Quelques délégations des autres villages cachés sont déjà arrivées au village. Les shinobis étrangers sont sûrement ici pour planifier le futur examen Chûnin en compagnie des autorités de Suna. Une chose logique en soi mais qui de mon point de vue reste sacrément déplaisante. La coopération peut excuser bien des choses mais certainement pas un si grand laxisme. Je ne sais pas exactement quelles mesures de sécurité ont été prises pour s'assurer que nos visiteurs ne puissent pas récolter plus d'informations que nécessaire sur Suna mais leur présence représente un risque.

En temps normal je ne m'en formaliserais pas puisque ça augmente les chances que le village soit détruit par un ennemi extérieur. Mais d'un autre côté je n'apprécie guère qu'autant d'étrangers foulent le sol sacré du désert comme s'ils étaient chez eux. L'hospitalité est un concept que je trouve largement dépassé dans un monde dominé par la violence, la méfiance ou encore la mort. Mais les rennes du pouvoir ne sont pas entre mes mains et mon avis sur le sujet n'importe que très peu au final. C'est frustrant mais c'est comme ça! Et puisque on se fiche pas mal de ce que je pense je fais ce qu'il me reste à faire: je reste loin de nos visiteurs et fait en sorte que leur présence ne puisse pas m'importuner. Viendra bien un jour où ils quitteront le village. Et le plus tôt sera le mieux!

*Qu'ils retournent dans leurs pays de merde et qu'on en parle plus!*

Sauf que lors de ma prise de service matinale l'un de mes supérieurs m'a pris à part pour me confier une mission un brin particulière: servir de guide à un membre de la délégation de la Feuille. J'ai bien essayé de trouver une excuse pour ne pas endosser cette responsabilité peu plaisante et lui opposer un refus justifié. Mais les ordres sont ce qu'ils sont et je ne peux guère refuser de les suivre même s'il m'appartient de les interpréter. Et en l'occurrence ils sont suffisamment clairs pour ne pas offrir de failles exploitables. C'est typiquement dans ce genre de cas que je regrette amèrement d'être devenu un shinobi: les inconvénients éclipsent parfois - souvent? - les avantages qu'on peut tirer d'une carrière dans l'armée...

*Et forcément, il faut que ce soit un Konohajin! Il faudra que je fasse quelque chose pour mon Karma un de ces quatre...*

Je prends rapidement du lieu et de l'heure du rendez-vous - dans une quinzaine de minutes aux pieds de la statue de notre clochard de Kage - ainsi que des lieux sensibles dont on ne doit pas s'approcher. Principalement Ergastule et le quartier général du Kakumeigun. De toute façon je ne vois pas ce que le type que je vais devoir accompagner trouverait d'intéressant à une prison ou à un bâtiment qui n'a pas une architecture exceptionnelle...

J'ai tout juste le temps de rejoindre la place centrale du village ou j'arrive précisément à l'heure. Visiblement l'étranger est déjà sur place. Il est plus que reconnaissable à sa paire d'ailes étranges qu'il porte dans le dos ou encore à ses vêtements qui ne s'accordent pas vraiment avec la mode actuelle à Kaze no Kuni. Je l'observe un instant et soupire. Je voue une haine féroce aux Konohajins mais je vais devoir prendre sur moi. Mes relations avec le Kage ne sont pas vraiment au beau fixe et je n'ai guère envie de lui donner une raison supplémentaire de s'en prendre à moi. Je m'approche donc de lui et pose le regard sur mon ordre de mission:

- "Gekei Senwashi je suppose?" je relève les yeux vers lui. "Kawaguchi Kira, ton guide!"

Je lui adresse un léger signe de tête en guise de salutations puis glisse à nouveau le parchemin dans ma poche. Mon regard parcours de haut en bas sa silhouette puis s'attarde un instant sur les ailes qu'il porte dans le dos. Ça doit tout de même et sacrément pratique. Les Gekeis... N'est-ce pas le clan dont les membres peuvent adopter une forme animale? On dirait bien que oui... Intéressant mais pas assez pour que je l'interroge à ce sujet. Je fais quelques mudras et des volutes de sable s'agitent pour venir former un nuage sur lequel je prends place.

- "Que dirais-tu de prendre un peu de hauteur? Il n'y a rien de mieux pour commencer une visite qu'une vue d'ensemble du village..."

Sans attendre sa réponse je commence à m'élever dans les airs et entreprends de me rouler une cigarette que je visse rapidement au coin de mes lèvres. Arrivés à environ une centaine de mètres d'altitudes je me stabilise et l'allume avant de me tourner vers l'étranger.

- "Dis-moi, par curiosité... Qu'est-ce que tu savais de Suna et de ses habitants avant d'y venir? À part le fait que nous avons remporté la guerre contre ton village il y a quelques années de cela maintenant? Nous avons évidemment tous gardé cet événement en mémoire n'est-ce pas?"

C'est un réel plaisir de parler de cet épisode même s'il m'a coûté un père aimant et attentionné. Pourquoi se priver de parler de l'un des rares exploits de ce village? Ce n'est pas comme si nous risquions de nous illustrer de nouveau avec un Kage tel que celui que nous avons actuellement... Je crache une bouffée de fumée qui se perd rapidement dans le ciel azur de Kaze sans le quitter du regard...

Lorsque je me réveillai, je me sentais encore étourdie de la veille, ou plutôt de la matinée. Un mal de tête martelait mon crâne de l’intérieur me forçant à me tenir à la tête quelques instants. Je me souvenais avoir atteint le restaurant, mais seulement quelques moments du repas du soir.

*Urgh, ma tête.*

Je me forçai tout de même à me lever pour me diriger directement vers la cuisine. Je réalisai en chemin la chaleur qu’il faisait malgré l’automne qui aurait normalement rafraîchi la température, mais pas ici, en plein désert. Je fouillai avidement les armoires à la recherche d’un verre puis me servis un verre d’eau que je bus d’une seule traite. Je me remplis immédiatement un deuxième verre que je descendis aussi vite que le premier. Le troisième verre que je rempli survécu quant à lui plus longtemps que ses prédécesseurs, le trainant avec moi jusqu’au salon où je tirai les rideaux qui menaient sur le petit balcon du deuxième étage. Plissant les yeux à cause du soleil ardent, je me couvris les yeux de ma main encore libre, me permettant d’enfin voir le village caché du Sable à la lumière du grand jour. L’architecture de sable était vraiment impressionnante, étant toutefois tout autant urbanisé que Konoha avec ses commodités électriques. J’admirai la vue en buvant quelques gorgées d’eau puis rentrai finalement à l’intérieur, sentant déjà le soleil chauffé mon torse nu.

J’étais justement rentrer pour aller me vêtir, enfilant rapidement mon pantalon, ma chemise et ma longue veste verte que j’avais avant d’intégrer Konoha. Elles étaient toutes les deux identiques en tout point, excepté le tourbillon rouge sur le dos de l’une d’entre elle qui représentait les Chûnin à Konoha. Je me rendis de nouveau vers la cuisine pour y déposer le verre maintenant vide. Je me dirigeai vers le réfrigérateur pour en inspecter le contenu mais une note sur celui-ci attira mon attention. J’y lu alors que j’avais rendez-vous pour une visite du Village en matinée. La matinée était déjà bien avancée si je me fiais à l’horloge. Je pris en note mentalement le lieu du rendez-vous puis me précipitai vers le Centre-Ville.

Je dû à plusieurs reprise demander mon chemin, mais j’atteignis finalement la place centrale. Je me fiai au soleil pour me repérer dans le temps pour me rendre compte que j’étais dans les délais. J’attendis quelques minutes sur place, regardant les villageois autour de moi s’activer dans leur routine quotidienne. Je repérai alors un jeune homme aux cheveux blonds qui semblait se diriger vers moi. Il s’arrêta à quelques pas de moi puis, consultant un parchemin quelques secondes, vérifia mon identité.

- Oui, c’est bien moi.

Prenant à peine compte de ma réponse, il se présenta avec un hochement de tête comme simple salutation. Je lui adressai à mon tour le même hochement de tête. Je le vis alors me toiser du regard pendant quelques instants, une réaction à laquelle je m’étais habitué depuis le temps. Certains étaient plus subtils que d’autres, passant un bref coup d’œil derrière moi avant de continuer ou alors me dévisageant littéralement avec des grands yeux et la bouche grande ouverte. Le jeune homme devant moi avait été très discret, mais j’avais tout de même pu voir ses yeux dévier des miens. Il entreprit finalement quelques mudras pour faire monter le sable à nos pieds en un nuage sur lequel il sauta. Il semblait tenir sur ce nuage comme s’il s’agissait de la terre ferme. Il me suggéra alors de prendre de l’altitude pour avoir une meilleure vue d’ensemble. Une suggestion que je ne refusais jamais. Je n’eut toutefois pas même le temps de répondre qu’il montait déjà dans les airs. Je l’imitai aussitôt, le rattrapant en quelques instants pour le suivre jusqu’à une centaine de mètres.

Une fois arrêté, il alluma la cigarette sur laquelle il travaillait quelques instants plutôt puis, pouffant un nuage de fumée, il me demanda de nulle part ce que je savais sur Suna et ses habitants. Était-ce donc pour cela qu’il m’avait fait venir, un interrogatoire surprise? Il fit mention d’une certaine guerre contre Suna il y avait quelques années, mais j’avais intégré le village depuis un an et quelques mois maintenant.

- J’ignore malheureusement de quelles événements vous faites allusion, mais vous semlez en tirez un grade fierté, je me trompe?

Je m’arrêtai toutefois ici, ne voulant pas non plus le provoquer. Je représentais Konoha ici et je ne pouvais pas me permettre de bévue quant à mon comportement. Ma réputation était en ligne et je ne comptais pas la bousiller à propos d’une bagarre à propos d’incidents donc je ne connais rien à la base.

Il commença alors à me décrire les différents quartiers qui constituaient Sunagakure, restant le plus vague possible dans ses descriptions. De toute façon, elle m’importait peu. Je prenais surtout en note la disposition de ceux-ci, espérant faciliter mes déplacements dans le village pendant mon séjour. Il y avait le Centre-Ville au-dessus duquel nous nous trouvions en ce moment même, il y avait des terrains d’entraînements mis à la disposition des shinobi du Sable. Il me pointa le gros immeuble en plein centre du village qui se révéla être le Palais du Conseil Souverain ainsi qu’une académie à ses côtés, pour former les futurs Genins. Dans un coin il y avait les quartiers résidentiels, tous réunis au même endroit comme à Konoha.

Il suggéra, sur un ton qui sonnait plus comme une obligation qu’une suggestion, de me présenter le Centre-Ville plus en détail. Je le suivi donc vers le bas et cette fois, je ne me gênai pas pour piquer à toute vitesse. Je filai vers le sol à toute vitesse puis, à la dernière seconde, je déployai mes ailes bien grandes pour m’arrêter à une trentaine de centimètres du sol, posant finalement le pied à terre avec fluidité. Je constatai alors tous les regards qui posé sur moi.

Je reprends une bouffée sur ma cigarette tandis que ce Senwashi me réponds qu'il ne voit pas à quoi je fais référence en lui parlant de la guerre qui a déchiré le Pays du Vent et du Feu il y a de cela quelques années. Il n'a pas l'air si jeune pourtant et si je m'en souviens dès lors il devrait en être de même pour lui, non? Sa mémoire lui joue-t'il des tours? Ou est-ce simplement un moyen d'esquiver ma question? Être dans le rôle du perdant n'est jamais une expérience agréable, c'est certain. Mais de là à ne pas assumer son passé...

De la fierté? Non, pas vraiment! Comment pourrais-je en tirer alors que cette guerre m'a coûté un père et causé indirectement la perte de ma mère. Et puis j'étais trop jeune pour pouvoir participer aux batailles même si à l'époque je ne demandais qu'à y prendre part. Je suis resté au village, à dire au revoir aux shinobis Kawaguchi qui partaient à la mort ou vers la gloire. Relégué au rang de spectateur d'un conflit qui a coûté la vie à bien des miens...

- "Pas de la fierté, non! Plutôt de l'amertume..."

Une amertume qui s'est renforcée avec le temps et qui est autant dirigée contre Suna que contre les Konohajin. Quelle fierté peut-on tirer d'une guerre? Le petit de la feuille aurait du tomber sous la juridiction du Vent et nos morts auraient eu un sens. Ce conflit n'a été rien de plus qu'un beau gâchis. Nous n'étions que des pions sur l'échiquier des deux Kage de l'époque et aujourd'hui encore nous devons vivre avec le poids de leurs erreurs...

- "Mais tu ne m'as toujours pas dit quelle image tu avais de Suna et de Kaze avant d'y venir?" je hausse les épaules. "Mais je suppose qu'elle ne doit pas être des plus positives puisque tu ne sembles pas pressé de répondre..."

Je ne le blâmerai pas, au contraire. J'ai sûrement une impression encore plus mauvaise que lui sur le village même si je ne vais pas dénigrer mon village devant un étranger. Je ne porte pas Suna dans mon coeur, certes. Mais je considère ses citoyens et combattants avec plus de bienveillance que ceux des autres pays. Et ceux de Konoha arrivent largement en fin de liste...

Je commence alors à lui désigner les différents quartiers de la ville. Je m'attarde longuement sur celui des Kawaguchi mais passe rapidement sur ceux des autres clans. Je vais même jusqu'à complètement ignorer la zone allouée aux Saibogu puisque je ne compte pas faire la moindre pub à un groupe qui entraîne notre nation vers un futur que je n'aimerais jamais voir le jour. Le plus grand bâtiment du village se trouvant être celui du Conseil Souverain je suis évidemment obligé d'en parler. Tout comme de l'académie qui le flanque.

Je m'attarde ensuite sur les terrains d'entraînement ensablés et sur les minuscules silhouettes qui s'y agitent. Les entraînements deviennent de plus en plus fréquents depuis l'annonce de l'examen Chûnin. Personne ne veut s'y présenter sans y être préparé et je ne peux que comprendre cette prévoyance. Même si cet événement est placé sous le signe de la coopération - vaste blague! - il n'en reste pas moins que chaque shinobi aura a coeur de représenter dignement sa nation.

- "Maintenant que tu as une vue d'ensemble nous pouvons regagner le sol si tu n'y vois pas d'objections?" et même s'il en a... "Il y a certaines choses qu'il vaut mieux voir de près."

Maintenant que j'ai pu voir avec quelle aisance il se meut en l'air et que je lui ai présenté le village sommairement, il n'y a guère de raisons de poursuivre notre vol. Je commence donc à perdre de l'altitude mais suis largement devancé par l'homme ailé qui plonge à une vitesse impressionnante vers le centre-ville. J'ai beau essayé de tenir la cadence, c'est peine perdu. J'arrive donc largement après lui sur le plancher des dromadaires. C'est irritant d'être dépassé par un étranger. Quand bien même il est bien plus adapté que moi au vol dans les airs. Je remarque alors que l'attention est portée presque uniquement sur Senwashi. On ne voit pas souvent des personnes telles que lui dans le village et la nouveauté a toujours le don de provoquer l'intérêt...

- "Ne fais pas attention à eux..." je termine ma clope et la balance avec nonchalance sur le sol. "Ils ne sont tout simplement pas habitués à voir des gens avec une paire d'ailes dans le dos. Ils doivent osciller entre la jalousie et la curiosité, rien de plus!"

Voler... N'est-ce pas le rêve de tout homme depuis la nuit des temps. Si certains shinobis ont des jutsus qui les y aide, la plupart des citoyens lambda ne pourront caresser cet espoir que du bout des doigts pendant toute leur existence. Je tire ma gourde et en prends quelques gorgées mesurées puis la glisse à nouveau à ma taille. Le soleil et la chaleur sont particulièrement traîtres à Kaze. La déshydratation vous guette à chaque instant et il est vital de boire régulièrement même si on a l'impression de ne pas en avoir besoin. Beaucoup d'étrangers ont fait les frais de cette réalité en arpentant le désert et hier encore j'ai retrouvé le cadavre d'un marchand qui avait décidé de tenter la chance sans réellement y être préparé.

- "Rien ne t'y oblige mais j'aimerais en apprendre plus sur Konoha!" une sorte d'échange de bons procédés. "Est-ce vrai que les membres de l'un de vos clans passent leur temps à s'empiffrer du matin au soir?"

Je hausse un sourcil de scepticisme puis lâche un reniflement de dédain. Je ne vois pas comment un village qui s'enfonce dans l'opulence pourrait rester fidèle à ses traditions militaires. Peut-être qu'il y a beaucoup d'obèses à Konoha? Et peut-être que le village caché de la feuille est semblable à Suna: en pleine décadence...

Parce que mon rapport pour Tsukiko à propos de Ki no Kuni était enfin envoyé, parce que cette dernière n'était pas en très bon état - on pouvait la trouver à l'hôpital ou chez elle dans un lit - et donc parce que je n'avais pas d'obligations particulière, je me retrouvais à errer dans Suna en traînant des pieds. Je savais que l'examen arrivait à grands pas et n'importe qui me dirait, "Mais vas t'entraîner !", sauf que j'avais déjà l'impression de ne faire que ça. Aujourd'hui était mon jour de repos. C'est-à-dire pas d'entraînement. Et pas de mission tant qu'on ne m'en donnait pas. Déjà, l'option mission avec la Team Tsukiko semblait compromise. Pas de trucs ennuyants donc. Oui, être shinobi était ennuyant. Mais c'était la voie que j'avais choisi de poursuivre pour faire honneur à ma défunte mère. Et aussi pour faire plaisir à mon père. Mais bon... ça ne valait pas un bon bouquin avec une tasse de thé, ou aller s'allonger et regarder le ciel dans un oasis luxuriant en plein désert.

J'étais donc allé tout droit à la librairie/Café de Hasharu. Mon endroit préféré dans le village. J'étais presque un habitué et ce Hasharu me connaissait bien à force. Si bien qu'on discutait parfois à propos de livres qu'il avait lu lui aussi, ou alors on s'en conseillait d'autres. Généralement quand je me posais à une table en terrasse après avoir été cherché un ouvrage à l'intérieur pour le lire, je n'avais même pas besoin de commander. Ce bon Hasharu à la cinquantaine bien passée venait m'apporter illico presto ce merveilleux thé aux agrumes fumant qui sentait bon.

- Merci Hasharu !

Je lui déposais les ryos dans la main pour payer d'avance ma consommation. On était bien ici. La librairie, ou café, donnait vue une petite place bien vivante du centre ville. On y trouvait des boutiques de toutes sortes et presque tout le temps du monde. De chaque côté on pouvait prendre une rue pour s'en enfuir. C'était un petit carrefour à la sunasienne. Quant au bruit... je ne l'entendais plus parce que j'étais absorbé dans mes lectures. Je devenais presque un meuble du lieu quand j'étais assis là en terrasse à lire, immobile. Mes seuls mouvements étaient pour tourner les pages ou boire de mon thé aux agrumes. C'était toujours du thé aux agrumes. Une habitude bien ancrée qui ne bougerait pas. Pas tant que Suna existait et qu' Hasharu vivait. Mais aujourd'hui ma tranquillité allait être interrompue par le bruit de la foule qui avait changé après que... après qu'un homme avec des ailes venait d'atterrir. Et qui voyais-je à côté, c'était bien Kira ?

* Quel emmerdeur ce type... *

Je venais de perdre de le fil de ma lecture avec ça. Et mon envie de lire s'était stoppée. J'étais plutôt intrigué moi aussi sur le pourquoi de la présence d'un mec avec des ailes avec le Kawaguchi. Mon thé était encore brûlant par contre et je ne voulais pas le gaspiller. Deux doigts se posèrent sur ma tasse pour en abaisser légèrement la température, qu'il soit buvable. J'en bus deux gorgées que je savourais spécialement avant de le boire cul sec pour me lever et me diriger vers les deux troubles fêtes. Tout décontracté je me présentais à eux en m'adressant à Kira en premier. Avec un sourire ironique.

- Hé Kira ! Je t'apprendrais à venir foutre le souk ici moi ! Qu'est-ce qui t'amène ? demandai-je plus calmement.

On aurait dit que je venais de les interrompre. Puis je pris le temps d'observer l'autre et m'aperçus grâce à des signes parlant pour lui qu'il était un konohajin. Ma mâchoire se crispa. Mais je m'efforçai de le cacher. Tout comme je me forçai à réguler ma température pour ne pas qu'elle monte.

- Salut.

Parce que mon passé importait peu et parce que l'examen était plus important en ce moment, je saluai quand même l'inconnu. Il y avait aussi qu'en tant que cousin germain du Kazekage je pouvais nuire à son image et celle des Yamada très rapidement si je ne faisais pas gaffe.

Je n’avais pas halluciné. La discussion n’alla toutefois pas comme je l’avais anticipé. Je m’étais peut-être trompé sur les intentions de ce Sunajin. Mon petit sourire en coin disparut aussitôt. Il revint alors à la charge avec sa question initiale qui m’avait complètement échappé du coup. Je n’aimais toutefois pas la façon qu’il avait de déduire les choses pour moi, mais de la pire façon inimaginable. Finalement je ne m’étais pas trompé sur lui : il dégageait énormément de négativité. Je m’empressai alors de le corriger.

- Elle n’est ni positive, ni négative. À vrai dire, je n’y avais pas vraiment pensé mais, maintenant que vous abordez le sujet, laisser moi y pensé. Étant donné l’alliance coomercial qui unie nos villages, j’aurais plutôt adopté une attitude positive face aux vôtres.

Il ne sembla pas plus impressionner que cela puis, toujours avec la même attitude, il entreprit de me présenter le Suna en général. Une fois cela fait, nous retournâmes vers la terre ferme, préférant me présenter certains aspects du village qui ne se voyait que de près. Prenant encore une fois de l’avance sur moi, je ne laissai pas s’en tiré puis je piquai vers le sol à toute vitesse. Je le dépassai donc et le senti même se lancer à ma poursuite à une vitesse non négligeable tout de même. Je m’arrêtai au dernier instant puis je me posai en plein place publique, sentant aussitôt tous les regards rivés sur moi. Le Kawaguchi qui m’avait déjà rejoint me suggéra de ne pas leur porté attention, les blâmant pratiquement pour leur curiosité ou leur jalousie pour certains. J’hochai simplement la tête puis, quelques instants plus tard, nous marchions tranquillement avec Kawaguchi-san en tête, me menant où bon lui semblait.

Nous marchâmes quelques minutes en silence avant que finalement, le Kawaguchi brise le silence en m’avouant de nulle part qu’il souhaitait en apprendre sur Konoha, faisant probablement référence aux Akimichi qui possédaient effectivement un très bon appétit. J’étais en train de réfléchir à comment bien décrire chacun des clans lorsqu’un autre Sunajin fit irruption dans la conversation, s’adressant à mon guide par son prénom comme s’ils étaient amis de longues dates. Ils avaient de drôles d’expression à Suna, si bien que je ne compris rien de ce que le nouvel arrivant dit au Kawaguchi. Je compris toutefois qu’il lui demanda ce qu’il faisait là. Il lui laissa quelques instants pour répondre et me toisa quelques instants, puis m’accorda un bref hochement de tête tout en me saluant simplement.

- Senwashi Gekei.

Je me présentai au nouveau venu tout en le saluant de ma façon habituelle, soit une légère révérence avec le poing droit fermé juste au-dessus du cœur. Je posai alors les yeux sur le nouvel arrivant à nouveau puis détaillai son apparence un peu. De taille moyenne, je ne pouvais toutefois pas entrevoir sa silhouette, cachée sous des vêtements traditionnels japonais. Des yeux vert pâles étaient partiellement visible derrière des cheveux bruns assez longs, retenu derrière encore une fois à la japonaise. S’il connaissait Kawaguchi-san, alors il s’agissait sans doute d’un shinobi, mais il n’avait aucun insigne de son village ni de bandeau ninja, alors je ne pouvais que le supposer. J’attendis alors le signal de mon guide pour continuer, lui laissant le loisir de discuter si bon lui semblait. Après tout, nous avions encore une bonne partie de la journée pour visiter le village.

Et voilà! J'étais sur le point d'en apprendre plus sur ce clan porté sur la nourriture quand le hasard ou le destin a décidé de mettre un Yamada sur ma route. On peut toujours compter sur eux pour surgir de n'importe où quand on les attend le moins. Déjà qu'ils polluent le champ de vision de la majorité des citoyens de Suna avec leur goût plus que douteux pour la mode... Mais si en plus ils se permettent d'apostropher d'honnêtes Kawaguchi dans la rue alors que ces derniers n'ont rien demandé... Bon pour sa défense il faut toutefois souligner que le jeune homme ne marche pas pieds-nu comme la plupart de ses confrères! Un bon point pour lui...

Je fronce les sourcils en posant le regard sur Tetsui et en le dévisageant de la tête au pied. C'est sans doute un espoir vain mais je m'attendais presque à le voir convenablement vêtu. Comprenez par là: habillé avec autant de classe que moi! Vu que nous recevons des... invités de tous les coins du Yuukan je me disais que ce clan de va-nu-pieds aurait au moins pu faire un effort. Mais comme notre Kage est lui-même un Yamada je suppose qu'il y avait peu de chance que ça se produise. Je soupire et écarte les bras en signe d'incompréhension:

- "Je te demande pardon?" l'un de mes sourcils se lève pour souligner mon scepticisme. "J'aimerais bien savoir ce qui te donne l'impression que je suis en train de foutre le... souk, comme tu dis! Je suis simplement en train de servir de guide à ce Konohajin..."

Le ton employé montre clairement que ce... travail ne s'accorde guère avec l'idée que je me faisais de l'épanouissement professionnel. Ça relève plus de la punition que du véritable travail d'un shinobi. Je n'ai qu'une seule envie: torcher cette pseudo-mission et retourner m'occuper de choses plus importantes! Mais l'intervention de Tetsui me fait perdre un temps précieux et je crains de m'enliser dans cette visite qui commence déjà sérieusement à m'irriter. Et en plus l'arrivée du Yamada m'a privé des explications de l'homme ailé au sujet de l'un des clans de Konoha.

- "Bon... Maintenant que les présentations sont faites peut-être que tu pourrais aller voir ailleurs si on y est? Tu n'as pas une tente à rafistoler ou à nettoyer?"

Mmmmh... Peut-être qu'il y a mieux à faire tout compte fait! J'ai tellement l'habitude de me montrer désagréable envers les Yamada que j'en oublie qu'ils ont au moins l'avantage d'être de résidents de Kaze! Ce qui n'est pas le cas de ce Senwashi! Sur mon échelle de respectabilité, Tetsui passe donc avec l'homme ailé. Une vérité qui ne me plaît guère mais qui reste bien réelle. Et puisque le cousin du Kage n'apprécie pas non plus les Konohajins je ne vois aucune raison de ne pas l'embarquer dans notre folle aventure. Ho oui, riche idée que voilà!

- "Quoique... J'allais justement entraîner notre ami ici présent en direction du quartier Yamada!" je désigne l'invité d'un vague signe de la tête. "Je suis certain qu'il appréciera la vision du camp de réfugiés qui vous sert de demeure! Et puisque tu y vis je suppose qu'il sera difficile de trouver quelqu'un de plus qualifié que toi pour lui servir de guide, pas vrai?"

Enfin... pour nous servir de guide. On ne peut pas dire que j'apprécie passer du temps au milieu des clochards alors évidemment je ne me rends que rarement - pour ne pas dire jamais - dans la zone réservée à son clan. Toujours est-il que je ne tiens pas particulièrement à donner une bonne impression de Suna à Senwashi. Sans quoi je ferais au moins minimum d'efforts pour me montrer agréable! Et je ne vois pas ce qui pourrait donner une plus mauvaise image du village que la vue de tentes agglutinées les unes sur les autres. On pourrait même finir en apothéose en lui faisant découvrir ce qui sert de maison à notre nouveau Kazekage. Le Konohajin pourra alors voir de ses yeux la déchéance qui prédomine actuellement en ces lieux. De l'époque de Zanshi, au moins, on savait recevoir! Maintenant... Toujours est-il qu'un bon exemple vaut parfois mieux qu'une longue explication!

- "Après toi!"

Je m'incline avec une ironie flagrante pour inviter Tetsui à prendre les devants et nous guider vers le fameux quartier. Je sens qu'on va rigoler! Et avec un peu de chance le Yamada se rendra compte que son clan renvoie une image aussi pitoyable qu'affligeante. On peut toujours rêver...

Je compris rapidement, à la réaction de Kira, que je l'embêtais. Et qu'il était embêté tout simplement de servir de guide à un konohajin. Un petit sourire en coin, j'imaginais facilement qu'on avait dû lui assigner cette mission, « tâche » ingrate plutôt. Je savais que lui aussi n'aimait pas tellement ces ninja de la feuille. Fervents croyants de la volonté du feu pour la majorité d'entre eux.
L'homme ailé se présenta à moi en posant un poing serré sur le cœur. Et ça signifiait quoi ? La paix ? L'amour libre pour tous les êtres de la planète ? Peu importe. Je n'avais aucune raison de lui renvoyer ce geste qui était sûrement sa façon propre à lui de saluer quelqu'un. Rien que son nom m'apprenait en tout cas qu'il était membre du clan qui usait de métamorphose animale. C'était les même capacités qu'une des sbires de Shorui, mais cette dernière se transformait en guépard.
Maintenant que les présentations étaient faites, en partie, puisque je ne m'étais toujours pas présenté, c'était Kira qui s'activait de nouveau. Comme d'habitude il parlait désagréablement. Sa sincérité n'était aimable et appréciable que dans de rares occasion qu'il semblait falloir provoquer.

- Si si, un Kawaguchi saoul a pissé sur ma tente. Malpropres que vous êtes.

Une vanne piquante de lâchée. Je pensais comprendre l'avis qu'il avait sur nous les Yamada. Mais son clan à lui se reposait trop sur un passé qui n'était plus. Au même titre que les Ketsueki. Des clans que la fierté salissait à mon avis. Oublier de se détendre n'apportait rien de bon au métabolisme et au caractère. Ni au relationnel. Il n'y avait qu'à regarder le Kawaguchi qui était dans la team de mon père. Un vrai con selon mon paternel. Mais on s'y habituait à ce genre d'individus à la longue. Il ne fallait pas se bloquer avec eux. Pensée pour mon pauvre cousin qui de son poste de Kazekage devait avoir à faire à beaucoup d'entre eux. Je m'apprêtais à partir quand Kira sembla changer d'avis. Mes ses propos ne me plaisaient pas. Et il se trompait s'il pensait m'atteindre comme ça. Je le regardai de façon inexpressive tellement il ne suscitait aucune expression.

- Pardon tu disais ?

Après moi ? Son geste montrait qu'il m'ouvrait la voie. Je fis mine de ne pas avoir trop entendu.

- Regarde moi un peu plus... je ne porte pas mon bandeau. Aujourd'hui je ne suis pas un shinobi en service. En plus c'est ta mission et pas la mienne. Les ryos seront à toi quand tu l'auras complété alors tu vas te débrouiller. J'ai autre chose à faire là.

Petite pause. Un sourire moqueur.

- Mais c'était bien essayé en tout cas. Peu importe la présentation que tu feras de mon clan. De toute façon je pense que Senwashi ici présent pourra se faire sa propre idée sans être influencé par tes propos rabaissant.

Sa mission semblait chiante et je ne voulais pas m'ennuyer plus que ça. Disant ça je regardai le gekei sans rancune cette fois-ci. J'étais simplement désolé qu'il ait à faire à Kira. Je soufflai comme à mon habitude pour montrer que tout ça commençait à me gonfler sérieusement.

- Allez vas-y tu y arriveras! Vous croiserez sûrement mon père là-bas de toute façon. Il entraîne deux petits aujourd'hui. Moi je vous laisse et je retourne à ma lecture ! Bye...

J'espérais avoir été clair. L'attitude de Kira était désagréable et peu respectueuse. Combien-même il avait des préjugés sur mon clan et détestait les Konohajins. Je fis demi-tour et les saluai d'un geste de la main. Mon livre et une autre tasse de thé m'attendaient sagement.

HRP:

Comme de fait, ils engagèrent la discussion, mais elle ne se déroula pas exactement comme je me l’étais imaginé. Il avait plutôt l’air de railler l’un contre l’autre plutôt que de discuter. Le ton qui était employé laissait paraitre une relation houleuse entre les deux Sunajins. Il demanda alors poliment à l’autre s’il n’avait pas autre chose de mieux à faire, faisant référence à une tente sur laquelle travailler. Je vis le regard du nouveau venu changer pendant une fraction de seconde avant de répondre avec la même fausse bonne humeur à mon guide. Je pouvais maintenant confirmer qu’il y avait hostilité entre les deux personnages, allant même jusqu’à faire une blague qui, en vérité, n’en était pas vraiment une et nous le savions tous. Je regardais les deux Sunajins et me demandai vraiment s’il était vraiment venu que pour nous embêter où s’il avait un quelconque motif à sa visite.

Apparemment non, puisqu’il tournait le talons sans rien dire de plus, mais le Kawaguchi l’interpella à la dernière seconde, lui proposant de me présenter le quartier des Yamada, le qualifiant de camp de réfugié. C’était donc cela, l’histoire de tente. Le Yamada se retourna vers nous puis s’approcha à nouveau de nouveau de nous, demandant au Kawaguchi ce qu’il venait de dire. Une fois un à proximité, il changea de ton pour parler d’une voix plus basse et plus calme. Sur un ton presque de dédain, il s’adressa à Kawaguchi-san et l’informa qu’il n’était pas en service aujourd’hui et qu’il n’avait rien à voir avec la tâche de celui-ci puisqu’au final, il ne toucherait pas un sous de la récompense. Il avait un peu raison sur ce point, surtout si on prenait en compte la relation qu’il partageait. S’il était s’agit d’ami, j’aurais pu comprendre, mais c’était loin d’être le cas. Par contre je ne compris pas la notion de ne pas être en service. Dans mon sens, être shinobi était plus qu’un boulot. Je pourrais le comparer à un mode de vie presque. Je connais plusieurs shinobis qui avaient d’autre boulot en plus d’être shinobi, mais quand le village avait besoin de lui, c’était le village avant le boulot. Si le village se présentait à lui en ce moment pour une mission, leur répondrait-il qu’il n’était pas de service et d’aller voir ailleurs?

Il reprit justement la parole, ce qui me tira de mes pensées. Il le félicita tout de même de bien avoir essayé, mais qu’il ne réussirait pas à ternir l’image de son clan aussi facilement. Il soupira longuement puis encouragea le Kawaguchi, nous informant que nous trouverions probablement son père sur place, si ça pouvait aider. Il nous tourna le dos une deuxième et dernière fois puis nous salua d’un petit signe de la main, s’en retournant d’où il venait. Kawaguchi-san fit une mine d’exaspération puis, reprenant contenance, me demanda de le suivre vers le quartier Yamada. Les premières minutes de marches se passèrent dans le silence complet. Je sentais bien que j’étais une corvée pour lui, j’avais perçu tous les indices depuis le début de notre rencontre et la rencontre avec les Yamada avait encore plus raffermi ma conviction. J’hésitai à reprendre la conversation de toute à l’heure. J’ignorais s’il avait un réel intérêt envers mon village ou s’il se fichait de moi. Je pris tous de même la chance de continuer, pouvant en tirer profit pour à mon tour en apprendre plus sur leur clan. Il me fallait absolument une quelconque monnaie d’échange si je voulais entretenir une discussion qui en valait la peine, car ça ne viendrait certainement pas de lui par simple générosité. Je me raclai donc la gorge puis pris la parole.

- Il y a effectivement un clan qui est réputé pour son grand appétit, le clan Akimichi, mais je n’irais pas jusqu’à dire qu’ils ne s’occupent qu’à ça. Je vous déconseille même fortement de les traités de « patapouf », ils détestes ça au plus haut point.

Je pris une petite pause, puis repris avec des descriptions assez précises des différents clans toute en restant assez vagues quant à leurs pouvoirs.

- Nous, les Gekei, sommes le plus récent clan annexé au village de Konoha. Il y a les Hyô, qui utilisent l’encre, les Aburame qui ont les insectes comme alliés, les Inuzuka qui eux ont des chiens comme alliés. Les Hayashi manipulent le bois et les Nara, eux, manipulent les ombres. Il y aussi les Hyûga qui possèdent leur fameux Dôjutsu et finalement les Yamanaka aux pouvoirs étranges que moi-même, arrive mal à comprendre.

Quand j’avais eu affaire à un Yamanaka lors de mon interrogatoire avant de rejoindre les rangs du village, l’expérience avait été des plus étranges et je ne me souvenais que par bref moment embrouillé ce qu’on m’avait posé. Ça avait un lien avec le psychique, mais c’était tout que je pouvais dire. Je pris une seconde petite pause puis demandai à mon tour des questions sur leurs clans.

- Et quand est-il de vous, Kawaguchi-san. Si je ne m’abuse, vous pouvez manipuler le sable à votre guise, très pratique dans le désert. Que peuvent faire les Yamada vers qui nous nous dirigeons?

Nous arrivâmes justement à destination quelques minutes plus tard. Je vis alors s’étalé devant moi un vrai champ de tentes, dans les centaines, toutes collées les unes sur les autres. Je me demandai bien ce qui les forçait à dormir ainsi et non pas dans les fameuses maisons de sable. Je me contentai de suivre mon guide qui nous guida au travers des tentes

Hrp:

Bon et bien il n'est plus question de compter sur Tetsui désormais. Ce dernier n'a pas apprécié mes remarque et m'a clairement fait comprendre que je devais me débrouiller seul sur ce coup. Je ne peux pas dire que ça me dérange! Comme on dit, mieux vaut être seul que mal accompagné! Même si en l'occurrence il reste toujours l'homme ailé à mes côtés. Lui, ce sera bien plus compliqué de m'en débarrasser! Le meilleur moyen de ne plus l'avoir dans les pattes est encore de mener à son terme cette visite guidée. Alors ne perdons pas plus de temps que nécessaire!

Je l'entraîne donc vers les tentes, véritable village dans le village. Le quartier Yamada est l'un des plus petits de Suna et sa taille est semblable à celui dédié aux Akuzu. Ils sont battus par les Ketsueki qui eux, à part leur manoir, n'ont pratiquement aucun espace au sein des murailles. Les Kawaguchi, à l'inverse, disposent du quartier le plus important en terme de superficie. Ce qui est parfaitement normal! Ne sommes nous pas le clan le plus prestigieux? Ce n'est que pure justice!

En chemin Senwashi daigne enfin répondre à ma question sur ce clan qui répond donc au nom d'Akimichi. Je lui adresse même un sourire espiègle lorsqu'il me déconseille de les traiter de patapoufs car ça les énerve! Si je tombe contre l'un de ces types pendant l'examen ou dans les rues de Suna, je ne me priverai pas de les qualifier avec un terme rendant... hommage à leur appétit si développé. Appelons un chat, un chat! S'ils vivent mal leur obésité alors ils n'ont qu'à moins bouffer! C'est pas compliqué, si?

- "Ces Akimichi risquent de ne pas apprécier la nourriture de Kaze, alors... Contrairement à votre nation qui - arrêtez-moi si je me trompe - dispose de nombreuses terres arables, le désert recouvre ici une grande partie du territoire. Et le reste est principalement constitué de roche. Difficile d'y faire pousser quoi que ce soit ou d'élever des animaux en grand nombre à cause du manque de verdure..." mon sourire s'accentue "Vos collègues vont se retrouver au régime forcé s'ils ne pensent pas à emporter suffisamment de vivres avec eux!"

L'idée est plaisante! J'espère vraiment que l'un des ces types sera présent à Suna! Juste pour les voir se liquéfier sur place lorsqu'ils devront trimbaler leurs bourrelets sous la chaleur écrasante de Kaze. Quelque chose me dit qu'ils seront bien plus légers à l'aller qu'au retour... Le Gekei se montre plus bavard que je l'avais espéré, me parlant des différents clans qui habitent Konoha et de leurs capacités respectives. Il reste vague, bien entendu. Mais c'est toujours des informations utiles qu'il m'offre là. J'aurai au moins une idée des capacités de leurs membres.

- "Ha, nous voici arrivés!" en effet, des tentes se dressent face à nous. "Voici donc le fameux quartier Yamada. Ou plutôt ce qui leur sert de quartier..."

Le ton dédaigneux que j'utilise montre à nouveau clairement ce que je pense de cet amas d'habitations éphémères utiles dans le désert mais indignes d'un clan qui se respecte. En réalité ces... demeures expriment à merveille le laxisme des maîtres de la chaleur. Ce n'est pas par hasard que j'ai choisi ce lieu pour commencer notre visite: il décrédibilise à merveille le village. Du moins à mes yeux. Peut-être que Senwashi verra là quelque chose d'intéressant...

Nous passons entre une rangée de tentes et je lui explique rapidement pourquoi ils ont choisi ce mode de vie, que le Kage a relancé la mode de la clochardise et que la majorité des Yamada du village ont choisi de le rejoindre dans sa débauche. Le tout en prenant bien soin que mes paroles ne tombent pas dans l'oreille d'un va-nu-pieds présent. Je ne suis pas assez fou pour me mettre à dos ce clan alors que nous nous trouvons dans leur propre quartier. Prudence est mère de sûreté...

- "En effet, les Kawaguchi contrôlent le sable! Et effectivement ça nous donne un avantage non-négligeable dans un pays constitué presque entièrement de sable. Vous aurez tout le loisir de vous en rendre compte lors de l'examen si tant est qu'il ait lieu dans le désert. Quant aux Yamada..." je marque une pause. "Et bien ils contrôlent la chaleur! Ils peuvent faire chauffer l'air qui les entoure et leur corps de manière assez impressionnante, je dois bien le reconnaître! Il faut faire très attention à ne pas se retrouver trop proche de l'un d'eux s'il a décidé de s'en prendre à vous!"

Je lui donne cette information de bon coeur dans la mesure où j'espère qu'il la partagera avec les siens. Je compte bien faire honneur aux Kawaguchi lors des épreuves de l'examen mais je ne tiens pas particulièrement à ce que les Yamada brillent. Plus nos adversaires en sauront sur les clochards, plus ils seront en mesure d'anticiper leurs attaques. Ou, en tout cas, d'imaginer le danger qu'ils représentent.

- "Mais je suppose qu'un bon exemple vaut toutes les explications du monde!"

Je lui désigne un petit terrain sur lequel deux manieurs de chaleur sont en train de s'entraîner. Je suppose que ça intéressera le Gekei et qu'il pourra ainsi obtenir des informations utiles en voyant ces derniers en action. Tout comme moi par ailleurs! Plus j'en apprends sur les va-nu-pieds, plus il me sera aisé de les exterminer ou de les réduire en esclavage quand j'aurai enfin les moyens de mes ambitions. Nous nous approchons donc du duo...

Yamada Arashi (PNJ)

Le quartier Yamada était un espace vivant. On y voyait des membres du clan plaisanter entre eux, se raconter des histoires, apprendre, enseigner, se rendre utile, ou bien s'entraîner entre eux. C'était sûrement un des clans les plus soudé du village. Les histoires et rumeurs sur les uns se savaient rapidement et généralement on faisait le possible pour se venir en aide. On ne laissait pas tomber un des siens. Ce principe était sans doute un vestige du passé nomade du clan et de ses longs et périlleux voyage dans des terres parfois inhospitalières. Le Kazekage actuel était de ce clan. Il n'y avait aucun doute sur le fait qu'il protégerait lui aussi les siens : son village et son clan.

Yamada Arashi était son oncle, et aujourd'hui il donnait de son temps pour entraîner les plus jeunes. Préparer la relève comme il s'amusait à le dire parfois. Il y avait toujours quelqu'un à qui apprendre quelque chose pour qu'il le transmette ensuite à son tour le moment venu.
Il entraînait Yamada Sanashi, un petit tout juste âgé de douze ans qui n'allait pas tarder à passer son examen de genin. Le gamin avait du caractère et il en voulait. Aucun doute qu'il deviendrait un jour aussi bon que son fils Tetsui, et peut-être rattraperait-il son neveu Kioshi ensuite. Pour un Yamada, marcher sur les traces des siens n'était pas honteux. C'était justement une belle marque de respect. Et c'était tout légitime. Les anciens étaient justement ceux qui transmettaient les savoirs par voie orale depuis des générations. Quoi de plus prestigieux que de se rapprocher d'eux. En grandissant, certains choisiraient d'ailleurs peut-être la voie du nomadisme plutôt que celle du sédentarisme. Ils pourraient très bien rejoindre ceux qui, dirigés par Mitsune, vivaient dans le désert à nouveau.

- Je mettrais ma main à geler que demain tu maîtriseras cette technique Sanashi !

S'adressant à son élève du moment, Arashi se voulait jovial. Il aimait bien détendre l'atmosphère quand il sentait que ses élèves commençaient à subir l'entraînement.

- Et si ce n'est pas demain, ce sera après demain. Tu as l'air déjà plus motivé que mon fils ! plaisanta-t-il.

Car Arashi savait très bien que la nonchalance de son fils et ses poussées de flemme n'étaient que des apparences. Il avait conscience plus que quiconque du sérieux et du professionnalisme dont pouvait faire preuve son Tetsui quand il le voulait.
Ce qu'il tentait de transmettre au petit Sanashi, c'était de concentrer assez de chaleur dans des pots de terre cuite remplis d'eau pour ainsi la faire bouillir. Exercice qui permettait ensuite de chauffer ou de brûler tout et n'importe quoi. Transférer la chaleur absorbée vers quelque chose pour se montrer utile, ou tout aussi bien blesser un adversaire selon le dosage. Cet exercice était déjà utilisé par le père d'Arashi de son vivant. Il avait fallu une journée et demie à Tetsui pour le réussir. Parce que ce dernier avait eu la chance de naître et de grandir nomade, et donc d'apprendre plus vite que le petit Sanashi.
Ce dernier tentait pour la 510 éme fois de faire bouillir l'eau d'un des pots, il arrivait tout juste à la faire frémir de quelques bulles. Mais là il n'y avait même pas de quoi faire cuire des nouilles. Ou encore, l'eau n'était pas assez bouillante pour préparer un bon thé. Mais alors qu'il observait la progression du gamin, Arashi sentit les yeux de nouveaux arrivants se poser sur lui.

- Tu es sur la bonne voie ptit gars. Continue.

Se faisant, il se tourna vers le sunajin et le konohajin. Maître en techniques sensorielles, le jônin avait de suite reconnu la chaleur et le chakra d'un manieur de sable. Il en avait bien la tête en plus. Mais son prénom, il ne le remettait pas.

- Ho, un Kawaguchi pour une visite de Suna à un ninja de Konoha... C'est bien de cela qu'il s'agit je me trompe ?

Le Yamada savait paraître à la fois sérieux et plaisantin. En revanche, il doutait de la pertinence de donner à un clan si fier et impétueux la tache de faire visiter Suna. Même un Saibogu serait plus mesuré. Et ça lui coûtait de le dire. Mais il parlait en connaissance de cause. Un des membres de sa team était un Kawaguchi. Et c'était réellement un type qui se surestimait et se sentait supérieur à tout. Un vrai naze.

- Je suis Yamada Arashi, Jônin de Suna. Enchanté. Kawaguchi-kun et ?

Il attendit la présentation des deux arrivants.

Nous arrivâmes finalement devant les tentes qui constituaient le Quartier de Yamada, ,le clan nomade. Je peux comprendre le style de vie nomade, l’ayant moi-même vécu pendant quelques années, mais je ne comprenais pas cet amas de tente juxtaposé au village du sable. J’avais effectivement vécu la vie d’un nomade, mais une fois installé pour de bon à Konoha, je m’étais installé dans une maison, pas une cabane en bois dans l’éventualité que j’ai l’envie de repartir. S’il voulait être considéré comme membre du village, il devrait s’intégrer au village avec les autres clans. Du moins, c’était mon avis. Le Kawaguchi me guida finalement à travers les tentes, me révélant ce qu’il savait de leur histoire, toujours du même ton condescendent. Il me parla ensuite des Kawaguchi et des Yamada, confirmant mes doutes pour les premiers alors que les seconds, quant à eux, manipulaient apparemment la chaleur qui les entouraient. Je m’imaginai alors le genre de technique qu’une telle habileté proposerait. Je n’eu toutefois pas à y réfléchir plus longtemps, me faisant pointer un jeune Genins qui s’entraînait avec son senseï.

Guidé par Kawaguchi-san, nous nous approchâmes donc du duo Yamada. Sentant probablement nos présences, le senseï encouragea son pupille puis dirigea son attention sur nous. Il nous jaugea rapidement du regard puis sembla aussitôt reconnaître le Kawaguchi. Mon bandeau sur mon bras ainsi que la couleur de ma veste dû lui donner la puce à l’oreille quant à mon affiliation, pas que je cache quoi que ce soit non plus. Il se présenta le premier, Arashi de son prénom, Jônin du Sable. Il savait donc que mon guide était un Kawaguchi, mais il ne savait absolument rien. De ma traditionnelle salutation avec mon inclinaison et mon poing au-dessus du cœur, je me présentai.

- Gekei Senwashi, tout aussi enchanté. Je suis quant à moi Chûnin expérimenté de Konohagakure.

Un petit silence s’installa, que le Kawaguchi ne semblait pas vouloir briser plus que cela. Je pris donc la parole et ‘adressai au nouvel arrivant.

- Alors, on prépare la relève pour le prochain examen?, lui demandai-je d’un ton jovial.

Je jetai un coup d’œil derrière l’épaule du Jônin puis portai attention à ce que le jeune faisait. Un pot de terre cuite était poser sur lui alors qu’avec ses mains, il essayait probablement de faire bouillir l’eau. Un exercice probablement de base, pour un Yamada dont le pouvoir était principalement de faire chauffer ou bouillir ce qui les entourait à leur avantage.

- Participera-t-il à l’examen Chûnin?, lui demandai-je, les yeux toujours sur le jeune apprenti.

On peut rien lui cacher à ce Yamada! Comment a-t'il deviné que j'étais un Kawaguchi? Est-ce que le nuage de sable sur lequel je suis confortablement installé lui a mis la puce à l'oreille? Si c'est le cas j'ai en face de moi un véritable génie, à n'en pas douter. Il m'épate à nouveau par ses dons de prescience lorsqu'il reconnaît mon voisin comme l'un des konohajins. Les ailes, le bandeau de la feuille, les vêtements de l'homme ailé... Autant d'indices à côté desquels même un enfant de cinq ans ne serait pas passé...

- "On ne peut rien vous cacher..."

Mon sourire est fugace, presque narquois. Le Yamada se présente avant de demander de faire pareil au shinobi de Konoha. De mon côté je m'allume une clope et résiste à l'envie de pousser un soupire. Il ne manquerait plus que ces deux-là en viennent à s'apprécier. De mon côté je ne compte pas prendre part à cette conversation. Je n'avais pas prévu que cet Arashi provoque la discussion même si j'aurais du m'en douter vu la faculté des clochards à se mêler à tout et n'importe quoi...

Je pose le regard sur l'élève du Jônin qui s'emploie semble-t'il à faire bouillir de l'eau dans un pot. Ma première envie? Soulever une tentacule de sable pour remplir le contenant. Mais les conventions sociales ne tolèrent que très peu ce genre de plaisanteries. Senwashi semble intéressé par le garçon et je lâche un demi-soupire. Qu'est-ce qu'il peut trouver de si intéressant à un gamin Yamada? Lorsqu'il demande si ce dernier participera à l'examen, je trouve ainsi l'opportunité d'intervenir:

- "Vu son âge j'espère pour lui qu'il n'y prendra pas part. Il arrive à peine à faire bouillir de l'eau. Alors se battre?" je jette un regard entendu à notre invité. "On envoie pas les gamins au massacre en règle générale..."

Ce qui est fort dommage par ailleurs? Envoyer les gosses Yamada sur les terrains d'opération serait un excellent moyen de réduire un peu la population de clochards qui hantent nos rues. Mais forcément il y a la moral, tout ça... J'observe encore un instant le gamin avant de reporter mon attention sur son senseï:

- "Gekei Senwashi a demandé à visiter le village. Et j'ai été désigné comme son guide." j'essaie de ne pas trop faire paraître mon agacement. "J'ai décidé de commencer par lui montrer les endroits les plus... basiques de Suna et de garder le meilleur pour la fin. Et c'est pourquoi nous avons commencé par votre quartier. Peut-être pourriez-vous partager avec lui l'histoire ô combien intéressante de votre clan? Ou le cas échéant me désigner quelqu'un qui pourrait le faire à votre place?"

Je ne compte pas passer ma journée à les voir sympathiser. Je suis ici pour le travail. Le travail le plus pénible qui m'ait été donné de faire par ailleurs... Dès lors la moindre perte de temps ne fait que prolonger mon enfer. Autant aller droit au but...

Yamada Arashi & Yamada Sanashi

Le Konohajin se présentait avec politesse, Arashi reconnaissait son savoir-vivre. Et quand il lui demandait si il préparait la relève pour l'examen, il souriait de ses dents blanches avec un air décontracté pour informer le ninja de la feuille que ce n'était pas le cas.

- Malheureusement non. Sanashi n'est pas prêt. Il doit d'abord apprendre les bases de son clan.

C'était une chose qui importait chez eux. Chacun devait savoir utiliser la base des techniques du clan. Après il y avait une base en sensorialité, en ninjutsu, en taïjutsu. Cela dépendait bien de chacun. Mais bouillir de l'eau était, une fois appris, une broutille dont ne s'embêtait plus aucun Yamada. En répondant cela, Arashi venait aussi de répondre au Kawaguchi. Il n'eut d'ailleurs aucune gêne à lui faire remarquer qu'il n'avait pas donné son identité.

- Et c'est quoi ton prénom ? Tu ne t'es pas présenté.

Ce petit gars était bien mal élevé. Il semblait à première vue aussi puant que le Kawaguchi qui lui servait de coéquipier dans l'équipe avec Jinaï. Cela relevait d'une haute maîtrise de ne pas réagir négativement aux piques que le sunajin lançait dans ses phrases. Il insinuait que le quartier Yamada n'était pas intéressant, et quel était le meilleur ? Arashi ne fut touché par aucun de ses mots.

- Hum, je vois. Je vais être bref alors si nous sommes basiques.

Arashi s'adressait plus à Senwashi qu'au Kawaguchi.

- Les Yamada ne sont pas originaires de Suna au tout début, ni de Kaze no Kuni. Nous étions un clan nomade sans terre fixe à travers tout le Yuukan. Puis un jour nous sommes arrivés à Kaze no Kuni et y avons élu domicile. Le Désert était notre lieu de vie, notre lot quotidien. Et maintenant nous sommes ici, à Suna. Bien que depuis que Kioshi est chef de clan, une petite partie a choisie de retourner vivre en nomade dans le désert, guidés par Yamada Mitsune qui l'a précédé. Aujourd'hui il y a donc deux voies possibles, ici, ou là-bas.

Et il désignait le désert en parlant du « là-bas » . Autrement, il n'en dirait pas plus sur le clan, ni sur ses capacités, car c'était tout de même une chose qu'il était mieux de ne pas ébruiter à tous. Quel clan se complairait de n'avoir plus de secrets.

- Bien, si vous voulez bien m'excuser. Bonne poursuite de la visite. J'ai ce petit gars à former !

Le jônin les salua de sa main droite et s'en retournait vers le petit Yamada Sanashi qui s'évertuait toujours essayer de faire bouillir l'eau des récipients.

- Putaaaainnn ! Criait-le gamin.

hrp: