L'une des nombreuses îles du Pays de l'Eau a en son sein un volcan actif qui s'éveille de temps à autre. Deux village se sont installés sur cette île et l'un d'eux est gravement en danger à cause d'une éruption éminente. Ils ont leurs propres moyens de protections mais votre rôle consiste à les aider à se mettre en place. Bonne chance.

L'île Kirayoma. Petite île de l'archipel de Mizu no Kuni qui abritait en son sein un des volcans les plus actifs qui soit. Celui-ci allait certainement entrer en irruption sous peu si bien que je devais aider un village à s'organiser afin qu'il n'y ait aucun blessé ou mort à pleurer après l'incident. La mission n'était en soi pas spécialement intéressante cependant le fait que l'un des plus grands volcans soit présent et entre en irruption donna de l'intérêt à cette mission. En tant que maître de la lave, j'étais passionné par tout ce qui touchait de près ou de loin au volcan. De ce fait, il était hors de question pour moi de louper cet événement. En outre, cette mission allait me permettre d'avoir avoir une place de choix pour observer les coulées de lave.

Je ne comptais rien rater. Les dégagées, la formations des basaltes en pillow lavas au contact de l'eau, l'hydrotermalisme. Tout allait être passé au crible par mes yeux experts. Après tout, c'est bien connu, c'est en observant la nature qu'on est capable de la reproduire mais peu importe ! Pour l'heure, je me devais de rejoindre l'île et plus particulièrement le village qui requérait mon aide. C'est donc dans l'optique d'accomplir mon devoir que je me dirigeai vers les longs tunnels de Kiri. Une fois arrivé, je pris le premier navire en partance pour l'île au volcan. Une heure avait suffit au bateau pour atteindre Kirayoma. Le cœur léger, je posai un pied à terre. De ma position, je pus voir le volcan. Celui-ci se trouvait parfaitement au centre de l'île. Plus loin, plusieurs champs étaient présent et non loin de ceux-ci, un village s'était installé. Si les informations que j'avais reçu étaient bonnes, c'était ce village que je devais protéger. Pourtant il ne semblait pas vraiment avoir besoin d'une quelconque aide. Leur organisation semblait à toutes épreuves. Ils avaient quelques barrages, des tranchées qui protégeai les champs de la lave. Quelques entrepôts où se trouvaient suffisamment de vivres pour subsister même dans le cas où le village était coupé du monde par la lave.

Flegmatique, je m'avançai afin de pénétrer dans l'enceinte du village. Une fois arrivé, je me dirigeai vers ce qui semblait être le centre décisionnel de la région. Là-bas, j'obtins sans trop de soucis une audience avec le grand manitou du village. L'homme était d'age mûr – comme quoi, ce n'était pas un manitou pour rien – Ses traits témoignaient de son expérience. Autant dire que des irruptions volcaniques, il avait dû en voir ! Je souriais au vieil homme puis entamai la discussion de la manière la plus amicale possible.

« Bonjour à vous. Je me présente, Kitase Shinichi. Épéiste de Kiri. J'ai été envoyé afin de vous aider à organiser la protection du village en prévision de l'irruption volcanique. Je suppose que vous avez déjà tout préparer puisque vous êtes plus ou moins habitué cependant j'aimerai jeter un œil à vos protections et superviser les opérations. »

« Et bien soit ! Le volcan entre en irruption une fois tout les deux à trois ans ! Ce n'est pas comme si nous n'étions pas habitués. Faites tout les tests que vous voulez ! De toute façon à chaque fois que le volcan se réveille c'est la même rengaine. Kiri nous envois un ou deux incompétents pour faire comme s'il se préoccupait de nous mais à aucun moment nous n'avions eu besoin d'eux. Vous êtes envoyé pour faire en sorte que tout aille bien ? Qu'il en soit ainsi. Faite votre test, assurez-vous que tout est en ordre et allez vous-en je vous prie. Mon peuple et moi-même n'apprécions pas réellement la venue d'étrangers. D'autant plus si ceux-ci sont des shinobis. »

Et bien au moins, il était clair le vieux. Il ne voulait pas de moi. Cela n'arrangeait pas mes affaires puisque, protection ou non, je comptais rester afin d'assister au réveil du gigantesque volcan qui vivait au centre même de l'île. Enfin bon ! Peu importe ! Il ne voulait pas de moi ? Et bien soit, dans tout les cas, je partirai une fois le spectacle terminé. Après tout, ce n'est pas tout les jours qu'on à la chance d'assister à un tel évènement. En outre, ce volcan n'entre en activité que tout les deux à trois ans m'avait-il dit. C'était une aubaine pour moi d'être sur place en ce moment précis et, croyez-moi, je ne comptais pas attendre deux ans pour pouvoir assister à une nouvelle irruption volcanique. C'est donc d'un ton qui se voulait aimable que je répondis au vieillard.

« Je comprends que vous n'aimiez pas la visite mais je compte juste faire mon travail. Et, vous pouvez compter sur moi, je le ferai jusqu'au bout. Je ne partirai donc d'ici que quand les vomissements de lave du volcan auront cessés. En attendant, je m'en vais voir vos protections. Surtout faites comme si je n'étais pas là, je ne souhaite en aucun cas vous déranger vous ou votre population. Encore une fois, je ne suis là que pour m'assurer que vous ne courriez aucun dangers. »

Mon discours se voulait rassurant. Et visiblement, cela avait plus ou moins fonctionné. Bien évidemment le vieux ronchon bougonnait un peu dans sa barbe néanmoins il semblait s'être fait à l'idée que je resterai jusqu'au bout de l'irruption. Chose qui, étrangement, semblait le gêner. Il répondit alors par un simple « faites comme bon vous semble » et me montra le chemin à suivre afin d'arriver à la base militaire du village. C'était eux qui, semble-t-il, se chargeaient de défendre la bourgade contre tout type de dangers, qu'il soit aussi bien militaire ou bien dû à des causes naturelles. Suivant donc l'itinéraire fourni par le chef du village, je me dirigeai vers ledit lieu afin de procéder à une inspection. Mon travail allait vraiment pouvoir commencer maintenant !

Après quelques heures d'inspection, il n'y avait qu'un constat à faire. Le vieux n'avait pas menti. Son peuple n'avait nul besoin d'aide. Il était parfaitement organisé. Des barrières, des tranchées. Des méthodes efficaces d'évacuation. Bref, ma présence ici était une belle blague. Comment pouvais-je les aider ? Ils avaient déjà tout fait. Tout était prêt. De ma vie, je n'avais jamais vu une mission de rang B aussi simple. Une mission où les habitants font le travail pour vous. Une grande première pour moi mais au fond je n'allais pas m'en plaindre. En effet, grâce à eux, je pouvais me reposer jusqu'à ce que le volcan entre en éruption. A partir de là, peut-être aurai-je une quelconque utilité en attendant, inutile de me fatiguer pour rien, autant me diriger vers l'auberge et attendre tranquillement, pensai-je.

Je passai alors tout mon après midi dans une chambre d'un charmant petit établissement, attendant tout simplement que les lendemains jouent leur rôle. L'irruption était prévue pour bientôt. Espérons que le volcan ne prenne pas trop son temps. Car oui, cela ne me plaisait pas trop de rester ici à ne rien faire. Je me sentais, comme qui dirait, totalement inutile. Afin de tromper l'ennuie, j'allai passer ma soirée dans le centre ville. Mauvaise idée. En effet, le grand manitou n'avait pas mentit. Ici, les gens étaient très réservés, limite méfiants. Je n'appréciais vraiment pas l'atmosphère qui régnait ici. Pff... Vivement, mais alors vivement, que je me casse d'ici soupirai-je. C'est sur cette pensée, ma foi peu commune, qu'une gigantesque détonation se fit entendre au loin. Le volcan faisait enfin parler de lui et ça sentait vraiment pas bon... Et ça, il n'y avait pas besoin d'être volcanologue pour le deviner. A peine avions nous le temps souffler que la première vague de lave jaillit du volcan. Celui-ci semblait avoir accumulé bien trop de chaleur. Si bien qu'il ne cessait de vomir des litres et des litres du fameux liquide rouge. A ce rythme là, même si le village semblait plutôt bien organisé, nous n'avions aucune chance de survis. Je me devais d'agir avant que toute la zone soit ensevelit sous la lave.

Pour ce faire, je me dépêchais de rejoindre le lieu où allait s'organiser la défense. Et ce que je vis là-bas ne plaisait guère. Les tranchées se remplissaient à une vitesse effrayante. Les barrières cédèrent une par une. Tout allait être ravagé. Bientôt, tout les fleuves de laves se rejoignaient afin de ne former qu'une seule entité. L'important pour l'heure était de faire évacuer le plus de personnes possible. C'est donc dans l'optique de protéger le maximum de personne que, après avoir croquer mon doigt, je composai une multitude de mudras puis claquai mes deux mains au sol. Mikkai apparût alors et je ne perdis pas une seule seconde.

« Évacues les deux villages grand chef ! Il n'y a pas une seconde à perdre cette partie de l'île est exposé à de trop gros risques. En attendant, je vais retenir la lave le plus longtemps possible. Amène le plus de personne sur l'île voisine.
– ...Très bien Shinichi. »

La salamandre ne se fit alors pas prier. Elle accomplit vite ce pour quoi je venais de l'invoquer. Je pouvais compter sur Mikkai. Malgré son tempérament, il m'était clairement dévoué. La preuve, voyant l'urgence de la situation, il n'avait même pas chercher à discuter mes ordres – chose que d'habitude il s'amusait à faire –. Bref, le grand chef allait faire son travail. A moi de faire le mien. Alors que la lave me faisait face, je levai tranquillement la main au ciel puis claquai des doigts afin d'invoquer une pluie fine d'eau. Pas de quoi ralentir la lave à un point considérable me direz-vous mais c'était toujours ça de gagner. Si je pouvais faire en sorte que la lave durcisse au contact de l'eau, la mission était réussie. Quand on y pense, cette mission me faisait penser à la fois où Kiru, Nai et moi avions affronté les flammes ensemble. Cependant cette fois-ci, ce n'était plus un brasier que j'affrontai mais un torrent de lave. En outre, j'étais seul pour gérer la situation contrairement à la dernière fois mais soit ! Ce n'était pas le moment de pleurer sur mon sort. J'allais la stopper cette foutue lave.

Portant ma main au niveau de mon dos, je dégainai mon sabre. L'Eiba Eki Kara se liquéfia. Je concentrai donc énormément d'énergie dans mon arme. La technique qui allait suivre n'était pas spécialement très puissante néanmoins elle était terriblement efficace dans la situation dans laquelle je me trouvai. En effet, d'un coup, d'un seul, mon sabre relâcha une titanesque quantité d'eau. Je venais d'utiliser le Bakushoushoua. Technique que j'avais apprise lors de mon voyage à Kumo avec l'ami Shin. Trente mètres cube d'eau. Un gigantesque lac en somme. Mais cela n'allait pas suffire ! J'en étais persuadé. Il était coriace ce volcan. Ses vomissements incessants allaient me donner du fil à retordre cependant, coriace et orgueilleux, je l'étais au moins tout autant que lui. Tout comme je l'avais fait face au feu, j'allai combattre jusqu'à épuisement. Qu'importe la dose de chakra qu'il fallait mettre dans cette opération. Je comptai bien épargner l'île de la destruction. Ainsi, concentré à mon paroxysme, je continuai de me battre. L'Eiba Eki Kara au contact de mon chakra ne cessa de produire de l'eau. Trente, soixante, quatre-vingt dix mètres cubes d'eau et rien y faisait. La lave se solidifia un court instant puis perça la couche d'eau créant ainsi des basaltes en pillow lava (merci le cours de SVT). Leur progression était certes ralentit mais j'étais loin de l'avoir stoppée.

« Il s'arrête quand ce volcan bon sang !?»

La réponse à la question était simple ; Jamais. Contrairement au feu la lave tenait bon. Moi en revanche, je fatiguai. Une technique telle que le Bakoushishoua nécessitait une quantité colossale de chakra. Le volcan en revanche semblait cracher sa fichue lave avec une aisance déconcertante. Cela faisait bien une heure maintenant que les deux camps se renvoyaient la balle. Moi, créant autant d'eau que possible et le volcan, crachant sa lave. Malheureusement, il fallait l'avouer, à ce petit jeu-là, c'était la nature qui allait gagner, pas moi. Néanmoins, orgueilleux et idiot comme je l'étais, je continuais espérant que le volcan de l'île Kirayoma s'arrête. Chose qu'il ne fit pas. Soudainement, après des heures de combat, Mikkai revint. Il avait terminé d'évacuer ? Tant mieux. Maintenant, je pouvais concentrer exclusivement sur ces coulées de lave. Du moins c'était ce que je pensai.

« Shinichi. On rentre. L'île est perdue, elle va être engloutit par la lave. J'ai évacué la population des deux villages, nous ne pouvons rien faire de plus.
– Surement pas. Va-t-en si tu veux, moi je res... »

Suite à cela, le noir complet. Je m'étais évanouis. Enfin, façon de parler. A mon réveil, je me trouvai sur le dos de Mikkai. Celui-ci me ramenait à Kiri par ses propres moyens. Je n'étais pas dupe, j'avais bien compris ce qui c'était passé. Mikkai m'avait assommé afin que je ne comète plus d'idioties. Et bien que cela me faisait vomir de l'avouer, il avait bien effet. En effet, nous avions beau être à des kilomètres de Kirayoma, nous pûmes encore voir au loin le volcan cracher. Quant-à l'île, elle était totalement recouverte de lave. Toutes les maisons et autres immeubles avaient cédés si bien que l'on ne voyait plus, au loin, qu'un simple plateau rouge flamboyant.

« Si je n'avais pas été là qu'aurais-tu fais hein ? ... Ton orgueil te perdra gamin, ton orgueil te perdra »

Sur ce point, il n'avait pas tort. S'il n'était pas intervenus, je ne serai plus de ce monde en ce moment même. J'avais beau être fort, j'avais beau être épéiste. Je ne pouvais rien contre une nature déchaînée, le volcan de ce soir me l'avait bien prouvé. Affalé sur le dos de la bête, je laissai échappait un soupir ainsi qu'un simple "merci".