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 [Kuchiyose] Il plie mais jamais ne rompt !

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Message(#) Sujet: [Kuchiyose] Il plie mais jamais ne rompt ! [Kuchiyose] Il plie mais jamais ne rompt ! EmptyMer 8 Fév 2012 - 18:28

Damned.

Détruit. Sei, d'habitude fanfaron et même un peu casse-pied, avait le moral dans les chaussettes. Le silence pesant qui avait plané sur le chemin du retour avait eu raison de Kiru, qui avait trouvé le sommeil, tiraillé par la fatigue. Le Jisetsu, lui, traînait des valise sous ses yeux sans parvenir à se laisser aller aux bras de Morphée, tracassé par les mots qui lui avaient été prononcés quelques jours plus tôt. Était-il vraiment aussi faible que ce que ce samurai prétendait ? N'étant pourtant pas du genre à se préoccuper des remarques blafardes du premier venu, le chûnin ne parvenait pas à se changer les idées. Pas même le saké ni ses cigarettes ne lui faisaient envie, comme si tout avait été remis en question. Le voyage jusqu'à Mizu no Kuni s'était déroulé sous le signe du mutisme, et Sei avait inlassablement fixé l'horizon d'un air désabusé, ce qui ne lui ressemblait pas. Une fois rentrés au pays, les deux compères s'étaient séparés avant même d'arriver au village, le fumeur prétextant vouloir flâner, seul. Il avait arpenté les routes pendant plusieurs heures, sans s'arrêter dans aucun des bourgs civils qu'il croisait.

Voilà à peu prêt deux heures qu'il avait quitté son ami, et les choses n'allaient pas mieux. Plus que tout, le Jisetsu redoutait le retour auprès de son père. Homme brillant et redoutable dans son jeune temps, il l'avait élevé d'autant plus sévèrement après que soit prise par une maladie incurable. Austère, il n'avait jamais sut se satisfaire des résultats de son fils : ce n'était jamais assez, jamais suffisant pour se montrer "noble" et digne du clan. Leurs relations s'étaient dégradée jusqu'à même ce qu'ils s'ignorent mutuellement lorsque Sei commença à perdre la foi en toute cette violence qui régissait le monde shinobi. Aujourd'hui, il leur arrivait de se voir, mais la plupart du temps, les discutions allaient à sens unique, et le fils subissait les critiques les plus blessantes que son père était en mesure d'inventer. Sa défaite était sans doute déjà parvenu jusqu'aux oreilles de son vieux, qui n'avait même pas salué la promotion de Sei suite à l'examen chûnin. Ils n'attendaient plus rien l'un de l'autre, juste un peu plus d'aigreur.

C'est en pensant à tout cela que le Jisetsu se senti suivit, épié même. Rien ne bordait ces sentiers si ce n'est quelques forêts abritant des lacs glacés, mais parmi les arbres, Sei avait l'impression que quelqu'un, tapi, le scrutait. Faisant mine de ne plus y faire attention, il avança après s'être arrêté quelques instants, feintant un air déconcentré. Alors que du coin de l’œil, il fixait une direction, c'est d'une autre qu'un incroyable cri de guerre vint, poussé par de vieux poumons.

    ▬ KAAAAWWWWAAAAAABUUUNNGAAAAA !!!!!!!!

Sans le voir venir, Sei reçut un violent coup de pied en pleine poire, et fut propulsé au sol. Par reflexe, il appuya sur son nez, de peur qu'il saigne, avant de se tourner vers son adversaire, méconnaissable car à contre-jour.

    ▬ MAIS T'ES UN MALADE ! QU'EST'CE T'AS PRIS DE M'FRAPPER !!
    ▬ Ton niveau a bien baissé mon jeune élève... inclines-toi ! Devant celui que l'on nomme...
    ▬ Oh non... pas ça...
    susura le Jisetsu, l'air abattu, alors qu'il réalisait qu le cri poussé tout à l'heure lui était familier, et que le visage de son vis-à-vis devenait visible.
    ▬ ...l'Ermite des Pandas !

[Kuchiyose] Il plie mais jamais ne rompt ! Tortue4

Un silence de mort régna sur le petit croisement où la scène avait lieu, comme si la nature elle-même avait trouvé l'instant dérisoire. Le vieillard, chauve, portant une barbe blanche et une paire de lunettes ronde, ainsi qu'une chemise couleur prune de très mauvais goût, avait pris une pose incroyablement ridicule, tenant d'une main son bâton - qui ressemblait plus à un gourdin - et de l'autre son kiseru fumant. Si le Jisetsu n'avait pas bronché, c'est qu'il connaissait bien ce cinglé : il s'agissait de son maître, Kohei Miyoshi, aussi connu sous le patronyme d'Ermite des Pandas. Ce titre lui venait du fait qu'il était capable d'invoquer des pandas, et faisait appel à tout un panel de techniques liées à ceux-ci. Selon les rumeurs - qui allait bon train concernant ce vieillard, alcoolique et pervers - Kohei était allé jusqu'au Mont KumaNeko, le royaume des "ours-chats". D'autres racontaient qu'il était né d'une mère humaine et d'un père panda, mais là, c'était déjà bien moins reluisant comme réputation.

Une foultitude de souvenirs étaient revenus à l'esprit du kirijin lorsque cet homme lui était apparu. Plus jeune, alors que les villages n'existaient même pas, monsieur Miyoshi avait choisi Sei, et deux autres enfants de son âge pour être ses élèves. Il leur avait fait subir les pires sévices sous formes d'exercices, et les avait toujours inciter à boire et à fumer, tout comme il se frottait sans cesse les mains en imaginant une gratitude fort généreuse de la part de Sheena, demoiselle du trio de bambins, lorsqu'elle serait devenue une adulte aux attributs très convaincants. A ce propos, Sei, lorsqu'il était son apprenti, avait toujours refusé de s'adonner aux pratiques de fumette et de beuverie de son sensei, prétextant que "c'était dégeu'" ce qui ne manquait de mettre le ninja des pandas hors de lui. De jours au lendemain, Kohei avait décidé de reprendre sa vie de vagabond, lorsqu'il avait jugé que ses élèves "n'avaient plus rien à apprendre de lui". Et aujourd'hui, il réapparaissait, au plus mauvais moment.

Sei se releva, reprenant une mine sérieuse qui ne lui sied pas du tout, puis dépassa son maître, qui n'avait pas bougé d'un pouce, sans lui accorder un regard. Kohei se repris alors, grattant le haut de son crâne brillant. Ou était passé le gamin bagarreur et bout-en-train qu'il avait connu ?

    ▬ Eeeeeh gamin, t'es pas heureux d'me revoir ?
    ▬ Pas du tout non.
    rétorqua-t-il en continuant son chemin, son maître marchand à ses côtés avec l'air paniqué, voulant à tout prix convaincre Sei de ne pas le bouder.
    ▬ Que t’arrive-t-il ?!
    ▬ Mais RIEN ! Laissez-moi. Vous êtes parti du jour au lendemain, sans jamais reprendre des nouvelles, et vous revoilà, sorti du nulle part. A quoi vous attendiez-vous ? A ce que je saute au plafond ?
    ▬ Oooh je voit hi hi hi...
    il pouffa alors de rire, tentant de se retenir, alors que Sei rougissait. Il retira ses lunettes, dévoilant une grimace qui aurait fait craquer n'importe quelle statue. Oh oh oh ! Regarde-moi mon p'tit Sei... fait un sourire à ton maître...
    ▬ Je ne suis plus un enf..! mais à peine se tourna-t-il, tout colère, vers son sensei, qu'il explosa de rire sans pouvoir se retenir l'espace d'une seconde.

