Le Centre - énorme bâtisse qui ne payait rien avec son apparence, cependant même les esprits en avaient parlés au Mamoru. C’était, s’il devait être sincère à soi-même, une opportunité unique pour les jeunes enfants. Rien qu’une initiative qu’il ne pouvait qu’apprécier, et avec lui l’ensemble des esprits perdus dans cette région également. Ce n’était pas une belle vérité. Etait-ce même une vérité ? C’est une question que nombreux pourraient se poser en le croisant. Les défunts marchaient de concert avec lui, malgré Kei et Rei qui tentaient tant bien que mal d’établir un périmètre de sécurité. Le drame qui avait frappé ce village était horrible. Akio n’avait d’autres mots pour décrire ce qui était arrivé, même si son cœur était léger de savoir que son jeune maître n’avait rien. Agenouillé et priant devant le bâtiment, le récent shinobi du sable se jetait certainement dans les yeux, mais c’était plus fort que lui. Tellement de souffrance. Tellement de douleur. Tellement de fantômes depuis…

Ce n’était pas une science dont il était fier en règle générale, mais il était condamné à cette dernière. Une personne arrachée à la vie sans le vouloir laissait souvent un esprit troublé, refusant d’admettre sa mort ou décidant parfois de se venger sur le monde des vivants. Oui, Kruo pouvait les détruire d’un simple balancement de son arme, tout comme Rin pouvait les dévorer – mais il n’y avait rien de plus abjecte dans ce monde que de priver une âme de son paradis selon le seul principe qu’elle dérangeait par sa présence un Mamoru. Ils n’étaient que des interfaces, des liens – ils n’avaient pas le droit d’être les juges. C’était l’enseignement de ses parents qu’il avait le mieux retenu. Ses mains, appuyées l’une contre l’autre, ne générait aucun Chakra. Il ne voulait pas combattre. Il ne voulait pas blesser ceux qui l’avaient déjà trop été. Qu’en penserait Akihito ? Certainement pas que du bien – mais il était occupé actuellement, Kiara gardant un œil sur lui à distance par le biais de ses corbeaux. Si quelque chose devait lui arriver, il pouvait être à ses côtés en l’espace d’un instant.

« Akio… Quelqu’un. »

L’arc de Kei s’agita, s’illumina brièvement également. En sortant de sa prière pour un instant rapide, Akio lui adressa un geste délicat de la main gauche – qu’il se calme. Il ne devrait y avoir aucun risque ici, et dans le pire des cas, ils étaient là, eux, afin de combattre. Sans bouger ses genoux du sol aride et replaçant ses mains dans leur position initiale, il tourna délicatement la tête pour voir qui cela pouvait-il bien être.

« ... »

HRP:

Elle ne paraissait pas hostile, comme la majorité des personnes dans ce village d’ailleurs – tout au plus, elle était vivante et c’était un énorme succès compte tenu des fréquentations qu’avait dernièrement le Mamoru. Il lui adressa un sourire délicat alors qu’elle s’excusa, se sentant tout à coup bien stupide de mettre les gens dans un embarras suffisant pour les pousser à ce genre de paroles. Il hocha délicatement la tête et répondit par un sourire, sans s’aventurer dans d’autres discussions avec la jeune fille. Elle connaissait aussi cet endroit que les esprits lui avait fait découvrir ? Ca ne pouvait donc qu’être une bonne personne. Il voulait y croire. Lorsque, après quelques instants d’hésitation, cette dernière lui demande s’il recherchait de l’aide, Akio se releva calmement, libérant d’un geste simple de la main la poussière sablonneuse qui s’était déposée au niveau de ses genoux.

