Le village est littéralement envahi par la vermine. Et je ne parle pas des rats! Eux, on peut s'en débarrasser sans éveiller l'attention des gens ou recevoir des blâmes voir faire de la prison en retour. Non, je fais référence à tous ces étrangers qui ont élu domicile à Suna le temps de l'examen. Certains d'entre eux se comportent un peu trop comme s'ils étaient chez eux, en terrain conquis. Je passe mon temps à serrer les poings dans ma poche et à résister à l'envie de leur sauter à la gorge. Histoire de leur rappeler qui sont les maîtres à bord et qu'ils devraient au moins avoir la décence de baisser les yeux ou s'incliner lorsqu'ils croisent un shinobi du Sable...

Mais le clochard qui nous sert de Kazekage - du moins pour l'instant - a été très clair sur le sujet: il faut se montrer agréable et faire preuve de politesse envers nos... invités. Rien que ce mot me fait tiquer! En temps normal je ne prête pas une grande attention à ce que déblatère notre dirigeant. Et c'est encore plus rare que je tienne compte de ses ordres ou de ses désirs. Un Kawaguchi n'a pas à obéir à un Yamada. Ne serait-ce que parce que les seconds sont naturellement les inférieurs des premiers. Une évidence qui n'est plus respectée malheureusement. Mais qui le sera à nouveau lorsque j'aurai pris le pouvoir!

En attendant j'effectue une ronde dans le village puisque c'est mon affectation du genre. Je dois veiller à la sécurité et répondre aux interrogations que les étrangers pourraient avoir. Et le cas échéant avertir mes supérieurs hiérarchiques si je venais à être confronté à un problème qui me dépasse. Ce qui serait en soi un aveux de faiblesse... Autant dire que si soucis il y a, je le résoudrai seul. Ou pas du tout! Je ne vais certainement pas m'abaisser à demander des renforts! C'est ni dans mon caractère, ni dans mon intérêt!

Me voilà donc dans l'une des rues principales qui flanquent le centre du village. L'agitation est à son comble et les marchands semblent ravis de voir autant de clients se précipiter chez eux. Ils rivalisent d'ailleurs d'ingéniosité pour que les ryos terminent dans leurs bourses plutôt que dans celles de leurs concurrents. Certains ont même engagé des jeunes du village pour rameuter les gens dans leurs échoppes. Une technique qui ma foi n'est pas bête. Il y a un moins un avantage à accueillir tant d'étrangers entre nos murs: l'économie du village s'en retrouve renforcée.

Je marque une pause le temps de boire un peu d'eau puis reprends ma patrouille en me demandant si quelque chose viendra enfin briser la monotonie de cette journée. Être affecté à la garde débouche souvent sur un ennui profond. Mais le hasard ou le destin semble avoir entendu ma supplique silencieuse et met sur ma route un shinobi de la Foudre. J'étais là lors de l'arrivée de la délégation de Kumo et il me semble qu'il s'agit d'un Seki. Son prénom, en revanche, s'est perdu dans les limbes de ma mémoire. Le fait que le Kazekage a une dent contre ce clan est presque de notoriété publique. Dès lors...

- "Qu'est-ce que tu attends pour t'excuser?" le ton est agressif, incisif. "La politesse est-elle une vertu optionnelle à Kaminari?"

En réalité c'est moi qui lui ai décoché un violent coup d'épaule en arrivant à sa hauteur. Et de façon suffisamment subtile pour ne pas attirer l'attention des passants avant qu'il soit trop tard. Il s'agit avant tout de ne pas me faire passer pour l'agresseur. Ce serait bien trop compliqué de justifier cette attaque purement gratuite. En posant d'office le Seki dans le rôle du fautif je ne crains pas vraiment les foudres de mes supérieurs. Simple et efficace!