Finalement, les deux shinobis s'arrêtèrent un peu plus loin, pour partager un - immonde - repas préparé et emporté par Kohei. Malgré tout ce temps sans s'être vu, leur relation était pareil à lorsqu'ils s'étaient quittés. Un "je t'aime moi non plus" cachant une complicité à toute épreuve. Même s'il était grotesque, l'Ermite des Pandas était ô combien puissant, et dans sa jeunesse, avait été un ninja très renommé. C'est lui qui avait aidé Sei à se décoincer, à comprendre que la force ne se cachait pas toujours dans la pire des brutes, et qu'on pouvait régler beaucoup de problème à l'aide de sourires et de générosité - et en dernier recours, à coups de ninjutsu. Il était capable d'augmenter sa force jusqu'à devenir aussi solide et souple que le bambou, et il maîtrisait de Taijutsu du style des Pandas, qu'il avait soit disant appris sur cette fameuse montagne. Pourtant, le Jisetsu connaissait bien son maître : il avait sans doute inventé toute cette histoire pour séduire de jeunes femmes malgré son âge avancé. Après tout, hormis ce gros panda rabat joie et commun, avec lequelle Sei se prenait toujours le chou, aucun de ses trois apprentis n'avaient jamais vu de leurs propres yeux ni KumaNeko, ni aucun panda ninja.

Kohei avait toujours prétendu "qu'il attendait de savoir lequel de ses élèves sera le plus digne". Mais il était parti, sans jamais leur apprendre ne serait-ce qu'une seule de ses techniques secrètes. Il était très différent de Sei, car l'un était né dans un clan prestigieux avec des pouvoirs héréditaires redoutables, et l'autre avait grandit seul, orphelin, avec rien d'autre que l'entraînement et la persévérance pour devenir puissant. Et il avait toujours voulut faire comprendre à Sei que, si en plus d'avoir un sang qui le prédisposait à de grandes choses, il s'entraînait sans relâche et avec une détermination d'acier, alors rien ne l'arrêterait. En y repensant, le Jisetsu se rappela que, plus jeune, ces histoires de mont des pandas et d'invocations légendaires le faisait rêver, et qu'il avait gardé une certaine rancœur envers son sensei qui ne lui avait jamais ouvert les portes de ce monde. Mais aujourd'hui, Kohei n'était pas là par hasard...

    ▬ J'ai appris... pour ta mission.

Il marqua une pause, et Sei se figea un moment, puis fit comme si de rien était.

    ▬ Quelle importance. Elle a été remplie, et c'est très bien.
    ▬ Certes. Mais le jour des remises en question est arrivé : tes petits principes s'écroulent. Que compte-tu faire ?
    ▬ Comment ça ?

    ▬ Vas-tu changer ? Devenir un meurtrier, pour être plus fort ? Ou bien te retirer, parce qu'un homme t'as dit que ton regard n'était pas celui d'un assassin ?
    ▬ Mais comment pouvez vous savoir tout ça ?!
    ▬ J'ai d'incroyables pouvoirs tu sais...

Le même silence incrédule s'installa. Sei fixait ces deux gros verres noirs, sachant très bien que c'était que du flan, et que Kohei se la racontait grave.

    ▬ Bon d'accord. J'ai demandé à ton ami, euh... Kiri ?
    ▬ Kiru.
    ▬ C'est ce que j'ai dit. Je vous suit depuis que vous avez posé pied à terre. Je l'ai pris en filature, mais il a senti ma présence... il a faillit me tuer avec sa grosse épée, mais tu me connais, je suis plus fort que le tranchant d'une lame...
    ▬ Mouais, il vous a épargné quoi.
    ▬ Hum... Ensuite il m'a raconté votre mission, le samurai qui t'as mis une branlée, tout ça quoi.
    ▬ Il faudra que je dise à Kiru de ne pas vous épargner la prochaine fois...

Puis il repris son repas. Mais Kohei était du genre très - très très très - têtu. Il releva ses lunettes de soleil sur son nez, puis repris avec un ton on ne peut plus solennel.

    ▬ Tu n'as pas répondu à ma question...

Le Jisetsu arrêta de mâcher le riz infecte de son maître, puis il l'avala goulument. Il posa ensuite son petit bol de porcelaine et ses baguettes, puis joignit ses mains sur lesquelles il fit reposer son menton.

    ▬ Que voulez-vous que je vous dise... j'ai été humilié. Je suis encore en vie seulement parce que Kiru est arrivé au bon moment. Alors en effet, je me pose des questions...
    ▬ C'est normal. Le tout est de se poser les bonnes, et... de bien y répondre.
    ▬ Hm... Je me dit parfois que, être ninja, ce n'est pas pour moi. La vérité c'est que je ne sais rien faire d'autre de mes dix doigts. Et même ça, je le fait mal. Alors, ai-je bien ma place chez les shinobis ?
    ▬ La réponse t'appartiens. N'espères pas que c'est moi qui vais y réfléchir à ta place.
    ▬ Je sais je sais. Mais je crois quand même que je peut avoir un rôle à jouer... être un ninja à ma façon.

Ses yeux se perdirent dans le vide, comme s'il n'était plus que tout seul. Comme si c'était ce moment que Kohei attendait, il se pencha légèrement en avant, fronçant les sourcils.

    ▬ Et je ne crois pas que je sois un assassin, ni un innocent. Je m'adapte.
    ▬ "Tu plies mais jamais ne rompt" hein, tel ... le bambou ?

Le jeune homme paru un peu décontenancé par cette réponse, puis il afficha un grand sourire, sincère.

    ▬ En effet, comme le bambou.
    ▬ Bien bien bien... je crois que... Genma sera d'accord pour dire que tu es prêt...
    ▬ Hein ?
    ▬ Eh ben ça m'ennuie de l'admettre mais... ce sale gosse à l'air d'avoir murit. Un peu.

Une voix que jamais Sei n'oublierais s'était faite entendre, alors qu'une ombre démesurée l'avait enveloppé. Son visage se décomposa, et il tourna lentement la tête derrière lui. Un grand panda grassouillet, le regard bête, portant un bandeau ninja, était là, tranquille, le fixant, balourd. Il était au moins aussi grand qu'un ours, et même si il n'avait d'humain que sa voix, il paraissait aussi vieux que Kohei. C'était Genma, le fameux panda qui avait participé, avec l'ermite, à l'apprentissage des trois jeunes poulains qu'étaient Sei et ses amis. Cet ours-chat qui lui avait infligé tant de sévices, par pur plaisir. Ce panda avec qui il se disputait tout le temps. Et avec qui il n'était d'accord sur rien. Il savait tout, c'était une véritable bibliothèque. Et il savait, plus que tout autre chose, comment mettre le jeune Jisetsu hors de lui. Lorsque leurs regards se croisèrent, un conflit viscéral s'installa. L'animal plissa les yeux, agacée par cet effronté qui lui manquait de respect, brandissant un poing de défi sous son "nez".

    ▬ Espèce de vieille... peluche... dégénérée !
    ▬ Comment oses-tu me parler de la sorte misérable avorton ?!!
    ▬ Je vais me venger de tout ce que tu m'a fait subir ! Viens par là qu'j'texplo...
    ▬ STOOOOOOOOOOOOP !

Le calme revint. Kohei s'était interposé, et pendant que Sei tirait la langue, tel un véritable gamin, à Genma, celui-ci détourna son regard du chûnin.

    ▬ Je retire ce que j'ai dit ! Il n'est pas prêt !
    ▬ M'en fiche ! De toute faç... Hein ? Mais euh... prêt pour quoi ?

Kohei et Genma échangèrent alors un regard, puis se tournèrent tout deux vers Sei, l'un tout sourire, l'autre tirant la tronche, pour lui annoncer la nouvelle en chœur.

    Prêt pour aller sur le Mont KumaNeko !



      Il y a neuf ans, quelque part dans Mizu no Kuni.