« Je… Désolé. Je ne pensais pas que ma présence ici puisse… Gêner. Je suis Konokose Akio et… Disons qu’un concours de circonstances m’a amené jusqu’ici. »

Oui. Konokose Akio. Un nom bien laid, s’il devait le juger, mais c’était plus simple ainsi. Autant son jeune Maître n’avait aucun problème à se fondra dans la masse avec son identité, autant la présence d’un Mamoru à Suna aurait immédiatement pu alerter quelques soupçons. Certaines personnes étaient au courant de la supercherie, pour sûr – mais il ne voulait pas tenter le destin. Que quelqu’un découvre sa présence ici et puisse en vouloir à… Non. Il ne voulait pas imaginer ce genre de choses. Rei et Sei s’agitèrent non loin de lui, empêchant de nouveaux esprits de s’approcher. C’était… Tellement triste.

« Me… De l’aide ? Je… Non. C’est moi qui espérais pouvoir aider. Après tout ce drame qui a frappé le village, je n’imagine que trop la quantité de victimes. Tous ces orphelins… Je… J’avais peur d’entrer et de me faire jeter. Alors je me suis dit que je ne ferais aucun mal en priant pour les pauvres âmes qui cherchent la paix. »

Tsss. Rin soupira au loin dans son collier – c’était perceptible par lui seulement, mais ça n’en restait pas moins déplaisant. Que lui voulait-elle ? Il n’en disait pas trop et se contentait de ne pas mentir. Calmement, il se courba légèrement devant la femme qui lui faisait face, inclinant sa tête plus que le reste de son corps.

« Désolé si mon culte vous a gêné… »

Il se releva pour récupérer un peu de sa posture – autant que son corps le lui permettait – et adressa un petit sourire à la jeune femme. Entrer ? Lui présenter les lieux ? C’était là une idée absolument délicieuse. Akio hocha la tête en guise d’acceptation, mais avant… Il ferma les yeux une fraction de seconde.

*Rei… Sei… Revenez. Je vais me débrouiller.*

Rin siffla de façon plus marquée cette fois, prouvant l’intégralité de l’irrespect qu’elle portait au Mamoru – de leur côté, les deux montagnes immenses fermèrent ce qui leur servait d’yeux pour montrer un désaccord léger et obéirent. Ce n’était pas quelque chose de facile : leur présence repoussait de façon efficace les esprits et les empêchaient de s’approcher suffisamment du brun pour qu’ils se matérialisent de son Chakra, sans réellement lui demander ce qu’il en pense. L’Oni de son collier claqua des dents de la façon la plus désagréable qui soit, tandis qu’un des esprits que retenaient les colosses se précipita vers l’immigré. Ou… Non. La petite chose fila vers la jeune femme et se greffa sur elle, arrachant quelques hurlements à fendre le cœur du spiritualiste. Il avala la salive bruyamment pour se défaire de cette sensation alors que les autres arrivaient - il ne pouvait tous les aider.

« Un lieu de culte ? ... Non. Je ne pourrais pas. Je… J’ignore quels dieux sont vénérés ici, dans lesquels vous croyez – je n’ai aucune envie de les froisser. Moi, je ne crois qu’en la mort et la souffrance des âmes arrachées à la vie. S’il y avait quelque chose au-dessus de nous… Je doute que ça laisse de tels désastres se produire. Quant à ce lieu… Les orphelins attirent le chagrin de leurs parents défunts. »

Il soupira doucement, emboitant le pas de la jeune femme à l’intérieur du bâtiment. Quiconque était l’esprit qui s’était collé à elle, il voulait quelque chose. Plus que tous les autres : sa voix était la force de sa détermination, et elle était suffisante pour rendre sourd. Plus que tous ces parents souhaitant rencontrer leurs enfants qui se manifestaient de façon intermédiaire devant lui. Devait-il… Il cligna des yeux, sentant sa force faiblir. Combien d’énergie lui fallait-il pour supporter la souffrance des morts ?!

« Non. Je n’ai perdu… Personne. »

Ses pensées fusèrent immédiatement vers Akihito… S’il l’avait perdu… Il ne voulait pas y penser. Il devait certainement être plus pâle que ce qu’il était avant, et ce en l’espace de quelques instants. Il ne pouvait pas céder. Rin dévorerait toutes ces âmes innocentes sans se poser de question.

