J'avais travaillé jusqu'à tard dans la nuit pour mettre au point un enduit un peu peu particulier et bien collant. Fruit d'un mélange de plusieurs plantes médicinales, de sèves et de résines, voilà une belle invention. Chaque Akizakura avait les siennes, je commençais à me faire un bon carnet de recettes avec le temps. Il en existait qui se transmettaient entre membres du clan bien sûr, des basiques, des produits redoutables, des pilules, il y avait le choix. Bref. La finition parfaite de cet enduit de soin avait nécessité plusieurs sujets de test. Oui. Malheureusement c'était une habitude. J'avais dû tailladé plusieurs rats pour voir le résultat sur eux. Il y avait un sac poubelle remplie de cinq cadavres dans le laboratoire maintenant. Les autres avaient survécu au fur et à mesure de ma progression. Puis quand ce fut bon, je m'étais tailladé moi-même le bras pour vérifier que cela marchait parfaitement sur un être humain. Et ça marchait ! Le saignement était stoppé net, l'enduit collant jouait le rôle de coagulant accéléré, bouchait la blessure, et anesthésiait un peu la douleur. Pour moi c'était un bon résultat et je n'avais pas perdu ces quelques heures de travail nocturne. L'établi du labo était tout collant lui.

Ce fut mon père qui me réveilla un peu avant 9h du matin à sa manière. Il ouvrait la porte de ma chambre et toquait simplement trois coups dessus. Un signal de réveil que je connaissais par cœur et qui me faisait sortir du lit en quelques secondes. Papa était un être froid, il était aussi quelqu'un qu'on ne voulait pas décevoir alors... je me levais ! Nos tignasses avaient la même couleur, bien que la mienne était décoiffée quand je le croisais en allant à la salle de bain.

« Salut papa. » marmonnai-je.

Il haussa le sourcil et me rappelait une chose avec son calme olympien habituel.

« Bonjour Misao. N'oublie pas que Nara Natsuki t'attend aujourd'hui. Je voulais que tu puisses tester tes limites au combat et n'y a pas mieux que lui pour ça, à mon avis. C'est pour cette raison que je lui ai demandé s'il pouvait me rendre ce service, pour toi. »
« Oui... merci je sais. Je me dépêche. » fis-je en souriant.

L'instant d'après était celui d'une douche rapide mais revigorante. Et quel bonheur de ne plus avoir à mettre ses lunettes chaque matin au réveil ! Cela faisait plusieurs mois maintenant. Mes parents s'étaient habitué à la nouvelle couleur de mes yeux. L'instant encore d'après, j'avalais un rapide petit déjeuner à base de fruits secs, d'une tasse de thé au jasmin, et de pilules Akizakura pour les minéraux et les vitamines. Ensuite je pris mon équipement, mes armes, ma sacoche à poches multiples pour mes divers poisons et outils médicaux, puis partais rejoindre le fameux Nara Natsuki que je ne connaissais moi-même pas du tout.

De mon appartement au point de rendez-vous quel qu'il soit il y avait peu ou beaucoup de trajet. (je te laisse voir décider l'endroit)
Je rejoignis donc cet endroit, silencieuse, réveillée malgré tout, et prête à saluer le testeur de mes limites. Que me réservais cette journée à partir de maintenant ? Je gardais cette excitation primaire que je ressentais en mon fort intérieur, il ne fallait rien montrer. Paraître froide comme mon père, comme ma mère, était une bonne option. Le soleil battait son plein quant à lui.

HRP:

Natsuki ne se sentait pas particulièrement à l'aise. Assit dans les gradins du Colisée, il se trouvait ici car le chef du clan des Akizakura en personne était venu lui demander un service : celui d'offrir un peu plus de répondant qu'un sac de frappe à sa fille. N'étant pas particulièrement occupé, et ayant enfin pu tirer un trait sur sa maladie qui lui rongeait autant le corps que l'esprit, il avait accepté. Il était toujours partant pour des combats d''exhibitions, lesquels permettaient aux deux participants de tester les résultats de leurs entrainements passés, d'en découvrir les limites, et de progresser dans le cadre d'une saine compétition. C'était d'ailleurs dans cette optique que Kihran organisait mensuellement des affrontements dans les arènes – lorsqu'ils ne tournaient pas comme avec Mizuki en un massacre en règle. Le lieu semblait donc idéal, et c'est pourquoi Natsuki avait convenu du jour et de l'heure ici plutôt qu'ailleurs.

Mais voilà, il ne lui avait pas fallu longtemps pour réaliser qu'en acceptant de rendre cette faveur pendant l'ellipse, il se retrouvait à devoir faire ce Rp dans la partie flashback. Non pas qu'il vouait une haine ou un dégoût particulièrement prononcé pour cette section, mais il la considérait comme un gros fourre-tout, une poubelle dans laquelle chacun y déversait un pan de son histoire passée, au point que cela donne un immense pot-pourri – littéralement – où il devenait impossible de situer quoi que ce soit. Ce qui s'ancrait dans la réalité d'une chronologie et lui donnait de la substance dans les différentes rubriques perdait ici d'un grande partie de son sens, et sitôt accomplit, ce qui y était fait s'effaçait comme les dessins dans le sable avalé par le flux de la mer.

Mais bon, c'était un mal pour un bien, et cela restait mieux que ceux qui faisaient déplacer son rp dans les flashback sans lui demander son avis, aussi Natsuki s'y plia – et puis bon, c'était l'ellipse. Il était donc arrivé un peu plus tôt qu'à l'heure convenue, vêtu de l'ensemble qui l'accompagnait sur la plupart de ses missions orientées sur le combat : un T-shirt sombre à manches courtes et sans logo par-dessus un haut en résilles, un pantalon assorti, une veste de combat tactique à poches multiples et une paire de tonfas qu'une sangle dorsale maintenait facile d'accès.

Il n'attendit pas très longtemps, puisque ponctuelle, la jeune femme avec qui il avait le rendez-vous arrangée se présenta en milieu de matinée. Il commença par un signe de la main pour se signaler lorsqu'il l'aperçu au loin, près de l'entrée, puis s'approcha.

« Bonjour. Vous devez être Akizakura Misao ? » salua-t-il en lui tendant une main à serrer qu'il ne perdit pas de vue.

Elle ressemblait beaucoup à son père en tout cas. Des cheveux similaires, une posture, et surtout, cet air austère qui plaçait d'entrée de jeu ce cadre strictement professionnel qui les liait. Cela n'empêcha toutefois pas Natsuki d'arborer un air sympathique juste ce qui fallait de formel en ce qui le concernait.

« Je m'appelle Natsuki, du clan Nara. C'est à moi que votre père a fait appel pour tester votre niveau en combat direct. J'ai pensé que le Colisée serait parfait pour cela : nous avons de la place, et il contient assez de sceaux de protection pour éviter des dégâts collatéraux. Avant que nous commencions toutefois, j'aimerai savoir ce que vous attendez vous exactement de ce combat d'entrainement. Votre père m'a fait part de ce que lui désirait, effectivement, mais je souhaiterai entendre de votre bouche votre avis sur le sujet. Cela me permettra entre autre d'adapter mon niveau pour répondre au mieux à vos attentes. »

Ensuite, ils n'avaient plus qu'à descendre dans l'arène, et ouvrir les hostilités.

Le Colisée était spacieux, c'était là l'endroit choisi par le Nara. Régulièrement des combats étaient organisés ici dans le but de développer les compétences des shinobis et de les tester. Il s'agissait de combats avec un public, et Hayashi Kihran en était l'initiateur. Pour ma part j'avais déjà assisté à l'un, mais n'avais jamais participé à l'un d'eux. La raison était que je ne voulais pas me battre devant un nombre conséquent de personnes juste pour tester mes limites, et puis pour que la surprise de mes poisons soit vue par le plus grand nombre, c'était non merci. D'ailleurs mon père lui aussi était de cet avis. Nous n'avions pas besoin de nous montrer au grand jour, nous les Akizakura jouissions très bien de notre demi-secret. Le nara vint me retrouver lorsqu'il me vit arriver, je lui confirmais qu'il ne se trompait pas sur mon identité.

« Bonjour, oui c'est bien moi. Enchantée Natsuki-sama. »

Marque de respect, le monsieur avait été reconnu comme un héro ou quelque chose comme ça à son retour de Suna, après les examens chûnin me semble-t-il. Il était toujours utile d'être gentille et sympa avec des personnes comme ça. Et puis la politesse tout simplement.
Quand il précisait avoir choisi le colisée en partie à cause de ses sceaux de protection pour éviter les dégâts collatéraux je ne fus pas rassurée ! Il me parlait forcément de ses capacités à lui non ? Parce que moi... je ne savais pas s'il était au courant mais je n'avais rien de destructeur dans mon style de combat. Même la pierre de cette arène n'avait rien à craindre de ma part. De toute manière nous étions là pour une chose : me tester. J'en avais conscience et j'étais préparée mentalement. J'imaginais en tout cas.

« Hum... et bien je souhaite tester mes limites. Comme si j'avais en face de moi une cible à éliminer et qu'elle n'était pas simple à avoir. Jusqu'à maintenant je n'ai jamais eu à agir seule en combat dans mes missions avec Satochi-sensei. Mais cela viendra sûrement un jour, et je ne veux pas avoir de surprises, je veux être prête. Mon père veut voir jusqu'où je peux aller, moi aussi...  »

J'affirmais la chose en le regardant dans les yeux.
Sans que je ne le sache, une personne se trouvait camouflée dans un coin des gradins et dans l'ombre, il s'agissait de mon père. Il était là pour observer sa fille et voir ses avancées, ses défauts...

