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Il se réjouit dans cette vie, il se réjouit après cette vie, dans tous les mondes le faiseur de bien se réjouit. Il se réjouit, il se réjouit extrêmement, voyant ses actions pures.
Verset 1, paragraphe 16.
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Voici déjà quelques mois que le moine de Maskine était de retour au village de Kumo. Dès le lendemain de son arrivée, jusqu’à tard le soir, il c’était donné beaucoup de mal à nettoyer, réparer, ranger le Jinja entièrement. Le temple dédié à Maskine comprenant plusieurs édifices dont celui où est renfermé la fameuse relique sacré. Ce temple existe depuis bien des années, quand Kumo fut construit, ce temple ainsi que certains autres édifices du village existaient déjà à l’époque. C’est néanmoins le moine qui embellit les lieux et y construisit non loin une bâtisse où il y vécut d’ailleurs avec sa femme pendant quelques temps. Concernant le Jinja, il y avait tout ce qui peut y avoir dans un Sanctuaire classique, même si à la base, il n’y avait que le Shinden. N’étant qu’un moine reconvertit depuis peut, il ne se donnait pas le droit de pénétrer dans le Shinden.

Comme chaque matin depuis son retour, Hashiru se levait à l’aurore, gravissait les centaines de marches avant d’atteindre le sanctuaire pour l’entretient quotidien. Plus qu’une corvée ou une obligation, c’est réellement à titre respectueux et aimant qu’il agissait ainsi. Ce sanctuaire bien plus vieux que n’importe qui en ce monde se trouvait être dans un état plutôt respectable, même avant que le moine ne le répare. Au coin d’un arbre, une fois l’entretient finit, le moine s’asseyait lorsqu’il faisait beau temps pour y ouvrir le recueil et y lire quelques lignes apaisant son cœur et son âme.

C’était le temps de quitter cet endroit placé sur l’un des points culminants du village pour rejoindre les grandes portes du village. Contextuellement, cela faisait quelques jours que le moine avait organisé les sélections de l’équipe Jiei. Ses futurs élèves devaient être à l’heure qu’il est chacune chez elle à se reposer et à soigner ses blessures. Même si rien d’externe à leur corps n’était resté, l’impacte de cet entrainement musclé et l’énergie dégagée lors de cette demi-journée suffisait à clouer au lit les deux genins. La convocation pour la plus voyante des deux avait déjà été envoyée, rendez-vous en fin de semaine. Certes elle ne serait pas tout à fait remise, mais c’était voulu, le Sensei et son élève partiraient en mission de rang B tout les deux mais aucune précision n’était faite sur son positionnement auprès de l’équipe Jiei. Dire le résultat de vive voix était quand même quelque chose de mieux que de l’écrire. Le moine allait aux portes du village où il attendrait peut de temps debout, les bras croisés, l'arrivée de la jeune Hakushi.

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Gardé en paroles, bien contrôlé en mental, qu'il ne fasse rien de non méritoire par le corps, qu'il purifie ces trois modes d'action et conquière le sentier réalisé par les Sages.
Verset 20, paragraphe 281.
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Les rayons de soleils passaient outre les ravins du sentier perdu pour commencer à émettre leurs premières lueurs matinales. Que c’était rare pour le moine de manquer le lever du soleil, rappelant la vie qu’il a mené si longuement et non sans tumulte. Il se devait d’enseigner comment aux jeunes pousses affronter cette vie si dangereuse et si turbulente. La jeune demoiselle qu’il avait rencontrée lors de sa sélection de jeunes prometteurs arriva comme prévue à l’heure, voir même légèrement en avance répondant aussi respectueusement qu’elle à son salue par un signe de tête vers le bas. Non surpris, mais trouvant cette situation plaisante, il se dépêcha de prendre la route en faisant signe à la jeune fille de le suivre. Il avait placé pour l’occasion les bras croisés dans son dos, marchant à pas léger mais avec une allure plutôt rapide.

« Tu dois avoir des tas de questions, jeune Yui. Tout d’abord, sache qu’aujourd’hui est un autre test. J’ai envie de savoir si la nouvelle membre de l’équipe Jiei est digne d’avoir un enseignement privé. Cela est simple, tu devras me suivre toute la journée. Nous sommes attendus ce soir, donc nous devrons nous dépêcher vu que nous faisons un léger détour. »

La véritable destination et le véritable but de cette journée n’était pas réellement dévoilé. Sinon ce serait bien trop facile à la jeune fille de comprendre ce qui se passait et pourquoi elle avait été embarquée à ce moment précis. Toutefois, le moine ne tarda pas à accélérer la cadence, qui n’obligeait pas à quelqu’un de normal de courir, la vitesse d’une marche rapide en tout cas. Une demi-heure plus tard, la cadence s’accéléra à une petite course. Une heure plus tard, ce fut une véritable course qui fut précédé par le moine. Ce dernier ne semblait en aucun courir ou s’essouffler à la tâche. Connaissant son corps et son mécanisme comme un horloger avec son horloge, il respirait quand il fallait et gérait chaque mouvement pour qu’il ne soit pas de trop. Il semblait surtout comme flotter dans l’air, à chaque pas, il semblait flotter plusieurs mètres, ainsi de suite. Sa vitesse grandit encore pour atteindre un seuil légèrement au-delà d’un coureur civil. Ce rythme fut maintenu pendant toute la journée et le moine ne regardait à aucun moment derrière lui. Ils étaient bientôt arrivé à la destination, mais est-ce que la jeune fille avait tenue bon ?

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Entrant dans cette Voie, vous mettrez fin à la douleur. L'ayant appris, je vous ai enseigné le sentier de l'enlèvement des épines.
Verset 20, paragraphe 275.
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Son endurance était surement la chose qui choqua le plus le moine. Malgré la cadence effrénée après une rémission partielle et malgré le fait qu’elle soit une Hakushi, réputé pour les compétences à distances et non corporelles, elle tenait bon. Les kilomètres s’enchainèrent et la voilà arrivée presque à destination. Bien qu’elle semblait l’ignorer elle-même à cause de son mental, le moine devait lui rappeler quelques règles, surtout en mission. Il la fixait de haut en bas, s’étant stopper net devant elle.

« Ne pas être conscient de sa propre fatigue pour un ninja peut mettre en péril la mission dont il est participant, mais surtout sa propre équipe. Ressent ce qu’est le chemin d’épines. »

Comme si la sélection n’était pas encore finit, un coup vint l’atteindre à la poitrine bien moins fort que ceux portés lors de sa première convocation. Néanmoins, le coup fut interne, juste de quoi ébranler quelques muscles de son corps et ses os. De quoi réveiller la moindre parcelle de douleur en elle. Son corps ne teint pas le choc, bien qu’elle reste consciente, ses jambes lâchèrent la jeune Hakushi. Juste avant de se retrouver le nez par terre, le moine l’a rattrapa et la porta pour la seconde fois contre lui d’une seule main, comme si elle était un simple sac de plumes.

« Ne te surestime pas, car le monde te fera comprendre ce que tu es réellement. Endures la souffrance et sers-toi en pour ne plus souffrir. Si tu comprends cela, je t’entrainerais et je te rendrais plus résistante que la falaise en bord de mer ou qu’un arbre au sommet d’une montagne. Je suis votre bourreau, mais je suis surtout votre maître. »

La deuxième phase était passée. Un bond fit projeter le moine vers l’avant bien plus rapide que précédemment. En quelques minutes, ils arrivèrent à une sorte d’auberge perdue au milieu de nulle part. Lorsqu’ils rentrèrent, le moine salua la propriétaire âgée et pourtant bien droite, qui venait les accueillir.

« Comme prévu, une chambre pour deux, nous commencerons par les sources extérieurs. Veuillez nous amener le repas là-bas, nous le prendrons sur place. Bien entendu, nous serons seuls, comme convenu. »

Sur ce, il monta les affaires et la jeune fille dont le corps tremblait de lui-même sans qu’elle ne puisse le contrôler. Il la déposa dans une des deux chambres de la suite qui leur était réservé et lui demanda de se changer en lui passant le peignoir prévu pour se rendre aux sources. Quelques minutes longues suffirent à la jeune fille. Le moine l’emmena donc jusqu’aux sources extérieurs où ils étaient seuls et l’invita à rentrer dans l’eau à côté d’un drôle de rocher. Le moine alla de l’autre côté de l’énorme rocher qui se trouvait au milieu du bain et ne dit rien de plus. Il attendait que la jeune fille se rende compte des bienfaits de la source thermale de cet endroit bien plus particulier qu’il ne semblait l’être. Tout se passait dans son corps, mais seulement si elle posait la question, le moine lui répondrait, sinon, il se taisait et méditait dans l’eau, de l’autre côté de ce rocher qui dégageait une sorte de chaleur particulièrement bienfaisante.

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Le Moi est le protecteur du moi, car quoi d'autre pourrait être un protecteur ? Par un moi pleinement contrôlé on obtient un refuge qui est dur à gagner.
Verset 12, paragraphe 160.
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Hashiru semblait garder le silence quelques minutes et à part le bruit de la nature avoisinante, rien d’autre ne semblait se faire entendre dans les parages. Même les bruits de l’auberge ne semblaient pas être perçus depuis le bain public extérieur. Le silence au sein du bain public fut rompu par Hashiru lui-même qui commença par discuter avec son élève sur un sujet particulier.

« Comme tu peux sans aucun doute le ressentir, l’eau thermale de cette auberge te remet sur pied bien plus vite que les soins du village pourraient le faire. J’ai voulu que tu comprennes de par mon geste que tu n’es pas guéris. Il faut que tu sois consciente de ta force mais surtout de tes faiblesses. L’unité Jiei se doit de couvrir les autres équipes en mission. Si nous sommes défaillant, nous mettons en danger ceux que l’on couvre. C’est vrai que mes méthodes ne sont pas très orthodoxes, mais nous ne sommes pas une équipe comme les autres. Quand je vous ai recruté, je vous ai précisé que vous apprendriez à endurer la douleur et surtout à vous défendre pour ne plus la subir. Nous sommes en guerre, Yui. Peut importe contre qui, peut importe contre quoi. Tant que tu vivras, du moment que tu as choisis d’être ninja, tu es en guerre. »

Quelques minutes de plus le temps que la jeune femme digère chaque phrase du moine chauve de Kumo. La guerre, une chose que peut de ninjas prennent conscience. Hashiru allait plus tard lui expliquer la raison de comment il à lui-même réaliser que la guerre était présente chaque jour de sa propre vie. Yui en prendrait peut-être conscience, tout du moins, c’est ce qu’Hashiru espérait.

« Même si ton corps est ton bien le plus précieux, il n’est qu’un outil dont tu te sers pour survivre. Tu dois prendre conscience que dès que tu as enfilé le bandeau de Kumo, tu es devenue une adulte prête à tout pour survivre. Ton corps est ton bien le plus précieux. C’est notamment pour cela qu’il faut que tu en prennes soin. »

Un petit laps de temps se fit ressentir une fois de plus. Celui-ci dura un peut plus longtemps qu’une dizaine de minutes. Hashiru, en réalité, réfléchissait à ce qu’il allait dire à son élève et si il devait parler d’elle. Sa décision fut pris et le moine reprit la parole, brisant de nouveau le silence et le calme reposant de ce coin de pays.

« Je sens que tu t’interroges et tu as raison. Je vais t’expliquer les raisons de mon intérêt et de mes pratiques peu orthodoxes. Comme tu le sais, je suis un moine de Maskine. Même si je suis attaché à aucun temple, j’ai pris l’initiative de m’occuper, seul d’un petit temple à Kumo où je me sens à ma place. Je suis partit en mission peut de temps après la création de Kumo, sous ordre du Shodaime qui était à la fois un camarade mais aussi un très bon ami. Ma femme, qui était alors une jeune Kadoria m’a accompagnée. Malgré la disparition du Shodaime, je suis resté en place et nous avons même eu une petite fille. Elle aurait eu une dizaine d’années aujourd’hui. Un beau jour, alors que j’étais partit en mission, ma fille et ma femme furent kidnappés. Lorsque j’ai retrouvé les coupables, le corps de ma femme démembré me fut offert comme bienvenue. Ma fille à peine âgée de quelques années fut égorgée sous mes yeux. Quelque chose en moi c’est déconnecté. C’est Hôritsu, l’actuel Raikage qui m’a sauvé quelques mois plus tard alors que je déchainé ma haine sur tous les brigands que je croisais… C’est pourquoi je lui dois tant, c’est pourquoi je vous enseigne comme vous protéger vous et votre entourage. Et c’est pourquoi je vous fais prendre conscience que la guerre est toujours là. Cependant, depuis ce jour, je n’ai plus tué et je me suis tourné vers Maskine de nouveau, afin de laver mes pêchés et d’agir chaque jour pour que ma femme et ma fille connaissent la paix. »

Le vieil homme ne demandait pas à être pardonné ou d’obtenir une forme quelconque de compassion de la part de son élève. Néanmoins, il espérait lui faire comprendre d’une certaine façon le pourquoi il agit comme ça avec elles. Il voit surement en chacune de ses élèves sa fille et ce qu’il n’a pas pu lui apprendre, il désire en soi l’apprendre à ses élèves, le plus possible. Il veut qu’elles puissent vivre comme elles l’entendent. C’est ça son but réel, sa motivation d’être présent à Kumo et de faire ce qu’il fait.

« Maintenant, si tu me disais ce en quoi tu sens que tu as des lacunes ? Je t’écoute. Si tu t’ouvres comme je l’ai fais, il n’y a aucune raison que je ne fasse pas en sorte que tu progresses. Comme tu t’en doutes, nous sommes seuls et en condition pour parler librement. Dis moi ce que tu aurais pu faire pour me battre, justement, et ce que tu n'aurais pas pu. Même si en soit mon but n'était pas de te battre, mais te montrait les limites de ton corps, explique-moi, je suis curieux. »

En soi, il espérait ne pas trop montrer de favoritisme en chacune de ses élèves en fin de compte. Il allait les traiter chacune comme il se doit et aller leur enseigner à chacune ce qui leur faut pour survivre. Combler les manques et renforcer les points forts. Maintenant, plus qu’à voir si la jeune Hakushi ressentait ses faiblesses et saurait le dire avec des mots à son sensei. L’ambiance de la source thermale et la sensation de bien-être, accrue par l’aura du moine ne pouvait que permettre au cœur de la jeune femme de s’ouvrir et s’exprimer comme jamais.