« Toute la souffrance me tient à cœur. Je… C’est comme si je partageais la peine des morts. J’ai reçu une éducation très portée sur le respect des défunts et les maux de l’âme. Je… Désolé. Je ne pense pas pouvoir donner d'explications plus raisonnable. Et vous ? Avez-vous perdus des êtres chers ? »

La gorge du médium se serra devant le chagrin évident qu’il arracha à la femme aux cheveux violets avec sa question, et Rin siffla une fois de plus. C’en était épuisant, mais il ne pouvait pas vraiment lui en vouloir – leurs arrangements étaient spécifiques à leur racine déjà. Akio baissa la tête en signe d’excuses, refusant de croiser le regard de la jeune fille lorsqu’elle tourna la tête vers lui. La vie de Shinobi était-elle si triste qu’elle le décrivait ? C’était… Horrible à croire. Les pertes n’étaient que la conséquence des actes des gens – on lui avait toujours enseigné ainsi. Être un ninja était-il un acte si terrible que les esprits choisissaient de prendre parmi eux tous ceux qui leur étaient proches ? Akihito… Venait-il de le condamner ?

« Je… Désolé… C’était une question intime et je n’aurais pas… »

Il ne creusa pas le sujet de la perte – c’était une douleur qu’il ne connaissait que trop bien par le biais de tous les esprits qui l’envahissaient actuellement. Déjà les premiers reprenaient leurs formes humaines et le regardaient, leurs yeux implorants qu’il les écoute. La lividité de son village ne devait que se creuser, et il sentait l’osmose avec les morts prendre son corps peu à peu. Lutter. Il devait lutter. S’il se laissait faire là… Il décèderait certainement. Son corps n’était pas apte – son attention attirée par la petite chose qui refusait de se manifester, toujours sur l’épaule d’Ema.

D’un pas se voulant serein, il pénétra dans le bâtiment. Il y a avait tout de suite moins d’esprits – la différence avec l’extérieur était douloureusement frappante, mais prévisible. Même sans sciences Mamoru, les très jeunes enfants pouvaient être capable de percevoir des esprits s’ils ne contrôlaient par leur Chakra et y croyaient fort – il n’y avait RIEN de plus douloureux pour un parent décédé que de voir son enfant réaliser ceci. Sans mot dire, il suivit les introductions offertes par la Sunajin, essayant de ne pas trop fixer les quelques esprits qui semblaient discuter entre eux dans un coin – et d’ignorer les hurlements presque de pitié de l’esprit de la Zenzaburo. Si seulement il…

« Enchanté, je suis Konokose Akio… C’est… Un bâtiment et une initiative formidable… Je… Ce monde a besoin de plus de gens comme vous. »

Un petit enfant approcha de lui, tendant sa main innocente et tellement fragile vers lui – lui adressant un sourire chaleureux mais discret, le brun se baissa pour être à son niveau et lui tendit la sienne. Sans hésiter, le petit l’empoigna et lui rendit son sourire avant de brusquement détourner son attention, relâcher la main du mystique et la tendre dans les airs, comme pour attraper quelque chose qui n’étais pas là. Akio avala bruyamment sa salive – l’enfant jouait éminemment avec l’esprit d’un enfant désormais. Sur un coup de tête, présentant sa révérence, le garçonnet s’éloigna – Non… Qu’il ne… Trop tard. En s’éloignant trop du médium, l’esprit n’était plus apte de maintenir sa forme humaine et redevint une petite flamme, arrachant des larmes au petit garçon vivant.

Ce fut comme un couteau enfoncé droit dans le cœur de l’étranger. Se relevant brusquement pour ne pas tomber en arrière, il porta sa main droite à sa bouche et recula de trois pas. La douleur d’un enfant mort… C’était tellement… Pur. Profond. Puissant. Brut. Comme un diamant qui n’a pas été poli. Comme une vie qui n’a pas été vécue. Les larmes montèrent seules à ses yeux et il ne put empêcher deux d’entre elles de couler, tandis que des sueurs froides envahirent son corps. Il avait presque collé Ema sur la fin de la question qu’elle lui posait et les cris n’en furent que plus puissants. Pire encore. Des mots se distinguaient. Des supplications. Des prières qu’on tournait vers lui comme s’il avait un quelconque mérite. Non… C’était une femme.

