Le Soleil allait bientôt se coucher, mais ce n’était pas mon cas, j’avais particulièrement faim et je n’avais absolument pas l’intention de manger le reste de viande qui trainait dans le frigo depuis trois jours, surtout qu’il venait du marché du village et que je n’avais aucune idée de sa provenance. Il pouvait très bien s’agir d’un porc malade que son propriétaire avait décidé d’envoyer quand même au boucher en espérant que personne ne s’en rende compte. De toutes façons, je n’avais jamais aimé le porc et puis j’avais envie de me dégourdir les muscles, j’en avais marre de rester à l’intérieur sans rien faire. Je décidai alors de proposer à mon colocataire de m’accompagner.

- Tu veux venir chasser avec moi ?

- Je ne peux pas, j’ai une chose importante à faire demain matin et je dois être en forme.

- Très bien, j’y vais seul alors.

C’était souvent la même chose, il était régulièrement occupé et comme je ne pouvais pas être vu avec lui dans le village, il ne me restait plus qu’à me débrouiller pour m’occuper tout seul. Je n’aimais pas être entouré, il savait parfaitement qu’il était le seul individu dont j’appréciais la compagnie. Je passai alors par la porte ouverte de l’appartement avant de me diriger vers la forêt la plus proche. Sur le chemin, j’observais un peu le village. C’était le début de l’automne et les habitants commençaient à arrêter de trainer le soir, les rues étaient donc plutôt vides, même si je sentis plusieurs regards se poser sur moi. Je commençais un peu à avoir l’habitude d’être observé, comme s’ils pensaient que je ne m’en rendais pas compte, cela m’énervait au plus haut point. Je pouvais comprendre que j’attirais l’attention, je ne ressemblais pas à ce qu’ils avaient l’habitude de voir mais cela ne leur donnait pas le droit de me fixer comme une bête de foire. Malheureusement pour moi, je ne pouvais rien faire pour changer cela, la moindre action contre l’un d’eux nous obligerait mon partenaire et moi à quitter le village pour échapper à une condamnation plus grave.

L’idée de quitter le village ne m’effrayait pas, mais je ne pouvais pas me permettre de lui imposer cela. Je savais qu’il se plaisait ici et même si je devais reconnaître que Kumo nous permettait de vivre tranquillement sans avoir à se soucier de nos besoins vitaux, je me sentais comme dans une grande cage avec des permissions de sortie. Je restais pour lui et il ne restait que parce qu’il savait que cela me convenait. Et puis, il avait beau m’expliquer qu’il ne faisait que rembourser sa dette, mais je voyais l’implication dont il faisait preuve. Sa position l’empêchait même de partir du village à sa guise et si ses capacités sensorielles lui permettait de le faire quand même, il avait accepté ces conditions.

Je devais arrêter de penser à tout cela, j’avais faim et j’arrivai à la lisière forestière. Il n’était pas forcément évident pour moi de chasser en forêt à cause de la végétation dense qu’on y trouvait. J’avais d’ailleurs discuté de cela avec quelqu’un que j’avais rencontré dans les montagnes, qui trouvait cela étonnant. Il me disait qu’il préférait largement les montagnes ou les prairies, où il était bien plus facile de repérer une proie et de l’attraper. Il ne comprenait pas que la chasse était bien plus que simplement se nourrir, sans difficulté, elle n’avait aucun intérêt.

Je ne fonçai pas directement sur le premier animal que je repérai, ce n’était pas amusant, je commençais toujours par faire un tour de la zone silencieusement pour trouver la meilleure cible possible, celle qui pouvait me nourrir suffisamment tout en me donnant un peu de difficulté.

Tant que je n’étais pas affamé et qu’il ne m’était pas urgent de me nourrir, je prenais toujours mon temps avant de me lancer. Comme je chassais seul et que je ne pouvais compter sur aucune aide pour attraper ma proie et même si je n’avais pas besoin de lui pour cela, lorsque j’étais tout seul, je devais me contenter de cibles plus faibles. Évidement, si je tombais face à un cerf ou autre, cela ne posait pas de problème, mais face au loup géant qu’on avait déjà repéré quelques jours auparavant, je n’étais pas capable de l’avoir seul. Cela me frustrait un peu de devoir l’admettre, mais en le faisant, je réduisais l’impact de cette faiblesse. Je ne pouvais pas me permettre d’attaquer un ennemi plus fort que moi sans raisons particulières et même si j’aimais la difficulté, je ne pouvais pas risquer ma vie inutilement. Il n’aurait jamais pu me le pardonner, il tenait bien trop à moi, même s’il ne me le montrait pas souvent. Je ne pouvais pas lui en vouloir, l’inverse était également vrai.

Me déplaçant ainsi du mieux que je pouvais entre les branches des arbres, j’analysais le sol, à la recherche de proie, mais je devais également regarder devant moi pour ne pas percuter un obstacle. Ce n’était pas simple, mais je restais au niveau du sol, je perdais en discrétion et si je restais au dessus des arbres, la végétation dense m’empêchait de voir le sol. C’était un problème qui ne possédait pas de solution, la seule chose que je pouvais y faire était d’améliorer mes déplacements pour éviter les branches du mieux que je pouvais tout en gardant une vitesse correcte. Je n’étais pas aussi bon que d’autres pour analyser des traces au sol et comme cela ne m’amusait pas autant qu’Otoke, je me contentais généralement de survoler la zone en espérant tomber sur une cible assez rapidement.

Cela arriva d’ailleurs assez rapidement, au bout de quelques minutes de vol, j’aperçus un sanglier. Je le suivis pendant quelques minutes aussi discrètement que possible, mon objectif était d’en savoir un peu plus sur ce sanglier. Ce n’était pas uniquement pour attendre une ouverture et être sûr de l’atteindre, je voulais également connaître les conséquences de la mort de l’animal. J’étais bien placé pour savoir que la chasse entrainait parfois la disparition du seul parents de plusieurs petits qui se retrouvaient ensuite incapables de survivre. Comme je ne pouvais pas savoir s’il s’agissait d’un mâle ou d’une femelle et que je savais que leur espèce était en pleine période de reproduction, je ne pouvais lui ôter la vie sans faire attention aux détails. Bien sûr, je n’agissais comme cela que parce qu’Otoke n’était pas présent, lui ne se préoccupait pas de ce genre de chose. Il n’avait pas la même philosophie que moi, il ne tuait jamais pour le plaisir, mais il ne faisait jamais de différence entre ses cibles. Je savais très bien que pour lui, seule la loi du plus fort pouvait être prise en compte. Si un animal n’était pas capable de survivre à un affrontement, alors le tueur n’avait fait qu’appliquer cette loi. Évidement, il se cachait bien de parler de cela aux autres humains qui ne comprenaient généralement pas ce genre de vision.

Alors que je suivais le sanglier, j’entendis des bruits assez particuliers. Ils étaient particulièrement reconnaissables, plusieurs humains étaient présents. Je savais qu’ils n’étaient pas là pour chasser du gibier, sinon ils auraient fait preuve de plus de discrétion. Je m’approchai alors du groupe pour en savoir plus sur les raisons de leur présence. Soudain, alors que j’apercevais l’un d’eux, celui-ci me fixa du regard et effectua des mundras pour lancer une technique. La seconde d’après, je sentis que mes muscles ne répondaient plus et je m’effondrai sur le sol. Je tombai alors inconscient quelques secondes après.

Cela faisait plusieurs jours que je n’avais pas eu de nouvelle de Karyuudo. Comme j’avais été plutôt occupé à cause de ma mission avec Kongoh, je ne m’étais pas vraiment inquiété, me disant qu’il avait dû se rendre compte que je n’étais pas disponible. Mais depuis que j’avais fini la mission, il n’était pas réapparu et j’avais beau utilisé mes techniques de détection sensorielle, je n’arrivais pas à le repérer. Il était devenu évidement que quelque chose de grave s’était passé. Depuis les évènements avec Jinto qui s’étaient déroulées quelques années auparavant, nous ne nous étions jamais séparés aussi longtemps. J’avais développé une certaine paranoïa à ce sujet et même si Karyuudo insistait souvent sur le fait que j’exagérais, il ne pouvait pas non plus parler d’une peur irrationnelle. Ce fut pourquoi, lorsque je me rendis compte qu’il y avait un problème, je partis immédiatement en direction de la forêt. La dernière fois que je l’avais vu, il m’avait proposé d’aller chasser et il se rendait presque toujours là-bas lorsqu’il était seul. C’était malheureusement la seule piste que j’avais.

Lorsque j’arrivai sur place, je ne pus m’empêcher d’émettre un fort sifflement pour l’appeler. Je me doutais bien que c’était inutile, mais je préférais en être sûr. Les secondes qui suivirent me semblèrent bien longues, je devenais impatient. Je m’enfonçai ensuite dans la forêt, sautant de branches en branches. Je préférais habituellement courir sur le sol, où se trouvaient presque toutes les traces que pouvaient laisser mes proies, mais je savais exactement comment Karyuudo volait. Cela voulait également dire que je savais aussi où regarder pour savoir s’il était passé par un endroit. Plus je connaissais l’individu que je chassais, plus j’étais efficace, alors lorsque je devais retrouver celui avec lequel j’ai passé la plus grande partie de ma vie, cela me simplifiait la tâche. Une grande difficulté venait néanmoins me pesait dessus également, mon flot de pensée s’était arrêté. Comme je considérais Karyuudo comme faisant partie de moi, lorsqu’il était en danger, mon instinct de survie prenait le dessus et il me devenait alors impossible d’être rationnel.

Il me fallu une bonne vingtaine de minutes de recherches avant de trouver des traces de serres sur une branches. Les traces dataient de quelques jours, mais il était évident qu’elles provenaient de lui. Il était donc passé par là depuis son départ. À partir du moment où j’avais trouvé une zone de recherches, celles-ci s’accéléraient logiquement. Il me suffisait ensuite de suivre les branchages qui avaient cassé sur son trajet. Avec sa grande taille, il ne pouvait pas voler entre les arbres sans faire de dégât, même minime, dans la végétation. C’était assez dérangeant pour être discret en temps normal mais dans cette situation, cela m’arrangeait beaucoup.

Je remontai donc la piste jusqu’à ce que celle-ci s’arrêta d’un seul coup. J’avançais dans ma quête, mais je ne sentais toujours pas sa présence et cela ne me rassurait vraiment pas. Dans l’état où j’étais, il ne m’était même pas envisageable de demander de l’aide au village. J’aurais été prêt à sacrifier la discrétion dont j’avais fait preuve jusque là pour le retrouver, mais j’étais psychologiquement trop instable pour retourner au village. Je remarquai alors que les traces qui s’étaient arrêtés en haut des arbres poursuivaient leur chemin sur le sol. D’après la disposition de celles-ci, j’arrivai à la conclusion que Karyuudo avait fait une chute, ses traces disparaissaient. Mais il y en avait d’autres, des empreintes de pas humains qui laissaient penser que des hommes l’avaient capturé. Cette hypothèse qui me semblait être la plus probable provoqua un deuxième déclic dans ma tête, mon inquiétude se transforma en soif de sang.

Après que l’homme m’ait indiquer la plaque métallique sur le sol, je l’ouvris immédiatement. Ma surprise fut grande lorsque je me rendis compte que celle-ci menait sur un long tunnel. Je en réfléchis pas une seule seconde avant d’emprunter le chemin pour voir où cela menait. Durant quelques minutes qui me semblèrent durer une éternité, je m’enfonçai dans les profondeurs du sol petit à petit sans voir le bout du tunnel. Je savais que la seule chose qu’il me restait à faire était de continuer jusqu’à ce que je tombe de l’autre côté. Un tunnel comme celui-là faisait forcément partie de quelque chose de plus grand. Il n’était pas récent et je ne pensais pas qu’un individu avait pu creuser autant sans que cela ne fut vraiment important. Même pour quelqu’un qui maitrisait le doton, ce n’était pas évident de faire une telle prouesse.

Tout cela n’était pas vraiment important pour moi, mon objectif n’était pas de découvrir les activités de ceux qui avaient enlevé Karyuudo, mais bien de les tuer comme seule forme de justice. Je ne savais pas pourquoi ils l’avaient emmené lui. Il pouvait s’agir de simples braconniers qui avaient aperçu une belle proie, même si cela me semblait peu probable, Karyuudo avait très bien pu être surpris et capturé avant d’avoir eu le temps de faire quoi que ce soit. Je ne pouvais pas imaginer qu’un groupe de malfrats ait pu découvrir notre secret sans que je m’en rende compte, mais je ne pouvais pas non plus écarter cette hypothèse.

Au bout de quelques minutes, je commençai à voir de la lumière provenant du bout du tunnel. Une fois sorti, je me rendis compte que le tunnel ne menait pas à l’extérieur, je me trouvais toujours dans un bâtiment qui était bien plus grand que la cabane d’où j’étais arrivé. Je me trouvais dans une sorte de sous-sol, peut-être une cave. Il y avait une faible lumière à l’intérieur, mais elle ne suffisait pas pour éclairer correctement la pièce. J’utilisai donc ma capacité à détecter les sources de chakra autour de moi. Je repérai alors immédiatement des hommes se situant au dessus de moi. Ma détection n’englobait pas l’intégralité du bâtiment, je fus donc forcer d’utiliser une technique. Je n’aimais pas dépenser du chakra lorsque ce n’était nécessaire, mais j’étais actuellement à la recherche de Karyuudo, j’étais prêt à dépenser tout le chakra qu’il fallait pour le retrouver. Dès lors que ma technique fut activée, je compris que la situation était pire que ce que je pensais. Je ressentis bien sa présence, ce qui me rassura, mais je ressentis également la présence d’une trentaine d’hommes disséminés dans le bâtiment dont plusieurs autour de lui.

Il était évident que je ne pouvais pas simplement foncer dans sa direction en tuant toutes les personnes entre lui et moi, mais il était encore plus évident que je n’étais pas dans un état d’esprit propice à la réflexion. Ma technique de détection n’avait pas une durée infinie et elle était coûteuse en chakra, si je décidai de la laisser active en permanence, je risquais de me retrouver vidé avant d’en avoir terminé, il m’était donc obligatoire de me souvenir de la position de chacun et de compter sur ma faculté de repérage naturelle, malgré sa zone d’effet restreinte. Je sortais de ma poche un kunaï, puis je me précipitai vers les escaliers. Ouvrant la porte discrètement, je me retrouvais face à deux hommes armés. Je savais déjà qu’ils étaient là, mais découvrir leur accoutrement me fit comprendre qu’il ne s’agissait pas de simple braconnier. Je sautai sur le premier, lui découpant la jugulaire avant de lancer mon arme dans la tête du second. Vu la facilité que j’eus à éliminer les deux hommes, je compris qu’il s’agissait d’une milice ou d’un groupe criminel, composé de civils. Je ne pouvais être sûr qu’il n’y avait pas de shinobi parmi eux, mais cela me semblait peu probable.

Je savais que le bruit des cadavres s’effondrant au sol pouvait avertir les autres hommes de ma présence, je n’avais pas beaucoup de temps devant moi. La vie de Karyuudo était en danger, donc je n’avais pas le droit à l’erreur ou à l’hésitation. J’avais retenu parfaitement sa position, il ne me restait plus qu’à trouver le trajet qui menait jusqu’à lui. Un vif regard autour de moi et je remarquai la présence d’un escalier à l’autre bout d’un couloir. Il se trouvait plus haut, je pris donc la direction du premier étage. Alors que j’arrivai à l’escalier, je perçus la présence de deux personnes arrivant dans ma direction, l’une d’elle venait d’en haut et la deuxième venait d’une autre pièce du rez-de-chaussé. Ignorant simplement celle d’en bas, je courrai en direction du haut des escaliers.

Comme je ne pouvais pas être discret dans cette démarche et que je ne voulais pas que l’individu crie à l’aide avant que je ne l’eus atteint, j’effectuai une technique de camouflage visuel et sonore. Sans technique de détection, il ne lui était donc pas possible de me repérer et de remarquer ma présence. Il m’était donc tout à fait possible de le croiser sans sortir de mon camouflage et de l’ignorer. Mais c’était plus fort que moi, je ne pouvais pas les laisser en vie impunément. Lorsque je dépassai l’homme en question, je lui tranchai la gorge avant de déposer son corps discrètement le long de la marche avant de reprendre ma course.

J’approchais petit à petit de mon objectif, mais le premier étage, où il se trouvait, était occupé par beaucoup plus de monde. Il y avait plein de pièces différentes, mais grâce à ma sensorialité, je n’avais pas besoin de toutes les inspecter. Il me suffisait de m’approcher de la bonne pour le savoir. Je ressentais des présences dans chacune des pièces que je croisais, mais mon envie de sauver Karyuudo était bien plus grande que ma soif de sang.

Lorsque j’arrivai enfin au niveau de la pièce où il se trouvait, je ne pus m’empêcher de foncer tête baissé à l’intérieur sans préparer de plan d’attaque. Grâce à mes capacités, je connaissais approximativement la position de chacun des hommes à l’intérieur, ce qui me donnait un avantage non négligeable pour tous les éliminer. Une fois entré, je savais que l’alerte allait être donnée, je n’avais pas le temps de tuer tout le monde avant que l’un d’eux prévienne les autres. Je ne savais pas qui étaient ses hommes et dans quel but ils faisaient cela, mais je savais parfaitement qu’ils n’avaient pas l’intention de me laisser repartir avec lui.

Saisissant un des derniers Kunaïs qui me restaient, je l’enfonçai dans la gorge de l’homme le plus proche de la porte. Ce dernier qui m’avait entendu entrer dans la pièce n’avait, malheureusement pour lui, pas eu le temps de l’éviter. Les trois autres individus présents furent tout d’abord surpris, avant de réagir chacun d’une manière différente. L’un d’eux resta tétanisé dans le cadavre de son collègue et moi, ce fut évidement ma deuxième victime, une cible facile. Les deux autres ne semblaient pas avoir envie de mourrir tout de suite, l’un partit à l’extérieur de la pièce tandis que l’autre me fonça dessus avec une sorte de machette. Il n’y avait aucune technique dans cette charge, il se contenta de courir en brandissant son arme. Je sus alors qu’il ne se rendait pas compte que j’étais un shinobi entraîné. M’écartant d’un pas vers la gauche, j’esquivai son coup. Je saisis alors sa main qui tenait l’arme avant de faire levier avec son coude pour retourner son arme contre lui. On pouvait encore lire la surprise sur son visage lorsqu’il s’effondra.

- Je savais que tu viendrais, Otoke.

Regardant autour de moi à la recherche d’un ennemi potentiel, je fus rassuré lorsque j’aperçus qu’il n’y avait plus que Karyuudo de présent, dans une cage suffisamment grande pour l’enfermer, mais bien trop petite pour déployer ses ailes.

- Évidement, je n’avais pas l’intention de te laisser prendre des vacances sans moi.

Je retrouvai peu à peu mon calme, je savais que ce n’était pas fini, mais au moins, il était avec moi maintenant.

Après avoir libéré Karyuudo, je le fixai dans les yeux, la suite des évènements ne dépendaient que de lui.

- Tu veux rentrer maintenant ?

Il déploya alors ses ailes dans la pièce, poussant un long cri, comme pour m’impressionner. Je le connaissais bien, je savais qu’il s’agissait de sa réponse. Il n’avait absolument pas l’intention de les laisser impunis et cela tombait bien puisque ce n’était pas non plus dans mes intentions.

- Tu sais pourquoi ils t’ont capturé ? Ils t’ont fait quelque chose ?

- Ils ne m’ont presque pas touché, par contre ils n’arrêtaient pas de me parler. Ils me posaient des questions comme s’ils croyaient que je les comprenais. Et c’est plutôt mauvais signe.

- Si quelqu’un est au courant et qu’il t’a capturé pour cela, alors nous devons savoir ce qu’il sait et l’éliminer.

Sur ces mots, je sortis de la pièce. Le temps de la discrétion était terminé, mon instinct de survie était rentré chez lui et ma soif de sang reprenait le dessus. Sortant donc dans le couloir, je décidai de prévenir tout le monde de ma présence. Une simple série de coup sur le mur suffit à alerter le bâtiment en entier. Me mettant dos au mur, proche de la pièce où je l’avais trouvé pour avoir une issue en cas de problème, il ne me restait plus qu’à attendre que l’ennemi vienne à moi.

Même s’il était trop fier pour l’admettre, je devais protéger Karyuudo dans cette situation, il n’était pas du genre à s’en aller pour me laisser faire tout le sale boulot. Malheureusement, il n’était pas très utile à l’intérieur d’un bâtiment puisqu’il ne pouvait pas voler à cause de son envergure. Mais ce n’était pas bien grave, d’après ce que j’avais vu des personnes présentes dans le bâtiment, aucune d’entre elles ne semblaient avoir la moindre maîtrise des arts shinobis. Ils sortirent alors les uns après les autres, cherchant d’où venait le bruit et tombant sur nous. La plupart restèrent figés en nous voyant, certains moins lâches et plus stupides décidèrent de nous attaquer directement.

Il était évident que se défendre contre un ennemi à la fois était bien plus simple que de devoir tous les combattre en même temps, mais la stratégie ne semblait pas non plus faire partie de leurs points forts. Ce fut donc sans aucune difficulté que j’éliminai mes assaillants un par un. Au bout d’une demi-douzaine de victimes, les autres commencèrent à penser qu’il y avait sûrement un meilleur moyen de m’attendre et arrêtèrent leur assaut au compte-goutte. Ce fut à ce moment-là que je commençai mon propre assaut. Comme je maitrisais le Taijutsu et la sensorialité, il était très difficile pour mes ennemis de m’atteindre et encore plus de me blesser. J’aurais même pu nettoyer le bâtiment les yeux fermés puisque j’étais capable de ressentir la présence de chacun d’eux.

Lorsqu’il ne resta plus personne à l’étage, je fis le même numéro au rez-de-chaussée où quelques personnes s’étaient réfugiées. Peu m’importait l’identité des personnes que j’éliminais, je ne pouvais pas me permettre de laisser qui que ce soit en vie et je n’en avais pas envie. Enfin pour être exacte, je laissai une seule personne en vie, c’était bien beau de nettoyer le bâtiment, mais il me fallait quand même des réponses.

L’individu que j’avais capturé ne semblait pas être un homme de main ou un soldat, il portait une blouse ce qui me laissait penser qu’il était scientifique ou médecin.

- Salut, je suis désolé d’avoir à faire tout cela, mais je devais récupérer mon aigle, vous comprenez, j’aurais quelques questions à vous poser à ce sujet.

- C’est donc vous l’individu qu’ils recherchaient, vous allez me tuer, je le sais. Quoi que je dise, alors je ne dirais rien.

Je n’aimais sa réponse mais il n’avait pas totalement tord, je ne pouvais pas le laisser en vie. Malheureusement pour lui, en m’indiquant qu’on me recherchait, il m’indiqua également qu’il en savait beaucoup plus que je ne l’imaginais. Je le saisis alors au cou et le plaquai contre le mur derrière lui. Voyant qu’il avait toujours un air déterminé, je fis circuler du Raïton dans ma main puis dans son corps ce qui provoqua immédiatement des hurlements de sa part.

- Je peux te dire deux choses, tu vas mourir et tu vas me dire ce que je veux savoir. Tu n’y peux rien, c’est la loi du plus fort entre toi et moi. Par contre, je vais te laisser le choix, tu peux tout me dire maintenant ou le faire après plusieurs jours de torture. Personnellement, je n’ai pas de préférence, d’un côté je gagne du temps et de l’autre, je peux m’amuser avec toi.

- Tu n’arriveras jamais à me briser !

Je n’aimais pas quand les prisonniers étaient aussi confiants en leur capacité. Surtout que celui-là me supplia de l’écouter au bout de seulement dix minutes. Il m’indiqua qu’il faisait partie d’un groupe engagé par un riche commerçant de Kaminari dont le but était de trouver des animaux particuliers. Ils avaient entendu parler de moi et de Karyuudo mais ils ne connaissaient pas mon identité.

Cela voulait dire que j’avais encore du travail à faire. Il fallait que je trouve le commanditaire et que j’efface tout indice nous concernant.