Voilà seulement quelques minutes que le Shinobi aux Éléphants avait laissé Satochi pénétrer au sein de l'enceinte de Suna.
La chaleur ici était éreintante, le brun allait devoir songer à une autre tenue vestimentaire, car il lui serait impossible de tenir sous ce soleil de plomb vêtu de son long kimono, de couleur noir en plus.
Ce n'était pas vraiment l'attirail idéal. Pourtant, il n'avait pas vraiment le temps de s'y attarder pour l'instant.
En effet, le brun était ici à Suna affin de remettre un rapport important à l'Ombre de la Feuille. Plus vite, il l'aurait terminé sa besogne, plus vite, il pourrait se consacrer à se trouver des fringues dignes du soleil de Kaze.

Luttant ainsi contre la soif, il arpenta pendant plusieurs minutes les rues de Suna. Mais la réalité était telle qu'il ne savait absolument pas où est-ce qu'il allait. Les rues étaient commerçantes et il n'était pas évident croire que quelqu'un pourrait lui indiquer le chemin vers la délégation de Konoha.
Le moyen le plus simple aurait été d'utiliser ses pouvoirs, mais pour être tout à faire honnête. La mission plus le voyage jusqu'à Suna avait pas mal puisé dans ses forces. Il préférait ainsi utiliser la manière civile.
Au moins jusqu'à ce que sa patience ne cède.

C'est alors que tout à coup, alors qu'il ne s'y attendait pas qu'il sentît un poids bondir sur son épaule accompagnée d'un :

- Oni-san !

Seulement voilà, Sato' n'avait pas de frère, et encore moins ici à Suna. Pourtant, le jeune garçon qui venait de sauter littéralement sur lui semblait convaincu que c'était bien le cas.
Comment allait-il se sortir de cette situation.

- Bonjour p'tit gars, comment tu t'appelles ?
- Tu as oublié comment je m'appelle grand-frère ? C'est moi Nagasaki... dit-il attristé.
- Nagasaki... Regardes dit-il en détachant son bandeau frontal pour le montrer au jeune garçon. Je suis un shinobi de Konoha, je suis désolé mais je ne suis pas ton frère.

Telle une bombe. La tristesse du jeune garçon éclata tandis que les larmes commencèrent à couler le long de ses joues.
Prit de compassion le brun s'accroupit pour parler au jeune sunajin.

- Tu veux que je t'accompagne chez tes parents ? Tu pourras sans doute y attendre ton grand-frère là-bas.
- Il n'y a personne chez moi... Je n'ai plus de parents, je vis avec mon grand-frère maintenant.

Il faisait de la peine à attendre, Satochi n'avait pas vraiment le temps pour ce genre d'affaire, mais il était bien forcé de réfléchir un instant pour trouver la meilleure solution pour ce jeune garçon.

- Dans ce cas où est-il ?
- En mission, Oni-san. Vous lui ressemblez beaucoup. Vous êtes certain que vous n'êtes pas mon grand-frère ?
- Je suis désolé... Mais je m'appelle Satochi. C'est comme cela que ton frère s'appelle.

Il répondit par la négative. D'un air gentil, le Rakuzan proposa alors au jeune enfant de rentrer chez lui et d'y attendre son frère. C'était hélas la seule solution qu'il pouvait lui apporter.
Après cela, il tourna les talons, et continua sa marche à la recherche de Miko.
Néanmoins, quelques secondes après avoir repris sa route, son attention fut captée par le jeune garçon qui le suivait.
Pourquoi ? Pourquoi est-ce que ça lui arrivait à lui ? Sans rire !
Mais le Jônin ne pouvait pas ignorer cet enfant. Ainsi, il l'attrapa et le hissa sur l'une de ses épaules et chercha une solution.
Ici, il ne connaissait personne, le mieux à faire était de trouver un endroit où on pourrait le renseigner un peu d'avantages.

