet d’insectes ramper le long de ses doigts, recouvrant la cigarette et la dévorant. Les quelques nano-insectes invisibles à l’œil nu autour d’elle commencèrent à manger la fumée. Pauvre bichon … Il ne méritait pas de voir son bureau empester le tabac et la cendre.

Véritablement pénible …

Sirotant sa dernière gorgée d’alcool, elle reposa le verre sur le bureau, reposant ses deux mains sur les accoudoirs, celle en chair pianotant distraitement.

Tu aurais pu assumer une partie de ton manque de respect au moins… Je ne peux même plus te remettre à ta place comme je l’aurais souhaité… Pour ce qui est de l’envergure de ton clan ce n’était pas la peine de monter sur tes grands chevaux, à aucun moment je n’y ai fait un quelconque sous-entendu. Mais passons. Tu as donc payé la moitié à toi tout seul et cela satisfaisait Black ? Il devait être pressé d’empocher l’argent et devait s’inquiéter de mouiller dans une histoire incluant des partis avec beaucoup plus de ressources que les siennes. J’avoue m’avouer presque déçe qu’il ait cédé si facilement. Et malgré ce que tu as l’air de penser, ce n’est pas avec tes « preuves » que nous parviendrons à mettre la main dessus ou du moins à le surveiller.

Pas les preuves qu’il avait cité du moins. Mais plus intéressant au moment présent, il avait tout prévu avant d’aller accomplir sa mission… Cette nouvelle génération à laquelle il faisait partie avec Mizuki, Yusei, Takeo et Kihran grandissait décidément bien vite. Depuis quand un gamin si idéaliste et naïf partait explorer le monde à la recherche des détenteurs de gêne pour les réduire au silence ou décidait d’outrepasser les règles dictées par sa mission dans un but bien plus important que ce pour quoi il était envoyé. Peut-être n’avait-elle décidément plus sa place à Konoha après tout.

Il va sans dire que si Kibo se fait en effet « soigner », ça sera à toi de voir avec pour qu’il te rembourse in fine tes frais, étant donné que je ne t’avais pas envoyé pour ça.

Petite pause, elle replaça une mèche de cheveux derrière son oreille de sa main mécanique avant de reprendre.

Quand à mon envie de rompre les liens avec l’ANBU ne relève pas d’un problème de confiance. Je n’envisage pas une seconde renverser Mizuki ou qu’elle pourrait se retourner contre moi. Mais j’aime à penser que la fidélité de mes hommes me revient en première. Tu l’as avoué à l’instant. La tienne va à Konoha. L’éternel conflit d’allégeance à l’Ordre ou la Nation comme le dirait une certaine personne. Je suis devenue Daimyô pour faire disparaître ces notions, cependant me sentir épiée par des gardes dont je ne souhaitais pas à la base ne me convient plus. Des hommes que je ne peux au final pas réellement ordonner à droite à gauche selon mon bon vouloir. Aussi, j’ai décidé de rétablir un ancien ordre qui existait avant la création de Konoha. Les Douze Ninjas Gardiens. Outre le fait qu’ils participeront à ma protection, ils seront avant tout mes hommes de main. Sache donc que je piocherai dans les effectifs de l’unité actuelle afin de sonder si certains seraient intéressés. De quoi te laisser plus d’hommes pour des choses d’un plus grand intérêt. J’en parlerai personnellement à Mizuki à l’occasion, quand tout ce remue-ménage sunajin sera passé. Puis aux concernés.

La discussion s'était finalement lancée, et dans un premier lieu, Satochi avait essayé de calmer la fureur de l'Aburame qui avait vu en cette convocation un manque de respect flagrant à son égard.
Loin d'avoir en tête l'optique de froisser un Seigneur Féodal, le Rakuzan avait donc cherché ses arguments les plus sincères tout en répondant aux différentes questions sanglantes de Miko.
La Chef de l'ANBU avait néanmoins pas mâché ses mots lorsqu'il avait trouvé nécessaire de la faire. Par le passé, il aurait probablement viré au tutoiement et la discussion aurait bêtement tourné en rond indéfiniment, un signe de maturité qui lui permettait en partie aujourd'hui de ne plus paraître pour le stupide gamin idéaliste voyant du rose partout. Si l'Aburame avait du temps à perdre pour des détails, ce n'était pas vraiment son cas, entre l'Unité Spéciale, le clan Rakuzan et le Kiyomeru, le temps libre du brun sur une journée se limitait grossièrement à son temps de sommeil. C'est pourquoi il fut satisfait de voir la tournure que prit la discussion.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, Miko ne gâcha pas sa frustration de ne pas pouvoir continuer cette petite joute verbale. Mais le Daimyo alla même jusqu'à éteindre sa cigarette et en ronger la fumée.
Satochi était scotché, il le cachait, mais il était vraiment sur le cul. Enfin... Il n'allait pas commenter ouvertement, son bureau n'allait pas puer la clope, c'était déjà quelque chose de bien.
Il écouta donc l'Aburame récapituler grossièrement ce qu'il avait réalisé avec Black lors de leur rencontre à la Mégalopole. Elle exprima également ses ressentiments vis-à-vis de cette négociation pour le moins expéditive avant de piquer la curiosité du Rakuzan.

- J'avoue également avoir été particulièrement étonné sur le moment, j'ignore si je peux le certifier, mais je pense que nous remettre Kibo était sans doute plus important que toucher le jackpot. Après tout, en acceptant mon deal, il a pris le risque de ne pas voir la couleur du reste de ce qu'il demandait. Si Black désirait vraiment toucher le max, il aurait très bien pu envoyer cette lettre à Suna.
Je ne dis pas que Black ne baigne pas dans des affaires louches, mais j'ai également une sorte de conviction me disant qu'il n'est pas forcément un ennemi.

Les blessures presque inexistantes qu'il avait infligées au Matsuno en étaient une preuve, il aurait très bien pu couper une main plutôt qu'une oreille. Et il aurait également pu façonner un plan mettant beaucoup plus de pression sur le dos de Suna en envoyant une à une des parties découpées du corps de Kibo en cas de refus de paiement.
Mais il n'avait rien fait de tout cela, il avait simplement coupé une oreille en guise de preuve à donner à Miko, et avait ensuite accepté sans grande réflexion 50% de ce qu'il demandait à la base.
C'était louche, et c'est ce qui faisait de Black une équation complexe à cerner.

- Vous aspirez à surveiller ce mec ? Je ne suis pas certain de ce que j'avance, mais les capacités sensorielles de ce type sont exceptionnelles. Ni le flair de Takeo, ni mes propres compétences ont été assez réactives pour nous prévenir de son arrivée à nous. Et je pense également qu'il nous avait localisés depuis un sacré bout de temps. Je ne pense pas qu'il soit le genre de personne facile à prendre en filature. Si vous aviez son chakra, cela serait peut-être possible, mais j'ignore vraiment jusqu'où les compétences de ce mec peuvent aller dans ce domaine.

Satochi était songeur, il se tenait également le poignet par lequel Black l'avait empoigné lorsque le Jônin avait souhaité foutre une bonne correction à Kibo. Est-ce qu'en faisant cela, Black avait pu déposer des particules chakratique sur la peau du Rakuzan ? Satochi n'en était pas certain. En revanche, il était certain d'une chose. Hi possédait les informations où déposer l'argent et Hi savait également qu'il était possible de converser via missive avec ce curieux inconnu.

- Plutôt que de le surveiller, vous pourriez éventuellement jouer franc jeu et le rencontrer... Mon échange avec lui montre clairement qu'il est ouvert à la discussion et à la négociation. Je ne dis pas que c'est la meilleure idée qui soit, mais je suppose que c'est faisable et que ça aurait le mérite de ne pas être une démarche fourbe qui attiserait peut-être un esprit revanchard inconnu s'il venait à la découvrir.

Comme Satochi l'avait dit, son but était de protéger Konoha et les Hijins. L'ère de la Terreur avait fait son temps et avait fonctionné pendant de nombreuses années, Konoha et Hi étaient craint, mais pour combien de temps Miko transpirerait la terreur à ceux désirant fouler nos terres sacrées ? Le Rakuzan souhaitait anticiper ce moment fatidique, le Jônin pensait que l'on pouvait toujours parvenir à intimider les gens, mais avec des manières différentes qui forceraient les autres à ne plus seulement "craindre" Konoha et le Pays du Feu, mais surtout à le respecter. Et le respect se gagne en réalisant des actes respectables, sauver Kibo en était un, demander ouvertement une rencontre plutôt qu'espionner secrètement en était un autre.

Toujours étant que le Rakuzan laissa Miko réagir à ce qu'il avait énoncé avant de l'écouter rajouter quelques détails concernant le remboursement de Kibo.
Ce n'était pas vraiment pour recevoir quelques choses en retour que Satochi avait œuvré ainsi. L'argent n'était qu'une illusion matérielle d'une pseudo-puissance. À partir du moment où les siens pouvaient manger à leur faim et vivre sainement, il n'avait que faire que les caisses soient pleines. En revanche d'autre cause pouvait être mise en avant et demander au Kazekage. La libération des Yôgan de Suna par exemple, obtenir un accord de passage pour le clan Yôgan vers Ki no Kuni pour le célèbre pèlerinage. Voilà des causes honorables que le Rakuzan issu du clan Yôgan pourrait défendre. Cela valait bien plus qu'une petite moitié de rançon remboursée.

Par la suite, Miko expliqua un peu plus précisément et avec beaucoup moins de véhémences les raisons qui la poussaient à ne pas apprécier la manière dont sa garde personnelle était organisée.
Ainsi, Satochi put comprendre beaucoup plus facilement.
Franchement... Cela aurait bien plus facile de partir sur ce genre d'explication dès le départ, cette Miko commençait décidément à avoir un certain talent pour la dramaturgie.
Il n'avait pas vraiment beaucoup de chose à rajouter concernant la restitution du Système des Douze Gardiens, c'est pourquoi il s'exprima sobrement à ce sujet.

- Si c'est ce dont vous avez besoin, et que cela peut contribuer à l'abolition de ces stupides notions Ordre et Nation qui flotte depuis l'examen Chûnin de Suna. Je ne vois pas en quoi je pourrais trouver une épine à controverser. dit-il avant de laisser échapper un soupir songeur. Au final, les seuls Nations et Villages qui sont entrés en conflit sont ceux ayant désiré agir contre l'autre afin de prendre l'avantage...

Les Hommes étaient vraiment stupides parfois...

Sauf qu’ayant été évincé du pouvoir, Kibo n’avait probablement plus autant de valeur pour Suna qu’avant. Je ne connais pas vraiment le gamin qui l’a remplacé, mais il y a des chances pour qu’il préfère voir disparaître Kibo définitivement, le racheter au prix fort n’aurait donc que peu d’intérêt. En comparaison, Konoha et Hi regorgent de richesse et nous offrir Kibo sur un plateau d’argent nous permettait de garder notre position dominante aux yeux du monde shinobi. En plus de cela, pour toucher le max comme tu dis, il aurait pu finalement aller voir Suna à contrecoup mais il avait compris que nous pouvions remonter jusqu’à lui et son captif, et qu’il encourrait donc de gros risques à ne pas accepter le premier deal. Mais coupons court au débat car tu embaumes un peu trop un point plus que flou depuis ton arrivée à la capitale : la rançon n’est pas totalement payée c’est bien ça ? Et qui doit sortir l’argent ?

Satochi se présentait comme un fin négociateur mais au final il n’avait que peu marchandé : la somme semblait être restée la même… Et trahir Black paraissait risqué, même pour une grande puissance comme la leur. Si Black avait réussi à s’en prendre aussi facilement à Kibo, les grandes pontes de Hi, Ame ou Nami n’étaient pas à l’abri. Elle pouvait elle-même se protéger, mais ce n’était pas le cas des autres Daimyos, seigneurs ou même ninjas importants du village.

Mes compétences vis-à-vis de tout ce qui concerne le domaine de la traque sont également raisonnables tu sais, et aussi talentueux que soit ce Black, avec un peu de motivation et d’envie, il devrait rester à portée malgré lui maintenant que nous avons tous ces premiers … éléments.

Gardant pour elle le fait qu’elle avait réussi à prélever un chakra qui pouvait être celui de Black au Rakuzan, elle se doutait grandement que les ANBU qui l’avaient alors accompagné dans la cellule l’avait prévenu de ses directives. Pas besoin de concrétiser une information qu’elle n’avait pas envie de lui transmettre pour l’heure.

Mais il n’a rien à craindre tant qu’il ne nous nuit pas, tout comme nous n’avons rien à craindre tant qu’il ne se sentira pas menacé ou espionné. Le rencontrer ne m’intéresse pas, d’autant qu’on m’associerait avec ce fameux kidnapping et sûrement d’autres actions peu glorieuses de ce genre. Tant qu’à négocier … je n’ai rien à lui dire … Pour l’heure. Et j’espère que d’ici là tu sauras toi aussi rester à l’écart de ce personnage afin de ne pas attirer une attention qui nuirait à notre image et ceux que nous avons juré de protéger.

Haussant les sourcils, elle faisait clairement référence aux précédents papillonnages de celui qui était dorénavant le chef ANBU du village. Entre Kumo, Teichiro et le Hachimon, il fallait qu’il se rende compte qu’avec sa nouvelle position, il ne pouvait plus agir en électron libre, étant maintenant responsable d’autres ninjas et civils qui subiraient à coup sûr les conséquences de chacune de ses actions malheureuses.

Satochi écouta avec attention les arguments exposés par Miko concernant la théorie qu'il avait évoquée sur les intentions de Black. Les mots de l'Aburame étaient justes, et parfaitement logique dans chacun des cas cités. Cela ne signifiait pas pour autant que Suna aurait pas été prêt à payer pour s'assurer eux même de la disparition de leur Kazekage fou. Tout comme le fait que Black aurait très bien pu ne jamais contacter Konoha et se contenter de faire chanter Suna. Ce personnage était bel et bien un mystère n'ayant pas encore dévoilé ses secrets les plus insensés.
Toujours étant que son action allait finalement peut-être être bénéfique pour deux villages en guerre. À l'issue de cette histoire, de nombreuses vies seraient sans doute épargnées.

Quoi qu'il en soit, cela n'était pas vraiment le sujet de la discussion du jour, l'Aburame ne tarda donc pas à couper court à l'échange d'opinion afin d'opposer le Rakuzan au point presque essentiel que le brun n'avait pas encore pu aborder avec sa Seigneurie de Hi no Kuni. À savoir le paiement du reste de la rançon.
Le Chef de l'ANBU en était parfaitement conscient, ce point serait sans doute le plus crucial. Il devait choisir ses mots avec soin afin d'éviter au maximum de subir les foudres de l'Aburame.

- En effet, il reste la dernière moitié, que les caisses de Hi pourraient payer avec votre consentement. Mais je pense que l'on pourrait également demander une ristourne à Kaze no Kuni comme je pourrais le faire directement avec Kibo. En le soignant, cela pourrait très certainement mettre un terme définitif à cette guerre. Et puisque le Pays du Vent préfère se tourner les pouces et nommer une nouvelle personne au pouvoir plutôt que de régler ses problèmes, un dédommagement serait presque normal.

Il marqua une pause, le regard perdu dans ses pensées. Il y avait peu de chance que cette idée suscite l'intérêt de l'Aburame qui ne verrait qu'une chose. Le fait qu'elle allait devoir payer pour quelque chose qu'elle aurait peut-être jamais souhaité.
Sur ce coup, Satochi était coupable et ne pourrait trouver aucun argument pour forcer l'Aburame à se plier à l'accord passé avec Black.

- Ceci dit, rien ne vous oblige à payer le reste, ou de décider de la façon dont vous souhaitez le faire. Je suis désolé de vous mettre dans cette situation finit-il par conclure.

Il ne regrettait pas son action, il savait pertinemment qu'il avait peut-être sauvé plusieurs vies. Mais son initiative pouvait ne pas plaire et le Rakuzan l'entendait parfaitement. Quoi qu'il puisse en être ce qui était fait, était fait. Alors le mieux était d'essayer d'opérer pour l'avenir plutôt que s'attarder dans le passé.

- Je ne doute pas de vos compétences loin de là bien au contraire, c'est grâce à vos insectes que l'on a trouvé leur localisation, je pense donc bien qu'il vous est possible de le garder à l’œil en cas de nécessité.

Le brun écouta une fois de plus la conclusion de Miko, cette dernière pensait qu'il n'y avait rien à craindre tant que les deux parties ne se cherchaient pas des noises. Satochi était du même avis.
Cependant, il mettait une réserve sur le point concernant l'association de Miko à ce kidnapping.
Le brun pouvait mettre sa main à brûler que Suna pensait déjà que l'Aburame était à l'origine de la disparition de Kibo. Cela ne faisait aucun doute. Cet argument avait donc aucune valeur pour Sato', qui aurait quant à lui trouvé intéressant de gagner secrètement les services d'un redoutable expert en traque et capture.
Cela pouvait toujours servir. Cependant et à preuve du contraire, il était ni Hokage, ni Daimyo alors il passait son tour pour cette nouvelle hypothèse.

- J'ai conscience du mon rôle à jouer pour les miens, je sais également que je ne peux plus agir comme avant lorsque j'étais à la poursuite des chimères de la paix.

Satochi savait où était sa place. Depuis sa mission d'infiltration au sein du Chûmon où il avait fait équipe avec l'Hachimon pour découvrir les secrets du Kaiho-sha, Satochi n'aspirait plus qu'à une chose protéger son village, sa patrie et les êtres qui composaient son univers. C'est dans ce but qu'il avait pris cette initiative controversable lors de son bref passage à la Mégalopole. Plus jamais, il tournerait le dos aux siens pour emprunter un chemin sans but.

Silence pesant. Craquements de doigts. Visage impassible. Ils y étaient. Probablement le point le plus délicat de l’entretien en fin de compte. Il avait avancé dans la balance des négociations de l’argent qu’il n’avait pas. Et c’était donc à elle de réparer les pots cassés.

Je vois … Je paierai Black. Enfin … Le peuple de Hi no Kuni paiera les services d’un mercenaire. Ainsi au lieu d’avoir des écoles, des hôpitaux, de nouvelles infrastructures, ils seront probablement ravis d’apprendre que leurs taxes auront servi à racheter la liberté d’un homme qui a fait éclater la guerre entre leur nation et Kaze, qui entretenaient une alliance annonciatrice de prospérité. Parfait Satochi. Quelle brillante idée que tu as eu là. Quel fin négociateur, car au vu de sa puissance, Konoha aurait pu proposer d’autres services moins coûteux à ce Black en cherchant à savoir quel usage il comptait faire de cet argent, mais non. Pourquoi s’embêter quand on peut mettre en jeu de l’argent qui n’est pas le sien.

Se levant calmement, elle riva son regard dans celui du Rakuzan avant de rajouter la condition finale à cette prise en charge.

Cet argent ne sera cependant pas donné gratuitement. Tu peux considérer mon paiement comme un emprunt sans intérêts à rembourser sous deux ans. Comment ? À toi de te débrouiller. Qu’au final ce soit Kaze, Suna, Kibo, ton clan, toi qui paie, ça ne m’intéresse pas. Mais d’ici là, je ne vois pas la couleur de cet argent, tu auras affaire à moi.

Se dirigeant vers la porte, elle tourna la poignée avant d’ajouter :

Pas la peine de m’escorter, je connais la sortie. Bonne journée à toi Satochi. Et rappelle-toi. Deux ans.

Qu’il paie en nature (en effectuant des missions ou en faisant travailler les autres) ou en ryos, cela ne l’importait pas vraiment. Pas d’intérêts. Une deadline importante. Elle était d’humeur généreuse malgré le fait qu’elle allait devoir mettre ses économies personnelles dans la balance. Elle avait menti au chef de l’ANBU afin qu’il se sente mal quant à son audace : pas question de toucher à l’argent du contribuable. Cependant elle aurait à puiser directement dans ses propres sources de revenu et même si celles-ci n’étaient pas conséquentes, elle allait enfin utiliser en totalité l’or de Kusa no Kuni qu’on lui avait permis de prendre en échange de son inaction quant au sort des Daimyôs à une époque maintenant lointaine.

Remontant à la surface, elle retrouva l’un de ses futurs Gardiens et retourna à sa résidence temporaire. Elle avait un courrier à rédiger.

Spoiler:

La tension était palpable, et le visage d’Aburame Miko semblait parfaitement impassible face à l’annonce que venait de lui faire le Rakuzan.
C’était sans le moindre doute, le point le plus délicat de tout cet entretien, et elle restait là à faire craquer ses doigts.
Finalement, elle répondit et la première phrase mit complètement Satochi sur le cul.
Elle allait payer Black…

Hélas, elle fit ensuite un mélodrame presque cataclysmique dans le but sans doute d’une part de faire regretter son acte au Jônin de la feuille et d’autre part pour montrer au brun qu’il était toujours le même incapable qu’auparavant.
En finalité, les mots de la Daimyo du Feu n’eurent que peu d’effet, et Satochi en vint même en se demander certaines choses au sujet de l’Aburame.
Depuis quand faisait-elle pleinement confiance au gens ? Il n’y avait même pas cinq minutes, elle s’était plaint de pas pouvoir pleinement contrôler les hommes chargés de sa protection et maintenant, elle voulait faire croire qu’elle accordait une quelconque importance aux « promesses » de paix du Pays du Vent et de Suna ?

- Que de belles infrastructures en période de guerre où la vie du peuple est menacée à chaque instant… Daimyo-dono, si vous voulez épargner l’argent du peuple et leur offrir de nouvelles infrastructures, vous êtes libres de négocier les termes de votre part avec lui.

Il marqua une pause, observant alors l’Aburame se lever tout en le regardant fixement, il reprit la parole avant qu’elle puisse placer ce qui serait sa dernière condition.

- Je pense parfois qu’il est bien de sacrifier les biens matériels au nom des vies humaines que nous devons protéger. Le peuple paiera peut-être la liberté d’un homme, mais la liberté d’un homme redevable qui fera certainement en sorte que les promesses soient tenues. A qui préférez-vous faire « confiance » Daimyo-dono ? Un homme redevable ? Ou bien à un Régent dont on connaît rien et dont la prise de pouvoir semble plus qu’étrange ?

Miko exposa alors ses dernières conditions.
Satochi avait deux ans pour rembourser ce qu’elle s’apprêtait à débourser.
S’il ne le faisait pas, alors la situation pourrait alors rapidement devenir dramatique.
Prenant note de cette dead-line, le brun commença à réfléchir à la manière de procéder tandis que l’Aburame prit le chemin de la sortie.

- Merci Daimyo-dono se contenta-t-il de répondre alors que la porte de son bureau se referma derrière la célèbre Kunoichi.