*Est-ce que tu as de la fierté, Kumojin? Ou t'écraseras-tu tel l'insecte que tu es?*

Je ne tarderai sans doute pas à le savoir. Je garde mon regard rivé dans celui de mon vis-à-vis en attendant sa réaction. Et inutile de vous dire que j'espère qu'elle sera à la hauteur de mes espérances. L'idée de commencer l'examen avant l'heure n'est pas pour me déplaire...

Le Fantassin avait répondu correctement aux questions d'un des gardes de Suna. Le Seki trouvait que ce village serait comme une source d'entraînement, cette température très élevée permettait de s'entraîner dans la voie de la résistance. Le Chûnin se dirigea dans le centre-ville pour enrichir ses connaissances, il connaissait très peu de chose sur les pays étrangers, c'était le moment d'en savoir plus sur le Pays du Vent. Le Seki allait en direction lentement vers le centre-ville mais... Malheureusement, il y avait des ennemis partout et lors des examens internationaux, le racisme et rancœur reviennent.

Un homme bouscula le Seki intentionnellement, le Seki qui voulait éviter toute violence dans un pays étranger, essayait d'ignorer la bousculade, mais le blond toucha un point sensible du Seki : Kaminari. Rapidement, le regard du Chûnin est devenu perçant, et d'une vitesse très élevé, il se retourna et pris l'homme blond par la gorge, il plongea son regard haineux dans le sien, le blond devait comprendre assez tôt ce que ce regard voulait dire. Les mots du Seki allaient être sévère et colérique.

« Je vous conseille de ravaler votre fierté et retirer vos paroles qui insultent mon pays si vous ne voulez pas que je vous t... »

Le Chûnin de Kumo reprenait ses esprits et se rappela des paroles du Rokudaime Raïkage. Il lâcha l'homme en blond, car il étranglait assez fort pour couper sa respiration. Le Seki se montrait plus calme, mais il était toujours légèrement énervé. Il regardait le blond et remarquait qu'il se ressemblait d'un point : il n'aime pas les shinobis des autres villages. Ce type devenait de plus en plus intéressant aux yeux du Seki. Il recommençait à parler d'une voix claire et calme :

« Je vous prie de ne plus insulter mon pays si vous ne voulez pas que ça remonte aux oreilles de nos supérieurs hiérarchiques. Contentez-vous de faire votre travail, ou de passer votre chemin si vous n'êtes pas un Shinobi. »

Moi qui attendais une réaction... Je ne fus pas déçu. La main de l'étranger se referme sur ma gorge et - je dois le reconnaître - je suis surpris par tant de hardiesse. C'est tout d'abord un sourire qui s'installe sur mes lèvres. Le coup d'épaule ayant échappé à beaucoup de monde et l'altercation verbale attirant finalement l'attention, le Seki fait mon jeu en s'en prenant physiquement à moi. Ne suis-je pas la victime dont le seul tort aura été de demander des excuses? Le Kumojin conforte cette impression auprès de la petite foule qui se forme autours de nous.

Je reste donc aussi stoïque qu'une main qui commence à vous empêcher de respirer me le permet. Mais lorsque mes poumons n'arrivent plus à se gonfler d'air et que ma vision est restreinte par un voile noir, c'est l'instinct qui prend le dessus sur la froide logique. Le sable dont est tapissé la rue commence à s'agiter et à a glisser dans notre direction. Le Seki ne va pas tarder à saisir ce que l'expression jouer à domicile implique. Et quelque chose me dit qu'il ne va guère apprécier...

Pourtant la pression se relâche et me permet à nouveau d'inspirer de grandes bouffées d'oxygène. Je suis pris d'une quinte de toux et les vertiges s'estompent peu à peu. Je relève finalement un regard noir vers mon adversaire. De son côté ce dernier me conseille de ne plus insulter sa nation si je souhaite éviter que l'affaire remonte plus haut. Malgré mon souffle encore court je m'autorise un sourire narquois puis un petit rire moqueur.