    ▬ NAAAAAAAAN !! J'veux pas !!!!
    ▬ C'est la peine de gueuler triple andouille ?!
    ▬ J'gueule parc'que tu piges rien vieux timbré !!
    ▬ Woudjidjou !


Rien à faire. Ce sale mioche refusait de tirer sur le joint. Pourtant, Kohei était du genre tenace, et il savait y faire avec les mômes : première étape, briser l'interdit. Ensuite, mettre en doute les conseils bien pensant sur lesquels reposent l'éducation du moutard. Après cela, le tenter, pour que le péché le séduise. Et enfin, le faire passer pour une tapette s'il continue de rester buté ! Tout une méthode mise au point par ses soins, qui avait nécessité de nombreux échecs, des gifles cinglantes de la part de mère de famille scandalisées, le tranchant des lames de leurs maris, sortis de leurs gongs. Mais ce gosse là était imperméable à toutes ses tentatives. Pourtant, il en avait rencontré des têtus ! Et il en avait dévergondé des plus sages que lui ! Pourtant, la forteresse contenant la pureté de Sei était imprenable.

Rares furent les fois où l'Ermite des Pandas avait eut à faire à un enfant aussi soucieux d'apprendre, et d'apprendre vite et bien. Son désir de puissance était à la fois admirable et effrayant, tout comme l'était son amour pour son clan. Les Jisetsus... Des gens que Kohei avait du mal cerner. Pour la plupart, ils marchaient avec un balais dans le fion, et ils parlaient d'un ton hautain et emprunté. De vraies petites bourgeoises, tout le temps la tête dans les bouquins ou les étoiles, et avec un ou deux shinobi hors du commun par ci par là. On en faisait tout un flan, mais le vieillard au kiseru était prêt à parier que s'ils ne participaient pas à la guerre, c'était pour la simple et bonne raison qu'ils étaient des pleutres. Des idées bien arrêtées qu'il aimait partager avec son élève le plus perturbant, mais aussi le plus talentueux, bien que ce dernier réagisse "assez mal" à ce genre de propos.

    ▬ Tires donc sur cette saloperie de bédo gamin !
    ▬ Nan nan nan nan nan nan nan nan nan! Nan !
    ▬ C'est bien ce que je dit : tous des tapettes ces Jisetsu !
    ▬ Retires ce que tu as dit vieux croulant !
    ▬ Jamais ! Pas temps que tu n'auras pas tiré là-dessus !
    ▬ Donnes-moi ça !

Un sourire démoniaque déforma alors le visage sadique de ce doyen. Derrière ses lunettes noires, son regard vicieux déshabillait les femmes tout comme il imaginait son apprenti une fois sous l'emprise de son herbe. Une drogue venue tout droit du mont KumaNeko, suffisamment puissante pour faire planer un ours-chat ! Alors un gosse, il va sans dire que c'était du pur bonheur de le voir comater après à peine une latte. Kohei s'en frottait les mains par avance : ce petit salopiot allait recevoir la monnaie de sa pièce. Une défonce made in panda, de quoi lui faire visiter des galaxie encore inconnue par sa foutue dynastie. L’orgueil avait suffit à le faire céder, c'était d'ailleurs bien la seule chose qui pouvait marcher avec ce petit.

Dans un élan d'amour un peu trop généreux pour son blason, et histoire de prouver à son senseï que ni lui, ni les siens n'étaient des "tapettes", Sei s'empara de la cigarette conique, pour y tirer tout ce qu'il savait. Il expira tellement, que même Kohei en perdit sa bonne humeur, effrayé à l'idée que ce mioche y laisse des neurones. A peine le maître eut-il repris le précieux de la main de son élève, que celui-ci titubait, souriant bêtement, les yeux rouge et les pupilles dilatées. A chaque pas - un coup en avant, un coup en arrière - il manquait de tomber ! Ses joues avaient prit une teinte écarlate, et il se mis même à tiquer, à croire qu'il venait de s'enfiler une gourde de saké. Un coup d’œil à sa ceinture pour constater que SA gourde personnelle avait disparu, et Kohei compris que la vitesse de son padawan avait suffit à le délester de toute sa boisson.

Aussi effrayé qu'en colère, le vieil homme se mit à hurler, mais Sei n'entendait plus rien. Il voyait des couleurs vives, des arcs-en-ciel, des dinosaures tout gentils, des pandas en string... un monde joviale, un monde de défonce, où chaque être se baladait un joint à la main. Le petit Jisetsu traversait des pont en sucre d'orge, et volait à toute vitesse sur des nuages jaunes au goût sucré ! Il planait ! Tellement qu'il ne voyait même plus son sempaï, qu'il esquivait inconsciemment, lui courir après. Tellement qu'il était prêt à déclarer sa flamme à Sheena. Tellement, qu'il ne se sentit pas partir. Puis tomber. Lourdement au sol. Au milieu de l'herbe fraîche. Où peu à peu, il rejoignait un autre monde de rêve. Dans les bras de Morphée...

...


    ▬ J'arrive pas à croire que tu te soit fait avoir par le vieux Kohei. Tu sais bien qu'il est rusé pourtant.

Il ouvre un œil. Puis le second. La bouche pâteuse, la lumière aveuglante. Les murs ternes de la petite pièce semblaient l'épier. Comme si quelqu'un, projetait sa mort. Les effets de la paranoïa étaient encore présent, mais même s'il n'était pas rassuré, Sei pris un peu sur lui. Celle qui lui faisait des sermons, c'était Sheena. Elle trempait un gant dans de l'eau fraîche, avant de le lui poser sur le front. Elle était mature et attentionnée, un peu la maman du groupe - rôle qui en temps normal reviendrait au senseï, qui ici, s'avérait être le pire garnement. Elle posa sa main sur la poitrine du Jisetsu, pour qu'il se recouche. Le garçon se sentit rougir, ce qui amusa sa camarade. La honte pouvait se lire sur le visage de Sei : la honte d'avoir succombé aux tactiques fourbes de Kohei.

Et ça, Sheena savait le voir. Elle avait cette faculté de lire le malaise chez les autres, et d'y remédier, avec des mots apaisants. Sa voix elle seule aurait suffit à calmer les démons les plus terribles. Et ses yeux d’émeraude, captivants et enchanteurs, valaient bien tout les kinnegan du monde.

    ▬ Je parie que Kohei-senseï s'en ai pris à ton clan. laissa-t-elle échapper avec un petit rire. C'est bien la seule chose qui puisse t'atteindre.
    ▬ Pourtant, ils auraient honte de moi s'ils savaient ce que j'ai fait. Je suis faible. Je suis faible mentalement et en tant que ninja aussi...

Ses mains se resserrèrent sur le drap, témoignant de sa frustration. Malgré ses efforts et ses qualités, Sei n'était pas plus reconnu qu'un autre au sein du clan. Sheena savait que ce genre de famille était intransigeante, et que pour les enfants, c'était la course à celui qui sera le plus fort. Les autres n'ayant droit à aucune reconnaissance. Pourtant, elle savait que son ami était déjà un excellent shinobi pour son âge. Ainsi, elle n'osait imaginer quel genre de petits génies étaient élevés dans ces domaines nobles. Elle n'avait jamais connu ça, elle était aussi orpheline que Kohei, et même si ce vieux salaud n'avait de cesse de lui faire promettre que lorsqu'elle serait une femme pulpeuse, elle serait généreuse, il la considérait comme sa fille, et ne la toucherait jamais - bon ok, peut-être une fois, mais ça s'arrête là.

Mais Sei, lui au contraire, n'avait connu qu'un climat de défi et de compétition perpétuel. Ainsi que les attentes excessives d'un père qui n'aurait d'estime pour son fils que le jour où il serait l'un, si ce n'est le plus grand guerrier du monde ninja. Chaque fois qu'il y pensait, les larmes lui montaient aux yeux, mais il faisait son possible pour ne plus fondre. Il avait promit. Seule la force et l'entraînement comptait. Et les discours philosophiques et incompréhensibles de l'ermite des pandas, comme quoi le muscle et les nombre de techniques connues ne faisaient pas tout, n'y changeraient rien. A son âge, certains Jisetsu étaient déjà de terribles combattants connus sur tout le continent. Gabushi la Nomade, et tant d'autres... Lui, il n'était rien. Rien qu'un Jisetsu de plus, noyé dans la masse, avec trop peu d'oxygène pour respirer. Sheena avait put lire tout cela dans le fond de ses yeux. Un don vous dis-je. Elle se mit alors à sourire.

    ▬ Moi, je te trouve très fort Sei-kun !
    ▬ Oah...
    lâcha-t-il en rougissant de nouveau.
    ▬ Et puis, je sais que tu aimes beaucoup ton clan, alors excuse-moi, mais je trouve stupide d'avoir une si grande famille, et de ne pas en profiter. Vous devriez tous vous retrouver, faire des choses ensemble... Il n'y a pas que le ninjutsu dans la vie !

Son sourire se fit de plus en plus radieux au fil des mots. Sei en était subjugué.

    ▬ Enfin ! Tu dois sans doute trouver ça idiot, je n'y connais pas grand chose aux clans, à l'honneur et tout ça... mais je m'y connais en bonheur. Et je sais que, même sans famille et sans kinnegan, on peut être plus heureuse qu'en étant le plus talentueux des Jisetsu ! C'est la leçon que j'ai retenue de toutes ces années passées aux côtés de Kohei-sempaï.

Le petit en était bouche-bée. Que répondre à une vérité si évidente, et que pourtant, Sei n'avait jamais remarqué. Sheena ne semblait jamais triste, et pourtant, elle n'avait ni nom, ni père, ni pouvoirs spéciaux. Juste un grand cœur. D'un bond joyeux, elle se leva, pour se diriger vers la porte, qu'elle referma sur ces mots.

    ▬ Reposes-toi Sei-kun. Kohei-sempaï est parti chercher du saké - il parait que tu as bu tout le sien ! Quand il va revenir, vous aller encore vous battre... mieux vaut que tu soit en forme.

Et c'est seulement quand il fut seul dans cette pièce, la porte refermée, qu'il trouva quoi dire, avec le sourire contagieux de sa copine qui entaillait sa face.

    ▬ Merci Sheena...
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Message(#) Sujet: Re: [Kuchiyose] Il plie mais jamais ne rompt ! [Kuchiyose] Il plie mais jamais ne rompt ! EmptyMer 8 Fév 2012 - 21:02

Plus que quelques mètres. Sei n'avait plus que quelques mètres de falaise abrupte à gravir, et il serait au Mont KumaNeko. Kohei le précédait dans l'escalade. Bien qu'on ai put douter de sa condition physique vu son âge, ce vieux fou semblait plus à même de grimper cette montagne que le chûnin. Le soleil couchant les illuminait de rayons orangés, ce qui rendait le paysage encore plus magnifique. C'est sans trop savoir pourquoi que le Jisetsu fut harcelé par les souvenirs de son jeune temps, de Sheena, de l'entraînement avec l'ermite. Comme une épreuve pour rendre ces derniers mètres encore plus difficiles qu'ils ne l'était déjà. Tout les muscles du kirijin le faisaient souffrir, et la sueur perlait sur son front, jusqu’à descendre chatouiller le bout de son nez.

Dans le grincement de ses os et ses jurons marmonnés dans sa barbe, l'ancien se hissa finalement au sommet. Ça y est, il était arrivé. Mais Sei lui, n'avait pas avancé depuis plusieurs minutes déjà. Les souvenirs de Sheena le hantaient, le pétrifiaient même. Ce n'était pourtant pas de mauvais souvenirs. juste ce visage radieux qui lui faisait perdre tout ses moyens : et Kohei, qui l’observait depuis les hauteurs, derrière ses lunettes noirs, avait très bien compris. Il connaissait le Jisetsu, et les yeux de ce dernier ne l'avaient jamais trahis, pas plus quand il était enfant que maintenant. Les deux regards se croisèrent, et se perdirent l'un dans l'autre. La panique gagna Kohei, pétrifié à son tour. Sei n'allait tout de même pas abandonner ? Pas maintenant qu'il était revenu le chercher, et qu'il le savait prêt. Le ninja des pandas voyait déjà son padawan lâcher prise. Mais contre toute attente, il n'en fit rien. Au contraire, il se mit à sourire malicieusement.

    ▬ Dis-moi vieillard, qu'est-ce t'as mis dans ta gourde, hein ? Pas que du saké j'suppose.
    ▬ Woudjidjou ! Dépêches-toi dont de monter me rejoindre triple buse !!

En à peine cinq minutes, Sei était aux côtés de son maître. Et là, il put le voir. Le paysage le plus splendide qu'il lui ait été donné d'admirer.


[Kuchiyose] Il plie mais jamais ne rompt ! 120113042848518907

Des pics rocheux d'une pierre beige superbe, qui s'élevait au-dessus des hommes, jaillissants des nuages. Des petits ponts faits de cordes et de planches de bois, qui reliaient chaque sommet. Une porte hantée par des racines et des plantes, qui donnait accès à ce royaume dont il avait tant rêvé. Un portail suffisamment grand pour faire entrer le plus titanesque des ours-chats. Des forêt de bambous à perte de vue, desquels s'échappaient des nuées d'oiseaux et des cris féroces. De la fumée qui dansait au-dessus de petits villages, risible vus d'ici. Le tout illuminé de mille feux par l'astre solaire dans leur dos, de ses rayons d'ors et de feu. Une aura mystique se dégageait de cet endroit, et jamais le jisetsu n'aurait imaginé pareil spectacle. Il aurait voulut que ses amis soient là. Ceux du village de Kiri. Sheena aussi. Son plus grand regret était de ne pouvoir partager cette beauté qu'avec un vieil homme qui l'avait vu maintes et maintes fois.

Ils ne dirent pas un mot, et un regard de Sei fut suffisant pour dire à son senseï "Merci". Il regrettait de ne jamais avoir cru ce vieux pervers mythomane, il regrettait d'avoir mis en doute l'existence d'un tel monde, il regrettait d'avoir menacé l'un des êtres venu de cette terre magique. Il aurait bien embrassé le sol, mais Kohei se mis en route, empruntant un des petits ponts. Sans cesse, le Jisetsu alternait son regard émerveillé tantôt posé sur ses pieds pour regarder où il allait, tantôt sur l’horizon enchanteur de ces lieux. Bientôt, ils longèrent une cascade d'eau turquoise, immensément belle. A peine eut-il le temps de voir les pandas qui s'y baignaient, qu'ils avaient filés à travers la jungle. Tant pis, il en verrait bien d'autre.

Il en était certains maintenant : il voulait passer le reste de ses jours ici. Loin de la guerre, loin des villages, loin des Hommes... Vivre au jour le jour, tranquille, dans ces contrés de rêve. Coucher sur le plus haut pic rocheux, et chasser dans les forêts de bambou les plus humides. Écrire, conter ses histoires à des peluches qui parleraient. Se baigner dans des sources où l'eau serait transparente et chaude. Pas d'arme, pas d’effusion de sang. Pourquoi repartir ? Qu'est-ce qui, dans le monde des humains, pouvait justifier de le préférer à ce monde-ci ? Plus rien ne l'attendait à Kiri. Il était faible, comme le lui avait fait dire ce samuraï. Condamné à être un poids pour les autres, ou à mourir comme un chien galeux, trop faible pour se défendre seul.

Il avait fait son choix.