« Bien... »

Nous descendions, moi et le Nara, en bas dans l'arène. Le combat d'entraînement pouvait commencer dès que Natsuki aurait donner le signal. Sur moi je portais déjà mes poignées griffes rétractables aux deux mains. Elles m'accompagnaient toujours. Accrochée à ma ceinture, j'avais aussi un fouet barbelée d'une longueur de plusieurs mètres qui me permettait d'attaquer à bonne distance. Dès le top départ j'augmentais mes réflexes en guise d'anticipation comme Satochi me l'avait appris.

*C'est parti alors.*

Je pensais pour moi-même. Concentrée. Le visage sérieux.
Puis je m'élançais à toute vitesse sur l'adversaire dans le but de lui infliger un coup là où je trouverais une ouverture, qu'il s'agisse de son bras ou d'une partie de son corps autre. Les lames de mes griffes étaient quant à elle déjà enduites d'un poison qui faisait ralentir la tension de la cible si inoculé. Petite précaution prise en chemin, c'était mon effet de surprise. Tout allait se jouer vite et les réflexes rentraient ici pleinement en jeu. Si je pouvais abaisser ceux de mon adversaire provisoirement... Le soleil cognait toujours très haut dans le ciel.

HRP:

« Oh, vous êtes l'étudiante du petit Satochi ? » réagit Natsuki en entendant le nom de son ancien disciple. « Nous ne nous voyons plus beaucoup depuis qu'il a quitté mon équipe avec pour projet de diriger la sienne, aussi je suis content d'apprendre qu'il soit parvenu à porter le titre de Mentor lui aussi. Bien bien bien, nous allons tout de suite voir s'il vous a bien préparé dans ce cas. »

Natsuki avait eu beaucoup d'étudiants dans son équipe, mais peu s'étaient montrés prometteurs. Satochi était l'un des rares à avoir fait sa fierté et dépassé ses espérances.

« Bon, vous voulez donc vous mesurer à plus fort que vous, afin de voir jusqu'où vous êtes capable d'aller. » résuma Natsuki en descendant avec Misao dans l'arène. « Un niveau suffisant pour vous offrir du répondant, voire vous acculer, mais vous laisser tout de même le temps de vous dépasser. Je pense que nous allons partir sur une entrave à soixante pourcents de mes capacités dans ce cas, avec une limite de deux techniques avancées, histoire de vous laisser un peu de difficulté. »

Il piocha dans une des poches de sa veste sans manche, et en tira un feuille repliée muni d'un sceau qu'il s'appliqua sur l'avant-bras. Ce dernier réagit aussitôt à l'impulsion de chakra qui le traversa, et fit apparaître sur ses bras des gantelets de cuir cousu et bardés de leste. Ses avant-bras et ses jambes connurent un sort similaire, de même que son torse sous ses vêtements. Loin de revêtir une armure, l'ensemble dont il venait de s'équiper avait pour but de ralentir sa vivacité, et réduire virtuellement ses capacités physiques, de sorte à offrir un combat présentant de l'intérêt aux deux parties.

« Je n'ai qu'une dernière chose à vous dire avant que nous commencions, et considérez ceci comme un ordre absolu : si je vous dis que le combat est terminé, et vous demande de partir, vous le faîtes. Immédiatement, et sans poser de questions. » indiqua-t-il d'un ton qui ne saurait souffrir de la moindre contestation.

Placé l'un en face de l'autre à quelques mètres de distance, Natsuki rebondit sur ses appuies à trois reprises en boxant une succession de coups dans le vide, légère mise au point pour s'habituer à ses poids. Il se tourna enfin vers Misao, l'évalua brièvement du regard, puis se mit en garde, les jambes légèrement écartées, le buste penché, et les bras pendant devant lui. D'un sourire, le signal du départ fut donné.

D'entrée de jeu, Misao opta pour une charge frontale en guise d'ouverture, et aussitôt, les muscles de Natsuki se mirent en action, sans attendre que les informations relayées par ses yeux fassent le détour pour être interprétées par le cerveau. Une brusque décharge de chakra le traversa brièvement, au cours de laquelle il se propulsa vers l'avant avec une vitesse qui lui donna l'impression de figer dans le mouvement la charge de Misao à mi-chemin. D'un tacle appuyé, il lui glissa entre les jambes, puis se releva comme un ressort en lui agrippant une zone particulièrement douloureuse chez les hommes. Il n’eut qu'à tirer pour que la jeune femme, complètement emportée par son élan, ne bascule cul par-dessus tête, et ne s'étale au sol sur le dos, amortie par le pied de Natsuki qui l'accompagna jusqu'à par terre pour limiter les dégâts. Sur le papier en tout cas, cela se passait ainsi.

« Première leçon. L'on ne fonce pas tête baissée sur un adversaire dont l'on ignore tout de ses capacités, et sans couverture. » lâcha-t-il en s'éloignant de quelques pas. « Allez, debout. »

Accompagnant le geste à la parole, il composa rapidement deux mudra, et lança une volée de cinq éclats rocheux en direction de la jeune femme.

Spoiler: