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Éclairé par la flamme d'une bougie de cire posée à même le sol, avec de chaque côté des murs en papier, Noa médite. Pas un bruit, pas un mouvement, il est là les jambes en tailleur, les mains sur les genoux faisant le vide dans ses pensées. A ses yeux la méditation est un exercice rigoureux, la première étape d'un long rituel enseigné dans sa jeunesse.

D'abord, créer un environnement le forçant à user, un à un chacun de ses sens. Il ressent sa chaleur ainsi mince soit-elle, il entend son crépitement rythmé, il hume son parfum, sent son goût fumé et il voit danser les flammes dans une concentration totale. Cette concentration de signe sensorielle l'aide à faire le vide dans sa tête. Pas un bruit, pas un mouvement, toujours dans la même position.

Les minutes passent et rien ne se passent.

- C'est bon. Murmure t-il.

La tête vide, la seconde étape peut commencer. Sans bouger il malaxe son chakra, le faisant voyager lentement dans chaque partie de son corps. Toujours le même schéma. Noa le canalise au niveau de son cœur, et l'envoie suivre sa route : épaule, bras, avant-bras, main gauche, sans être l'expulser il le remonte et le glisse à droite parcourant le chemin. Vient ensuite un tour dans les jambes, il divise cette puissance en deux, la moitié dans chaque. Son chakra remontera ensuite jusqu'à sa tête, aiguisant un peu plus chacun de ses sens. Les poussant au maximum de leurs capacités l'espace de quelques secondes. Finalement, il relâche tous, le flux se divise, s'éparpille dans l'ensemble de son corps. Les minutes passent, pas de bruit, pas de mouvement, juste un homme qui médite.

Sans se brusquer il rompt son immobilité. A la force de ses jambes il se relève doucement, étire son cou en premier puis chaque muscles de son corps de haut en bas. Ses gestes sont lents, mesurés et ordonnés.

- Troisième étape. Dit-il

Avançant droit devant, il fait glisser le mur de papier et arrive face à une petite cour. A sa gauche un arbre sur lequel est suspendu un punching bag, à droite une petite source d'eau et face à lui une cible de tir en paille, des shurikens encore plantés. A l'horizon les montagnes enveloppées par les nuages d'où sortent les premiers rayons de soleil de la journée. Il entend sans y prêter attention son village se réveiller.

Noa chausse ses vieilles geta usées indispensables pour ce qu'il attend. Son père lui a enseigné cette méthode de méditation pour préparer l'esprit à de rude séance d'entraînement, car dans son clan la demie mesure n'existe pas. L'utilisation de leur pouvoir est difficile, elle demande concentration et rigueur. Deux qualificatifs souvent absent de l'esprit des jeunes artistes. Le ninjutsu de l'argile explosif demandant autant d'imagination que de précaution. Un accident est si vide arrivé...

- Bon commençons simplement.

En guise de top de départ ses mains s'entrechoquent. Il bondit en direction du punching bag pour assainir un coup puissant avec sa jambe droite alors que la gauche lui servant d'appuis vient juste d'atterrir au sol. Le sac d'entraînement encore en mouvement se voit déjà enchaîner les coups de poing dans un rythme s'accélérant. Gauche, droite, gauche, droite. Un à un ses muscles se contractent lui donnant des appuis plus stables, des punch plus forts. Noa frappe encore et encore, alternant poings et pieds pendant plusieurs minutes avant de virevolter en arrière.

Son corps enfin réveillé, il glisse sa main gauche dans sa besace, à l'intérieur la bouche qu'il possède dans la paume attrape de l'argile. Dans le même temps son chakra se concentre dans cette boule de terre. Toujours dans le mouvement, il fait demie tour en se propulsant avec sa jambe droite et envoie en direction de la mare d'eau la création que sa bouche à créé. Un oiseau d'argile pas plus gros qu'un moineau.

Sa création s'envole à toute vitesse vers l'eau et juste avant de toucher, avec son autre main il fait le murât appris par son clan depuis des générations. L'explosion à lieu juste au-dessus de la mare créant une onde. Des vagues se soulèvent à la hauteur du cour d'eau. Satisfait, il répète ce mouvement plusieurs fois, alternant ses créations. Oiseaux et araignées d'argile explosent à tour de rôle à divers endroits de la petite cour.

- Plus vite ! S'ordonne t-il.

Noa accélère le rythme, de partout explose ses créations, augmentant petit à petit la concentration de chakra à l'intérieur et la taille. Sans devenir impressionnante le son des déflagrations est de plus en plus fort. La terre devient poussière lorsqu'elle s'approche du sol. La musique des explosions sonnent autour de lui, entraîné dans le tempo, un oiseau d'argile fonce en direction du plancher de sa salle de méditation. L'accident arrive. Par manque de contrôle il fait alors exploser sa création. La bougie se renverse alors.

Le temps s'arrête alors, mais il est trop tard.

- Merde... s'échappe de sa bouche.

L'excès d'hydrogène provoqué par le souffle de l'explosion a fait grandir la flamme de la bougie qui commence à prendre sur le parquet.

- Merde, merde... lâche t-il paniqué.

L'adrénaline monte alors en lui, et c'est par instinct qu'il attrape un seau pour le remplir d'eau. Les flammes s'intensifie. Il envoie alors l'eau sur les flammes pour les éteindre une première fois, mais ce n'est pas suffisant. Les flammes continuent de s'intensifier. Un second seau, un troisième... La lutte est longue dans l'esprit de Noa, même si elle ne dure en vérité que quelques minutes, mais il finit par éteindre ce début d'incendie. Sans prendre le temps d'enlever ses geta, il saute dans sa salle de méditation. Et là crack. Son pied traverse le plancher fragilisé.

- et re-merde... dit-il dépité.

La situation étant sous contrôle, l'adrénaline en lui diminue. Il se sent ridicule, un pied coincé dans son plancher. Noa regarde tout autour de lui, personne. La tension redescend et il se met à rire à gorge déployé.

- Un imbécile, un vrai imbécile. Prononce t-il les yeux en larme.