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L'équipe Matsudaï était reformée, pour le meilleur et pour le pire. Natsuki ne savait pas encore s'il devait remercier Onpu de l'avoir convaincu de sauter le pas et de reprendre sous son aile des étudiants. Mais maintenant qu'il en avait choisit trois, il comptait bien mener sa tâche à bien efficacement. Quant à savoir si cela deviendra comme jadis un loisir plutôt qu'une corvée...

Maintenant qu'il avait sa sélection suite à l'entretien collectif préliminaire, il se devait de les connaître un peu mieux individuellement pour savoir sur quels points axer leurs entrainements et comment les aider à atteindre leurs objectifs personnels. Les moyens étaient divers, et le premier tiré au sort fut Okasaki. Un coup du hasard, puisque c'était une assignation qui amenait les deux protagonistes à se rassembler. Ce sera donc directement sur le terrain que le Nara tatoué testera ce que vaut le jeune homme. Un procédé certes un peu risqué – découvrir le potentiel de ses alliés qu'au moment de l'action l'était toujours -, mais au moins, il aura un rapport concret et véridique sur les capacités actuelles de son étudiant en conditions réelles. Les accidents étaient toujours possible, et il arrivait que les missions réservent des surprises aussi inattendues que désagréables, mais Natsuki pensait être capable d'en gérer la majorité. A terme, ses étudiants devront l'être aussi.

En ce qui concernait la mission en elle-même, le courrier apporté par le ninja chargé d'acheminer et livrer les messages confidentiels était clair : retrouver un shinobi déjà en mission car accusé d'être un Serviteur des Furyou. Des documents le concernant avaient été joint, mais le problème était que justement, il n'y avait QUE les siens. Où étaient ceux décrivant le reste de son équipe ? Natsuki n'aimait pas particulièrement partir à l'aventure avec des inconnus dans l'équation qui pouvaient facilement être résolues. Il avait une heure pour rejoindre Okasaki aux Grands Remparts, un délais largement suffisamment. Comme il était déjà chez lui, le Nara tatoué n'aura besoin que de dix minutes pour se préparer. Il pouvait donc s'accorder un crochet par le Palais du Hokage, et consulter les dossiers qui lui manquaient dans la section appropriée.

Entré et sortie de son armurerie personnelle dans les temps – tout était rangé et ordonné de sorte à ne jamais en perdre -, il avait opté pour son équipement d'escarmouche. Léger et facile à transporter, il portait dans ses sacoches et son gilet tactique de combat à poches multiples tout le nécessaire pour des affrontements, remplaçant ce qui pouvait servir à l'exploration par de l'armement. Prêt à partir, il verrouilla son domicile, et avec ses documents sous le bras, il prit la direction du Palais.

Arrivé aux archives, il pu rapidement apprendre que son homme était partit en mission avec son équipe. Il demanda en conséquence que les dossiers des concernés lui soit remit à consultation, suite à quoi il patienta en lisant plus en détails celui dont il disposait déjà : Hattake Shiryou.

18 ans, cheveux noirs tombant en cascade sur ses épaules et belle gueule, c'était bien le genre qui devait avoir pas mal de succès auprès des filles dans la cours de l'école. Spécialiste dans le taijutsu, il montrait aussi de grandes capacités dans le domaine du ninjutsu, maîtrisant à la fois le vent, le feu et les cendres. L'historique de son dossier était relativement fournis, autant que l'on pouvait s'y attendre de la part d'un promu chunin. Fait qui attira son attention sans que ce soit d'une quelconque importance, mais il lu que Shiryou avait un frère ayant participé au déploiement de Konoha pour arrêter le Genei Ryôdan. Une opération qui avait valut à Natsuki le début de tous ses ennuis actuels...

L'un des scribes arriva, et tira le Nara tatoué de sa lecture en lui déposant les trois dossiers demandés. Il le remercia d'un hochement de tête, puis les parcourus rapidement. Il n'avait plus le temps de consulter tous leurs détails et faits, aussi il se contenta des premières pages, qui regroupaient l'identité et les spécialités.

Le premier disciple de Shiryou avait lui aussi une promotion récente au rang de chûnin. C'était un jeune homme du même âge répondant au nom de Daï Akimichi. Et comme chacun des membres de ce clan, l'appartenance se voyait dès la photo. Non pas à cause de son surpoids nécessaire, mais grâce à son sourire radieux. Naturel et joyeux, il était dépourvu de toute arrogance, de toute prétention. A le voir ainsi, l'on pourrait le croire difficilement capable de faire le moindre mal à qui que ce soit. C'aurait été mal connaître les Akimichi et leur impressionnant potentiel létal... Son point fort demeurant le taijutsu, il était capable de recourir à l'art de la terre et de l'eau pour compléter ses attaques ou parfaire ses défenses.

Toujours dans la catégorie clanique, le beau sexe était représenté par Mitsuki Hyuga, un adolescente de 16 ans. Cheveux courts coiffés à la garçonne, il était difficile de la complimenter sur ses yeux, ces derniers étant en tout point similaires à l'ensemble de sa Famille. Encore une pratiquante de taijutsu au sein de cette équipe, mais le sien méritait une attention toute particulière : comme tous les Hyuga, même inexpérimentée, elle pouvait causer de gros dégâts à l'organisme au moindre contact direct avec son Poing Souple. Apparemment, elle montrait aussi un grand intérêt pour la médecine, souhaitant mettre à profit son héritage dans le domaine. Natsuki avait toujours eu une grande fascination pour ce clan, dont il trouvait l'art de se battre tout simplement sublime. Une admiration qui ne devait rien à l'alliance solide scellée entre les Nara et les Hyuga au temps de la Grande Guerre. A l'époque, il aurait pu passer des heures à observer ces utilisateurs du Poing Souple se battre entre eux, dansant et tourbillonnant avec une grâce surnaturelle. Leurs aptitudes martiales au corps à corps s'apparentaient presque à un fantastique spectacle, une danse superbe mais macabre, semant la mort avec une efficacité redoutable.

Le dernier membre de l'équipe s'appelait Mahiru Zetsu. 13 ans, et déjà diplômé genin par l'Académie des Shinobis de Konoha. Avec ses cheveux de blés coupés courts, ses yeux innocents et ses traces de lait derrière les oreilles, il faisait bien jeune en comparaison de ses équipiers. Son grade datait de l'an dernier, ce qui signifiait qu'il avait un potentiel certain pour être toujours de ce monde. Son âge et ses traits juvéniles ne devaient pas inciter à le prendre à la légère. Orienté davantage sur le ninjutsu, il couplait son habilité avec le Kinton par son affinité de nature foudre.

Bien, il en savait assez, et il était temps d'y aller. L'heure allouée pour se préparer touchait à son terme, Okasaki devait l'attendre aux Grands Remparts. Il valait mieux pour lui d'ailleurs... Natsuki referma le dernier dossier, et empocha le carnet dans lequel il avait prit des notes sur ses quatre futurs cibles. En un coup de vent, il avait rendu ses emprunts, et filé à son lieu de rendez-vous.

Une nouvelle mission pour moi aujourd'hui, et pour une fois, on m'avait assigné une mission de bon rang, mais je l'appréhendais beaucoup, car celle-ci allait se passer en compagnie de mon nouveau Senseï, Nara Natsuki. Peut-être qu'il m'avait choisi pour me voir en action et se faire une idée sur moi ou peut-être que cela était seulement du hasard. La mission expliquait qu'il fallait que nous retrouvions et capturions un chunin de Konoha parti en mission avec son équipe, il devait capturer un genin déserteur mais il était soupçonnait d'être un serviteur des Furyous et une source d'information pour Sabakyô Seitô ou plus précisément le Shoraizen.

Je ne connaissais pas trop les furyous, et je ne savais pas vraiment qui ils étaient ou qu'est-ce qu'ils étaient, j'allais certainement poser cette question à Natsuki durant notre mission ou j'espérais plutôt qu'il allait m'en parler lui-même.
Bref, j'avais encore le temps de me préparer et d'essayer d'avoir plus d'informations sur cette mission, mais mon grade n'allait pas me le permettre, nous allons donc nous contenter du peu d'informations que j'ai.

Le lieu de rendez-vous était aux grands remparts, j'y arrivai et Natsuki n'y était pas, il fallait dire que j'étais en avance de quinze minutes ce qui me laissait le temps de me remettre en question sur ma soif de vengeance contre Arashi et Matawa, peut-être que cela ne servait à rien mais que si j'allais les tuer, mon cœur lui allait être soulagé, tous les jours être rongé par ce désir fais beaucoup de mal.

Passons, Natsuki était arrivé, je le saluai en lui souriant, oui car j'étais plutôt content de voir que j'allais être en mission avec mon nouveau Senseï, pour peut-être lui prouver que j'en valais la peine.
Je ne suis certes pas le plus intelligent même peut-être le plus débile, mais cela ne faisait pas de moi un être faible sans puissance.

Arrivé aux Grands Remparts, Natsuki repéra rapidement son étudiant, qui l'attendait déjà.

« Bonjour Okasaki. Si tu es prêt, ne perdons pas de temps, je te ferai part des détails en route. Car de la route, nous allons en manger pendant quelques jours. »

Il avait compté au moins deux jours aller, deux jours retour dans le meilleur des cas, au vu du peu d'avance sur eux qu'avait leur cible. Autant s'y mettre de suite donc. Ils franchirent ensemble la Grande Porte, et s'élancèrent dans leur traque.

« Comme c'est la première fois que nous sommes amenés à travailler ensemble... » commença-t-il après quelques minutes de pas de course seulement. « … je vais t'expliquer comment j'ai l'habitude de procéder en tant que chef d'équipe. Mon statut m'accorde toujours le dernier mot, mais ce n'est pas pour autant que tu ne dois pas me faire entendre ton avis, bien au contraire. Tu progresseras davantage en faisant travailler ton raisonnement et l'argumenter qu'en suivant bêtement les ordres. Et ne va pas croire que parce que je suis un Nara tu peux te reposer sur moi en terme de stratégie. J'attends de la participation de ta part, et de la participation réfléchie, aussi tu peux oublier l'esbroufe visant simplement à m'impressionner. Je ne te cacherai pas que je vais évaluer tes capacités aujourd'hui, mais ce n'est pas pour te donner une note : je veux voir quels sont les points que je vais vouloir le plus approfondir avec toi à l'entrainement. Alors sois naturel, efficace, ne fais rien d'insensé, et tout devrait bien se passer. »

Sauf que quand deux groupes s'affrontent, il y en a toujours un pour lequel cela se passe moins bien...

« Oh, et une dernière chose. Je n'ai pas pour habitude de donner beaucoup d'ordres, plutôt des recommandations. Mais si pour une raison ou pour une autre, je venais à t'ordonner quoi que ce soit, j'attends de toi que ce soit respecté à la lettre. »

Il avait fait le tour, pour le reste, ce sera à aviser au fur et à mesure.

« Bien, plus concrètement, concernant notre ordre de mission maintenant. J'imagine qu'en une heure, tu as eu le temps de te faire avis sur la question déjà en plus de te préparer. Alors dis-moi, qu'est-ce que cela t'inspire, de devoir faire la chasse à un Serviteur ? Et comment comptes-tu t'y prendre lorsque nous nous les aborderons, lui et son équipe ? »

Deux bêtes questions en apparence, mais qui en révélaient beaucoup sur celui qui allait y répondre. La première indiquera avec quelle mentalité il comptait mener à bien son assignation : par plaisir de se battre, nécessité, haine, parce que c'est son travail etc... La seconde quant à elle montrera son aptitude à évaluer la meilleure solution selon lui à un problème. Un problème qui dans le cas présent était bien particulier, puisque leur cible, un traitre Serviteur, était entourée de vrais Konohajin, des étudiants ignorant les torts de leur mentor, et donc probablement prêts à se battre pour défendre ses droits.

« Nous avons du temps devant nous encore, car nous ne les retrouverons certainement pas aujourd'hui. Si tu veux, tu peux réfléchir jusqu'à ce soir avant de me répondre. »

Finalement, certains automatismes de formateur étaient encore présent chez Natsuki. En continuant sur une bonne lancée, peut-être qu'il parviendra à ne faire regretter à ses étudiants d'avoir intégré Matsudai, et de faire un meilleur travail que celui que Masao avait à l'époque bâclé avec lui lorsqu'il n'était encore que genin.

Du moins, tant qu'il parviendra à rester à peu près sain d'esprit.

Natsuki arriva aux Grands Remparts cette fois-ci, il était venu sans sa guitare.

Bonjour senseï, d'accord.

Il m'expliqua que nous avions beaucoup de route à faire et qu'il allait me donner plus de détails sur cette mission plus tard. Cela allait donc être très long, faire tout le chemin et ensuite trouver le groupe ... Chose qui allait être difficile mais pas impossible. Viens le moment de la citation des règles, il m'expliqua qu'il aurait toujours le dernier mot en temps que chef de groupe, mais que si j'avais un truc à dire, je pouvais le dire sans hésiter.