« Je… Supporter cette souffrance ? Oui… Je… Désolé… Puis-je m’assoir s’il vous plait ? Je ne me sens pas très bien... »

A son cou, le collier qu'il portait commençait à s'agiter de mouvements erratiques - attirant inexorablement l'attention sur celui-ci.

« Je… Désolé… Il a vu… Non. »

Brusquement, Akio s’arrêta dans l’élan de sa réponse, portant rapidement sa main à son collier afin de le calmer. Rin s’agitait trop, profitant de la faiblesse momentanée du Mamoru – elle s’imaginait déjà fuir et mener à bien ses carnages. Il était hors de question qu’il accepte une telle abomination ici. Il n’y avait que des gens en souffrance. Inutile d’en créer plus. Remarquant que la jeune femme avait notifié son collier, il lui adressa un léger sourire, ramenant sa deuxième main sur ce dernier dans le but de contenir la folie violente qui se dessinait là. Inspirant profondément, le brun essaya d’évacuer le chagrin qui l’avait envahi afin de rétablir la simplicité de ses émotions et de son aura – s’il échouait, c’est tous les esprits l’accompagnant ainsi que ceux se trouvant dans la bâtisse qui risquaient d’être affectés. Un tel drame… C’était horrible.

Lorsqu’il lui tendit le verre d’eau, Akio avait déjà réussi à calmer Rin de façon efficace. Quitte à demander de l’aide à Kruo ou l’un des colosses cardinaux. Chaque gorgée d’eau fraîche lui permettait de récupérer un peu ses esprits, le froid diffusant agréablement depuis son estomac jusqu’aux extrémités de son corps. Ce n’était pas beaucoup, mais c’était assez pour lui permettre d’arrêter de suer – même s’il demeurait encore trop faible pour récupérer la moindre couleur, restant d’une lividité étonnante. Souriant délicatement à Ema, il rendit le verre à Norio. Visiblement, des explications s’imposaient – Kiara ressenti d’ailleurs avec une facilité déconcertante cette idée du Médium, sortant de son logis et se positionnant à ses côtés.

« Penses-tu que c’est une bonne idée Akio ? Tu devrais rester… Plus discret. Cet homme. Il va t’en vouloir. »

Elle n’avait pas tort. Akihito ne serait probablement pas très enchanté de savoir la réelle identité de son garde du corps exposée – il lui fallait tout au mieux trouver un mensonge, même s’il n’était vraiment pas doué pour le faire…

« Je… Le garçon… Quand il s’est approché de moi, mon Chakra a… C’est difficile à croire mais… Il a perdu un ami dernièrement. Un garçon de son âge également… En s’approchant de moi, il a réussi à le voir car il est encore un enfant et… La mort d’un enfant est une chose horrible, mais c’est pire encore quand la petite âme prisonnière de ce monde réalise ce qu’elle… En s’éloignant de moi, c’est arrivé. Avant que je ne puisse réagir et... »

Il inspira profondément, essayant de se calmer. Le Mamoru savait que ses explications étaient particulièrement floues, mais il entendait de plus en plus, au fur et à mesure qu’il réalisait devant qui il se trouvait, l’esprit accroché fermement à la jeune fille. C’était… Difficile. Passant sa main sur son front, il essuya vulgairement la sueur qui revenait à l’assaut, consciente que son Chakra se faisait dévorer, pièce par pièce, par les esprits présents. Aucun n’a été capable d’ignorer l’énergie dégagée par la scène, et tous commençaient à s’affairer vers lui.

« C’est… Désolé. Vous devez me prendre pour un fou… Une partie des informations me concernant est classifiée. Je ne peux tout vous dire… Le plus simple reste de dire que je… Je vois les esprits ? Non. Je ressens la présence des âmes des défunts. Elles peuvent… Puiser dans mon Chakra pour se montrer à moi et me parler. C’est… Horrible pour elles. Je les oblige contre mon gré à réaliser leur statut de défunt. Je… »

Akio soupira délicatement. Il n’y avait aucune science qui permettait de rationnaliser ce qu’il disait. Seulement… Il ferma les yeux un instant, puis croisa le regard bleu nuit qui s’opposait au sien. Derrière lui - perceptible par lui seulement - Kiara soupira. Elle était plus que consciente qu'il s'embarquait dans un terrain dangereux, et elle ne pouvait qu'espérer qu'il sache ce qu'il fait.

« Je peux… Vous faire une démonstration. Si vous le voulez bien… »

C’était… Une souffrance terrible. Plus que son Chakra, c’est ses émotions, son souffle et son âme que les esprits s’arrachaient, ayant remarqué de quoi il était capable. Tous, autant qu’ils étaient, se dirigeaient vers le Mamoru dans l’espoir de faire passer un dernier message, de ressentir une fois de plus ce qu’était la vie. Pourtant… Il n’était pas Nécromancien. Son pouvoir se limitait à lier les deux mondes, sans créer de corps artificiels capables de leurs propres mouvements. Soupirant légèrement, il adressa un nouveau maigre sourire à la jeune fille quand celle-ci lui essuya le front. Il souffrait intérieurement, et son corps cherchait, plus que tout autre chose, à se débattre de l’étau qui se resserrait autour de lui. Inspirer devenait difficile, et il sentait déjà de nouvelles ténèbres l’attraper. Etait-il devenu… Si faible que ça ? Où étaient les douces journées pendant lesquelles il n’afférait qu’à protéger Akihito ? Bien loin derrière lui. Il ne pouvait pas… Se laisser faire. Les sueurs froides qui le rinçaient, littéralement, n’étaient que son rejet de ce qui se passait autour de lui. Il ne voulait pas… Inspirant calmement, il s’appuya sur l’épaule de la jeune fille pour se relever, titubant.

« Pensez que… La souffrance puisse être un service… C’est une bien triste vie… »

Vacillant quelque peu, il se rattrapa une fois de plus de la jeune fille, lui adressant de sincères excuses. Dire qu’il s’était tellement affaibli… D’un geste de la main lent, fragile et délicat, il toucha son collier de jade bleu et appela, si bien qu’il lui était possible, Tsuchi, l’esprit de la terre. C’était le plus particulier de ses compagnons – en fonction du Chakra qu’Akio acceptait de lui donner, il variait sa taille et son âge mental comme un humain qui viendrait à grandir. Cependant… Même enfant, il dégageait la puissance de l’un des gardiens de la Terre. Assez pour éloigner, d’un simple regard, l’intégralité des âmes présentent dans ces lieux, permettant momentanément au brun de récupérer une partie de ses forces. Son chakra était toujours siroté, calmement, mais il avait la… Confirmation que seul, il lui était impossible de supporter la douleur de ce village. Un à un, c’était ainsi qu’il devait régler les soucis des morts. Toujours et toujours plus… Se redressant totalement de la façon la plus pénible qui soit, il adressa un sourire de plus à la jeune fille, avant de baisser les yeux au sol. Il n’avait pas l’énergie de faire mais… C’était lui avait proposé après tout… Inspirant profondément, il enleva sa main de l’épaule pour la placer sur l’autre, celle où se trouvait l’esprit. Tranquillement, il tendit les deux doigts vers le petit esprit qui avait refusé de se matérialiser.

« Âme perdue dans les… Coffins de ce monde… »

Le simple contact était suffisant pour sentir une vague de regret, d’amour et chagrin tellement puissante qu’elle le fit blêmir plus encore, jusqu’à effacer la moindre couleur de sa peau. Sans le vouloir, de nombreuses larmes commencèrent à couler le long de son visage alors qu’il fixait les cheveux violets de la jeune femme.

« Je prête mon corps à ton deuil. »

De sa dernière résolution, il frappa son torse avec la même main qui était allé chercher l’esprit et, brusquement, sa tête tomba avant de se relever. Il n’avait plus qu’un contrôle très précaire de son corps, et se sentait habité par quelqu’un d’autre…