Plusieurs jours de merde se sont écoulés depuis notre arrivée, et vu le froid violent qui s’abat sur la région depuis peu, j’imagine que nous sommes déjà en automne. Aucune nouvelle de la part de ce Ministre de merde, alors que j’espérais vraiment pouvoir tirer quelques ficelles avec son aide, mais visiblement… Qu’importe, j’ai toujours la conviction de l’avoir de mon côté. En attendant, les recherches préliminaires à trainer dans le village sans trop se faire remarquer pour écouter ce qui se dit n’ont pas été particulièrement concluante. Putain d’habitants attardés sur une planète de connards. La seule chose intéressante que j’ai réussi à obtenir était que les Kinzoku étaient rares dernièrement, en plus de la confirmation de tout ce qu’on a bien pu penser sur le trajet. La misère. La mort. Ce pays devient progressivement un cimetière, et il est grand temps de faire quelque chose – même achever jusqu’au dernier tous les habitants de ce pays serait certainement l’option la plus attrayante pour moi. Soupirant calmement, je frappe à la porte d’hôtel des garçons, trainant KuKI avec moi sans vraiment lui laisse le choix. Il est tôt et c’est le moment opportun pour agir.

« Bon, ça fait déjà quelques jours qu’on cherche des informations auprès des habitants, et je pense qu’il est grand temps qu’on s’active un peu. Je ne sais pas vous, mais je n’ai pas l’attention d’attendre la Ménopause personnellement. Tadashi, KuKI – aller récupérer ces informations. On s’occupe de trouver cette Oni de malheur avec Kaishyko aujourd’hui… »

Sur ces quelques paroles, je quitte la pièce avec Kaishyko, vêtue de ma cape de voyage. C’est vraiment pratique cette merde n’empêche. Du peu que l’on sait sur ce village, il y a une vieille pétasse qui habite dans le coin depuis toujours et avec laquelle il doit être possible de négocier. Il y a toujours une vieille pétasse qui joue à la gentille et sait plein de choses potentiellement utiles si on accepte de passer du temps avec elle ou si l’on sort les mouchoirs. Continuant mon chemin, j’installe le lien mental entre Kaishyko et moi, les autres étant nettement superflu dans l’histoire.

*Tu te rappelles de cette grand-mère adorable que l’on a croisé hier ? On va aller parler avec elle. Je me suis un peu renseignée – autant que possible – elle habite ici de longue date. Contente toi de corroborer tout ce que je dis et ça se passera bien, au pire communique avec moi par les pensées.*

Il ne faut pas beaucoup de temps pour que l’on se retrouve devant le logement de la vieillotte, à frapper à la porte et attendre gentiment qu’elle nous ouvre enfin. Putain, si tu marches aussi lentement dors à côté de la porte ! Croisant mon pied droit derrière le gauche, j’enlève ma capuche et lance un sourire adorable en penchant ma tête sur le côté droit. Tout pour ses grâces. Tout pour ses informations.

« Bonjour madame ! Désolé de vous déranger… Mais vous avez certainement entendu de nous je pense. Il faut dire que nous ne sommes pas très discrets… Je m’appelle Dentô Irumi, et je suis une Chûnin de Kumo. On m’a demandé d’accompagner ce jeune garçon ici présent… »

Je pousse discrètement Kaishyko vers la vieille peau.

« Pour l’aider à retrouver sa famille. Comme on m’a dit que vous habitiez ici depuis toujours… Je me suis dit que vous pourriez peut-être nous aider ? »

Sans quitter mon sourire gentillet, j’oriente mes pensées vers Kaishyko. Je ne connais pas bien ce garçon, et je doute qu’il comprenne exactement dans quel sens je désire orienter le tout.

*Présente toi comme Kinzoku et sort les violons. C’est ton moment de la faire cracher tout ce qu'elle sait sur ton clan et cette femme qu'on doit trouver.*

HRP:

Peu après l'arrivée de la petite équipe de Kumo à Touketsu, Le temps avait brusquement changé. Tout le monde s'était rendu compte que l'automne venait d'arriver. Heureusement pour Kaishyko, il y avait la cape de Hak pour lui tenir chaud, car ce n'était pas les légers vêtements d'été qui allaient le faire. Sinon côté mission, quelques informations avaient été glanées par-ci par-là, sans grande importance. Bref, quelques pistes, tout au plus.

Briefing habituel de début de journée par Hak dans la chambre de l'hôtel. Cela faisait plusieurs jours qu'elle nous avait répartis aux quatre coins de la ville pour enquêter, mais apparemment il est maintenant temps de bouger. Trouver Oni.... la seule Kinzoku vivant à Shimo no kuni qu'elle connaissait. Était-elle restée sur les terres du clan ? Avait-elle migré pour installer son quartier général de la rébellion en ville ou à proximité ? Quant à KuKI et Tadashi, s'était aussi pour eux le moment de récupérer les documents de police.
Immédiatement après la fin de son discours, Hak quitta la pièce. Légèrement pris au dépourvu, Kaishyko attrapa rapidement sa cape accroché au porte-manteau et s'empressa de rattraper son chef d'équipe. Il prit tout de même le temps de se retourner pour lâcher un encouragement à ses coéquipiers :

" Kuki, Tadashi, Bonne chance ! "

En route, Hak rétablit - encore - un contact mental avec Kaishyko et lui décrivit les évènements qui allaient suivre et son rôle dans ceux-ci. La grand-mère d'hier ? Effectivement il se peut qu'elle habite ici depuis longtemps mais il est très probable qu'elle ne se souvienne pas de tout. Toutefois, elle constituait la piste la plus viable pour remonter jusqu'à Oni et de plus une Kinzoku ne passe vraiment inaperçu ici.

*Je ne sais pas trop ce que ça va donner mais c'est effectivement notre meilleur piste pour le moment. Entendu donc ; je suis le mouvement.*

Peu de temps après le duo se retrouva devant la vielle dame, sur le pas de sa porte. Après une présentation rapide sous une fausse identité, Hak annonça Kaishyko comme un jeune homme à la recherche de sa fam.... Quoi ?!! Bon soit, au moins ça a le mérite d'être discret. Alors que Kaishyko, tout en étant poussé devant la vieille dame, cherchait comme il allait pouvoir raccrocher l'histoire, il fût soudainement contacté par Hak :

* Présente toi comme Kinzoku et sort les violons. C’est ton moment de la faire cracher tout ce qu'elle sait sur ton clan et cette femme qu'on doit trouver.

- Hum... la situation arrive sur un terrain glissant. En suivant le plan je fais d'une pierre deux coups : je poursuis la mission et je récupère des informations sur mon clan. Mais me présenter dans mon pays natal avec une fausse identité pourrait me porter préjudice dans le futur....Bon pas le temps d'y réfléchir, sinon je vais tout foutre en l'air, On verra tout ça plus tard. *

Pressé par la situation, Kaishyko n'avait pas vraiment voulu répondre à Hak, il n'avait tout simplement pas fait la différence entre ses pensées personnelles et celles qu'il souhaitait communiquer. Il avait répondu en émettant ses pensées dans toutes les directions. Ce n'est qu'après coup que le Genin réalisa la situation : Çà promet pour la suite ! Enfin, rien de particulièrement fâcheux n'avait été dit, tout devrait bien se passer....
Le kinzoku pris alors un peu perdu, tel un jeune homme fragile, perdu et en quête de repère :

" Heu.... Bonjour. Je m'appelle Kinzoku Nakota. J'imagine que ce clan ne doit pas vous être inconnu ici, non ? Mon histoire est longue mais, pour faire court, j'ai grandi hors de mon clan, dans le pays étranger de Kaminari no kuni. Malheureusement je n'ai jamais eu de contact avec les Kinzoku, mais récemment entendu parler d'une femme de ce clan qui.... serait à la tête d'un mouvement à Shimo nu kuni.

- Ah, pauvre garçon.... Vous voulez sûrement parler de Oni Kinzoku, n'est-ce pas ?

- Heu.... Oui je... oui, c'est ça. Oh merci...Vous la connaissez ? Vous savez où elle se trouve ?

- Eh bien, il se peut que je puisse vous dire où elle est oui..."

Faisant tomber sa phrase dans le vide, la vielle dame détourna le regard. S'en suivi un court silence. Pourquoi était-elle aussi évasive.... qu'attendait-elle ? Kaishyko compris soudain de quoi il s'agissait :

" On a l'air de devoir survivre comme on peut ici. Tenez, voilà un peu d'argent qui disons, pourrait acheter vos informations, qu'en dites-vous ?

- Au sud-Est de la ville. Par peur d'être repoussés s'ils s'installaient en ville, la rébellion a monté ses quartiers dans les cultures adjacentes aux marécages. Enfin, cela ne vous intéresse pas vraiment... Je doute que vous réussissiez à aller jusqu'à elle, mais c'est en tout cas là-bas que vous avez le plus de chance de trouver Oni Kinzoku. Et s'il vous plait, ne dites pas de qui vous tenez cette information. "

La vielle, tout en prenant l'argent que le Genin lui tendait, elle s'était rapprochée du duo pour leur divulguer les informations qu'ils attendaient. Kaishyko se tourna alors vers Hak. Quelle allait-être la suite du programme ?

Je m’abstiens de toute réaction aux pensées qui, à l’évidence, ont dû lui échapper. Je ne l’oblige en aucun cas à se présenter sous une fausse identité, c’est un choix personnel – mais libre à lui de juger, après tout. Savoir qu’il cherche à récupérer des informations sur son clan est une excellente nouvelle, derrière la supposition quelque peu impérative que j’avais faite, je me rassure de voir que je suis toujours capable de comprendre le pourquoi et le comment des idiots de mon entourage. Tout foutre en l’air ? Il est d’un pessimisme sans précédent, mais je mets ça allègrement sur un probable manque d’expérience : je passe ma vie à mentir à tout le monde et je m’en sors plutôt bien après tout. S’il est gentil et efficace, je lui apprendrais peut-être deux trois choses, mais ce n’est pas pour tout de suite. Je ne le connais que de peu et combien même il a une bonne aura… Je serais conne de ne pas me méfier – je sais être très sympathique quand il le faut pour planter quelqu’un dans le dos avec le plus de tact possible.

Calmement, je reste en retrait faisant mine de me concentrer sur mon entourage, comme si j’étais la gardienne du Kinzoku. Après tout, ce n’est pas à moi d’avoir le beau rôle actuellement mais bien à lui, et je ne cache pas être agréablement surprise par son comportement et son adaptation à la situation. On dirait enfin un vrai ninja sorti de Kaminari, ça doit bien être l’un des premiers que je croise depuis un moment. Il est un peu direct sur son approche, j’aurais tourné autour du pot pendant un petit moment pour la voir agoniser et croquer en plein désespoir en révélant mes vraies intentions uniquement dans le but de voir cette once de désarroi dans le visage de la vieille, mais visiblement il est plus tolérant avec les gens. Qu’importe. Elle connait Oni et elle va cracher le morceau – s’il n’arrive pas à la convaincre, je ferais appel à mes dons en torture pour y arriver.

Des pièces ? Salle conne. Si ce n’est pour le gamin, je t’aurais déjà arraché la tête. Les gens qui se laissent acheter par les uns se laissent acheter par les autres également en général, et elle devient immédiatement un danger qu’il faudra éliminer. Je n’aime pas laisser de traces, et massacrer une vieille ne m’accordera aucun scrupule. Personne ne nous a vu, n’est-ce pas ? Je me mordille la lèvre calmement devant sa réponse, faisant paraître ça comme absolument naturel. C’est un geste somatique d’expression sentimentale, je sais que je le contrôle de toute façon – pourtant, je suis déchirée intérieurement entre l’envie de la fracasser pour effacer les traces et l’envie d’obtenir plus d’informations. Soupirant délicatement, je lui adresse un sourire bénin de plus.

« Je… Merci énormément pour ces renseignements. Nous en ferons bon usage. Au revoir. »

Tout aussi silencieuse et calme que la vieille crachant ses données, je la salue respectueusement et m’éloigne, attendant de Kaishyko qu’il nous suive. Les derniers mots de ma phrase portent déjà leur illusion, et je sais que la fatigue va l’envahir – certainement qu’elle dormira toute la journée, et j’annulerai l’illusion une fois que j’aurais la certitude de ne plus avoir besoin d’elle. Au pire, elle ne fera que mourir dans le sommeil. C’est quand même très indulgent de ma part. Les cultures. Quel lieu de merde pour établir un campement – il y a juste une forêt immense pas loin où il serait beaucoup plus évident de se cacher. Pays d’indigènes.

*Les cultures hein. Je doute qu’on nous accueille les bras ouverts, donc prépare toi à combattre éventuellement. Nous partons maintenant, on devrait y être vers midi. Sur place, tu vas essayer de faire diversion pendant que j’infiltre leurs rangs ni vue ni connue. J’interviendrais si jamais tu as des problèmes, mais ne cherche pas le combat. Juste assez que je me rajoute dans leurs groupes, puis adapte en fonction de la situation.*

*****

Une fois aux extrémités de la ville, je m’éloigne soigneusement de Kaishyko tout en restant en contact mental. Je connais la distance approximative et je sais jusqu’où je peux le maintenir – par ailleurs, j’en profite pour activer mon spectre sans visage. Il ne doit certainement pas le remarquer car il connait déjà mon visage, mais qu’importe. Il n’a pas besoin de savoir comment je m’infiltre, seulement me faire confiance. Nous capturerons cette pétasse. Morte ou vive, et si morte elle doit être… On trouvera bien un idiot lambda pour le ramener avec nous. Le Régent est tellement primitif qu’il n’y verra que du feu.

*On dirait de la fumée au loin. Vu l’heure ils doivent être en train de manger ou quelque chose du genre. Approche-les calmement et joue de tes violons une fois de plus. Qu’importe. J’aviserai mon comportement en fonction.*

*On dirait de la fumée au loin. Vu l’heure ils doivent être en train de manger ou quelque chose du genre. Approche-les calmement et joue de tes violons une fois de plus. Qu’importe. J’aviserai mon comportement en fonction.*

Encore du baratin ? Apparemment la vie de ninja n'est pas vraiment aussi trépidante que ce qu'on raconte dans les bars... Mais de toute façon ce n'était pas pour ces raisons que Kaishyko avait embrasser, bien que tardivement, la voie du shinobi. Il n'était pas spécialement motivé par la gloire, l'aventure ou la reconnaissance. Il était shinobi pour vivre et survivre. Un shinobi peut obtenir richesse et puissance, les deux éléments qui étaient, selon Kaishyko, les seuls arguments de l'indépendance ; et les acquérir passaient notamment par la réussite de cette mission. Alors qu'importe si, au lieu de se battre, il fallait mentir, s'infiltrer, pleurer, ou autre chose, tant que cela constituait un pas vers la réussite du travail demandé. De plus, au vu des capacités de combat actuelle de Kaishyko, il valait vraiment mieux privilégier d'autres méthodes.

De la fumée. Hak se sépara et sortit du champ de vision du genin pour continuer sa route furtivement. *Espérons que tout se passe bien.* Le Kinzoku reporta son attention sur le camp de renégats qui commençait à apparaitre. Comme sortant des épis de blé, un campement fortifié s'élevait au milieu des cultures. Comme Kaishyko s'y attendait, les rebelles s'étaient organisés avec le temps et avaient construit une base tout a fait honorable au vu de leur nombre. La fumée que les kumojins avaient aperçu plus tôt s'élevait de derrière une épaisse palissade de tronc taillés en pointe. L'accès au baraquement de forme rectangulaire semblait se faire par les doubles portes présentes sur chaque face du mur. Côté surveillance, là aussi rien n'avait été laissé au hasard : gardes aux portes, chemin de ronde sur la palissade, tours sur chaque coin du campement. Plusieurs postes avancés était aussi disséminés dans les alentours de la base et scrutait le terrain plat des cultures, permettant de repérer à l'avance toute attaque.

Au final Kaishyko pensa que le camp avait l'air de bien reflété l'esprit du groupe qui le possédait. Plutôt que de se dissimulé en forêt, les rebelles avait choisi de s'enraciner sur un terrain sans la moindre couverture, ni pour eux ni pour leur ennemies. Ils avaient donc choisi de faire directement front au gouvernement.... Tout ceci confirmait bien le caractère critique de la situation.

Kaishyko courait toujours seul, taillant à travers les champs, se rapprochant toujours plus du camp. A ce moment là il devait déjà avoir été repéré par les postes avancés. une patrouille ne tarderait pas à l'intercepter. Quelle pouvait donc être la meilleur attitude à adopter pour rencontrer Oni ? Jouer une deuxième fois le disque du membre du clan perdu pouvait marcher, mais Kaishyko s'y refusa cette fois-ci. Trop risqué. Ils avaient affaire à une véritable membre du clan Kinzoku. Par conséquent, il était fortement possible qu'elle découvre que l'identité que pourrais prendre Kaishyko n'est pas réelle, voire qu'elle découvre directement sa véritable identité. Dans ce cas de figure, éviter le combat deviendrait quasi-impossible.

Se faire passer pour une recrue rebelle Kinzoku semblait beaucoup plus raisonnable. Qui sait, le pouvoir du jeune homme attirera peut-être directement Oni... Mais après ? Kaishyko devait s'en enquérir :

* Je vais me faire passer pour une potentielle recrue ayant le Kekkei Genkai des Kinzoku. Je pense que c'est ce qui a ici le plus de chance de marcher. Mais je voudrais savoir ce que tu as prévu pour Oni. Le Régent nous avait informer qu'une solution de coopération était possible, mais d'après notre plan d'action, je doute que tu compte nous présenter comme des kumojins et lui demander de nous accompagner. Je voudrais donc savoir où nous nous dirigeons avec Oni Kinzoku, qu'à-tu prévu et pourquoi, Hak-taisho ? *

Quelques instants plus tard, une escouade de rebelles arriva jusqu'à Kaishyko. Ils étaient 5. Les quatre premiers semblaient être des fantassins ne maitrisant aucunement les arts ninjas. Ce n'était clairement pas le cas du dernier. pochette et chaussure de shinobi, dentô à la ceinture, aucune méprise possible. C'est d'ailleurs lui qui engagea le dialogue avec Kaishyko, alors que les autres se positionnèrent pour l'encercler, lui coupant toute retraite.

" Halte. Tu es sur le territoire réquisitionné par les libérateurs de Shimo no kuni. Qui est-tu ? Et que viens-tu faire ici ?

- Je suis Kinzoku Kaishyko, membre du clan Kinzoku et manipulateur du Kinton. Je voudrais rejoindre vos rangs mais avant cela...."

Kaishyko sorta alors à une main son katana de son fourreau et le pointa vers son interlocuteur. puis il composa rapidement un mudra de l'autre main pour se servir de Kinton. La lame du Kinzoku s'étira rapidement en direction du visage de l'homme, pour venir s'arrêter quelques centimètres devant son nez.

" Je voudrais connaitre plus précisément les intentions de Oni Kinzoku. En tant que membre du même clan j'imagine que vous pouvez me conduire jusqu'à elle ? "

Etait-ce trop ? Kaishyko pensait que non. Il n'avait au final touché personne et le nom des kinzoku le protégeait, surtout ici à Shimo no kuni. Et au moins avec cette technique il montrait bien qu'il ne mentait pas sur ces capacités. Comment l'escouade allait-elle réagir, et qu'elle faire Hak pendant ce temps ?

Doucement, je soupire en continuant ma route. Sa question est totalement stupide et inutile, même si elle n’en reste pas moins légitime. Ces pauvres petits cons de jeunes et leurs approches de pestiférés remplis d’émotions et de valeurs – c’est quelque chose d’extrêmement exténuant. Surtout que la réponse à sa question, elle est tout de même parfaitement évidente. Hochant négativement la tête seule dans mon mouvement de contour, je lui réponds.

*La mission est claire. La ramener à Kumo. Vivante. Par la diplomatie… Si possible.*

Profitant de ma vitesse forgée par mon Taijutsu, je réduis la distance me séparant du bastion des rebelles plus vite que lui malgré le sur-chemin que j’ai pris, et je souris discrètement. C’est une réelle forteresse avec bien trop de patrouilles pour que je puisse m’infiltrer calmement, moi qui m’attendais à un vulgaire campement de fortune. Même en utilisant mes capacités en infiltration, il n’y a aucun moyen que je puisse pénétrer là-dedans et sortir librement, ce qui était prévu à la base. Claquant ma langue sur mon palet, je m’empresse de faire demi-tour – ce serait un surplus de risque que de détruire le mur, ou encore de l’escalader. Surtout que les patrouilles ne manquent pas et je doute que les voies diplomatiques restent disponibles si je divise les effectifs de la rébellion. Putain de gueux trop organisés dans un pays de merde. Si on les tuait tous, la question de conquête ne se poserait pas, il suffirait de venir s’installer ici et proclamer ces terres comme les nôtres. Soupirant une fois de plus, je m’approche de mon Kinzoku qui commence à peine à parler aux gardes, et m’empêche de sourire. Il a l’ai tellement déterminé dans ses petits mensonges vulgaires, comme s’il comptait que quiconque les achète. Le voyant étaler la lame de son katana avec son pouvoir métallique, je soupire lourdement en jurant quelque part dans mon esprit. C’est possible d’être aussi con ?

Rapidement, je me précipite et passe presque inaperçue devant les civils qui l’encadrent pour me retrouver à ses côtés, uniquement pour lui asséner un léger coup sur la tête, lui adressant un regard noir puis tournant immédiatement ma tête vers le garde qu’il a agressé – un ninja, génial putain – pour lui adresser un grand sourire désolé.

*Joue le jeu.*

« Kaishyko ! Excusez-le s’il vous plait… Il est jeune et a trop de fougue, il est parti tellement en avance et ce n’est que maintenant que j’arrive à le rattraper. Il ne vous a pas causé d’ennuis au moins j’espère ? »

Un sourire innocent de plus, contrastant amèrement avec la sévérité et le manque total de réaction amicale de mon interlocuteur jusqu’à ce que son visage finisse par se détendre légèrement. Tant mieux pour lui, ça fera une mort idiote de moins.

« Je me présente, Senritsu Hak – Chûnin de Kumo. Et lui… »

Je pointe le Kinzoku du doigt en soupirant légèrement, jouant à la perfection le jeu de l’exaspérée essayant de canaliser un chenapan trop désobéissant. Ce sera peut-être plus simple comme ça, après tout. Retournant mon visage vers le garde, je soupire délicatement une fois de plus et lui adresse un énième sourire désolé, accompagné cette fois-ci d’une révérence bien plate.

« Kinzoku Kaishyko, Genin de Kumo. Nous avons été mandatés tous deux par le Régent actuel du village afin de nous entretenir avec Kinzoku Oni afin de parler de la situation à Shimo no Kuni et… Disons que depuis notre arrivée, nous ne cessons d’aller de mauvaise surprise en mauvaise surprise en traversant le pays. Il a été légèrement emporté par les émotions à vouloir d’office vous rejoindre, même si… Je peux le comprendre. Pensez-vous qu’il soit envisageable d’obtenir entretien avec elle ? »

Regard sévère à Kaishyko tandis que je le félicite par le biais du lien mental, je croise les doigts en espérant que le garde accepte mon plaidoyer. Si jamais nous devons soutenir le camp de la rébellion, éliminer une grande partie de leur effectif n’est pas la bonne approche, bien qu’elle me démange profondément. Allez, connard ! Crache le putain de morceau et laisse nous rentrer si tu ne veux pas que je t’éclate la gueule, ma patience a des limites. Souriant toujours et ne laissant rien paraître de mes pensées, je le vois hocher la tête et appeler l’un de ses acolytes afin de l’envoyer à l’intérieur du bastion. A-t-il fait le bon choix pour sauver sa tête ?

Alors que le temps commence à se faire long, l’autre acolyte revient, visiblement essoufflé. Ils recrutent vraiment le moindre merdeux qui passe, tu m’étonnes qu’ils soient incapables de gagner.

« Vous allez me laisser vos armes. Elle accepte de vous voir, mais ne comptez pas à une entrevue privée. Après tout… Les ninjas sont formés pour assassiner. »

Ne cachant rien de ma joie factice, je souri une fois de plus comme la parfaite menteuse que je m’efforce d’être et, allègrement, dépose l’intégralité de mes armes – obligeant Kaishyko à faire de même. De toute façon, j’ai le son avec moi, aucune arme n’est nécessaire pour que je fasse la guerre. Calmement et escortés par les cinq tandis qu’une autre équipe les relaye, nous pénétrons dans la forteresse à la rencontre de l’autre pute.

Le bastion de la résistance était bien calme aujourd’hui. On entendait seulement les bruits des pas de gardes parcourant la structure en long et en large. Soudainement, un homme courant à toute vitesse se fit entendre dans la garnison. Il arriva rapidement à la porte des quartiers de Kinzoku Oni, cheffe des rebelles. Celle-ci ouvrit la porte d’elle-même en entendant le vacarme que provoquait la course endiablée d’un de ses sbires.

« Cheffe ! Deux Kumojins sont à l’entrée et ils désirent s’entretenir avec vous. Une chûnin, Senritsu Hak et un genin, Kinzoku Kaishyko. »
« Des Kumojins à Shimo ? Voilà qui est intéressant. Retourne à l’entrée et dis leur qu’ils peuvent me rejoindre dans la grande salle. Toi, là-bas, va chercher mes conseillers, dis leurs de me rejoindre dans la grande salle au plus vite ! »

Les deux hommes s’exécutèrent rapidement sous les ordres de leur cheffe. Cette dernière ne perdit pas de temps en se rendant dans une sorte de salle de conseil. Un grand bureau de fer était posé sur une petite estrade avec 4 chaises et un fauteuil de fer massif. La Kinzoku prit place sur le fauteuil au milieu, tandis que les conseillers venaient, un par un, s’asseoir.

Les deux Kumojins pénétrèrent dans la grande salle, accompagnés de différents gardes, prêts à intervenir en cas de litige. Sans attendre, la charismatique Oni prit la parole.

« Bienvenue à Shimo et au bastion de la rébellion, shinobis de Kumo. Vous savez qui je suis et je sais qui vous êtes, donc nous allons sauter le protocole pour aujourd’hui. Je suis toujours ravie d’accueillir des Kumojins sous mon toit, mais je dois vous avouer que c’est une surprise de vous voir sur ses terres. J’aurais d’ailleurs aimé être prévenu plutôt de votre arrivée… »

En terminant sa phrase, elle regarda avec insistance un de ses conseillers qui n’osait pas croiser son regard.

« Mais passons. Je suppose que vous n’êtes pas là pour simplement visiter notre garnison. Quelles raisons vous amènent à demander une entrevue avec moi ? »

Les mains de la Kinzoku se croisèrent, attendant alors une réponse des deux Kumojins.

Spoiler:

Silencieusement, nous traversons une partie de la bâtisse pour être amenées devant la Kinzoku-reine. Putain, ils sont tous là à nous regarder comme si nous étions l’attraction principale d’une foire ou… La pièce rare d’une vente aux enchères sordide. Si je pouvais seulement feindre quoi que ce soit pour les massacrer tous autant qu’ils sont, je me sentirai plus sereine. Sont-ils réellement stupides au point de nous considérer ainsi ? Une petite démonstration de ce que je… Soudain, le ninja qui nous escorte depuis le début ouvre une porte et nous invite à y entrer, nous poussant à nous retrouver devant le très certain tribunal du royaume des gueux. Alors que nous rejoignons le centre de la pièce seul avec Kaishyko, fixés de façon sereine et posée par les cinq qui nous font face, celle du milieu – que j’identifie comme Kinzoku Oni très rapidement, ayant déjà vu sa photo – commence à parler. Au moins une qui a l’air un peu moins conne que les autres.

Je réprime un petit sourire lorsqu’elle nous dit savoir qui nous sommes et choisi de passer outre de fastidieuses présentations qui n’aurait fait que polluer notre temps. A force de mentir sur mon identité dans ce pays de merde, je ne suis même pas sûre d’être encore capable de me présenter spontanément avec ma vraie identité. Sa tirade est sèche, expéditive – pourtant elle n’affiche aucun signe d’hostilité apparent et de l’interprétation que je fais de son comportement, elle semble plus curieuse et encline à discuter qu’à se battre. Un autre bon point pour elle. A la façon dont elle parle, c’est clairement elle qui mène la danse, ce qui ne fait que confirmer les informations des renseignements Kumojins. S’il s’agissait d’un faux mis en place, j’aurai vu quelque chose. Le moindre petit signe anormal d’un con qui n’est pas sincère en lui obéissant comme un chien. Quoi que ce soit – c’est donc maintenant que le vrai jeu commence.

« Kinzoku-sama, vous semblez être une femme honnête et de caractère, aussi je ne vais pas m’amuser à vous mentir. »

Ou du moins, je vais allègrement paraître la plus sincère possible alors que je vais lui lancer toute la poudre que j’ai aux yeux pour la convaincre de nous accompagner de façon pacifique – si la misère envahissant ce pays m’a rapidement plu, elle m’a tout aussi rapidement fait déchanté. L’atmosphère y est étouffante et l’automne rude, sans compte qu’un certain shinobi du village commençait à me manquer.

« C’est le Régent de Kumo lui-même qui nous envoie. Shimo no Kuni représente un allié stratégique pour Kaminari, et la situation politique au sein du pays oblige nos dirigeants à s’y intéresser. »

Un léger silence, juste une fraction de seconde – le temps qu’elle réalise le potentiel de mes paroles. Je suis sûr qu’elle peut le faire, après tout. J’en profite pour me tourner vers mon acolyte, affichant la mine la plus dépitée et triste possible. Ce petit con à intérêt de comprendre.

*C’est maintenant ou jamais – lorsque je dirais qu’elle est la seule à être invitée, coupe moi et enchaîne. Moins elle se posera de questions et mieux ce sera. Je te fais confiance sur ce coup.*

« Il est… Presque certain que l’armée Kumojin soit dépêchée pour stabiliser le pays d’après notre Régent, et ce dernier aimerait savoir de quel côté se ranger. Nous avons été envoyés ici pour enquêter sur la situation actuelle, le pouvoir en place et prendre contact avec vous afin de délivrer une invitation : les pouvoirs Kumojin aimeraient s’entretenir avec vous de vive voix concernant le point de vue de la rébellion. Avant que vous ne posiez la question – vous êtes le seul parti à qui une invitation est délivrée... »

Je m’abstiens volontairement d’avancer l’assistance qu’elle aurait porté à certains Kumojins au Pays du Soleil dernièrement, me disant que ce n’est peut-être pas quelque chose de très connu au sein de la Rébellion – si besoin est, je n’hésiterai pas à ressortir la carte de toute façon.

Bien que tout semblait se passer dans le plus grand calme, la situation devenait tendue dans la salle du conseil. Kaishyko jeta encore une fois un bref regard autour de lui pour évaluer le situation. Il se remémora comment ils étaient arrivé jusqu'ici, Hak et lui : une entrée pour le moins....surprenante. Kaishyko n'imagina pas qu'elle allait faire preuve d'autant de franchise avec les rebelles, surtout au vu des faux-fuyants qu'ils avaient utilisés jusque là. Plus tôt, devant le baraquement, elle avait purement et simplement écrasée la couverture du genin devant les gardes. Kaishyko fût grandement surpris de ce changement d'attitude mais avait très rapidement suivi le mouvement : il était en effet beaucoup plus simple de jouer son propre personnage.

Puis ils en étaient arrivé là, devant Oni Kinzoku. Kaishyko sourit intérieurement, sans rien laisser paraitre. Finalement la mission s'avère être en bonne voie. La Kinzoku avait engagé la discussion avec Hak, et une voie pacifique semblait envisageable. C'est alors que, entre deux tirades, Hak se tourna vers Kaishyko et lui lança un regard emplit de désarroi. Voulait elle simplement appuyer ses sous-entendus quant à la relation entre la situation de Shimo no kuni et Kumo ? Ou y avait-il autre chose ?

* C’est maintenant ou jamais – lorsque je dirais qu’elle est la seule à être invitée, coupe moi et enchaîne. Moins elle se posera de questions et mieux ce sera. Je te fais confiance sur ce coup. *

Et elle reprit sa phrase, sans lui laisser le temps de répondre mentalement. "Enchaine" ? Mais avec quoi au juste ?! Et fallait-il y voir un lien avec le regard que, commençant à connaitre sa supérieure, Kaishyko devina comme factice. Il allait devoir se satisfaire de ça. Bon, dans le doute, le mieux était sûrement de reprendre la tirade de Hak en allant dans le même sens qu'elle, le principal étant de prendre tout le monde de court.

" Avant que vous ne posiez la question – vous êtes le seul parti à qui une invitation est délivrée...

- ...Toutefois, pour des raisons évidentes de discrétion par rapport au gouvernement de Shimo no kuni, les pour-parlers dont nous vous transmettons la requête doivent rester secrets. Étant cheffe d'un groupe rebelle, vous êtes mieux placée que quiconque pour comprendre l'importance de ce point. Nous vous demandons donc, si vous accepter l'invitation de notre régent, de nous accompagner sans escorte ni suite de conseillers. Nous éviterons aussi villes et villages afin de ne prendre aucun risques. "

Kaishyko avait immédiatement repris la parole, donnant les derniers détails de la proposition. Toutes les cartes avaient été abattues, de façon très rapide comme l'avait désiré Hak, tous attendaient maintenant la réponse de Oni Kinzoku.

La cheffe de la rébellion écouta attentivement ce que la jeune femme avait à lui dire. Les propos directs de la manipulatrice de métal avaient permis d'avancer directement à la partie intéressante des discussions, faisant ainsi, gagner du temps à tout le monde. Les paroles de la Senritsu firent arquer un sourcil à la Kinzoku. Elle savait pertinemment que Kumo garder un oeil sur le pays du givre, à cause de ses frontières, mais de là à intervenir... Enfin, ce n'était pas pour déplaire à l'autoritaire Oni. Elle n'a jamais caché son envie de s'allier à Kumo pour mener à bien son projet de rébellion. Cette proposition tombait parfaitement, mais quelques détails devaient être éclaircis.

« Je n'ai jamais masqué mon envie d'avoir Kumo à mes côtés pour stabiliser le pays où j'ai grandi. Les atrocités de cette guerre civil s'étendent depuis trop de temps maintenant. Je veux que mon pays retrouve sa sérénité d'antan... »

Elle fit une pause en soufflant avant de reprendre.

« Pourtant... J'ai de plus en plus de mal à faire confiance à Kumo. La preuve en est que lors de mon voyage au Pays du Soleil, je m'étais allié avec des shinobis de Kumo et ils m'ont fait faux bon sans aucune explication. »

Un sourire discret s'afficha sur le visage de la Kinzoku.

« Néanmoins, la proposition de votre Régent m'intéresse. Une conversation entre nos deux entités est nécessaire. Par contre, vous m'en voyez navré, mais je ne peux vous accompagner. Je ne peux pas partir d'un coup et laisser la rébellion complètement désorganisé. Nous cohabitons avec nos adversaires et nous devons être sur nos gardes à chaque instant. Je dois revoir la disposition des mes hommes, réorganiser les défenses, les patrouilles. Si jamais je dois m’éclipser de Shimo pendant un certain temps, je dois revoir toutes mes stratégies, désigner un intendant compétent afin de diriger à ma place. Bref, vous comprenez que je ne peux partir de la sorte. »

Après ces paroles, Oni parla à voix basse à un des conseillers avant de reprendre.

« Mon conseiller est en train de rédiger une lettre que vous remettrez au Régent ou à son bras droit. Elle explique que j'accepte la proposition, mais que je ne peux pas l'honorer tout de suite. Je commencerais dès aujourd'hui la réorganisation de la rébellion et quand je serais prête, je me rendrais incognito à Kumo pour entretenir avec votre Régent. »

L'homme à sa droite écrivit rapidement, avec des termes plus diplomatique, ce que la cheffe venait de dire aux Kumojins. Elle attendait alors leur réaction avant de conclure cette affaire.

Spoiler:

Si la réponse de Kaishyko est loin d’être celle que j’espérais entendre, je souris calmement et m’en contente. Il a coupé la discussion au bon moment, c’est déjà ça – de toute façon, il serait stupide de le réprimander alors que ces maigres négociations sont au point culminant, et j’ai clairement mieux à faire que de lui apprendre à mentir et manipuler de façon convenable. J’ai déjà trois petits cons dont je m’occupe, je ne suis pas une œuvre de charité pour recueillir toutes les brebis galeuses de Kumo : il n’a qu’à se débrouiller seul, j’espère ne pas avoir à le recroiser de sitôt. Fixant calmement la oh combien grande cheftaine des gueux qu’il nous est demandé d’amener à Kumo, j’attends paisiblement sa réponse en évaluant soigneusement la totalité de son visage pour y rechercher le moindre signe qui puisse la trahir, sans succès. Elle semble sincère dans ses propos, ce qui nous avantage réellement.

L’information comme quoi elle était favorable à Kumo se vérifiant, je me permets de relâcher l’un des poids que j’avais sur l’esprit. Cela fera certainement un combat de moins. Son histoire de pays du soleil par contre… Je ne vois pas de quoi elle parle. Otoke ne m’a pas parlé d’une quelconque femme rencontrée là-bas, aussi j’admets soigneusement que ce n’est pas lui qu’elle a rencontré. Tant mieux – la rage qui m’aurait traversé de le voir ne pas avoir cette mission alors qu’il aurait pu arriver jusqu’à elle en un rien de temps… Je préfère ne pas y penser. Toujours est-il que la voilà partie dans ses tirades de grandes maitresses, refusant tout bonnement de voir qu’elle n’est qu’une vulgaire paysanne qui s’est prise pour reine. Orgueil merdique de ce clan, j’y reconnais bien là la même veine que celle qui coule en Tadashi. Comme quoi ! Inclinant ma tête en signe de compréhension, je laisse son conseiller rédiger sa lettre tout en lui répondant.

« Il est tout à fait compréhensible que vous ayez vos obligations sur place et qu’il vous soit nécessaire de faire des arrangements – nous sommes vos invités actuellement et il serait particulièrement déplacé de notre part de refuser votre proposition qui, tout compte fait, est une main grand tendue vers les Nuages. »

Maintenant un ton parfaitement dans la continuité de mon spectacle précédent, je m’avance calmement pour prendre la lettre qui m’est tendue. Je ne la relis pas, consciente qu’il s’agit certainement d’une redite de sa réponse à adresser en mains propres – une bien délicate intention qui nous voudra de ne pas être considéré comme ayant échoué devant cette mission. Plus qu’à espérer que la Reine des Champs bouge son petit cul bien vite, parce que je n’ai aucune envie de devoir revenir ici pour lui faire une piqûre de rappel. Hochant ma tête envers l’Oni et ses conseillers, je me permets une dernière réponse. Après tout, au point où nous en sommes autant me faire voir le mieux possible. Dès fois qu’on m’invite à massacrer du gueux dans ce pays de merde.

« C’est un réel plaisir de ne pas vous voir arrêter votre avis concernant Kumo sur les agissement de quelques-uns des nôtres – j’espère que le village saura se montrer digne de votre confiance. Sur ce… Je pense que nous pouvons partir. Nous allons nous empresser de transmettre votre lettre aux bonnes personnes, en espérant vous revoir bientôt entre nos murs. Si vous ressentez le besoin d’une escorte armée de la part de Kumo, n’hésitez pas à nous contacter – je plaiderai en votre faveur. »

*Théoriquement, nous pourrions amener l’un de ses conseillers en attendant, mais je pense qu’elle en a besoin ici, et je doute qu’elle n’aille prendre son temps. C’est un soulagement de ne pas avoir à recourir à la violence tout de même.*

Un mensonge de plus qui vient compléter une liste bien trop longue, mais de toute façon ce petit idiot n’en a certainement que faire. Il va avoir sa petite pute à ses pieds une fois à Kumo pour parler avec elle de tout ce qu’il désire concernant son clan stupide. Moi, j’ai la réussite de ma mission dans des termes qui m’arrangent, et un probable passe pour contribuer à m’amuser quelque peu en dehors des frontières Kumojin. Puis-je réellement me plaindre ? Attendant de pied ferme, je croise le regard de la Kinzoku de façon interrogatrice. Il sera certainement préférable que ses hommes nous escortent jusqu’à dehors, et qu’ils nous rendent nos armes également. Je ne suis pas venue ici distribuer mes objets à la sauvette.