Ce qu'il voulait surtout, c'était voir mes capacités pour voir ce dont il avait à travailler avec moi, ce qui est de suivre bêtement les ordres, parfois cela m'arrivait, mais très rarement, durant une mission, j'aimais plutôt communiquer. Et puis il me posa deux questions, qu'est-ce que cela m'inspirait de devoir attraper un serviteur et comment je comptais agir. J'avais deux options, répondre maintenant ou ce soir.

Je préfère y répondre ce soir.

Je n'avais rien à perdre si je décidais de répondre ce soir, et puis cela me permettrait peut-être de mieux réfléchir. Et de toute façon, la réflexion chez moi, ce n'était pas l'une de mes qualités. Le mot "serviteur" m'avait marqué l'esprit, je n'avais aucune connaissance sur les Furyous ou les serviteurs, et avant de partir à la traque, je devais en savoir plus pour savoir ce qui m'attendait.

Une petite question avant de prendre la route, qui et qu'est-ce que sont les furyous et les serviteurs ?

Cette fois-ci, j'allais surement avoir ma réponse, cette question me trottait dans la tête depuis très longtemps, et avec les derniers événements passés, j'avais beaucoup de mal à réfléchir, j'étais toujours en tain de penser à ce moment, cela devait disparaitre et une seule chose me le permettrait, me venger. Ceux que les autres membres de Matsudaï ne voulaient pas.

Satochi voulait ramener Matawa, et Hakaze était neutre, mais n'aimait pas la vengeance quant à Natsuki, je n'avais pas vraiment compris son avis si ce n'est que "Si tu viens ici pour te venger dégage". Mon entrée dans Matsudaï n'était pas pour ma pur et simple vengeance.

Natsuki posa un regard en biais vers son étudiant. Que voulait-il dire exactement ? La question était si simple en apparence, et la réponse si évidente que cela ne pouvait pas être cela. Encore que... En regardant sous un autre angle, au travers des yeux d'Okasaki, le Nara tatoué devait admettre que la question portait effectivement sur plus de longueur que ce qu'elle laissait entendre de prime abord. Qu'est-ce qu'étaient les Furyou ? Il était facile de les désigner du doigt, mais beaucoup moins aisé de les qualifier.

« Les Furyou actuels... » commença Natsuki en réfléchissant à ses propres mots. « … … Je ne saurais pas te dire précisément ce qu'ils sont. Personne ne le sait vraiment, à part Seitô Sabakyo peut-être, qui avait réunit des informations sur eux. Ni d'où ils viennent, ni quelles sont leurs motivations. Ce que nous savons par contre, c'est ce qu'ils veulent : retrouver les corps des cinq Furyou Originels. Et ils ont tout à fait les moyens de les obtenir. »

Le ton du Nara tatoué resta neutre alors qu'il se plongeait dans des souvenirs du passé, la première fois que ces êtres surnaturels ont fait parler d'eux.

« Le tout premier à s'être fait connaître s'appelait Envizib. Il est apparut en plein milieu d'un sommet des Kage à Suna il y a deux ans, pour faire passer un message venant de sa '' Majesté '', Monwa. Puis il est repartit. Il est venu et est repartit sans que personne puisse rien faire. Il est venu et est repartit au nez à la barbe de tout le monde, sans que personne ne perçoive sa présence alors que deux des meilleurs senseurs au monde étaient présents. Tu croirais cela ? Sans être inquiété le moins du monde, il a pénétré le Village fortifié de Suna, a transmit l'ultimatum de Monwa comme quoi le monde shinobi sera détruit si nous refusions de lui remettre le corps de Maka Gogyou, et il est repartit de la même manière, sans laisser de trace. Un sacré tout de force, tu ne trouves pas ? Et pourtant, nous étions encore loin de nous douter toute l'étendue de leurs force à ce moment là. La preuve : nous avons tenté de résister... »

Natsuki soupira. Cette résistance lui avait coûté beaucoup, et son second contact avec Envizib avait entrainé de nombreuse séquelles chez lui...

«  Le jour où l'ultimatum arriva a expiration, l'histoire de beaucoup de shinobis toucha à sa fin, tous Pays confondus. Les Furyou étaient neufs. Trois seulement se sont pointés à Kiri, mais cela a suffit pour anéantir le Village en entier. Rayé de la carte, lui et toute sa population non évacuée, par seulement trois envahisseurs. Onpu et Meteora eux-même y ont laissé des plumes. J'ai aussi participé à l'un des affrontements, ceux qui ont eu lieu avec l'un des six autres Furyou. Nous nous sommes fait massacrer par centaines sans leur infliger la moindre blessure. Alors ce que sont les Furyou, je n'ai pas la réponse à ta question, mais une chose est certaine, c'est que leur puissance dépasse l'entendement. Là était d'ailleurs leur objectif : en faire la démonstration au yeux du monde, et prouver à quel point les ninjas n'ont plus leur place dans cette cours de jeu. »

Et ce n'était que le début des ennuis pour l'équilibre des forces militaires régissant le monde.

« C'est à partir de là que les Serviteurs sont apparut. Monwa a utilisé un pouvoir similaire aux Yamanaka, et s'est adressé à la planète entière. Mais visiblement toi, tu dormais... Toujours est-il que Monwa avait une proposition à nous faire. Mourir prochainement, écrasés par leur puissance qui n'était maintenant plus à démontrer, ou rejoindre leurs rangs en se gravant un F dans la chair – la marque de la servitude – pour être assuré de survivre à leur prochaine apparition. La seconde option implique bien sûr de trahir sa nation, cela va sans dire. Et mine de rien, l'offre a eu un franc succès : aux quatre coins du monde, l'on a enregistré une vague de désertion monumentale. Et l'hémorragie ne s'arrête pas... Des shinobis jusqu'alors exemplaires et fidèles ont tourné le dos à leur principes, tout comme beaucoup d'autres plus jeunes, moins expérimentés. La question s'est alors posée : quelle attitude tenir vis-à-vis de tous ces braves gens ? »

Au sens strict, la désertion restait ce qu'elle était : un acte très mal vu, et condamnable. Mais les choses n'étaient jamais si simples.

« Pour le peu que je connais de toi, j'ai la nette impression que tu vas me répondre: '' les tuer '', je me trompe ? Mais peut-on vraiment leur en vouloir ? Les shinobis ont montré leur incapacité à tenir tête à ces aberrations de la nature. Ceux qui ont tenter de leur résister sont morts sans avoir rien pu faire. Même sans partager forcément les idéaux des Furyou, beaucoup sont devenus des Serviteurs par peur. Mit au pied du mur, sans échappatoire, c'est le choix entre vivre en tant que bétail ou mourir inutilement qui nous est proposé. Cela donne envie non ? »

Le tour avait été fait, et Natsuki était curieux de voir comment allait se comporter désormais le simple d'esprit que prétendait être Okasaki face à l'état actuel des événements. Choisirait-il lui aussi comme beaucoup d'autres la voie de la facilité ? Rien ne prouvait que les Furyou tiendraient promesse de toute façon...

Le premier jour de voyage touchait à sa fin. Les deux shinobis s'arrêtèrent après la fin du règne de l'astre solaire dans un petit hameau ne figurant pas sur la carte afin d'y passer la nuit. Des auberges, il n'y en avait évidemment aucune, et comme beaucoup d'étrangers à la communauté, les ninjas ne furent pas accueillit à bras ouverts. Néanmoins, le miracle des richesses matérielles permettait toujours de faire graisser les rouages de l'amitié. Contre un peu d'argent, Natsuki pu négocier la nuit dans une grange, avec des restes de repas pour les deux voyageurs que des enfants apportèrent un peu plus tard.

Son étudiant et lui s'étaient installés au rez de chaussez de la grange qui les abritait, utilisant des caisses disposées ici et là en guise de table de fortune. De la paille séchées leur fera office de lit, mais ce sera heureusement suffisant : cette nuit d'été s'annonçait chaude, et les grands murs de bois les préservaient des courants d'air.

« Alors, je t'écoute Okasaki. » lança Natsuki en allumant une bougie qu'il plaça entre eux deux, sur leur caisse-table.

La petite flamme projeta des ombres lugubres sur le visage de Natsuki, qui semblait plus creusé que jamais. Ses cernes et son teint maladif n'étaient qu'à peine sauvés par un maigre sourire factice. « Maintenant que tu sais ce que nous poursuivons, tu peux répondre à mes questions de cet après-midi en toute connaissance de cause. Qu'est-ce que cela t'évoque de traquer un Serviteur, et comment comptes-tu aborder ce petit groupe ? »

Okasaki n'avait jamais l'air très sûr de lui, aussi lui donner la parole était le meilleur de le mettre en confiance, sans avoir à lui tirer les vers du nez.

De la part de Natsuki, je m'attendais à une réponse bien détaillée, et c'est ce qui se passa, Natsuki prit le temps de tout m'expliquer sur les furyous, l'histoire des furyous et comment ils étaient. Ce discours laissait croire que les Furyous étaient des êtres assoiffés de sang, malgré cette description, je n'avais pas peur, loin de là, peut-être que cela allait me motiver pour que je m'entraine encore plus. Quant à Natsuki, il lâchait quelques soupirs, quelle que chose clochait, mais je n'osais pas lui demander. Valait-il mieux en rester là ? Oui surement, mais l'objectif des furyous me laissait rempli de question. Dominer le monde. Foutaise, plutôt crever.

Cela donne envie ? Sur ce coup-là, j'éclatais de rire. Pourquoi ? Quand nous acceptons de devenir un ninja, nous savons déjà ce qu'il va en advenir, pour moi, il ne mérite pas la mort, je m'en contre fou surtout. Ils ont fait leurs choix et je pense que c'est plutôt la peur qui a parlé à leurs places. Quant à moi, tu viens de tout m'expliquer, je t'en remercie, quant à moi, je ne me défilerais pas, j'ai décidé de servir cette nation, cette nation m'a accueilli, logé et m'a appris beaucoup de choses, c'est à mon tour de l'aider, puis je l'ai déjà dit, mourir ou pas je m'en fous, tout le monde périra un jour. Tu sais, je ne suis pas un vampire qui a soif de sang, non.

Je venais de m'exprimer crument, jamais je ne l'avais fait ainsi, ce jour, m'avait changé, cela devenait de plus en plus grave, autre fois, j'aurais eu plus de pitié, et je n'aurais pas voulu mourir si facilement. Mais là n'était pas le sujet, mon nouvel objectif était fixé depuis longtemps, mais je n'en avais jamais parlé à personne. Acquérir plus de puissance, devenir plus fort, car pour l'instant, j'étais misérable.

Quelques heures plus tard, la nuit était tombée et nous devions trouver un coin pour se reposer. Une petite grange se trouvait là dans un petit village, Natsuki réussit à nous la payer pour cette nuit, les villageois ne nous avaient pas fait un bon accueil.

Puis, vint le moment à la réponse à la question de Natsuki de cette après-midi. J'y avais réfléchi seulement après le long discours sur les furyous, cela m'inspirait plus et m'avait permit de ne pas garder en tête de "foncer" dans le tas.

Tu es un haut gradé de Konoha et tu es connu, pourquoi ne pas faire dans la facilité ? Tu lui diras tout simplement que le Hokage t'a confié de les ramener à Konoha, car leur mission est annulée. Cela suffirait non ?

Tandis qu'il coupait sa viande, Natsuki écoutait la réponse d'Okasaki, et hocha la tête à la fin de celle-ci.

« L'approche est bonne. C'est une solution à la fois efficace et simple, qui privilégie la discussion et l'entourloupe à la force brute. En évitant de foncer bêtement dans le tas et ruer de coups nos cibles, l'on minimise les risques de se blesser et d'avoir à les porter sur un brancard pour les ramener. Et rien n'empêche d'en venir aux poings si tout ne se passe pas comme espéré. Dans bien des circonstances, ton idée est une voie à préférer à beaucoup d'autres en première intention. Néanmoins, nous ne pourrons ici pas aborder le groupe de notre cible de la sorte. »

Le plan d'Okasaki était bon sur plusieurs points, mais il y avait un '' mais ''.

« Ton idée est tout à fait plausible, , mais il y a un facteur dans notre ordre de mission qui nous empêche d'agir ainsi : il s'agit de leur propre assignation. Ils sont à la poursuite d'un genin déserteur qui tente de rejoindre le Shoraizen. De fait, si nous ramenons notre cible à Konoha sous le prétexte que leur mission est annulée, notre petit fuyard n'aura plus personne à ses trousses. Et bien qu'il ne nous est pas demandé explicitement de le retrouver lui aussi, je ne saurai souffrir la réussite de sa fuite. Du coup, nous ne pouvons pas non plus nous séparer pour que l'un retrouve le genin pendant que l'autre escorte Shiryou et son équipe au Village de la Feuille : le mensonge perdrait en crédibilité, et ce serait inutilement dangereux pour nous deux. »

Natsuki se rinça la gorge avec le contenu d'une petite bouteille apportée avec le reste, qui semblait contenir du jus de citrouille coupé abondamment à l'eau.

« Nous sommes en tout cas d'accord sur le fait qu'il nous faudra les aborder en montrant patte blanche. Le reste va se jouer sur un coup de poker, car je pense que nous allons probablement devoir les aider à mettre la main sur le genin en fuite. La question étant : l'équipe de Shiryou est-elle vraiment à sa recherche ? A priori, je dirai oui. Le Village ne semble pas encore douter de la loyauté des disciples de ce dernier, aussi je suppose fortement qu'il ne leur a pas révélé le secret qu'il porte dans sa chair, s'il compte le faire. Nous allons donc partir de l'hypothèse que Shiryou va tenter de leur faire remplir leur mission. Ce que je ne pense pas par contre, c'est qu'il s'essaie à rejoindre le Shoraizen : il est de notoriété publique que Seitô a une profonde aversion pour les Furyou, aussi il ne laissera jamais entrer un Serviteur dans son groupe. »

Il repoussa son assiette une fois celle-ci terminée, et commença à tapoter de ses doigts sur la table, comme en pleine réflexion.

« Il faut que nous attrapions le genin en fuite avant qu'il n'entre en contact avec qui que ce soit du Shoraizen, sans quoi il nous faudra probablement nous battre contre eux aussi, ce que je souhaiterai éviter dans la mesure du possible. Une fois que nous aurons mit la main sur lui, notre véritable mission commencera, car je pense que s'il ne l'aura pas déjà fait, ce sera à cet instant que Shiryou tentera de prendre la fuite : il sera loin de Konoha, ce qui constituera l'occasion idéale pour lui de retourner sa veste. Notre présence risque peut-être de le dissuader et remettre ses projets à plus tard, mais nous ne sommes sûrs de rien. S'il fait le trajet avec nous, tant mieux, sinon, il nous faudra être préparé à le retenir de force – et éventuellement à affronter ses disciples aussi. »

La perspective de s'en prendre à d'autres membres de la Feuille dont le seul crime est d'avoir été abusés par leur chef d'équipe ne lui plaisait pas beaucoup, mais il ne pouvait passer outre non plus. Et puis, il devait s'efforcer de positiver : si cela se trouvait, tout se passera simplement avec du dialogue, des mensonges, et des masques.

« Bien, je te propose que l'on agisse comme suit : d'abord, retrouver le genin déserteur en compagnie de Shiryou – en s'assurant prioritairement bien sûr que ce dernier n'en profite pas pour s'enfuir – puis le ramener en même temps que notre cible à Konoha. Si nous arrivions à prendre à part Daï, Mitsuki et Mahiru pour leur expliquer la situation, cela pourrait éviter de mettre le feu aux poudres avant que la situation ne s'envenime– ou contraire, faire jaillir l'étincelle. Un risque qu'il va nous falloir prendre. »

Natsuki esquissa un sourire.

« Cela ne reste bien sûr qu'un plan théorique. Tu apprendras très vite que tout se déroule rarement comme l'on le souhaite, et qu'il est donc capital de rester sur le qui-vive pour être prêt à rebondir sur la tournure des événements. L'adaptabilité est l'une des clefs essentielle de la survie. Nous partirons donc demain sur l'optique énoncée si cela te convient, et réviserons notre approche en temps voulu si besoin. »

Si la piste fournie par le Village n'était pas déjà refroidit, en se levant assez tôt demain, les deux shinobis devraient pouvoir mettre la main sur Shiryou et son équipe dans la journée. Avec un peu de chance, ces derniers auront même des informations sur la position du genin fuyard dont Natsuki ignorait le nom. Il y avait encore beaucoup d'interrogations sur le sujet, mais en l'absence de pouvoir confirmer quoi que ce soit, cela ne servait à rien de les triturer. Le Nara tatoué se contenta donc de les garder dans un coin de l'esprit, avant de partir se coucher sur un tas de pailles. La nuit sera courte, aussi s'ils espéraient être en forme demain mieux valait dormir tôt.

Pour peu bien sûr, que Natsuki parvienne à passer une nuit paisible, une idée à laquelle il ne croyait plus depuis une paire d'années.

Le repas était répugnant, mais il devait faire avec, quant à Natsuki lui avait terminé son repas. Après qu'Oka' eut à proposer son idée, Natsuki donna son avis, ça pouvait marcher, mais il ne voulait laisser s'échapper le serviteur même si cela n'était point notre mission. Faire deux choses qui pourraient en plus grandement aider le village, pourquoi pas, mais notre mission allait donc être plus complexe.

Okasaki voulait en savoir plus sur cette équipe, les membres, leurs pouvoirs, leurs grades et leurs noms et prénoms à chacun pour pouvoir les aborder sans créer de confusion. Les capacités d'Oka' en combat n'étaient pas assez développées, mais il ne pouvait pas se reposer que sur Natsuki, il allait devoir pour une fois faire dans le sérieux et devoir réfléchir mieux que d'habitude.

Que des défaites à son actif, cela ne devait plus se reproduire. Et cette mission allait pouvoir montrer à Oka' comment travailler Natsuki.

On fait comme ça alors ! Une dernière requête, je voudrais me charger moi-même de la surveillance du serviteur pendant notre et leurs missions. Quant à chacun d'eux, j'aimerais connaitre leurs noms, prénoms, clan et peut être leurs grades, comme ça qu'on, nous les aborderons, ils n'auront pas de doute, parce quelqu'un ne connaissant à peine leurs prénoms et qui se pointe comme ça en leur demandant de les aider, c'est très suspect, tu ne trouves pas ?

Dans tous les cas, il n'aurait besoin seulement de leurs prénoms puisqu'il allait laisser Natsuki parler. Tout simplement, car il ne voulait pas foutre cette mission en l'air en disant un seul mot de travers, ça priorité surtout était le serviteur, ne jamais le lâcher des yeux quitte à ne pas fermer les yeux même la nuit. Pour le ninja tentant de rejoindre Seito, il ne fallait plus attendre, dès que nous allions rejoindre l'équipe du serviteur, peut-être que nous allions directement le poursuivre ?

Et pour celui qui tente de rejoindre Seito, nous l'abattons et nous devons le ramener ? Il avait le choix de rester à Konoha, les furyous et Seito ne sont pas pareilles, en le rejoignant il tente de s'opposer à Konoha, pour le serviteur ce n'est pas pareil. De ce que tu m'as expliqué tout à l'heure, les furyous sont des êtres quasi-invincibles qui font pression sur les gens, Seito lui ne l'est pas. Un traitre est un traitre, si nous ne le tuons pas, affligeons lui une bonne correction pour qu'il comprenne qu'il ne faut plus qu'il recommence.

Quelques mots froids, rongés par la haine, autrefois, il n'aurait jamais dit cela.

Allongé sur son lit de pailles, il écoutait Okasaki. Déjà, le jeune homme cherchait les opportunités de se rendre utile là où il pensait être le plus capable. Natsuki n'y voyait pas d'inconvénient – c'était au contraire une bonne initiative -, mais une mise en garde s'imposait au préalable : il voulait savoir comment Okasaki comptait s'y prendre pour '' surveiller '' leur cible. Il haussa alors les épaules :

« Cela ne me dérange pas, tant qu'il ne sent pas tes yeux sur ses ovaires... » répondit-il en levant à peine la tête pour croiser le regard de son étudiant. « Nous allons tenter de les aborder en amis, aussi il ne doit pas avoir l'impression que quelqu'un le surveille de trop près, sinon il va se méfier. Mais nous sommes d'accord qu'il ne faudra pas trop lui laisser de liberté non plus, si nous ne voulons pas qu'il nous file entre les doigts. »

Natsuki tendit le bras au-dessus de lui, puis serra entre ses doigts le vide qu'il contempla quelques instants.

« Parce que tu crois que ce ne sera pas suspect que tu connaisses tout leur Cv par cœur ? » questionna-t-il en entendant la suite. « Néanmoins oui, il te faudra des informations sur eux si nous sommes amenés à nous battre. Pour peu qu'il ignore qui tu es, tu auras un avantage considérable sur eux, à condition de bien jouer tes cartes. »

Roulant d'un quart sur le côté, il fouilla dans son sac posé près de lui, et en tira un petit carnet de notes qu'il lança en direction d'Okasaki.

« Attrape. C'est ce que j'ai pu noter sur eux à la volée avant de partir de Konoha. Tu devrais y trouver ton bonheur. »

Figuraient dans ses notes tout ce que le jeune homme avait cité : identité, grade, clan – des fois que le nom de famille n'était pas assez évocateur – et même plus encore, puisque Natsuki y avait aussi répertorié leurs talents connus. Mais son disciple n'en avait pas encore fini avec ses questions. En effet, il en restait une qui méritait d'être abordée : le devenir du genin déserteur. Son importance était telle que Natsuki fit le choix de se rassoir pour en parler, de sorte à avoir directement Okasaki en ligne de vue cette fois-ci.

« '' Pas un vampire assoiffé de sang '', hein ? » répéta-t-il en reprenant les mots de son étudiant prononcés plus tôt dans la journée, un sourire sans humour sur les lèvres. « Je trouve pourtant que la violence est souvent la solution vers laquelle tu aimes te tourner au plus vite. Certes, c'est notre métier, et je t'accorde que ton raisonnement est tout à fait logique. Néanmoins, nous ne sommes pas des juges, seulement des bourreaux - des bourreaux avec le droit de tuer si la cible résiste - , aussi ce n'est pas à nous de décider de la sentence de nos criminels. »

Bien ou mal, le système pouvait être discuté des heures durant sans jamais aboutir à rien de concret : il avait sa valeur générale, mais dépendait du point de vue de chacun.

« L'on peut me reprocher beaucoup de choses, mais jamais d'avoir tué lorsque cela pouvait être évité. »

Les fois où il n'était plus lui-même mises à part, bien entendu.

« C'est quelque chose que j'aimerai vous transmettre aussi, à tous les trois. Mais c'est difficile. Évaluer la situation dans l'instant est compliqué, car cela nécessite de réfléchir vite, et de ne pas se tromper. Croire qu'il est encore possible de rattraper une affaire alors qu'il est temps de se battre pour sa vie, et c'est la mort. Se précipiter vers le meurtre sans avoir essayé quoi que ce soit d'autre, c'est se couvrir les mains de sang qui aurait pu éviter de couler. Cela reste ma morale, et ma vision du système cela dit. Elles n'engagent que moi, et ne sont pas forcément meilleures que d'autres. »

Natsuki se frotta les doigts d'une main entre eux, comme s'il espérait se débarrasser d'une tâche.

« Du coup, pour répondre à ta question, s'il nous en laisse l'occasion, j'aimerai le ramener vivant pour qu'il soit jugé. Il finira probablement en prison, mais l'on a déjà laissé sortir des criminels bien pires que cela de nos geôles. Quant à Shiryou, la question ne se pose même pas : notre ordre de mission est clair sur ce point. De fait, j'espère vraiment que nous pourrons le ramener sans qu'il fasse d'histoire, ni se doute de quoi que ce soit, car se battre avec retenu contre quelqu'un qui n'en a aucune est périlleux. »

Son pouce et son index s'appuyèrent quelques instants sur ses yeux.

« Je t'avoue d'ailleurs n'avoir jamais réussi. Ménager son adversaire, c'est creuser sa propre tombe, c'est pourquoi l'on m'a toujours enseigné de me donner à mon maximum lorsque ma vie est engagée : attaquer avec la volonté de tuer. Je pense que je devrai m'en sortir contre un chûnin – même si le grade n'est pas pleinement représentatif de la puissance d'un individu -, mais tu as comprit le message que je voulais te faire passer je pense. »

Sur ses mots, Natsuki se laissa retomber sur le dos, les bras derrière la tête en guise d'oreiller.

« Bon, je vais te laisser à ta lecture. Il est déjà tard, et je ne croyais pas que je me perdrai autant en paroles : je pensais que nous serions déjà à la rencontre durant ce post. Tant pis, ce sera pour demain. » ponctua-t-il en haussant les épaules, bien que dans sa position l'effet n'était pas vraiment marqué. « Pense à éteindre la bougie quand tu auras terminé. »

Ce n'était pas du temps perdu, puisque Natsuki aurait abordé tôt ou tard ce genre de sujet avec ses étudiants, aussi ce n'était pas plus mal que cela tombe maintenant, avec une situation concrète en guise de support. Mais il était temps d'essayer de dormir maintenant, pour de vrai cette fois.

Ouais ne t'inquiète pas.

Oka' se mit à se gratter la tête.

Je sais, mais mieux vaut prévenir que guérir, il faut que je sache de quoi ils sont capables. Et juste ne pas avoir affaire à une mauvaise surprise.

Natsuki lui lança un carnet de notes avec toutes les infos sur ce groupe.

Merci.

Je le sais, j'ai grandi comme ça et avec le temps, je m'y suis fait. Peut-être qu'un jour ma mentalité changera, mais je préfère tout de même la facilité. Comme tu la dis, nous pouvons y laisser notre vie, et donc je pense qu'il faut en terminer au plus vite pour vivre.

Il reprit ensuite.

Dans tous les cas, les ordres sont les ordres. Disait-il en haussant les épaules.

Bonne nuit.

Okasaki se mit à la lecture. Il s'en foutait de leurs descriptions physiques, il voulait seulement connaitre leurs grades, prénoms, noms, clans et leurs affinités ou pouvoirs.

Le premier était Hattake Shiryou, il maîtrisait le Taïjutsu et le Ninjutsu, mais plus le ninjutsu, ses affinités était le Futon, le Katon et le Haiton. Et aussi, il était un chuunin.

Le second était aussi un chuunin répondant au nom de Daï Akimichi, spécialiste en Taïjutsu et ses affinités était le Suiton et le Dôton. Il ne fallait pas oublier aussi que son nom de famille répondait à un nom de clan et donc de pouvoir spécial.

Le troisième ou plutôt la troisième était Mitsuki Hyuga, surement spécialiste en sensorialité et taïjutsu comme tout Hyûuga et normalement elle maîtrisait le futon.

Le dernier était Mahiru Zetsu, un jeune Genin spécialiste en Ninjutsu maitrisant le Raiton et le Kinton.

Okasaki en savait maintenant assez. Il prit le temps d'éteindre les bougies et sorti dehors pour prendre l'air et se détendre.

Tout comme il l'avait annoncé la veille, Natsuki se réveilla de bonne heure, aussi épuisé que le jour d'avant. Utilisant un peu de paille, il essuya de son front ses sueurs froides de la nuit, lesquelles avaient au moins le mérite d'être silencieuses depuis le temps qu'il les trainait, et se leva pour se préparer, tirant au besoin Okasaki de son sommeil si celui-ci n'avait toujours pas ouvert les yeux. Les préparations en question furent courtes cela dit. Le soleil n'était pas encore levé, et le hameau qui les abritait dormait encore, aussi les deux ninjas ne pouvaient espérer avoir un petit déjeuner avant de partir. Ils réunirent donc leurs affaires, et quittèrent les lieux pour reprendre leur route, à la poursuite de Shiryou.

« La lecture t'a été instructive ? » demanda Natsuki alors qu'ils cavalaient sur les routes.

Ils s'arrêtèrent au cours de la matinée pour déjeuner rapidement dans une échoppe ambulante, puis continuèrent leur chemin. Le trajet fut plutôt silencieux du côté du Nara tatoué, qui repensait au dialogue qu'il avait eu avec son étudiant. Celui-ci lui avait avoué préférer la solution de faciliter en général. Qui avait envie de se compliquer la vie alors qu'il existait des méthodes plus simples après tout ? C'était logique, mais il y avait néanmoins des limites à ne pas dépasser pour atteindre ses objectifs. La question était donc : où Okasaki avait-il les siennes ? Natsuki le suivait sur la pensée de tuer une cible qu'il combattait, mais lui voyait la mort comme une conséquence du combat, pas une froide exécution sur un adversaire vaincu. Quant à pousser le raisonnement plus loin... S'il était plus simple de raser un petit village avec tout ses habitants pour être sûr d'abattre le criminel qui s'y réfugiait, le fougueux Shiya favoriserait-il cette méthode à une arrestation ou un assassina ciblé ? Il espérait que non. Et si tel était le cas, il fera son possible pour le faire changer, car il ne voulait pas qu'il finisse comme Natsumi C'était le rôle d'un formateur après tout que de s'assurer que ses protégés n'empruntent pas une mauvaise voie.

Celle de la facilité pouvait tellement être la pire de toute en fonction des domaines. Dans celui du pouvoir par exemple. Acquérir facilement de la force était si tentant, mais sans les tributs à payer que sont l'effort et la persévérance, l'on ne pouvait pas apprendre la responsabilité et le fardeau de cette puissance. Celle-ci finit trop souvent par monter à la tête, et se payer de sa fierté, sa santé mentale, son identité, et parfois même son corps. Natsuki connaissait sa leçon là-dessus, pour avoir hérité d'une force brute incroyable sans avoir rien demandé : il en portait les séquelles à jamais, mais malgré son accès à ce potentiel destructeur il refusait de s'en servir. De son plein gré tout du moins, duquel l'on écoutait rarement l'avis.

Dans la soirée, Natsuki et Okasaki atteignirent une petite ville, bien plus peuplée que celle qu'ils avaient quitté. Comme d'habitude, ils convinrent de d'abord trouver un lieu où dormir avant d'enquêter pour voir ce qu'ils pouvaient apprendre. C'est ainsi qu'ils pénétrèrent dans un établissement de passe dont l'enseigne était à la forme et aux couleurs du nom qu'elle arborait : '' la Chope d'Argent.'' Plusieurs tables étaient déjà occupées, mais la salle commune était loin d'en être à sa capacité maximale. Ce fut donc d'autant plus aisé pour le Nara tatoué de repérer parmi les consommateurs trois têtes qu'il différencia des autres : celles de Daï, Mahiru, et Shiryou. Coup de chance, ils portaient tous à leur manière de façon visible leur insigne de Konoha – un emblème qui offrait souvent des petits avantages dans les villes où les ninjas étaient respectés, ou à défaut, moins d'ennuis. Natsuki ne fit aucun signe à Okasaki pour les désigner, se contentant simplement de lui souffler :

« Ils sont là-bas. Suis-moi et ne fais pas de vagues. »

Il se rapprocha alors d'eux d'un pas tranquille, et les aborda d'un sourire travaillé, faute d'être naturel.

« Tiens ? Des confrères de Konoha ! Je ne m'attendais pas à en trouver ici. Vous permettez que nous prenions place avec vous à votre table ? Ce sera plus convivial comme repas. »

Shiryou ne semblait pas particulièrement emballé par l'idée, à en juger ses sourcils froncés, mais il n'avait aucune raison justifiable de refuser, surtout après avoir reconnu qui s'adressait à son équipe. Les deux autres membres par contre se montrèrent davantage ouvert. Restait à savoir où était la quatrième. Probablement pas loin...

« Je m'appelle Natsuki, du clan Nara. Et voici Okasaki, mon étudiant à qui je profite d'une mission pour lui enseigner quelques ficelles du métier. »

Le tour de table des présentations s'enchaina alors naturellement, ponctué par l'arrivée de Mitsuki revenu des toilettes. Un serveur vint prendre les commandes de Natsuki et Okasaki, suite à quoi la discussion reprit bon train. Seul Shiryou conservait un air méfiant, et participait peu.

« Ah je vois. Vous êtes une équipe shinobis aussi. Au grand complet qui plus est. Du coup, vous êtes ici pour des manœuvres d'entrainements ? »

Daï leva à peine les yeux vers lui, plus concentré sur son assiette, mais Mitsuki se montra plus ouverte, répondant qu'il s'agissait d'une assignation pour retrouver un genin désireux de s'engager dans le Shoraïzen. Elle n'eut pas le temps d'en dire plus cependant, Shiryou la coupant brusquement en la rappelant à l'ordre par son prénom. En effet, les ordres de missions étaient censés rester confidentiels au possible pour éviter que leur objectif ne tombent dans de mauvaises oreilles et ne nuisent à leurs chances de réussite. Mais le mal était fait : la Hyûga avait ouvert la brèche, et Natsuki s'y enfonça aussitôt.

« Sans rire ? » s'exclama-t-il avant de se tourner vers son étudiant. « Tu as entendu cela Okasaki ? C'est bien notre veine. Figurez-vous que l'on nous a justement envoyé pour enquêter sur un groupe du Shozaien en faction qui serait dans les environs. Shiryou, cela vous dérangerait si nous nous associons pour cette mission ? Il semblerait que nos intérêts soient communs, aussi nous avons tous à y gagner. Nous, nous vous aidons à retrouver votre genin fuyard, et grâce à vous, nous aurons des membres du Shoraïzen à neutraliser. Et qui sait, si jamais le genin est déjà avec eux, deux paires de bras en plus vous seront les bienvenu, non ? »

Encore une fois, l'idée ne semblait pas particulièrement séduisante aux yeux de Shiryou, qui continuait de le regarder d'un air méfiant. La présence du Nara et de son étudiant le dérangeait-elle dans ce qu'il préparait ?

« Je vous sens très réticent Shiryou. Je ne vous oblige pas à accepter ma proposition, mais il semble que nos directions concordes, alors ce serait idiot de ne pas en profiter et partager nos informations. Rassurez-vous, je ne compte pas prendre la tête des opérations et interférer avec vos étudiants. Je vous laisse le soin diriger votre équipe comme bon vous semble, et moi la mienne. »

Natsuki joua son rôle sympathique durant tout le repas, si bien qu'à la fin l'affaire semblait entendu. Il avait réussit à glaner quelques informations de leur part sur le genin qu'ils poursuivaient, et lui-même en broda sur ce groupe du Shoraizen dont il ignorait tout. L'important était les apparences. Ils échangèrent aussi tous quelques anecdotes de vie et du métier pour égailler la soirée, puis finirent par aller se coucher chacun dans leur chambre réservée. Le Nara tatoué en avait loué une double qu'il partagea – comme les frais – avec Okasaki.

A peine avaient-ils prit place dedans qu'il lui lança à nouveau son carnet, ouvert à une page sur laquelle était écrit de sa main :

« Les murs ont des oreilles, surveille ce que tu dis. »

Puis il ajouta sur le ton de la conversation :

« Ce n'était pas si mal. Cette équipe m'a l'air fort sympathique. Dommage que Shiryou était de si mauvaise humeur pendant tout le repas. J'imagine qu'il a un peu la pression. C'est une mission importante et risquée, il doit craindre pour la vie de ses étudiants. Un jour peut-être tu sauras toi aussi ce que c'est que d'être formateur et/ou responsable des autres. »

Il allait de soi que s'ils désiraient communiquer, le petit carnet devait être leur unique moyen de liaison. Pour le reste, il n'y avait qu'à jouer une scène du quotidien, l'air naturel, ou presque.

« Honneur aux ainés bien sûr, je vais à la douche en premier. » lança-t-il par-dessus son épaule en allant dans la salle d'eau.

Une fois dehors, le Shiya se posait des questions, peut-être que ses coéquipiers avaient raison, tuer n'est pas la seule solution. Il devait peut-être se tournait vers d'autres principes. Mais sa priorité été Shiryou. Comment allaient-ils l'aborder ? Seul l'avenir le leur dirait.

Il rentra afin de se coucher, une bonne nuit de sommeil s'imposait.

Il se réveilla ensuite, bien avant le Nara. Les pensées lui avaient servi de réveil, il sortit afin de prendre encore l'air, et s'échauffer un peu à l'occasion. De retour, Natsuki était éveillé, ils pouvaient donc prendre la route. Sur la route, aucun des deux ne parlait, puis, ils s'arrêtèrent plus tard pour déjeuner et reprirent ensuite leurs chemins.

Le Shiya se posait plusieurs questions encore une fois, comment allaient-ils aborder ce groupe ? Et s'il faisait échouer leur mission en ne le faisant pas exprès ? En étant trop méfiant, Shiryou pourrait avoir quelques doutes. Bref, pour arriver à destination, il y avait un très long chemin à parcourir. Ils n'arrivèrent que dans la soirée. En soit, une journée de marche.

Ils entrèrent ensuite dans une sorte de restaurant qui portait le nom de "La Chope d'argent", et coup de pot ou pas, le groupe qu'ils cherchaient se trouvait ici, Natsuki dit à Okasaki de le suivre et de ne pas faire n'importe quoi.

Natsuki prit les rênes et se mit à parler, Shiryou était très méfiant. Ensuite, il présenta Okasaki.

Enchanté. Disait Okasaki tout méfiant.

Le chef d'équipe de Matsudaï expliqua ensuite la situation au groupe allié (ou pas), Shiryou était vraiment très méfiant, peut-être que son plan tombait à l'eau ? Il demande ensuite à l'équipe de Shiryou s'il voulait coopérer, Shiryou avait l'air de ne pas vouloir, mais il accepta quand même.

Une fois cette discussion terminé, les deux groupes se rendirent à une auberge, bien sur avec des chambres séparée, le Nara prit son cahier de notes puis l'envoya à Oka' à une page bien précise.

« Les murs ont des oreilles, surveille ce que tu dis. »

Voilà ce qu'il y avait marqué. Puis il parla, et Okasaki lâcha un "oui" hypocrite, il voulait ne pas se faire repérer et prit donc le cahier pour y exprimer sa pensée.

« Il ne craint pas pour ses étudiants, mais pour son plan. »

La douche ne lui fit pas le bien qu'il n'espérait plus. Mais à défaut de laver la souillure qui lui grouillait sous la peau, il pu se débarrasser de celle qui était dessus.

« La place est libre est libre. » dit-il à son équipier en sortant de la salle d'eau vêtu comme il y était entré, mais en plus propre.

Ses tenues vestimentaires ne se limitaient habituellement qu'à deux modèles : noirs et sans motifs, manches courtes ou longues selon la saison. Il n'était donc pas surprenant de le voir toujours vêtu pareil, comme tout personnage fictif qui se respecte.

Allongé dans son lit, les yeux rivés vers la charpente aux poutres apparentes, il réfléchissait à la journée de demain. Okasaki et lui allaient courir deux lièvres à la fois, sachant que l'un était prioritaire sur l'autre et qu'une charmante portée de lapereaux pouvaient à tout moment montrer les incisives si les deux prédateurs se montraient inconvenant avec leur hase de mère. Avec le Shoraizen en plus dans cette scène d'Ushuaïa Nature, Natsuki savait qu'il misait gros. Il avait beau être fort, il n'en restait pas moins un homme – ou presque - : un coup dans le cœur, qu'il soit porté par un paysan ou un shinobi, restait douloureux. Il y avait bien un scénario qui serait arrangeant, mais mieux valait ne pas trop compter dessus. Car en général, quand l'Homme prévoit, les Dieux rient.

« Tu ne t'es pas trop mal débrouillé ces deux derniers jours Okasaki. » lança-t-il de but en blanc. « Tu as été capable de suivre un bon rythme sur les routes. Tu as un bon cardio', comme l'on peut s'y attendre d'un pratiquant du Kenjustu. Tu permets que je jettes un coup d'œil à ton sabre ? »

Natsuki l'étudia la lame et le manche avec un intérêt polie. Il n'y connaissait pas grand chose en katana, simplement comment tenir le mieux tête à un adversaire étant armé d'un, et de transformer ce que ce dernier croyait être un avantage en défaut mortel.

« Tu as apprit à le manier en autodidacte, ou tu as eu un maître ? »

Natsuki pouvait profiter de la soirée pour connaître un peu plus son étudiant, il savait que Shiryou ne fuira pas cette nuit. S'il le faisait, il pouvait être sûr que le Nara tatoué le retrouverai : ses étudiants auraient des soupçons et livreraient sans trop d'hésitation des informations sur les endroits où leur mentor aurait pu aller. L'étau se resserrai autour du cou du petit Serviteur. A moins qu'il ne la joue très fin, seuls un regrettable concours de circonstances ou l'intervention de ses maîtres pouvaient encore le sauver. Et vu l'intérêt que les Furyou portaient à la race humaine, Natsuki doutait qu'ils daignent se déplacer pour un pion qui ne sera probablement jamais promu. Tout ce qui attendait Shiryou désormais étaient de jolis bracelets en fer vendu par paire, et un tricot rayé.

« Je vais faire un tour dehors. Reste ici. » déclara Natsuki au bout d'un moment, sans donner plus d'explication avant de sortir.

Le lendemain, Natsuki constata avec satisfaction que l'équipe de Shiryou était toujours complète au petit déjeuner. C'était presque agréable, que de temps en temps avoir raison. Ce qu'il avait pu apprendre du réseau d'espion installé en ville au cours de sa balade nocturne rapportait que le jeune genin recherché était partit en direction de l'est, vers Kawahushi. Il était évident qu'il n'avait pas rendez-vous avec le Shoraïzen dans un lieu habité, aussi grâce à une carte Natsuki désigna un territoire rocailleux peu fréquenté qui se trouvait à proximité, une zone beaucoup plus propice à une rencontre discrète avec une organisation fichée dans le Pays du Feu – et au-delà, à en croire les initiatives de Onpu.

« A mon avis, en croisant vos informations et les miennes... » expliqua Natsuki en s'adressant à tous. « … nous pouvons déduire qu'ils seront ici. C'est un peu large comme territoire, mais nous somme assez nombreux pour l'explorer en deux groupe sans courir trop de risque. Vous êtes partants ? » demanda-t-il d'un ton léger.

Le nombre de sourire en face de lui avait diminué de moitié, idem pour l'éclat de ceux restants. Visiblement, quelqu'un avait eu une discussion avec le reste de son équipe hier soir...

Natsuki venait de terminer sa séance de décrassage, c'était au tour d'Okasaki. Il prit environ quinze bonnes minutes pour bien se laver.

Puis, il en sortit à son tour, ne se sentant pas du tout propre.

Il était fatigué d'avoir fait tout ce chemin mais il ne le montrait pas, et encore ce n'était rien, la journée de demain allait être beaucoup plus fatigante. Surveiller Shiryou, Oka' ne s'attardait pas sur cela puisque seul le futur pouvait dire comment cela allait se passer.

Il y avait eu un long moment de silence dans la chambre avant que Natsuki ne lâcha quelques paroles.

Oui, tiens.

Il examina la lame du Shiya pendant un petit moment mais il prit le temps de vraiment l'examiner, cela faisait plaisir à Oka' de voir que son senseï avait un intérêt pour ses élèves.

Il lui demanda ensuite si il avait eu un maître pour apprendre à maitriser son Katana ou si il l'avait fait lui même.

J'ai appris à le manier moi même.

Après cette courte discution le Nara sortit dehors, Okasaki avait compris ce qu'il allait faire ou tentait de faire. Il y avait un risque, et si Shiryou l'avait vu sortir ? Il aurait eu beaucoup de doute et vu son caractère cela n'aurait pas été étonnant.

Natsuki rentra plus tard dans la nuit. Puis, le lendemain à l'heure du petit déjeuner, les deux groupes se retrouvèrent, les élèves de Shiryou n'avait plus le même sourire qu'ils avaient eu hier. Okasaki craignaient le pire, Natsuki se mit à parler, aucun ne parlaient, tous le fixaient jusqu'au moment où Shiryou parla.

Où étais-tu hier soir Nara Natsuki ?

Shiryou avait un air perplexe et en même temps ferme. Oka' et Natsuki était profondément ... foutu, Natsuki devait trouver une bonne excuse sinon toute la mission allait tomber à l'eau.

Description:

« Pourquoi me poser la question alors que vous connaissez déjà la réponse ? » demanda Natsuki d'un ton léger.

S'il fut perturbé par la demande soudaine de Shiryou, il n'en montra rien. Son visage resta serein, juste gravé de ses habituelles cernes.

« Vous m'avez suivit hier soir après tout. Vous n'êtes donc pas sans ignorer que je suis allé boire un thé dans une échoppe de rue avec d'autres clients. Enfin, en apparence bien sûr : je ne tromperai que les non-initiés ainsi. Vous qui êtes comme moi un shinobi de Konoha, vous savez que les humains ont des yeux, et qu'ils suffit de les interroger pour en savoir plus sur ce que l'on cherche. Un genin fuyard par exemple. Oh, suis-je bête. Vous n'êtes que Chûnin. L'on ne vous a peut-être pas encore apprit à procéder de la sorte dans une enquête. »

Il joignit ses doigts dans ses paumes, et laissa reposer sa mâchoire dessus, les coudes sur la table, et un sourire fin comme un rasoir sur les lèvres.

« Mais cela mit à part, que ce soit pour le travail ou personnel, en quoi ce que je fais de ma vie vous regarde ? Nous faisons peut-être équipe pour cette mission, mais cela ne vous donne pas tous les droits. Alors votre ingérence a-t-elle une raison d'être ? Avez-vous entendu une histoire sur moi qui justifie votre besoin de me surveiller ? Honnêtement, je m'en fiche, mais je vous suggère que cela cesse. Cela ayant été dit... »

La mains de Natsuki se matérialisa soudainement sur le col de Shiryou, si rapidement qu'il sembla que son bras avait oublié certaines lois de la physique, comme franchir d'abord la distance qui les séparait. Il le tira alors vers lui sans préavis, et fit heurter sa tête contre la table. Avant même que quiconque n'ai pu réagir, le Nara tatoué était déjà penché sur lui, son autre main écrasant le visage du Chunin contre le bois dans une étreinte de fer. Leur pression suffisait à elle seule à avertir leur victime que si elle esquissait le moindre geste pour se débattre, lui broyer le crâne ne serait qu'une formalité.

« … nous n'avons pas gardé les cochons ensemble, alors je vous conseille de changer de ton avec moi. »

Natsuki ne souriait plus. Son regard noir se posa sur les trois étudiants, et figea les deux premiers dans leur tentative de réaction face à l'agression de leur mentor. Le troisième était encore sous le coup de la surprise. Le silence régna soudainement dans la salle peu occupée, les clients matinaux tournant leur attention vers la scène qui se déroulait tout près d'eux. Le Nara tatoué ne leur prêta aucune attention, et commença à parler à l'oreille de Shiryou d'une voix chargée de colère sourde.

« Que vous m'aimiez ou pas, je m'en contrefiche. Si vous ne voulez pas que nous fassions équipe alors que nous avons un but commun, tant pis. Mais n'oubliez pas votre place. Je vous suis supérieur, en grade et en mérite, aussi je vous interdis de me tutoyer encore ne serait-ce qu'une seule fois. Ai-je été assez clair ? Si ce n'est pas le cas, ou que vous avez encore quelque chose à régler avec moi, je vous attends dehors. »

Les yeux de Shiryou lançaient des éclairs. S'ils en avaient été capable, Natsuki aurait été foudroyé sur place. Mais dans sa position précaire, et malgré la colère qui le brûlait, le Chûnin ne pu que répondre d'un hochement de tête qu'il avait comprit la leçon. Le Nara tatoué le relâcha alors, et reprit sa place assit à table. Les deux hommes se dévisagèrent dans un long silence pesant, le visage haineux et bouillonnant d'un côté, fermé et implacable de l'autre. Personne n'osa parler dans la grande salle, ni même bouger : le gérant lui-même était immobile derrière son comptoir, le manche d'une hache à l'abri des regards fermement serré dans ses paumes. Daï, Misuki et Mahiru attendaient avec appréhension la conclusion de cet échange, observant leur mentor et Natsuki comme si c'était la première fois qu'ils les voyaient ainsi, sans savoir comment réagir. La confrontation muette cessa au bout d'un moment, quand Shiryou se leva pour partir, suggérant qu'il était peut-être temps de se mettre en route, en équipes séparées pour couvrir plus de champs.

« Je pense que c'est le mieux, oui. » dit-il avec des traits radoucis sur le visage, mais d'une voix neutre.

Le ton de Shiryou ne lui avait pas échappé, et il savait que cette affaire n'était pas terminée : dès qu'il en aura l'occasion, le jeune homme essaiera de le poignarder dans le dos. Tant mieux, songeait-il. Habituellement, Natsuki n'aurait jamais réagit de la sorte, laissant sa fierté et ses émotions prendre le dessus sur sa mission. Mais sa malédiction aidant, l'incident avait prit une très bonne tournure, quoi qu'en disent les apparences. Sa mission était d'arrêter Shiryou, pas de retrouver les membres du Shoraïzen comme il l'avait annoncé. En ayant forcé la confrontation avec sa cible, il avait espérer la provoquer suffisamment pour qu'elle en vienne aux mains. Il aurait alors pu écarter les trois étudiants de Shiryou pour lui régler son compte dans un duel. Cela aurait été plus simple de leur expliquer la situation ensuite. Malheureusement, il n'avait pas mordu totalement à l'hameçon. Mais humilié devant un public et ses étudiants, piqué dans sa fierté, il y avait de fortes chances pour qu'il ne laisse pas l'histoire se terminer ainsi. Natsuki l'avait agrippé avec des chaînes invisibles mais diablement efficaces.

« Nous allons y aller nous aussi ? » dit-il d'une voix légère à Okasaki quand l'équipe de Shiryou fut sortie.

La représente des Hyûga fut la seule à lancer un regard en arrière.

« Ne t'inquiète pas Okasaki, cela va bien se passer, tu vas voir. » rassura-t-il en lui tapotant l'épaule.

Ils réglèrent les frais restants au comptoir, et la vie reprit son cours pour chacun. Matsudaï retrouva son équipe binôme à la sortie de la ville, et voyagèrent jusqu'au point prévu dans le silence le plus total, même si de nombreux regards entre les différents membres des deux groupes suffisaient à se faire une idée du climat qui régnait.

« Bien, nous allons nous séparer ici. Daï, je vois que c'est vous qui portez le dispositif radio de votre équipe. » annonça Natsuki en mettant à son oreille droite l'oreillette de sa propre radio. « Nous allons nous régler sur la même fréquence, au cas où nous aurons besoin de communiquer la position de nos cibles respectives. Je vous souhaite bonne chance. » ajouta-t-il ensuite à l'attention de tous. « Plus vite nous aurons fini, et plus vite nous rentrerons chez nous. »

L'allusion n'échappa à personne, le froid qu'il avait jeté plus tôt dans la matinée était encore présent. Natsuki partit de son côté avec Okasaki, tandis que l'équipe de Shiryou poursuivit sa route. Le Nara commença alors par couper sa radio après une dizaine de minutes seulement.

« Ne t'en fais pas Oka', tu penses bien que je ne l'ai pas laissé filer comme ça. » sourit-il en sortant d'une des poches de son sac une sorte de boussole. « Je lui ai collé un mouchard à l'auberge. Je ne lui ai pas fait une scène pour rien. Le traceur n'a pas une très grande porté, mais il suffira que nous restons assez proche de lui. Un kilomètre ou deux, pas plus. Mieux ne vaut pas se fier qu'à cela par contre. S'il le trouve et le colle ailleurs, nous allons nous faire leurrer... »

Dès que la conversation fut terminée avec son étudiant, il ralluma sa radio portable, et bascula sur '' émission ''.

« Rien à signaler sur la zone D2. Nous poursuivons.» annonça-t-il.

Il regarda à nouveau son traceur. Même imprécis, il pouvait voir que Shiryou ne se déplaçait pas à la vitesse d'un fuyard. Il fallait cependant qu'ils se rapprochent de lui s'ils ne voulaient pas le perdre. Les traquer avec une Hyuga capable de les voir venir sera difficile, mais c'était un risque à prendre : il devait parier sur le fait qu'elle ne maîtrisait pas encore ses pupilles claniques à la perfection, ou qu'elle ne regardera pas dans leur direction.

Une bonne nouvelle vint finalement de la radio au bout d'une dizaine de minutes : Daï annonça qu'ils avaient trouvé des traces de vie humaines récentes dans le secteur. La piste était encore tiède. Après s'être mentalement visualisé la direction à prendre pour les rejoindre, Natsuki eu un regard entendu pour son étudiant, et ils se mirent en route.

La partie difficile allait commencer.

Natsuki était vexé ou il avait quelque chose derrière la tête. Les dires de Shiryou lui passèrent en travers de la gorge, il n'hésita pas à le remettre à sa place avec quelques mots durs et crus. Il lança aussi une petite pique qui fit réagir Shiryou, il fixa Natsuki d'un air étonné "Un genin fuyard par exemple. Oh, suis-je bête. Vous n'êtes que Chûnin". Oka' n'avait pas tilter sur le coup, mais seulement après quelques seconde de réflexion.

Puis une fois qu'il termina de parler, il 'attrapa très rapidement et violemment le Chûnin par le col de son tissu qui lui servait d'habit avant de lui plaquer la tête contre la table, il essaya de se débattre, mais arrêta quand il savait qu'il n'avait aucune chance, il n'y arrivait pas le Jônin avait beaucoup plus de force que lui. Oka' s'en foutait complétement, à vrai dire, il voulait même lui taper dessus. Non pas parce qu'il espionna Natsuki durant son escapade nocturne, mais parce qu'il prêta allégeance aux furyous ce que détestait le balafrer.

Natsuki lui demande s'il voulait régler ça dehors, puis une seconde option, s'il voulait en rester là. Shiryou fit un hochement de tête à la seconde option, il prit le temps de se remettre sur sa chaise avant de lancer des regards Scarface à Natsu', il avait surement la haine ce qui sur le coup laissa un petit sourire sur les lèvres du Shiya. Il s'en alla ensuite tout en donnant l'ordre à son équipe de le suivre, ce qu'ils firent sans rechigner.

Puis Natsuki voulait y aller aussi. Oka' le suivit.

Je ne m'inquiète pas, je trouve ça drôle, il va redoubler de méfiance, j'en suis plus que sûr.

Une fois tout cela terminé, les deux équipes se séparèrent, ils avaient tout deux des dispositifs radios pour pouvoir communiquer à distance. Mais l'équipe d'en face dévisageait les deux compères, Okasaki fit de même, c'était amusant pour lui de les provoquer, il voulait surtout voir leurs réactions. Mais rien se passait, les deux équipes se séparèrent ensuite chacun sur leur route.

Les deux shinobis avançaient à vitesse normale, puis Natsuki coupa le dispositif radio quelques mètres plus loin. Il expliqua à Oka' que s'il avait attrapé Shiryou par le col et à cette vitesse, c'était pour lui coller un mouchard. Malin, à vrai dire le Shiya ne l'avait même pas vu à cause de la vitesse.

Et bien, c'était bien joué haha.

Une fois cela dit, Natsuki ralluma le dispositif radio, RàS dans leur zone, mais une chose avait été signalée dans celle de Shiryou et son équipe.

Description:

Les yeux de la Hyuga étaient à la hauteur de la réputation de son clan. Sitôt que Natsuki et Okasaki eurent rejoint le groupe de Shiryou, elle ouvrit la voie sur deux kilomètres avant de s'arrêter. N'étant pas un pisteur né, le Nara tatoué ne pu que être impressionné quand à partir de presque rien, de maigres traces de nature dérangée, des cailloux éparpillés et une demi empreinte boueuse de sandale, Mitsuki parvint à remonter une piste humaine qui les mena rapidement à un petit genin baroudeur. Levant son poing pour demander l'immobilisation de la troupe, elle fit le rapport de ce que ses pupilles percevaient.

« Ils sont cinq. Quatre shinobis inconnus, et notre cible, à un kilomètre et demi de notre position. Il y a plusieurs pièges à sceau tout autour d'eux, mais je ne vois pas de mécanisme d'action. »

« C'est parce que ce sont eux, les détonateurs. » expliqua Natsuki. « S'ils sont repérés, ils vont chacun s'enfuir dans la direction de leurs sceaux pour les activer au besoin sur leurs poursuivants. Un moyen efficace pour couvrir leur retraite. Il va donc falloir être rapide. Concentrez-vous sur votre genin, Okasaki et moi nous occuperons de Shoraizen. Bonne chance. »

Il y allait avoir un combat, cela semblait inévitable. Et quoi de mieux que le cœur de la mêlée pour permettre à Shiryou de prendre la fuite ? Il ne restait à espérer que son désir de poignarder Natsuki par vengeance soit plus fort... Cela d'une part, mais ce n'était pas le seul facteur que le Nara tatoué craignait. Comme il l'avait expliqué la veille à son disciple via carnet, il ne pouvait pas écarter l'hypothèse que l'un au moins des trois autres membre de l'équipe de Shiryou était de mèche avec son mentor. Ce dernier les connaissait depuis longtemps, et devait donc savoir à qui il pouvait se fier. Qui deviendrait un ennemi de plus...

L'attaque sur l'attroupement ennemi fut rapide, mais hélas pas assez. A tous les coups, il devait y avoir un senseur dans le groupe du Shoraizen, car l'équipe de la Feuille fut accueillit avec un peu trop de réactivité pour être soudaine. Natsuki en tête était arrivé une demi-seconde trop tard peut-être. Il s'était élancé dans la formation en cercle avec les autres à sa suite, et malgré sa vitesse, il n'avait eu le temps de neutraliser qu'un seul des nukenin en lui fondant dessus. Et presque aussitôt, une volée de bombes à mèche venu des arbres s'abattit sur l'air de combat. Les pro-Shoraizen n'étaient donc pas quatre, mais cinq.

« Quel imbécile. » songea Natsuki.

Il s'était trop fié aux yeux de Mitsuki, sans se dire qu'un autre ninja pouvait se dissimuler non loin avec une technique appropriée, pour intervenir en cas de besoin. Celui-là même qui avait repéré leur présence, probablement. A moins que l'erreur de la Hyuga avait été volontaire ?

Frappant alors le sol pour générer un petit dôme de vent destiné à encaisser la déflagration, il remercia sa chance quand les détonation retentirent : ce n'était pas des explosifs, mais des écrans de fumée. Nauséabonds, à en juger par la couleur. Le nuage de gaz opaque se répandit largement en enveloppant toute la zone, ce qui permet à l'ennemi de profiter de la confusion pour fuir une fois l'équipe de la Feuille prise dedans. Juste avant que sa vue ne soit voilée, le Nara tatoué remarqua quelque chose : il aperçu la silhouette de tout le monde, sauf d'un : Shiryou ne s'était pas joint au combat.

Mitsuki cria plusieurs indications sur les directions respectives des fuyards, grâce à sa vue perçante qu'aucun écran de fumée de pouvait obscurcir, pendant que Daï et Mahiru maîtrisaient le genin à retrouver. D'une main, Natsuki contrôla l'écran de son traceur, pour remarquer aussitôt que Shiryou s'éloignait d'ex, dans aucune des directions qu'avaient signalé la Hyuga. Le petit malin... Le Nara tatoué souhaita mentalement bonne chance à son étudiant, quoi qu'il décide de faire, puis rompit sa technique pour jaillir hors de l'écran nauséabond tel un coup de vent.

Shiryou était passé hors du champs d'émission de son mouchard, il devait donc le rattraper au plus vite s'il ne voulait pas perdre sa trace maintenant. Le fuyard ne faisait pas son niveau mine de rien : il était bien plus rapide que ne le laissait supposer son grade, preuve une fois de plus que cela n'était que grossièrement indicatif. Mais il avait beau être véloce, il ne l'était pas assez pour son prédateur naturel, lequel avait toujours privilégié la vitesse à la force dans ses exercices par le passé. Avalant la route ventre à terre, il slaloma entre les troncs dans la dernière direction connue de sa cible, si bien que le mouchard de cette dernière finit par revenir à porté de signal. Il le tenait. Loin des autres, il n'aura pas de problème pour le neutraliser sans incident.

Une dernière impulsion le propulsa vers les branches, le réceptionnant juste devant Shiryou à qui il coupa la route à la volée. Incapable de s'arrêter à temps pour éviter l'obstacle de chair, le Serviteur se ramassa en boule pour le percuter de plein fouet et le dégager de sa route. Cela ne se passa pas comme espéré, principalement quand Natsuki l'agrippa et profita de son inertie pour le projeter par dessus son épaule droit vers le sol. Voilà ce qui arrivait lorsque l'on se croyait trop ninja pour utiliser les banches plutôt que la route pour se déplacer...

« Oh, c'est vous ? » lâcha Natsuki en marquant la surprise quand Shiryou émergea des buissons. « Mais... qu'est-ce que vous faites ici ? » enchaina-t-il avec plus de colère dans la voix cette fois-ci. « Je vous avais prit pour un des membres du shoraizen en fuite. Oh la barbe ! Je croyais que nous étions d'accord pour que chacun s'occupe de ses affaires. C'est bien gentil de vouloir nous aider à la traque, mais l'on a rien gagné là. Vous m'avez fait perdre une piste en me faisant poursuivre la mauvaise personne, et moi je vous ai fait semer par celui que vous pourchassiez. Bon... Rien de cassé au moins ? » demanda-t-il en ignorant le regard noir que lui lança Shiryou.

Cela aurait dû, il avait été lancé dans cette optique. Il cachait décidément bien son jeu... Mais c'était la dernière chose qu'il allait faire de toute façon. Natsuki se prépara à lui fondre dessus et...

« Shiryou ! » appela au loin une voix féminine.

Le Nara tatoué s'immobilisa, et Shiryou s'arrêta lui-même dans le mouvement qu'il avait esquissé. Encore quelques secondes, et Mitsuki émergea d'entre les arbres, hors d'haleine, de grosses gouttes de sueur perlant sur son visage aux traits déformés par les veines apparentes du Byakugan. Elle stoppa sa course en apercevant les deux hommes, haletante, pour prendre appuie de ses mains sur ses genoux. Ses yeux étaient impressionnant, et son exploit aussi. A l'aide de ses pupilles, elle était parvenu à suivre le Nara tatoué, et rattraper son chef d'équipe en un temps très honorable, bien que l'effort semblait l'avoir complètement siphonné de son énergie. Son arrivée cependant n'était pas pour plaire : elle avait contrarié les plans de chacun. Natsuki sentit Shiryou faire tout comme lui, passer son regard de sa cible à la Hyuga. Les rouages des méninges du chunin s'entendait presque. C'était certain, il se doutait de quelque chose désormais, si ce n'était pas déjà le cas avant. Et il songeait très sérieusement à faire son affaire maintenant : il réfléchissait juste à l'ordre. Natsuki fut le premier à réagir, quand Mitsuki ouvrit la bouche.

« Qu'est-ce que vous... » commença-t-elle en passant ses yeux de l'un à l'autre.

Mais il ne la laissa pas terminer. Il se réceptionna à ses côtés et lui posa une main amicale sur le haut du dos.

« J'ai fait une erreur, et des membres du Shoraizen se sont échappés. Il va falloir que je me contente de celui que j'ai assommé là-bas. Peut-être qu'Okasaki en a eu un aussi. Et vous ? Vous avez pu avoir le votre ? »
« Oui, Daï est resté là-bas, il le garde à l'abri dans un dôme de terre avec votre prise. Et Mahiru... »

Le Mahiru en question arriva à ce moment là par le même chemin que Mitsuki, dans le même état de nage que son équipière, si ce n'était plus. Il commençait à y avoir beaucoup trop de monde ici pour l'intimité que le Nara tatoué souhaitait avoir avec le Serviteur.

« Je vois. » conclu Natsuki alors qu'il regarda un bref instant le genin haletant.« Bien, il n'y a plus rien à faire ici. Retournons auprès de nos étudiants Shiryou, je pense que nos missions sont terminées maintenant. Il n'y a plus qu'à retourner à Konoha. »

D'un geste du bras, il l'invita à reprendre la route dans l'autre sens, un sourire de sympathie sur le visage. Le dernier qu'il lui fera avant de lui planter son poing dans le visage.

Natsuki et Oka' rejoignirent le groupe de Shiryou, une fois arrivé, Mitsuki expliqua la situation aux deux équipes présente grâce aux yeux qu'elle eut grâce au don de son clan.

Ils étaient cinq, ce n'était pas prévu mais bon. Ils se trouvaient non loin du groupe de Konohajins, à un peu plus d'un kilomètre et demi, elle voyait des sceaux autour d'eux. Ses yeux étaient exceptionnels, même pour un senseur, il aurait été difficile d'avoir toutes ces informations, alors qu'elle, elle n'avait qu'à seulement activer son l'une des techniques de son clan et elle pouvait ainsi avoir plusieurs infos en deux-temps trois mouvements.

D'après Natsuki, les détonateurs étaient les ennemis eux-mêmes. Si chacun fuyait dans la direction de chaque sceau, cela allait les activer et ainsi, sûrement, ils allaient exploser, ou faire autre chose.

Il gardait toujours un œil sur Shiryou, pendant tout le trajet. Shiryou ne remarqua pas une seule fois qu'il était fixé par le Shiya, il était surement en train de penser à ce qu'il allait faire, oui puisqu'ils allaient devoir surement tous se battre, et se battre pour récupérer le Genin fuyard, c'était la mission des deux équipes. Cela faisait longtemps qu'Okasaki ne s'était pas battu, mais il ne devait pas prendre ça comme un jeu, tous ici présent pouvaient y perdre la vie lors de cette mission si les assaillants étaient bien préparés.

Tous étaient derrière Natsuki, Oka' avait toujours le yeux sur Shiryou. Natsuki fonça à toute vitesse suivi de tous les autres Konohajins derrière lui. Tous les membres du Shoraizen étaient visibles, mais il y en avait un de plus, Mitsuki avait fait une erreur. Un assaillant avait était touché puis, une pluie de fumigènes tomba du ciel, Natsuki frappa le sol et généra un dôme, tout les Konohajins étaient derrière, et là, Oka' vit Shiryou en train de fuir. Il voulait y allait, mais vit Natsuki en train de regarder dans toutes les positions, il voulait donc y aller à sa place, il lui indiqua par où était parti celui-ci en générant une boule électrique vers la direction du Chûnin, Natsuki ne l'avait surement pas vu.

Un était à terre, le Genin à retrouver, et donc il en restait donc cinq, les sceaux éclatèrent tous un par un, Natsuki avait eu raison les détonateurs étaient eux-mêmes, heureusement qu'ils n'éclatèrent pas pendant qu'il était en train de les pourchasser, il prit le temps d'attendre environ trois secondes. Il les prit ensuite en chasse tout en suivant les directives de Mitsuki, il prit la direction d'un des fuyards, leur course s'arrêta trente secondes plus tard. Ils allaient devoir se battre, mais non, les quatre autres se joignirent à la fête... Il y avait surement un senseur, et un expert en genjutsu, sinon comment auraient-ils pu savoir qu'ils se trouvaient là et que les quatre en même temps trouvèrent le même endroit ?

Si chacun fuyait dans la direction de chaque sceau, cela allait les activer et ainsi, sûrement, ils allaient exploser, ou faire autre chose. Il fallait prier pour que le talent ou la chance soit soient avec lui. D'abord un se jeta sur lui shuriken à la main, il esquiva sans-souci les coups de shuriken qu'il tentait de lui mettre, tout simplement grâce à sa maitrise du taïjutsu, et au bon moment, il lui mit un énorme coup de poing dans le plexus brachial, celui-ci allait être K.O pendant un bon moment, les trois autres voyant qu'il avait réussi à le mettre K.O. Tous les trois l'attaquèrent en même temps ou plutôt deux, vu qu'un devait surement maitriser le taïjutsu vu comment il se jeta plus vite que les autres katana à la main, Okasaki tenta d'esquiver, mais ce fut un échec, il lui planta la lame du katana dans la cuisse droite avant de la retirer d'un coup et de reculer en arrière. Oka' lança un fumigène avant pour pouvoir reculer en tout sécurité. Il était maintenant très mal, et souffrait vraiment beaucoup, il allait maintenant devoir se contenter de sa maitrise du ninjutsu, la technique qu'il avait apprise grâce à l'un de ses frères autrefois allait devoir lui servir, s'il venait à échouer, il serait complétement au fond du rouleau et clairement foutu, puisque celle-ci allait lui prendre une très grande partie de son chakra, et vu son état, il sera surement très fatigué après et plus en état de se battre.

La fumée se dissipa, il respirait et expirait fortement, voyant qu'il était dans un piteux état, les nukenins sautèrent sur lui tous les trois en même temps, mais de différent côté cette fois-ci, il attendit le bon moment pour qu'ils soient au bon endroit pour ne pas pouvoir se défendre ou riposter. Malgré la douleur qu'il était en train de subir à cause de sa jambe, il tournoya quand même sur celle-ci et celle de gauche avant de lâcher une vague d'environ trois cent épines tout autour de lui. Les assaillants étant surpris, tentèrent pour certain de reculer, et d'autres de riposter, mais c'était trop tard, tous les prirent de pleins fouets, ils étaient maintenant tous complétement paralysés même celui qui avait pris le coup-de-poing, lui, ses capacités respiratoires avaient gravement diminué, mais, ils allaient revenir à la normale une bonne heure après.

Oka' quant à lui, regarda la scène, il eut le temps de les voir s'écrouler avant de s'écrouler de fatigue à son tour et à cause du sang qu'il venait de perdre mais, il ne se faisait pas de soucis, les autres allaient le retrouver grâce au radar et aux yeux de la Hyûga.


Arrrgh...

Spoiler:

« Eh bien, tu as été soit fou soit présomptueux, mais je vois que dans tous les cas tu ne t'en es pas si mal sorti. »

Le visage de Natsuki apparu au-dessus de celui d'Okasaki écroulé par terre. Tout autour, le corps de quatre autres shinobis du Shoraizen attendaient dans la même position horizontale. Pour un combat si défavorisé en terme de nombre, le jeune s'en était bien tiré avec une simple blessure à la cuisse.

« Tiens, fais-toi un bandage avec cela. Je peux voir à la quantité de sang sur ton pantalon que c'est pas aussi grave que cela en à l'air. Si tu avais eu l'artère ou un os touché, tu serais déjà mort. »

Il se tourna ensuite vers Daï, qui malgré sa stature grassouillette cachait des muscles entrainés à porter de lourdes charges – la sienne au quotidien déjà.

« Vous voulez bien m'aider à réunir les corps sur ce sceau ? » demanda-t-il en déroulant un large parchemin. « Ce sera plus facile de les transporter tous ainsi. »

Daï déposa alors les deux qu'ils portaient déjà sur ses épaules, puis avec le Nara tatoué acheva de réunir les six individus incriminés, tous empilés de travers. Tandis qu'il joignait les mains pour activer son immense sceau de stockage, il ne manqua pas de garder un œil sur Shiryou. Les deux hommes se jaugeaient désormais, il se sentait. Le Chûnin commençait à être acculé, et ses options limitées. Il ne pouvait pas attaquer ouvertement Natsuki devant ses étudiants, sans quoi il passera pour fautif, pas plus qu'il n'était en mesure de fuir sans explication : il avait vu à quelle vitesse le Nara tatoué l'avait rattrapé. Il n'avait plus d'autre choix que de jouer encore sur les apparences pour guetter la moindre opportunité d'échappatoire. Et ce sera son ultime tentative, il le savait. Natsuki de son côté se montrait tout aussi méfiant, quoi qu'en dise le sourire factice qui bordait ses lèvres. Shiryou ne s'était pas autant laissé prendre par la provocation faite à l'auberge qu'il l'avait espéré, ce qui montrait bien une chose : le jeune homme tenait davantage à la vie qu'à sa fierté. Une mentalité qui permettait en général de vivre plus longtemps, surtout dans leur métier.

« Voilà, c'est terminé. J'espère que cela va aller pour aller pour eux. » commença Natsuki d'un ton léger en enroulant son parchemin. « Stocker et ressortir un corps d'un sceau, ce n'est pas compliqué, mais y parvenir avec les corps toujours en vie, c'est une autre affaire... Il faudra que je les sorte de là avant demain matin. »

Les étudiants de Shiryou le regardèrent avec un air inquiet, mais il se contenta de hausser les épaules, comme si ce détail était sans importance. Ensemble, ils regagnèrent la ville la plus proche. Tout s'était plus bien déroulé dans l'ensemble jusqu'à présent, et la traque s'était terminée peu après midi. Il prirent donc leur repas dans l'établissement d'un petit village.

« Grâce à vous, notre mission a pu se régler bien plus aisément. Tenez, voici mes remerciements, c'est moi qui régale. » annonça Natsuki en déposant sur la table devant chaque personne les boissons qu'il était allé lui-même chercher.

Il prit ensuite place à côté d'Okasaki. A nouveau, leurs positions à table relevaient de leurs affinités : d'un côté, il y avait Natsuki et son étudiant, de l'autre, toute l'équipe de Shiryou. C'était comme si le meuble sur lequel ils allaient manger constituait une barrière ou un moyen de bien tracer la différence entre les deux groupes. Lui qui pensait que le succès de l'affrontement lèverait les doutes et les suspicions qui s'étaient installés depuis l'altercation du matin... Là où il y avait le plus de suspicion cependant, c'était dans le regard que portait Shiryou à son verre.

« Natsuki ? Il y a une question que je voulais vous poser déjà là-bas. » demanda Mitsuki, la jeune Hyûga, sur le ton de la conversation.
« Oui ? »
« Vous m'avez dit avoir fait une erreur là-bas en poursuivant Shiryou. Mais comment avez-vous pu vous tromper alors que j'avais donné les directions dans lesquels les partisans du Shoraizen étaient partit ? »

Elle ne pensait clairement pas à mal, Natsuki le sentit, mais sa question fit l'effet d'une bombe à Shiryou. Il tendit aussitôt les bras sur les côtés, et attrapant les poignets de Mitsuki et Daï pour les abaisser, fit claquer leur verre sur la table avant qu'ils ne boient. Les deux étudiants tournèrent vivement le regard vers lui sans comprendre, avant qu'un troisième choc, plus lourd celui-ci, ne retentisse sur le bois. Mahiru venait de s'écrouler tête la première sur la surface de bois. L'observateur attentif remarquerait un léger mouvement du dos, indiquant la respiration propre au sommeil, mais des observateurs attentifs, il n'y en avait pas attablé avec eux. Dans les yeux blancs de la Hyûga, la surprise apparut. Sur les traits de Daî, ce fut la colère. L'attitude de Shiryou resta de marbre, et le visage de Natsuki se ferma complètement. Plus de sourire, plus de fausse camaraderie. Il n'y avait plus qu'un regard riche en promesse planté droit sur sa cible. Tant pis pour la ruse, les étudiants innocents au conflit allaient être impliqués.

« Quelle est cette trahison ?! » hurla l'Akimichi en renversant sa chaise pour se lever, un doigt accusateur pointé sur Natsuki.
« Shiryou est soupçonné d'être un Serviteur en passe de désertion. Je le ramène à Konoha. Vous restez en dehors de cela. »

Sa dernière phrase, bien que d'un calme glaciale renfermait une menace plus certaine que le craquement d'une mince couche de glace sur une rivière profonde. Elle laissait entendre que toute tentative d'aller à son encontre serait la plus grande imprudence que commettraient jamais les deux étudiants.

« Mensonges ! » vociféra Daï.

Et tout s'enchaina. Mû par la colère, l'Akimichi appuya son propos d'un puissant coup de poing en marteau sur la table. La force de la frappe, décuplée par l'agrandissement partiel de sa main, brisa le mobilier en deux dans un impressionnant fracas. Shiryou ne perdit pas de temps, et profita de la diversion pour se jeter en arrière, filant ventre à terre vers la sortie. Devant la démonstration de violence qui eu lieu, les autres clients commencèrent à s'agiter et de nombreux cris fusèrent, mais Natsuki ne perdit pas de vue son objectif principal.

« Retiens-les. » lâcha-t-il à l'attention d'Okasaki.

Et sans plus de préambule, il fila par-dessus Daï en esquivant le poing massif qui balaya l'air devant lui. Rien n'arrêta sa charge, il ne se donna pas la peine de dévier sa course : les trois personnes qui se trouvèrent sur son chemin furent écartées sans ménagement d'un revers du bras. Il eu tout juste le temps d'apercevoir la silhouette de Shiryou filer au détour d'une rue. Il lui emboita le pas, et le débusqua quelques mètres plus loin, avec un enfant retenu captif. Encore jeune, il commençait à suffoquer par la prise en étranglement du Chûnin.

« Laisse-moi partir ou je le crève ! N'essaie pas de me suivre ! » menaça-t-il avant de s'enfuir sans perdre de vue Natsuki.

C'était la panique dans la rue, plusieurs des habitants observaient la situation bouche bée. Encore une fois, ils étaient victimes des conflits ninjas qui ne les concernaient pas. Et lui réfléchissait à vive allure.

« Natsuki ! » Appela une voix dans son dos.

Mitsuki l'avait suivit, mais pas Daï, ce qui signifiait qu'Okasaki était vraisemblablement encore aux prises avec l'Akimichi, mais qu'il n'avait pas pu retenir les deux. Ce n'était pas si mal.

« Natsuki ! Arrêtez, il ne peut pas avoir fait ça ! Vous mentez ! » assura-t-elle au désespoir

Elle s'était mise en position de garde, tout en sachant qu'en combat frontal, elle n'avait aucune chance. Tout au mieux, elle ferait gagner du temps à Shiryou.

« Alors pourquoi vient-il de s'enfuir avec un otage sous le bras ? » lâcha Natsuki d'un ton dénué de vie. « Les Hyûga et les Nara partagent une forte histoire d'amitié commune, ne l'envenimons pas. Vous ne pouvez pas m'arrêtez, vous le savez. Alors à vous de décider maintenant si vous préférez m'aider à le pister à distance pour sauver ce garçon, ou voir votre sang couler comme le sien. Comprenez qu'il est hors de question que je perde la trace de Shiryou, et ce n'est pas la victime qu'il compte faire qui m'empêchera de le rejoindre immédiatement. »

Un raisonnement dénué de tout affecte, tel que Natsuki cheminait toujours pour mener à bien sa mission. Lorsque son ordre n'allait pas à cet encontre, bien qu'il regrettait les dommages collatéraux, il n'hésitait jamais en passer outre.

Comme Mitsuki tardait à se décider – soit après deux secondes d'attente – Natsuki lui tourna le dos, et amorça la poursuite.

« D'accord ! Je viens ! » lâcha-t-elle, hésitante.

Il ne la ménagea pas pour autant. Grâce à ses yeux, la Hyûga repéra rapidement son chef d'équipe, et maintint une distance d'environ un kilomètre entre eux, de sorte à éviter qu'il ne se sente pas suivit.

« Prévenez-moi dès qu'il se débarrasse de son otage. » ordonna Natsuki, conscient que Shiryou ne s'encombrera pas éternellement d'un poids qui le ralentissait.

En parallèle, il s'assurait que Mitsuki ne le menait pas en bateau en suivant comme il avait apprit à le faire la piste laissée par sa cible. Trop compter sur les capacités sensorielles sur-développées de quelqu'un lui avait déjà causé assez de tort, il ne tenait pas à en subir les conséquence une deuxième fois. La traque dura ainsi plus qu'une demi-heure, jusqu'à ce que Mitsuki porte la main à sa bouche en écarquillant les yeux.

« Il... Il l'a poignardé avant de le jeter... » souffla-t-elle, horrifiée.

Natsuki lui n'était pas surprit, et devinait sans même avoir vu le corps du garçon que le coup porté n'était pas mortel. Pas immédiatement en tout cas, si Shiryou avait trois brins de jugeote. Il avait tout intérêt à jouer ainsi dans sa situation. Si personne ne le poursuivait, il se débarrassait du témoin, qui sera incapable de révéler par où son ravisseur était partit, et si au contraire, il avait quelqu'un à ses trousses, il pouvait les arrêter en leur laissant une victime agonisante à sauver. C'était sans connaître Natsuki, qui ne s'intéressait qu'à son objectif final : les obstacles qui se dressaient sur la ligne droite qui le séparait de son objectif était tout bonnement balayé, lorsqu'il ne pouvait pas les ignorer.

Aussi, il n'y eu rien de surprenant dans la brusque accélération du Nara tatoué, qui passa à côté du buisson écarlate dans lequel agonisait un jeune enfant sans même lui jeter un regard. Grâce à son traceur, il remonta en peu de temps la piste de Shiryou, dont il cloua la chaussure d'un lancé de shuriken fulgurant. Le fugitif chuta lourdement à cause de son élan, et tandis que son chasseur lui s'immobilisa non loin, à peine essoufflé.

« Restez à terre, et gardez les mains dans le dos, je vous ramène à Konoha. »

Shiryou esquissa un geste pour se relever et répondre, mais un violent coup de pied dans les côtes lui chassa l'air des poumons, non sans en casser une ou deux au passage. La douleur terrassante le laissa au sol.

« Je dois vous ramener vivant, pas forcément en bon état. »

Natsuki renonça à la paire de menotte dans ses affaires : Shiryou en voulait encore, cela ira plus vite qu'il l'assomme et lui déboite les articulations des épaules et des hanches. Sauf qu'avant même qu'il ne s'attèle à la tâche, Mitsuki arriva sur place, à bout de souffle. La scène, elle la connaissait déjà, elle l'avait vu de loin grâce à ses pupilles clanique. Ce qu'elle ignorait par contre, c'était les propos qui s'y étaient tenu. Une ignorance qui avait sans doute précipité sa décision : sa course s'arrêta droit sur Natsuki, qu'elle frappa à pleine paume entre les deux scapulas. La violente décharge d'énergie qui se déversa dans l'organisme du Nara tatoué paralysa tout son système musculaire et chakratique, si bien qu'il s'écroula, impuissant, après le rude impact en traitre de l’École du Poing Souple qui lui sapa toutes ses forces.

Le souffle court et le visage éclaté contre le sol, il n'était plus animé que de légers spasmes. Il parvint tout juste à pivoter la tête pour suivre du regard les chaussures de Mitsuki le contourner et se diriger vers son chef d'équipe.


« Shiryou... » murmura-t-elle en l'aidant à se relever. « Est-ce vrai tout ce qu'il a dit ? Tu as vraiment pactisé avec les Furyou ? Pourquoi ? »
« A ton avis ? » cracha-t-il en reprenant péniblement appuie sur ses deux jambes. « Tu as envie de mourir toi peut-être ? Eh bien pas moi. L'ère des hommes est terminée, personne n'est capable de lutter contre les Furyou, tu l'as vu tout comme moi. Ils ont rasé Kiri sans effort, et tué un nombre incalculable de shinobi alors que les quatre Villages se sont dressés contre eux. »
« Non... tout n'est pas encore perdu... » bredouilla-t-elle, incertaine.
« Cesse de te voiler la face, il n'y a pas d'autre solution. Si nous voulons vivre, nous devons nous soumettre. Cela dépasse nos capacités.  »
« Alors emmène moi avec toi. » lâcha-t-elle après une longue hésitation, qui en révéla beaucoup sur ses sentiments.
« T'emmener, toi? » répéta Shiryou en éclatant de rire un bref instant. « Toi qui est incapable de t'imposer en quoi que ce soit, tu veux déserter ? Alors prouve-moi ta conviction ! »

D'un geste du bras, il arracha une partie du haut de la Hyûga, révélant une épaule dénudée.

« Grave-toi la marque des Furyou. » exigea-t-il en lui posant dans la main une couteau.

Mitsuki considéra la lame avec crainte et appréhension.

« Et dépêche-toi ! Je n'en n'ai que pour un instant avec lui. »

La Hyûga releva les yeux, et vit Shiryou s'avancer vers Natsuki, un poignard à la main.

« Att... Attends ! Ce n'est pas nécessaire ! Je l'ai paralysé, il ne pourra pas nous suivre ! »
« Bien sûr que si ! Même s'il ne retrouve pas l'usage de ses jambes avant ce soir, il nous retrouvera. Ou il fera un rapport, et nous serons recherchés partout. Il faut retarder ce moment le plus possible. Rien de personnel contre toi, Natsuki.  » lâcha-t-il avec un rictus moqueur à l'attention du Nara tatoué gisant à ses pieds.

Il s'essuya d'abord allègrement le pied contre le visage de sa victime sans défense par vengeance pour l'humiliation subit, ignorant le regard assassin de ce dernier, puis après un dernier coup pour la forme, lui enfonça jusqu'au manche sa lame dans la gorge.

Mitsuki dans son dos le dévisagea avec horreur, les mains tremblantes.

« Alors, ce n'est pas encore fini ? » gronda-t-il en ne voyant toujours aucune marque sanglante sur son étudiante. « Faut-il que je le fasse moi-même ? »

Il lui arracha le couteau des mains, et la força à se tourner.

« C'est parce que tu m'as toujours bien servit que je t'accepte, Mitsuki. Mais tu vas devoir beaucoup changer si tu veux que cela dure désormais. »

Les larmes montèrent aux yeux de la jeune femme tandis que son mentor la coinçait contre un arbre, une lame s'enfonçant dans sa chair pour y graver à jamais la marque de la servitude. Toutefois, il n'eut le temps de tracer que le premier trait avant qu'une onde de vent ne coupe profondément le dos de sa main, qui dans l'accès de douleur planta malencontreusement le couteau dans le bras de Mitsuki. Les jambes de la Hyûga se dérobèrent sous elle dans un cri, mais le Chûnin n'y porta pas le moindre regard : ses yeux étaient déjà tournés vers la menace. Natsuki se tenait dressé sur ses genoux, la tête penchée sur le côté et un éclat assassin dans les pupilles. Au niveau de sa gorge émergeait le couteau toujours enfoncé, mais entouré de matière sombre et solide qui semblait bloquer l'hémoragie.

« Tu en veux encore, c'est ça ? » cracha Shiryou pour cacher son malaise devant ce spectacle aussi morbide que grotesque.

Il attrapa deux shuriken de sa main indemne, et les lança successivement sur sa cible. Le Nara tatoué, qui avait arraché la lame de son cou, l'utilisa pour effectuer un ample balayage maladroit devant lui, et dévier le premier projectile. Le second se ficha dans son thorax, dans un bruit qui évoquait davantage de l'os que de la peau. Shiryou tenta d'attaquer sous un autre angle, en levant un nuage de cendres pour l'étouffer, mais une fois encore, d'un simple geste sans conviction ni force du bras, son adversaire se débarrassa de l'attaque, comme si la volonté seule qui émanait de lui suffisait à annuler toute tentative.

« Tssk... » grogna le Serviteur, qui y réfléchit à deux fois avant de se décider à venir au corps à corps.

Les muscles de Natsuki le brûlaient atrocement à chaque mouvement, comme s'il les poussait à l'effort alors qu'ils avait dépassé le stade de la tétanie. Il sentait la douleur le ravager bien qu'il peinait à seulement tenir sur ses genoux. L'assaut de Mitsuki l'avait rudement handicapé, il était mal au point. Mais s'il y avait bien une chose qu'il avait apprit à travers ses années de luttes, c'était à passer outre la douleur. Et la rage sourde qui bouillonnait dans ses veines y aidait beaucoup.

Il fut incapable d'éviter le coup de pied vengeur qui pénétra ses côtes, mais une main ferme s'agrippa à la cheville menaçante, et l'entraina avec lui au sol sous l'impulsion de l'attaque. Shiryou tenta de lui faire lâcher prise en le frappant avec son autre pied à plusieurs reprises, mais rien ni fit. Ni les coups ni les insultes ne le firent céder. Natsuki garda fermement ses doigts ancrés dans la chair de son adversaire, et après un violent effort pour se mobiliser, il plongea le couteau dans la jambe du Serviteur. Alors seulement il consentit à relâcher l'étreinte qui lui avait coûté plusieurs contusions. Et aidé par une colère irrépressible décuplée par chaque frappe encaissée, il se redressa péniblement sur ses pieds. Son équilibre semblait précaire, comme si le moindre coup de vent pouvait le renverser, mais son regard lui ne trompait pas. Il révélait une soif de sang, et une volonté de l'assouvir sans égard pour son propre état. La mort elle-même ne pourrait pas l'arrêter.

Bien qu'il avait clairement l'avantage, Shiryou marqua le doute en croisant ces yeux. Il se risqua à retirer le couteau de sa jambe sans quitter Natsuki du regard, et fit ce qu'il y avait de plus sensé dans sa situation.

« Mitsuki ! Lève-toi et rends-toi utile bon sang ! »

La jeune femme, qui tenait encore son bras ensanglanté dans sa main, la lame dépassant d'entre ses doigts, ne pu qu'écarquiller plus grand ses yeux perlés de larmes. Natsuki lui, malgré son état, parvenait encore à distinguer les batailles qui se gagnaient grâce aux mots de celle que l'on remportait avec les poings.

« Vous n'avez pas à suivre un traitre, réfléchissez avec votre tête. Si vous vous approchez je vous tue. »

Son ton était glacial, mais n'évoquait ni l'avertissement, ni la menace : seulement un constat, une description de la réalité telle qu'elle se produira immanquablement si l'élément déclencheur survenait.

« C'est ce que l'on va voir. Allez, Mitsuki! » gronda Shiryou en se lançant à l'assaut.

Il menait largement, et pourtant, il perdait toute assurance au fur et à mesure des secondes qui s'égrainaient. Il donnait trois coups pour un reçu, mais n'avait aucune autre impression que celle de frapper un mur de brique. Natsuki saignait, souffrait, agonisait, mais à aucun moment ne montrait de signe de flancher. Il était tuméfié, couvert de coupures et d'éraflures, sans capacité d'utiliser son chakra, mais il ne se souciait plus de sa défense, son corps était trop rigide pour cela. Il se focalisait simplement sur l'attaque, et ce jusqu'à ce que Shiryou commette sa dernière erreur.

Le Chûnin l'agrippa d'une main, et le poignarda dans le ventre de l'autre. Les mains du Nara tatoué se refermèrent aussitôt sur le crâne de Shiryou, ses pouces profondément enfoncés dans sa bouche jusqu'à la gorge. La pression exercée fut telle que jeune homme abandonna rapidement sa tentative d'évasion par l'assassina après son cinquième coup de couteau, voyant que celle-ci était inefficace. Ses doigts se couvrirent alors de cendres dans un ultime effort, et se plaquèrent en retour sur le visage de Natsuki. Ils ne rencontrèrent cependant qu'une plaque écailleuse sombre similaire à celle présente dans le cou de sa victime, laissant leur potentiel brûlant sans effet. Il n'arrivait plus à se concentrer, comme s'il n'entendait plus que les os de son crâne se comprimer, et les premières fissures se propager sur toute la boite crânienne, menaçant de réduire tout le contenu à l'état de bouilli informe. Sous la force de la pression exercée, ses yeux donnèrent l'impression de vouloir quitter leur orbite, accompagnés d'un cri plaintif. Mais alors que tout semblait sur le point de céder, il y eu une nouvelle décharge de chakra.

Un corps s'écroula au sol, inerte.