- "Ha d'accord! Tu préfères aller te cacher dans les jupes de tes supérieurs plutôt que d'obtenir justice toi-même..." mon sourire s'accentue. "Est-ce que la lâcheté est une tradition au pays de la foudre? On dirait bien hein?"

Oui bon... On a aussi une personne qui répond à cette description à Suna. Une noiraude Ketsueki sobrement nommée La. Cette dernière préfère s'en prendre aux civils plutôt qu'aux responsables de ses malheurs. Une forme de lâcheté particulièrement abjecte s'il en est. Il faudrait que je mette mon interlocuteur en contact avec elle. Ils devraient s'entendre comme larrons en foire. Toujours est-il que le shinobi des nuages semble particulièrement sensible aux remarques sur son pays. Ce qui m'ouvre une voie royale...

- "Alors soit, va te plaindre! Ou alors..." je marque une pause et fais un pas dans sa direction. "Ou alors tu me rejoins ce soir à minuit aux terrains d'entraînement pour me faire ravaler mes paroles. Tu veux que je respecte ta nation? Pour ça j'ai bien peur qu'il faille me forcer un peu la main..."

Je le détaille de haut en bas avec une condescendance dans le regard que je ne cherche même pas à camoufler. Puis je conclus mon observation par un léger reniflement de dédain avant de poursuivre mon chemin. Inutile de nous battre en plein milieu d'une rue marchande bondée. Il est visiblement arrivé à la même conclusion sans quoi il n'aurait pas retiré sa main de ma gorge. La seule question qui reste en suspens, désormais, est la suivante: viendra-t'il? Je suppose que non... Un lâche ne retrouve pas son courage en quelques heures. Mais je vais tout de même me rendre aux terrains d'entraînement à l'heure indiquée. Des fois que ce shinobi en ait plus dans le pantalon que ce que j'imagine...

Le Seki remarquait que la foule commençait à entourer les deux shinobis. Il avait tout de même lâcher sa gorge car il pouvait le tuer. Il ne pouvait presque plus respirer. Cet homme aux cheveux blond était du genre provocatrice et du genre très raciste, le Fantassin était moins extrêmiste que cette personne de Suna. Il se méfiait des autres villages et il ne les portent pas dans sont coeurs, ce qui peut se comprendre... Alors que le Seki lui avait dit ne plus insulter son village et son pays mais on dirait que l'étranglement ne lui avait pas suffi. Il revient en la charge en disant que le Seki préfèrerait se cacher sous les "jupes" des ces supérieurs.

« Vous vous trompez lourdement. Je ne me cache pas, j'obéis, c'est très différent. Je suis dans un pays qui m'est étranger donc je me dois de suivre les indications de mes supérieurs à la lettre. Vous ne pouvez pas comprendre cela, vous avez l'air tellement borné. »

Le personnage aux cheveux blonds ne s'arrêta pas là, il continua en disant que la lâcheté est une tradition dans le Pays de la Foudre. Le Seki connaissait à présent ce genre de situation, après l'acte qu'il venait de commettre, il ne ferait plus la même erreur. Le Fantassin regardait l'homme aux cheveux blonds d'un air neutre et impassible. Sous le manteau noir que portait le Chûnin de Kumo, ses mains se serrèrent à un tel point que sa main se mit à saigner, cet homme avait besoin d'une correction qu'il n'oubliera jamais.

L'homme au cheveux blonds continuait encore, il laissa deux propositions au Seki. " Dire tout ce qui vient de se passer au Raïkage ou bien être au rendez-vous auquel il a donné au Fantassin : minuit au Terrain d'entraînement à Suna. Pour l'homme au cheveux blonds, c'était presque la seule solution pour le faire taire une bonne fois pour toute.

« Entendu. Je serais là à votre rendez vous. »

Le Seki n'en rajouta pas plus, il se retourna et se dirigea à la bibliothèque de Suna avant que l'heure tant attendue arrive...

Il trouva la bibliothèque assez rapidement et commença à étudier l'histoire du village de Suna qui était intéressante et surtout les clans qui résidait dans ce village ou les environs étaient intéressantes, mais les descriptions étaient peu. Il passa des heures et des heures à la bibliothèque et l'heure était enfin arrivé. Il arriva à l'entraînement pile à l'heure et l'homme aux cheveux blonds est venu quelques minutes après.

« Vous êtes en retard. »

Entre accepter un rendez-vous et s'y rendre, il y a une différence de taille. Quelques minutes après ma rencontre avec le Seki j'en suis encore à me demander si j'aurai le plaisir malsain de le revoir sur le terrain d'entraînement. Ou s'il a accepté mon offre parce que sa fierté était malmenée. Et puis il y a évidemment la possibilité que ce genin soit plus doué que ce que j'imagine. Il m'a saisi la gorge à une vitesse impressionnante. Je visais la simple distraction. Mais peut-être que je me retrouve avec un véritable défi sur les bras...

*Bah... C'est un Kumojin...*

Et par conséquent un inférieur. Comment pourrait-il ne serait-ce que m'égaler? Chaque rue, chaque demeure, chaque mètre carré de Kaze ou de Suna est colonisé par le sable. Je suis surarmé. Qu'ai-je à craindre d'un type assez stupide pour se battre contre moi sur mon propre terrain? Je peux comprendre son désir de vouloir protéger l'honneur de son pays. J'aurais sans doute réagi pareil si les rôles avaient été inversés. Mais il existe toujours plusieurs moyens d'atteindre un objectif. Et il n'a définitivement pas choisi le bon...

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J'arrive un quart d'heure en retard au lieu de rendez-vous. Je n'ai pas oublié le Seki mais disons qu'il n'a pas été ma seule préoccupation de la journée. Pendant qu'il fait son touriste à Suna, je bosse. Il est une parenthèse intéressante dans ma journée mais... il reste une parenthèse. Le Kumojin me fait d'ailleurs remarquer ma petite incartade temporelle.

- "Figures-toi que te foutre une branlée n'est pas la seule chose que j'aie à faire ce soir!" un sourire en coin s'installe sur mes lèvres. "Donc... On en était où? Ha oui, tu voulais m'inculquer le respect de Kaminari..."

Mon sourire s'accentue tandis que je garde les yeux rivés sur mon interlocuteur. Pathétique! Il a autant de chance d'obtenir des excuses de ma part que de voir un jour des glaciers dans le désert... Je retire mon manteau et mon écharpe avant de me diriger vers les bancs qui bordent les terrains d'entraînement pour les y déposer. Puis je vais faire face à mon adversaire tandis que du sable remonte le long de mes jambes pour finalement me recouvrir entièrement d'une armure de sable qui épouse à la perfection chaque contours de mon corps.

- "Qu'est-ce que tu attends?"

Ce qui sonne comme une invitation n'en est pas réellement une. Je charge le Seki et lui décoche un coup de pied qui se veut basique. Voyons déjà ce qu'il vaut au corps à corps et gardons le ninjutsu pour plus tard. Les activités ludiques se font rares dans la vie d'un shinobi et il faut savoir en profiter chaque fois qu'elles se présentent. On va commencer par une petite phase d'évaluation et on avisera par la suite. Alors l'étranger, qu'est-ce que tu vaux?

Le Fantassin avait attendu, mais le Sunajins ne posa pas de lapins... C'est déjà une bonne chose, mais le Seki n'appréciait pas les retardataires. Le Sunajins répondu que me massacrer n'était pas la seule chose qu'il avait à faire durant cette soirée. Cet homme aux cheveux blonds était très sûr de lui, il avait l'air de détester tous les autres villages, pour l'instant. Le Chûnin de Kumo avait aucun plan pour éviter ce combat totalement absurde. Il allait combattre et pendant ce combat, il allait décider de perdre ou de s'enfuir. Dans tous les cas, ça allait parvenir aux oreilles de nos Kage et avant que cela arrive...

Le Seki allait lui-même expliquer ce qui s'est réellement passé durant cette soirée. Le Sunajin posa une question, " qu'est-ce que j'attendais ". Le Seki fit un sourire très léger, puis il tendait sa main vers le Sunajin avec un seul geste, il lui demanda de s'approcher. Le Sunajin me chargea, le Seki l'esquiva en se décalant vers la droite puis dès qu'il envoya son coup de pied, Le Chûnin de Kumo qui avait les mains gantées attrapa son pied. Son aura indifférente et neutre avait complètement changé, le Fantassin était quelqu'un de bien différent lorsqu'il est en combat, il possède un aura meurtrière, une envie de tuer son ennemi, mais pourtant, son visage était toujours impassible, il était maître de ses émotions.

Lorsqu'il bloqua le pied du Seki, il commençait à forcer son étreinte sur le pied du Sunajin, il allait le forcer à montrer son pouvoir spécial. Soudainement, le bras gauche du Fantassin était en possession d'un kunais, il s'apprêtait à le poignarder au genou, la seule solution pour l'homme aux cheveux blonds était d'user de son chakra si c'était un shinobi, si ce n'est pas le cas, le combat ne servait strictement à rien...

♫:

Mouais, c'est bien ce que je pensais: prompte à s'emporter mais un peu plus réticent lorsqu'il s'agit d'attaquer. Il me fait de plus en plus penser à La. Peut-être que je conseillerai au kumojin d'aller rendre une petite visite à cette dernière une fois que j'aurai fini de m'amuser avec lui. Et avec un peu de chance ils s'étriperont mutuellement! Une idée plaisante mais qui a peu de chance de se concrétiser, j'en ai bien peur. Et puis nous n'en sommes de toute façon pas encore là. Pour l'instant il s'agit de donner une leçon digne de ce nom à ce petit prétentieux qui a eu le courage de venir à mon rendez-vous mais fait preuve d'un manque de clairvoyance évident en croyant en ses chances de victoire.

"Très bien!" je soupire. "Puisque tu insistes..."

Je ne vais pas le faire attendre plus longtemps: il m'a demandé de l'attaquer alors... soit! Je ne suis pas ici pour faire de la figuration ou me perdre en vaines paroles. Mais bien pour conforter la suprématie des Kawaguchi sur n'importe quel être assez stupide pour oser se mesurer à nous. Et puis avoir l'initiative est rarement une mauvaise chose. Pourquoi me la laisse-t'il? Peut-être qu'il estime que je n'ai pas le moindre chance de lui faire du mal. Ou encore qu'il axe son style de combat sur la défensive... La raison importe peu finalement. Dans un cas comme dans l'autre l'issue du combat est déjà écrite!

Je fléchis mes jambes puis charge l'étranger, bien décidé à me limiter au taïjutsu pour l'instant. Je veux que son sang recouvre mes phalanges, qu'il éclabousse mon visage. Le combat à distance n'est pas une option que je juge acceptable lorsqu'il s'agit d'instaurer une suprématie qui me semble pourtant évidente. Mon coup de pied ne rencontre pourtant pas la mâchoire du Seki mais sa main gantée qui s'érige tel un rempart. Bien joué! Je suis forcé de constater que mon adversaire semble s'y connaître en corps à corps. Tant mieux! La victoire n'en sera que plus appréciable...

Mon poing se referme et je m'apprête à tenter une seconde attaque mais le jeune homme me prend de vitesse. L'éclat d'un kunaï qui reflète l'éclat de la lune m'annonce la présence d'un danger imminent. Je ne cherche pas à arrêter son geste et le laisse me frapper. La pointe de la lame glisse le long de l'armure de silicium qui a commencé à recouvrir mon corps en s'élevant du sol. Je jette un sourire carnassier à mon adversaire qui pour le coup est plus réactif que je l'imaginais. Peut-être qu'il sera un défi digne de ce nom tout compte fait...

"Bien essayé! Mais insuffisant j'en ai bien peur..."

Je dégage ma jambe d'une torsion et retrouve un semblant d'équilibre avant de lancer mon poing en avant. Il se voit une nouvelle fois paré par la défense du kumojin et un échange de coups s'engage sans qu'un éventuel vainqueur semble prendre le dessus. Je comprends que j'ai sous-estimé mon adversaire. Mais je trouve enfin un intérêt à ce combat. Il n'y a rien de très glorieux à corriger un animal désobéissant. À part lorsque l'animal en question est capable de mordre ou de griffer. C'est sans doute pour ça que le sourire que j'ai sur les lèvres ne les quitte plus. Je suis... content!

Je romps le combat et recouvre mes mains de roche avant de les entrechoquer avec violence, provoquant quelques étincelles. Ho oui, ça devient passionnant! Pourtant - et contrairement à toutes mes prévisions - c'est mon sang qui vint en premier maculer le sable à nos pieds. Le souffle coupé par le coup reçu, je réplique immédiatement avec la ferme intention d'étouffer dans l'oeuf l'espoir qui doit envahir mon adversaire en cet instant. Et lorsque mon poing rencontre en retour le coin de ses lèvres et que son fluide vital coule à son tour, je marque une pause dans le combat en faisant un bon en arrière.

"Pas trop mal pour un étranger!" j'essuie le sang sur mon visage du bout des doigts puis pose le regard sur ces derniers, les frottant pour estomper la présence du liquide écarlate. "Bien! C'est terminé pour le tour de chauffe!"

C'est le moment de passer aux choses sérieuses. Il a pu évaluer mes capacités, ma vitesse ou encore ma technique. Tout comme j'ai pu le faire en retour. Ne reste plus qu'à trouver une faille dans son dispositif. Je l'ai déjà fait, je peux le refaire. Mais lui aussi a réussi à me toucher. Ce qui rend finalement l'issue de ce combat plus imprévisible que je l'escomptais. Bien décidé à ne pas perdre plus de temps que nécessaire, je bondis une nouvelle fois à l'attaque...

Le Sunajins aux cheveux blonds était vraiment intéressant, le Fantassin dégageait aucune émotion, il était presque devenu une machine. Il combattait sans dire un mot sans même montrer une émotion. Le Fantassin avait beaucoup appris durant ces derniers combats, il était à présent toujours sérieux. Sérieux ne veut pas dire ce donner au maximum. Il examinait son adversaire... Il avait montré son pouvoir spécial, il maîtrisait le sable, C'était donc un Kawaguchi. Le Chûnin de Kumo devra faire preuve de plus de méfiance durant ce combat, car le terrain est extrêmement favorable au blond de Suna....

Ils s'échangeaient quelques coups, Le Kumojin remarquait qu'il était beaucoup plus entraîné au Taijutsu comparé à lui, les coups qui s'envoyaient devenaient de plus en plus ennuyants, il décida de donner un coup plus critique, le Fantassin envoya un coup vif sur le coin de ses lèvres, son adversaire recula de quelques pas. Dès qu'il relevait la tête, on pouvait apercevoir le sang qui coulait. Le Fantassin commençait à changer d'humeur, il passait d'une humeur neutre à une humeur diabolique, son sourire pouvait faire trembler les plus faibles, ceux qui le connaissaient diraient que ce n'est pas le même Seki Hattan.

Il attendait le coup du Kawaguchi avec impatience, il a enfin reçu et il n'a pas été déçu. Le Kawaguchi voulait passer à une étape supérieure, il disait que ce n'était pas trop mal pour un étranger, il continuait en disant que l'échauffement est terminé. Le Kumojin allait aussi dévoiler ces réels talents pour le taijutsu. Il courut à vive allure sur son adversaire, puis il dégaina son katana, puis il donna un coup de pied et deux coups de katana pour le lacérer, il esquiva le coup de pied et le premier de coups de katana, mais pas le dernier. Il avait négligé la vitesse de ses coups. Le Kumojins allait passer au plan : défaite parfaite...

HRP:

Mon adversaire décide de répliquer par le silence. Grand bien lui fasse! Nous n'avons de toute façon pas grand chose à nous dire. Et encore moins de points communs pour trouver un sujet de discussion digne de ce nom. Tout ce qui nous réunis en cet instant, c'est le désir de faire souffrir l'autre. Lui pour défendre son village et moi par plaisir de corriger un étranger. Et nous n'avons guère besoin d'autres raisons pour faire couler le sang. Il m'aura fait perdre plus de temps que j'avais imaginé mais au moins je ne m'ennuie pas. J'irai fermer les yeux avec la satisfaction du devoir accompli.

J'entrechoque une nouvelle fois mes poings de roche et provoque à nouveau des étincelles. Je me découvre un besoin de faire souffrir les autres. Pourquoi? Je suppose que le fait qu'ils ne soient pas Kawaguchi et par conséquent mes inférieurs suffit à justifier ce désir. Certains disent qu'il faut toujours une bonne raison pour faire quelque chose. Mais je ne partage pas cet avis. Il suffit d'avoir envie...

Le kumojin me charge une nouvelle fois et je campe sur mes positions, bien décidé à l'accueillir comme il convient. J'évite un coup de pied puis dévie une attaque au katana. Le second coup de lame parvient toutefois à me lacérer le torse. Je serre les dents pour contenir la douleur puis laisse l'adrénaline et l'excitation du combat la dissiper. Je sais déjà que je souffrirai quand le calme reviendra. L'essentiel est que mon adversaire souffre davantage encore.

Mon instinct me pousse à reculer mais je le refrène. Les pulsions héritées de l'époque ou nous n'étions encore que des animaux peuvent vous sauver la vie. Mais elles peuvent également la raccourcir. Votre propre corps peut-être votre ennemi. Ce qui est plutôt ironique dans le fond. Mais en l'occurrence je dois rester au corps à corps. Sans quoi mon ennemi aura l'avantage grâce à l'allonge de son katana. Je contre-attaque donc immédiatement en enfonçant mon gant de roche dans son ventre avant d'enchaîner sur un coup de pied dont il se protège. Le choc est néanmoins suffisant pour le propulser en arrière. Je m'autorise alors un bref regard à mes vêtements déchirés et au sang qui luit sous ces derniers.

"Je n'ai que peu d'estime pour ceux qui privilégient les armes à leurs poings. Mais puisque tu semble vouloir emprunter la voie de la facilité alors tu ne m'en voudras sûrement pas si je fais de même?"

La question n'est que pure rhétorique. Je suis déjà en train de former une lame similaire à la sienne dans mes mains grâce au sable du terrain. Elle achève de prendre forme et je fais quelques mouvements pour vérifier qu'elle est équilibrée et fend convenablement l'air. Satisfait, je la pointe alors vers le sol. Je l'ai laissé attaquer et il a réussi à me blesser. Ho certes, rien de très sérieux. Ma plaie est plus une gêne qu'autre chose. Mais ma fierté, elle, en a pris un coup. Il convient dès lors de la restaurer. Et pour ça je ne vois qu'une seule façon de faire: rendre la monnaie de sa pièce à ce kumojin un peu trop présomptueux pour un étranger en visite dans un village shinobi.

Je prends appuis sur mes jambes et me propulse en avant, révélant alors la vitesse d'une charge taïjutsu. Le souvenir d'Ogami m'entraînant sur ce même terrain envahit un instant mes pensées. Mais je le chasse bien vite alors que j'arrive à portée de mon adversaire. Je tente de le distraire en le frappant tout d'abord de mon poing libre recouvert de dôton. Une menace sensée éclipser le véritable danger. Celui de la lame de mon katana de silicium qui fend alors l'obscurité avec pour destination la gorge du jeune kumojin...

HRP: