Comme toutes mes journées depuis mon retour de Suna je broyais du noir. Posée au rebord de l'étang du village, les pieds plongés dans l'eau, je les battais doucement tout en contemplant la surface et mon reflet avant de soupirer.
Le climat de Hi no Kuni était bien plus agréable, son paysage bien plus beau à contempler tant la nature y reprenait ses droits et pourtant Suna me manquait. Enfin... Tetsui me manquait. La main dans la poche, je tenais en son creux le galet trouvé au fond d'une oasis, dernier vestige de sa présence à mes côtés.
Pour couronner le tout j'avais échoué à l'examen et était restée genin... Ma carrière de shinobi débutée déjà tardivement semblait compromise. Etais-je si mauvaise ? Pourtant, même en savant que j'allais échouer l'épreuve en décidant de suivre l'un de mes coéquipiers pour qu'il ne risque pas d'être blessé dans sa folle idée j'aurais agit de la même façon aujourd'hui... Ma loyauté envers mes coéquipiers devaient être trop naïve mais qu'importait les choix stupides qu'ils feraient jamais je ne pourrais les laisser encourir un risque seul. Je devais être une bien piètre kunoichi... Après tout je n'avais jamais réussi une seule des missions qui m'avaient été confiées jusqu'à présent... Peut-être aussi parce qu'elles avaient toute été faites avec Strike... Oui c'était pour ça.
Voilà que je rejetais la faute sur les autres maintenant... Quelle mauvaise foi. Il avait sa part de responsabilité – c'est à dire les ¾ – mais je possédais la mienne aussi – minime bien entendu -. Qu'allais-je faire maintenant ? Me morfondre encore un peu ? Je n'avais de toute façon pas le courage de faire quoi que ce soit d'autre. Repenser a l'état dans lequel se trouvait Suna au moment de notre départ me brisait le cœur. Tous ces gens... Civils comme Shinobis, morts pour une cause que je ne parvenais pas a définir... Le Kaihô-sha en voulait aux villages militaires mais ils avaient tout de même tués des civils innocents en tant que dommages collatéraux... Cela leur était égal ? Je ne saisissais pas... L'hôpital était partiellement détruit et surpeuplé ! Bons nombres des malades allaient périr par faute de soin appropriés parce que le personnel médical allait être surchargé...
Cela dit mon Yamada allait bien quant à lui. Il m'avait d'ailleurs envoyé une lettre pour répondre à la mienne. Il était réveillé et bien qu'il était encore mal en point c'était le principal. L'injustice avait voulu que l'on parte au moment même où ils avaient le plus besoin de nous...
Je n'avais plus la moindre motivation... Toutes ces guerres, tous ces conflits... Je voulais pouvoir les éviter et contribuer à ce que cela cesse mais la vanité de l'homme était sans pareil tout comme sa mégalomanie. J'avais l'impression que ce combat était perdue d'avance et pourtant je me devais de pouvoir y faire face pour protéger mes parents et Konoha. Que faire alors ? Je me sentais tellement impuissante et incapable de tirer mon épingle du jeu... Le temps me le dirait ? Sans doute.
Mon maigre réconfort se trouvait au contact de mon élément. Cela avait toujours le don de m'apaiser comme le fait de jouer du violon mais l'heure n'était pas à la mélodie qui n'aurait fait que renforcer ma tristesse à travers un air des plus maussades trahissant mon état d'esprit.
L'eau s'écoulait toujours dans le même sens, celui de son courant par lequel elle se laissait porter en toute quiétude sans crainte de se faire trahir par ce dernier. Pourtant les eaux calmes savaient parfois se montrer dangereuses... était-ce là ce que l'on attendait de moi ? Que je prenne du plomb dans la tête en faisant de mes erreurs des forces pour gravir les échelons ? Possible... mais je n'en avais pas encore le courage...
Depuis leur retour en catastrophe, Kihran n’avait pas eu réellement l’occasion de parler avec sa meilleure amie. Lui-même avait dû surmonter ce qui s’était passé à Suna pour pouvoir prendre enfin la décision d’avancer. Néanmoins, les parents de Yell semblaient inquiets. Cette dernière avait du mal à se ressaisir et c’est tout naturellement que l’Hayashi partit à sa recherche en compagnie de sa bestiole favorite. Il n’eut pas spécialement de difficulté pour la retrouver, la connaissant que trop bien. Maoh ne perdit pas de temps. Il se mit à courir puis sauta sur la jeune femme dès qu’il l’eut dans son champ de vision. Kihran lui se montra bien moins festif, son regard était sévère, ses bras croisés.
« Yell, je peux savoir ce que tu fous ? »
Dit-il d’un ton légèrement agacé. Oh, au fond, il la comprenait… Les événements de Suna resteraient sans doute gravé dans leur mémoire, néanmoins ce n’était pas une raison, au contraire, c’était bien maintenant qu’ils devaient se montrer forts, tous les deux, mais également tous les shinobis. Ils ne devaient pas laisser le Kaiho-sha gagner. Kihran ressentait une vraie colère les concernant. Comment pouvaient-ils parler de paix, accuser les shinobis de massacre en faisant eux-mêmes un carnage ? Tout cela n’avait strictement aucun sens et l’Hayashi n’était pas prêt à les pardonner. Et Yell ? A quoi pensait-elle ? Le massage, ou…
« Tes parents s’inquiètent. Je m’inquiète. Qu’est-ce qui te mets dans cet état, Yell ? …Tetsui ? »
L’Hayashi avait été informé de l’état de santé du Sunajin. Ce dernier était vivant, heureusement. Néanmoins, ce qu’il redoutait arriva. Yell se faisait du mal à s’accrocher ainsi à lui. Une relation entre deux shinobis de village différent ? Dans ce chaos ? Une relation à distance ? Il n’y croyait toujours pas. Les deux se faisaient du mal inutilement. Peut-être que cette fois-ci Yell en prendrait enfin conscience ? Kihran s’approcha et posa sa main sur son épaule en lui lançant un regard plus doux afin de l’inviter à se confier, à parler. Il était après tout hors de question que le rouquin laisse son amie dans cet état. Ils devaient avancés, toujours et encore malgré tout ce qui pouvait se passer autour d’eux. Maoh, lui, restait sur l’autre épaule de la jeune femme, prêt à la cajoler encore et encore.
Bien entendu il était toujours là... Lorsque les choses ne suivaient plus leur axe Kihran était là pour m'aider à faire en sorte que cela soit de nouveau le cas. Je l'entendais approcher sans aucune faculté sensorielle mais juste par la force de l'habitude, reconnaissant le son de ses pas avant même que Maoh ne bondisse sur moi pour m'étreindre.
Je caressais la boule de poil de façon machinale, sans grande conviction mais néanmoins intérieurement heureuse de les savoir là, alors que mon meilleur ami adoptait une approche bien plus froide que je savais protectrice. Ce que je foutais... Je tournais la tête dans sa direction pour lui adresser un regard morne.
« Je ne sais plus. »
Ce n'était pas une réponse mais je n'en possédais pas. Que faire ? J'étais loin de Tetsui. Nous l'avions abandonné alors qu'il était au plus mal : nous les avions tous abandonnés... Tous les Sunajins. Le simple fait de me remémorer le chaos dans le village suffisait à m'oppresser la poitrine.
L'Hayashi évoquait alors l'inquiétude de mes parents, de la sienne, cherchant à comprendre la raison de mon état.
« Vous n'avez pas a vous inquiéter. Il s'agit de mon fardeau, pas du votre... »
Mon regard se dirigea de nouveau vers l'étendue d'eau dans laquelle je faisais battre doucement mes pieds.
« Mais si tu veux savoir : oui c'est Tetsui mais pas seulement. Je repense à tout Suna que nous avons laissé au moment où ils avaient le plus besoin de nous. J'imagine si cette organisation s'abattait sur Konoha et ce à quoi le village ressemblerait après leur passage. Je m'en fais pour mes parents... et pour toi... »
Ma voix se mettait en sourdine sur mes derniers mots si bien qu'ils étaient peu audible mais je savais qu'il les avait tout de même entendu.
Je me relevais, posant mes pieds nus et humide sur l'herbe pour me tenir face à Kihran, prenant Maoh pour le mettre sur mon épaule en le gratifiant d'une caresse sur le sommet de la tête.
« Tu ne va pas me dire que tout cela ne te fait rien... »
Bien sûr que non ! Lui aussi était tourmenté par tout cela mais alors...
« Comment fais-tu ? »
Pour garder le moral et parvenir à avancer malgré tout ? N'étions nous donc que de la chair à canon destinés à périr à cause des ambitions peu scrupuleuses de certaines personnes ?
« Je veux vous protéger... mais je ne suis pas assez forte ! Je l'ai bien vu durant mon affrontement au côtés de Tetsui, cette Sunajin s'étant faite écrasée par le marteau de l'autre cinglée sous mes yeux, et du Shukaijin ! »
A quoi bon s'entraîner ? Jamais je ne pourrais égaler un tel niveau de puissance dont était dotés certains individus. Je n'avais essuyé aucune blessure de cet affrontement grâce à ma capacité à me camoufler sous ma forme aqueuse... Une fuyarde. Voilà ce que j'étais. Très douée pour sauver sa peau mais nettement moins pour protéger les autres...
Ce constat m'affligeait sur moi même... Quelle lâcheté. Quelle faiblesse... Peut-être n'étais-je pas faite pour être Shinobi... J'avançais droit sur mon meilleur ami pour enfoncer ma tête contre son torse en recherche de soutien. Je ne m’apitoyais pas sur moi même, j'avais seulement besoin de conseils et d'objectifs pour parvenir à changer tout cela. Une main enserrant son dos alors que l'autre était placée à l'arrière de son crâne, je remerciais le ciel ou peu importe qui il fallait remercier pour avoir fait en sorte que Kihran soit encore en vie.
« Encore heureux que toi tu sois toujours là... »
Je n'osais imaginer le contraire. C'était la seule bonne chose dans mon malheur.
« Je t'interdis de me laisser. Jamais. »
Des larmes perlaient au coin de mes yeux alors que mon ton se montrait plus fort et sévère, tout comme mes traits.
Hayashi Kihran
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Grade : Sandaime Hokage - Chef Hayashi Messages : 1141 Rang : A+
Suna, le village caché du sable, laissé, abandonné suite à l’attaque qui a touché toutes les nations. Le départ ne se fit pas sans mal, mais Kihran avait pu que comprendre la décision de leur supérieur. L’endroit était détruit, les troupes remplis de jeunes genins, s’ils étaient restés plus longtemps les pertes auraient pu être plus grandes. Et la pensée d’une telle attaque à Konoha hantait également l’esprit de l’Hayashi, qui part la même occasion ne voyait pas d’un bon œil le calme qui siégeait au village de la feuille. Pourquoi avaient-ils été épargnés ? Devaient-ils s’attendre à une attaque prochaine ?
« Tu ne va pas me dire que tout cela ne te fait rien... »
Kihran observait son amie d’un regard totalement impassible. Il ne répondit rien, la fixant tout simplement. Devait-il réellement répondre à une telle question ? Il ne le montrait pas, mais bien entendu il avait le cœur brisé, déchiré… ses larmes ne coulaient plus, mais était sorties lorsqu’il s’était retrouvé seul, sans trop fier pour craquer en public. Comment faisait-il ? Au final, la réponse était assez simple : il était déterminé à ne pas rester un incapable plus longtemps. Et pour cela, il devait avancer, il n’avait pas le choix.
Il l’observa venir à lui, la prenant délicatement dans ses bras tout en fermant les yeux. La savoir en vie était également un immense soulagement pour lui. Il avait eu de la chance, beaucoup de chance lors de cette attaque… et il savait que la prochainement il ne serait pas aussi chanceux, chose qui lui faisait bien peur. Il la serra un peu plus dans ses bras tout en se mordant les lèvres.
« Je n’ai rien pu faire…. Pire, une personne s’est sacrifiée pour ma vie. »
Avoua-t-il en repensant au Raikage. Il n’avait pas encore donné de détail à Yell jusque-là concernant cet incident qu’avait mentionné Strike. Si cette personne n’avait pas réagi aussi vite en donnant sa vie pour lui et pour ces huit prisonniers, alors il ne serait plus ici à ce jour. Il se sentait quelque part responsable de la mort de ce dernier, même s’il savait que la donne aurait changé si le Raikage s’était montré plus coopératif dès le départ. Il soupira avant de se reculer pour apercevoir le visage de son amie. Il lui sourit doucement en venant passer ses pouces sous ses yeux afin d’essuyer ses larmes.
« Je suis là. »
Dit-il pour la rassurer avant de prendre un regard plus sérieux et déterminé.
« Yell, il est hors de question que je reste un poids pour ce village. Rester ici à pleurer ne changera rien. J’ai pris ma décision : je vais devenir instructeur à l’académie. Je pense que c’est en préparant au mieux les prochaines générations que le village pourra perdurer. Peut-être en organisant également des entrainements plus fréquents… Dans tous les cas, j’ai décidé d’avancer… je veux faire quelque chose pour ce village et il est hors de question que je revoie quelqu’un devoir se sacrifier pour ma vie. »
Dit-il en la regardant droit dans les yeux. Il avait encore beaucoup de chemin à parcourir, mais il était hors de question de rester là où il en était. Il vint alors doucement poser son front contre le sien, gardant la paume de ses mains sur ses joues humides. Ses yeux fermés, il murmura.
Kihran souffrait également de la situation : je n'en avais jamais douté. Il me serrait dans ses bras un peu plus fort comme pour me montrer sa propre détresse. Amer, il s'en voulait d'avoir été si impuissant alors même qu'il parlait d'une personne s'étant sacrifiée pour lui : je supposais qu'il parlait du Raikage alors que je restais encore sceptique sur cette histoire... J'avais de la peine à croire qu'un homme si puissant et influent que l'avait été le dirigeant de Kumo ait succombé à cette explosion... Et si tout cela avait été orchestré ? Je ne souhaitais pas en parler a Kihran à ce moment là car il ne s'agissait justement pas du moment pour le faire...
« Tu sais très bien que tu as fait ce que tu as pu... Comme nous tous... Mais cela n'a pas suffit... »
Parce que nous étions trop faibles alors qu'ils semblaient s'apparenter à des sur-hommes... Comment en aurions pu venir à bout ? Il nous fallait nous entraîner d'arrache-pied mais cela serait-il suffisant pour autant ?
Mon meilleur ami se recula pour sécher les larmes qui perlaient au coin de mes yeux dans un mélange de soulagement qu'il soit encore en vie et de tristesse pour tout ce qui s'était passé tout en affirmant dans un demi sourire qu'il était là, m'en faisant étirer un à mon tour. Bien heureusement oui, il était là.
La suite de ses paroles furent plus lourdes et déterminées aussi. Il voulait se rendre utile, progresser et parlait de former les futures générations pour se préparer au genre de rencontre que nous venions de faire il y a peu. Je trouvais cette idée formidable, mon regard luisait de joie et de fierté pour Kihran à cette idée.
« C'est une excellente idée ! Tu feras un très bon sensei Kihran. Tu as la droiture, le talent et la patience nécessaire pour ça ! Je te soutiens à cent pour cent. »
J'étais beaucoup moins enjouée dans ma démonstration que je l'aurais été en temps normal mais j'avais sans doute tout de même réussi à lui transmettre mon encouragement. Il venait déposer son front contre le mien tout en posant ses paumes contre mes joues que je recouvrais de mes mains en fermant les yeux pour mieux entendre sa conclusion a tout cela : devenons plus fort.
« Tu as raison... »
En quoi pouvais-je aider le village à mon tour si ce n'était en effectuant des missions pour ce dernier ? J'étais beaucoup plus fine stratège que je n'étais combattante et je devais justement ajuster tout cela ! Pourquoi ne pas parfaire ma maîtrise du taijutsu ?
« Je vais apprendre le combat au corps à corps pour être en mesure de riposter même si un ennemi se trouve à ma hauteur ! Mes capacités me permettent d'esquiver avec aisance les coups ce qui pourrait s'avérer utile en plus de toujours susciter la surprise chez mes adversaires n'ayant, en général que peu voir pas du tout côtoyé d'élémentaire durant leur existence. Je pourrais aussi parfaire mes capacités d'infiltrations pour me rendre utile pour la recherche d'informations puisque ma forme aqueuse me permettrait de rester discrète ! »
Il n'était pas question que Konoha connaisse le même sort que Suna. Nous devions être capables de protéger le village et ses habitants. Kihran aurait sans doute beaucoup de travail pour monter son projet, sans compter les demandes que pouvaient avoir sa sensei et Hokage et les missions qui lui étaient confiées. Plus que tout cela c'était la réaction de Kumo face à la mort de son Kage qui m'effrayait... Et si Kihran en payaient les retombées ? Il n'était pas question que Konoha laisse faire !
« Moi aussi je suis là. »
Me contentais-je d'ajouter. Il pourrait toujours compter sur moi.
Hayashi Kihran
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Grade : Sandaime Hokage - Chef Hayashi Messages : 1141 Rang : A+
Voilà, une lueur s’allumait dans les yeux de Yell. Encore petite, certes, mais elle était là. Il sourit doucement alors qu’elle lui racontait ce qu’elle avait en tête. C’était ce qu’il fallait faire, aller en avant, ne pas regarder en arrière, avancer…continuer encore et encore. Un énorme sourire vint s’afficher sur les lèvres du rouquin alors que sa main alla ébouriffer la chevelure bleue de son amie.
« Tu vois quand tu veux ! Héhéhé ~»
Dit-il heureux de la voir ainsi. Oh, elle n’était pas encore en pleine forme, il ne fallait pas pousser, mais c’était un début. Et puis, elle avait soulevé de bon point, la voir vouloir tirer avantage de sa nature spéciale était également un grand pas en avant. Peut-être qu’elle s’acceptait de plus en plus comme elle était ? C’est ce qu’espérait Kihran du moins. Ils en avaient parcouru du chemin depuis leur première rencontre. S’il se souvenait bien, à l’époque, il n’était même pas capable d’user du mokuton. Bon, il était très jeune… Il regarda ses mains puis, il dirigea à nouveau son regard vers elle. Il arqua un sourcil, un peu surpris par sa phrase, mais lui rendit un sourire tendre. Sa main vint pincer doucement sa joue, comme s’il était face à un enfant puis répondit :
« Oui je sais ! »
Un petit rire, puis il la reprit doucement dans ses bras. Si seulement ce calme, cette paix pouvait durer éternellement. Impossible cependant. Il fallait être réaliste… Il ferma les yeux avant de la relâcher, puis de faire signe à Maoh de revenir vers lui. Il gratta la tête de la bestiole et lança :
« Ha, on mange spaghetti ce soir. »
Il ricana tout en commençant à marcher en direction de la maison de Yell. Que voulait-il dire par là ? Tout simplement qu’il l’invitait à venir manger chez lui si elle souhaitait. De mémoire, il devait y avoir pas mal de monde à table ce soir-là, du coup… une de plus ou une de moins. Entre la mère, la sœur, la grand-mère, bref au final Yell était bien évidemment la bienvenue.
Ce simple sourire sur ses lèvres après avoir entendu mes paroles tout comme son geste affectif de m'ébouriffer les cheveux accompagné d'une plaisanterie me confirmait que c'était la bonne décision. Il fallait aller de l'avant.
Kihran avait le don de me remonter le moral et aujourd'hui ne faisait pas exception. Il savait à quel point il comptait pour moi mais je m'étais sentie obligée de le lui rappeler en lui affirmant qu'il pourrait toujours compter pour moi. Peut-être que cela le touchait même si c'était une évidence puisqu'il me prenait à nouveau dans ses bras alors que l'enserrais de nouveau avec les miens. Il était loin le Kihran de mes sept ans. Le petit Hayashi effrayé en découvrant ma vraie nature mais curieux à la fois, le tout premier à m'accorder sa confiance et à vouloir apprendre à me connaître malgré les apparences. Ce petit rouquin qui m'avait promis un chêne et qui n'avait fait pousser qu'une vieille branche rabougrie et minuscule. Nous avions bien évolué depuis... Surtout lui. J'éprouvais une fierté de voir l'homme qu'il était devenu malgré la pression familial. Il était en passe d'être un shinobi accompli bien qu'il lui restait encore du chemin à parcourir.
Enlacée dans ses bras je repensais à tout cela en souriant. Tous ces souvenirs étaient bel et bien présents et c'était à nous de veiller à en créer d'autres en gravissant les échelons pour être en mesure de défaire nos ennemis de manière infaillible. Si seulement cela était possible... Il fallait malgré tout tenter pour s'assurer de la protection de l'autre.
Ces moments de quiétude étaient désormais rares mais restaient précieux. Les années passaient mais notre amitié en restait inchangée. Bien plus que mon meilleur ami c'était aussi mon grand frère porteur de conseils, protecteur et parfois stupide mais qu'est-ce que je l'aimais sa stupidité ! Depuis que Maoh était entré dans sa vie c'était pire encore. Un paresseux parfois maladroit mais avec le cœur sur la main. Je ne me tournais vers aucune divinité, ne croyant pas en leur existence et qu'importe si ce n'était que du hasard ou le fameux destin mais merci... infiniment merci de l'avoir mis sur ma route !
L'étreinte finie, le sourire aux lèvres, il rappela sa boule de poil à lui avant d'ajouter le menu du soir. Il m'invitait à venir manger chez lui. Ce n'était pas la première fois et j'espérais pas la dernière non plus mais cela faisait longtemps. Il me tardait de revoir Chiasa et ses réflexions tombant toujours à point nommé ! Même ça, ça m'avait manqué !
Je le rattrapais a petite foulée et posais ma main sur son bras en souriant.
« Avec plaisir ! »
Changement d'itinéraire et direction la maison des Hayashi : cette famille noble et si spéciale mais chez laquelle j'avais passé tellement de temps qu'il s'agissait aussi presque de la mienne...
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![Du nerf ! [Kihran] A3b3d411](https://i.servimg.com/u/f86/19/13/81/72/a3b3d411.jpg)