    ▬ Je sais ce que tu te dit.
    ▬ Hein ?
    ▬ Tu te dit : "plus jamais je ne partirais."
    ▬ Possible. Et alors ?
    ▬ Et alors ici n'est pas ton monde. Et tu apprendras que les pandas, même s'il n'existe pas plus hospitalier, n'acceptent chez eux que ceux qui doivent être là.
    ▬ J'ai rien compris.
    ▬ Tout te seras dévoilé en temps et en heure. Je te met juste en garde : ne te fait pas de faux espoirs. Il y a longtemps que j'aurais élu domicile en pareil endroit, si je le pouvait.
    ▬ Alors pourquoi être revenu ?
    ▬ Car ne peut vivre au Mont KumaNeko, que l'Homme qui a déjà accomplit son destin en son monde. Et si je suis justement revenu, c'est parce que mon destin, c'était de t'amener ici.
    ▬ Je voit... donc une fois que vous m'aurez présenté aux ours-chats, vous resterez ici ?
    ▬ Si le patriarche Panda m'y autorise, en estimant que mon destin parmi les hommes à été accomplit, et que je n'ai plus rien à y faire.
    ▬ Mais... et moi, pourquoi il m'accepterait chez lui ?
    ▬ Crois-tu vraiment que je me serait risqué à t'emmener ici si je ne l'avais pas consulté avant ?

En même temps, "le patriarche Panda" ça lui évoquait pas des masses de trucs au Sei, à part un panda géant avec une couronne sur la tête et des tas de streap-pandas à ses pieds. Mais le Jisetsu préféra se dire qu'il resterait un peu plus longtemps chez les Hommes, le temps d'accomplir sa "destinée". Il était confiant : elle n'était sans doute pas bien fantasque, et sans doute pas bien longue. Qui sait, peut-être même que ce gros ours-chat allait lui dire qu'il avait plus rien à y foutre, chez les humains. Peut-être même qu'il avait jamais rien eut à y faire, qui avait eut erreur des Dieux à sa naissance, et qu'il aurait dut naître ici, avec un peu plus de poils, puis voilà. Après tout, ça expliquerait pas mal de chose le concernant. Puis, s'il était malin au point de pouvoir juger de qui avait accomplit ou non son destin, il devait aussi l'être suffisamment pour se rendre compte que Sei était un con, et que de destinée, il en avait pas gros.

Enfin, toutes ces longues tirades étaient fort appréciables, mais ils avaient du pain sur la planche : un big boss panda à trouver, deux destinées à accomplir, trois bouteilles de saké à vider... Autant se mettre en route maintenant au lieu de raconter des conneries.

    ▬ Au fait, il est où ce patriarche des pandas ?
    ▬ Au palais des pandas.
    ▬ Mouais, comme de juste. Et c'est loin, ce palais ?
    ▬ Pas tant que ça si on prend le temps de la fermer et d'admirer le pays.
    ▬ Ouais, et converti en heure, ça donne quoi ce charabia ?
    ▬ 8760 heures.
    ▬ Tu t'fout de ma gueule ?
    ▬ Ça fait une année.
    ▬ Une année? Ah bah ça va... QUOI ! UNE PUTAIN D’ANNÉE POUR VOIR UN GROS OURS-CHAT ENTOURE DE PUTES OURS-CHATS ?!!
    ▬ Le royaume est vaste. Mais ne t'inquiètes pas, les pandas sont très malins.
    ▬ Ouais... assez pour avoir élu une peluche patriarche.



      Il y a six ans, quelque part dans Mizu no Kuni.


Les flammes n'avaient de cesse de consumer le corps embaumé. Elles s'élevaient, jusqu'à irriter le ciel noire de cette nuit sans lune, dansant comme deux amants passionnés. Elles illuminaient le visage baissé et attristé de Shiro, et se reflétaient dans les verres noirs de Kohei. Et leur ardeur trouvait rival dans les yeux de Sei, qui déversaient un torrent de larmes sur ses joues maigres, et pâles. A mi-chemin entre la colère et le désarroi, le jeune Jisetsu n'en finissait plus de renifler, tentant vainement de retenir ses sanglots. Le froid du vent n'avait plus d'importance, pas plus que la chaleur du feu qui lavait Sheena de ses rares pêchés. Ainsi, grâce à ce rituel, pourrait-elle accéder directement au paradis, sans réincarnation ni châtiment d'aucune sorte. Les meilleurs s'en vont les premiers, hein ? Ça n'avait jamais été aussi vrai.

Un flot de questions n'avait de cesse de tourmenter le petit Sei, pour qui ce spectacle tenait plus de l'horreur que du rite sacré. Comment ? Comment un condensé d'amour et de bonheur comme son amie avait-elle put être rappelé par les Dieux ? Quel être, né des Enfers, sorti du ventre de l'abomination la plus abjecte, avait-il put prendre une vie si innocente ? "Vengeance" hurlait une petite voix en lui, tout comme celle de sa défunte camarade qui lui susurrait sans cesse "Amour". Son esprit flânait encore entre l'autre monde et celui-ci, virevoltant comme l'aurait fait une fée, traçant des mots dans le ciel, tel un ange. L'ermite des pandas demeurait silencieux, droit, comme s'il ne pouvait voir la scène se jouant. Le visage déformé par les pleurs, Sei se tourna vers son maître, le visage à moitié illuminé par les flammes.

Le Jisetsu serra le poing, frustré de voir ainsi un shinobi réputé si puissant, ne pas courir à travers la brume pour faire appliquer la loi du talion. Si stoïque, si docile. A quoi pouvait bien servir tant de force, si ce n'est à récupérer la dignité et la justice qui nous revient de droit. Se soulager des tourments, en prenant la vie de celui qui nous a fait du mal. Kohei était-il un pleutre, malgré les récits contant ses batailles, seul contre tous, ou chevauchant un panda sauvage ? Toutes ses histoires étaient-elles fausses ? Pourquoi ne disait-il rien ? Pourquoi ne faisait-il rien ? Pourquoi ?

    ▬ Le sang appelle le sang, petit.

Une réponse, sans même se détourner de "l'incendie". Une réponse trop peu satisfaisante pour l'enfant, chez lequel Kohei savait lire la moindre émotion. Et il lisait, en ce moment même, la rancune et l'incompréhension.

    ▬ La mort de son assassin ne ramènerait pas Sheena.
    ▬ Mais peut-être cela soulagerait-il son âme... et la nôtre.
    ▬ De la poudre aux yeux. La vengeance n'amène que plus de peine. Prie et pleure Sheena, au lieu de projeter de si sombres desseins que d'aller tuer pendant qu'elle voyage vers l'autre monde.
    ▬ Vous... êtes... un lâche, Kohei. Toutes vos histoires ne sont que des mensonges ! Sheena vous considérez comme un père !! Quel père, qu'il soit faible ou fort, n'irait pas réclamer justice pour la mort de sa fille !!!!

Ses paroles déchirèrent la forêt. Pour l'ermite, c'en était fini. Ce gamin ne comprendrais pas. Il n'était pas prêt. Dès demain, il plierait bagage, et quitterait ce pays. Ce drame était insupportable, il ne pouvait en plus s'infliger la haine d'un mioche trop borné pour le comprendre. Peut-être avait-il eut tort de croire en cet enfant. De s'imaginer qu'il était disposé à de grandes choses. Qu'il était un peu différent des autres têtes de con de son clan. Non, il était exactement pareil, prêt à réclamer la tête de quiconque lui fait affront, pour une soit disant "justice" et une idée complètement fausse de la paix. Un jour peut-être, changerait-il d'avis. Et ce jour là, peut-être que ses remords résonneraient en Kohei, et qu'il pourrait achever ce qu'il avait commencé avec Sei. En attendant, ils étaient voués à se séparer.

Pourtant, dès le lendemain, Sei comprendrait. Dès qu'il découvrirait cette lettre de son sempaï, il changerait, découvrant sa vraie nature, qui n'était en rien guerrière.
Mais l'ermite serait déjà loin.
Trop tard.


Vraiment chelous ces pandas. Après avoir marché plusieurs jours durant, Sei et son maître avaient rejoint une sorte de portail d'invocation. Chose intelligente, qui permettait aux pandas de traverser le vaste royaume qu'était le leur. Le Jisetsu avait enfin vu des animaux guerriers de ses propres yeux : un peuple qui vivait exactement de la même façon que les humains, avec des territoires, des tensions, une hiérarchie... Certains étaient grand et costauds, d'autres plutôt rondelets, mais en règle générale, les ours-chat paraissaient au moins aussi apathiques que le kirijin. Peut-être un faux air décontracté, mais ils n'avaient en rien l'air dangereux. Finalement, Sei doutait de leur capacité à lui venir en aide sur le champ de bataille.

C'est donc de cette façon qu'ils s'étaient retrouvés dans le fameux palais, qui d'apparence avait plutôt l'air d'un temple en ruine, rongé par la jungle qui l'entourait. Les murs relataient diverses histoires, sans doute une sorte de mythologie panda. De nombreuses peluches étaient là, presque à roupiller. Tous semblaient si tranquilles. En même temps, à bien y réfléchir, vu leur nombre et leur morphologie, qu'avaient-ils à craindre d'un chûnin de Kiri et d'un vieux croulant comme Kohei ? Après une marche en ligne droite, sous bonne escorte, qui fut suffisamment longue pour que le jeune fumeur s'interroge sur la grandeur du palais, les deux humains arrivèrent à une grande porte, semblable à celle qu'ils avaient croisé à leur arrivée au Mont KumaNeko. Sans un mot, le vieux vagabond la poussa d'une seule main, puis repris sa marche appuyée par sa canne.

Sei sur ses talons, c'est en passant ce portillon qu'il découvris une immense pièce, toujours aussi peu coquette. Pourtant, des rayons du soleil filtraient à travers le plafond détruit, apportant à l'endroit une touche mystique. Au fond de la salle, reposait un énorme panda, semblable à Buddha, entouré d'autres créatures lui étant semblables, de divers âges et de diverses tailles. L'arrivée des hommes ne chamboula en rien tout le petit monde qui s'amassait autour de lui, comme si tout cela était normal. Le Jisetsu pensa que lui, si deux pandas déboulaient dans son sallon pendant qu'il était en train de casser une graine ou de se la couler douce, ça lui ferait un choc. Et alors qu'il allait susurrer à son senseï "Elles sont où les pandaputes ?" la voix presque sacrée du big ours-chat s'éleva, résonnant en ces lieux.

    ▬ Bienvenue, Kohei. Et, bienvenue à toi, jeune humain.
    ▬ Euh... ouais. Cimer.

Un coup de coude dans les côtes dont son maître le gratifia, et Sei compris qu'il fallait être un peu plus pragmatique avec la gentille peluche. Tous se turent, et seul les chants de la jungle alentour les préservaient d'un silence gênant. Tout ça, c'était bien gentil, mais Sei n'avait pas fait tout ce chemin pour se regarder dans le blanc des yeux avec une grosse boule de poils. En parlant du blanc des yeux, tout portait à croire que le patriarche était aveugle. Kohei restait de marbre, fixant droit devant lui, légèrement courbé, comme un vrai 'tit vieux. Mais pour le Jisetsu, c'était insupportable.

    ▬ Euh... j'ai dit un truc qui fallait pas ?
    ▬ Pourquoi donc ?
    ▬ J'sais pas, vous dites plus rien.
    ▬ Et alors ?
    ▬ Ben p'tet' que si vous dites plus rien, c'est parce que j'ai sorti une connerie, non ?
    ▬ J'avais oublié à quel point les humains n'apprécient guère le silence. Pourtant, le silence est parfois plus significatif que les mots.
    ▬ Ben... c'est à dire... le silence, ça veut tout dire et rien dire.
    ▬ Hum... intéressant.

A nouveau, plus rien. Ça devenait chiant là, hein ?

    ▬ Euh, sans vouloir insister...
    ▬ Tait-toi donc triple buse ! Tu veux m'attirer des ennuis ou quoi ?!
    ▬ Laisses, Kohei. Si tu as quelque chose à dire, parle, humain. Sinon, ne dit rien.
    ▬ Ben j'suis venu pour... pour quoi d'ailleurs ?
    ▬ Hmmm... ainsi, tu es venu ici sans réelle motivation. Alors, peut-être ai-je eut tort d'accepter ta visite.
    ▬ Eh oh attendez ! Je suis venu... euh... devenir votre ami !

Ces mots s'abattirent sur le temple comme la foudre. Un léger rictus se dessina sur le visage de l'ermite des pandas, car il savait ô combien son élève venait, sans même y faire attention, de faire un grand pas vers le peuple des ours-chats. Sei lui, ne compris pas vraiment ce mutisme, paniqué à l'idée d'en avoir sorti une grosse. Peut-être que "ami" voulait dire "empaffé" en panda. Et peut-être que le boss était très susceptibles. Si ces deux conditions étaient réunies, le Jisetsu allait probablement finir empalé sur un bambou, cuit à petit feu puis servi en pâté pour ours-chat. Mais lorsqu'il remarqua le sourire de son sempaï, il se surpris à penser que finalement, il n'était peut-être pas en si mauvaise posture que cela. Kohei fixait le big boss, le big boss fixait Sei, Sei fixait Kohei - avec l'air bête.

    ▬ Rares sont ceux de ton espèce à nous avoir trouvé. Plus rares encore sont ceux à avoir signé un pacte avec nous. En fait, l'unique humain à l'avoir jamais fait, c'est celui qui se tient à tes côtés. Sais-tu pourquoi ?
    ▬ Parce qu'il est malin et vicieux, et qu'il a réussi à vous manipuler ?
    ▬ Non. Parce que contrairement à tout ceux de votre race, il a, comme toi aujourd'hui, choisi "d'être notre ami", plutôt que de simplement "vouloir faire appel à nous en combat". Il est, tout comme toi, l'un des seuls à nous considérer comme ses égaux.
    ▬ Donc c'est cool ?
    ▬ Donc, tu va pouvoir nous prouver ta valeur, et par la même occasion, ta loyauté. Si tu parviens à faire tes preuves, alors nous saurons, en retour, te partager nos connaissances, et notre force.
    ▬ Et je dois faire quoi ?

Le patriarche se caressa machinalement la barbichette, agitant le chapelet dans son autre main.

    ▬ Il existe, au Mont KumaNeko, un être exilé. Parmi nous, certains l’appellent "le prince félin". Né d'une mère panda, et d'un père tigre...
    ▬ Un peu comme vous en fait ?
    en se tournant vers Kohei.
    ▬ La ferme !
    ▬ Hm. Né d'une mère panda, et d'un pète tigre, il est la chimère née de deux peuples. Mais son sang mêlé n'a en rien atténué l'impétuosité des félins dont il a hérité. Fier et arrogant, il s'est lui-même banni des nôtres, et désormais, fait régner la terreur sur les miens. Trouves-le.
    ▬ J'dois l'buter ?
    ▬ Trouves-le. Et alors tu saura ce qu'il t'advient de faire.


...

Il était bizarre ce gros ours-chat. Il parlait comme s'il avait la science infuse, l'air serein, presque fatigué de devoir communiqué avec des êtres simples d'esprits, comparé au sien immensément plus développé. Mais son petit manège ne trompait personne, et surtout pas Sei : tout ça, c'était que du bluff. Le Jisetsu soupçonnait d'ailleurs le big boss d'avoir enseigné ses techniques de sournoiserie et de manipulation au vieux Kohei. Et celui-ci avait sans doute, en échange, fait part de ses nombreux stratagèmes pervers, visant à dénuder la fille - ou dans le cas du big boss, la panda - la plus proche, et ce de façon la plus anodine possible. Ouais, l'air de rien, ce buddha-boule-de-poils se rinçait l’œil dès qu'il en avait l'occasion. Et peut-être que si ça continuait ainsi, le chûnin serait le prochain à bénéficier de cet "héritage". A ce moment là, peut-être reverrait-il son jugement négatif sur de telles pratiques. C'est vrai, tant qu'on a pas essayé...

Toujours est-il que le kirijin se retrouvait maintenant sur les traces d'un ours-tigre. Drôle de bestiole. Dans son esprit fantasque, Sei visualisait déjà une sorte de croisement entre Baloo et Bagheera. Ou encore entre Teddiursa et Raikou. Mais c'est inlassablement l'image d'un félin copulant avec une panda qui harcelait ses pensées, vision qu'il tentait tant bien que mal de chasser en secouant la tête. A bien y repenser, cette version poilue du Grand Chef des Nameks s'était sans doute bien foutue de sa gueule. Un tigre-panda ? Est-ce ça existait vraiment ? Est-ce c'était seulement possible biologiquement ? Si, comme Sei le pensait, les ours-chats étaient bien des Nameks poilus, alors ils pondaient des œufs. Ors, un tigre, ça ne pondait pas d’œuf. Y avait erreur de casting. Mais alors que le Jisetsu s'apprêtait à quitter cette jungle de bambou humide pour s'en aller dire deux mots au big boss, des sanglots enfantins attirèrent son attention.

Là, parmi les buissons pleins de moustiques et les sables mouvants, un petit ours-chat en position fœtale - se tenaient-ils comme ça dans leurs œufs ? - tremblait, en pleurant. D'un pas léger, mais l'air inquiet pour lui, l'Homme s'approcha docilement de cette peluche vivante, qui fut prise de peur en le remarquant. Après tout, si, enfant, Sei avait vu débarquer un panda au milieu du Pays de l'Eau pendant qu'il chialait, il aurait sans doute eut la même réaction. Le chûnin fit signe au petit de se calmer, tout en se mettant à genoux pour être à sa hauteur. Sans savoir sur quoi il se basait, le kirijin lui donnait quatre ou cinq ans, pas plus. Il paraissait réellement terrifié, mais pas par la présence d'un humain. Le shinobi, dégageant une aura de confiance, était méconnaissable dans un tel rôle.

    ▬ Alors mon grand, que t'arrive-t-il ? avec un sourire amical.
    ▬ J... je... c'est le... le terrible prince... félin. Je me suis un peu trop éloigné du village... et... il m'a... attaqué ! tenta-t-il d'expliquer en sanglotant.
    ▬ Bien, ne t'en fais pas, je vais te raccompagner jusqu'à ton villa...

Mais avant que le chûnin n'ai terminé de rassurer le petit, qu'il sentit une présence belliqueuse les approcher. A la seconde près, Sei agrippa le gamin et roula sur le côté, évitant ainsi la charge d'un panda pas comme les autres. Il paraissait noble et majestueux, et en même temps fougueux et impétueux. Il se tenait sur ses quatrs pattes, et se parait de nattes accentuant son côté noble, mais aussi de d'anneaux à ses oreilles, le marginalisant. Il était élancé tel un félin, mais épais comme un panda. Sans doute avait-il l'agilité et la rapidité de l'un, et la force de l'autre. Son regard était hautain, et surtout plein de haine.

[Kuchiyose] Il plie mais jamais ne rompt ! 120208080139458098


    ▬ Que fait-tu sur nos terres, humain. lança-t-il dédaigneux.
    ▬ Je cherche le Prince Félin...
    ▬ Hm... eh bien, tu l'as trouvé.

Un léger silence s'installa, et Sei plissa les yeux, regardant le petit animal dans ses bras.

    ▬ Ah bon, c'est toi le Prince Félin ? T'aurais put m'le dire petit !
    ▬ C'est de moi dont je parlais, abruti !
    ▬ Oh... c'est toi l'ours-tigre ?
    ▬ Qu'est-ce que tu me veut ?
    ▬ Eh bien... euh... à vrai dire j'en sais rien. La vache, ça fait deux fois que je m'retrouve dans cette situation...
    ▬ Puisque tu n'as rien à faire ici, je vais prendre ta vie avec celle du bambin.

D'un pas, il fendit l'air, se propulsant à une vitesse ahurissante sur le kirijin et son protégé. Mais à la grande surprise du Prince Félin, il ne brassa que du vent lorsqu'il abattit sa lourde patte sur ses proies. Du coin de l’œil, il constata l'impensable : ils l'avaient esquivé. Comment était-ce possible ? Avait-ce un lien avec les yeux du garçon, qui étaient passé du noir insondable à l'or précieux ? Jamais aucune de ses victimes n'avait put se jouer de sa vitesse. Comment un simple humain pouvait-il avoir la faculté de l'ignorer ? Le prince de sang mêlé retomba au sol avec grâce, malgré son poids, et il se tourna à nouveau vers ceux qui l'avaient offensé, lâchant un petit grognement. Désormais, le petit panda se tenait sur le dos de l'homme, s'accrochant à son cou. Malgré son niais, il subsistait dans se regard quelque chose qui forçait le respect.

C'est sans y prêter plus attention que la bête bondi, puis s'enfonça dans le sol comme on le ferait en plongeant dans l'eau. La terre gronda, tandis que l'ours-tigre progressait par voie souterraine. Enfin, le panda métis surgi du sol, refermant sa mâchoire sur le couple qu'il visait. Quelle ne fut pas sa surprise de sentir la chair devenir bois, et le sang devenir écorce. Aussitôt eut-il compris la supercherie qu'il broya avec toute ses force le tronc d'arbre qui ne put revisiter à la force de ce titan. Ainsi, cet être humain était ce que l'on appelle un "shinobi". Sa mort n'en serait que plus source de gloire pour le félin, qui s'étonna de découvrir le petit panda abandonné, seul, et terrifié. C'est avec un rictus que le Prince Félin avança d'une démarche noble jusqu'à lui, l'écrasant de son charisme.

    ▬ Alors, l'humain t'as laissé tombé ?
    ▬ Laissé tomber qui ?

Le mioche disparu alors dans un nuage de fumée. C'était un subterfuge de ninja, et le temps que le tigre l'ai compris, un lame de foudre le menaçait, le laissant à la merci du Jisetsu. Ce dernier n'avait qu'un petit mouvement à faire, et c'en était fini de cet ours-chat faisant régner la terreur chez les siens. Les deux regards se croisèrent, avec une intensité incroyable. La tension à l'idée de prendre une vie était palpable chez Sei, et pourtant, la fierté du Prince n'était en rien changée.

    ▬ Pourquoi fais-tu ça ? Ce n'est qu'un gamin...

Il ne répondit pas, et Sei approcha un peu plus son arme de foudre, pour le contraindre à se confier.

    ▬ J'étais enfant moi aussi, quand le clan m'a pris en grippe.
    ▬ L... le... le clan t'as pris en...?
    ▬ Tu ne pourrais comprendre, humain. Sais-tu ce que c'est, de vivre au sein d'une tribu pleine de fierté, et d'être...
    ▬ ... différent.

Le Prince Félin paru abasourdi. L'un et l'autre purent lire dans leurs yeux, et comprendre qu'il n'étaient pas si différents. Sans aucun raison, Sei compris qu'il n'avait rien à craindre de cet ours-tigre, car s'il l'avait craint, c'est qu'il se serait craint lui-même. Voilà pourquoi le big boss l'avait défié ainsi, et ne lui avait pas demandé la mort du Prince. L'emprise du Jisetsu ne fut plus, et son sabre se dissipa. Le silence plana sur la jungle, sans que les ennemis ne se quittent du regard. Toujours dans un mutisme presque religieux, le kirijin tourna les talons, sans craindre de traîtrise. Il rejoignit le petit, qu'il pris à nouveau dans ses bras, et sans se retourner, tendit la main à celui qui, à travers sa haine, ne demandait qu'une patte amicale.