Son regard se posa sur un bar portant le nom d'Heaven's Night... Le nom n'était pas idéal. Mais bon... Ce n'était pas encore la nuit. Le Rakuzan pourrait sans doute échapper à ce spectacle et éviter au jeune garçon des années d'interrogations. Sur le pourquoi du comment de la chose.
Résolus, il entra dans le bar. Il haussa la voix pour signaler sa présence.

- S'il vous plaît ! Bonjour, est-ce qu'il y a quelqu'un ?

Spoiler:

Elle marchait à vive allure, claudicant malgré tout dû à sa jambe blessée, vers les quartiers de son clan. Cependant, son regard fut attiré par une enseigne et plus particulièrement « son » enseigne : Heaven Night, Un bar des plus respectables, offrant des services des plus adaptés aux différents besoins et porte-monnaie.

Aujourd’hui, à ces croisements de chemin, l’avenir pouvait être impacté selon sa décision : devrait-elle courir au sein de ses quartiers pour prévenir du danger qui guette Suna – et plus particulièrement sa petite tête – ou alors devrait-elle prendre cinq minutes de son temps pour parier sur un futur indécis, et indistinct ?

Après cinq minutes de réflexion, elle opta pour le second choix. Lasse, pâle, fatiguée, elle traversa sans un regard le brun et l’enfant qui l’accompagna. Malheureusement, et à nouveau, le Destin mit des bâtons dans ses roues, sous les traits d’un enfant candide et perdu.

- Tsukiko-san ! Tsukiko-san ! disait-il en prenant soudainement la main de la blonde, l’amenant aussitôt sur cette planète Terre. Mon grand-frère et …

Elle reconnut l’enfant comme l’un des Kawaguchi, et déjà elle poussait gentiment l’enfant vers l’intérieur, écoutant à peine ce qu’il disait, acquiesçant de temps en temps pour donner l’illusion d’écouter. En parallèle, elle avait ordonné à l’adulte Konohajin de le suivre. Avait-elle vu l’uniforme ou le bandeau ? Nullement. Bien trop perdue dans ses pensées, elle ne se basait que sur cet être : il était du clan, et il disait « grand-frère » et donc il devait être un Kawaguchi.

- Bien, retournes au quartier du clan immédiatement pour t’assurer que les premiers de dispositif de Sécurité ont été mis en place. Je te conseille également de prendre ton frère avec toi, et de le mettre en lieu sûr très vite. Durant ma capture, j’ai eu vent de choses qui peuvent menacer Suna. Allez, tu peux disposer. Ah ! Transmets l’information à tout Kawaguchi rencontré. Quant à Suna, je ne sais ce que le village prévoit pour la sécurité mais restes à l’affût de chaque ordre, ou de chaque … étrangeté.

Elle fit un simple geste de la main pour lui indiquer qu’il était libre de ses mouvements.

- Où est le gér … elle se tut quand elle sentait à nouveau la main de l’enfant tirer sa manche. Quoi donc encore mon petit ? Sors donc avec ton grand frère très vite …

Elle leva enfin les yeux vers le « grand-frère » pour se rendre compte que c’était un Konohajin. Elle soupira devant la « bourde ». Donner des consignes à des Kawaguchi était aisé : c’était elle la Cheffe. Par contre … L’interaction avec des forces étrangères étaient une autre paire de manche : entre ce qui pouvait être dit, et ce qui ne pouvait être dit.

- Konohajin … hein. C’est vrai que l’examen Chunin est encore en cours, marmonnait-elle, le front plissé par l’inquiétude. Enchanté, Kawaguchi Tsukiko. Et vous êtes … ?

Et il devait surement avoir des questions. Cependant, elle espérait qu’il ira vite. Et plus important, s’il posait des questions, pouvait-elle « mêler » Konoha à l’affaire ?

- C’est notre cheffe de clan ! compléta fièrement l’enfant.

