Spoiler:

Raito marchait tranquillement dans les rues de Kumo. Il revenait du département renseignement et espionnage où il avait continué ses recherches sur l’homme qu’il recherchait avec Otoke. Leur dernier voyage n’avait pas donné grand chose de très utile et même s’ils avaient une piste suffisament viable pour être suivi, ils s’étaient donné un peu de temps avant de repartir. Après tout, ils n’étaient pas en mission officielle et par conséquent, ils ne devaient pas consacrer leur vie à cela sans avoir de problème avec les autorités. Ce n’était pas vraiment un problème pour lui, on l’avait forcé depuis sa naissance à avoir une double-vie. Depuis qu’il était capable de parler, il avait apprit à mentir. Il était devenu un agent double avant même d’être devenu un genin de Kumo. Évidement, il savait que ce qu’il faisait aurait été fortement critiqué par l’ensemble de ses semblables et qu’il risquait de se faire emprisonner par le village. Malheureusement pour lui, toute son éducation depuis ses premières années avait été réalisée pour le modeler à l’image de l’institut. Pour lui, tout cela était parfaitement normal puisqu’il n’avait connu que cela.

Bref, il se rendait à l’institut pour faire son rapport hebdomadaire. Il ressentait au fil des semaines que ceux-ci étaient de plus en plus en déçus par ses résultats. Il était persuadé qu’on attendait de lui quelque chose de secret. Cela faisait plusieurs mois qu’il ne comprenait plus les ordres de ses supérieurs. Il avait l’habitude d’être constamment dans le flou, mais plus le temps passait, plus il avait l’impression qu’on l’utilisait dans un but caché et il n’aimait pas cela. Il avait consacré sa vie à l’institut et il était prêt à faire n’importe quoi pour lui, il avait accepté d’être une arme sans âme, mais il refusait d’être une marionnette aveugle. Tout ce qu’il savait, c’était que tout cela avait un lien avec Otoke, l’institut s’intéressait à lui et c’était particulièrement rare qu’il y avait forcément une raison particulière derrière ça.

Raito fut soudain sorti de sa réflexion par la vue d’une jeune fille qu’il connaissait. Il s’agissait de Hakushi Yui, une coéquipière lors de sa dernière mission. Il avait comprit un peu trop tard la raison de sa réaction qui avait ruiné leur infiltration. Il s’approcha donc d’elle pour lui en toucher un mot.

- Salut Yui ! Je vois que tu t’es bien remise, je tenais à te dire que je suis désolé de se qu’il s’est passé. C’est honteux de la part d’un chuunin de compter sur un genin pour sa sécurité. Je suis faible lors des combats contre de nombreuses personnes, mais cela ne m’excuse pas.

D’une mine désolée, Raito se mit alors à afficher un grand sourire.

- D’ailleurs je tenais également à te dire que j’ai mis du temps à comprendre ton intervention. Au début, je t’en voulais un peu car je croyais qu’il s’agissait d’un acte de faiblesse de ta part, mais j’y ai réfléchi et j’ai compris que c’était tout le contraire. Nous n’avons pas la même façon de voir de les choses et c’est pour cela que je ne devrais pas me permettre de critiquer tes choix.

Raito exagérait un peu, il voulait être gentil, même s’il ne pensait qu’à moitié ses paroles. Il avait beau avoir compris Yui, il restait persuadé qu’elle avait agi de son propre chef alors qu’elle était en présence d’un chuunin. Les circonstances étaient atténuantes, mais les faits restaient les mêmes.

Raito ne fut pas déçu d’entendre les excuses de la jeune fille, il ne jugeait pas cela nécessaire, mais il était ravi d’entendre qu’elle se remettait quand même en question après ce qu’il s’était passé. Lorsqu’elle dit qu’elle devait encore s’endurcir, il se demanda si elle le voulait vraiment. Il ne doutait pas de sa motivation, mais il savait ce que c’était de jeter un regard froid sur le monde. Malheureusement, on ne pouvait pas avoir l’un sans l’autre, il ne s’agissait pas d’un entrainement physique. Pour pouvoir résister à la douleur, il fallait beaucoup souffrir et pour résister à des visions d’horreur et apprendre à rester calme en toute circonstance, c’était la même chose. Faire le choix de devenir plus fort était la partie la plus simple, le reste était de tenir le coup.

- Nous nous en sommes sans problème par la suite, heureusement qu’Otoke a réussi à gérer la suite comme il fallait.

Raito préféra ne pas faire mention de l’aigle qu’Otoke avait utilisé pour la transporter jusqu’au village. Il savait bien que l’aigle n’était pas une simple technique ou un animal dressé et il savait surtout que si Otoke avait décidé de ne pas en parler, ce n’était pas à lui de le faire.

- Tu sais Yui, j’ai connu plusieurs personnes qui auraient réagi de la même manière que toi. Je ne pense pas qu’il s’agisse d’un acte de faiblesse, mais il est vrai qu’avoir vécu ce genre de situation un nombre suffisant de fois permet de réagir avec plus de pragmatisme. Je ne me permettrais de dire que c’est mieux. Dans les faits, ce genre de raisonnement permet d’augmenter les chances de réussite d’une mission, mais aussi les chances de perdre un membre de son équipe. C’est un choix beaucoup plus personnel que ce que l’enseignement des shinobis ne le laisse penser. C’est à chacun de placer ses priorités où il l’entend.

Raito marqua une pause, il parlait très calmement, son objectif était clairement de rassurer Yui quant à sa prestation. Il savait que certaines personnes beaucoup plus fortes et importantes que lui pensaient exactement de la même façon qu’elle. D’un coup, il prit un air beaucoup plus sérieux, il venait d’avoir une idée.

- Après, si tu souhaites vraiment t’endurcir, si c’est un choix personnel et que tu le fais pour de bonnes raisons, je pourrais t’aider. Je te préviens tout de suite par contre, c’est le pire entraînement qu’une personne puisse effectuer.

Raito n’était pas très sûr de sa proposition, il savait que les conséquences pouvaient être bien grandes. Il n’avait pas l’habitude de prendre ce genre de décision, mais il était persuadé que Yui avait un grand potentiel. Il savait qu’il pouvait l’aider sur ce terrain et si cela lui permettait de l’aider à atteindre son objectif, il était prêt le faire.

Raito ne s'attendait à aucune réponse en particulier, il avait posé une question sans bonne réponse. La seule chose qu'il attendait de la part de Yui était une réponse sincère et réfléchie. Ce n'était pas vraiment son problème à lui si elle changeait d'avis peu de temps après, mais il n'avait pas envie de perdre son temps. Pendant la réflexion de la jeune fille, il se demanda également ce qu'il allait bien pouvoir lui donner comme exercice si elle venait à accepter. Il lui avait fait cette proposition car il était persuadé qu'il en était capable, mais il ne savait pas vraiment par où commencer. Il repensa alors aux premières années de son entraînement. Pour lui, c'était un peu différent, comme l'institut l'avait récupéré peu de temps après sa naissance, il l'avait subi durant des années. Il était parfois très dangereux et surtout inutile de vouloir progresser plus vite que possible, et ce, dans n'importe quel domaine. Malheureusement, il se doutait bien que Yui ne voulait pas attendre ses 20 ans avant des résultats probants.

Il n'était pas possible d'endurcir complètement quelqu'un en quelques jours, c'était évident. La seule chose réalisable dans ce laps de temps était le traumatisme, mais il n'en sortait rarement quelque chose de bien. Il fallait rester dans la progression, en dépassant constamment les limites du corps et de l'esprit pour les repousser. Il avait déjà quelques idées d'exercices pour elle, il ne la connaissait pas encore très bien, plus il en apprenait sur elle, plus il était en capacité de l'aider. Pour le moment, il n'avait pas l'intention de lui poser d'autres questions, il pouvait très bien retourner à son département pour y faire des recherches.

Soudain, il entendit la réponse positive de son interlocutrice, il ne s'était pas trompé. Elle parla ensuite de son regard froid et vide de toute émotion. Il devait bien avouer qu'il n'aimait pas vraiment entendre ce genre de chose, même s'il ne pouvait pas nier non plus. Son entraînement comportait des sacrifices et il en avait perdu son insouciance et sa joie de vivre.

- Très bien, dans ce cas, autant commencer le plus tôt possible. Je dois me rendre chez moi d'abord, mais je te propose de me rejoindre aux terrains d'entraînement à minuit.

Il aurait pu commencer immédiatement, mais Raito devait toujours faire son rapport à l'institut. De plus, il avait une petite idée d'exercice et il n'était pas le professeur idéal pour celui-là.

Sur le chemin de l’Institut, Raito réfléchit longuement à l’exercice qu’il allait bien pouvoir donner à Yui. Il avait déjà une petite idée, mais il lui manquait encore quelques détails. Il savait néanmoins que pour cela, il allait avoir besoin de l’aide d’une personne qu’il connaissait. Il avait de la chance, la personne dont il avait besoin se trouvait justement à l’endroit où il se rendait. Juste après avoir fait son rapport à ses supérieurs, il partit donc à la recherche de son ancien tuteur. Il n’était pas habituel pour des anciens partenaires de l’Institut de continuer à se voir, mais rien ne leur interdisait.

Comme il s’y attendait, il le trouva au même endroit que d’habitude, à la cantine du bâtiment, en pleine sieste. Il s’assit alors à la même table que lui et attendit qu’il se réveillât. Raito était patient, mais il savait surtout que malgré la sympathie apparente de son ancien professeur, il était déconseillé de le réveiller lors de sa sieste. Il resta ainsi assis à attendre pendant une vingtaine de minutes avec son réveil.

- Oh merde ! Tu m’as surpris ! Ça t’arrive souvent d’attendre comme ça à côté des gens qui dorment ?

- Je suis désolé si je vous ai surpris Fujita-senseï, j’attendais votre réveil pour pouvoir m’entretenir avec vous, cette place me semblait la plus adéquate.

- Bon ce n’est pas grave, dis moi pourquoi tu es là.

Raito, qui avait une entière confiance en cet homme, lui raconta en détail les raisons de sa visite. Il lui parla de Yui, de son comportement lors de la mission et de son envie de devenir plus forte. Fujita l’écouta attentivement, il semblait intéressé par cette histoire, et surtout, il devinait aisément les raisons qui ont pousser le jeune garçon à entreprendre cela.

- Et bien dis-moi, ce dans quoi tu t’es engagé est bien difficile. Tu sais ce que c’est de subir un entraînement comme celui-là, mais tu n’en as jamais réalisé un toi-même. Cependant, je dois bien reconnaître que ton idée me plait et elle pourrait fonctionner. Je te préviens par contre, il est hors de question que je retienne mes coups, que ce soit pour toi ou pour elle.

- Je le sais parfaitement et c’est justement pour cela que votre aide m’est indispensable pour cet exercice.

- Je dois bien t’avouer que tu marques un point, cette Yui aurait sûrement fait un excellent élément pour l’Institut, dommage qu’ils aient décidé de ne recruter qu’à partir du plus jeune âge désormais.

Raito et Fujita partirent ensuite pour les terrains d’entraînement. Ils étaient en avance, mais ils avaient besoin de se préparer avant l’arrivée de la jeune fille. Car ce n’était pas un entraînement comme les autres qui l’attendait. Il avait été assez limité sur le choix des épreuves à lui faire subir. Il n’avait pas le même matériel que l’Institut, de plus, contrairement à ce qu’il avait vécu, Yui devait être parfaitement libre de s’en aller. S’il allait trop loin, il risquait de s’attirer des problèmes et c’était inimaginable.

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Raito et Fujita étaient camouflés, ils attendaient tranquillement l’arrivée de la jeune fille pour commencer. Ils avaient déjà tout préparé, il ne restait plus qu’à voir si cela allait fonctionner. Fujita souriait, il savait qu’il avait le meilleur rôle dans l’histoire, contrairement à Raito, qui allait devoir souffrir un peu. Les deux shinobis n’étaient pas sur le même terrain que Yui, c’était volontaire, ils ne voulaient qu’elle comprît ce qu’il se passait. Sortant du camouflage, Fujita frappa Raito au niveau du ventre d’un violent coup de pied. Ils étaient suffisament loin pour éviter d’être vu correctement, mais la violence du coup fut telle que Yui l’entendit parfaitement.

Raito fut projeté à une vingtaine de mètres, aucun de ses os n’était brisé, il avait affaire à un professionnel. Il souffrait, mais c’était nécessaire pour la suite. Il se releva avec peine et fit face à Fujita, l’air grave.

- Que me voulez-vous ? Je vais devoir vous tuer si vous continuez !

Raito fit alors quelques signes de la main pour effectuer une technique de ninjutsu. Une vague de lumière apparut, fonçant vers Fujita tout en éclairant la zone. Cette technique était totalement inoffensive, mais elle ressemblait à une technique offensive et c’était suffisant. Fujita se mit alors à rire, déviant d’une main l’halo de lumière. Il se mit ensuite à parler fort, le but était de se faire entendre par la bonne personne.

- Ne me fais pas rire avec tes techniques inutiles, cela fait longtemps que je te cherche pour t’éliminer, je dois dire que je suis déçu.

Fujita disparut alors d’un seul coup avant de réapparaître aux côtés de Raito. Il enchaîna à sa technique de déplacement, un direct dans l’abdomen du jeune homme. Sa respiration fut coupée immédiatement, son corps ne pouvait supporter une telle force. Il s’effondra ensuite, juste après avoir craché du sang. Fujita se tourna alors vers Yui.

- Qui es-tu toi ?

Comme prévu, Raito reprit connaissance assez vite, mais ce ne fut pas perceptible par les deux autres personnes présentes. Il était nécessaire pour lui d'être conscient pendant l'exercice pour analyser le comportement de Yui. Il resta donc immobile, les sens à l'affut.

Pour Fujita c'était différent, son rôle était plus simple et bien plus amusant. Il était ravi que la jeune fille n'avait fui pour chercher les autorités immédiatement, sinon cet exercice n'aurait jamais eut lieu et Raito aurait arrêté de s'en occuper. Il devait désormais l'affronter et elle semblait plutôt d'accord avec cela. Il commença tout d'abord par l'observer pour trouver ses défauts avant même le début du combat. Il avait plus d'expérience et de force qu'elle, son niveau était bien plus grand, mais il ne pouvait pas prendre le risque de lui laisser la moindre chance. Personne ne devait mourir, c'était la règle la plus importante et s'il pouvait faire en sorte de ne pas tuer son adversaire, il était persuadé qu'elle ne s'en priverait pas si l'occasion se présentait.

Fujita ignora tout d'abord la technique destinée à Raito, cela ne le concernait pas. Puis lorsque Yui lui lança ses projectiles de papier, il considéra que le combat venait de commencer. Après avoir effectué une série de signe avec ses mains, il fit apparaître un bouclier de cristal. Il n'était pas très résistant, mais c'était suffisant pour contrer la technique adverse. À peine eut-il finit qu'il remarqua la présence de clones. Il n'aimait pas les clones. Il utilisa alors une autre technique de son répertoire. Après une série de signe, il cracha de sa bouche des projectiles de cristal en direction des clones qui avaient bougé. Ses projectiles étaient à la fois rapides et efficaces.

- Je ne sais pas qui tu es, mais si tu as l'intention de me combattre, n'utilise pas de clone pour rester en retrait, ça m'énèrve !

Fujita n'avait pas attaqué directement son adversaire, il venait simplement de montrer qu'il n'allait pas être un adversaire simple à battre.

Spoiler:

Fujita remplissait bien son rôle, Raito qui ne pouvait pas voir le combat pouvait néanmoins le ressentir grâce à sa sensorialité. Il savait que l'idée qu'il avait eu pour cet entraînement était assez risquée. Tout d'abord, il ne pouvait pas garantir complétement la survie des deux combattants. Yui pouvait égalment s'enfuir pour se rendre aux autorités. D'ailleurs, c'était justement ce que Raito attendait de la jeune fille, cependant il n'était pas imaginable de la laisser faire. Fujita lui avait assuré qu'il était capable de retenir la fuite de n'importe qui. Il l'avait entraîné pendant des années, alors Raito savait qu'il n'était pas du genre à surestimer ses propres capacités. Il était fort, mais il ne prenait jamais aucun risque inconsidéré. C'était justement cela qui faisait de lui un shinobi aussi efficace et fiable.

Cependant, Fujita devait également avouer que son adversaire, malgré sa blessure, était tenace, mais pas stupide. Elle avait compris depuis le début du combat qu'elle n'avait aucune chance au corps-à-corps et que même à distance, cela allait être compliqué. La différence de niveau était flagrante et c'était justement l'objectif de l'exercice, Raito voulait montrer à Yui qu'elle devait éviter à tout prix de combattre un adversaire bien plus fort qu'elle, surtout quand la vie d'un camarade en dépendait.

Fujita attendait le nouvel assaut de la jeune fille qui ne tarda pas à arriver. Elle fit à nouveau une technique de shuriken de papier, mais cette fois, elle fonça en même temps que les projectiles. Fujita était un peu déçu, selon lui, il ne fallait jamais utiliser deux fois de suite la même technique, suprendre l'adversaire était primordiale lors d'un combat. Soudain, elle partit sur le côté tandis que son clone sauta par dessus elle pour le surprendre. Le clone et les shurikens en face de lui et Yui sur son flanc, il ne bougea pas, c'était inutile. Il possédait bien plus de chakra qu'elle, par conséquent, il n'avait pas à se restreindre sur l'utilisation de technique de haut niveau. Après une série de mundras, son corps fut recouvert d'une couche de cristal. Cette couche semblait bien fine, mais elle était très résistante. Il encaissa ainsi sans problème les deux techniques qui lui étaient destinées. Puis, alors que le clone allait l'attaquer, l'armure se décomposa en multitude d'aiguille de cristal qui furent projeté tout autour de lui. La portée de ces aiguilles n'était pas suffisante pour attendre Yui, mais son clone fut détruit.

Fujita se tourna alors vers elle, il était temps pour lui de riposter. Toujours sans bouger de sa position, il composa une série de mundras rapidement, puis d'un coup, deux pieux de cristal sortirent du sol. Ils se dirigèrent ensuite dans la direction de la jeune fille à grande vitesse. Ils étaient téléguidés par Fujita, donc impossible de les esquiver. Il visait les deux épaules de la jeune fille pour ne pas la tuer, même si, au fond de lui, il espérait qu'elle fut capable de s'en défendre.

Spoiler:

Des ailes de papier, c’était une technique assez courante dans le clan de la jeune fille, mais c’était largement suffisant pour rendre Fujita admiratif. Il n’avait aucune technique lui permettant de voler et même si Yui s’en servit pour se protéger, il était logique qu’elle fut également capable de s’envoler avec. Il avait toujours voulu voler, mais il n’avait prit le temps d’apprendre une technique adaptée, il ne savait même pas si sa maîtrise du Shoton pouvait le lui permettre. Enfin, il savait que tout était possible pour un shinobi avec suffisament d’entraînement, mais il n’avait pas la motivation nécessaire pour défier les lois de la nature pour si peu.

Enfin bref, il fut content de voir que son adversaire s’en sortait plutôt bien, contrairement à Raito, il aimait bien les personnes prêtes à risquer leur vie dans un combat qui les dépassait. Il se doutait bien que ce n’était pas pour les mêmes raisons qu’elle, lui qui ne faisait généralement cela que dans le but de se surpasser et pour l’excitation du combat, mais si le fond différait, la forme restait la même. C’était d’ailleurs à cause de son amour pour le combat qu’il n’avait pas bougé d’un centimètre jusqu’à maintenant, il préférait prendre du recul sur celui-ci. Même si Raito l’avait autorisé à ne pas y aller de main morte, il savait que s’il s’impliquait vraiment, il n’allait pas être en mesure de rester modéré. Il faisait parti de ces shinobis qui portaient en eux une rage du combat les poussant à se donner à fond. Malheureusement dans ce genre de situation, il ne pouvait pas se le permettre sans risquer la vie de Yui et de Raito.

Soudain, Yui, qui venait tout juste de parer son attaque, utilisa une technique destinée à bloquer la vision de son adversaire. La technique fonctionna parfaitement, mais sans l’inquiéter réellement, il attendait surtout de savoir quel était son plan final pour sauver Raito. Il savait qu’elle avait utilisé beaucoup de chakra pour son niveau, alors qu’il n’avait personnellement pas encore atteint la moitié de ses réserves. Il en déduit naturellement que le combat était bientôt terminé. Soudain, comme pour le tirer de ses réflexions, deux clones sortirent du nuage. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre ce qu’il se passait et pour réagir en conséquence. À une vitesse impressionnante, il exécuta une série de mundras avant d’inspirer une grande quantité d’air. Mélangeant l’air emmagasiné avec du chakra fûton, il recracha une énorme bourrasque de vent. Une vague de vent vint alors balayer toute la zone qui se trouvait en face de lui. Il n’avait pas l’habitude d’utiliser cette technique, mais elle était parfaite pour lutter contre son pire ennemi, les clones. Yui, ses clones et son oiseau de papier n’eurent aucune chance face à la dévastation de cette technique.

Raito, qui n’était pas visé par la technique et qui était encore protéger par la technique de Yui, ne fut pas touché par la technique, mais tout ce qui pouvait bouger fut propulsé à plusieurs dizaines de mètres en arrière. Fujita ne pouvait pas se contenter de cette technique, même si elle lui avait fait consommé une grande quantité de chakra. Lorsqu’il vit que Yui avait réussi à se relever, il comprit qu’elle n’avait pas l’intention de poursuivre le combat. Il décida donc d’utiliser une ultime technique pour l’empêcher de fuir. Après une nouvelle série de signe, une vague de cristal sortit du sol dans sa direction. Le cristal forma très rapidement un dôme tout autour d’elle pour l’emprisonner. Ce fut probablement à ce moment-là que Yui comprit que son adversaire n’avait pas l’intention de la tuer.

Elle n’eut cependant pas vraiment le temps de réfléchir à ce sujet puisque ce fut également le moment où Raito décida que l’entraînement était terminé. Il se releva, montrant ainsi qu’il n’était pas aussi inconscient qu’il le laissait penser. Il avait toujours des séquelles du coup qu’il avait reçu, mais c’était supportable. Il se dirigea alors vers Fujita.

- C’est bon, tu peux la libérer, l’entraînement est terminé.

Il se dirigea ensuite vers la jeune fille, il n’avait aucune idée de la manière dont elle allait réagir et il savait que cela pouvait encore mal se terminer, mais il avait confiance en la réaction de Yui.

Spoiler:

Raito était anxieux, il ne savait pas comment Yui allait réagir. Il savait parfaitement qu’elle pouvait très mal le prendre et en avertir les autorités. C’était le pire des scénarios et c’était très peu probable, mais cela restait possible. Ses doutes furent immédiatement levés lorsque Yui prit la parole. Elle semblait bien plus soulagée qu’en colère ce qui rassura le jeune Dentô. Après tout, peut-être son intuition concernant la jeune fille était juste, peut-être était elle suffisament motivée pour devenir une grande kunoichi et donc endurer ce genre d’épreuve sans remettre en question l’autorité. Il savait parfaitement que de nombreuses personnes auraient été contre un tel entraînement, aussi bien dans sa forme que dans son fond. Cependant, il ne se sentait pas coupable, il l’avait prévenue à l’avance, elle connaissait les risques et la difficulté d’un tel objectif.

Il fut d’autant plus ravi lorsqu’elle lui annonça qu’elle avait comprit l’objectif de cet entraînement. Au moins, tout cela n’avait pas servi à rien. Malheureusement, il savait parfaitement qu’il ne pouvait pas se contenter de la complimenter, cela n’aurait pas été utile à l’objectif dans cette situation.

- Effectivement, tu aurais dû fuir, c’était l’objectif de cet entraînement. Porter assistance à un camarade en danger est un acte courageux et je suis d'ailleurs touché que tu l'aies fait pour moi, mais il faut savoir évaluer ses chances de réussite avant de risquer sa vie. J’ai fais appel à Fujita, qui a bien voulu me porter assistance, car j’avais besoin d’un shinobi qui te surpasse suffisament pour que tu n'aies pas la moindre chance. Que tu aies compris est une bonne chose, malheureusement, tu l’as pas fait à temps, en situation réelle, tu serais déjà morte et moi aussi. Savoir qu’il faut prendre la fuite et être capable de le faire sont deux choses parfaitement distinctes. La première est nécessaire pour la deuxième, mais elle ne suffit pas.

Raito remarqua alors la blessure de Yui, il savait qu’elle sortait de l’hôpital, mais il n’avait pas remarqué qu’elle s’était rouverte. Cela ne l’étonna pas vraiment, même s’il n’avait pas pu voir le combat, il avait bien ressenti son intensité.

- Viens avoir moi, je vais t’accompagner à l’hôpital. Si tu y vas toute seule, on risque de s’interroger sur tes habitudes nocturnes, si je suis là, ils ne poseront pas de question.

Raito ne s’en rendait même plus compte, mais il venait, en à peine une seconde, de changer d’expression faciale et de ton. Il était passé d’un air rude de professeur à celui d’un camarade attentionné. Ce n’était pas naturel et même s’il fallait être vraiment attentif pour le remarquer, cela pouvait au moins laisser un doute sur ses réelles émotions ressenties.

- Ne te prend pas trop la tête avec cet entraînement, il n’est pas possible de changer radicalement en quelques jours. J’ai essayé de recréer une situation réelle pour te montrer ta véritable réaction, mais ça ne marchera pas deux fois. C’est comme pour la faculté à comparer son niveau à celui de son adversaire, il n’y a que l’expérience pour cela. Le problème majeur, c’est qu’en mission, tu n’as souvent pas de deuxième chance et tu risques de mourir ou de faire un choix regrettable à tout instant.

Raito savait que ces mots n’allaient pas forcément la rassurer, mais ce n’était pas son objectif. À vrai dire, il n’avait pas vraiment d’objectif, il ne comprenait toujours pas ce qu’il l’avait poussé à faire cela.

Raito accompagnait donc Yui sur le chemin de l’hôpital lorsque celle-ci s’arrêta. Elle lui annonça alors qu’elle avait l’intention de se soigner toute seule car quelques points de suture suffisaient. Le jeune garçon était fort surpris, il ignorait totalement qu’elle était capable de prodiguer des premiers soins. C’était une bonne chose, il était très pratique de pouvoir se soigner tout seul lors d’une mission éloignée du village.

- Si tu es sûre de toi…

Elle commença alors à se recoudre le ventre, uniquement éclairée par la lumière de la lune. Même si Raito était impressionné de voir qu’elle pouvait faire cela après un tel combat et sans anesthésie, il avait quelques doutes sur l’efficacité de l’opération. Il savait très bien qu’il fallait beaucoup d’entraînement avant d’être capable de faire cela correctement, mais bon, il fallait bien commencer un jour. Il savait également que sans chakra médical, cette blessure allait mettre du temps avant de se guérir, mais ce n’était pas sa décision, alors il n’avait pas son mot à dire.

Yui lui demanda alors d’où il connaissait Fujita. Raito n’avait aucun problème avec ce genre de question, il n’avait même pas besoin de mentir pour couvrir l’Institut, il lui suffisait simplement de ne pas évoquer certaines parties de l’histoire.

- Fuijita était l’un des mes tuteurs lorsque j’étais plus jeune. Il était chargé de mon entraînement au combat, malheureusement pour lui, ce n’était pas ma spécialité. Néanmoins, on s’est toujours très bien entendu et c’est uniquement pour cela qu’il a été capable de me frapper sans se retenir.

Raito marqua alors une pause, il n’y avait pas pensé, mais il était stupide de sa part de laisser Yui se soigner ainsi dans l’obscurité. Il était un Dentô après tout, la lumière, c’était son domaine. Il fit donc une série de mundras, juste après, un globe de lumière apparut au dessus de leur tête, éclairant toute la zone. C’était une technique basique, mais assez impressionnante, la lumière était suffisament intense pour simuler celle du Soleil en pleine journée.

- Voilà qui devrait être mieux. Pour revenir à Fujita, c’est devenu un ami avec le temps, mais il n’a jamais été capable de retenir ses coups. Tu dois d’ailleurs avoir remarqué qu’il n’a pas bougé lors de votre combat, c’est sa manière à lui de rester calme pour ne pas mettre la vie de son adversaire en jeu. Il faisait toujours cela avec moi au début, lorsqu’il était encore capable de m’affronter.

Cette dernière phrase posa sûrement un doute dans l’esprit de la jeune fille, il était difficilement imaginable que Raito pût battre Fujita en duel. Pourtant c’était la vérité, et ce, pour la simple et bonne raison que Fujita était parfaitement incapable de se défendre contre son Genjutsu.

- Enfin, si maintenant, j’arrive à le battre lors d’entraînement, cela ne veut pas dire que j’aurais la moindre chance lors d’un véritable combat, il serait capable de m’arracher la tête avant même que j’aie fait la moindre technique. Le problème est qu’il est obligé de réduire sa force pour ne pas me tuer et j’en profite pour gagner.

Raito souriait, il repensait à son enfance. Même s’il avait perdu son insouciance bien trop jeune et que son enfance fut bien plus difficile que celle de la plupart des gens, il ne pouvait pas nier le fait qu’il en avait apprit beaucoup et qu’il avait toujours été soutenu.

Raito assista aux soins que Yui se prodiguait, il était impressionné. Il connaissait parfaitement la souffrance que la jeune fille ressentait en se recousant le ventre, il avait déjà connu pire, mais il n’avait jamais eu à faire preuve d’une telle précision tout en souffrant autant. Il s’agissait bien plus que d’une résistance à la douleur, il fallait également réussir à garder suffisament son calme pour ne pas trembler. Être capable d’un tel exploit n’était pas non plus extraordinaire, mais c’était quand même impressionnant, surtout de la part d’une personne de son âge.

- C’est frustrant surtout et encore, tu te débrouilles bien au ninjutsu, tu n’imagines même pas ce à quoi ressemblait mes entraînements avant que j’apprenne à maîtriser le genjutsu. Cela consistait principalement à moi, qui essayait de le toucher, et lui, qui me démontrait que je n’en étais pas capable.

Contrairement à Otoke qui n’avait pas le même talent pour parler, Raito était capable de raconter avec précision des moments de sa vie tout en omettant les détails nécessaires pour se rendre compte de la vérité derrière. Yui avait déjà vu ses cicatrices, elle savait qu’une personne de cet âge ne pouvait pas les avoir obtenues au cours d’une enfance normale. Fujita n’était pas le responsable de la plupart d’entre elle et il retenait effectivement ses coups lorsqu’il combattait contre Raito, mais face à un enfant de moins de dix ans, réduire sa force ne suffisait pas forcément. Ni Raito ni Fujita ne pensaient qu’il était mal d’opposer un shinobi de niveau supérieur à un enfant aussi jeune, ils avaient été éduqués de cette façon, alors naturellement, ils trouvaient cela normal.

- Effectivement, c’est mon appartenance au clan Dentô qui me permet de maîtriser l’Hikariton, l’affinité de la lumière.

Il n’insista pas, il n’aimait pas vraiment parler de son clan. Il n’avait aucun lien avec lui et d’ailleurs, il ne connaissait presque aucun membre. Il y avait bien ses parents, mais il ne les connaissait presque pas non plus et il ne les voyait qu’assez rarement. Le seul lien qu’il n’avait jamais eu était avec l’Institut, il avait gardé son nom parce qu’il n’avait aucun intérêt à le changer, mais il ne savait même pas si les hautes instances des Dentô connaissaient son identité.

Yui l’interrogea alors sur la suite de cet entraînement, affirmant que sa blessure n’allait pas l’en empêcher. Raito était content d’entendre ça, cela indiquait qu’elle était sur la bonne voie, mais la suite allait devoir attendre pour deux raisons, la première était qu’il devait encore trouver une idée, il se contenta de répondre avec la deuxième.

- Bientôt, dans ton état actuel, tu ne pourrais pas faire grand chose. Nous reprendrons lorsque tu seras suffisament en forme. Repose toi et viens me voir à mon département lorsque tu te sentiras prête à continuer.

Raito laissait à Yui le choix de sa durée de repos, il savait qu’elle n’attendrait pas longtemps, mais sa décision allait être révélatrice de son esprit. Si la jeune fille attendait trop longtemps, cela voulait dire qu’elle n’était pas encore prête à changer. Si, au contraire, elle n’attendait pas assez longtemps, cela signifiait qu’elle était trop pressée, ce qui était encore pire.