    ▬ Comment t'appelles-tu, Prince Félin ?
    ▬ Siryuu.
    ▬ Siryuu...
    ▬ Et toi, humain ?
    ▬ Sei. Sei Jisetsu...
    ▬ Sei...

Puis, d'un regard par dessus son épaule, le chûnin constata que l’indomptable bête s'était déjà éclipsé. Pourtant, le Jisetsu ressentait comme une connexion entre eux. Il s'enfonça alors dans la jungle à nouveau, en direction du village où toute une famille attendait sans doute le retard de sa petite boule de poil. Pourtant, ses pensées n'allait pas à cette peluche qui se tenaient dans ses bras. Non. Quelque chose lui laissait croire qu'entre Siryuu et Sei, quelque chose allait naître. L'amitié de deux parias.

La foi des réprouvés.
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Message(#) Sujet: Re: [Kuchiyose] Il plie mais jamais ne rompt ! [Kuchiyose] Il plie mais jamais ne rompt ! EmptyMer 8 Fév 2012 - 22:04

Finalement, le big boss n'avait pas menti. Et même si Sei n'était pas certains d'avoir fait exactement ce que le patriarche des Pandas attendait de lui, il était confiant. Tant pis si les ours-chats ne le jugeaient pas dignes de signer un pacte avec eux. Il se débrouillerait tout seul. Kohei et ce séjour au Mont KumaNeko l'avaient conforté dans son idée : il était un shinobi, un peu différents de la plupart, mais un shinobi quand même. Pas une brute avide de sang, ni un sage parcourant le monde en quête de paix. Mains sur la nuque, fumant sa cigarette et regardant le ciel étoilé, il marchait aux cotés de son sempaï, pour aller à nouveau à la rencontre du propriétaire des lieux. Le Buddha-boule-poil allait lui dire le fin mot de l'histoire.

Si l'Ermite demeurait silencieux, son élève, autrefois garnement impétueux, ne put s'empêcher de le regarder du coin de l’œil. Ses lèvres le démangeaient comme s'il venait d'y faire tomber la cendre de sa garot. C'était peut-être la dernière fois qu'il voyait ce vieux fou, si jamais le patron acceptait de le supporter et qu'il reste ici à couler des jours heureux. Et il restait un sujet que maître et élève n'avaient pas encore évoqué, et dont ils devaient faire le deuil. L'air de rien, Sei détacha son regard de son senseï, puis pris la parole de sa voix traînante, admirant à nouveau la lune qui ici, étaient toujours pleine, et bien plus belle.

    ▬ Kohei-sempaï...
    ▬ Hm..?
    ▬ Je... j'me suis jamais excusé pour... la veille de vot' départ.
    ▬ ...
    ▬ Le soir où l'on a... enfin... la cérémonie... pour... Sheena.

Ça y est, il l'avait dit. "Sheena". Six ans qu'il n'avait plus prononcé ce nom de vive voix. Lui qui pensait que ce serait douloureux, cela s'avéra apaisant. Comme si tout ce temps, l'esprit de son amie l'avait hanté, jusqu'à être exorcisé par une simple considération. une prière eut suffit, et le Jisetsu aurait put s'arrêter là, en voyant son vieux comparse se contenter de regarder toujours droit devant lui en avançant. Mais Kohei, s'il se montrait souvent comme un vieux fou, avait tout d'un sage. Et pour lui, il était évident qu'il fallait tirer les vers du nez de son padawan, sans quoi, jamais celui-ci n'enterrerait cette terrible nuit. Il fallait extraire le poison de la plaie, maintenant, six ans plus tard.

    ▬ Oui, je me souviens...
    ▬ Je vous ai traité de lâche et de menteur. J'aurais aussi put choisir des mots comme pervers, cinglé, sénile, malsain, incarnation du mal...
    ▬ Hm hm... on a compris je crois.
    coupa le vieillard pour ne pas éteindre le souffle solennel de cet instant.
    ▬ Mais vous aviez raison. Vous avez toujours... eut raison.

Kohei se mit alors à sourire comme jamais il n'avait souri : avec sincérité.

    ▬ Je sais.

Sans un mot de plus, le binôme passa alors la porte qui le séparait du patriarche des pandas. Comme on pouvait s'y attendre, il les attendait, et aucune surprise ne l'assailli quand les deux humains entrèrent chez lui. Personne n'osa prononcer un mot : Sei car il était intimidé, Kohei car il ne savait que dire, et le boss pour Dieu seul sait quelle raison. Mais d'un geste lourd, l’énorme ours-chat invoqua un rouleau de parchemin à sa mesure, c'est à dire titanesque pour les hommes, dans un nuage de fumée qui évoqua d'emblée le ninjutsu au jeune Jisetsu. Pendant quelques instants, le patriarche demeura ainsi, à dérouler petit à petit le parchemin, en le parcourant de sa patte grasse. Puis, il leva ses yeux vers Sei.

    ▬ Jeune humain. Tu t'es montré... digne, de notre amitié. Et j'espère qu'a notre tour, nous saurons honorer le pacte qui va nous lier, si pour signature, tu acceptes de donner ton sang.
    ▬ Euh... ça dépend dans quelles proportions, hein. Tout mon sang ? Vous voulez pas un de mes reins plutôt ? Ça se remplace facilement ça d'nos jours vous savez...

Mais sans prévenir, Kohei attrapa son élève par le poignet, et le tira jusqu'au parchemin. Là, il entailla son pouce à l'aide d'un kunai - Sei pleura comme une chochotte - et laissa son apprenti conclure l'alliance entre lui-même et le clan des pandas, d'un geste qui rependit son sang sur le papier jauni. Aussitôt, le boss referma ledit parchemin, qui disparu comme il était arrivé. Ensuite, il se pencha légèrement en avant, ce à quoi le Jisetsu se fit réflexion que d'encore plus prêt, il était encore plus impressionnant.

    ▬ Et maintenant, il ne me reste qu'une chose à faire, Sei. Te demander d'honorer, à daté d'aujourd'hui, et jusqu'à la fin de ta vie, au quotidien, le serment suivant : "Tel le bambou, il plies, mais jamais ne rompt."
    ▬ J'ai pas compris...
    ▬ C'est la preuve qu'il te reste encore un long chemin à parcourir avant de prétendre à la sagesse. Va maintenant, et en ton monde, médites chaque jours ce serment, aussi sciemment que tu pourras le comprendre.

Sei aurait voulu lui répondre "J'ai pas compris non plus..." mais quelque chose lui laissa penser que mieux valait en rester là. Il tourna alors les talons, suivi par Kohei, qui allait le raccompagner jusqu'aux portes de ce Royaume, qui l'attendrait encore. Mais avant de passer définitivement la porte, une question subsistait.

    ▬ Dite big boss... J'en ai une, de destinée ?
    ▬ Hm... voilé est ton chemin. Tu es de ceux à qui il appartiens de choisir quel destin leur conviens le mieux. Et ça, tu ne pourras le faire, que lorsque la sagesse de seras acquise.

Un signe de tête en guise de remerciement, et il passa définitivement la porte, précédant son senseï. Et à mesure qu'ils traversaient le temple, qu'ils quittaient d'un pas peu pressé, les murmures de Sei, résonnèrent dans tout le Mont KumaNeko.

    ▬ Sempaï... pourquoi il a parlé comme Yoda quand il a dit "Voilé est ton chemin", le big boss...

Des paroles mémorables...
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