Elle soupira. Elle n’appréciait nullement d’avoir été aussi peu attentive, mais il fallait avouer qu’elle aurait voulu épargner son titre pour ne pas se « vendre » encore plus. Cependant, à bien réfléchir, il n’existait pas plus d’une seule Kawaguchi Tsukiko.

- Jonin de Suna, conclut-elle.

Autant que l’homme fasse une introduction complète en cette journée tumultueuse.

- Je voulais dire qu'il ressemblait à mon grand-frère ! Vous ne trouvez pas Tsukiko-san ?

"Misère, enfonces-moi plus gamin" pensa-t-elle. Elle finit par confier l'enfant à l'un des employés en charge de mettre de l'ordre dans ce lieu de débauche.

À peine Satochi avait-il franchi le seuil de la porte qu'une présence passe juste à côté de lui. Il s'agissait d'une jeune femme dont il n'eut le temps d'apercevoir le visage. Cependant, le jeune garçon hissait sur les épaules du konohajin commença à s'agiter pour finalement descendre d'un bond pour aller attraper la main de la personne qu'ils venaient tout juste de croiser.
"Tsukiko !" avait crié le jeune sunajin à plusieurs reprises. Tout portait à croire que tout deux se connaissaient ainsi le Rakuzan avait peut-être trouvé la personne qui allait le débarrasser de Nagasaki. Un espoir... Une chance !
Cependant, le shinobi fut invité à entrer par la jeune femme, ne voyant pas de raison de refuser, il s'engouffra un peu plus profondément dans le bar à la suite des deux sunajins.

C'est alors qu'il découvrit enfin le visage de la prénommée Tsukiko. Mais à vrai dire, il n'eut pas vraiment le temps de s'y attarder puisque cette dernière sans politesse ni rien donna à Sato' un ordre bien étrange. Avait-elle vraiment zappé le bandeau de konoha que Satochi portait autour de son bras ?
Néanmoins, avait qu'il puisse stopper la Kawaguchi cette dernière avait déjà déballer toute son histoire. Une histoire qui ne semblait pas toute drôle puisqu'elle parlait de capture, de danger planant sur Suna, de sécurité, et de mise en sûreté des plus démunis... En gros ! Cela sentait pas bon du tout ! Satochi allait sans doute se mêler à une histoire qui le dépasserait certainement, mais il ne pouvait se dispenser d'aider son prochain si ça lui était possible.

Ce ne fut que lorsque Nagasaki insista qu'elle remarqua enfin les origines du brun. Consciente de la bourde qu'elle venait de faire, elle tenta de rattraper l'affaire.
Pour l'instant, Satochi allait agir comme une personne civilisée et non pas comme un requin avide d'information et se présenter après tout, il était face d'une jeune femme autoritaire appartenant au clan Kawaguchi de Suna. Elle ne devait pas être n'importe qui.
Impression confirmée par Nagasaki qui ajouta qu'elle était la Cheffe du Clan. Une information qui assura donc Sato' que le jeune garçon ne craindrait rien ici d'une part et que le frère de ce dernier était aussi un Kawaguchi.
Tsukiko compléta sa petite introduction en informant Satochi qu'elle était Jônin.
À première vue, le shinobi et la kunoichi avaient donc beaucoup de chose en commun.

Après que Nagasaki ait une nouvelle fois ouvert la bouche pour la mettre dans l’embarras, elle le refourgua à un employé qui l'amena jouer plus loin.
Les deux adultes allaient donc pouvoir avoir leur petite discussion et pour la première fois depuis qu'il avait mis les pieds dans ce bar le Rakuzan allait enfin pouvoir ouvrir la bouche.

- Enchanté, Tsukiko, je suis Rakuzan Satochi, Chef du Clan Rakuzan et Jônin de Konoha, il ponctua sa phrase de quelques secondes avant de reprendre. Désolé, de vous déranger, Nagasaki m'a confondu avec son frère aîné un peu plus tôt dans la rue et il ne voulait plus me lâcher après cela. Une chance qu'il appartienne à votre clan.

Non pas que l'histoire du clan le regarde, mais néanmoins et par un bref pic de curiosité, il tenta d'avoir des informations sur le fameux frère du jeune Kawaguchi.

- Qu'est-il arrivé à son frère ? Cela semble faire un moment qu'il a quitté Suna pour une mission m'a-t-il dit.

Ceci étant dit, qu'elle réponde ou non n'était pas une question de vie ou de mort. Mais c'était un moyen pour Satochi de montrer qu'il s'intéressait bien qu'il soit un étranger ici à ce qui pouvait frapper les shinobis de Suna.
C'était en réalité sensé préparer le terrain pour les questions qui allaient suivre. Il allait tacher de faire vite et simple.

- Ce que vous avez dit tout à l'heure... Suna est en danger ?

Cela pouvait sembler être un peu précipité, mais une délégation venue de Konoha était ici à Suna pour participer à l'Examen Chûnin, il était ainsi légitime d'être informé si un danger se profiler à l'horizon.

- J'ai besoin de savoir dit-il d'un regard insistant. Des amis sont ici à Suna, s'ils sont en danger. Si Suna est en danger, c'est de notre devoir de s'entraider dans un but commun. Voulez-vous bien me raconter votre histoire depuis le début ?

Le reste dépendait d'elle. Mais avec un village en danger, c'était peut-être le bon moment pour forger des alliances, ou au moins annoncer la nouvelle aux invités. C'était la moindre des choses.
La question était "Allait-elle accepter de confier ces informations à un Jônin aidant un jeune sunajin passant par là". Les cartes étaient dans les mains de Tsukiko.

- C’est notre devoir de nous entre-aider mais Suna est trop imbu de sa personne dernièrement, se marmonna-t-elle, à peine audible de son interlocuteur. Son frère est effectivement en mission, mais rien de bien dangereux à priori. Il devrait revenir vivant, se contenta-t-elle de dire, le regard dur.

Quand on envoya un homme en mission, il était difficile de ne pas avoir un pincement au cœur. A force, il y avait ce besoin de se leurrer en paraissant et en étant dur avec soi-même et avec les autres. Il « devrait » revenir était comme un mot de courage à sa personne, comme un moyen de se décharger de quelques milligrames la responsabilité d’une éventuelle mort sur la conscience.

- C’est un Kawaguchi, il est fort. Quoi qu’il arrive, il apprendra à se relever, finissait-elle par dire en lançant un regard à l’enfant qui avait été attiré dans un coin afin de l’occuper le temps de prendre une décision avec ou sans l’accord de la Cheffe.

Les Kawaguchi étaient peut-être reconnus comme un clan un tantinet imbu de leur personne mais il fallait admettre une chose : leur esprit combattif était difficile à écraser. C’était les premiers au front, à défendre ce qu’ils pensaient étaient leur droit sans peur ni crainte. Evidemment, il existait des traîtres comme partout ailleurs, mais ces derniers, aussitôt découverts mourraient ou – dernièrement, pour être en phase avec Suna et ses lois – les confier à des autorités compétentes pour un jugement « juste ».

- Je propose que vous avertissiez votre Kage et que vous quittiez Suna tant qu’il est encore possible, disait-elle, la moitié du visage dissimulée par l’ombre ambiante. Vous ne connaissez nullement le terrain, et vous serez plus une épine aux pieds, disait-elle après un temps d’hésitation sur cette expression plus « Konohajin » que Sunajin. Il n’y avait pas grandes épines dans le désert pour qu’on expérimente une telle chose.

Cependant, elle vit à son regard que son explication ne suffira pas.

- Je suis Kawaguchi Tsukiko, cheffe du clan Kawaguchi, un clan noble et reconnu dans tout Kaze no Kuni si vous avez un tantinet été attentif.

Un clan qui maîtrisait le sable était un peu … nécessaire dans un désert fait de sable. Ne pas avoir entendu au moins une fois l’un des noms des six clans les plus réputés de Kaze no Kuni tiendrait du miracle.

- En somme, je doute qu’il soit aisé qu’on lève un seul petit doigt à mon égard sans qu’une centaine de Shinobis ne vous tombe dessus, exagéra-t-elle que très peu. Mais j’ai été kidnappé dans les abords de Suna, sans que quiconque le sache. Alors, que pensez-vous ?

Elle ne lui laissa pas le temps de parler.

- Soit nous avons des traîtres, et je crains que la sécurité ne soit qu’un piège. Soit nous avons affaire à une organisation très, très puissante et bien organisée et donc plus personne n’est à l’abri. Autant aller se défendre là où on a un contrôle, finissait-elle par dire d’un ton sérieux, et indiquant qu’elle était en pleine réflexion sur ce qui devait être fait maintenant et plus tard.

Pendant plusieurs minutes, la discussion continua autour du jeune Kawaguchi que Sato' avait rencontré dans la rue, Tsukiko confirmation l'information que le Jônin de la feuille avait obtenu auprès de Nagasaki au sujet de l'absence de son frère. Ce dernier était bel et bien parti en mission, mais le Kawaguchi ajouta que la mission en question n'était pas bien difficile et que l'aîné des deux frères finirait bien par rentrer sain et sauf.
Pourtant, riche de son expérience de Jônin, le jeune femme savait pertinemment que dans le monde ninja, le risque zéro n'existait pas. Une erreur pouvait coûter une ou plusieurs vies. C'est sans doute pour se rassurer elle-même qu'elle ajouta que Nagasaki était un Kawaguchi et qu'il se révélerait quoi qu'il arrive à son grand frère.

C'était dur, mais c'était aussi une triste vérité, le jeune garçon ne se relèverait non pas parce qu'il appartenait à un clan de la noblesse du Pays du Vent, mais parce qu'il devait se relever. Par le passé, Satochi n'avait pas compris cela et avait bêtement perdu deux années de sa vie, et dieu sait que dans le monde terrible des shinobis deux années, cela représente un paquet de temps.

- Il me rappelle mon jeune cousin, peut-être que ces deux-là se croiseront un jour et qu'ils parleront du monde qu'on leur aura laissé...

Ceci annoncé la suite de la conversation, Satochi avait conclu le sujet Nagasaki et il comptait bien creuser à présent celui maladroitement ouvert par Kawaguchi Tsukiko.
Cependant, cette dernière n'accéda pas à la requête du brun, se montrant légèrement distante, elle préféra se contenter de dire au Konohajin de prévenir le Hokage et de plier bagage rapidement. Quant à l'excuse fournit autant dire qu'elle n'était pas la plus justificative. D'autant plus que Sato' n'était pas à sa première venue à Kaze et qu'il avait par le passé affronté Samidare Teichirô un peu plus au Nord du pays. Les combats dans le sable, il connaissait et ce n'était pas indispensable de maîtriser le sable pour bien s'y débrouiller. Après tout, lui était ici et Teichirô mort.

- Mais, vous m'avez parlé d'une menace planant sur Suna n'est-ce pas... Est-il absolument nécessaire de connaître le désert comme sa poche pour défendre le village ? demanda-t-il simplement. En tant que Chef de clan, je sais que vous devez sans doute chercher par tous les moyens à protéger les vôtres n'est-ce pas ? Je chercherai sans doute à faire la même chose à votre place, mais je ne refuserai pas votre aide sous prétexte qu'il n'y a pas de sable dans les forêts de Hi no Kuni répondit-il avec calme.

Au tour du Rakuzan à présent de sortir des jeux de mots foireux. Cependant, malgré une Tsukiko distante, le caractère de Satochi le poussait à aller vers son prochain, il en avait toujours été ainsi. Du coup, il n'était pas prêt de renoncer.
Tsukiko s'élança alors dans l'explication de son récent vécu. Sa manière de commencer fut spéciale si spéciale que le Rakuzan ne comprit pas tout de suite que la discussion venait à nouveau de changer de fil conducteur. Ainsi, elle répéta qui elle était et ne manqua pas d'éventuellement mettre en doute les facultés d'écoutes du brun, mais elle ne s'arrêta pas là, et c'était la suite qui était la partie la plus intéressante. Et la question qu'elle posa au brun ne manqua pas de plonger Satochi Rakuzan dans la perplexité.
Mais le Jônin de Suna ne laissa pas le temps à son homologue de Konoha de répondre. Elle fournit le constat, les réponses.

- Ou peut-être les deux ? Mais dans le cas présent, je suppose que vous connaissez la réponse. Hors, je ne pense pas que vous m'aurez fait part de cela si vous aviez la certitude que ça concernait un Sunajin. Puis-je en déduire que de nouveaux mécréants vont sous peu sortir du brouillard pour nous passer leurs bonjours ? répondit-il avec nettement plus de sérieux dans son regard noir.

Le regard en disait long sur les pensées de la jeune femme sensiblement du même âge que le Rakuzan. Tourmentée par ce qu'elle allait devoir mettre en place le Cheffe de clan semblait perplexe et son esprit semblait batailler sur deux fronts. La fameuse organisation, et les traitres. Dans ces conditions, il devait être difficile de voir les choses avec reculs. Surtout pour un Chef de clan.

- Vous les avez rencontrés n'est-ce pas ? demanda le brun.

Après tout, elle avait été enlevée, mais elle n'était pas morte. Elle avait forcément vu, vécu quelques choses et désormais, elle en avait dit beaucoup trop pour qu'elle puisse simplement se dérober de la discussion.

Satochi était un être naïf et candide aux yeux de Tsukiko. La connaissance d’un terrain n’était pas le seul paramètre qui garantissait la réussite d’une mission, il y avait également d’autres points à prendre en compte : les procédures, les compétences de Shinobi, les styles de combat, la coordination entre équipe … Dans un système bien huilé, ou piégé, comment l’étranger pouvait-il voir plus « clair » ? Hormis se perdre et causer plus de dégât que de bien, il ne ferait rien.

- J’ai été kidnappé par une entité qui se nomme la « Corporation ». Elle aurait une force financière incroyable, une influence notable dans tous les pays et un réseau d’information important. Dans un premier temps, elle aurait été dirigée par un homme qui se nommerait « L’Autocrate » mais il a été évincé par quelques « disciples ». J’ai été kidnappée par ces derniers pour une opération suicide : m’exploser en plein milieu de l’examen Chunin, durant la première épreuve.

Elle se tut, repensant à la tête tombante d’Howaito. Un frisson d’horreur, glacé, traversa tout son échine. Elle se reprit bien vite : il y avait une grande urgence, et elle ne pouvait se permettre de laisser ses états d’âme prendre le dessus. Elle ne devait plus commettre d’erreurs en se basant sur les sentiments. Tout ne devait plus qu’être objectif, et logique.

- J’ai pu m’en sortir suite à un … bordel que je ne pourrais décrire. Il y a eu des morts, il y a eu des coups de théâtre mais rien de vraiment concret à vous raconter, disait-elle en mentant un tantinet. Elle passa bien vite au sujet suivant. La vraie question est la suivante : jusqu’où sont-ils infiltrés dans nos systèmes, et comment les déceler ?

Leurs objectifs étaient aussi obscurs que leurs membres à ses yeux. Howaito avait parlé d’équilibre des pouvoirs, et des nations, mais cette vision idéaliste lui semblait impossible à réaliser. Il y aura encore, et toujours, des déséquilibres et injustices. N’importe quel clochard pouvait devenir le roi du monde par un coup du destin, et n’importe quel grand Empereur pouvait devenir « rien ». Plus d’un Empire s’était effondré pour renaître avec force … Tout était une question de « cycle ».

- Les « sbires » peuvent avoir été bernés, en étant enchainés dans d’autres idéologies. Ils sauront, ou ne sauront pas le nom de la Corporation. Quant à nos senseurs … Comment déceler l’ennemi du village si celui est certain d’œuvrer pour son bien au travers de nombreux sacrifices ?

Les choses étaient complexes et ardues. Et ce n’était nullement une affaire qui pourrait être gérée en interne avec autant de monde dans les alentours.

- Leur but serait d’équilibrer les forces présentes, finissait-elle par dire.

Satochi écouta avec attention les révélations de Kawaguchi Tsukiko sur cette mystérieuse entité nommée “Corporation”. Cette force secrète dont personne n’avait jamais entendu parler avait été l’auteur de l’enlèvement de la Kawaguchi. Cette puissance inconnue semblait posséder beaucoup d’influence à travers le monde entier, elle avait beaucoup d’argent et son réseau d’information était d’après la Sunajin extrêmement développé.
Cette Corporation avait été dirigée un temps par un homme se faisant appeler Autocrate, mais ce dernier aurait mystérieusement été évincé par des disciples.

Ce point marqua les pensées du Rakuzan qui avait pour habitude de penser que les choses n’arrivaient jamais par hasard. L'Organisation avait longtemps été secrète et bizarrement alors que de nouveaux Chefs entrent à scène, cette dernière capture un Jônin de Suna et l’invite à se faire sauter en plein examen Chûnin.
Tout ceci ne laissait rien présager de bon. Maintenir l’examen était-il une bonne chose ?
Sato’ espérait que la sécurité avait été renforcée en conséquence. Le Konohajin s’apprêtait d’ailleurs à évoquer ce point lorsque la Cheffe du clan Kawaguchi continua à raconter son histoire.

Elle appuya sur un facteur essentiel pour la suite des évènements face à ce qui serait très certainement l’ennemi du monde Shinobi. Un facteur d’infiltration qui méritait que l’on s’attarde sur la question avec beaucoup de patience et de réflexion.
À travers l’histoire, il y a toujours eu des traîtres. Pourquoi cela changerait aujourd’hui ?
Songeur, le Rakuzan se pencha sur la question à la recherche de réponses. La Sunajin précisa un peu plus sa propre pensée sur la question.

Des adeptes trompés, des shinobis pensant œuvrer pour la bonne cause n’étaient que des exemples de ce qui pouvait justifier l'expansion d’une telle organisation.

- Effectivement… Il nous ai pratiquement impossible de déceler ces “taupes” pas forcément volontaires si je peux les caractériser ainsi. Nous ne pouvons pas non plus omettre les traîtres de sang-froid que le monde shinobi a plus ou moins toujours connu.

Un désaccord avec un haut-gradé, une différence d’opinions avec le Chef du village et le Chef d’un village shinobi pouvait suffire à transformer un loyal sujet à un traître menant son village à la destruction.

- L’équation qui se présente à nous est complexe. Vos hautes instances sont-elles au courant de tout ceci ? Quelles ont été les mesures prises pour l’examen Chûnin ?

Satochi avait des amis qui étaient venu à Suna, de jeunes camarades qu’il ne désirait pas voir périr suite à l'émergence d’une nouvelle tribu de fou révolutionnaire qui d’après la kunoichi aspiraient à équilibrer les forces.

- Équilibrer les forces ? Entre les villages shinobis ? Entre les Nations ?

C’était un but assez étrange que la Corporation nous présentait là. Le monde est fait de déséquilibre, Satochi l’avait comprit il y a fort longtemps. Celui qui espérait rendre la balance égale n’était qu’un fou vouait à passer sa vie pour un dessin inachevé.
La meilleure chose que pouvait faire les shinobis à présent, c’était de se tenir prêt.

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